Le Monde, 31/10/07:
En conclusion du Grenelle de l'environnement,
le président Nicolas Sarkozy a souligné que pour
lutter contre le réchauffement climatique, la France doit
opter pour l'énergie nucléaire, sinon elle devra
''renoncer à la croissance''. Réfutez-vous cette
alternative ?
Si le nucléaire
permettait vraiment de limiter les émissions de gaz à
effet de serre et de suppléer au pétrole, il serait
peut-être légitime de discuter de cette option. Mais selon l'Agence mondiale de l'énergie (AIE),
le nucléaire ne couvre que 6 % de la demande mondiale d'énergie,
une part si faible que son impact sur le climat est quasi nul. De
plus, contrairement à ce qui nous est souvent dit, cette
part va encore se réduire dans les années à
venir : l'AIE reconnaît que la part du nucléaire
dans l'électricité mondiale va passer de 17 % à
12 % en 2030, c'est-à-dire environ 5 % de l'énergie
primaire mondiale, soit moins de 2 % de la consommation mondiale
d'énergie. Tant qu'on croit que le nucléaire va
empêcher, même partiellement, le réchauffement
climatique, ce dernier aura de beaux jours devant lui.
Les ONG écologistes qui ont participé
au Grenelle de l'environnement ont très vite accepté
que l'avenir du nucléaire civil français reste en
dehors du débat. Comment jugez-vous cette acceptation ?
Ces associations ont certainement estimé
qu'elles pourraient se rattraper sur d'autres thèmes (biodiversité,
transports, etc). Ce qu'elles n'ont pas compris, c'est qu'en se
pliant au "préalable pronucléaire", imposé
par M. Sarkozy, y compris son incroyable accord nucléaire
avec le dictateur libyen Kadhafi, elles sont allées à
la négociation déjà vaincues, soumises. Logiquement,
elles ont été balayées sur l'ensemble des
dossiers. En effet, contrairement à tout ce qui nous a
été affirmé par la puissante communication
élyséenne, le Grenelle est une défaite majeure
pour l'écologie :
- réduction des pesticides... "si possible"
- moratoire autoroutier sauf contournements d'agglomérations
ou "points noirs", autant dire que la plupart
des projets actuels seront validés
- OGM : un gel... pendant l'hiver
- moratoire sur les incinérateurs : sauf en "dernier
recours"... ce qui ne manquera pas de se produire
Le sommet a été
atteint avec le nucléaire : M. Sarkozy a abusé l'opinion
en annonçant qu'il n'y aurait pas de "nouveaux
sites". Or, les projets de nouveaux réacteurs
sont tous prévus dans des sites déjà existants
! Dans un pays où il y a 58 réacteurs
en service (plus une douzaine déjà arrêtés,
qui restent à démanteler), des projets à
foison (EPR, ITER, etc.), des sites nucléaires gigantesques
(La Hague, Tricastin, Cadarache, Marcoule, Bure, etc.), l'attitude
des associations "compatibles Grenelle", qui ont baissé
pavillon sur ce sujet, est tout simplement indigne.
L'écologie politique s'était
jusqu'ici plus concentrée sur la lutte contre le nucléaire,
la sortie du pétrole venant bien après. C'est en
train de changer, semble-t-il...
C'est en train de changer dans le discours
du pouvoir et celui des éditorialistes. Ce sont eux qui
ont "décrété" que, subitement,
le nucléaire n'était plus un problème, et
même que c'était une "solution", et ce
discours s'est imposé en continu. A force de répéter
des choses parfaitement fausses, elle ont fini par devenir "vraies".
En réalité, jamais la facture énergétique
de la France n'a été aussi élevée.
Et encore, il faut y ajouter la facture nucléaire (démantèlement,
déchets) qui s'annonce astronomique. Entre 2003 et 2005,
c'est l'Allemagne qui est exportatrice nette d'électricité
vers la France, elle ne sort donc pas du nucléaire "en
important l'électricité nucléaire française".
Tout est à l'avenant : le nucléaire ne subsiste
que grâce à des mensonges d'Etat entretenus par la
publicité ou les discours du personnel politique.
Du Maroc à l'Iran en passant par l'Egypte, beaucoup
de pays en développement souhaitent faire appel au nucléaire.
Ont-ils un autre choix, compte tenu du coût de développement
des énergies renouvelables ?
Il faut bien comprendre que, même si ces pays développent
hélas des programmes nucléaires, cela
ne couvrira qu'une part infime de leur consommation énergétique.
Même la Chine, qui annonce 40 nouveaux réacteurs,
espère seulement couvrir ainsi 4 % de son électricité,
soit 0,7 % de sa consommation d'énergie. Dans ces dossiers,
le nucléaire n'est en rien un outil d'indépendance
énergétique : ce qui est en jeu, c'est soit une
forme de "fierté" mal placée (du genre
"Nous aussi, nous avons du nucléaire"),
soit des considérations géopolitiques (ce sont les
Etats-Unis qui poussent l'Egypte à relancer son programme
nucléaire, pour contrecarrer la montée en puissance
d'autres pays). Mais, dans tous les cas, il faut bien noter que
ce ne sont jamais les peuples mais les dirigeants souvent
des autocrates qui veulent du nucléaire.
Les antinucléaires sont souvent accusés de faire
le jeu des pétroliers. Que répondez-vous ?
Il se trouve que nous dénonçons autant les uns
que les autres car, contrairement à une idée reçue,
ils ne sont pas concurrents mais ont des intérêts
identiques : faire en sorte que nous consommions toujours plus
d'énergie, litres de pétrole ou kilowattheures d'électricité.
Leur seule crainte est la mise en place d'une société
sobre qui développerait les économies d'énergie
et les énergies renouvelables... et sabrerait leurs profits.
D'ailleurs, en France, Total et Areva sont actionnaires croisés.
Aux Etats-Unis, le plan énergétique de Bush impose
de nouveaux forages pétroliers et de nouveaux réacteurs
nucléaires. Autre exemple, c'est l'industrie nucléaire
qui offre l'énergie nécessaire à l'extraction du pétrole des sables bitumineux
de l'Alberta (Canada).
Propos recueillis par Matthieu Auzanneau
PARIS, 28 octobre 2007 - Plusieurs centaines de militants écologistes ont manifesté samedi à Paris pour protester contre le Grenelle de l'environnement, qu'ils considèrent comme un "prétexte pour continuer le nucléaire" et jugent "radioactif". Symboliquement, les manifestants se sont allongés pendant une dizaine de minutes place Cambronne, près du boulevard de Grenelle (XVe arrondissement), avant de brandir vers le ciel des pancartes frappées du trèfle nucléaire. Le rassemblement, auquel participait le leader altermondialiste José Bové, s'est tenu à l'appel du réseau Sortir du nucléaire, qui revendique 800 associations fédérées et a critiqué dans un communiqué "un Grenelle radioactif". "Le Grenelle a servi entre autres choses à valider la continuation du nucléaire en France", a estimé le porte-parole du réseau, Stéphane Lhomme. Réagissant aux propos de Nicolas Sarkozy, qui a dit ne pas vouloir "créer de nouveaux sites nucléaires", M. Lhomme a dénoncé "une annonce trompeuse, indigne d'un président de la République". "Il est très facile de construire des dizaines de nouveaux réacteurs sur des sites qui existent déjà", a fait valoir le porte-parole. "Le nucléaire est une des pires calamités environnementales qui existent", a ajouté M. Lhomme, citant notamment les risques d'accidents et le problème des déchets radioactifs.
"Sortir du nucléaire", 27/10/2007:
Un millier de manifestants à Paris le 27 octobre pour dénoncer
la politique pro-nucléaire de N. Sarkozy.
27/10/2007:
Voir le reportage vidéo de LCI sur la manif.
Communiqué "Sortir du nucléaire",
25/10/2007: (lire: Bilan - Le grenelle de l'environnement: un
prétexte pour continuer le nucléaire)
Les énergies renouvelables ne doivent pas servir à donner "bonne conscience" aux promoteurs du nucléaire.
Lors de son discours de cloture du Grenelle de l'environnement, le Président de la République a déclaré que les énergies renouvelables et le nucléaire devaient co-exister.
Tout en soutenant le développement des énergies renouvelables, le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que les éoliennes et les panneaux solaires ne font pas disparaitre les déchets radioactifs, ne protègent pas des catastrophes nucléaires, et n'empêchent pas la prolifération et le terrorisme nucléaire.
Il reste plus que jamais nécessaire de sortir, au plus vite, du nucléaire. C'est à cette seule condition que l'investissement dans les énergies renouvelables aura un sens, sera porteur d'avenir et qu'il sera possible de sauver la planète. Les énergies renouvelables ne doivent pas servir à donner "bonne conscience" aux promoteurs du nucléaire.
Le Réseau "Sortir du nucléaire"
demande à nouveau l'arrêt immédiat des quatre
chantiers nucléaires majeurs en France :
- le chantier du réacteur EPR (fission nucléaire) prévu
à Flamanville
(Manche)
- le chantier du réacteur ITER
(fusion nucléaire) prévu à Cadarache (Bouches-du-Rhône)
- le chantier Bure
(enfouissement des déchets radioactifs) dans la Meuse
- le chantier de l'usine Georges Besse 2 (GB2, enrichissement de l'uranium)
dans la Drôme
De même, le Réseau "Sortir du nucléaire" demande l'arrêt des projets de vente de réacteurs nucléaires à des dictatures (Chine, Libye, Maroc) et en particulier l'annulation de l'accord Sarkozy-Kadhafi.
Communiqué, 12/10/2007:
Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle
que Al Gore ne soutient pas l'énergie nucléaire
Sud-Ouest, 10/10/2007:
À l'occasion de l'étape périgourdine
du Grenelle de l'environnement, le Réseau Sortir du nucléaire
et plusieurs associations antinucléaires organisent un
rassemblement de protestation « contre la politique pronucléaire
de Nicolas Sarkozy et en particulier contre l'accord nucléaire Sarkozy-Kadhafi
», explique dans un le réseau Sortir du nucléaire.
« Il s'agira aussi de dénoncer les décisions
prises avant même la tenue du Grenelle de l'environnement
», précise aussi le communiqué. Ce rassemblement
aura lieu lundi 15 octobre à partir de 13 heures devant
le théâtre, où seront rassemblés les
participants au Grenelle. Seront aussi présentes des associations
qui luttent sur d'autres sujets : OGM, incinération, autoroutes,
etc.
10/10/2007 : Le Nouvel Observateur
[Le blabla de] Nicolas Hulot : "Ce que je veux..."
Communiqué "Sortir du nucléaire",
9/10/2007:
"Grenelle de l'environnement" - Violences policières
à Bourges : une personne sérieusement blessée
6/10/2007 - Environ
700 militants écologistes et altermondialistes se sont
réunis samedi à Lyon pour un "contre Grenelle"
de l'environnement visant à faire des propositions alternatives
à celles qui vont émerger de la consultation organisée
en octobre par le gouvernement. A l'initiative du mouvement de
la Décroissance, des militants anti-nucléaires (Sortir
du Nucléaire, Criirad), altermondialistes (Attac, Alter
Ekolo), des organisations paysannes (Confédération
paysanne, Nature et Progrès) ou politiques (LCR) ont défilé
à la tribune devant une salle comble. "Nous voulons
dénoncer l'OPA de la droite et des milieux d'affaire sur
l'écologie, et verser au débat des propositions
pour entrer dans une vraie négociation avec un rapport
de force", a déclaré le politologue Paul Ariès.
Le Grenelle de l'environnement "va permettre au gouvernement
d'imposer sa vision de l'écologie en concédant quelques
gadgets, comme la réduction de la vitesse de 10 km/h, mais
sans remettre en cause le tout-routier ou le nucléaire",
selon M. Ariès. Réclamant un moratoire durable sur
les OGM, les autoroutes, les incinérateurs et le nucléaire,
les militants ont réaffirmé leur souhait de faire
payer l'eau et l'énergie en fonction des usages, d'interdire
les grosses cylindrées, de reconvertir le réseau
routier en voies de chemin de fer, cyclables, potagers, etc. "Certaines
de nos propositions sont présentes dans le Grenelle officiel,
mais elles ne seront jamais adoptées ni appliquées,
alors que l'on sait aujourd'hui, a souligné M. Ariès,
qu'il ne suffit pas de faire la même chose en consommant
moins, mais qu'il faut totalement changer nos modes de vies".
6/10/2007 - Pour le politologue Paul Ariès, l'un des théoriciens du mouvement de la décroissance, qui a organisé samedi à Lyon un "contre-Grenelle" de l'environnement, le Grenelle organisé par le gouvernement est un "marché de dupes" qui n'accouchera que de mesures "gadgets".
Q: Réunir autour d'une table les
acteurs de l'environnement pour améliorer la situation
semble une bonne idée, pourquoi qualifiez-vous le Grenelle
de "marché de dupes"?
R: L'écologie du Grenelle est
une écologie du bon sentiment, non culpabilisante, qui
ne remet pas en cause les acteurs et les logiques coupables, et
fait état de soins palliatifs plutôt que d'un traitement
efficace. Le Grenelle laisse croire qu'on peut tout changer mais
sans rien vraiment changer. Or en matière d'écologie
il ne peut pas y avoir de consensus: il faut absolument faire
des choix forts, que le gouvernement n'est pas prêt à
faire.
Q: Ne peut-on pas espérer des mesures
positives à l'issue de ce débat ?
R: Oui, mais ce seront des gadgets,
comme la réduction de la vitesse de 10 km/h, qui permettront
à la droite et aux milieux d'affaires d'imposer leur vision
de l'écologie, sans remettre en cause le tout-routier par
exemple. On sait aujourd'hui qu'il ne suffit pas de faire la même
chose en consommant moins, mais qu'il faut totalement changer
nos modes de vie. Or les décisions, légitimées
par le Grenelle mais prises in fine par le gouvernement, n'iront
pas dans ce sens là. Et le Grenelle confisque du même
coup la parole des écologistes, remplacée par celle
du gouvernement.
Q: Quelles propositions pouvez-vous faire
pour alimenter le débat ?
R: Nous demandons, comme de très
nombreux mouvements, un moratoire durable sur les OGM, les autoroutes,
les incinérateurs et le nucléaire. Mais nous avons
d'autres idées, notamment faire payer l'eau, l'électricité
ou l'essence en fonction des usages - l'eau utilisée pour
boire ou faire le ménage devrait être beaucoup moins
chère que celle utilisée pour remplir une piscine.
Nous pensons qu'il faut rendre les espaces consacrés à
la voiture à leur usage premier - voies de chemin de fer,
potagers, etc - ou développer des voies cyclables et piétonnes.
Nous sommes favorables à la gratuité des transports
en commun et à l'interdiction des grosses cylindrées,
nous voulons une écologie politique, qui s'appuie sur des
interdits légaux, et pas seulement sur des incitations.
4/10/2007 - A quelques semaines du Grenelle de l'environnement fin octobre et alors que le débat public s'engage vendredi à Bourges, les détracteurs et les altermondialistes mobilisent dès le 6 octobre à Lyon et le 21 à Paris. Samedi, un "contre-Grenelle" est organisé à Lyon par les mouvements altermondialistes (Attac, la LCR, la Décroissance...) qui dénoncent d'avance "une opération de marketing et d'affichage" et des "mesurettes qui ne changeront rien". Pour Stéphane Lhomme, du Réseau Sortir du Nucléaire (RSN) qui participe à ce "contre-sommet de l'écologie", il s'agit "d'un Grenelle de l'économie, qui a même invité les pollueurs à discuter: or pour sauver l'environnement, il y a des décisions à prendre et à imposer, loin de l'écologie spectacle". Par ailleurs, un "Grand forum alternatif et citoyen" réunira le 21 octobre à Paris des syndicats et des associations environnementales, qui ont participé au Grenelle (membres de l'Alliance pour la Planète notamment), qui ont refusé de le faire ou n'ont pas été admises. Le débat s'engagera autour de 4 à 6 ateliers sur l'énergie et le nucléaire; les transports et la pollution; l'agriculture et l'alimentation (OGM et pesticides); et l'eau. "Nous ne sommes pas contre le Grenelle qui a permis la reconnaissance des associations, appelées à prendre la parole", précise l'une des organisatrices, la vice-présidente (Verte) de la région Ile-de-France Francine Bavay. "Les organisations qui y ont participé viendront nous dire ce qu'elles ont négocié et obtenu". Cependant, ajoute-t-elle, "le risque est que le débat ne reste que formel sans aboutir à rien de concret alors qu'il faut revoir et réguler les processus de production sans laisser peser la responsabilité sur les choix des consommateurs", estime-t-elle. Enfin, RSN appelle à manifester le 27 octobre à Paris "contre la politique pronucléaire de Nicolas Sarkozy", au moment où se tiendra le Grenelle proprement dit, la phase de négociations des 15 à 20 mesures phares qui seront retenues.
3/10/2007 - Nicolas
Hulot a souhaité mercredi un "débat de fond"
sur l'énergie, en estimant qu'on ne pouvait "pas passer
au forceps" sur le nucléaire lors du Grenelle de l'environnement.
"Dans une démocratie digne de ce nom, sur le nucléaire,
on ne peut pas passer au forceps", a-t-il déclaré
sur France Inter. "On n'est pas à un an près,
et un an, en déléguant aux députés
et sénateurs un débat de fond sur l'énergie,
je pense que c'est une manière rationnelle de ne pas se
traîner ces choix comme un boulet pendant des années",
a estimé l'animateur écologiste. "Le nucléaire
ne peut pas se faire une virginité environnementale sur
le dos de l'effet de serre", a-t-il par ailleurs mis en garde.
Il a également souhaité que le Grenelle ne soit
"pas pollué par les OGM et le nucléaire",
deux sujets qui ont largement mobilisé les groupes de travail
et sur lesquels il n'y a pas eu de consensus. "On ne peut
pas tout trancher au moment du Grenelle. On peut très bien
décider une consultation à l'échelle nationale
pendant un an. C'est une possibilité. Sur des sujets qui
ne sont pas anodins, on ne peut pas passer au forceps", a
indiqué Nicolas Hulot.
20/7/2007 - Noël
Mamère, député-maire de Bègles (Gironde),
a suggéré vendredi aux ONG de se retirer de la "pantalonnade"
que constitue selon lui le Grenelle de l'environnement, estimant
que le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo n'allait pas résister
aux "grands lobbies".
"Il faut demander aux organisations non gouvernementales
de se retirer de cette pantalonnade", a déclaré
M. Mamère sur France-inter. En effet, selon lui, ONG et
associations ont découvert jeudi que l'on avait introduit
dans les discussions "des personnes morales supplémentaires".
Cela signifie que "Jean-Louis Borloo ne va pas pouvoir résister
aux grands lobbies", a-t-il dit, citant ceux du nucléaire,
des semenciers, de l'agriculture, des infrastructures routières...
"On ne peut pas parler d'un Grenelle de l'environnement,
en disant "on met tout à plat", tout en expliquant
qu'il y a un certain nombre de choses dont on ne discutera pas,
qui sont les choses essentielles pour le développement
durable et la lutte contre l'effet de serre", a encore affirmé
le député Verts.
Politis, 12/7/2007 :
Les associations s'engagent avec circonspection dans le « Grenelle de l'environnement », qui devrait se tenir fin octobre. Elles craignent une récupération par le gouvernement et une division de leurs troupes.
Jeudi dernier, lors d'une réunion « vérité » dans le bureau de Nathalie Kosciusko-Morizet, une note émise la veille par le cabinet de la secrétaire d'État à l'Écologie met le « Grenelle de l'environnement » au bord de l'implosion, avant même son lancement officiel : au lieu d'une négociation multipartite [1], il n'est plus question que d'un simple processus de proposition destiné à inspirer un plan d'action gouvernemental ! Démenti gêné de « NKM » avant confirmation, lundi, de son patron Jean-Louis Borloo !
« La situation se tend nettement, c'est un vrai rapport de force, déplore Sandrine Mathy, présidente du Réseau action climat (RAC). Un pas en avant, deux en arrière, on navigue de surprise en surprise. Par exemple, on a découvert que l'agriculture avait disparu des thématiques » Avant d'être rétablie. Mais sans les OGM, simplement cantonnés aux questions sanitaires. Le stockage du CO2, très controversé par les associations, a surgi dans la thématique « énergie-climat », etc. Le Grenelle de l'environnement s'annonce-t-il déjà un marché de dupes ? Passage en revue des points de friction.
Neuf « grandes associations » écologistes ont été initialement convoquées pour lancer cet événement : Greenpeace, WWF, France nature environnement (FNE), la ligue Roc (pour la préservation de la faune sauvage et la défense des non-chasseurs), la Fondation Nicolas-Hulot (FNH), la Ligue de protection des oiseaux (LPO), ainsi que les Amis de la terre, le RAC et Écologie sans frontière, représentant l'Alliance pour la planète, plate-forme de 77 associations créée pour intervenir pendant les campagnes électorales. Certaines ont une forte légitimité (Greenpeace, WWF, FNE, Amis de la terre, FNH, etc.), mais la présence d'Écologie sans frontière, notamment, fait grincer des dents. Pratiquement inconnue, l'association connaît une notoriété soudaine, à l'occasion, par exemple, d'une étude sur la pollution de l'air parisien, publiée il y a un mois. « S'agit-il d'un plan de crédibilisation ? s'interroge Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau sortir du nucléaire. Ses positions modérées correspondent bien à ce que Sarkozy pourrait accepter. Est-ce un hasard ? »
Le casting de ce groupe dit « de contact » remonte au 31 mars. Nicolas Sarkozy, répondant au coup de gueule de Nicolas Hulot, qui déplorait la disparition de l'écologie dans la campagne présidentielle, avait reçu ce dernier, qui s'était adjoint des représentants d'associations : celles qui forment l'actuel groupe des neuf, validé ce jour-là par le futur Président, tout comme l'idée d'un Grenelle de l'environnement, émise par Écologie sans frontière.
L'Alliance pour la planète est déjà fragilisée par les premières manoeuvres : le Réseau sortir du nucléaire a quitté le collectif, qui refuse de faire de l'abrogation de l'arrêté gouvernemental autorisant la construction du réacteur nucléaire EPR un préalable à sa participation ; FNE s'est retirée, tout comme la FNH, pour avoir les mains libres lors des négociations. Nicolas Hulot renforce son rôle central dans le processus, et les associations historiques voient leur rôle amoindri. Ainsi, le RAC a dû laisser sa place à Good Planet, ONG créée en 2005 par le très médiatique photographe Yann Arthus-Bertrand. Et, alors qu'Alain Juppé avait décrété le nucléaire non négociable la veille de sa première rencontre avec les associations, le Réseau sortir du nucléaire (800 associations membres) se retrouve marginalisé, bien qu'ayant mis dans la rue 60 000 personnes contre l'EPR le 17 mars dernier.
Quelle est la légitimité des acteurs associatifs cooptés ? Le monde associatif est bien est en peine de répondre à cette question gênante, alors qu'il ne s'est jamais doté de critères de représentativité. Circonstance aggravante, le gouvernement tente de tirer parti de cette faiblesse pour imposer les représentants des associations au sein des groupes de travail (voir encadré). En particulier, l'Alliance, qui voit sa reconnaissance mise en question, compte durcir sa position.
Mais c'est aussi la marche forcée voulue par le Président qui met les associations en situation délicate. « Le rythme est démentiel, on n'a pas les moyens de travailler », reconnaît Yannick Jadot, de Greenpeace. Le Grenelle, initialement prévu en septembre, a été repoussé à fin octobre. « Mais c'est insuffisant pour une concertation aussi importante, juge Stéphen Kerckhove, directeur d'Agir pour l'environnement. On voudrait nous faire croire que l'urgence écologique justifie l'urgence médiatique orchestrée par Sarkozy, ce qui va rendre très difficile l'émergence de positions et de limites communes. Nous nous mettons en situation de subir sa logique de "coup". »
Trop dense aussi, ce Grenelle, qui pourra débattre « de tout », a prévenu Nicolas Sarkozy. « Mais comme il veut déboucher sur des mesures, va-t-on devoir hiérarchiser les crises ?, s'inquiète Stéphen Kerckhove. L'environnement n'est pas une foire au troc » Figure couramment citée de ce dilemme : lâcher prise sur le nucléaire (au nom du climat) pour gagner sur les OGM. « Le risque du clientélisme thématique existe, reconnaît Yannick Jadot. Il faut l'éviter en bâtissant une plate-forme de propositions et en renforçant la loyauté entre nous. »
Il n'est pas trop tôt pour parler de lignes rouges... Greenpeace signale d'ores et déjà qu'il ne se voit pas négocier quoi que ce soit lors d'un Grenelle alors que des militants écologistes seraient emprisonnés : des activistes de l'association, à la suite d'actions antinucléaires, ou des faucheurs d'OGM condamnés José Bové, Jean-Émile Sanchez, Gilles Lemaire, etc.
Le mouvement associatif en a conscience : le rouleau compresseur du Grenelle de l'environnement risque de le diviser, facilitant la récupération de la mise par le gouvernement. Pourtant, estime Arthur Le Floc'h, des Amis de la Terre, « nous n'avons pas non plus intérêt à laisser trop de temps au gouvernement pour s'organiser ». Pour une frange des ONG, les cafouillages de ces dernières semaines traduiraient la crainte du Président d'être piégé par la machine qu'il a enclenchée. « L'enjeu est considérable, et la perspective d'une vraie négociation lui fait peur, estime Yannick Jadot. Nous avons pour nous la crédibilité de décennies d'expertise, et, dans l'opinion publique, la légitimité. Le gouvernement ne peut pas se payer le luxe d'un échec, et surtout pas de nous voir claquer la porte. »
Deux manifestations tentent de se monter en parallèle au Grenelle de l'environnement : Un « Grenelle citoyen », piloté par Agir pour l'environnement, afin de faire participer le public. Un contre-Grenelle, organisé par la mouvance de la décroissance, en réaction cette « l'OPA sur l'écologie ».
[1] En référence aux accords
négociés entre syndicats, patronat et gouvernement
en pleine crise de Mai 68.
JNE, 11/7/2007 :
Par Claude-Marie Vadrot
Le groupe des 9 (WWF, Greenpeace, Amis de la Terre, Ecologie sans frontière, Réseau Action Climat, France-Nature-Environnement, ROC, LPO, Fondation Hulot) qui représente le milieu associatif pour la préparation du Grenelle de l'Environnement, a failli claquer la porte au nez de Jean-Louis Borloo hier soir. Tout simplement parce que le ministre avait décidé que le Grenelle ne serait plus une négociation, mais une sorte de Forum. Les associations ont rappelé au ministre de plus en plus dépassé et inquiet que dans le texte de l'entrevue avec Nicolas Sarkozy, il était bel et bien écrit « négociations ».
Le ministre a cédé mais il a de plus en plus de mal, faute de maîtriser les dossiers, à résister au MEDEF, à la FNSEA et aux représentants des PME. Sans oublier la CGT et les syndicats de cadres. L e nombre des « participants » enfle tous les jours, le Grenelle tourne progressivement à la foire d'empoigne. Comme si les écologistes et les naturalistes allaient se mêler des négociations sur les salaires ou les retraites
De plus, les représentants de France-Nature- Environnement, dont la représentativité ne peut pourtant guère se mesurer à la LPO, au WWF, au RAC ou à Greenpeace est en train d'essayer de tirer la couverture à elle, en exigeant d'avoir la moitié des postes dans la représentation pour le Grenelle. Alors que de nombreuses associations trouvent qu'un tiers, c'est déjà généreux. En fait, FNE, anticipe des résultats du Grenelle et voudrait avoir la certitude de rafler la majeure partie des subventions qui pourraient en découler
Les prochains jours risquent d'être tendus et la rupture des pré-négociations reste tout à fait possible. Les réunions d'urgence succèdent aux réunions d'urgence alors que le torchon brûle toujours entre le ministre d'Etat et Nathalie Kosciusko-Morizet qui se voit peu à peu dépossédée de ses responsabilités.
Le Canard enchaîné, 11/7/2007:
Par Jean-Luc Porquet
Mais d'où sort-elle ? C'est entendu, le Grenelle de l'environnement prévu pour octobre prochain mettra aux prises neuf associations écolos avec les syndicats (Medef compris), le gouvernement et les "collectivités territoriales". Qui sont ces neuf associations censées représenter les forces vives de l'écologie en marche ?
A côté des grandes machines comme Greenpeace, WWF, la fédération France Nature Environnement (qui rassemble 3 000 associations locales), les Amis de la Terre, la ligue ROC (Rassemblement des opposants à la chasse), on trouve les indispensables associations pi-pole, la fondation Nicolas Hulot (forcément), la Ligue pour la protection des oiseaux d'Allan Bougrain Dubourg, la petite association vue du ciel Goodplanet de Yann Arthus-Bertrand, et une association appelée ESF, Ecologie sans frontières. Le hic, c'est que celle-ci, personne ne la connaît. D'où sort-elle ?
Créée en 1999 par Franck Laval, un ancien de Génération écologie, ESF se présente comme un "collectif de juristes dont l'objectif est de criminaliser les pollution". Aucun permanent, pas de local ni de revue, ni d'actions remarquables, hormis de rares actions en justice, la création d'un fugace "comité anti-marée noir", lors de l'"Erika", et la récente publication d'une étude sur la pollution de l'air à Paris, payée 10 000 Euros à l'agence Horizon (et financée par la fondation Terre humaine). Bref, un groupuscule qui, selon Laval, fait dans le "lobbying institutionnel". Pourquoi pas ? Laval se vante d'être à l'origine du Grenelle : en mars dernier, pendant la campagne, il est allé démarcher les candidats pour leur proposer "trois ou quatre réformes institutionnelles".
L'idée du Grenelle y figurait, Nathalie Koscuisko-Morizet l'a repérée, Sarkozy s'en est emparé. Et, du coup, a propulsé ESF au rang de grand de l'environnement digne de siéger à la table des négociations. Et d'autant plus digne, d'ailleurs, que Frank Laval a des positions qui ne peuvent que plaire à not'omniprésident. Sur le nucléaire, par exemple, Laval se veut "positif". Et se dit partisan de "développer les énergies renouvelables par des financements importants". Résultat : "La part de l'énergie allouée au nucléaire baissera, c'est une autre façon de voir les choses." Certes. C'est surtout une admirable façon d'évacuer le débat
Justement : la question du nucléaire en est d'ores et déjà évacuée, du débat, puisque la principale association concernée, "Sortir du nucléaire", qui regroupe 799 associations, n'est pas invitée au grand raout d'octobre. Ni Negawatt, qui propose un projet énergétique alternatif. C'est comme si, lors du vrai Grenelle, Pompidou avait fait le tri parmi les centrales syndicales et en avaient exclu, par exemple, l'alors remuante CFDT
En Allemagne, les Verts avaient réussi à lancer un grand débat national sur ce sujet. Ils avaient obtenu des engagements sur la sortie du nucléaire en 2020. Certes, Angela Merkel essaie aujourd'hui de se dégager de cette contrainte, mais au moins cela se fait-il publiquement. Au moins y a-t-il un débat.
Chez nous, non. Sur ce sujet qui conditionne l'ensemble du débat énergétique, motus. Pas de vagues. Répétons pieusement les slogans: grâce-au-nucléaire-on-est-indépendant-et-on-ne-rejette-pas-de-CO2. N'examinons pas ce dogme trop près. Un Grenelle sans sujet qui fâche, ça ressemble à quoi ? Youkaïdi, youkaïda.
9/7/2007 - L'association écologiste Robin des Bois s'estime victime d'un "traitement discriminatoire" dans la préparation du Grenelle de l'environnement qui associe neuf ONG, mais pas elle. "Nous considérons que le traitement discriminatoire imposé à Robin des Bois dans les perspectives du Grenelle de l'environnement est à la fois une erreur et une injustice qui dénotent une méconnaissance des travaux et des avancées réalisés dans les ministères", écrit-elle dans une lettre adressée le 6 juillet aux plus hautes autorités de l'Etat, dont le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Ecologie et transmise lundi à l'AFP. Robin des Bois fait en effet valoir que "depuis 1980 (elle) a été sollicitée par les gouvernements successifs pour participer activement à des groupes de travail", notamment l'an passé à propos du porte-avions Clemenceau, et qu'elle fait partie à ce jour de treize groupes de travail ou commissions officiels. Dans un communiqué joint, elle dénonce "l'hégémonisme, l'opportunisme et le totalitarisme des multinationales de l'écologie", visant sans les nommer le WWF, les Amis de la Terre ou Greenpeace, associées au Grenelle.
Le Monde, 8/7/2007:
Marie-Christine Blandin, sénatrice Verte, coprésidera un groupe de travail du "Grenelle environnement" lancé par le gouvernement. C'est ce qu'a annoncé, vendredi 6 juillet, Jean-Louis Borloo, ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, en présentant ce processus de consultation. Parmi les autres personnalités connues impliquées dans ce "Grenelle", l'économiste Nicholas Stern, célèbre pour son rapport fin 2006 montrant le coût extraordinaire du changement climatique, l'écrivain Denis Tillinac, le philosophe Michel Serres et l'ancienne secrétaire générale de la CFDT, Nicole Notat.
Le ministre a expliqué que la négociation aboutira en octobre à une quinzaine de projets opérationnels destinés à manifester l'engagement de la France dans "le développement durable" : "Il s'agit de changer la donne dans ce pays", a affirmé M. Borloo. Six groupes de travail prépareront les propositions sur lesquelles se formeront les projets : climat et énergie, biodiversité, environnement et santé, agriculture, démocratie écologique, économie compatible avec l'environnement. Ils impliqueront chacun une quarantaine de représentants des associations, des syndicats, des collectivités locales, des entreprises et de l'Etat. Les groupes travailleront pendant l'été une première synthèse de leurs discussions doit être prête en septembre. Des débats en province et sur Internet seront alors organisés, conduisant à des décisions d'action dans la deuxième quinzaine d'octobre.
La préparation des groupes de travail ne s'est pas faite sans mal, du fait de la passation inattendue de pouvoir entre Alain Juppé, qui avait initié le processus, et Jean-Louis Borloo. La place de l'agriculture a été un sujet délicat, la profession agricole se montrant très inquiète de ce qui pourrait mettre en cause son activité. Le nucléaire est un autre point de difficulté : alors que le gouvernement avait promis de ne pas prendre de décision avant la négociation, le maintien du décret d'autorisation du réacteur nucléaire EPR est considéré par des associations écologistes, tel le Réseau sortir du nucléaire, comme une contradiction. Les associations de protection du paysage, par ailleurs, "s'indignent de ne pas avoir été invitées à participer aux groupes de travail" dans un communiqué diffusé par la Fédération environnement durable. Cette exclusion leur paraît le signe d'un refus de débattre du problème de l'impact des éoliennes sur les paysages.
L'énergie sera ainsi, sans doute, un des points de crispation du "Grenelle". L'agriculture, les OGM, les agrocarburants, les autoroutes, pourraient être d'autres motifs de dispute. Mais pour M. Borloo, "ce sera un moment de confrontation, de difficultés, mais aussi de grand espoir. Quoi qu'il arrive, nous mettrons en place des programmes opérationnels. Et s'il y a désaccord, il pourra y avoir des arbitrages démocratiques".
L'état d'esprit, du moins dans les milieux
écologistes qui se font le plus entendre, est cependant
généralement de considérer que les discussions
sont une chance à saisir et qu'elles permettront une réelle
avancée. "Il faut se rappeler que la loi sur l'énergie
fixe déjà l'objectif de diminuer par quatre les
émissions de gaz à effet de serre en 2050, relève
le climatologue Jean Jouzel, qui copréside un groupe de
travail. On va définir les projets qui nous mettront sur
cette trajectoire." Quant à Nicholas Stern, il a indiqué
que la démarche pouvait placer la France en position de
"leader" sur les politiques à mener pour "trouver
le chemin d'une croissance à bas niveau de carbone".
6/7/2007 - Le Réseau "Sortir du nucléaire" se dit hostile au "Grenelle Environnement" du ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo dans la mesure où ce dernier ne s'est pas prononcé sur l'annulation du décret autorisant EDF à construire la première centrale nucléaire EPR. "Il n'est pas acceptable de participer au 'Grenelle de l'environnement' alors que, pendant ce temps, EDF tente de rendre irréversible la construction du réacteur", écrit dans un communiqué le réseau, qui regroupe plus de 800 associations écologiques. Sortir du nucléaire dit attendre une réponse à sa lettre en ce sens envoyée au ministre le jour de sa nomination, le 19 juin. A moins que le président Nicolas Sarkozy "n'annonce au plus vite l'abrogation du décret autorisant la construction de l'EPR, Sortir du nucléaire ne participera pas au 'Grenelle de l'Environnement'", ajoute-t-on. Jean-Louis Borloo souhaite associer les organisations écologistes à la préparation du train de mesures qu'il souhaite mettre en place à l'automne pour protéger la biodiversité, lutter contre la pollution et le réchauffement climatique. La mise en service du réacteur de troisième génération EPR (eau pressurisée), à Flamanville (Manche), conçu et développé par Areva et Siemens , est prévue pour 2012.
Blabla de promo:
6/7/2007 - Réchauffement climatique, biodiversité, pollution : Jean-Louis Borloo a mis en place vendredi les groupes de travail chargés de préparer "le Grenelle Environnement" que le gouvernement veut lancer à l'automne. "L'idée, c'est d'établir 15 à 20 très grands programmes nationaux qui vont changer notre vie", a expliqué le ministre de l'Ecologie, du développement et de l'Aménagement durables. "Il faut utiliser cette crise comme une nouvelle opportunité. En gros, changer la société", a-t-il ajouté dans les jardins de l'hôtel de Roquelaure, où il avait convié la presse.
Scientifiques, élus et experts de haut rang ont été invités à participer aux six groupes chargés d'élaborer d'ici septembre un train de propositions dans leurs domaines respectifs : changement climatique et énergie; biodiversité et ressources naturelles; santé; production et consommation durables; démocratie écologique; emploi et compétitivité.
Parmi les personnalités conviées, on trouve l'ex-secrétaire générale de la CFDT Nicole Notat, le philosophe Michel Serres, la sénatrice Verts du Nord Marie-Christine Blandin, le cancérologue Dominique Maraninchi ou encore l'économiste britannique Nichola Stern, auteur d'un rapport remarqué sur le coût de l'inaction en matière environnementale. "Des gens indiscutables, au-dessus de tout soupçon", qui ont une "totale indépendance d'esprit", a souligné Jean-Louis Borloo, qui sera le grand animateur de cette grande session de "brainstorming" qui prendra fin à la rentrée.
Fin septembre-début octobre, des réunions interrégionales seront organisées, ainsi qu'une consultation du public via internet. Le Grenelle Environnement proprement dit, fruit des derniers arbitrages, est prévu fin octobre. Côté financement, aucun chiffre n'a encore été fourni. Jean-Louis Borloo a toutefois déclaré vendredi sur RTL que ce chantier serait "beaucoup plus important" que celui de la rénovation urbaine, qui était de 40 milliards d'euros. Le ministre voit d'ailleurs dans ce projet un parallèle avec son plan de Cohésion sociale, entré en application en 2005.
LA FRANCE PIONNIERE Composés de 40 membres, les groupes de travail sont répartis en cinq collèges représentant les acteurs du développement durable : Etat, collectivités locales, organisations non gouvernementales, employeurs et salariés. Parmi les multiples idées déjà avancées figurent l'introduction d'une "eurovignette" pour les camions transitant par la France, la promotion du covoiturage, de la bicyclette et des biocarburants ou encore la généralisation des ampoules peu gourmandes en électricité. La France est pionnière en la matière, a fait remarquer Nichola Stern. "C'est un très bon exemple que la France a donné et j'espère que d'autres pays vont la suivre", a-t-il déclaré. "Nous sommes le premier pays à organiser quelque chose d'aussi avancé. Sur beaucoup de sujets, il y a des incertitudes, y compris scientifiques", a renchéri Jean-Louis Borloo.
Malgré les risques, Nathalie Kosciusko-Moriset juge la démarche d'autant plus nécessaire que "l'opinion est prête". "Depuis plusieurs années et plus encore depuis quelques mois, il se passe quelque chose dans la société", a souligné la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. "Le Grenelle de l'environnement, ça doit être le moment où toutes ces tensions mais aussi toutes ces opportunités qui émergent depuis quelques mois trouvent une solution".
Vice-présidente du groupe "biodiversité",
la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin
a expliqué avoir accepté ce rôle "non
pas pour soutenir le gouvernement" mais "au nom de la
République et de la planète". "Le risque
existe à tous les niveaux, à tout moment, de faire
un flop. On fera en sorte que ça n'arrive pas", a-t-elle
dit. "Il faut positiver, ne pas prendre les gens de front
et les associer à des choses où ils trouvent matière
se regarder dans la glace".
JDLE, 6/7/2007:
Ce matin, devant de nombreuses personnalités dont Nicholas Stern, Jean-Louis Borloo a précisé le dispositif qui permettra d'organiser le Grenelle de l'environnement, en octobre prochain. 15 à 20 «programmes opérationnels» devraient en découler.
C'est parti. Le ministère de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables (Medad) a lancé, vendredi 6 juillet au matin, le Grenelle de l'environnement qui devrait se dérouler «fin octobre». Il a peu été question des 5 collèges (collectivités territoriales, associations, syndicats, représentants du patronat, et Etat) dont les noms des membres (8 par collège) devraient être donnés mardi 10 juillet, mais plutôt des 6 groupes de travail et de leurs présidents, «des gens indiscutables, au-dessus de tout soupçon», selon le ministre d'Etat Jean-Louis Borloo.
A partir de la semaine prochaine, et jusque fin septembre, les groupes élaboreront des propositions d'action. Une consultation des partis et des fondations politiques a été prévue, de même que celle du public et des inter-régions, à travers des réunions, des «chats» et des forums sur internet. Entre 15 et 20 propositions d'actions devraient, au final, être actées lors du Grenelle.
On annonçait en vedette américaine Al Gore, c'est finalement le Britannique Nicholas Stern, premier économiste à avoir évalué les conséquences financières de l'inaction en matière de changement climatique, qui co-présidera avec Jean Jouzel, climatologue et membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), le groupe de travail intitulé «Lutter contre les changements climatiques et maîtriser l'énergie». C'est probablement le groupe dont les travaux seront les plus attendus, étant donné l'enjeu majeur que ce thème représente. D'ailleurs, il est le seul à être animé par deux co-présidents, deux vice-présidents (Edouard Bard, climatologue, et Yves Lion, architecte et urbaniste) et constitué de trois ateliers (transports et déplacements, bâtiment et urbanisme, énergie et stockage du carbone). Ce troisième atelier abordera le thème très sensible de la filière nucléaire.
Le gouvernement de Nicolas Sarkozy a continué son débauchage à gauche puisque la sénatrice verte Marie-Christine Blandin a été nommée vice-présidente du groupe de travail n°2 «Préserver la biodiversité et les ressources naturelles». Son président est un autre sénateur, cette fois-ci UMP, Jean-François Legrand, président du Cercle français de l'eau. «Ce sont les deux seuls élus politiques qui président un groupe de travail, le choix s'est fait compte tenu de leur personnalité particulière», a précisé Jean-Louis Borloo.
Le groupe de travail n°3, «Instaurer un environnement respectueux de la santé», va se pencher sur la réduction des substances chimiques, l'air, les déchets, les pollutions, la qualité de l'alimentation, mais aussi les OGM, thème sur lequel devraient se confronter les ONG et les représentants patronaux. Dominique Maraninchi, à la tête du conseil d'administration de l'Institut national du cancer (Inca), présidera ce groupe, accompagné comme vice-président d'Alain Grimfeld, pédiatre et président du comité de la prévention et de la précaution.
«Adopter des modes de production et de consommation durables: agriculture, pêche, agroalimentaire, distribution, forêts et usages durables des territoires». C'est le défi lancé au groupe de travail n°4, co-présidé par Jean-Robert Pitte, géographe et président de l'université Paris-Sorbonne et Denis Tillinac, écrivain et journaliste. Selon Jean-Louis Borloo, le premier représente «l'urbanité», le second, «la rusticité». Une vice-présidente, Laurence Tubiana, directrice de la chaire de développement durable à l'Institut d'études politiques de Paris, a été nommée vice-présidente. Le philosophe Michel Serres participera également aux travaux.
L'ancienne secrétaire générale de la CFDT, Nicole Notat, présidera le groupe qui doit «construire une démocratie écologique». La présidente de l'agence de notation sur la responsabilité sociale des entreprises Vigeo sera assistée par le vice-président Michel Prieur, spécialiste du droit de l'environnement.
Last but not least, la recherche, l'innovation, la fiscalité, l'emploi, la compétitivité seront abordés au sein du 6e groupe de travail «Promouvoir des modes de développement écologiques favorables à la compétitivité et à l'emploi». A sa tête, l'économiste Roger Guesnerie, aidé par le philosophe Dominique Bourg, et Bernard Ramanantsoa, directeur général de HEC.
Une question demeure toutetois: les citoyens
seront-ils au rendez-vous? La fédération écologique
France Nature environnement (FNE) a d'ailleurs appelé à
ce que le Grenelle ne soit pas «un événement
parisien». De son côté, Marie-Christine Blandin
a déclaré: «Le risque existe à tous
les niveaux, à tout moment, de faire un flop. On fera en
sorte que ça n'arrive pas. Il faut positiver, ne pas prendre
les gens de front et les associer à des choses où
ils trouvent matière à se regarder dans la glace».
6/7/2007 - Le "Grenelle" de l'environnement, qui se tiendra à la mi-octobre, doit aboutir à "15 à 20 grands programmes" concrets pour mieux "changer la donne" et lutter contre le réchauffement climatique, a annoncé vendredi le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo. Annoncé le 21 mai dernier par le président Nicolas Sarkozy, qui a promis durant sa campagne de mettre le développement durable au coeur de ses priorités, ce "Grenelle Environnement" sera un "contrat entre l'Etat, les collectivités territoriales, les syndicats, les entreprises et les associations". Le chef de l'Etat veut que ce "contrat engage les responsables" sur des mesures concrètes faisant l'objet d'une évaluation annuelle.
Jean-Louis Borloo a détaillé le dispositif vendredi au cours d'une conférence de presse. Initialement nommé ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi dans le premier gouvernement Fillon, M. Borloo a remplacé à l'Ecologie Alain Juppé qui a démissionné au lendemain de sa défaite aux élections législatives le 17 juin dernier.
Au cours d'une première phase, du 9 juillet à fin septembre, six groupes de travail, de 40 membres chacun, vont élaborer une série de propositions. Un premier groupe se penchera sur la lutte contre le changement climatique et la maîtrise de la demande d'énergie, s'intéressant aux transports, à l'aménagement, la construction, l'habitat et l'énergie. "Tout le monde parle de la nécessité de faire un énorme travail sur les logements, l'isolation, l'énergie", a noté Jean-Louis Borloo. Les différents groupes se pencheront sur la biodiversité et les ressources naturelles (eau, espaces protégés, pêche, ressources halieutiques), sur un "environnement respectueux de la santé" (qualité de l'alimentation, pollutions, qualité de l'air, déchets), les "modes de production et de consommation durables" (agriculture, agroalimentaire, pêche, forêt, développement durable des territoires). Ils plancheront également sur la "démocratie écologique", s'attachant à débattre d'une réforme des institutions, ainsi que sur des "modes de développement écologiques favorables à l'emploi et la compétitivité".
Les groupes de travail, a expliqué M. Borloo, seront présidés par des personnalités "dont la caractéristique première est la totale indépendance d'esprit", dont l'économiste Nicholas Stern de l'université d'Oxford. Il a estimé dans un rapport du gouvernement britannique publié en octobre 2006 que le réchauffement de la planète aura des répercussions économiques aussi dévastatrices que les deux guerres mondiales ou la crise de 1929 si l'on ne fait rien pour l'endiguer. La sénatrice (Verts) du Nord Marie-Christine Blandin, le président de l'Université de Paris-Sorbonne Jean-Robert Pitte, l'écrivain Denis Tillinac ou le philosophe Michel Serres, ou l'ancienne secrétaire générale de la CFDT Nicole Notat figurent parmi les personnalités qui participeront aux travaux.
De la fin septembre à début octobre, une phase de consultation du grand public et des acteurs locaux doit s'organiser autour des différentes propositions, sous plusieurs formes. Un site Internet dédié, http://www.legrenelle-environnement.fr doit permettre l'élaboration de débats et forums. Six réunions publiques, dont au moins une en Outre-mer, seront par ailleurs organisées dans toute la France, tandis que les partis et fondations politiques seront consultés. Les conclusions de ce débat seront ensuite tirées à la mi-octobre lors du "Grenelle Environnement".
Jean-Louis Borloo n'a pas chiffré le
coût de ce programme. Il "sera beaucoup plus important
que le chantier de rénovation urbaine, qui lui était
déjà de 40 milliards", a simplement expliqué
le ministre vendredi matin sur RTL. Le réseau "Sortir du nucléaire"
a fait savoir dans un communiqué le même jour qu'il
ne "participera pas au Grenelle de l'environnement",
à moins que Nicolas Sarkozy "n'annonce au plus vite
l'abrogation du décret autorisant la construction de l'EPR", réacteur nucléaire de nouvelle génération
à Flamanville (Manche).
5/7/2007 - Les
Verts ont proposé jeudi que les partis politiques aient
"un statut d'observateurs" au sein des six groupes de
travail qui ont commencé à se réunir dans
le cadre du "Grenelle de l'environnement". Les Verts
ont adressé jeudi un courrier au ministre de l'écologie
Jean-Louis Borloo et à sa secrétaire d'Etat Nathalie
Kosciusko-Morizet, "afin de leur proposer que les partis
politiques aient un statut d'observateurs" au sein de ces
groupes de travail, "afin que puisse être anticipé
et préparé le travail parlementaire qui sera fait
à l'issue du processus du Grenelle", indique Yann
Wehrling, porte-parole, dans un communiqué. Il précise
que les Verts vont par ailleurs "mettre en place un comité
de suivi et d'évaluation en leur sein", qui sera coordonné
par Michèle Rivasi, ex-responsable de Greenpeace-France,
Dominique Voynet, sénatrice et ex-candidate à la
présidentielle, et lui-même, afin de suivre les avancées
de chaque groupe de travail du Grenelle.
Le Monde, 20/6/2007:
(Blague du jour...)
Nicolas Hulot a annoncé que sa fondation se retire de l'Alliance pour la planète "car le type de fonctionnement [de la Fondation Nicolas Hulot] n'est pas compatible avec la gouvernance associative de l'Alliance", indique le compte rendu de la réunion du mardi 19 juin de cette fédération qui rassemble plus de 70 associations.
La réunion visait à préparer le "Grenelle de l'environnement", convié par Nicolas Sarkozy et prévu en septembre, sous l'autorité du nouveau ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, Jean-Louis Borloo. L'Alliance pour la planète rassemble notamment les ONG internationales Les Amis de la Terre, Greenpeace et le WWF-France ou encore Ecologie sans frontières. Elle est le principal interlocuteur du gouvernement sur les thèmes d'écologie au sein de la société civile.
La Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme compte notamment les sociétés L'Oréal, TF1 et EDF parmi ses partenaires fondateurs. Nicolas Hulot, qui avait suspendu ses activités à TF1 pendant la durée de la campagne présidentielle, sera à nouveau à l'antenne de la chaîne à la rentrée, avec son émission Ushuaïa.
"UN PEU UNE DÉSERTION"
Daniel Richard, président du WWF-France, se dit "déçu"
par la décision de Nicolas Hulot et ne cache pas son incompréhension.
"C'est un peu une désertion, en pleine préparation
du Grenelle de l'environnement", regrette-t-il. M. Richard
souligne : "Nicolas
Hulot n'a jamais rien négocié, par contre c'était
un passeur médiatique remarquable pour les idées
écologistes."
Le président de l'ONG remarque que l'animateur
était à l'origine beaucoup moins radical que la
plupart des membres de l'Alliance sur la question des incinérateurs,
des OGM et du nucléaire. Toutefois, il souligne que Nicolas
Hulot s'était aligné sur la plate-forme de revendications
de l'Alliance. "Il
n'était pas antinucléaire mais l'est devenu, ces
derniers mois."
Contactée, la Fondation Hulot n'avait pas apporté
de commentaire supplémentaire, mercredi à la mi-journée.
Le Canard enchaîné, 23/5/2007:
Ils en avaient tellement envie ! Eux, les écologistes, les zozos, ceux qui veulent s'éclairer à la bougie, ceux dont la classe politique française ricane depuis trente ans, et voilà que not' nouveau président les reçoit en petites pompes à l'Elysée ! Et leur dit tout ce qu'ils voulaient entendre : en octobre prochain, les gars, j'organise un « Grenelle de l'environnement ». Oui, Grenelle, comme en mai 68 ! Et on parlera de tout, « sans tabous »
Et, attention, on se fixera des objectifs précis, chiffrés, sur cinq ans, ça sera du concret, du solide, pas du bla-bla. D'ailleurs, c'est l'aimable Juppé, avec sa tête de converti à l'écologie, qui va s'occuper de tout, lui et son Grand ministère du Développement durable. Affriolant, non ? Alors les neuf présidents d'associations écolos (de Greenpeace à WWF en passant par les Amis de la Terre) sont sortis de l'Elysée ravis.
« Une rencontre historique », a dit l'ami des oiseaux Bougrain Dubourg. « On met enfin de côté nos petits préjugés », dit Nicolas Hulot. Quels préjugés ? En février dernier, l'Alliance pour la planète, qui rassemble 71 associations de défense de l'environnement (dont celles qu'a reçues Sarkozy lundi), avait examiné à la loupe et noté les programmes des candidats : avec 8,5 sur 20, Sarko avait écopé d'une des pires notes écolos.
Il faut dire que l'homme «
qui va faire ce qu'il dit » l'avait très nettement
dit : il voulait bien tout mettre sur la table, sauf
Sauf le nucléaire : pas question d'un moratoire sur l'EPR.
Sauf les OGM : pas question d'arrêter les essais en plein
champ.
Sauf les autoroutes : pas question de cesser d'en mettre partout.
Et puis pas question non plus de déranger
les tenants de l'agro-industrie qui ont fait de la France un champion
mondial des pesticides, et de ses rivières parmi les plus
polluées d'Europe.
Pas question, même si toutes les villes de plus de 100 000
habitants sont désormais abonnées aux pics d'ozone
et de gaz carbonique (24 jours par an en moyenne) et qu'une étude
de l'Inserm vient de prouver que les gaz d'échappement
rendent vraiment les enfants malades (asthme et eczéma),
pas question de s'attaquer à la bagnole.
Pas question non plus d'énerver nos amis chasseurs. Ni l'ami Bouygues, qui continue de couvrir la France d'antennes relais. Ni l'ami Proglio, qui trouve que 158 incinérateurs (record mondial) ne suffisent pas vraiment. Etc. Bref, si quelqu'un a de « petits préjugés » sur l'écologie, c'est bien Sarkozy !
Et justement : aujourd'hui, les Verts sont dans les choux, et l'écologie politique à la ramasse. Avant les législatives, il essaie donc de rafler la mise en montrant que, plus Vert que lui, y a pas, même à gauche. De là à croire qu'à peine élu il a de nouveau « changé »Ah, un détail : le « Grenelle de l'environnement », qui devait avoir lieu en septembre, est repoussé à la première quinzaine d'octobre. Cas de force majeure : Nicolas Hulot doit finir un tournage pour TF1.
Le Monde, 22/5/2007:
"Il serait bien ingénu de croire qu'on peut attendre quoi que ce soit de ce gouvernement en matière d'écologie"
Nicolas Sarkozy a invité les associations
écologistes à l'Elysée pour préparer
un "Grenelle de l'environnement". Les Verts sont spectateurs.
Le signe que cette thématique vous échappe ?
Non. C'est normal que le président de la République
invite les ONG de l'environnement et pas les partis politiques.
Si on se réfère à l'histoire, en 1968, lors
de la négociation des accords de Grenelle, les syndicats
avaient été conviés à la négociation,
pas les formations politiques de l'opposition. Les ONG comme l'Alliance,
le WWF, la Fondation Nicolas Hulot et Greenpeace vont discuter
de la forme que va prendre ce "Grenelle de l'environnement".
Rien ne plus normal. Les Verts n'ont pas vocation à y être.
Mais qui peut croire qu'on peut attendre une
vraie inflexion écolo de la part d'Alain Juppé ou
de Nicolas Sarkozy ?
Il y a quelques jours, j'étais invité à une
émission de la chaîne Public Sénat avec un
représentant de l'UMP, Yves Jégo. Je lui ai posé
trois questions. Sur le nucléaire : le gouvernement va-t-il
renoncer à l'EPR ? Sur les organismes génétiquement
modifiés : va-t-il continuer la culture de milliers d'hectares
d'OGM en plein champ ? Et, enfin, va-t-il maintenir le programme
autoroutier ? Le député de Seine-et-Marne a
répondu que, évidemment, le président de
la République allait poursuivre ces programmes comme il
l'avait assuré pendant la campagne présidentielle.
Sa seule proposition était de dire qu'il fallait éteindre
les appareils de télévision en veille pour faire
des économies d'énergie. C'est dérisoire !
Alain Juppé va donc appliquer le programme de Nicolas Sarkozy.
Je le répète : il serait bien ingénu de croire
qu'on peut attendre quoi que ce soit de ce gouvernement en matière
d'écologie.
Libération, 22/5/2007:
Reçues hier à l'Elysée en vue du Grenelle de l'environnement, les ONG ont été séduites.
«Il est vraiment fort...» Quittant
l'Elysée, hier, même les écologistes les plus
durs se sentaient tout chose. Après près de deux
heuresde réunion avec le nouveau chef de l'Etat, Nicolas
Sarkozy, et son super ministre de l'Ecologie, Alain Juppé,
les représentants des principales associations de défense
de l'environnement (1) sont sortis impressionnés par le
style Sarkozy ( «c'est lui qui commande, mais il sait écouter,
y compris la contradiction» notait l'un d'eux) et plutôt
emballés par ce «Grenelle de l'environnement»
que les autorités s'engagent à organiser pour l'automne.
Mais aussi «paradoxalement, un peu tristes» , notaient
certains. Car «au fond, ce que fait Sarkozy aujourd'hui
n'est pas très compliqué. Pourquoi ne l'a-t-on pas
fait dix ans plus tôt ?» .
«Contrat». Rien à dire, donc, sur l'ambiance,
«constructive et détendue» selon France nature
environnement (FNE), «franche et cordiale» selon Greenpeace.
Sur le fond, il faudra attendre un peu pour avoir du concret.
Une nouvelle réunion est prévue d'ici au 14 juillet
afin de fixer la date et le lieu de ce Grenelle, et de définir
des groupes de travail. Les ONG ont obtenu qu'il s'agisse non
pas d'un énième colloque sur les dangers menaçant
la planète mais d'une négociation à cinq
(Etat, collectivités territoriales, patronat, syndicats
et ONG) sur des sujets bien concrets. Trois priorités ont
été définies ? réchauffement, biodiversité,
lien santé/environnement ? à partir desquelles une
dizaine de programmes d'action seront lancés. L'idée
est d'aboutir à un «contrat» sur cinq ans avec
réévaluation annuelle. «L'époque des
colloques est derrière nous, le temps est à l'action»
, affirme Sarkozy. « Le Grenelle de l'environnement sera
un contrat et je veux que ce contrat engage les responsables.»
Voilà pour le positif.
Le négatif est davantage
dans les hésitations et les silences des uns ou des autres.
Tous ont beau dire qu'il n'y avait aucun tabou, hier à
l'Elysée, force est de constater qu'il en est ressorti
un de taille : le nucléaire. A une question sur le nouveau
réacteur EPR, le président de la République
a répondu très clairement : «Le gouvernement
précédent a signé un décret lançant
sa construction, je ne reviendrai pas là-dessus.»
Une fin de non-recevoir qui risque de «plomber» le
futur Grenelle, comme le soulignait hier un des participants à
la réunion.
«S'il s'avérait que l'on ne peut pas aborder un sujet
de fond tel que celui-ci, nous, on lâchera la négo»,
affirme Yannick Jadot, qui représentait Greenpeace. «D'autant
que j'ai été très surpris par les déclarations
d'Alain Juppé durant le week-end qui semblaient préempter
les décisions de ce Grenelle.» Le nouveau ministre de l'Ecologie a en effet affirmé
à plusieurs reprises, ces derniers jours, que la France
«ne pourra pas se passer du nucléaire dans les trois
ou quatre prochaines décennies» et qu' «il
n'y a pas de solution sans nucléaire» . Même Nicolas Hulot, plus connu pour ses interventions
sur les grands espaces, a regretté, devant Sarkozy, que
le lancement de l'EPR se soit fait «trop vite» et
«sans vrai débat» . En réalité,
personne ne voit le chef de l'Etat abandonner ce projet mais tous
espèrent qu'il «compensera» ce fait acquis
par des décisions plus fortes, sur les énergies
renouvelables par exemple. «S'il ne bouge pas sur l'EPR,
qu'au moins il bouge sur la transparence, sur l'ouverture du débat,
sur les économies d'énergies... Qu'il décide
qu'un euro investi dans le nucléaire entraînera l'injection
d'un euro dans les renouvelables », plaide Serge Orru, du
WWF-France. «La France doit entamer une vraie mutation,
il faut que l'écologie pollinise l'ensemble de la société
!...»
Excités. Au-delà du simple Grenelle, les ONG se
félicitent d'être considérées désormais
comme des interlocuteurs à part entière, plus seulement
comme des militants excités. «On est contents de
mettre en valeur notre travail de proposition plutôt que
notre travail de protestation qui, souvent, n'est pas compris»
explique Arnaud Gossement, de France nature environnement. «Enfin,
on met de côté nos petits préjugés»
se félicitait Hulot, sans qui la réunion d'hier
n'aurait sans doute jamais eu lieu. A l'issue d'un déjeuner
avec Alain Juppé (qu'on se rassure, aucun thon rouge au
menu), certains ont juste demandé une faveur : l'amnistie
de José Bové, l'arracheur d'OGM.
21/5/2007 - Le gouvernement "veut empêcher le débat sur le nucléaire", a affirmé lundi dans un communiqué le Réseau "Sortir du nucléaire", affirmant avoir été "exclu" de la réunion de préparation au "Grenelle de l'environnement" qui s'est tenue à l'Elysée le même jour.
Le Réseau, qui revendique plus de 760 associations, a dénoncé "la tentative du nouveau pouvoir en place d'empêcher tout débat sur la question du nucléaire".
Disant "n'avoir pas été convié" à la rencontre entre le président Nicolas Sarkozy et le ministre d'Etat chargé de l'Ecologie, du développement et de l'aménagement durables Alain Juppé, "Sortir du Nucléaire" souligne que ce dernier a "clairement exclu toute remise en cause des projets de l'industrie nucléaire, en précisant simplement qu'il faudra +l'expliquer aux Français+".
"Cette façon de faire est inacceptable", a estimé le Réseau.
Il a indiqué être "disposé à participer au +Grenelle de l'environnement+, mais seulement si le nucléaire peut être débattu et que les décisions n'ont pas été prises auparavant..." comme, selon lui, dans le cas du réacteur EPR à Flamanville (Manche).
"Sortir du nucléaire" avait
déclaré la semaine dernière qu'il refuserait
de participer au Grenelle de l'Environnement "si le décret
de création du réacteur nucléaire EPR (de
Flamanville) n'était pas préalablement abrogé".
La Croix, 21/5/2007:
Alain Juppé a posé un énorme préalable à ces négociations de Grenelle en prenant position en faveur de la construction du réacteur EPR, et donc d'une augmentation du parc de réacteurs nucléaires. Cela explique pourquoi nous n'avons pas été conviés hier à l'Elysée. Le nucléaire reste un sujet tabou, interdit. Où est la rupture chère à Nicolas Sarkozy si l'on poursuit la politique de fuite en avant ?
Le nucléaire ne règle pas le problème du réchauffement. Il a même une responsabilité spécifique : c'est justement pour "justifier" le nucléaire que des chauffages électriques ont été installés de force partout en France. Le comble, c'est que lors de pics de froid, les réacteurs ne suffisent pas à alimenter tous ces chauffages ! On doit alors importer de l'électricité pour les faire fonctionner !
Le nucléaire a tué toute politique d'efficacité énergétique. Il pose, en outre, quantité de problèmes environnementaux : les déchets, le risque, et la prolifération et, ce que l'on sait moins, la pollution chimique. De par ses rejets dans les rivières, le parc nucléaire est un des premiers pollueurs chimiques de France.
Stéphane Lhomme est Porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire
20/5/2007 - Alain Juppé, le nouveau ministre d'Etat chargé de l'Ecologie, du développement et de l'Aménagement durables, a affirmé dimanche que "le nucléaire n'est pas la solution pour les prochaines années", mais qu'"il n'y a pas de solution sans le nucléaire".
"Je crois qu'il n'y a pas de solution en matière énergétique dans les années qui viennent sans poursuite de l'équipement de la France en centrales électro-nucléaires, il faut donc mettre en oeuvre le programme de centrales de la troisième génération, tout en préparant la quatrième génération", a estimé M. Juppé, invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
Dans un communiqué, le Réseau "Sortir du nucléaire" a dénoncé dimanche "la tentative du nouveau pouvoir en place d'empêcher tout débat sur la question du nucléaire", se disant "exclu des concertations" prévues lundi à l'Elysée pour préparer le "Grenelle de l'environnement" qui doit se tenir à l'automne.
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé doivent recevoir lundi plusieurs associations en vue de la préparation de ce "Grenelle de l'environnement". M. Juppé a évoqué la présence d'"une dizaine d'ONG, par exemple WWF, Greenpeace, les Amis de la terre, la fondation Nicolas Hulot". Il a précisé que l'après-midi, plusieurs personnalités seraient également reçues, comme Edgar Morin et Jean-Marie Pelt.
"L'objectif de cette première série de réunions est d'essayer de fixer l'ordre du jour du Grenelle de l'environnement", a poursuivi l'ancien Premier ministre. "Le concept, c'est quatre participants autour de la table. C'est l'Etat, ce sont les entreprises, ce sont les organisations syndicales et c'est la société civile, et en particulier les associations et les ONG".
"Nous allons essayer de faire la liste
des grands sujets prioritaires et de nous mettre d'accord, au
moment de ce Grenelle, sur les actions à engager"
concernant notamment "les OGM", "le réchauffement
climatique", "les arbitrages à faire en matière
de transports", a également souligné Alain
Juppé.