12/2/05 - Plusieurs
centaines de personnes -- 500 selon la police, 600 selon les organisateurs
-- ont manifesté samedi après-midi à Saint-Etienne
pour réaffirmer leur opposition à un projet d'utilisation
dans l'industrie de matériaux issus du nucléaire.
A une quarantaine de kilomètres de Saint-Etienne, la société
FeursMétal (groupe AFE), basée à Feurs (Loire),
a reçu en septembre 2004 l'autorisation de la préfecture
pour réaliser des essais en vue de refondre des ferrailles
issues de la filière nucléaire, ce qui constituerait
une première en France.
Au terme de la phase d'essais, FeursMétal, envisageait
de fondre dans les prochaines années entre 1.000 à
1.500 tonnes de ferrailles provenant de la Socatri (filiale d'Eurodif),
spécialisée dans la maintenance des installations
d'enrichissement de l'uranium du site du Tricastin, à Pierrelatte
(Drôme).
L'Association de défense de la santé et de l'environnement
(ADSE), un collectif réunissant plusieurs dizaines d'associations,
a réuni plus de 7.000 signatures contre le projet. Le 4
février dernier, la société a annoncé
la suspension des essais, faute de "perspective d'industrialisation
du procédé à court terme".
Samedi, les manifestants, venus pour la plupart de Feurs mais
aussi des départements voisins, à l'appel du collectif,
d'associations écologistes et du réseau "Sortir
du nucléaire", ont défilé derrière
une banderole proclamant: "Nous sommes redevables de la santé
de nos enfants".
Sous les fenêtres de la préfecture, ils ont demandé
le retrait de l'arrêté de septembre 2004, afin que
FeursMétal n'ait plus la possibilité de reprendre
les essais.
SAINT-ETIENNE (4 février 2005) - La société FeursMétal dans la Loire a annoncé vendredi l'abandon de son projet de refonte de ferrailles issues de la filière nucléaire, qui aurait constitué une première en France.
"Des informations obtenues ces derniers jours auprès des autorités nationales de sûreté nucléaire nous laissent penser qu'il n'y a pas de perspectives d'industrialisation du procédé à court terme", indique la direction de l'entreprise située à Feurs dans un communiqué.
"De plus, nous sommes sensibles à l'image et à la bonne intégration de notre usine dans son environnement et nous constatons que l'ensemble des soutiens nécessaires à ce projet n'a pu être retenu", ajoute cette filiale du groupe AFE (Aciéries et Fonderies de l'Est).
Le projet consistait, au terme d'une phase d'essais prévus d'ici la fin de l'année 2005, à fondre dans les prochaines années, entre 1.000 à 1.500 tonnes de ferrailles provenant de la Socatri (filiale d'Eurodif), spécialisée dans la maintenance des installations d'enrichissement de l'uranium du site du Tricastin, à Pierrelatte (Drôme).
"Cela aurait représenté environ 10% de nos approvisionnements en matière première pour la fabrication des biens d'équipements industriels que nous réalisons pour les secteurs des travaux publics, le ferroviaire, l'armement, le machinisme agricole et la robinetterie industriel", a déclaré Jean-Luc Gambiez, directeur général de FeursMétal, qui emploie près de 500 personnes dans le Forez.
Il a affirmé que les doses de radioactivité induites par ce projet étaient "infinitésimales et bien en dessous des seuils autorisés".
Le syndicat CGT de FeursMétal, majoritaire, exprime sa "satisfaction d'un tel revirement de situation à la fois de la direction et des autorités publiques car à ce jour aucun scientifique ne peut affirmer quelles seront les conséquences de ce type de recyclage à moyen et long terme sur la santé de tous".
Le syndicat maintient toutefois son appel à une manifestation le 12 février à Saint-Etienne organisée par l'Association de défense de la santé et de l'environnement (A.D.S.E.), un collectif qui regroupe une trentaine d'associations contre la sortie des déchets de la filière nucléaire.
Le 11 janvier, une pétition de plus de 7.000 signatures contre ce projet avait été remise au préfet de la Loire, Michel Morin, qui avait pris en septembre dernier un arrêté autorisant des essais, précisant que "les pièces ne pourraient pas être commercialisées". Il avait pour cela obtenu des "avis conformes" des organismes spécialisés: la DRIRE (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement), de la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales), l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et la DGSNR (Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection).
La CRIIRAD (Commission de recherche et d'informations indépendantes sur la radioactivité) parle de son côté d'une "victoire totale" après l'abandon de ce projet lancé depuis deux ans, auquel elle était opposée.
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Communiqué de Presse CRIIRAD, vendredi
4 février 2005:
Dossier FEURSMETAL, commune de FEURS, Loire
La CRIIRAD qui se bat depuis plusieurs années sur ce dossier se félicite de ce résultat.
Le projet était en effet illégal.
La CRIIRAD avait interpellé à ce sujet les autorités
et obtenu des audiences aux deux ministères concernés
: celui de la Santé (fin octobre 2004) et celui de l'Ecologie
(fin novembre 2004).
Au cours du second entretien, le directeur-adjoint de la DGSNR
(M. Bourguignon) avait fini par admettre que le projet n'était
effectivement pas conforme à la réglementation.
Il avait toutefois ajouté que ce n'était pas vraiment
grave puisque la fonderie n'obtiendrait pas l'autorisation de
fonctionner sur un plan industriel. Nous avions objecté
que les promoteurs du projet ne souhaitaient pas conduire des
recherches ni des expérimentations mais bel et bien une
activité industrielle. Nous avions donc insisté
pour que la DGSNR en avise au plus vite la DRIRE Rhône-Alpes
et les dirigeants de Feursmétal.
De toute évidence, la DGSNR n'a rien clarifié. De
son côté, la CRIIRAD a largement diffusé les
informations obtenues aux ministères mais les dirigeants
de Feursmétal n'y ont pas cru. Nos déclarations
ont cependant fini par les inquiéter puisqu'ils ont finalement
pris contact avec la DGSNR.
Leur communiqué de presse de ce jour indique en
effet " Des information obtenues ces derniers jours auprès
des Autorités nationales de sûreté nucléaire
nous laissent penser qu'il n'y a pas de perspective d'industrialisation
du procédé à court terme ".
Ces incertitudes, ajoutées à l'opposition massive
de la population et des syndicats, ont provoqué la suspension
sine die du projet.
Le projet était illégal et le choix du site ne pouvait être pire : on ne peut accepter que le recyclage de matières contaminées (même faiblement) soit confié à une entreprise non nucléaire, dépourvue de toute compétence en radioprotection, confrontée à des difficultés économiques, située de plus à l'intérieur de l'agglomération et marquée par la vétusté et un climat social délétère.
CRIIRAD
Commission de Recherche
et d'Information Indépendantes
sur la Radioactivité
Tel. : 04 75 41 82 50
R. Desbordes au 06 86 18 01 87
E-mail : contact@criirad.org
Internet : www.criirad.org
Informations complémentaires sur www.criirad.org : communiqués de presse
de AFE (Feursmétal), du syndicat CGT, articles réglementaires
de référence, extraits du plan national de gestion
des déchets radioactifs et lettre adressé le 12
octobre 2004 aux ministres de la Santé et de l'Ecologie.
France 3, 13/1/2005:
FeursMétal
envisage de se lancer dans le retraitement de ferrailles radioactives.
Les riverains sont inquiets.
Le 11 janvier, l'Association pour la défense de la
santé et de l'environnement (ADSE) a déposé
auprès du Préfet de la Loire, une pétition
contre un projet de retraitement de ferrailles issues de la filière
nucléaire. La pétition dirigée contre FeursMétal,
l'une des plus grandes fonderies d'acier du territoire français,
a recueilli 7200 signatures.
Dans quelques semaines, la fonderie FeursMétal
va commencer ses essais de retraitement de ferrailles radioactives
(voir: débat public à Feurs [format word]).
Une dizaine de tonnes d'acier, tuyauteries ou containers ayant
été en contact avec de l'uranium, passera par les
fours de l'entreprise. Ces essais, autorisés par un arrêté
préfectoral du 30 septembre derniers, devraient durer six
mois. Cette ferraille radioactive provient de la centrale nucléaire
du Tricastin. Ce projet de retraitement est unique en France.
Selon le Préfet de la Loire, qui a reçu mardi soir
une délégation de l'ADSE, la radioactivité
de ces métaux "est la même que celle d'un bloc
de granit du Limousin". Michel Morin a également tenu
à rassurer les opposants au projet en précisant
avoir obtenu des "avis conformes" des organisations
spécialisées, telles que la DRIRE (Direction régionale
de l'industrie, de la recherche et de l'environnement), la DDASS
(Direction départementale des affaires sanitaires et sociales),
la DGSNR (Direction générale de la sûreté
nucléaire et de la radioprotection) et l'IRSN (Institut
de radioprotection et de sûreté nucléaire).
Malgré tout, l'Association pour la défense de la
santé et de l'environnement a lancé un appel à
la création d'un collectif "contre la dispersion de
substances radioactives dans les biens de consommation",
dans un courrier envoyé à une centaine d'associations
en France. Une réunion des associations se tiendra la
15 janvier à Feurs. Mais, aujourd'hui, ce projet ne
soulève plus seulement les protestations de l'ADSE . La
Confédération Paysanne est également montée
au créneau. Elle s'inquiète notamment de l'impact négatif
d'un tel projet sur les produits agricoles de la plaine du Forez...
23/10/04 - Quelque 700 personnes, selon les gendarmes, un millier, selon les organisateurs, ont manifesté samedi dans le centre de Feurs (Loire) pour protester contre un projet de retraitement de ferrailles issues de la filière du nucléaire, dans la fonderie FeursMétal.
A l'appel de l'Association pour la défense de la santé et de l'environnement (ADSE), les manifestants -habitants et salariés de la fonderie-, ont défilé de l'entreprise jusqu'à la mairie où ils ont rappelé leurs exigences. "Nous réclamons une enquête publique avant tout essai", a déclaré à l'AFP Alexandre Vazeille, un des porte-parole de l'ADSE, précisant qu'un arrêté préfectoral du 30 septembre autorisait des essais. "Nous exigeons également que la CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) soit partie prenante d'un débat contradictoire, prévu courant novembre", entre les associations de défense de l'environnement, les entreprises concernées et la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire), a-t-il ajouté.
Enfin, "nous demandons des moyens financiers pour éviter tout risque aux salariés de FeursMétal", en particulier une formation de radioprotection et une mise en conformité du système de captation des fumées dans l'entreprise, a ajouté M. Vazeille. "Ce serait la première fois en France qu'on sortirait des matériaux du giron du nucléaire", a déclaré Roland Béraud, délégué CGT de l'entreprise, qui dénonce une "grande vétusté" de la fonderie.