Communiqué de l'Observatoire des armes nucléaires françaises:

Les munitions à l'uranium appauvri françaises doivent être démantelées

« Les traces de plutonium et d'uranium 236 hautement radioactif décelées dans les munitions à l'uranium appauvri tirées au cours des conflits en Bosnie et au Kosovo proviennent de la contamination des usines américaines qui ont fabriqué cet uranium appauvri, » a déclaré, mardi 23 janvier, l'amiral Craig Quigley, porte-parole du Pentagone. On sait que l'uranium 236 et le plutonium - radioéléments artificiels - ne peuvent provenir que de combustible irradié dans un réacteur qui a subi des opérations de retraitement. Or le Pentagone reconnaît aujourd'hui que les trois seules usines de retraitement de l'uranium américaines - Paducah, Kentucky ; Oak Ridge, Tennessee ; Piketon, Ohio - ont été contaminées « durant les années cinquante jusque dans les années 70 » par de l'uranium de retraitement. L'uranium appauvri métallique produit par ces trois usines de retraitement est donc contaminé par du plutonium, de l'uranium 236 mais aussi par d'autres radioéléments extrêmement toxiques, tels que le neptunium et le technetium 99, ajoute le représentant du Pentagone.

La société américaine Nuclear Metals, Inc (aujourd'hui Starmet) qui a vendu de l'uranium métal appauvri en 1991 et 1993 aux sociétés françaises CERCA et SICN "pour la fabrication de munitions" leur a donc fourni un uranium appauvri "contaminé". Il en résulte que les 60 000 munitions de 120 mm à l'uranium appauvri fabriquées pour le char Leclerc ainsi que les autres munitions de 105 mm à fabriquées pour le char AMX B2 sont également contaminées par du plutonium, de l'uranium 236 et autres radioéléments.

« Dans ces conditions, les usines de production des flèches à l'uranium appauvri (SICN Annecy et CERCA Romans) ainsi que les sites d'expérimentation des munitions à l'uranium appauvri de Gramat (Lot) et Bourges (Cher) doivent faire l'objet d'une enquête approfondie. De plus, les munitions à l'uranium appauvri produites par la France doivent être démantelées, les flèches à l'uranium étant entreposées définitivement dans un site de déchets radioactifs sous contrôle de l'Agence nationale des déchets radioactifs.
Enfin, les personnels civils et militaires ayant participé à la fabrication et aux essais des munitions à l'uranium appauvri doivent faire l'objet d'un suivi médical spécifique », déclare Bruno Barrillot (brunobarrillot@obsarm.org) de l'Observatoire des armes nucléaires françaises


Pour plus d'informations:

"La production des armes à l'uranium appauvri", Cahier n° 5 de l'Observatoire des armes nucléaires françaises (www.obsarm.org)

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Contact : Bruno Barrillot