Invitée par Amnesty International, Galina Bandajevskaya vient de passer une semaine à Paris, où elle a été reçue, le 23 janvier, au Ministère des Affaires étrangères et le 27 janvier à l'Hôtel de ville. (Vladimir Poutine sera également reçu à l'Hôtel de ville, le 11 février 2003, au cours de sa visite d'État en France. Une lettre lui sera remise, demandant son intercession pour la libération du professeur Bandajevsky.)
Les représentants du gouvernement ont réaffirmé à Galina Bandajevskaya que "la France et ses partenaires de l'Union européenne entendent poursuivre leur action en faveur d'une libération du professeur Bandajevsky et d'un réexamen de sa condamnation, dans les conditions d'un procès équitable, telles que définies par l'article 6 de la convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950. La libération du professeur Bandajevsky reste l'une des conditions préalables à un assouplissement éventuel de la politique de restriction des relations avec le Bélarus mise en oeuvre depuis 1997 par l'Union."
Au cours de ce voyage à Paris, Galina a témoigné 2 fois devant les groupes de Amnesty International : le 26 janvier, dans le cadre du week-end inter-groupes de la région Europe et le 28 janvier, lors d'une réunion générale à la Section Française. Le but principal de ce voyage était de multiplier les contacts et d'élargir l'information au plus grand nombre de personnes en situation d'agir sur la situation générale autour du prisonnier d'opinion Youri Bandajevsky et sur sa situation personnelle en prison. Son état de santé est extrêmement préoccupant. Galina l'avait visité deux jours avant sa venue, le 20 janvier. Elle a répété et confirmé ce qu'elle disait en septembre, en octobre, en décembre (visite exceptionnelle le jour de son anniversaire, le 9 décembre). Le professeur Bandajevsky supporte très mal sa détention. Cet homme jeune et dynamique est en train de s'éteindre. C'est un homme malade. Il est très faible, il n'a plus aucune énergie. Le mal de tête est constant; la douleur au cSur est une habitude. La dépression ne le quitte pas. Il a tout le temps peur de l'assassin qui dort dans sa cellule et le surveille
Le 23 janvier, le lendemain de son arrivée à Paris, Galina a participé à la conférence de presse organisée par Amnesty au Centre d'accueil de la presse étrangère, à la Maison de Radio France. Le dialogue avec les journalistes était précédé par la projection de la plaidoirie en défense de Youri Bandajevsky de l'avocat québécois Renaud Choinière, présent dans la salle, qui a gagné le premier prix au concours des plaidoiries du Mémorial de Caen, en janvier 2002. La presse écrite et radiophonique a été bien représentée à cette conférence de presse. La journée avait commencé par une interview avec Ruth Stégassy, qui a consacré une émission d'une heure de sa rubrique "Terre à terre" (France Culture) à la narration du drame humain et scientifique vécu par Youri et Galina Bandajevsky, à cause de leur découverte de l'action des radionucléides artificiels de Tchernobyl sur la santé des habitants. Action niée par la médecine officielle.
Le 24 janvier, Galina Bandajevskaya a témoigné devant la Commission des Droits de l'Homme de la Société française de Physique, dont les membres se proposent d'écrire à leurs collègues scientifiques députés du Parlement du Belarus, pour demander la libération de Bandajevsky.
Elle a également témoigné devant ACAT = Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture.
Elle a été reçue par le secrétaire général adjoint de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH), qui est en train de négocier avec le gouvernement du Belarus le droit de visiter Youri Bandajevsky, accompagné d'un psychiatre qui parle le russe et qui connaît bien les systèmes de psychiatrisation des dissidents dans les régimes dictatoriaux. La FIDH n'est pas directement représentée au Belarus, elle travaille avec un partenaire local, l'ONG "Vesna". Il a été suggéré à Galina de demander à "Vesna" de la soutenir financièrement - cette organisation reçoit des fonds de l'Occident pour aider les familles des persécutés - ne serait-ce que pour payer les visites de l'avocat à son mari en prison. Les avocats peuvent visiter les détenus sans limitations de temps, toutes les semaines si les détenus le demandent et si la famille peut payer, tandis que le détenu ne peut voir sa femme et ses enfants qu'une fois tous les 4 mois. Youri a besoin de ne pas perdre le contact avec le soutien qui croît autour de lui hors de la prison.
Daniel Mermet, journaliste de Radio France a interrogé Galina Bandajevskaya dans le cadre d'un projet de documentaires radiophoniques en Russie et au Belarus, où il se propose de chercher les preuves de l'action des radiations sur la santé dans les hôpitaux et dans les villages contaminés par la catastrophe de Tchernobyl...
Véronique Soulé, service étranger de "Libération", a interviewé Galina Bandajevskaya et publiera son "portrait" dans la dernière page du journal.
Arnaud Jouve, producteur de "Fréquence terre" de RFI (Radio France Internationale) s'est longuement entretenu avec Galina Bandajevskaya. Il réalise deux émissions de 20 minutes:
- Tchernobyl 1, Le monstre vit encore (en Realaudio 20 Kb)
- Tchernobyl 2, Le mensonge (en Realaudio 20 Kb)
Ce magazine de l'environnement, diffusé dans le monde entier propose des dossiers et des reportages sur toutes les grandes questions qui intéressent la gestion naturelle de la planète.
En marge de ces réunions et de ces travaux, les personnes et les associations qui agissent pour la libération du professeur Bandajevsky et soutiennent les travaux de l'Institut indépendant de radioprotection "Belrad", dirigé par le professeur Nesterenko - ("Enfants de Tchernobyl Belarus", CRIIRAD, Comité de soutien Bandajevsky, France Libertés, maître Renaud Choinière du Québec...) - ont discuté de leurs actions, en ont informé Galina Bandajevskaya et l'ont interrogée sur ses besoins.
Dans quinze jours, Invités par le doyen de l'Université de Bâle, Galina Bandajevskaya, qui est pédiatre et cardiologue, et Vassili Nesterenko, physicien, présenteront en Suisse les résultats de leurs récents travaux, réalisés au sein de l'Institut "Belrad". Le 15 février prochain, PSR / IPPNW suisse (Physicians for Social Responsability / International Physicians for the Prevention of Nuclear War) organise à Bâle, sous le patronage de la Faculté de Médecine de cette ville, un Symposium d'une journée sur les conséquences sanitaires de Tchernobyl. Un nombre limité de sujets a été sélectionné, à savoir les maladies des enfants, afin d'éviter les discussions sur le rôle du tabac, de l'alcool, du stress et des problèmes sociaux qu'on évoque chez l'adulte. Dix invités, dont huit venant du pays le plus touché, le Belarus (parmi eux Galina Bandajevskaya et le professeur Vassili Nesterenko), présenteront leurs observations. Les experts bâlois commenteront leurs données et compareront la situation épidémiologique des maladies décrites au Belarus, avec la situation en Europe centrale.
Wladimir Tchertkoff,
31 janvier 2003