Coordination nationale des collectifs opposés
à l'enfouissement des déchets radioactifs / collectifs
Bure-Stop
1, sentier de Guédonval / 55000 BAR-LE-DUC / site web:
www.burestop.org
Mercredi 16 mars, l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) présente à la presse le rapport qu'il destine aux députés et sénateurs, grands acteurs du rendez-vous de 2006 prévu par la loi Bataille. Tronqué et partial, d'après de multiples associations qui annoncent la tenue d'un FORUM destiné à "éclairer" élus et populations sur la réalité des Déchets Nucléaires Hautement Radioactifs à Vie longue.
Alors que partout au monde les pays nucléarisés
se demandent que faire de ces déchets, la France s'est
dotée fin 1991 d'une loi, dite loi Bataille, chargée
d'encadrer la recherche pour éliminer ces déchets
et la menace qu'ils font peser. Cette loi s'était donnée
quinze années pour aboutir à une solution, soit
début 2006. Inutile de dire que malgré les sommes
astronomiques engagées, pas l'ombre d'une solution responsable
et acceptable n'a émergé !
Gérer ces produits hautement toxiques étant de l'ordre
de la mission impossible, pouvoirs publics et industriels en reviennent
aux "solutions" prônées dans les années
1980 : se débarrasser de ces déchets bien encombrants
en les enfouissant...
Un projet irresponsable au regard des générations
futures, dénonçé par de nombreux experts,
élus ou citoyens de bon sens.
Alors que la loi Bataille les y obligeait (cf article 6), les pouvoirs publics qui se targuent tant aujourd'hui de "concertation" (Livre blanc à venir, projets de Commission nationale du débat public autour de la contruction de l'EPR ou des déchets), n'ont au cours de ce processus jamais écouté ni fait participer les citoyens ou les élus qui ont suivi de très près ces recherches. En ce domaine, et à l'issue des quinze années accordées par la loi Bataille, les modalités de concertation peuvent se résumer à la mise en place d'un Comité local d'information et de suivi (Clis) sur le site pressenti pour l'enfouissement à Bure (Meuse/Haute-Marne). Clis dont le rôle est si édulcoré et le fonctionnement si épique que nombre d'associations et de syndicats viennent d'en claquer la porte voici quelques semaines !
L'inconvénient majeur de cette mise
à l'écart de la société civile, qui
a pourtant toujours démontré sa totale opposition
aux nombreuses tentatives d'enfouir les déchets HAVL dans
les régions concernées, c'est que les parlementaires
vont décider dans quelques mois du sort de ces déchets
-et de la santé des générations à
venir- en se basant sur un rapport pour le moins partiel et partial.
En effet l'Office parlementaire, tout au long de ses auditions,
a purement et simplement omis d'écouter et de prendre en
compte les informations et arguments rassemblés par les
collectifs de citoyens et d'élus, que ce soit contre la
voie de l'enfouissement ou les projets d'entreposage en surface...
Ceux-ci dénoncent de plus l'aspect tronqué d'un
tel rapport qui aborde le problème des déchets nucléaires
en escamotant la source de cet inextricable problème de
société : la production électro-nucléaire.
Afin d'apporter une vision et une réflexion
beaucoup plus large, les collectifs de citoyens et d'élus
opposés à l'enfouissement organisent un FORUM public,
ouvert à tous et de manière totalement gratuite,
le samedi 2 avril à Bar-le-Duc (Meuse)
Le titre est explicite : "déchets nucléaires
: le casse-tête !" Interviendront tout au long de la
journée des voix habituellement ignorées des pouvoirs
publics; la voix d'experts internationaux mais aussi celles de
citoyens qui se sentent concernés par les graves problèmes
posés par les déchets nucléaires, ainsi que
celles d'élus opposés à la fausse solution
que serait l'enfouissement de ces déchets.
En cette année déterminante, les collectifs interpelleront
directement les parlementaires et l'opinion publique par un certain
nombre d'actions déjà programmées.
"Déchets nucléaires, surtout ne pas enfouir,
arrêter d'en produire !"
Contacts presse : Corinne FRANCOIS 06 86 74
85 11
Michel MARIE 03 25 04 91 41 / 06 66 95 97 77
La présentation complète du programme peut etre demandée à permanent@burestop.org ou directement sur le site www.burestop.org en cliquant sur "le Forum du 2 avril" puis "ce document au format PDF"
La Croix (hebdo de la Haute Marne), 22/10/2004 :
Mercredi 13 octobre, c'était scène ouverte à la séance du CLIS. Venue présenter son rapport annuel, la Commission nationale d'évaluation s'est déclarée favorable à la poursuite du projet. Un feu vert qui a déclenché la révolte d'élus et d'une majorité des membres du CLIS. Rapport déchiré, interpellations houleuses, plus personne ne pouvait jouer les autruches. La région de Bure est bien appelée à devenir un lieu de stockage. "Ca bouge enfin !". De quoi réjouir les opposants qui dénoncent depuis longtemps cette tromperie organisée ».
Cette fois, la commission nationale d'évaluation a annoncé clairement la couleur: " L'Andra a d'ores et déjà acquis sur le site (de Bure), un ensemble d'informations pertinentes qui permettent de considérer que le secteur de Bure possède les caractéristiques favorables ...La roche ne semble pas comporter de fractures conductrices qui pourraient laisser s'écouter les fluides et sa capacIté de confinement semble élevée. Dans un scénario de comportement normal d'un éventuel stockage, les temps de transfert des radionucléides les plus mobiles se chiffreront en plusieurs centaines de milliers d'années pour parcourir quelques dizaines de mètres...,. (p 29 du rapport). " Si tout est parfait, le laboratoire n'a plus de raison d'être, faisons des économies » a suggéré André Mourot membre du CLIS. déclenchant des applaudissements dans la salle.
L'heure est à la révolte
Ce fut une houlée générale, contrairement aux séances habituelles où seuls quelques irréductibles manifestent leur oppositIon. Claude Kaiser, élu de la Meuse, a dénoncé le non respect du contrat de départ et la parodie de démocratie. « La population n'a pas été consultée !.. Jean-Luc Bouzon, conseiller général de Haute-Marne, a lancé aux élus: " Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas ! L'heure est à la révolte ". Jean Marc Fleury, vice-président du CLIS, s'est emparé du rapport de la commission nationale d'évaluation et l'a déchiré devant Bernard Tissot, son président.
Dans rassemblée, c'était la révolte et l'écoeurement la parodie de Bure a pris fin. Aujourd'hui, les élus et le CLIS savent que la pression pour stocker les déchets à vie longue à Bure est réelle. L.'Europe attend. Ils ont l'impression d'avoir été leurrés depuis le début. " Rien dans ce contrat n'est respecté », La voix des opposants qui s'élevait désespérément pour dénoncer cette manipulation, s'est subitement teintée de clairvoyance. Des indécis se sont ralliés aux opposants. Apparemment. l'heure n'est plus à l'hésitation .
Brigitte Boulay
(1) CLISS : comité local d'information et de suivi du laboratoire de Bure.