Carte du plus grand cimetière nucléaire maritime du monde sur l'archipel de Novoïa Zemlia


Carte extraite de l'Atlas du nucléaire civil et militaire de Gérard Chaliand et Michel Jan, 1993.

Le pouvoir soviétique transforma toute la zone arctique en une immense base militaire. Au début des années cinquante, l'archipel de la Nouvelle Zemble fut choisi pour abriter un centre d'essais d'armes nucléaires... et devenir la région la plus irradiée de notre planète: jusqu'en 1990, cet endroit fut le site de 132 explosions nucléaires (87 dans l'atmosphère, 3 sous-marines et 42 souterraines).

La campagne de tirs de 1958 fut particulièrement intense: 26 explosions dans l'atmosphère et sous l'eau. En 1961 et 1962 seule la puissance comptait, le 30 octobre 1961, l'archipel fut le site de l'explosion la plus forte jamais enregistrée: "Tsar Bomba" de 50 à 58 mégatonnes selon les estimations [il semble qu'à ce moment, le fonds de radiation à Moscou était supérieur à celui de Kiev après la catastrophe de Tchernobyl], soit plus de trois mille fois la puissance de la bombe d'Hiroshima. Pendant ces deux années, l'URSS procéda sur ces malheureuses îles à sept essais dont la puissance totale est égale à celle de tous les essais nucléaires dans l'atmosphère effectués hors de l'URSS entre 1945 et 1980.

Ces chiffres proviennent d'une étude effectuée,
par un député, Alexandre Emelianenkov, et un scientifique, Vladimir Iakimets, consultant du mouvement antinucléaire « Nevada Semipalatinsk ».