PARIS 10/12/02 - Le prix Reporters sans frontières-Fondation de France a été attribué mardi au journaliste russe Grigory Pasko, condamné à quatre ans de prison pour avoir dénoncé la pollution nucléaire provoquée par la flotte russe en mer du Japon.
La récompense, dotée de 7.600 euros, a été remise mardi matin, jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, à l'épouse du journaliste, Galina Morozova, lors d'une cérémonie organisée à Paris.
"Du fond d'une colonie pénitentiaire de l'extrême-orient russe, Grigori Pasko le sait: son incarcération est une mise en garde pour tous les journalistes", a souligné RSF dans un communiqué. "L'armée fait payer un lourd tribut à ceux qui osent la mettre en cause."
Déjà incarcéré pendant 20 mois en 1997 et 1999, avant même d'être jugé, Grigori Pasko est à nouveau derrière les barreaux depuis décembre 2001 pour les mêmes faits. Il lui est reproché d'avoir enquêté et écrit des centaines d'articles sur la pollution engendrée par des sous-marins nucléaires à l'abandon et d'avoir rendu publiques des images de déversement de déchets radioactifs en mer du Japon.
Le FSB (ex-KGB) l'a fait condamner en 2001 par le tribunal militaire de Vladivostok pour ces faits qualifiés d'"espionnage" et de "haute trahison". La Cour suprême russe a confirmé en juin dernier sa peine de quatre ans de prison ferme.