Depuis les essais en
grandeur nature darmes
à uranium appauvri (UA) dans le Golfe (1991), lutilisation
de cette nouvelle génération
darmes nucléaire sest banalisée dans
lindifférence générale. Chaque
nouvelle guerre " humanitaire " (Bosnie,
Kosovo, Afghanistan
) est loccasion de tester de nouvelles
armes à lUA de la panoplie, à des puissances
de plus en plus grandes. La contamination par luranium
appauvri empoisonne lenvironnement pour plusieurs milliards
dannées et provoque chez les populations touchées
une multiplication des cancers, des leucémies, ainsi que
dautres maladies graves, et lapparition de malformations
congénitales monstrueuses.
Un déchet nucleaire recycle comme munition classique
Luranium appauvri (UA) est doublement toxique. Chimiquement, il provoque un empoisonnement comme les autres métaux lourds. Mais il est surtout fortement radiotoxique. Cest un déchet radioactif issu de lenrichissement de luranium destiné aux réacteurs nucléaires civils et militaires. Il contient environ 0,2% dU235 et 99,75% dU238, dont la demi-vie (dite " période ") est de 4,5 milliards dannées (lâge de la terre !). On lappelle " appauvri " parce que son activité de 40% inférieure à celle de luranium naturel1, ce qui ne signifie nullement quil est moins dangereux.
En effet, luranium dit " naturel " est présent dans lenvironnement à raison de 1 à 3 ppm, alors que le minerai est mille fois plus concentré. En second lieu, lUA utilisé dans larmement est mélangé à de luranium issu des usines de retraitement, qui contient des produits de fission hautement radioactifs, comme luranium 236 (U236), le plutonium (PU238 et 239), le technétium99 ou le ruthénium106 qui potentialisent sa nocivité.
En outre, son activité saccroît au fil du temps, en raison de la formation rapide de sous-produits lors de sa désintégration : sil német que des rayons alpha (peu pénétrants, mais très irradiants) quand il est pur, ses deux descendants, le thorium (TH234) et le protactinium (PA234) sont des émetteurs à vie courte, bêta et gamma (très pénétrants). Ainsi, son activité reste quatre mille fois supérieure au seuil réglementaire qui impose lapplication des règles de radioprotection.
En raison de ses propriétés pyrophoriques et
de sa très forte densité (1,7 fois supérieure
à celle du plomb, cest le métal idéal pour fabriquer
des obus miniaturisés de grande portée, dune
grande vélocité (jusquà mach 5) capables
de transpercer en quelques secondes des véhicules blindés2,
de traverser des dizaines de mètres de béton pour
détruire des bunkers souterrains. Quasi gratuit en raison
de son abondance, il permet, allié à une très
faible quantité de titane, de remplacer tungstène,
coûteux et peu fusible.
Le mythe de la " guerre propre "
Les nouvelles armes à uranium appauvri permettent aussi dentretenir le mythe de la " guerre propre " fabriqué dans les officines de marketing (" think-tank ") américaines : le recours à une ogive à UA ne déclenche pas le spectaculaire champignon qui symbolise la bombe atomique " classique ", tout en provoquant au moins autant de dégâts.
Après les essais des années soixante-dix à Los Alamos (USA), les armes à lUA ont été testées en grandeur nature en Irak en 1991, puis en 1994-95 en Bosnie, en 1999 au Kosovo et en Serbie, et enfin en Afghanistan, où toutes les bombes volantes utilisées contiendraient de lUA (Cf. Robert J. Parsons, 2002).
Après la fin officielle de la guerre du Golfe, larmée
américaine a tiré près dun million
dobus à lUA en trois jours sur les milliers
de réfugiés et de soldats irakiens battant en retraite
(en violation de larticle 3 de la convention de Genève)
sur la route de Bassora. Parmi les nombreux témoins, Carole
Picou, qui faisait partie du service de santé des armées
US, reconnue aujourdhui invalide à 100%, a
rapporté avoir vu avec horreur tout au long de cette " autoroute
de la mort " des corps totalement calcinés
" qui avaient littéralement fondu, presque
comme des scories. " (citée par Benjamin,
p.121).
La double toxicite de luranium appauvri
" Luranium appauvri devient néfaste quand il se transforme en poussière ingérée ou inhalée, il est alors plus dangereux quaucune toxine connue de la science des hommes. "
PR A. Durakovic, Directeur du département de Médecine nucléaire à lUniversité Georgetown de New York et expert auprès du Pentagone3.
Alors que la toxicité chimique est peu contestée par les instances officielles, la toxicité radiologique de luranium appauvri est systématiquement niée. Lors de limpact sur sa cible, lUA senflamme au contact de loxygène, provoquant une chaleur extrême (1.130°) qui " vaporise " de 10 à 100% de luranium selon le type de projectile4. Des micro particules partiellement insolubles formées doxyde duranium et dun cocktail dautres radionucléides se répandent alors dans l'atmosphère. Déposées sur le sol, elles sont facilement remises en suspension. Propagées par les vents et la pluie sur des dizaines, voire des centaines de km, elles contaminent les sols, les eaux de surface et les nappes phréatiques, la végétation, les animaux (atteints des mêmes maladies que les humains), et finalement toute la chaîne alimentaire.
La contamination interne peut survenir de trois manières : linhalation, lingestion deau de boisson, de lait et daliments contaminés, et par lésions cutanées (lUA passe dans la circulation sanguine). Linhalation est la plus dangereuse (dun facteur 10 à 200). La chimiotoxicité concerne en premier lieu le rein (et secondairement le foie), et la radiotoxicité les poumons. Plus de 75% des particules ne sont pas arrêtées au niveau de lappareil respiratoire supérieur et se fixent dans les alvéoles pulmonaires doù elles irradient pendant des années. La moitié de la fraction solubilisée qui a été transférée au sang est éliminée par les urines5, et lautre moitié est répartie dans les reins et le squelette avec un temps de fixation très lent.
LUA attaque aussi le cerveau, les organes reproducteurs, la thyroïde, les muscles, les ganglions lymphatiques et le système neurologique. Sa dangerosité dépend de sa nature physique et chimique, de lintensité et de la durée dexposition, et des sujets contaminés (les enfants sont quatre fois plus vulnérables à la radioactivité que les adultes). Rappelons ici que les instances internationales de radioprotection (CIPR) ont été obligées dadmettre officiellement que, si le risque augmente en fonction de la dose reçue, il nexistait pas de seuil dinnocuité.
Une étude sur les effets de lUA à long terme entreprise dans six zones du sud de lIrak à laide dun spectromètre gamma a montré que le tiers des échantillons de végétaux collectés présentaient un taux de radioactivité trois fois supérieur aux taux habituel. Dans ces zones, près de 900.000 tonnes des plantes sauvages comestibles et près du tiers des animaux étaient contaminés. La dose de radioactivité délivrée aux enfants de moins de 15 ans à travers linhalation, lingestion de viande et de lait et lexposition, mesurée sur cinq ans (1991-1996) représentait 70% de la dose totale reçue par lensemble de la population étudiée
Le PR Siegwart-Horst Günther, épidémiologiste et spécialiste des maladies tropicales qui préside la Croix Jaune internationale (Autriche), a mis en évidence un collapsus du système immunitaire avec des symptômes analogues à ceux du SIDA, une forte proportion dinfections, dherpès et de zonas, des dysfonctionnements rénaux, des leucémies, des avortements spontanés et des malformations congénitales. La leucémie est provoquée par lirradiation des cellules-souches du sang par les particules alpha fixées sur la moelle osseuse et certains tissus lymphatiques.
Des malformations congenitales monstrueuses
La fixation de lUA sur le placenta des femmes enceintes contrarie le processus de formation de lembryon par division cellulaire, provoquant chez les nouveau-nés dhorribles malformations congénitales jamais rencontrées ou extrêmement rares. Ainsi, de nombreux enfants naissent hydrocéphales ou sans tête, sans membres (comme les victimes de la Thalidomide dans les années 50), avec des organes manquants (sans yeux, sans nez, sans cerveau, sans anus ), aveugles, ou encore avec de graves anomalies du cur (absence doreillettes ou de valvules) ou des poumons. On retrouve les mêmes malformations chez les enfants des vétérans des guerres du Golfe et des Balkans de toutes nationalités6.
La grande différence entre les victimes des deux camps réside dans le fait que les vétérans ont séjourné peu de temps dans les zones contaminées, alors que les populations victimes des bombardements sont généralement condamnées à vivre toute leur vie dans un environnement de plus en plus radioactif. En outre, les anciens combattants ont pu se constituer en associations pour tenter dobtenir réparation dans leur pays, où ils peuvent se faire soigner, alors que les populations locales, pour la plupart toujours ignorantes des causes du mal qui les ronge, sont de toutes manières trop démunies pour se faire traiter, voire pour simplement soulager leurs douleurs. Et les sanctions votées en 1990 par les Nations-Unies contre lIrak, dont la quasi-totalité des infrastructures vitales sont en grande partie détruites par les bombardements (comme les centres dépuration des eaux, les centrales électriques, les réserves alimentaires et les hôpitaux), interdisent limportation de médicaments et de matériel et de traitements anticancéreux, assimilés à des armes chimiques et nucléaires !
LAIEA prévoit un excès dun demi million de morts en Iraq
La contamination de lenvironnement et des populations
locales ne va cesser de samplifier. Certaines régions du
sud de lIrak (dont certaines zones horticoles et de cultures
irriguées, rares dans ce pays aride) enregistrent déjà
une augmentation de 700% des taux de cancer, de 400% du taux
de malformations congénitales, et de 350% par an de cas
de leucémie, de déficiences immunitaires, de cataractes
et de dysfonctionnements rénaux. Les Les avortements spontanés
et les cas de mongolisme se multiplient, même chez des
enfants nés de mère de moins de 25 ans. De nombreux
enfants qui jouent avec les projectiles ou leurs débris
radioactifs7 restés sur le terrain meurent
de leucémie, dont la période de latence nest
que de quelques années. Pour chaque cas de cancer des
tissus comme la leucémie, cinq cas de cancers solides
devraient apparaître dans les 10 à 30 prochaines
années. Dans un rapport inédit, lAgence Internationale
de lénergie atomique (AIEA) prévoit un excès
de 500.000 en morts en Irak, où plus dun million
de projectiles à luranium appauvri ont été
utilisées en 1991, soit entre 350 et 800 tonnes dUA
(selon la fondation Leake dAmsterdam). Dans quelques années,
les mêmes conséquences sanitaires devraient apparaître
dans les Balkans et en Afghanistan.
Il faudrait également prendre en compte lensemble
des co-facteurs qui se combinent aux effets de lUA pour
provoquer des maladies graves : fumées toxiques libérés
lors des bombardements de réacteurs ou de centres détudes
nucléaires (à Belgrade et en Irak), de complexes
chimiques ou pétrochimiques, et des puits de pétrole
incendiés par les " alliés "
en Irak (Abdelkrime-Delanne, 130).
Une violation des regles internationales de radioprotection
" Dans la plupart des rapports officiels, la question du respect de la réglementation et des normes de radioprotection est totalement éludée. Pareillement, le terme de " déchets radioactifs " et les prescriptions qui sy rapportent son tabous. Cest pourtant la terminologie appropriée pour décrire les obus et munitions à uranium appauvri dispersés dans lenvironnement. " (Corinne Castanier et Bruno Chareyron, in Barrillot, p.43).
Lusage militaire de lUA est un débouché idéal pour lindustrie nucléaire qui en produit chaque année 50.000 tonnes ; les stocks mondiaux actuels sont estimés à près dun million de tonnes, dont la moitié aux Etats-Unis. Les pays nucléarisés se débarrassent ainsi à bon compte de déchets dont le stockage est très coûteux, en faisant des pays attaqués de véritables " déchetteries radioactives " (Sara Flounders).
Plus de dix tonnes dUA ont été utilisées dans les Balkans, dont la plus grande partie au Kosovo, où un biologiste anglais a prévu dix mille morts supplémentaires au cours des prochaines années. Une étude a fait apparaître des taux de radioactivité " des centaines de fois plus élevés que la norme " dans le sud-est de la Serbie. Selon une estimation du journaliste dinvestigation spécialisé Robert J. Parsons (2002) en mars 2002, cest trois mille tonnes duranium qui auraient été utilisées en Afghanistan. Cette guerre ayant permis une amplification et une prolongation des tests effectués dans le Golfe et les Balkans8.
Léventualité de tempêtes de sable traversant Afghanistan et la pollution consécutive des rivières et des fleuves, notamment la rivière de Kaboul, et lIndus, fleuve qui traverse le Pakistan et alimente les exploitations agricoles et les populations locales en eau potable, a semé la panique dans le corps médical. Des équipes de NBC (nucléaire-biologique-chimique) auraient très tôt été présentes en Afghanistan pour mesurer le niveau de contamination après les bombardements. Juste après un " tir ami " - selon la novlangue désormais en vigueur - des équipes de reporters qui travaillaient aux côtés des militaires de la coalition, ont été rapidement enlevés et enfermés dans un hangar. Dès octobre 2001, les médecins afghans signalèrent des décès rapides de victimes présentant les symptômes typiques dune forte contamination à lUA.
Les pays voisins des régions bombardées ne sont naturellement pas épargnés par les retombées de particules radioactives. Après le Koweït, lArabie Saoudite et lIran, des régions dAlbanie, de Macédoine, de Grèce et du Pakistan seraient contaminées. Les dommages causés à lenvironnement sont irréversibles. Dans lIndiana, un ex-champ de tirs dessai dobus à lUA des années 80 est sur le point dêtre reclassé en " zone de sacrifice national ", condamnée pour léternité. En France, toute dispersion dUA dans lenvironnement est illicite. Quen est-t-il des tonnes de ce déchet radioactif largué par les " alliés " dans le Golfe, lAfghanistan ou par lOtan en ex-Yougoslavie ?
Les pays bombardés ne sont pas été plus avertis que les combattants des risques de contamination radioactive. Lusage dUA dans le Golfe n'a été révélé qu'en novembre 1991 par un quotidien britannique. Tous les pays de la région ont été touchés (Koweït, Arabie Saoudite ). Le Koweït aurait dépensé 14 milliards de dollars pour la décontamination illusoire de son petit territoire. Dans le Golfe, la contamination est dautant plus importante que les bombardements nont jamais réellement cessé en Irak, que lembargo empêche toute mesure de décontamination ou de prévention, et que dénormes quantités de particules radioactives migrent au gré des vents sur dimmenses étendues depuis onze ans9.
Escalade immuable darmes nucléaires qui ne disent pas leur nom
Ces armes de destruction massive classées " conventionnelles "
sont aujourdhui fabriquées par un nombre grandissant
de pays, douze connus à ce jour, dont la Turquie, la Russie,
Israël, le Pakistan et la France. Deux mille essais ont
été effectués sur notre territoire depuis
1979, à Grammat (dans les causses sauvages du Lot) par
larmée britannique, et à Bourges (Cher),
en plein air. Les armées de près de cinquante pays,
et chaque type de munition de la panoplie des armes américaines
en seraient équipé aujourdhui. Au début
des années 90, la France, qui possède pourtant
des stocks considérables dU238, a acheté
aux Etats-Unis mille tonnes dUA " sale "
(contaminé dans lU236 et le PU131)
via la COGEMA et Framatome, destinées à équiper
notamment ses chars Leclerc et AMXB2. Des obus-flèches
à lUA sont fabriqué à Romans, et à
Annecy depuis 1995. Dans le Limousin, 200.000 tonnes dUA
destiné à être " valorisé "
en obus vont être entreposées à Bessines
malgré lavis négatif de la commission denquête.
La fabrication des engins elle-même est une industrie
à risque : aux Etats-Unis, plusieurs usines productrices
dUA ont été contraintes de fermer parce
quelles avaient contaminé leurs salariés
et les populations alentour.
LOMS complice une fois de plus de " crimes contre lhumanité "
Lutilisation des armes à uranium appauvri, qualifiée
de " crime contre lhumanité "
par le général Pierre-Marie Gallois, se poursuit
dans lindifférence générale et avec
la bénédiction des organisations des Nations Unies.
Cette campagne de désinformation a été rendue
possible par le fameux Accord que lOMS a été
contrainte de signer en 1959 avec lAIEA, qui lui interdit
de traiter des questions de radiation et de santé publique
sans son aval. Ce lien de dépendance empêche lOMS
de respecter sa constitution, qui précise " quune
opinion publique éclairée et une coopération
active de la part du public sont dune importance capitale
pour améliorer et protéger la santé de tous
les peuples ". En cinquante ans, " la
perfidie de cette alliance entre deux organismes des Etats-Unis
aux buts diamétralement opposés, qui devraient
saffronter et non coopérer
na jamais
été dénoncée publiquement "
(Bonny, 1999).
Les mêmes " experts " de lONU, qui ont préconisé la non-évacuation de zones hautement contaminées par lexplosion de Tchernobyl, commettent ainsi un nouveau " refus dassistance à populations en danger " en acceptant lusage militaire et civil10 de lUA, avec la complicité active des gouvernements et des media occidentaux. En outre, ils bénéficient dune immunité totale pendant et après leur mandat. Résultats : études non réalisées ou biaisées, rapports interdits de publication (comme l" aide-mémoire n° 257 " de lOMS), ou censurés. Ainsi, le Pentagone a souligné le caractère inoffensif de lUA en sappuyant sur un rapport de quatre pages de lOMS de janvier 2001, particulièrement inconsistant et peu scientifique !
Le rapport du Programme des Nations Unies pour lEnvironnement (PNUE) sur la pollution radioactive au Kosovo fut dabord réduit de 74 à 2 pages11. Après avoir étudié 355 échantillons prélevés dans le sol, leau, les végétaux et le lait, la mission a conclu à de "faibles niveaux de radiation à proximité des cibles" et de "légères contaminations provenant des poussières duranium". Elle a reconnu la présence de plutonium dans les obus, en jugeant ces résultats "pas alarmants ". De son côté, le Dr Chris Busby, expert indépendant de renommée mondiale, auteur dun ouvrage sur les faibles radiations (Les Ailes de la mort), et dont les résultats des études au Kosovo ont été reconnus par la Royal Society de Londres, a relevé des niveaux de radioactivité cent fois supérieures à la normale, et dix fois plus de thorium que duranium appauvri sur le site de Jacova.
Le PNUE, dont lUnité dévaluation après conflit a demandé à intervenir rapidement en Afghanistan, et réclamé un financement pour le Fonds pour la recherche sur lUA, na jamais reçu de réponse de la part de la directrice de lOMS, Gro Harlem Brundtland. Daprès Robert J. Parsons, ces manuvres dilatoires seraient motivées par lopportunité dattribuer les victimes de fortes expositions à lUA à la rigueur de lhiver afghan et à létat sanitaire de populations fragilisées par plus de deux décennies de guerre.
La désinformation, qui présente lUA comme un produit anodin, permet aux pays responsables (à la fois juges et partie) de se défausser de la prise en charge des coûts de décontamination des sites bombardés, mais surtout de banaliser dans lindifférence générale lusage de lUA dans les conflits.
Selon le droit international sur le contrôle des armements, les armes à UA, à la fois chimiques et nucléaires, sont pourtant illégales (conventions de La Haye de 1899 et 1907, de Genève de 1925 et 1949, Charte de Nuremberg de 1945, convention des Nations-Unies du 10/10/80, dite " Convention des armes inhumaines "), parce quelles infligent des maux superflus et des souffrances inutiles, quelles sont non discriminantes, causent des atteintes graves et durables à lenvironnement et, comme les mines antipersonnel, demeurent meurtrières bien après la fin des conflits. Leur utilisation a été condamnée par une résolution discrète - des Nations Unies en août 1996 (n°96/16), et le Parlement européen a voté en janvier 2001, " en appel du principe de précaution ", un moratoire sur leur utilisation (mais pas sur leur fabrication).
interdire totalement ces armes pour " sauvegarder lavenir de lhumanité " (Ramsey Clark)
De nombreuses personnalités de renommée internationale, comme Rosalie Bertell, épidémiologiste canadienne spécialisée dans les maladies des radiations (prix Nobel Alternatif 1986) et Ramsey Clark, ancien secrétaire détat américain à la Justice et avocat international12, et des associations comme la CRIIRAD en France, tentent de mobiliser lopinion internationale pour obtenir " linterdiction internationale inconditionnelle de la recherche, la production, les essais, les transports, la détention et lutilisation de luranium appauvri à des fins militaires. " Elles demandent également " que toutes ces armes et tous les déchets radioactifs soient immédiatement isolés et stockés, que luranium appauvri soit classée " substance radioactive dangereuse ", que les zones contaminées soient nettoyées et que tous ceux qui ont été exposés puissent recevoir des soins médicaux appropriés ". Si ces appels ne sont pas entendus, de plus en plus de régions de notre planète seront rayées de la carte, transformées en poubelles radioactives pour léternité, et leurs populations condamnées à une mort lente.
Joëlle Pénochet, universitaire.
Ouvrages
Articles
http://mat66.multimania.com/news_ur_roger.html ;
(www.mat66.multimania.com/syndrome_balkans.htm)
Adresses et sites internet
Films et vidéos
(avec Rosalie Bertell, Dan Fahey ) : http://www.pinholepictures.com