20 minutes, 10/10/2007:
Le trafic de plutonium, plus rentable que le
trafic de cocaïne? Selon les autorités italiennes,
la mafia a diversifié ses activités qui incluent
désormais le trafic de déchets nucléaire.
Objectif: parvenir à récolter du plutonium, dont
la côte sur le marché noir mondial est très
élevée.
La mafia Ndrangheta, qui a connu un regain de notoriété
cet été, lors de la fusillade sanglante qui a coûté
la vie de six personnes en Allemagne, est soupçonnée
de détournement de déchets radioactifs et de production
clandestine de matériel nucléaire. Deux membres
du clan de Calabre et huit anciens employés de l'agence
nationale italienne de l'énergie (Enea) font actuellement
l'objet d'une enquête.
Déchets nucléaires issus d'Europe et des Etats-Unis
Ils sont suspectés d'avoir récupéré
des déchets nucléaires dans les années 1980
et 1990. Une accusation balayée par un responsable de l'Enea:
«Enea a toujours travaillé dans le respect des règles
et sous le contrôle strict au niveau national et international»,
a-t-il assuré, sous couvert d'anonymat.
Pourtant, selon le juge Francesco Basentini, un manager de l'Enea
aurait été payé pour détourner des
caisses de déchets en provenance d'Italie, de Suisse, de
France, d'Allemagne et des Etats-Unis.
Le Monde, 18 avril 2007:
Le centre délabré
de Kinshasa abrite 91 barres d'uranium (PDF)
"L'état des lieux fait craindre la dissémination
de produits radioactifs"
24/10/2006 - Deux personnes d'origine coréenne ont été
interpellées en Chine pour avoir tenté de vendre
de l'uranium enrichi susceptible de servir à la mise au
point d'une bombe atomique, a indiqué mardi un journal
sud-coréen. Les interpellations ont été effectuées
le 11 septembre, soit avant l'explosion de la première
bombe atomique nord-coréenne, le 9 octobre, précise
le Chosun Ilbo, quotidien à plus grand tirage de Corée
du Sud, citant une source policière non identifiée
à Pékin. Les deux personnes ont été
interpellées dans un hôtel de Pékin tandis
qu'elles tentaient de vendre 970 grammes environ d'uranium enrichi
qu'elles ont dit s'être procurées "auprès
d'une homme non identifié d'une région lointaine"
en novembre 2004, selon le quotidien. "Les deux personnes
sont d'origine coréenne et les premiers éléments de l'enquête
ont montré que l'uranium enrichi serait russe", a précisé la source policière.
D'autres sources ont indiqué
au journal qu'il pourrait s'agir en fait d'uranium provenant de
Corée du Nord, pays qui a revendiqué
dès février 2005 être en possession de la
bombe atomique. "J'ai personnellement rencontré quelqu'un
dans une ville de la frontière chinoise qui m'a demandé
de lui trouver un acheteur, me disant : +J'ai de l'uranium enrichi
passé en contrebande de Corée du Nord+", a
déclaré une de ses sources. La qualité de
l'uranium enrichi n'a pas été précisée.
De 15 à 17 kilos d'uranium enrichi sont nécesssaires
afin de fabriquer une bombe, selon le Chosun. La Corée
du Nord est sous le coup d'un embargo sur les matériels
reliés aux armes de destruction massive, décrété
dans le cadre d'une résolution adoptée par l'ONU
le 14 octobre sanctionnant l'explosion de la première bombe
atomique par le régime stalinien, le 9 octobre. Pyongyang
est accusé depuis 2002 d'avoir développé
un programme nucléaire clandestin à base d'uranium
enrichi, en plus d'un programme déjà connu basé
sur du plutonium.
Lire: La contrebande de matières nucléaires
2/3/2006 - Une
cargaison de 13,5 kg de matière "hautement radioactive",
paraissant être de l'uranium, a été découverte
en Colombie, à Bogota lors d'une opération menée
contre une bande qui désirait en négocier la vente
pour 300 millions de dollars, ont rapporté mercredi des
sources militaires.
La cargaison, placée dans des conteneurs hermétiquement
fermés, a été trouvée dans une maison
du quartier du 7 août de la capitale colombienne par des
militaires appartenant à la 13e brigade. L'opération
a pu être montée à la suite d'une enquête,
effectuée en collaboration avec des experts du FBI (la
police fédérale américaine), a précisé
le général Gustavo Matamoros, chef de la 13e brigade.
Cette opération s'est déroulée au début
de la semaine dernière quand les enquêteurs, se faisant
passer pour des acheteurs potentiels, sont entrés en contact
avec les receleurs. On a su que le cargaison, dont ils en réclamaient
300 millions de dollars, devait "être vendu aux plus
offrant", a précisé le général
Matamoros.
L'uranium est employé dans la fabrication des bombes atomiques.
Le responsable militaire colombien a souligné que "c'était
la première fois qu'une découverte de ce type était
faite en Colombie" et que les receleurs "avaient très
sûrement des contacts avec l'étranger".
Des porte-parole de l'armée, citées par la télévision
RCN, ont indiqué que, selon les agents du FBI arrivés
en Colombie pour examiner la cargaison, celle-ci ne pouvait apparemment
provenir que d'un pays de l'ex-Union Soviétique.
4 novembre 2005 - L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée le 04 octobre 2005 du vol d'un appareil portable de recherche de plomb dans les peintures de marque PROTEC LPA-1 équipé d'une source radioactive de cobalt 57 présentant une activité d'environ 444 méga becquerels. L'appareil était transporté dans le top-case du scooter du propriétaire qui a été volé le 21 septembre 2005 entre 15h et 16h dans le centre ville d'Aix en Provence.
L'appareil est constitué d'un boîtier métallique de forme rectangulaire. Il pèse 1,3 kg et mesure approximativement 25Å~12Å~24,5 cm.
L'ensemble constitué de l'appareil et de la source ne présente pas, dans les conditions normales de transport et d'utilisation, de risques particuliers pour toute personne se trouvant à proximité immédiate. Il convient en revanche d'éviter toute manipulation, en particulier toute tentative de démontage de l'appareil qui ne peut être réalisé que par des techniciens spécialisés.
Ce matériel ne présente aucun intérêt en dehors de son utilisation d'origine.
Toute personne, apercevant cet appareil, est
priée de le signaler sans délai à l'une des
autorités suivantes :
- Le commissariat de Police d'Aix en Provence (04.91.09.12.40)
;
- la Préfecture des Bouches-du-Rhône (04 91 15 60
00) ;
- l'Autorité de sûreté nucléaire (0800.804.135
ou 01.43.19.71.05) ;
- l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
(01.30.15.52.00) ;
- la DRIRE Provence - Alpes Côte d'Azur Division sûreté
nucléaire et radioprotection (04.91.83.63.39).
5 octobre 2005 - L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée le 30 septembre 2005 du vol d'une source radioactive de faible activité (environ 370 kilobecquerels) à Paris. Le vol a été commis entre le 1er et le 29 septembre 2005 au Palais de la découverte. Cette source, insérée dans un petit cylindre en laiton de 2 cm de diamètre sur 1 cm de hauteur, est composée de strontium 90 et a l'aspect d'une pièce de monnaie. Elle appartenait à une maquette didactique destinée à la démonstration des phénomènes d'absorption des rayonnements par la matière. La maquette a été partiellement démontée lors du vol pour en extraire la source.
L'ensemble du dispositif ne présente, dans les conditions normales d'utilisation, aucun risque particulier pour une personne se trouvant à proximité immédiate. Il convient en revanche d'éviter toute manipulation, en particulier toute tentative d'extraction de la source, qui ne peut être réalisée que par des techniciens spécialisés.
Ce matériel ne présente aucun intérêt en dehors de son utilisation d'origine.
Toute personne apercevant cette source est
priée de le signaler sans délai à l'une des
autorités suivantes :
- le Commissariat de police des Champs-Elysées (01 53 67
78 00),
- la Préfecture de Paris (01 49 28 40 00),
- l'Autorité de sûreté nucléaire (0800.804.135
ou 01 43 19 71 05),
- l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
(01 30 15 52 00),
- la D.R.I.R.E. Ile-de-France - Division de la sûreté
nucléaire et de la radioprotection de Paris (01 44 59 47
98).
19/9/2005 - Les douanes bulgares ont saisi 3,4 kg de hafnium (l'origine du métal, rarissime à l'état pur dans la nature, n'a pas été révélée), servant au contrôle de la combustion nucléaire, ont-elles annoncé lundi. «Le matériau était transporté à bord d'une voiture traversant le Danube en direction de la Roumanie à Ruse (nord) », a déclaré le responsable de la police bulgare, Valentin Petrov, à la télévision bTV. «Nous pensons qu'il était destiné à un réseau international de trafiquants, a-t-il ajouté. Le métal, utilisé dans les barres de contrôle des réacteurs nucléaires en raison de sa capacité à absorber les neutrons, était pur à «99,999 pc » et n'avais jamais été utilisé, a précisé M. Petrov. «Il n'était pas radioactif et le conducteur le portait sur lui », a-t-il indiqué. Le conducteur, un Bulgare, a été arrêté tandis que trois Roumains qui se trouvaient également à bord du véhicule ont été relâchés, a affirmé une source policière à l'AFP. L'origine du métal, rarissime à l'état pur dans la nature, n'a pas été révélée. Une experte de l'Agence de régulation nucléaire interrogée par l'AFP a toutefois exclu qu'il puisse provenir de Bulgarie. «Cet élément ne peut être isolé (pour parvenir à un tel degré de pureté) en Bulgarie. Nous n'en avons absolument pas les moyens », a affirmé cette experte, Marina Nizamska. Le hafnium est également utilisé en bijouterie mais la quantité saisie de ce métal extrêmement coûteux rend «très improbable » une telle finalité, a estimé Mme Nizamska. Il s'agit de la première saisie de ce type en Bugarie, un pays considéré comme une plaque tournante pour différents trafics dans les Balkans.
Cyberpresse.ca, 10 septembre 2005
Les années ont passé depuis
la destruction du World Trade Center, mais une chose n'a pas changé:
Oussama ben Laden demeure dangereux. Introuvable, il projette
vraisemblablement une attaque nucléaire contre les États-Unis.
C'est l'avis de l'un des experts américains les mieux informés
sur l'ennemi public no 1 des États-Unis, Michael Scheuer,
qui a créé et dirigé une unité spéciale
de la CIA visant à trouver ben Laden et à l'éliminer.
«C'est un risque très sérieux, a-t-il expliqué
au cours d'une entrevue accordée à La Presse.
Je pense qu'il serait naïf de croire qu'il n'y a pas de fortes
probabilités pour qu'il ait déjà entre les
mains un type d'arme nucléaire.»
Scheuer a quitté la CIA en novembre dernier après
avoir écrit sous le couvert de l'anonymat un livre-choc,
Imperial Hubris, sur les ratés américains
en matière de lutte antiterroriste. Au cours de ses 22
années comme agent du renseignement, il a découvert
que ben Laden avait mis sur pied une cellule spéciale d'Al-Qaeda
dès 1993 afin d'obtenir des armes de destruction massive.
«Nous n'avions jamais rien vu de tel à l'extérieur
d'un État. Il avait réuni des scientifiques, des
ingénieurs et des hommes d'affaires pour s'assurer qu'ils
n'achèteraient pas n'importe quoi. Cette organisation est
donc en place depuis 12 ou 13 ans», dit-il.
Ajoutez à cela que «l'arsenal nucléaire soviétique
n'est pas encore sous contrôle» et vous obtenez un
cocktail particulièrement explosif, estime Scheuer...
Le Monde, 7/9/05:
Le recours à l'arme nucléaire par des terroristes est possible. On se demande même, après avoir vu le documentaire d'Hesi Carmel, Jean-Marc Gonin et Richard Puech, mardi soir sur France 3, comment il n'a pas déjà eu lieu. C'est le défaut de ce genre d'enquête qui fait défiler en rangs serrés des experts dont le métier consiste précisément à envisager le pire.
(42 mn, Viméo, basse définition) Un film de Hesi Carmel, Jean-Marc Gonin et Richard Puech (coproduction France3-Capa) qui enquête sur les menaces, réelles ou supposées, d'attentat terroriste nucléaire. |
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Les craintes de ces expets sont fondées sur la conjonction de deux phénomènes : la montée en puissance du terrorisme islamiste et la présence, sur tout le territoire de l'ex-URSS, de grandes quantités de plutonium dans des dépôts mal gardés. Il y a, en outre, le cas du Pakistan, puissance nucléaire et foyer d'agitation islamiste.
Des milliers d'obus et de mines nucléaires, fabriqués au temps de la guerre froide, et qui devaient être détruits en vertu des accords sur l'élimination des armes tactiques, existent toujours. La mafia, un des secteurs les plus dynamiques de l'économie russe, a saisi depuis longtemps cette occasion de gagner de l'argent.
Elle a noué des contacts avec des militaires, et tente régulièrement d'écouler du plutonium ou des détonateurs d'armes nucléaires sur une sorte de marché noir international.
En juillet 2001, place de la Nation, à Paris, trois hommes étaient arrêtés en possession d'un échantillon de quelques grammes d'uranium enrichi provenant des stocks russes et destinés à amorcer une transaction plus importante. C'est le plus souvent à Vienne que les mafieux russes proposent les produits qu'ils ont en stock. Quarante kilos de plutonium ont été ainsi saisis en dix ans.
"Depuis le 11 septembre 2001, il ne faut pas beaucoup d'imagination pour envisager quelque chose de bien pire : un 11-Septembre nucléaire" , explique un haut fonctionnaire du Pentagone. Hamid Mir, journaliste pakistanais, affirme avoir croisé un savant nucléaire ukrainien en 1998, à Kandahar, en Afghanistan, dans l'antichambre de Ben Laden, qui lui a déclaré, en 2001, quelques mois avant de prendre la fuite, disposer d'armes nucléaires. Il s'agirait d'une "valise nucléaire", un dispositif de petite taille, à l'apparence plutôt d'un sac à dos, contenant un engin nucléaire miniaturisé.
(Youtube, 50 mn, basse définition) Le délabrement avancé de l'arsenal nucléaire en ex-URSS (sur 132 bombes valises, seules 48 sur 132 ont été localisées). |
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Les Américains et les Soviétiques en ont fabriqué. Certaines des "valises nucléaires" soviétiques ont apparemment disparu. Celle qui aurait appartenu à Ben Laden n'a pas davantage été retrouvée que son propriétaire.
dominique dhombres
BERNE (10 septembre 2005) - L'enquête du Ministère public de la Confédération
(MPC) sur un éventuel trafic de matériel nucléaire
se poursuit: après un ingénieur saint-gallois emprisonné
fin mai, deux autres personnes ont été placées
lundi en détention préventive.
La mise en détention des deux hommes a été
confirmée par le juge d'instruction fédéral,
a expliqué Hansjürg Mark Wiedmer, porte-parole du
MPC. Le ministère public ne donnant aucune indication sur
les personnes impliquées dans des procédures, celui-ci
n'a pas commenté les informations selon lesquelles les
deux hommes seraient le père et le fils de l'ingénieur
saint-gallois.
Ce dernier avait été arrêté en octobre
dernier en Allemagne et extradé ce printemps vers la Suisse.
Il est soupçonné d'avoir aidé Tripoli à
développer des centrifugeuses à gaz destinées
à l'enrichissement de l'uranium entre 2001 et 2003.
Il lui est notamment reproché d'avoir exporté vers
la Libye du matériel suisse ayant servi au programme nucléaire
libyen. Selon le MPC, une enquête tente également
de déterminer si du matériel a été
livré à l'Iran via la Malaisie ou le Pakistan. L'homme
conteste les accusations portées contre lui.
12/7/2005 - Selon un ex-consultant en matière de terrorisme pour le FBI, une attaque terroriste à l'arme nucléaire est inévitable aux États-Unis. Dans un livre qui paraîtra cet automne, Paul Williams affirme que le réseau Al-Qaïda a élaboré un plan d'attaque baptisé Hiroshima américain, prévoyant l'explosion de plusieurs bombes nucléaires dans les principales villes américaines. Le réseau terroriste aurait fait entrer du matériel nucléaire en sol américain, avec l'aide du crime organisé et de contrebandiers. Celui-ci aurait transité par la frontière avec le Mexique. Paul William affirme qu'Oussama ben Laden souhaite tuer quatre millions d'Américains - dont deux millions d'enfants - pour venger les victimes des Américains dans le monde musulman. Le président américain George W. Bush aurait été informé dès 2001 qu'au moins deux valises contenant du matériel nucléaire de fabrication russe étaient entrés sur le territoire des États-Unis.
BERNE (2 juin 2005) - L'ingénieur suisse soupçonné d'avoir
contribué au programme d'armement nucléaire libyen
restera en prison. Le juge d'instruction fédéral
Jürg Zinglé a confirmé les graves soupçons
pesant sur cet ingénieur saint-gallois. Le juge Zinglé
a accepté une demande du Ministère public de la
Confédération (MPC) après l'examen du dossier
du suspect, a-t-il expliqué jeudi à l'ats. La balle
revient maintenant dans le camp du MPC. Si les soupçons
pesant sur l'ingénieur saint-gallois devaient se renforcer,
le Ministère public pourrait demander à l'office
des juges d'instruction fédéraux l'ouverture d'une
enquête préliminaire sur ce cas. L'ingénieur
saint-gallois peut de son côté contester la décision
des juges fédéraux en déposant un recours
devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) de
Bellinzone. Il a jusqu'à jeudi prochain pour le faire,
a précisé le magistrat.
Swissinfo, 13 mai 2005:
L'ingénieur saint-gallois avait été
arrêté par la police allemande en octobre 2004. Cette
dernière avait délivré contre lui un mandat
pour participation à un «acte de trahison».
Selon l'accusation, Urs Tinner est soupçonné d'avoir
contribué au programme d'armement nucléaire libyen
entre 2001 et 2003. Il serait même impliqué dans
la livraison illégale d'éléments d'une centrifugeuse
à gaz servant à enrichir l'uranium en vue de la
fabrication d'armes atomiques. Il aurait également, depuis
la Malaisie, dirigé le développement et la construction
de cette centrifugeuse.
Dans les faits, son frère, son père et lui feraient
aussi partie du réseau du 'père' de la bombe atomique
pakistanaise, Abdul Qader Khan. Ce dernier a reconnu être
responsable de transferts illicites de technologie nucléaire
vers l'Iran, la Corée du Nord et la Libye.
Le réseau avait été démantelé
en 2003, après l'arraisonnement d'un cargo sous pavillon
allemand qui transportait du matériel pouvant servir à
la technologie nucléaire.
Une longue procédure
La demande d'extradition suisse date du 7 mars 2005. Depuis
son arrestation en Allemagne en octobre 2004, plusieurs instances
se sont déjà prononcées sur la prolongation
de sa détention extraditionnelle.
Selon le procureur Franz Heinrich Pohl du Ministère public
de Cologne, Urs Tinner sera bel et bien transféré
d'ici quelques jours. En Suisse, l'ingénieur de Saint-Gall
devrait répondre d'infraction aux lois suisses sur le contrôle
des biens et sur le matériel de guerre.
Théoriquement, il aurait encore la possibilité de
se tourner vers le tribunal constitutionnel fédéral,
à Karlsruhe, pour invalider son extradition.
Mais, comme le communique l'Agence France Presse (AFP), selon
l'hebdomadaire allemand 'Der Spiegel', à paraître
samedi, l'ingénieur, qui affirme travailler pour la CIA,
a accepté son extradition après avoir passé
un accord avec la justice suisse au terme duquel il ne serait
condamné qu'à une faible amende.
«Aucune charge n'est pour l'instant retenue contre Urs Tinner.
Mais nos services ont besoin de parler avec lui», commente
succinctement Hansjürg Marc Wiedmer. Le porte-parole du Ministère
public de la Confédération refuse pour autant de
confirmer les allégations de l'hebdomadaire allemand Spiegel.
Elément troublant néanmoins: selon un autre journal
allemand - la 'Sud Deutsche Zeitung' - plusieurs interventions
américaines en Allemagne avaient tenté de faire
libérer Urs Tinner.
23/2/2005 - Les services de renseignement américains sont parvenus à la conclusion que des matériaux nucléaires russes avaient été volés dans les énormes complexes nucléaires du pays et que les centrales nucléaires y restaient vulnérables à des attaques terroristes, selon un nouveau rapport du National Intelligence Council, un service dépendant de la CIA. Ces conclusions sont diffusées à la veille d'une rencontre prévue entre le président américain George W. Bush avec son homologue russe Vladimir Poutine, jeudi à Bratislava, dont les thèmes seront notamment les difficultés rencontrées par la Russie dans son processus démocratique et la non prolifération nucléaire, y compris l'aide nucléaire de la Russie à l'Iran et la sécurité sur ses propres stocks nucléaires. Les responsables russes ont répété à maintes reprises qu'al-Qaïda ou d'autres groupes terroristes ne pouvaient pas avoir accès ni aux armes nucléaires russes ni à des matériaux radioactifs pouvant servir à la fabrication d'une "bombe sale". Mais dans son rapport au Congrès, le National Intelligence émet des doutes sur les assurances des Russes, affirmant que les experts du renseignement américain estiment que du matériel nucléaire a déjà été détourné. "Nous estimons que des trafics non découverts ont déjà eu lieu et nous sommes inquiets à propos de la masse totale qui a été soit détournée soit volée au cours des 13 dernières années", selon le rapport. L'arsenal nucléaire russe est actuellement estimé à environ 4.000 têtes nucléaires opérationnelles déployées sur des missiles balistiques intercontinentaux en mer ou sur terre et sur des bombardiers stratégiques. Moscou dispose aussi de plusieurs milliers d'ogives non-stratégiques en stocks, plus un réseau de production et de recherches qui traitent régulièrement des matières fissiles, selon les responsables américains.
Lire: "BOMBE H de l'épopée à la tragédie", Science & Vie n°952, janvier 1997, en PDF.
Voir:
- "Terrorisme, la menace nucléaire" 42
mn en RealVidéo 33 Kb, un film de Hesi Carmel, Jean-Marc
Gonin et Richard Puech (coproduction France3-Capa) qui enquête
sur les menaces, réelles ou supposées, d'attentat
terroriste nucléaire.
- "La roulette russe" 50
mn en RealVidéo 41 kb, Délabrement avancé
de l'arsenal nucléaire en ex-URSS (sur 132 bombes valises,
seules 48 sur 132 ont été localisées).
21/2/2005 - La
moitié des matériels nucléaires russes ont
disparu et pourraient se trouver entre les mains de terroristes
projetant de nouvelles attaques contre les Etats-Unis, a averti
dimanche un sénateur américain ayant eu accès
à des documents confidentiels des services secrets. John
Rockefeller, vice-président de la commission sénatoriale
des renseignements, a estimé qu'en raison de cette situation
on peut se demander si la Russie ne représente pas une
plus grande menace en matière de prolifération que
la Corée du nord, qui a annoncé disposer de l'arme
atomique. Des membres de la commission ont reçu la semaine
dernière un rapport détaillé de l'Agence
centrale américaine du renseignement (CIA) consacré
aux menaces pesant sur la sécurité des Etats-Unis.
"Dans la mesure où la moitié des matériels
nucléaires ne sont pas comptabilisés par les Russes
- et pour beaucoup d'entre eux, les sites se trouvent dans des
zones rurales - je pense qu'on peut (...) avoir un vrai débat
pour déterminer qui représente la plus grande menace
pour le monde actuellement", a déclaré le sénateur
démocrate dimanche sur la chaîne de télévision
Fox News. Cette avertissement intervient alors que le président
américain George W. Bush est arrivé dimanche soir
à Bruxelles pour la première étape d'une
tournée de quatre jours en Europe qui vise à sceller
la réconciliation transatlantique après deux ans
de déchirements liés à la guerre en Irak.
M. Bush doit évoquer notamment la question de la prolifération
nucléaire avec le président russe Vladimir Poutine,
jeudi dans la capitale slovaque Bratislava.
Le sénateur Rockefeller s'est interrogé sur la capacité
des Russes à surveiller leur arsenal nucléaire et
leurs autres matériels radioactifs en raison de la corruption
régnant dans le pays. "Le fait est que beaucoup de
ces gens qui protègent ces sites peuvent être soudoyés",
a-t-il souligné. "Des terroristes peuvent se présenter
et acheter une partie" des ces matériels, a-t-il ajouté.
"Nombre de ces armes nucléaires disparues peuvent
être dans la nature et circuler au sein de la communauté
terroriste" et le président Poutine "devrait
être très inquiet" que ces armes ou ces matériels
ne tombent entre les mains des séparatistes tchétchènes,
a-t-il insisté. La CIA, qui surveille la prolifération
des armes de destruction massive, n'a pas voulu commenter les
déclarations du sénateur.
MOSCOU 30 décembre 2004 - La police russe a arrêté mercredi un
ressortissant sud-coréen soupçonné d'introduire
en Extrême-Orient russe du matériau radioactif, rapportent
des médias. L'homme, identifié sous le nom de Kim
Jong-hon, travaillait pour une entreprise sud-coréenne
soupçonnée de contrebande de matériaux sensibles.
L'ambassade de Corée du Sud en Russie n'a pas été
en mesure de confirmer cette information. On ignorait dans l'immédiat
la provenance des éléments passés en contrebande.
L'agence RIA-Novosti rapporte quant à elle que l'arrestation
de Kim intervient après la récente saisie de 13
dispositifs contenant des matériaux radioactifs dans le
port de Korsakov, situé en face de l'île japonaise
d'Hokkaido. Selon RIA, ces appareils contenaient de l'uranium-238
faiblement enrichi.
Le Figaro, 11 décembre 2004:
[Photos rajoutées par Infonucléaire]
Deux paratonnerres radioactifs de marque Helita ont disparu sur un chantier de démolition à Saint-Etienne-de-Remiremont (Vosges). La DGSNR (Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection) recommande à ceux qui les ont pris de ne pas les conserver (1).En effet, ces deux instruments contiennent du radium 226, une substance radioactive naturelle. Ces dispositifs, s'ils ne sont pas endommagés, ne présentent pas de risque particulier. Mais leur manipulation peut être dangereuse et doit être réalisée par un professionnel. Ce type de paratonnerre doit être traité avec les mêmes précautions qu'un déchet radioactif (2).
Tête de paratonnerre au radium 226.
De 1930 au milieu des années 1980, des milliers de paratonnerres radioactifs ont été installés en France pour limiter les risques de la foudre. On trouvait alors plusieurs marques sur le marché : Duval Messien, Franklin France, Helita et Indelec. Ces appareils étaient réputés plus efficaces que les paratonnerres traditionnels à pointe métallique. On prétendait que l'activité ionisante du radium attirait la foudre mais cela n'a jamais pu être réellement démontré. En fait, les paratonnerres radioactifs bénéficiaient du véritable culte que l'on portait à l'époque au radium (lire: Le scandale des potions au radium).
L'interdiction des paratonnerres radioactifs, décidée en 1983, n'a été effective qu'en 1987. Un incident récent a montré que ces engins présentent un risque potentiel. En Belgique, des enfants ont joué avec un paratonnerre qui était tombé du toit d'une maison.
L'annonce du vol de Saint-Etienne-de-Remiremont a été rendue publique hier, le jour même où la DGSNR présentait le dernier numéro de la revue Contrôle (2), consacré à la contamination radioactive et aux actions sur les sites pollués. Des milliers de paratonnerres radioactifs se trouvent aujourd'hui sur les toits d'habitations privatives ou de bâtiments publics. André-Claude Lacoste, directeur général de la DGSNR a annoncé, dans un but de prévention, leur retrait. Deux autres appareils d'usage courant sont aussi dans le collimateur de l'Autorité de sûreté : les détecteurs de fumée radioactifs et les bouchons de pêche au tritium.
(1) En cas de découverte, contacter le commissariat de police de Remiremont (03.29.26.17.17) ou la préfecture des Vosges (03.29.69.88.51). (2) www.asn.gouv.fr
Yves Miserey
24/8/04 - La
police brésilienne a saisi 600 kg d'uranium et de thorium
à bord d'une camionnette qui circulait dans l'Etat amazonien
d'Amapa, frontalier avec la Guyane française, a-t-on appris
mardi de source policière. Cette
intervention a eu lieu le mois dernier mais la nature exacte du
chargement n'a été rendue publique que lundi après
que des experts en minerais eurent identifé les substances
saisies, a expliqué le commissaire Tardelli Cerqueira Boaventura,
de la police fédérale d'Amapa. La
camionnette a été interceptée entre les localités
de Pedra Blanca do Amapari et Porto Grande, à quelques
120 km de Macapa, la capitale de l'Etat, au cours d'un contrôle
de routine visant l'extraction clandestine de minerais.
Le propriétaire du chargement a pris la
fuite mais a été identifié comme étant
un citoyen brésilien. Le conducteur du véhicule,
arrêté par la police, ignorait ce qu'il transportait,
a précisé M. Boaventura. Jusqu'ici,
les autorités ignoraient l'existence de gisements d'uranium
en Amapa, a relevé le policier. Il a exclu que le minerai
saisi puisse provenir d'un autre Etat étant donné
les difficultés de transport dans la région.
Selon le quotidien Folha de Sao Paulo, la cargaison
évaluée à quelque 470.000 dollars devait
être expédiée par voie maritime depuis l'Etat
de Sao Paulo (sud-est) probalement vers l'étranger.
Le Brésil possède les sixièmes
réserves d'uranium au monde, estimées à 309.000
tonnes. Ses principaux gisements se trouvent dans les Etats de
Bahia et du Ceara (nord-est) et de Minas Gerais (sud-est).
Le commissaire Boaventura a jugé "très
peu probable" que le minerai saisi était destiné
à la fabrication d'armes nucléaires.
Amadoo 28/7/2004:
Par Monique Mas
Difficile de savoir précisément
combien de mineurs clandestins sont morts à Shinkolobwe
le 8 juillet dernier. La Mission des Nations unies au Congo (Monuc)
s'est vue refuser l'aide qu'elle proposait à l'annonce
de l'accident sur le site katangais, à quelque 120 kilomètres
de Lubumbashi. D'ailleurs, officiellement, la mine est fermée
depuis le début des années soixante. Cela n'empêche
pas les «casques» d'uranium congolais de servir d'unité
de valeur dans la région, en particulier depuis 1997 et
le retour de la guerre au Congo, selon l'observatoire international
indépendant des ressources naturelles Global Witness. Et
outre le minerai de Shinkolobwe, des déchets radioactifs
seraient également en vente libre au Congo. D'or ou de
diamants, de coltan ou d'uranium, les mines fantômes sont
légions en République démocratique du Congo
(RDC). Leurs productions apparaissent quelquefois de manière
inédite dans les chiffres du commerce extérieur
des pays voisins, mais jamais dans les exportations nationales.
Pourtant elles font vivre et mourir des dizaines de milliers de
«creuseurs», seulement équipés de pelles
et pioches, ou de «fourmis», chargées du transport,
souvent à dos d'homme. Accidents ou batailles rangées
pour le contrôle d'un site révèlent régulièrement
l'existence de ces activités qui contribuent à alimenter
le marché international des matières premières,
mais aussi des trafics en tous genres.
C'est ainsi que la mine de cuivre, de cobalt et d'uranium de Shinkolobwe,
au sud-est de la RDC vient de se rappeler aux bons souvenirs nucléaires
internationaux. C'est de là que sont sortis les 1 500 tonnes
d'uranium qui ont permis aux Américains de fabriquer les
bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki, le
6 août 1945. Aujourd'hui, Shinkolobwe appartient à
la Gécamines, fille de l'Union minière du Haut-Katanga.
Elle a été fermée au début des années
soixante et gardée par l'armée congolaise jusqu'en
1997. Cela n'a jamais empêché l'uranium congolais
d'être au coeur d'un trafic peu documenté et de se
négocier au «casque» (récipient de plomb
et d'acier) rempli de minerai ou de déchets radioactifs.
Voleurs d'uranium
A Shinkolobwe, 15 000 mineurs «informels» au moins
- il y en a soixante mille dans la province - travailleraient
à l'extraction d'un mélange hétérogène
de cuivre et de cobalt, baptisé muchanga qui sort de la
mine «désaffectée» par camions de vingt
tonnes. Plus discrètement, ils mettent en circulation du
minerai d'uranium dont l'exploitation est repartie sur le site,
depuis 1997, la fuite des troupes de Mobutu devant Laurent-Désiré
Kabila et le début d'une ruée sur ce minerai mythique.
Le puits où s'est produit l'éboulement le 8 juillet
est situé à une dizaine de kilomètres d'un
site «scellé» en 1957 par les autorités
coloniales belges. L'un des rescapés de Shinkolobwe assure
que, la veille de l'accident, la mine avait été
la cible d'un groupe de voleurs d'uranium conduit par des agents
des forces de l'ordre. Il les accuse d'avoir au passage dégradé
le dispositif de soutènement, cause de l'effondrement qui
aurait officiellement fait une demi-douzaine de morts. D'autres
estiment que les hommes en tenue sont pour quelque chose dans
la fin de non-recevoir opposée à la Mission des
nations unies au Congo (Monuc).
Risque d'irradiation permanent
Selon son porte-parole, Alexandre Essome, «la délégation
de la MONUC était allée là-bas pour voir
quelle aide nous pouvions apporter sur le plan humanitaire et
médical, mais les autorités du district du Haut-Katanga
nous ont indiqué que nous n'étions pas autorisés
à y accéder parce que nous n'avions pas prévenu
à l'avance et que nous n'avions, selon elles, rien à
voir dans cette affaire». Selon les experts onusiens, le
risque d' irradiation est permanent et considérable sur
ce site où les «creuseurs» travaillent torse
nu et se font accompagner de leurs familles précairement
installées en surface. Depuis l'accident, «la Monuc
recommande que cette mine soit sécurisée et remise
à une entreprise privée pour une exploitation plus
disciplinée, et afin d'éviter le trafic d'uranium».
De leur côté, certains observateurs minimisent l'enjeu,
estimant que l'uranium extrait de Shinkolobwe dans de telles conditions
d'artisanat n'en vaut pas la chandelle. Pourtant, la demande existe
bel et bien. Elle concerne aussi les déchets radioactifs
enfouis au Congo dans les années soixante soixante-dix.
La RDC est sur la liste des 44 Etats «en possession de matières
fissiles» recensés par l'Organisation du traité
d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE).
Ces matériaux dangereux se trouvent pour l'essentiel «à
l'université de Kinshasa qui possède un réacteur
de recherche nucléaire». Bruxelles avait en effet
équipé sa colonie dans le cadre de sa participation
au programme «atomique pour la paix» du président
américain Eisenhower et, sous Mobutu, Washington avait
doté le Centre de recherches et d'expérimentation
nucléaire de Kinshasa (Crenka) de deux réacteurs
expérimentaux. La RDC aurait également servi de
poubelle à déchets radio actifs. Enfin, selon l'OTICE,
«les anciennes mines d'uranium du Katanga posent un problème
pour l'environnement». Les casques en circulation aussi.
L'exploitation est interdite mais le trafic continue
En son temps, le maréchal Mobutu avait tenté de
monnayer les soucis nucléaires des Etats-Unis en refusant
même leurs services gratuits pour démonter les installations
congolaises. Selon Global Witness, Mobutu aurait préféré
servir Kadhafi en déchets radioactifs. Pour sa part, en
1998, avant de lancer la deuxième guerre du Congo, Laurent-Désiré
Kabila aurait offert une concession d'uranium à la Corée
du Nord, en échange de coopération militaire. Global
Witness signale également qu'entre 1998 et 2002 le site
de Shinkolobwe était protégé par les troupes
alliées du Zimbabwe. Harare dément mais n'en a pas
moins obtenu pignon sur rue dans le secteur minier congolais,
en remerciement de son aide militaire. Finalement, contrairement
à son père, Joseph Kabila aurait toutefois accepté
le principe d'un nettoyage des sites concernés. Il serait
en pourparlers avec les Etats-Unis pour l'expertise nécessaire.
En janvier dernier, Kinshasa a interdit l'exploitation artisanale
de Shinkolobwe, manifestant ainsi sa connaissance des activités
du cru. Le décret de papier est resté lettre morte,
des milliers de travailleurs continuant d'approvisionner la filière
uranium. En mars, les services de sécurité congolais
ont saisi plusieurs caisses pleines de casques d'uranium à
Kinshasa. D'autres prises ont été également
annoncées ces dernières années en Zambie,
en Tanzanie ou en Ouganda. Des casques d'uranium sont régulièrement
mis sur le marché dans la région, au Kenya récemment.
Aujourd'hui, le ministère des Mines assure qu'il est en
train de remettre sur pied un dispositif de sécurité
pour interdire l'accès au site de Shinkolobwe. Un projet
de délocalisation de la main d'oeuvre minière serait
en cours avec l'ouverture de zones d'exploitation artisanale,
sur d'autres sites moins irradiants. Mais le tout repose sur l'aide
extérieure. En attendant, déchets mal identifiés
ou minerai de Shinkolobwe, de qualité ou faiblement chargé,
l'uranium congolais poursuit sa route radioactive. Et nul n'a
encore ni chiffré ni évalué la quantité
et la qualité du matériau qui trouve finalement
preneur après un détour par des «opérateurs
indiens, pakistanais, chinois et sud-coréens», selon
GlobalWitness.
17/11/03 - Deux
phares de navigation maritime russes dans le golfe de Kola (Grand
Nord) fonctionnant avec une source radioactive ont été
vandalisés, a annoncé le service de presse de l'administration
de la région de Mourmansk
(nord-ouest) cité lundi par l'agence Ria-Novosti.
Les vandales se sont contenté de voler l'équipement
des deux phares, mais sans toucher à la source radioactive
qui sert à générer de l'électricité
pour leur fonctionnement, selon l'administration régionale.
Mais le taux de radioactivité de ces sources est tel qu'"on
peut en conclure que les gens qui ont démantelé
les phares ont reçu une dose mortelle de radiations",
ajoute l'administration.
Les actes de vandalisme ont été découverts
par une patrouille du service hydrographique de la Flotte militaire
russe du Nord, basée à Mourmansk, qui a retrouvé
une source radioactive par quelques mètres de fond près
d'un phare, et la deuxième sur une berge près de
l'autre phare.
WASHINGTON 11/11/03 - Les
autorités américaines ont recensé 1.300 cas
de matières radioactives perdues, volées ou abandonnées
aux Etats-Unis au cours des cinq dernières années,
et en ont conclu qu'il y avait un risque important que des terroristes
puissent utiliser ces éléments pour fabriquer une
"bombe sale".
Des études du laboratoire du département de l'Energie
à Los Alamos et du General Accounting Office (GAO) ont
découvert des failles importantes dans le système
de sécurité américain.
"Le monde des matières radioactives s'est développé
avant les récentes craintes sur le terrorisme et beaucoup
de ces sources sont soit non sécurisées soit, au
mieux, dotées d'un niveau de sécurité de
type industriel", a conclu il y a deux mois le laboratoire
de Los Alamos dans un rapport examiné par l'agence Associated
Press (AP).
Le rapport conclut que la menace des "bombes sales",
qui pourraient disperser des matières radioactives dans
un large périmètre, "semble très importante".
Le FBI a averti à plusieurs reprises depuis un an qu'Al-Qaïda
souhaitait se procurer des matières fissiles et créer
une bombe sale. Il y a quelques semaines, les autorités
américaines ont reçu une information non confirmée
selon laquelle le réseau d'Oussama ben Laden chercherait
à obtenir des matières radioactives auprès
d'une source canadienne.
La Commission de réglementation nucléaire (NRC)
dit être consciente du problème. Mais sa porte-parole
Beth Hayden précise que la plupart des 1.300 sources radioactives
disparues ont fini par être retrouvées. Quant à
celles qui restent introuvables, "elles ne constitueraient
pas une source hautement radioactive si elles étaient réunies",
ajoute-t-elle.
L'étude du laboratoire de Los Alamos cite des craintes
concernant le transport de grandes quantités de cobalt
radioactif, et la faiblesse de la sécurité dans
les hôpitaux qui utilisent des appareils radiologiques.
Le GAO, organe d'investigations du Congrès américain,
souligne de son côté qu'il peut s'écouler
jusqu'à un an entre le moment où la NRC accorde
une licence pour utiliser des matières radioactives et
le moment où elle inspecte le site concerné.
Le commissaire de la NRC, Edward McGaffigan, estime que les craintes
du GAO sont exagérées et se concentrent sur des
matériaux présentant un niveau de radioactivité
très faible. Il souligne que son agence a pris des mesures
depuis des mois pour renforcer la sécurité du transport
et du stockage des matières à haut risque.
"Nous pensons sincèrement que nous faisons un très
bon travail dans ce domaine, mais manifestement nous devons en
faire plus", dit-il. "Nous allons mettre en place dès
que possible des contrôles d'un bout à l'autre de
la chaîne pour les sources à haut risque." Il
souligne qu'un premier inventaire des possesseurs de matières
radioactives aux Etats-Unis est en cours de réalisation.
NIAMEY, Niger (22 septembre 2003) - Deux ou trois fois par semaines, un convoi de camions chargés d'uranium descend vers le Sud, du Sahara au Niger, pour arriver dix jours plus tard au port de Cotonou, au Bénin. Deux gendarmes nigériens munis d'armes légères accompagnent le convoi sur ce trajet de 2.000 kilomètres, mais ils ne disposent ni de téléphones satellites ni d'autres moyens de communication.
La gestion des matériaux radioactifs, notamment l'exportation de l'uranium, a été récemment mise sur la sellette au Niger, deuxième au classement des pays les plus pauvres du monde, après que l'administration américaine a accusé l'Irak d'avoir tenté d'acheter ce combustible dans l'ancienne colonie française.
Dans les mois à venir, une équipe de l'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA) prévoit de se rendre au Niger afin de convaincre le gouvernement d'autoriser un contrôle approfondi de ses exportations d'uranium, a appris l'Associated Press en enquêtant sur le commerce d'uranium dans ce pays.
Sans ces contrôles, l'AIEA ne peut demander au Niger d'accroître les mesures de sécurité et n'a aucune autorité pour inspecter la production ou les cargaisons nigériens.
Le Niger a commencé à produire de l'uranium dans les années 1960, notamment avec l'aide de la France et de la société Cogema. Aujourd'hui, il produit un concentré ayant l'aspect d'une poudre jaune appelée "yellow cake", dont la teneur en uranium est d'environ 75%. Le "yellow cake" sert de matériel brut à la fabrication de l'uranium enrichi, combustible utilisé dans les réacteurs nucléaires.
L'uranium nigérien s'est retrouvé a cette année au coeur d'une polémique sur le nucléaire et les armes de destruction massive irakiens: les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont ainsi affirmé que le régime irakien de Saddam Hussein avait tenté d'acheter du "yellow cake" au Niger pour fabriquer un arsenal nucléaire.
Une connexion Irak-Niger existait déjà. L'Irak aurait ainsi acheté 305 tonnes de "yellow cake" nigérien pour son programme d'armement nucléaire en 1981-1982. Il suffit de cinq tonnes pour produire suffisamment d'uranium enrichi et fabriquer une bombe, selon la technologie chinoise.
Mais ces achats datent d'il y a vingt ans et la polémique irakienne évoquait de récentes ventes présumées d'uranium.
Si Washington est revenu sur ses accusations -après avoir découvert qu'elles reposaient sur de faux documents-, Londres a maintenu ses allégations, citant deux sources non-identifiées des services de renseignement.
Or le Niger réfute ces accusations. Outre des cargaisons autorisées, issues des mines d'uranium du pays, "nous n'avons pas vendu ne serait-ce qu'un gramme d'uranium à qui que ce soit", assure Oumarou Hamadou, secrétaire général du ministère des Mines et de l'Energie. "Nous sommes fatigués, fatigués, fatigués" de ces soupçons, ajoute-il.
Toutefois, malgré les craintes globales que les terroristes et les "Etats voyous" acquièrent les ingrédients d'une bombe au Niger, l'agence nucléaire onusienne ne considère pas ce pays africain comme un risque majeur.
Niamey est signataire du Traité de non-prolifération
(TNP), mais des 22 pays producteurs d'uranium en 2002, le Niger
et le Kazakhstan sont les seuls à n'avoir pas signé
de clause de garantie. L'AIEA espère que les autorités
nigériennes signeront cette clause lorsque les responsables
onusiens s'y rendront. Cette visite interviendra dans le cadre
d'une tournée de l'agence dans cinq pays africains et six
pays d'Amérique latine.
TBILISSI, 16 juin 2003 - La police géorgienne a saisi à Tbilissi
deux containers de substances radioactives, du césium et
du strontium, présumés être destinés
par des trafiquants de cette ancienne république soviétique
à des réseaux terroristes, a-t-on appris lundi.
Les deux containers, de la taille chacun d'une batterie de voiture,
ont été découverts dans un taxi dans le centre
de la capitale géorgienne, a indiqué un responsable
du ministère de l'Intérieur, Leri Imanidzé.
Le chauffeur du taxi a affirmé que des inconnus lui avaient
demandé d'apporter ces containers en centre-ville, où
d'autres personnes devaient en prendre livraison, selon la même
source.
M. Imanidzé a indiqué que les enquêteurs estimaient
que les substances radioactives, susceptibles d'être utilisées
pour la fabrication d'une bombe sale, étaient probablement
destinées à être expédiées à
l'étranger pour être utilisées dans des actes
terroristes.
En juin 2002, l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA) avait exprimé son inquiétude après
la découverte en Géorgie de containers de strontium-90,
une matière hautement radioactive.
La Russie et les Etats-Unis ont affirmé l'année
dernière que des membres d'Al-Qaïda étaient
présents en Géorgie, notamment dans la zone des
gorges de Pankissi, frontalière de la Tchétchénie.
Les Etats-Unis ont envoyé dans ce pays des centaines d'instructeurs
militaires, officiellement pour y former l'armée géorgienne
à la lutte antiterroriste.
(Youtube, 15 mn, basse définition) Une enquète de la rédaction de 90 minutes sur les sources radioactives abandonnée par l'Armée rouge dans cette ex-république soviétique. |
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Jeune Afrique, 6/6/03:
Selon plusieurs services de renseignements
occidentaux, des réseaux du crime organisé, parfois
en rapport avec des organisations terroristes, prennent actuellement
en main le trafic illégal de matériaux nucléaires
le long des routes de contrebande traditionnelles dans les Balkans.
Sont en jeu environ 1 350 tonnes de plutonium et d'uranium hautement
enrichi, stockés en Russie, aussi bien qu'en Ukraine, en
Biélorussie, au Kazakhstan et en Ouzbékistan.
Elles permettraient d'équiper quelque 40
000 armes nucléaires à l'intention de puissances
étrangères ou d'organisations terroristes.
Les risques courus par les trafiquants sont relativement faibles
en raison du laxisme des contrôles régionaux et de
l'importance de la corruption.
Par ailleurs, les matériaux nucléaires ne sont pas
trop difficiles à obtenir, ils sont aisés à
transporter comme à camoufler et produisent des bénéfices
aussi considérables qu'immédiats.
PARIS 25/3/03-
Gros trafiquants d'uranium ou pieds nickelés? Le tribunal
correctionnel de Paris a visiblement douté mardi en jugeant
trois hommes -deux Camerounais et un Français- arrêtés
en juillet 2001 à Paris alors qu'ils cherchaient à
vendre de l'uranium 235 enrichi à 80%, produit notamment
utilisé pour fabriquer des armes nucléaires.
Devant les explications incohérentes des prévenus,
le parquet n'a pas hésité à réclamer
trois ans d'emprisonnement ferme pour Raymond Lobe-Mouangue, 52
ans, 18 mois de prison dont une partie avec sursis pour Serge
Salfati, 36 ans, et entre huit et dix mois de prison dont une
partie ferme pour Ebenezer Ekwalla, 34 ans.
Dénoncés par un anonyme, les trois hommes avaient
été arrêtés le 16 juillet 2001 dans
un café parisien en possession de 0,46g d'uranium enrichi
d'origine russe. Ils avaient proposé ce produit au collaborateur
d'une entreprise française, en affirmant pouvoir en fournir
deux ou trois kilos. Quantité qui n'a jamais été
mise au jour.
Devant le tribunal, Raymond Lobe-Mouangue a expliqué être
allé en Roumanie pour récupérer la marchandise
dont il jure -comme les autres prévenus- avoir ignoré
la nature. Pour le reste, «j'ai eu un trou noir»,
a-t-il répété.
«Il y a deux hypothèses. Soit vous êtes quelqu'un
d'important dans le trafic d'uranium, soit vous êtes des
pieds nickelés. Dans ce cas, il faudra nous expliquer pourquoi
on vous remet un produit qui vaut 130.000 dollars par gramme,
sans contrepartie», a ironisé le président
Jean-Claude Kross.
Les trois avocats de la défense ont tous demandé
la relaxe de leurs clients. «Je plaide pour une poule qui
a trouvé un cure-dent», s'est exclamé Me Nicolas
Fondaneche, avocat d'Ebenezer Ekwalla, un simple marchand de fruits
et légumes, attiré par «l'appât du gain».
Plus terre à terre, Me Jean-François Le Forsonney,
a expliqué que, contrairement à la drogue, l'uranium
n'était pas un produit illicite, mais simplement un minerai
dont la détention est soumise à des autorisations
si la quantité dépasse un gramme.
«Or, dans ce dossier, il y a eu une erreur matérielle
sur la quantité», a souligné l'avocat rappelant
qu'il avait initialement été question de 5 gramme
devenus plus tard 0,467g, soit une quantité non-soumise
à autorisation...
Le jugement a été mis en délibéré
au 6 mai.
MOSCOU, 2 oct 02 -
Des substances radioactives dépassant de 700 à 800
fois la norme ont été découvertes dans trois
conteneurs abandonnés sur une voie ferrée de la
région de Tchita (Sibérie orientale), a indiqué
mercredi le ministère russe des Situations d'urgence cité
par l'agence Itar-Tass.
Le ministère a souligné que les substances radioactives,
dont il ne pouvait préciser la provenance, ne représentaient
aucun danger pour le village de Sevanovo, à 20 km de la
voie ferrée où ont été retrouvés
les conteneurs.
Aucun autre détail n'a été donné par
le ministère russe.
Plusieurs cas de vols de matières radioactives ont été
signalés ces dernières années dans les pays
de l'ex-URSS.
Le Monde, 18/9/02:
Nairobi. Menace
de prolifération nucléaire, supercherie colossale
ou escroquerie à haut risque ? Dans le plus grand
secret, des commerçants originaires de la République
démocratique du Congo (RDC) tentent d'écouler au
Kenya de l'uranium conditionné dans des "casques",
des petits containers protecteurs en plomb qui abritent chacun
un kilo de matière.
Les vendeurs affirment disposer de "vingt kilos au total,
cachés en brousse au Congo", dont quelques échantillons
ont été acheminés clandestinement à
Nairobi. Le prix de vente a été fixé à
25 000 dollars le gramme. "Nous sommes assis
sur une fortune de 500 millions de dollars", dit
l'un des trafiquants.
Pour preuve de ses dires, l'homme - appelons-le Albert - exhibe
l'un de ces "casques": un parallélépipède
de plomb peint en rouge enveloppé dans des sacs de supermarché.
Le sigle jaune vif désignant les matières radioactives
y figure de manière visible. Des inscriptions, en allemand,
indiquent le contenu théorique : uranium 238. Le tout
est hermétiquement clos. Albert explique précipitamment :
"Il nous faut le vendre au plus vite. Peut-être
qu'il y a des radiations. Celui qui cache le casque sous son lit
a peur d'être brûlé."
De simples amateurs - parmi lesquels un pasteur - ont-ils
une chance de céder une telle cargaison ? Jusqu'à
présent, le commerce des "casques" du Congo,
vrais ou faux, a fait plus de victimes que de millionnaires en
dollars. En janvier 2001, un intermédiaire congolais
qui essayait d'écouler en France des lots d'uranium naturel
au prix de l'uranium enrichi a été assassiné
à Lyon.
"GENS DOUTEUX"
La marchandise, cette fois, a-t-elle plus de valeur ? Faute
de laboratoires sur place, il est impossible d'établir
avec certitude si les vendeurs sont en possession d'uranium enrichi,
de simples déchets radioactifs ou de minerai sans valeur.
La provenance des casques, par ailleurs, confine au mythe :
ils auraient été stockés, à toutes
fins utiles, par Mobutu Sese Seko, alors maréchal-président
du Zaïre, puis dérobés par les soldats rebelles
qui l'ont chassé du pouvoir en 1997.
Le premier client identifié fut, naturellement, les Etats-Unis.
"Nous préférons vendre au "monde libre"
plutôt qu'à des pays arabes, à l'Irak ou à
Al-Qaida", résume l'un des vendeurs. Mais les
négociations traînent depuis des mois : "Un
spécialiste est venu de Washington pour examiner le casque.
Mais ils ne proposent que 3 000 dollars par gramme,
c'est dérisoire, et les discussions n'avancent pas. Bientôt,
je ne pourrai plus répondre de rien. La matière
va finir par intéresser des gens douteux."
Des diplomates du Moyen-Orient ont également demandé
à "examiner un échantillon". Ils
auraient offert d'ores et déjà une somme convenable.
Le marché se fera-t-il ? Une équipe concurrente,
composée d'un ancien gouverneur de province kenyan et d'un
intermédiaire ougandais, s'est fait arrêter à
Nairobi, lundi 16 septembre. Ils essayaient, eux aussi, de
céder un petit casque de 200 grammes "d'uranium
de Mobutu".
Jean-Philippe Rémy
KIEV, 22 août 2002 - Les services de sécurité ukrainiens
(SBU) ont indiqué jeudi avoir interpellé un homme
qui tentait de vendre 100 g de césium-137 pour 85.000 dollars
dans la région de Donetsk (est du pays).
"Le SBU a ouvert contre cette personne une enquête
criminelle pour détention illégale de matières
radioactives", a ajouté la porte-parole du SBU Marina
Ostapenko.
Le césium était isolé dans un conteneur de
plomb de 85 kilos, à proximité duquel la radioactivité
atteignait 2000 microroentgens/heure, dépassant plus de
130 fois le taux naturel.
Le césium-137 est utilisé dans l'industrie houillère
et métallurgique ainsi qu'en médecine.
LISBONNE, 12/7/02 -
La police portugaise a interpellé un homme soupçonné
d'avoir joué un rôle majeur dans un trafic d'uranium
utilisable à des fins militaires, ont annoncé vendredi
les autorités.
Ce Portugais de 46 ans a été arrêté
jeudi à Porto, à la demande de Paris. Il est soupçonné
d'être en relation avec trois résidents étrangers
en France qui avaient été interpellés en
2001 pour possession d'uranium.
Selon la police, qui n'a pas révélé son identité,
cet homme pourrait être l'un des dirigeants d'un gang international
qui faisait sortir d'Europe de l'Est des matériaux nucléaires
en contrebande.
MOSCOU, 18 juin -
La police russe et le FSB (Service fédéral de sécurité)
ont saisi deux kg d'uranium, découverts dans la voiture
d'une société privée à Ijevsk (Russie
centrale, 1000 km est de Moscou), a rapporté mardi Itar-Tass
citant les forces de l'ordre.
Selon l'agence, il s'agit d'un fragment d'une barre de combustible
utilisé dans les centrales nucléaires.
L'uranium découvert diffusait une radioactivité
de 2.000 micro roentgen par heure, selon la même source.
Plusieurs hauts responsables des renseignements américains
ont exprimé leur inquiétude en février après
plusieurs vols de matériaux radio-actifs en Russie, pouvant
être utilisés dans la production d'armes nucléaires.
Les Etats-Unis et la Russie ont créé en mai un groupe
de travail conjoint afin de lutter contre un éventuel trafic
de matières radioactives qui pourraient être acquises
par des groupes terroristes pour produire des armes de destruction
massive.
10/6/02 - Une
équipe de 80 experts des Nations Unies a entrepris lundi
de ratisser une zone de 550 km2 dans l'ouest de la Géorgie
pour retrouver des cylindres contenant du strontium-90, a indiqué
l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Les
opérations vont se poursuivre pendant deux semaines dans
la zone qui est située près de l'Abkhazie, une région
séparatiste de Géorgie, a précisé
l'AIEA. En décembre, deux de ces cylindres qui émettent
40.000 curies de radioactivité, soit vingt fois plus que
les rayons utilisés dans les hôpitaux pour soigner
le cancer, avaient été retrouvés par deux
bûcherons dans une forêt de Tselenzhikhi. Ils avaient
été récupérés par l'AIEA en
février qui entre-temps en a trouvé quatre autres.
"Il est possible que deux autres cylindres se trouvent encore
dans la zone. Selon l'AIEA, les cylindres, de 10 cm sur 15 cm,
sont des batteries nucléaires de fabrication soviétique.
Ils auraient pu servir à l'alimentation d'une balise de
guidage utilisée pour l'approche d'aérodrome et
abandonnée par l'Armée rouge dans cette ex-république
soviétique. Une découverte semblable avait été
effectuée en 1998 en Géorgie. La proximité
de la région séparatiste d'Abkhazie, qui rejette
l'autorité du gouvernement de Tbilissi, soulève
des inquiétudes sur le risque que des groupes armés
mettent la main sur de telles sources de radiations mortelles.
A la suite des attentats du 11 septembre, l'AIEA
a lancé une série de propositions "destinées
à réduire le danger d'actes potentiels de terrorisme
nucléaire".
MOSCOU, 20 mars 2002 - Un citoyen russe a été arrêté avec 10 kilos de Thorium 232, une substance radioactive utilisable pour l'obtention d'uranium 233, selon le service de presse du département des douanes de l'Altaï (sud-est), cité mercredi par Interfax. Une enquête criminelle a été ouverte après la découverte, dont la date n'a pas été précisée, de cette substance dans le bagage d'un Russe voyageant dans un autobus reliant Oust-Kamenogorsk, au Kazakhstan, à la ville russe de Barnaoul, dans l'Altaï. Le thorium 232 intercepté se présentait sous forme de poudre, selon le service des douanes. Le thorium 232 émet un rayonnement alpha extrêmement toxique par inhalation. C'est un matériau "fertile", car il peut être transformé en uranium 233, utilisable ensuite selon son degré d'enrichissement comme combustible nucléaire civil ou pour fabriquer une bombe nucléaire. La ville d'Oust-Kamenogorsk abrite l'usine métallurgique d'Ulba, l'un des principaux producteurs mondiaux de combustible nucléaire. Elle a été mentionnée à plusieurs reprises par le passé dans des affaires de trafic de matériaux nucléaires, notamment dans un rapport de la Revue de non-prolifération de l'Institut Monterey, pour l'exportation illégale vers la russie de plus de 400 kilos de thorium dans les années 90.
WASHINGTON, 18 mars 2002 - Des centaines de petits générateurs
d'électricité utilisant des éléments
radioactifs, éparpillés sur le territoire de l'ancienne
URSS, pourraient servir à la fabrication d'armes pour des
attaques terroristes, a rapporté lundi le Washington Post.
Ces générateurs, utilisés à l'époque
de l'Union soviétique pour l'alimentation en énergie
de balises de navigation et d'équipements de communication
situés dans des endroits isolés, contiennent chacun
jusqu'à 40.000 curies de strontium et de césium
hautement radioactifs --deux métaux lourds qui pourraient
contaminer de vastes territoires s'ils étaient associés
à des armes conventionnelles, selon le Washington Post.
Le quotidien, citant des sources scientifiques,
indique qu'une simple fraction d'un seul curie de strontium peut
provoquer des cancers mortels. Dans l'ex-république
soviétique de Géorgie, sur la mer Noire, des recherches
sont en cours pour retrouver deux de ces "générateurs
radio-thermiques" qui avaient été abandonnés,
puis sans doute dérobés, après la fermeture
d'une base militaire soviétique. Certains
de ces appareils ont été pillés pour les
métaux qu'ils contenaient, d'autres ont été
engloutis par les sables, tandis qu'au moins l'un d'entre eux
reste introuvable, selon un document du gouvernement russe obtenu
par le Washington Post. Un rapport d'une
commission d'inspection russe réalisé en 1997 donne
un éclairage inquiétant sur ces appareils vieillissants
mais potentiellement mortels. "Ils
seraient des cibles faciles pour des attaques terroristes",
indique ce rapport. Ces générateurs
sont de petits appareils autonomes qui convertissent l'énergie
radioactive en électricité. Ils
sont particulièrement utiles dans des régions éloignées
ne disposant pas de sources d'approvisionnement en énergie
traditionnelles. Les Soviétiques
ont construit plus de 300 de ces générateurs, notamment
pour alimenter en électricité des systèmes
de navigation maritime dans l'Arctique, selon le Washington Post.
PARIS, 22 fév 02 - Trois appareils portatifs d'analyse de métaux
équipés chacun d'une source radioactive et le coffre-fort
qui les abritait ont été volés, dans la nuit
de jeudi à vendredi, dans les locaux de la société
Alizé à Grenoble, a annoncé vendredi l'Office
de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI).
Ces appareils et ces sources scellées de cadmium-109 ont
une activité radioactive très faible (de 370 mégabecquels)
et ne présentent pas, dans les conditions normales de transport
et d'utilisation, de risques particuliers. "En
revanche, souligne l'OPRI, il convient d'éviter toute manipulation,
en particulier toute tentative de démontage, qui doit être
réservée à des techniciens spécialisés.
Il est également recommandé de ne pas forcer le
coffre-fort qui les contient et qui est identifié par un
trèfle radioactif, notamment à l'aide d'un chalumeau,
pour éviter tout risque de dispersion des sources."
Chacun de ces trois appareils métalliques,
de couleur noire, porte un trèfle radioactif et pèse
1 kg environ. Toute personne qui les apercevra est priée
de les signaler aux autorités de police ou à l'OPRI
(01 30 15 52 00).
PARIS, 25 jan 02 - Un expert français de l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) s'est rendu cette semaine au chevet de trois Géorgiens, à Tbilissi, "gravement irradiés" début décembre, par deux sources de strontium-90, a-t-on appris vendredi auprès de cet organisme, à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine).
Les trois hommes ont reçu des doses de l'ordre de 2 à 3 grays (Gy) par irradiation globale et jusqu'à 20 Gy en irradiation localisée de la peau, a précisé à l'AFP le Dr Patrick Gourmelon, de retour de Géorgie. (A titre indicatif, une dose d'irradiation de 3 grays suffit à atteindre la moelle osseuse; la probabilité de mortalité est de 50 % en un à deux mois (sans traitement). Une des victimes a quitté l'hôpital au début de cette semaine, la santé des deux autres demeurant stable, a-t-on déclaré de source officielle. Plus de 700 personnes avaient été examinées par les médecins à la suite de cet incident. Les autorités ont affirmé que les conteneurs, qui se trouvent dans une forêt à 25 km de toute habitation, ne posent aucun danger au-delà d'un rayon de 500 mètres.)
L'un des malades, tous âgés d'une cinquantaine d'années et originaires du village de Lia, à 370 km à l'est de la capitale, a pu quitter l'hôpital de l'Institut d'hématologie et de transfusion de Tbilissi. Les deux autres, atteints de "brûlures étendues", restent hospitalisés. Le premier peut être traité sur place, mais le second devra subir une greffe de peau artificielle, qui ne pourra être pratiquée qu'en Europe de l'Ouest.
L'accident est dû à la découverte de deux sources radioactives (des cylindres de 14 cm de haut sur 12 de large) d'une batterie d'alimentation électrique prélevée sur une balise radio utilisée pour l'approche d'aérodrome, abandonnée par l'armée rouge dans cette ex-république soviétique.
Classé en France parmi les "produits à forte toxicité", le strontium-90 est "ostéotrope" : en cas de contamination, il se fixe sur les os et risque de causer des leucémies. "Mais les trois Géorgiens n'ont pas été contaminés. Ils ont été irradiés aux rayons X", insiste le Dr Gourmelon. "Dans les circonstances actuelles, le risque de contamination de l'environnement est nul".
Les conditions de l'accident restent vagues. Les villageois ont affirmé être allés chercher du bois et s'être chauffés, la nuit, sous un rocher, à l'aide de cette source qui dégage une forte chaleur.
Si tel était le cas, ils auraient succombé en quelques jours à cette irradiation, commente le Dr Gourmelon, pour lequel un autre scénario semble plus plausible : les hommes auraient transporté les sources, peut-être pour essayer de les vendre, avant de les abandonner sous le rocher où elles se trouvent toujours.
Leurs brûlures les ont poussés à se présenter à un hôpital local qui les a transférés vers Tbilissi. Dans le cadre de la convention sur l'assistance internationale en cas d'accident radiologique, la Géorgie a saisi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui a révélé cet accident le 5 janvier.
Une mission de cet organisme s'est rendue sur place, mais la neige l'a empêchée d'examiner les sources. C'est à la demande de l'AIEA que le Dr Gourmelon s'est rendu à Tbilissi.
L'expert de l'IPSN avait déjà effectué deux voyages en Géorgie après la découverte de sources radioactives abandonnées par les Soviétiques. Le cas le plus grave d'irradiation est à ce jour celui de onze gardes-frontières exposés en 1997 à des sources de césium-137. Quatre des victimes les plus atteintes ont été traitées en France.
Le blindage des sources est apprécié par les chasseurs qui en font du plomb de cartouche.
KARLSRUHE (Allemagne), 23 déc 01 - Du matériel radioactif et des armes ont été découverts et saisis par des policiers dans l'appartement d'un retraité de l'armée allemande, samedi soir à Karslruhe (ouest), a indiqué dimanche la police locale. Les policiers ont fait cette découverte lors d'une intervention alors qu'un début d'incendie s'était déclaré dans l'appartement de cet homme âgé de 72 ans. Quatre armes à feu, un instrument de mesure et une boîte métallique avec la mention "radium" ont été saisis par les policiers. Une radioactivité tout juste en dessous des seuils mortels à été mesurée dans l'appartement, a précisé la police. Une enquête pour "usage illégal" de matériel radioactif a été ouverte contre cet homme, qui avait travaillé jusqu'en 1981 pour la Bundeswehr et était spécialisé dans les armes nucléaires, bactériologiques et chimiques (NBC).
SARAJEVO, 30 novembre 2001 - La police bosniaque annonce l'arrestation de trois
Bosniaques et d'un Yougoslave soupçonnés de trafic
de matières radioactives et d'explosifs. Les
quatre suspects ont été arrêtés au
cours d'une opération menée en collaboration avec
les services de police de l'Onu et la SFOR (Force de stabilisation
de l'Otan) à Kiseljak, dans le centre du pays, a précisé
le ministère de l'Intérieur de la Fédération
croato-musulmane de Bosnie. Le ministère
de l'Intérieur a quant à lui expliqué que
les quatre personnes arrêtées étaient soupçonnées
de détenir du matériel nucléaire et des explosifs
pour en faire le commerce. Mais la SFOR
a fait savoir qu'aucune matière radioactive n'avait été
saisie. Selon les services de police de
l'Onu, les suspects ont été arrêtés
en flagrant délit, alors qu'ils concluaient une transaction
portant sur un engin explosif. Celui-ci n'était pas radioactif,
a-t-on ajouté de même source. L'agence
de presse italienne ANSA, qui précise que des carabiniers
membres de la SFOR ont pris part aux arrestations, affirme, elle,
que des substances radioactives ont bien été saisies.
Les suspects cherchaient à vendre ce matériel à
une organisation internationale, ajoute l'agence.
ISTANBUL, 7 nov 01 - La police d'Istanbul a saisi mardi plus d'un kilo d'uranium vraisemblablement provenant de Russie utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires, et a interpellé deux Turcs impliqués dans ce trafic illicite, a-t-on appris mercredi de source de sécurité. Deux personnes ont été interpellées à Gaziosmanpasa, dans la partie européenne de la métropole, alors qu'elles voulaient vendre 1.022 kg d'uranium pour 750.000 dollars à deux agents déguisés en acheteurs, a-t-on précisé de même source, sous couvert de l'anonymat. Cette saisie intervient au moment où le président américain George W. Bush a mis en garde contre un risque de terrorisme nucléaire à la suite des attentants du 11 septembre et appelé ses alliés contre le terrorisme à "agir". Les vendeurs ont affirmé avoir acheté il y plusieurs mois l'uranium à un Russe d'origine azerbaïdjanaise à Istanbul et ignoraient qu'il s'agissait de l'uranium, a-t-on précisé de même source. "Ils voulaient juste se faire de l'argent sans savoir très bien ce qu'ils vendaient", a-t-on ajouté. Istanbul est une voie de transit de matières radioactives depuis la chute de l'URSS en 1991. Fin août, la police d'Istanbul avait démantelé un important réseau de trafic de produits radioactifs, saisissant 64 tubes de verre contenant de l'osmium-187, un extrait des minerais de platine et utilisé dans les activités nucléaires. Six Turcs avaient été interpellés.
SOFIA, 31 oct 01 - Un conteneur de produits radioactifs vide a été saisi à Vladaia, en banlieue de Sofia, a annoncé mercredi le Comité bulgare de l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques. Une analyse a démontré que le conteneur, destiné au transport de Césium 137, avait été utilisé, a précisé le comité. Il n'y avait pas de danger pour la population, selon le comité qui a informé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne. Le conteneur, d'un poids de 150 kg, a été fabriqué dans l'ex-Union soviétique et porte l'inscription "Attention radioactivité" écrite en russe.
2 octobre 2001 - Au cours du procès de quatre membres du réseau Ben Laden soupçonnés d'avoir participé aux attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998, Djamal al Fadl a raconté à la barre comment il avait été chargé à Khartoum de se procurer de l'uranium. Il a assuré avoir vu un cylindre d'environ un mètre de long portant des inscriptions gravées. Provenance: Afrique du Sud. Il n'a pas dit si la transaction s'était réalisée.
Août - Six personnes ont été arrêtées par la police d'Istanbul qui a démantelé un important réseau de trafic de produits radioactifs. 64 tubes de verre contenant de l'osmium187, utilisé dans les activités nucléaires, ont été saisis.
16 juillet - Serge Salfati, tout juste sorti de prison pour escroquerie, et un Camerounais ont été interpellés par la DST près de la place de la Nation. Dans leur véhicule, des spécialistes du CEA ont trouvé 5 g d'uranium235 enrichi à 80%. Simple échantillon ou appât en vue de ventes plus importantes ? Après expertise, il semble que l'uranium saisi aurait pu servir à la fabrication d'une bombe sale. Il aurait été volé dans un laboratoire de recherche ou dans un centre de démantèlement de sous-marins nucléaires.
L'uranium est la seule richesse du sous-sol qui n'est mentionnée nulle part dans le volumineux rapport d'enquête des Nations unies sur "l'exploitation illégale des ressources naturelles" du Congo, lequel traite en détail du trafic de diamants, d'or, de cuivre, de cobalt et même de niobium. C'est d'autant plus surprenant qu'il suffit de s'attarder près des ambassades étrangères, à Kinshasa, pour être abordé en vue de l'achat d'une gemme, d'une poudre précieuse ou d'un "casque" d'uranium.
Dans la capitale congolaise, depuis une dizaine d'années abandonnée au désordre et à la misère, tout se vend. Or l'uranium et, plus encore, les déchets nucléaires des années 1960, hautement radioactifs parce que mal retraités à l'époque, sont très demandés. A des points de vente connus en ville, ou dans les discrets bureaux de compagnies minières, ces substances dangereuses sont des marchandises courantes.
Des "échantillons" proviennent du Centre de recherches et d'expérimentation nucléaire de Kinshasa (Crenka), où les Etats-Unis avaient installé, sous le régime Mobutu, dès la fin des années 1960, deux réacteurs expérimentaux. L'un d'eux est arrêté et, selon un ingénieur congolais, "fuit". L'autre est toujours opérationnel. Cependant, déjà du temps du maréchal-président, Washington s'était proposé de démonter à ses frais ces installations. Mais le président Mobutu aurait fait monter les enchères, selon l'un de ses anciens conseillers.
Les Etats-Unis seraient revenus à la
charge auprès de son successeur, Laurent-Désiré
Kabila, arrivé au pouvoir c avec le soutien américain
c en mai 1997. Or, refusant l'offre, le "tombeur de Mobutu"
aurait, lui aussi, tenté de monnayer son accord. Selon
une source dans son entourage, il aurait même fait évaluer
la valeur marchande des aiguilles radioactives du Crenka sur le
marché noir. En revanche, dès sa première
venue à Washington, quinze jours seulement après
l'assassinat de son père, le 16 janvier, son fils et successeur
Joseph Kabila aurait accepté le principe d'un "nettoyage"
du site dans les règles.
Le trafic d'uranium et, surtout, des déchets nucléaires
occidentaux "entreposés" dans l'ex-Zaïre
dans les années 1960 et 1970 constitue un danger infiniment
plus grave. Dès la première vague de pillages déclenchée
par les anciennes Forces armées zaïroises (FAZ), en
1991, la mine d'uranium de Ntenke Fungerema, dans la province
méridionale du Katanga, aurait fait l'objet de vols et
de détournements. On se souvient que c'est de ce gisement
congolais qu'a été extraite la matière fissile
ayant permis la construction des bombes américaines larguées
sur Hiroshima et Nagasaki. Fermée par la suite, la mine
de Ntenke Fungerema a été longtemps gardée
comme une "zone de sécurité absolue",
strictement interdite d'accès. Mais le délitement
du régime mobutiste, à partir de 1990, a eu raison
de toutes les précautions prises, selon des diplomates
occidentaux en poste à Kinshasa.
FOLLES RUMEURS
Il faut le croire, à en juger par les
listes de matières radioactives proposées à
la vente à Kinshasa, mais aussi de l'autre côté
du fleuve Congo, à Brazzaville. Il ne s'agit pas seulement
de minerai d'uranium à l'état naturel. Apparemment,
des déchets nucléaires stockés dans le passé
au Zaïre, souvent d'origine américaine, inondent également
un marché clandestin qui, au grand dam des services secrets
occidentaux, attire des acheteurs en provenance de tous les "Etats
voyous" intéressés par la prolifération
de matières enrichies ou propres à être retraitées.
Un expatrié français, d'origine corse, aurait été
repéré comme intermédiaire. Une source crédible
affirme même que feu le président Laurent-Désiré
Kabila aurait expédié, à bord de son avion
personnel, "des fûts de déchets radioactifs
à Djerba", en Tunisie, où des agents du
colonel Kadhafi seraient venus les récupérer. En
échange, le chef de l'Etat libyen aurait contribué
au financement de l'effort de guerre du régime de Kinshasa.
Le caractère illicite et clandestin de ce "trafic
de déchets" ne permet pas une évaluation
des risques de santé qu'encourent ceux qui s'y adonnent,
du "creuseur" au vendeur en passant par le
transporteur. Les rumeurs les plus folles circulent à Kinshasa
au sujet de "gens auparavant bien portants"
qui auraient "subitement perdu leurs cheveux"
ou seraient "frappés d'impuissance".
Aucune recherche sérieuse n'a été entreprise
et, dans les hôpitaux délabrés d'une mégapole
de 6millions d'habitants, les médecins haussent les épaules.
"Dans tout ce qu'on voit ici, du sida à la malnutrition,
on ne l'aurait même pas remarqué", explique
l'un d'eux.
S. Sm
Le Monde 5 mai 2001:
KINSHASA: C'était il y a un an, précisément le 18 mai 2000. Ce jour-là, à Kinshasa, deux Français rencontrent, dans son bureau, le PDG de la Société minière du Congo (Somico), Naluhwindja Mukuba Philémon. Puis, au terme d'un parcours complexe, préalablement étudié dans tous ses détails, les trois hommes se retrouvent dans le sous-sol d'un parking où a été amené un 4 x 4 Landcruiser chargé d'une cantine.
Les deux Français et le Congolais inspectent son contenu. Ils vérifient qu'elle abrite bien ce que l'on appelle un "casque" d'uranium, une sorte de fait-tout en plomb, à l'intérieur duquel peut être transporté l'élément radioactif. Sur le "casque" est vissé un panonceau argenté portant cette inscription : "XR 238 U, 30/10/1968, OL AMT Corps Cincinnati, Ohio-USA".
Les deux Français sont munis d'appareils photo. Après quelques prises de vue de l'objet de leur curiosité, auprès duquel ils placent un quotidien du jour pour dater l'image, ils repartent à l'hôtel. Quant au "casque" d'uranium, il quitte plus tard le Congo à bord d'un avion à destination de Paris. En France, il a été examiné par des experts qui auraient constaté qu'il ne contenait rien de très dangereux, ni de très précieux. Il s'agissait soit d'un déchet nucléaire à très faible radioactivité, soit d'une "imitation" destinée à soutirer une forte somme à un néophyte en la matière. dans la capitale congolaise, un "casque" se négocie autour de 700 000 francs.
"MISSION DÉLICATE"
L'expertise des spécialistes français n'est pas accessible au public. Car ceux-ci ont examiné l'objet rapporté en catimini du Congo-Kinshasa pour le compte de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), les services secrets français. C'est la DGSE qui a monté l'opération de récupération du "casque" d'uranium, dès lors que Xavier Houzel lui a confirmé qu'il pouvait s'en procurer un sans difficultés. Xavier Houzel est l'un des deux Français qui sont allés "au contact" pour établir la preuve de l'existence d'un trafic d'uranium à Kinshasa. L'autre est le journaliste-écrivain Pierre Péan, qui séjournait alors dans la capitale congolaise dans le cadre de son enquête sur l'attentat contre le DC-10 d'UTA, abattu en septembre 1989 au-dessus du désert du Ténéré. Fondé sur cette recherche, son dernier livre, Manipulations africaines, est paru au mois de février.
Qui est Xavier Houzel ? Comme d'autres journalistes d'investigation parisiens, Pierre Péan connaît de longue date ce négociant en pétrole, un intermédiaire bien informé, familier de l'Afrique et du monde arabe. "Je l'avais surtout fréquenté dans les années 1970, explique-t-il ; je ne l'avais pas revu depuis cinq ou six ans. Mais quand il m'a demandé, à Kinshasa, où je l'ai croisé dans le hall de l'hôtel, si je voulais bien l'accompagner dans une mission délicate, simplement pour être témoin "au cas où", j'ai accepté". C'est ainsi que le journaliste a assisté au transfert du "casque" d'uranium. Il a pris des photos mais sa pellicule, confiée à la DGSE, ne lui a jamais été restituée en France.
ÉPILOGUE SANGLANT
Egalement contacté à Paris, Xavier Houzel, contrarié à l'idée de "retrouver -son-nom dans les journaux", s'en est tenu à des explications minimales. Tout en précisant qu'il ne fait "pas partie des services", il se prévaut de contacts au plus haut niveau, et depuis fort longtemps, dans le monde du renseignement français. Préoccupé par les risques sanitaires et sécuritaires d'une prolifération sauvage de substances radioactives, il affirme avoir prévenu "nos autorités", quand l'occasion s'est présentée à lui de récupérer un "casque" auprès du PDG de la Somico. Pour le reste, il fait "confiance à notre gouvernement et à nos services qui sont au courant".
L'histoire a pourtant connu un épilogue sanglant en France. "Exfiltré" à Paris avec toute sa famille, sa femme et ses cinq enfants, Naluhwindja Philémon, le PDG congolais pourvoyeur du "casque" d'uranium, a été longuement "débriefé", pendant l'été 2000, par la DGSE. Chef traditionnel - "mwami" - originaire du Sud-Kivu, une province orientale du Congo, il avait beaucoup à apprendre aux services français, pas seulement sur le trafic d'isotopes radioactifs à Kinshasa, mais aussi sur les miliciens autochtones - les "maï-maï" - qui s'y battent contre les soldats rwandais qui ont envahi leur pays, et sur feu le président congolais Laurent-Désiré Kabila qui finançait cette "résistance populaire" en passant, entre autres, par le PDG de la Somico.
Ensuite, la trace de cet homme, qui avait troqué un "casque" contre un visa et des billets d'avion, se perd. Jusqu'au soir du 28 décembre, lorsque son corps à moitié calciné est extrait par des policiers d'un véhicule en flammes dans la banlieue lyonnaise. Tout comme le conducteur de la voiture, Aimé Atenbina, un capitaine de l'ancienne garde présidentielle du maréchal Mobutu, le mwami trafiquant d'uranium a été exécuté de deux balles dans la nuque.
Stephen Smith
MOSCOU, 26 avr 01 - Une cargaison de métaux non ferreux contenant des matières radioactives a été confisquée mercredi dans le port de Vladivostok (Extrême-Orient russe) à bord d'un navire russe en partance pour la Corée du Sud, ont indiqué jeudi les autorités portuaires, citées par Itar-Tass. La cargaison de ferraille, diffusant une radioactivité de 500 roentgen par heure (au contact ?), avait été transportée en camion de la ville de Oussouriisk, dans la région de Primorié, à Vladivostok, franchissant sans problèmes les contrôles routiers. Ce n'est que lors de l'embarquement de la cargaison sur le bateau que les inspecteurs se sont rendus compte qu'elle dégageait de la radioactivité. Les dockers et le conducteur du camion, qui auraient pu être irradiés, ont été examinés par un médecin qui n'a détecté chez eux aucune radiation. (S'ils ont été irradiés, ils ne sont par pour autant devenus radioactifs, à moins d'avoir avalé du métal, 500 roentgens représentent une irradiation mortel pour 50% des irradiés) Une enquête est en cours pour déterminer la provenance de cette ferraille radioactive.
MOSCOU, 23 avr 01 - Deux officiers de la Flotte navale russe ont été arrêtés dans la péninsule du Kamtchatka (Extrême-Orient russe) pour le vol de substances radioactives à bord d'un sous-marin nucléaire, a indiqué lundi le procureur militaire de la région, cité par l'agence Itar-Tass. Les officiers cherchaient à vendre le matériel radioactif lorsqu'ils ont été arrêtés, selon le procureur Iouri Sazonov qui a précisé qu'il s'agissait de la cinquième tentative du genre à être stoppée depuis l'an dernier dans cette région. Selon le procureur, les soldats et les marins russes qui font le trafic de biens militaires cherchent à améliorer leurs conditions de vie souvent très précaires.
MOSCOU, 10 mars 01 - Les services de police de la région de Moscou ont saisi récemment 200 grammes de matériau hautement radioactif, au moment de leur vente par un groupe de trafiquants, selon ces services cités samedi par la chaîne indépendante de télévision NTV. Le département régional de lutte contre le crime organisé a arrêté les deux groupes de malfaiteurs dans la localité de Balachikha (est de Moscou) alors qu'ils procédaient à l'échange d'un conteneur contenant 200 grammes de césium 137 contre 250.000 dollars. La date précise de l'arrestation n'a pas été communiquée. Selon la police, cette transaction devait servir à vérifier la qualité du matériau radioactif, avant un achat plus important. Une porte-parole de la police a déclaré à la chaîne que "selon une des hypothèses, les acheteurs comptaient revendre ce matériau dans un pays du Proche-Orient".
MOSCOU, 5 mars 01 - Un homme d'affaires chinois a été arrêté à Khabarovsk, dans l'extrême orient russe, alors qu'il tentait de passer en contrebande des plans de sousmarin russe à propulsion nucléaire, a rapporté lundi l'agence RIA-Novosti. Li Yun, directeur de la société privée Chzhun Kay, a prétendu dans un premier temps aux douaniers avoir lui-même dessiné les plans du submersible et l'esquisse d'une base navale russe dans la région du Kamchatka qu'il avait également avec lui. Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine des fuites.
MOSCOU, 31 jan 01 - Un homme a été arrêté mercredi dans le métro de Moscou alors qu'il était en possession de deux capsules radioactives, a rapporté l'agence Itar-Tass citant le service de sécurité nucléaire Radon. Les deux capsules portant mention "radioactif" ont été découvertes dans le sac de la personne arrêtée, lors d'un contrôle d'identité à la station Nagornaïa, dans le sud de Moscou, selon la même source. Après vérification, il a été établi que la radioactivité des capsules s'élève à environ 3.000 microroentgens par heure, soit près de cent fois plus que les normes admises. Aucune précision n'a été donnée sur l'origine des éléments radioactifs saisis.
2 janvier 2001 - Dans le port de Liepâja, en Lettonie, une boîte contenant 6 g de plutonium est découverte.
PIATRA NEAMT (Roumanie), 18 déc 2000 - Quatre personnes ont été arrêtées dimanche à Piatra Neamt (nord-est de la Roumanie) alors qu'elles tentaient de vendre des matériaux radioactifs en provenance de Russie, a-t-on indiqué lundi de source policière. Les quatre trafiquants, trois Roumains et un Moldave, étaient en possession d'un conteneur métallique rempli d'un "mélange de plusieurs éléments dont du plutonium 238, du strontium 90 et du césium 60", selon les premières analyses de la police. Les trafiquants ont été arrêtés en flagrant délit dans un hôtel de Piatra Neamt alors qu'ils réclamaient 1,5 million de dollars à des policiers qui jouaient les rôles d'acheteurs. Le commandant de la police de Piatra Neamt, Mihail Spiridon, a déclaré que cette substance, dont la quantité est estimée à environ une demi-douzaine de kilogrammes, est "particulièrement radioactive". Le conteneur a été envoyé à un laboratoire nucléaire de Pitesti (sud) pour des analyses approfondies.
TBILISSI, 14 nov 2000 - Un récipient contenant un produit hautement radioactif a été trouvé dans la capitale de la Georgie, Tbilissi, grace aà un coup de téléphone anonyme, ont déclaré mardi des responsables du ministère de l'Ecologie. Le récipient noir et cylindrique contenant de l'iridium 92 a été trouvé dans un dépotoir de l'ouest de la capitale avant d'être envoyé pour examen et neutralisation au département de physique nucléaire de l'Université de Tbilissi. "Quiconque passait dix heures près de cet objet aurait recu une dose mortelle de radiations", a indique le responsable de la commission de sécurite pour les rayonnements au ministère de l'Ecologie, Zourab Kerekhelidze. Le récipient porte un numéro d'identification prouvant qu'il a été fabrique dans une usine, selon la chaine indépendante de télévision russe NTV. La police géorgienne soupconne que l'auteur du coup de téléphone anonyme ayant alerte les autorités se serait débarasse du récipient après avoir essayé de le vendre, toujours selon NTV.
30 mars - Des
Ouzbeks ont retenu un véhicule à la frontière
du Kazakhstan. A l'intérieur, 10 conteneurs de plomb émettant
de très forts taux de radioactivité. La cargaison
était destinée à une compagnie pakistanaise.
D'après un quotidien anglais, elle devait être livrée
à Al Qaïda. Selon les services de renseignements américains,
le produit a été identifié comme étant
du strontium90.
1er mars - Le ministère russe de la Défense annonce que des rebelles tchétchènes ont menacé d'utiliser des agents radiologiques contre des troupes russes. Ils proviendraient de matières nucléaires entreposées à 30 km au sud est de Grozny.
19 avril - Saisie de 920 g d'uranium235 à 30%.
2 octobre - Les
autorités de Kara-Balta dans le Kirghizistan ont arrêté
deux personnes qui tentaient de vendre 1,5 g de plutonium.
29 mai - Saisie
à la frontière roumaine d'une ampoule contenant
quelques grammes d'uranium235 enrichi (80 %), sous forme de poudre.
Décembre 1998 - Le Russian Federal Security Service annonce avoir déjoué la tentative d'un groupe d'employés de l'une des installations nucléaires de Tcheliabinsk. Ils tentaient de détourner 18,5 kg de matériaux radioactifs qui auraient pu servir à la production d'armes nucléaires.
Août 1998 - La police turque saisit 6 g de plutonium et arrête 8 personnes, alors qu'elles tentent de vendre ce matériau pour un million de dollars.
4 juillet 1998 - Le
ministère de la Sécurité nationale d'Azerbaïdjan
annonce que quatre trafiquants ont été arrêtés
à Bakou en train de vendre un conteneur de césium
pour 1,4 million de dollars. Cette substance proviendrait d'anciennes
bases militaires. Le ministre recherchait 14 autres sources radioactives
volées dans différentes entreprises chimiques. Il
s'est dit convaincu que l'acheteur est un Etat. Probablement l'Iran,
qui a démenti.
Mars - La surveillance
puis l'infiltration d'un clan mafieux (Santapaola, de Catane,
Italic) a permis de découvrir un trafic de matériaux
radioactifs d'origine américaine pouvant avoir des applications
militaires. Les policiers italiens ont arrêté 14
personnes et saisi une barre d'uranium longue de 70 cm et pesant
10 kg, négociée pour environ 75 millions de francs.
Fabriquée en 1971 par la firme General Atomic de San Diego,
elle avait été vendue au Zaire pour alimenter une
centrale qui n'a jamais été réalisée,
avant d'être importée illégalement en Italie.
Huit autres barres identiques auraient été importées
au même moment pour une valeur d'environ 680 millions de
francs.
17 mars - Saisie
de césium radioactif (quantité non précisée).
1er février - Arrestation
d'un Suisse d'origine turque. Il tentait de vendre de l'uranium
d'utilisation civile (combustible de centrales). Cette saisie
ne serait qu'une partie d'un magot plus important caché
en Turquie, où 8 personnes ont été arrêtées
avec 1,128 kg d'uranium (qualité non précisée).
25 janvier - Un
individu s'est fait prendre alors qu'il tentait de vendre à
un policier du césium radioactif transporté par
avion du Zaire.
21 janvier - La
Commission parlementaire allemande, qui enquêtait sur un
trafic depuis 1994, fait état d'une tentative de commercialisation
de 11 kg de plutonium d'origine russe. De quoi fabriquer l'équivalent
de deux bombes atomiques, précise le rapport de la CIA.
28 décembre - Le
Russian Federal Security Service a arrêté 9 membres
d'un gang qui cherchait à vendre de l'uranium235 ayant
transité par Novossibirsk et provenant probablement du
Kazakhstan. La destination semblait être la Corée
du Sud.
2 décembre - Roger
d'Onofrio est arrêté. A l'issue d'une enquête
menée conjointement par la CIA et la police italienne antimafia,
il est soupçonné d'être à la tête
d'un vaste trafic international d'armes et de matières
nucléaires.
30 novembre - Un
ex-président de Greenpeace annonce que son association
a été contactée par un officier soviétique
qui voulait dénoncer le laxisme des structures soviétiques.
Ayant facilement accès aux armes nucléaires, il
proposait une tête nucléaire de 800 kg pouvant être
montée sur un missile Scud. Cette offre avait été
faite en septembre 1991.
29 novembre - La
Sécurité russe a récupéré,
au fond d'une mine désaffectée, quatre boîtes
(90 kg) contenant du césium radioactif dérobé
dans une usine de l'Oural. Il ressemblait aux matériaux
saisis lors de l'opération anti-tchétchène
du 23 novembre.
23 novembre - Le Russian Federal Security Service agissant dans le cadre d'une campagne anti-tchétchène a trouvé un conteneur de 32 kg contenant du césium137 dans un parc d'Izmailov. Le leader tchétchène Chamil Basaïev avait annoncé que des conteneurs contenant des matières radioactives et des explosifs avaient été dissimulés en Russie. Le ministère de l'Intérieur russe a expliqué que le césium137 proviendrait de l'hôpital Budyonovsk tombé entre les mains des rebelles.
23 novembre - Adolph
Jaekle, un businessman allemand, a été condamné
par une cour fédérale à cinq ans et demi
de prison pour trafic d'armes et de matières nucléaires.
En mai 1994, les policiers avaient trouvé chez lui un cylindre
de plomb contenant 6,5 g de plutonium239.
9 novembre - Les
autorités italiennes ont demandé la permission à
l'Espagne d'interroger l'archevêque de Barcelone. Il aurait
eu un rôle leader dans un trafic de matières nucléaires
qui portait notamment sur 7,5 kg d'osmium vendus à 63 000
dollars le gramme.
Novembre - Au cours d'une fouille à la frontière, des douaniers tchèques ont découvert 11 paquets de cigarettes remplis de strontium90 en provenance de Pologne.
Novembre - Saisies à Téhéran et dans deux autres villes iraniennes de 9 paquets d'uranium (pas de détails sur la qualité de la matière saisie ni sur les quantités).
19 octobre - Dans un article sur le trafic d'armes et de substances nucléaires daté du 19 octobre, le magazine allemand Stern affirme que des trafiquants russes auraient stocké à Berlin de 8 à 10 kg de plutonium de qualité militaire.
1er septembre - La
police bulgare a démantelé un important trafic de
substances nucléaires d'origines russe et ukrainienne.
Sans donner plus de détails.
15 juin - Les
autorités roumaines ont saisi 24 kg d'uranium en poudre
et en tablettes. Une affaire qui suit une autre prise en 1994
de 10,35 kg d'uranium. Entre 1989 et 1993, les Roumains affirment
avoir saisi 230 kg de matériel nucléaire et avoir
arrêté 50 personnes.
5 avril - Quatre
conteneurs de cuivre de 2 kg chacun contenant de l'américium241
et du césium137 ont été volés à
Wroclaw en Pologne.
4 avril - Dans l'appartement d'un ancien lieutenant-colonel russe, 6 kg d'uranium235, d'uranium238 et de radium ont été retrouvés.
8 mars - La police
italienne a arrêté Nicolas Todesco pour meurtre dans
une affaire de trafic de plutonium sorti de Bulgarie. Il a tué
un client potentiel qui n'avait pas l'argent de la transaction.
14 décembre - Les autorités tchèques ont effectué la plus importante saisie jusque-là, en confisquant à Prague 2,722 kg d'uranium 235 enrichi à 87,5%. Elles ont intercepté trois hommes, dont un scientifique nucléaire tchèque.
Le Figaro, 28
septembre 1994:
Russie : les haillons du nucléaire (en Pdf)
Dans les cités secrètes où l'URSS a mis au
point l'arme atomique, les chercheurs ont perdu leur statut de
privilégiés. Ils sont des proies faciles pour les
contrebandiers du plutonium.
28 septembre - Selon
une agence de presse russe, le ferry Estonia (qui a fait naufrage
en faisant 912 morts) aurait transporté 150 kg d'osmium
de contrebande.
10 août à Munich - A bord d'un avion de la Lufthansa en provenance de Moscou, trois messagers ont été arrêtés à Munich avec 350 g de plutonium239 pur à 87%. On a aussi confisqué 200 g de lithium. Ces deux matières servent à la construction d'armes thermonucléaires, et les quantités sont importantes. Dans le cas du plutonium, cela représente presque 10% du matériau fissile nécessaire, en principe, pour une arme efficace.
10 mai en Allemagne - Ce
plutonium a été retrouvé dans le garage d'un
homme d'affaires, Adolf Jaekle, dans le village de Tengen, au
sud de l'Allemagne.
Mars - D'après
les rapports présentés à Interpol en 1994,
les autorités russes auraient arrêté, en mars
1994, deux personnes, à Saint Pétersbourg, en possession
de 2,3 kg d'uranium235 enrichi à 98% provenant de l'Oural.
Le 2 mars 1992 - la Nezavissimaïa
Gazeta rapportait qu'au cours des hostilités dans la
région du Dniestr, des combattants avaient fait une prise
de guerre intéressante: la voiture d'un laboratoire chimique
ambulant avec, à son bord, quatre containers de capsules
de césium radioactif, à raison de deux par récipient.
Les représentants de la défense civile prévinrent
tous les pilleurs potentiels qu'il ne fallait en aucun cas extraire
les capsules de césium de leur gangue: il y avait là
suffisamment d'isotopes radioactifs pour contaminer une bonne
partie de la Moldavie. La voiture fut rendue trois heures plus
tard. L'un des containers avait été ouvert et l'une
des capsules volée.
Certains appareils utilisés pour mesurer les caractéristiques
de l'huile de schiste fonctionnent grâce à de petites
ampoules de césium radioactif, de la taille d'un filtre
de cigarette. Une usine de Sarepta, près de Volgograd,
disposait de huit de ces engins. Un voleur s'y introduisit nuitamment
pour dérober les cartouches de césium dont chacune
représente une radiosource de mille röntgens par heure
et peut provoquer des brûlures importantes. Il parvint à
ouvrit sept appareils sur huit (les vis rouillées de l'un
d'entre eux le découragèrent) et à s'enfuir
avec son butin. Ses motivations demeurent inconnues. Le lendemain,
les ouvriers constatèrent que leurs appareils ne fonctionnaient
pas, mais ce ne fut qu'avec l'arrivée d'un réparateur,
trois jours plus tard, que l'on découvrit le vol. Dans
le contexte de notre pays, il s'agit là d'une histoire
des plus banales.
Evgueni Solomenko, correspondant des Izvestia,
cite, lui, quelques exemples de négligence tout à
fait fantastiques.
- Aux studios Lenfilm, on vola des alarmes d'incendie qui
fonctionnaient aux isotopes radioactifs. Le forfait ne fut découvert
que trois ans plus tard. Officiellement, les alarmes se trouvaient
à leur place pendant toute cette période.
- Un ouvrier d'une usine de Saint-Pétersbourg déroba
un récipient d'un composé luminescent hautement
radioactif pour en badigeonner ses chaussons et les interrupteurs
de son domicile, de manière à les repérer
facilement quand il se levait la nuit.
- A Bratsk, dans une entreprise de construction de logements,
une source radioactive enfermée dans une boîte plombée
était conservée dans un coffre avec des métaux
précieux. Des cambrioleurs forcèrent le coffre,
dérobèrent l'or et l'argent et décidèrent
que cette masse métallique devait également avoir
de la valeur: ils la partagèrent honnêtement en découpant
d'abord à la scie la protection de plomb.
- L'histoire la plus tristement drôle eut
lieu à Samara. On y vola du césium radioactif uniquement
à cause de son enveloppe de plomb: l'amicale des joyeux
pêcheurs du coin avait simplement besoin de plombs pour
les lignes. Quant à la capsule d'isotope dont on n'avait
pas besoin, elle fut jetée dans la rivière où
l'on testa les nouveaux plombs, si mal acquis.
Mais tous ces cas ne sont qu'anecdotiques. Comme souvent en Russie,
la bêtise n'est pas loin de l'horreur. Après la catastrophe
de Tchernobyl, de nombreux collectifs de travailleurs obligèrent
leurs administrations à démonter toutes les installations
métalliques contaminées par les radiations. Naturellement,
personne ne savait ce qu'il convenait d'en faire: les enterrer
coûtait trop cher et les conserver était impossible.
On trouva donc une solution: la ferraille radioactive fut tout
simplement livrée aux usines de refonte. Et, quelque temps
plus tard, on découvrit que des murs en béton armé
ou des panneaux de signalisation, à Moscou, Voronej ou
Magadan, émettaient des rayons gamma meurtriers.
Extrait du livre d'Alexandre et
Boris Poutko
"Silence Atomique - Les arsenaux nucléaires sur les
ruines de l'URSS", Editions du Rocher, 1994.
14/8/90 - Les
autorités sanitaires soviétiques ont découvert
une source de Césium radioactif dans un hangar de la ville
de Toula. Elle dégageait 50 roentgen/h et avait été
rangée là par un ouvrier qui l'avait trouvée.
On ne connait pas sa provenance... "II est possible qu'à
cause de l'insouciance de responsables, des petits Tchernobyl
apparaissent non seulement dans des remises mais aussi dans les
appartements de Toula", a écrit la "Pravda"
du 14/8/90, qui a rapporté I' "incident".
1966 vintage photo of medical RADIUM lost
by Railway Express.