8/5/2009 - La centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (centre du Japon), arrêtée depuis juillet 2007 à la suite d'un violent séisme, devrait redémarrer partiellement pour des tests samedi, a annoncé vendredi son exploitant, Tokyo Electric Power (Tepco). Le réacteur numéro 7 (sur un total de sept) de cette immense centrale, qui dessert en temps normal la région de Tokyo, doit être remis en route samedi pour une expérimentation qui devrait durer près de deux mois avant une réelle exploitation. Tepco a reçu le feu vert de la commission de sécurité nucléaire du ministère de l'Industrie ainsi que les indispensables autorisations des différentes autorités locales. La centrale de Kashiwazaki-Kariwa avait été ébranlée le 16 juillet 2007 par un tremblement de terre de magnitude 6,8 sur l'échelle ouverte de Richter. Elle est à l'arrêt depuis. Les experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avaient jugé il y a un an que les installations nucléaires n'avaient pas subi les lourds dégâts redoutés. Tepco a néanmoins pris des mesures nouvelles pour améliorer les dispositifs parasismiques et procédures d'alerte. Les six autres réacteurs resteront hors service en attendant la fin des travaux et des inspections préalables nécessaires avant leur remise en activité progressive, "afin de garantir la sécurité maximale", a indiqué Tepco dans un communiqué. L'arrêt de cette centrale a fortement pénalisé Tepco qui a dû relancer d'autres sites thermiques et acheter de l'électricité aux autres compagnies régionales japonaises.
30/4/2009 - La première compagnie d'électricité du Japon, Tokyo Electric Power (Tepco), a subi une perte nette de 84,5 milliards de yens (650 millions d'euros) au cours de l'année 2008/2009, à cause de l'arrêt prolongé d'une centrale nucléaire, de la crise économique et d'un hiver doux. Le groupe n'avait prévu qu'une perte de 45 milliards de yens (346,15 millions d'euros) pour l'année budgétaire du 1er avril 2008 au 31 mars 2009. Le chiffre d'affaires de Tepco a augmenté dans le même temps de 7,4% sur un an, à 5.887,5 milliards de yens (45,29 milliards d'euros).
Toujours en cause, la fermeture de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (centre) après un violent séisme en juillet 2007, qui oblige l'entreprise à acheter de l'électricité à ses concurrents pour assurer la continuité de l'approvisionnement de la mégalopole de Tokyo. Le groupe a en outre évoqué des dépenses extraordinaires de 68,8 milliards de yens (529,23 millions d'euros) pour remettre en état et vérifier la sécurité de la centrale.
Tepco s'est attirée récemment les critiques du ministre japonais de l'Industrie, après une série inquiétante de départs de feu constatés sur le site. Un des sept réacteurs stoppés doit prochainement être remis en marche à titre expérimental. Autre raison avancée par Tepco pour expliquer ses pertes, "la baisse de la demande dans de nombreux secteurs industriels" à cause de la crise économique internationale qui a particulièrement frappé les activités exportatrices du Japon.
La récession a poussé de nombreuses entreprises nippones à stopper temporairement leur production ces derniers mois pour se caler sur une demande mondiale en baisse. "Un hiver plus doux que l'an passé" a également entraîné une réduction des ventes d'électricité au Japon, selon le groupe. Pour l'année 2009/2010, Tepco prévoit un chiffre d'affaires de quelque 5.130 milliards de yens, en chute de près de 13%.
Comme l'an passé, le groupe n'a pas
été en mesure d'avancer une prévision de
perte ou de bénéfice net, en raison des incertitudes
pesant sur la centrale de Kashiwazaki-Kariwa. "Nous ne pouvons
pas présenter un plan de redémarrage des unités
et il est difficile d'estimer le coût total" de cette
reprise, a reconnu Tepco.
Xinhua, 5/3/2009:
Un ouvrier a été blessé
par l'incendie survenu jeudi dans la centrale nucléaire
de Kashiwazaki-Kariwa, située dans la préfecture
de Niigata. L'incident n'aurait pas provoqué de fuite radioactive,
a annoncé l'exploitant de la centrale nucléaire,
Tokyo Electric Power Co. La fumée a été détectée
vers 09h30 heure locale dans le réacteur numéro
un de la centrale nucléaire, le plus grand réacteur
au monde pour sa production électrique, et le feu a été
éteint un peu plus d'une heure après, a ajouté
la même source. Cette centrale nucléaire a été
fermée le 16 juillet 2007, après qu'un tremblement
de terre d'une magnitude de 6,8 ait secoué la région
et qu'une fuite ait entraîné l'épandage de
produits radioactifs en mer.
1/12/2007 - La
plus puissante centrale nucléaire du monde, située
à Kashiwazaki-Kariwa (centre du Japon), arrêtée
en juillet à cause d'un violent séisme, ne pourra
pas redémarrer avant au moins deux ans, et encore que partiellement,
a estimé samedi un expert nucléaire japonais. Ses
sept réacteurs à eau bouillante (BWR), d'une puissance
totale de 8.212 mégawatts, qui permettaient d'approvisionner
en électricité la mégalopole de Tokyo, située
à 250 km plus au sud, sont complètement arrêtés
depuis le 16 juillet en attendant que des milliers de vérifications
soient effectuées. "Le redémarrage de la centrale
ne pourra pas avoir lieu avant deux ans minimum, et nous commencerons
d'abord par deux ou trois réacteurs seulement", a
déclaré Akira Sakakibara, directeur-adjoint de l'Agence
de sécurité nucléaire et industrielle (NISA),
au cours d'un colloque organisé dans les locaux de l'ambassade
de France. "Hier encore, on a constaté qu'une des
barres de contrôle ne ressortait pas, une fois insérée
dans le réacteur. Il va donc falloir poursuivre l'examen
approfondi de la centrale", a-t-il dit. Les barres de contrôle
servent à stopper ou à lancer la fission nucléaire.
Selon M. Sakakibara, le redémarrage de la centrale pourrait
débuter par les tranches 5, 6 et 7, qui sont les plus récentes.
Les deux dernières sont notamment des réacteurs
de type ABWR, c'est-à-dire des BWR "avancés".
Il a rappelé qu'une délégation de l'AIEA
(Agence internationale de l'énergie atomique) avait rendu
un rapport d'enquête au cours de l'été, soulignant
que tous les réacteurs avaient été stoppés
"de manière satisfaisante" et que "la sécurité
avait été assurée". Toutefois, le rapport
demande qu'une "réévaluation" de la centrale
soit effectuée, notamment en matière de résistance
aux séismes, a-t-il précisé. Le séisme
de magnitude 6,8 s'est en effet avéré 2,5 fois plus
puissant que le maximum prévu par les plans de la centrale.
Et des géologues affirment que le complexe atomique se
trouve juste au-dessus de failles actives qui n'avaient pas été
détectées à l'époque de la construction.
Une équipe de chercheurs sur la tectonique et les séismes
doit présenter ce mois-ci un rapport au gouvernement japonais
remettant totalement en question les cartes officielles de sismologie
du Japon, qui n'ont pas pris en compte les "failles cachées"
ou les "failles immatures". Le Japon est au confluent
de quatre plaques tectoniques et subit 20% des séismes
les plus violents enregistrés dans le monde. Selon Shinji
Toda, responsable de l'équipe de chercheurs, aucune région
de l'archipel n'est à l'abri d'un grand séisme et
les cartes des risques sismiques vont devoir être révisées.
Les réacteurs de Kashiwazaki-Kariwa sont heureusement arrimés
à même la roche, à 40 mètres sous la
surface du sol, ce qui leur a permis de bouger le moins possible
au moment de la secousse. M. Sakakibara a annoncé que toutes
les centrales nucléaires du Japon, qui regroupent au total
55 réacteurs, sont en train de procéder à
une "réévaluation de leur résistance
aux séismes".
22/11/2007 - Des
centaines de failles "cachées" risquent de provoquer
de violents séismes dans des régions du Japon considérées
jusqu'ici comme sans danger sur les cartes officielles, a découvert
un chercheur en géologie qui doit présenter son
rapport le mois prochain au gouvernement. Shinji Toda, responsable
d'une équipe faisant des recherches sur la tectonique et
les séismes, est parvenu à cette conclusion en étudiant
les 30 derniers séismes de magnitude 6,5 ou plus survenus
au Japon depuis 1923, et dont l'épicentre était
situé à une profondeur maximum de 30 km, ce qui
en général entraîne des destructions massives.
"Sur ces 30 tremblements de terre, seuls cinq ont laissé
des traces visibles à la surface de la terre", a-t-il
expliqué dans une interview à l'Institut national
de sciences et de technologies industrielles avancées de
Tsukuba (banlieue de Tokyo). Cette étude remet totalement
en question les cartes officielles de sismologie du Japon qui
reposaient jusqu'ici sur les traces des précédents
séismes causés par les grandes failles. Le Japon
est au confluent de quatre plaques tectoniques et subit 20% des
séismes les plus violents enregistrés dans le monde.
"Il y a des 'failles cachées' ou des 'failles immatures'
dans beaucoup de régions qui ne sont cependant pas classées
comme zones à risque par les cartes officielles. Il y a
aussi beaucoup de petites failles qui n'ont pas encore été
détectées", a souligné M. Toda. Selon
lui, aucune région n'est désormais à l'abri.
"On se sait ni quand, ni où un grand séisme
peut se produire". Il a cité en exemple le séisme
de magnitude 6,8 survenu en juillet dernier à Niigata (centre),
une région qui abrite la plus grande centrale nucléaire
du monde, et considérée comme une zone à
faible risque sur les cartes. La secousse a fait 11 morts et plus
de 1.000 blessés. "Les géologues savaient que
c'était une région de failles actives", a affirmé
M. Toda. Mais les études faites par le constructeur lui-même,
à savoir la compagnie Tepco (Tokyo Electric Power Co.)
dans les années 70 et 80, ont sous-estimé la longueur
des failles sous-marines (7 ou 8 km au lieu de 20 km) et ignoré
quatre autres failles proches de la centrale nucléaire.
Beaucoup d'experts ont reproché au gouvernement d'avoir
fait preuve de négligence en autorisant la construction
de nouveaux réacteurs sans vérifier les données
fournies par Tepco. Le séisme s'est en effet avéré
deux fois et demie plus puissant que le maximum prévu par
les plans de la centrale. Un transformateur a pris feu et de l'eau
légèrement radioactive s'est déversée
en mer. Le complexe a depuis été arrêté
en attendant que des milliers de vérifications soient effectuées
et que la résistance des bâtiments soit renforcée.
M. Toda espère que les cartes sismiques vont être
modifiées et que les gouvernements locaux vont mettre en
place des plans d'urgence en prévision de catastrophes.
26/8/2007 - Le
violent séisme qui a endommagé le 16 juillet le
complexe nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, dans le centre
du Japon, était 2,7 fois plus fort que la limite maximale
prévue par les constructeurs de la centrale, affirme dimanche
le quotidien Mainichi Shimbun.
Selon le journal, la compagnie exploitante Tokyo Electric Power
(Tepco) a mesuré une accélération de 993
Gals de la roche située sous la centrale au moment du séisme,
alors que Kashiwazaki-Kariwa était prévue pour supporter
une accélération maximale de 370 Gals. Toujours
d'après le Mainichi Shimbun, 8 des 17 centrales nucléaires
du Japon ont été édifiées selon la
même estimation d'accélération maximale du
sol, et les normes de construction devront sans doute être
durcies.
Le Gal, tiré du nom du physicien et astronome Galilée,
est l'unité de mesure de l'accélération.
Un Gal correspond à une accélération de 0,01
mètre par "seconde carrée" (c'est à
dire que la vitesse d'un objet en chute libre s'accroît
d'un centimètre par seconde chaque seconde). Le séisme,
de magnitude 6,8 sur l'échelle ouverte de Richter, avait
fait onze morts et plus de mille blessés.
La centrale nucléaire, la plus grande du monde, avait subi
un sérieux incendie et de légères fuites
radioactives. Elle a été fermée pour une
durée indéfinie. A la suite d'une inspection, les
inspecteur de l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA) ont cependant estimé que "la centrale a été
arrêtée en toute sécurité et les dommages
paraissent moins importants que prévu".
15/8/2007 - Tokyo s'est réjoui mercredi des conclusions des experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui ont estimé que la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (centre du Japon) avait subi des dommages limités dans un séisme à la mi-juillet. Le rapport préliminaire de l'AIEA sur la plus grande centrale nucléaire du monde "confirme la position du Japon selon laquelle les fuites radioactives n'auraient pas d'impact sur l'environnement", s'est félicité le ministre de l'Industrie Akira Amari, cité par un porte-parole.
Selon des inspecteurs de l'AIEA, qui ont récemment visité le site nucléaire japonais, "les dommages paraissent moins importants que prévu". "Les dommages provoqués par le séisme semblent être limités à des parties de la centrale, sans impact sur la sécurité du réacteur ou des systèmes liés au réacteur", a précisé l'agence dans un communiqué publié mardi à son siège à Vienne. L'AIEA a par ailleurs confirmé des analyses des autorités japonaises et de l'exploitant de la centrale, Tepco, selon lesquelles seule une "très petite quantité de rejets radioactifs" avait eu lieu au cours de l'accident. Selon l'AIEA, la centrale a bénéficié d'une "marge de sécurité" dans sa conception et dans sa construction, bien qu'elle n'ait pas été prévue pour résister à une secousse telle que celle qui l'avait ébranlée le 16 juillet.
L'épicentre du tremblement de terre
de magnitude 6,8 sur l'échelle ouverte de Richter était
situé à neuf kilomètres seulement du complexe,
qui compte sept réacteurs et a été arrêté
pour une durée indéterminée. L'AIEA a toutefois
exclu un redémarrage à court terme de la centrale.
Les experts de l'AIEA avaient été invités
par le gouvernement de Tokyo afin de répondre à
des rumeurs alarmistes sur les fuites radioactives, en particulier
à l'étranger.
10/8/2007 - La
centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (centre du Japon),
la plus grande du monde, ne redémarrera pas avant plusieurs
mois, en raison des leçons à tirer du violent séisme
qui l'a endommagée à la mi-juillet, selon l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA).
La relance des activités du site, stoppées par mesure
de sécurité, "ne pourra pas se faire très
rapidement", a confirmé vendredi à Tokyo le
chef d'une délégation de l'AIEA, Philippe Jamet,
au terme de quatre jours d'inspection sur place. M. Jamet a évoqué
un délai de "plusieurs mois, sinon d'une année".
"Quand on décide de mettre en service ce genre de
centrale, il faut étudier très précisément
ce qui doit être vérifié, démontré,
où sont les priorités, quels sont désormais
les niveaux maximum de séismes à prendre en compte.
Il faut élaborer une méthodologie", a plaidé
l'expert français de l'AIEA.
"Je pense que c'est une des tâches que nous devrons
conduire dans les prochains mois ou d'ici une année, je
ne sais pas exactement, avant que l'usine ne redémarre",
a-t-il précisé.
La centrale de Kashiwazaki-Kariwa a été ébranlée
le 16 juillet dernier par un tremblement de terre de magnitude
6,8 sur l'échelle ouverte de Richter, dont l'épicentre
était situé à neuf kilomètres seulement.
La secousse tellurique avait déclenché un incendie
dans un transformateur et de légères fuites d'eau
radioactive, sans danger pour la santé selon la compagnie
exploitante Tokyo Electric Power (Tepco) et les autorités
nippones.
Depuis, les sept réacteurs de Kashiwazaki sont à
l'arrêt pour une période indéterminée.
De l'aveu de Tepco, première compagnie privée d'électricité
du monde, la centrale n'était pas conçue pour résister
à une telle secousse.
Critiquée pour avoir tardé à faire état
des anomalies consécutives au séisme, Tepco a dû
solliciter d'autres compagnies électriques pour compenser
la paralysie de ce complexe qui alimentait en courant la mégalopole
de Tokyo.
Dépourvu de ressources naturelles, le Japon, deuxième
économie mondiale, ne peut guère se passer de l'énergie
nucléaire qui couvre un quart de sa consommation électrique.
Les inspecteurs de l'AIEA avaient été invités
par le gouvernement de Tokyo afin de répondre à
des rumeurs alarmistes sur les fuites radioactives, en particulier
à l'étranger.
"Je ne suis pas trop inquiet", a déclaré
M. Jamet. "Nous étions en confiance, nous nous sommes
sentis libres d'aller où nous voulions, d'enquêter
sur tout", a-t-il ajouté, précisant que les
inspecteurs avaient mangé sur place des sushis (spécialité
de riz et poisson cru) sans crainte.
"Cette mission est extrêmement importante. Il est essentiel
que tous les pays puissent tirer des enseignements de ce séisme,
de la façon dont il a été géré,
à partir de l'état de la centrale", a expliqué
M. Jamet.
Le responsable de l'AIEA a trouvé "particulièrement
positif" que le Japon veuille partager les leçons
de cette expérience avec la communauté internationale.
"Je ne peux pas dire que nous soyons d'accord sur tout mais
nous avons eu des discussions techniques très approfondies",
s'est félicité M. Jamet.
Il présentera ses premières conclusions "totalement
indépendantes" lundi au directeur général
de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, "qui va les passer en revue,
et ensuite le rapport sera publié".
Le chef de la mission de l'AIEA n'a pas donné de date de
publication.
KASHIWAZAKI (Japon, 6/8/2007) - Une équipe d'experts de l'Agence internationale
de l'énergie atomique (AIEA) a commencé lundi à
inspecter la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (centre
du Japon), endommagée par un violent tremblement de terre
le 16 juillet, a constaté l'AFP.
Les six inspecteurs doivent passer quatre jours dans la centrale,
la plus grande du monde, qui a été fermée
pour une période indéterminée par les autorités
à la suite d'un incendie et de légères fuites
radioactives provoquées par le séisme.
"Aujourd'hui est notre premier jour dans la centrale. Il
s'agit d'abord d'avoir une vue d'ensemble des installations et
de ce qui s'est produit", a déclaré aux journalistes
Philippe Jamet, le chef de la délégation, avant
d'entrer dans la centrale équipé d'une tenue de
protection.
"Notre but aujourd'hui est de tirer les leçons du
séisme qui s'est produit ici et de les partager avec la
communauté internationale", a ajouté M. Jamet,
directeur du Département de sûreté des installations
nucléaires de l'AIEA.
Après avoir hésité, le gouvernement japonais
a finalement invité l'AIEA à inspecter la centrale
dans l'espoir de dissiper les rumeurs alarmistes à l'étranger
et apaiser les craintes de l'opinion japonaise après le
tremblement de terre.
La secousse, de magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter,
avait fait 11 morts, plus de 1.000 blessés et détruit
des milliers d'habitations dans le département de Niigata.
La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) a reconnu que sa centrale
n'était pas conçue pour résister à
un séisme d'une telle force.
Un incendie avait éclaté dans un transformateur
électrique et de l'eau légèrement radioactive
s'est déversée dans la mer du Japon, sans danger
pour la santé, selon Tepco et les autorités japonaises.
"Nous sommes très satisfaits que l'Agence (de sécurité
nucléaire) du gouvernement japonais nous ait invités
si vite. C'est une bonne réaction", s'est félicité
M. Jamet.
La délégation de l'AIEA, composée de six
spécialistes (en particulier de sécurité
sismique), restera sur place, à 250 km au nord-ouest de
Tokyo, jusqu'à jeudi.
Vendredi, les inspecteurs de l'AIEA procéderont à
un échange d'informations vendredi avec des responsables
de l'Agence japonaise de sécurité nucléaire
et industrielle à Tokyo.
VIENNE (24 juillet 2007) - L'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA) a indiqué mardi qu'elle enverra "dans les prochaines
semaines" une équipe d'experts pour inspecter la centrale
nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, endommagée par
le récent séisme dans le centre du Japon.
"Le directeur général de l'AIEA Mohammed ElBaradei
salue l'invitation du gouvernement japonais d'envoyer des spécialistes
pour examiner ensemble les conditions actuelles à la centrale
nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa". Il importe, selon
lui, de "tirer des leçons pouvant avoir des implications
pour le système international de sûreté nucléaire",
conclut le communiqué. N'ayant pas été conçue
pour résister à un séisme aussi fort, la
centrale a été fermée pour une période
indéfinie par les autorités concernées.
Le Monde, 23/7/07:
Le tremblement de terre qui a frappé
le Japon le 16 juillet pourrait coûter cher à Tokyo
Electric Power (Tepco), la compagnie d'électricité
qui exploite la centrale nucléaire de Kashiwasaki-Kariwa,
fermée depuis la catastrophe. Si Tepco se refuse à
avancer le moindre chiffre avant la fin du mois de juillet, le
quotidien japonais Nikkei évoquait, dimanche 22
juillet, un coût total d'au moins 200 milliards de yens
(1,2 milliard d'euros).
En cause, la difficulté pour la centrale de reprendre son
activité avant mars 2008, le temps de renforcer ses capacités
antisismiques. Et de faire l'objet d'une inspection de la part
de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
[...]
Le Monde, 20/7/07:
L'Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire (IRSN), chargé des expertises sur le nucléaire
en France, a recensé pas moins de 67 anomalies sur la centrale
nucléaire japonaise de Kashiwazaki-Kariwa à la suite
du tremblement de terre du 16 juillet, selon une note d'information
rendue publique, vendredi 20 juillet.
Si l'institut français note qu'"à ce stade
des investigations, il ne semble pas y avoir d'anomalie de nature
à mettre en cause le maintien à l'état sûr
des installations", il prévient néanmoins
que "les contrôles, les réparations et les
études nécessaires avant redémarrage dureront
certainement plusieurs mois". "Des investigations
vont être effectuées pour reconnaître plus
précisément la localisation de la faille à
l'origine du séisme", ajoute la note.
A la suite du tremblement de terre, dont l'épicentre se
situait à une dizaine de kilomètres de la centrale,
un incendie s'était déclaré sur un transformateur
électrique à l'extérieur d'un réacteur.
"Il s'agit du premier cas connu d'incendie dans une centrale
nucléaire résultant d'un tremblement de terre",
précise l'IRSN, estimant que celui-ci, qui n'a été
maîtrisé que deux heures après son départ,
est probablement le résultat"d'un affaissement
du sol au niveau d'un pylône soutenant des câbles
électriques, ce qui aurait entraîné un court-circuit
et l'inflammation d'huile par les étincelles produites".
La centrale, qui n'était pas conçue pour résister
a un séisme d'une telle magnitude, pourrait être fermée pendant au moins
un an par les autorités japonaise,
selon le quotidien économique Nikkei.
Le Monde, 20/7/07:
TOKYO CORRESPONDANCE
Les problèmes de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa renforcent
la méfiance des Japonais vis-à-vis du nucléaire.
Cette installation, dotée de sept réacteurs d'une
puissance totale de plus de 8 gigawatts, connaît, depuis
le tremblement de terre qui a touché les préfectures
de Niigata et de Nagano, le 16 juillet, une inquiétante
série de problèmes. Le dernier en date, annoncé
jeudi 19 juillet, par la société exploitante Tepco,
est une nouvelle fuite radioactive. C'est la première fois
qu'une centrale enregistre une telle série d'incidents
après un séisme.
La lenteur manifestée par Tepco pour résoudre les
problèmes survenus depuis le 16 juillet et à diffuser
une information fiable à leur sujet a fait réagir
le ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie
(METI). Le ministre, Akira Amari, a déclaré que
cela "pourrait amener les gens à ne plus faire confiance au nucléaire".
La remarque peut passer pour un euphémisme tant est ancienne
la défiance des Japonais envers cette énergie, leur
pays étant le seul à avoir subi des bombardements
atomiques. Les villes d'Hiroshima et de Nagasaki, victimes des
attaques américaines de 1945 - dont les conséquences
se font toujours sentir -, restent de solides foyers d'antinucléaires.
[lire: Les déconvenues pour l'énergie nucléaire
au Japon]
La question sismique représente l'autre argument fort des
opposants à cette énergie. Dans un communiqué
du 17 juillet, le Centre d'information des citoyens sur le nucléaire,
mouvement associatif, rappelle notamment que, "en deux
ans, trois séismes de magnitude supérieure à
6,5 ont touché le Japon". Or certaines centrales
ne sont pas conçues pour résister à des secousses
dépassant cette intensité.
Le comportement des compagnies d'électricité n'améliore
pas l'image du nucléaire. Le 30 mars, l'Agence de sûreté industrielle
et nucléaire, qui dépend du METI, a fait savoir
qu'entre 1978 et 2002 97 incidents, dont 19 jugés "critiques",
avaient été dissimulés aux autorités. L'attitude de Tepco, après le séisme
du 16 juillet, montre que le réflexe de dissimulation reste
bien ancré. A cela s'ajoutent différents accidents,
parfois mortels, comme en 2004 à la centrale de Mihama,
qui rappellent la dangerosité du nucléaire.
RÉSISTANCES
L'électricité au Japon, pays
faible en ressources naturelles, est à 35 % d'origine nucléaire,
une proportion qui doit passer à 40 % d'ici à 2010.
Cependant, les résistances à la construction de
nouvelles installations restent fortes. Le 4 juillet, le METI
a autorisé Chubu Electric Company à recourir à
une nouvelle technologie à la centrale d'Omaezaki, mais
les travaux sont la cible d'un procès intenté par
un groupe civique qui juge insuffisantes les mesures antisismiques
prévues.
En 2001, les 3 600 électeurs du village de Kariwa
se sont prononcés à 54 % contre l'utilisation, dans
la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, de combustible Mox, jugé
plus dangereux que l'uranium en cas d'incident. De même,
l'approbation des travaux de la centrale de Namie Okada a été
repoussée plus de vingt fois.
En septembre 2006, le gouvernement a annoncé de nouvelles
règles de construction pour que les centrales résistent
mieux aux séismes. Ces règles s'ajoutent à
des règlements déjà très stricts.
Dans un éditorial du 19 juillet, le Japan Times
appelle les compagnies d'électricité à "réviser,
en toute honnêteté, les capacités antisismiques
des centrales, et ce dans la transparence". Cela semble
un minimum pour obtenir un début d'adhésion des
Japonais.
Philippe Mesmer
19/7/2007 - Le gouvernement japonais envisage de maintenir fermée pendant au moins un an la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, la plus grande du monde, endommagée lundi par un violent séisme, affirme jeudi le quotidien économique Nikkei. La fermeture a été ordonnée à des fins d'enquête sur la sécurité du site, le tremblement de terre ayant déclenché une cinquantaine de dysfonctionnements dans la centrale, dont une légère fuite radioactive, un incendie et du bris de matériel. De plus, la centrale pourrait être située juste au dessus d'une faille active. S'il s'avère que la structure de la centrale doit être renforcée, les installations "pourraient rester hors service pendant beaucoup plus d'un an", ajoute le Nikkei, sans citer de sources. Propriété de Tokyo Electric Power (Tepco), la plus grande compagnie privée d'électricité du monde, la centrale de 8.212 mégawatts alimente la mégalopole de Tokyo (20 millions d'habitants). Tepco a déjà demandé de l'aide à ses concurrents pour répondre aux importants besoins en électricité de la capitale pendant la saison d'été. La compagnie a reconnu mercredi que la puissance du séisme était supérieure aux normes de résistance prévues pour la centrale. Le tremblement de terre de lundi a fait 10 morts et plus de 1.000 blessés, et détruit ou endommagé plus de 2.000 bâtiments.
Les Echos, 19/7/2007 :
Dans la presse étrangère - The
Asahi Shimbun
Les images d'une épaisse fumée noire se dégageant
de la centrale nucléaire japonaise de Kashiwazaki-Kariwa,
après le tremblement de terre de lundi, ont ranimé
la crainte d'une industrie pas comme les autres. Est-ce vraiment
prudent d'installer des centrales nucléaires dans un pays
souvent secoué par des séismes ?
La question est d'autant plus brûlante au Japon que le pays
est le troisième producteur mondial d'électricité
nucléaire, derrière les Etats-Unis et la France.
« Le tremblement de terre dans la mer du Japon démontre
à nouveau la vulnérabilité des centrales
nucléaires quand la nature déchaîne sa furie
», affirme l'« Asahi Shimbun » dans son éditorial
de mercredi.
S'il était spectaculaire, l'incendie était moins
grave que l'écoulement d'eau contaminée dans la
mer du Japon - une première. Le grand quotidien de Tokyo
s'inquiète : « Le séisme a dépassé
l'intensité maximale pour laquelle la sécurité
des réacteurs nucléaires a été conçue.
» D'après
un article figurant dans la même édition du quotidien,
le choc a été deux fois plus intense que le maximum
prévu ! La polémique pourrait
grandir sur la région d'implantation de la centrale.
Avant de construire des réacteurs, à la fin des
années 1980, la compagnie d'électricité privée
Tepco avait bien signalé l'existence de quatre failles,
distantes de 19 à 39 kilomètres du site. Mais «
elle avait conclu que les quatre failles pouvaient être
considérées comme inactives ». En mars, un
tremblement de terre nippon avait montré qu'un rival de
la Tepco avait sous-estimé le risque dû à
une autre faille.
L'« Asahi Shimbun » tire la sonnette d'alarme : «
Certains soutiennent l'énergie nucléaire, affirmant
que les centrales nucléaires, produisant une énergie
propre, sont utiles pour éviter le réchauffement
climatique, contrairement aux centrales thermiques qui émettent
de grandes quantités de CO2. Mais (...) ce qui s'est passé
lundi à Kashiwazaki-Kariwa doit être pris comme un
avertissement contre toute décision hâtive nous menant
vers une dépendance accrue à l'égard de l'énergie
nucléaire. »
18/07/2007 - La radioactivité de l'eau qui a fui de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, dans le centre du Japon, lors du violent séisme de lundi est une fois et demi plus importante qu'initialement estimé, mais reste sans danger, a annoncé mercredi la compagnie exploitante. Tokyo Electric Power (Tepco), qui avait initialement fait état d'une radioactivité de 60.000 becquerels, a indiqué que cette radioactivité atteignait en fait 90.000 becquerels [ce qui reste ridiculement petit !!!]. "Il y a eu une erreur dans le calcul de la radioactivité de l'eau qui s'est échappée dans la mer", a expliqué Tepco dans un communiqué. "Mais la radioactivité corrigée reste sous la limite légale et n'affecte pas l'environnement", a-t-elle assuré. Outre cette fuite radioactive, le séisme de magnitude 6,8 sur l'échelle ouverte de Richter a provoqué une cinquantaine d'incidents dans la centrale, dont un incendie, des fuites de carburant et des bris de matériel. La centrale, la plus grande du Japon, a été fermée jusqu'à nouvel ordre. Le tremblement de terre, un des plus puissants de ces dernières au Japon, a fait neuf morts et plus de mille blessés.
L'Humanité, 18/7/2007 :
Japon . Dans l'archipel, le tremblement
de terre a provoqué des incidents dans l'une des plus grandes
centrales du monde, alimentant une polémique sur la sécurité
nucléaire.
Le Japon tremble encore des secousses du séisme de lundi,
qu'une polémique enfle déjà. Les centrales
nucléaires nippones sont-elles à même de résister
à un fort tremblement de terre ? La question se pose avec
acuité dans un pays qui cumule chaque année 20 %
des séismes les plus violents et qui produit 35 % de son
électricité à partir de l'atome. D'autant
que cette fois-ci, l'épicentre du tremblement de terre
(6,8 sur l'échelle de Richter) se situe à quelques
kilomètres de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, l'une
des plus grandes du monde.
La polémique a été amorcée par l'annonce,
lundi, par la société Tokyo Electric Power, qu'un
incendie s'était déclaré dans un transformateur
électrique, et qu'une centaine de fûts de matière
à faible niveau radiatif (principalement des vêtements)
s'étaient renversés. De plus, « nous pouvons
confirmer que de l'eau contenant de la matière radioactive
a fui », a reconnu un porte-parole de la compagnie privée.
« Mais la fuite est bien en dessous des niveaux qui pourraient
affecter l'environnement. »
Dans un pays dont la population reste marquée par les bombes
étasuniennes d'Hiroshima et de Nagasaki, la confiance en l'énergie nucléaire
est ténue. Une crainte
alimentée par l'aveu récent de compagnies d'électricité
d'une dissimulation aux autorités de plusieurs incidents,
parfois graves, entre 1978 et 2002.
Reste que les normes parasismiques nippones sont extrêmement
strictes. Depuis peu, des capteurs séismes sont reliés
à un dispositif d'alerte qui stoppe automatiquement le
système en cas de tremblement de terre majeur. [mais un arrêt d'urgence n'est
pas une opération bénigne, et cet arrêt n'est
jamais "gagné d'avance"...]
Ce fut le cas lundi pour les sept réacteurs de la centrale
de Kashiwazaki-Kariwa, à 250 km au sud de Tokyo. «
Nous devons apporter une réponse sans fard en examinant
soigneusement comment le séisme a dépassé
les normes de résistance prévues », a déclaré
le porte-parole du gouvernement, Yasuhisa Shiozaki.
La polémique n'a pas manqué de rebondir en France,
du fait du réseau Sortir du nucléaire, qui a accusé
EDF de ne pas adapter ses centrales au risque sismique français,
bien moindre qu'au Japon. Accusations rejetées par Philippe
Pradel, directeur de l'énergie nucléaire au Commissariat
à l'énergie atomique (CEA), selon lequel les centrales
françaises sont dimensionnées pour supporter des
contraintes « au moins deux fois plus fortes que le maximum
vraisemblable ».
17/7/2007 -
Les responsables de la centrale nucléaire japonaise de
Kashiwazaki-Kariwa, la plus grande du monde, ont fait état
mardi de fuites radioactives plus importantes qu'annoncé
la veille. "Je crois que l'on ne peut faire fonctionner les
centrales nucléaires qu'avec la confiance de la population",
a déclaré le Premier ministre Shinzo Abe aux journalistes
à Tokyo, qui se trouve à 250 km environ au sud-est
de la préfecture de Niigata où le séisme
s'est produit lundi matin. "De ce fait, si un événement
se produit, il faut qu'ils en rendent compte dans le détail
et avec rapidité. Nous devons les amener à refléter
fidèlement cet incident", a-t-il ajouté. Un
petit incendie, survenu dans un transformateur électrique
de la centrale sous l'effet du séisme de magnitude 6,8,
a été maîtrisé en quelques heures.
Mais selon la chaîne NHK, des employés de la TEPCO
ont tenté de l'éteindre avec de l'eau avant que
des pompiers y mettent fin avec des produits chimiques. La TEPCO
avait d'abord assuré que la secousse n'avait provoqué
aucune fuite, mais elle a révélé lundi soir
que 1.200 litres d'eau radioactive s'étaient déversés
en mer à partir de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa. La compagnie ajoutait que le séisme
s'était révélé plus fort que ce qu'étaient
censés supporter ses réacteurs. "J'estime
que l'information sur la fuite de substances radioactives a été
très lente et que l'action engagée pour éteindre
le feu a aussi péché par lenteur", a dit à
la presse Sanae Takaichi, ministre des Sciences et de la technologie.
Elle a pressé la firme d'élaborer un plan de prévention
pour que ces problèmes ne se reproduisent pas.
FÛTS DE DECHETS RENVERSES. Puis un responsable de la TEPCO
a annoncé mardi, lors d'une conférence de presse,
que des contrôles effectués dans un entrepôt
sur 22.000 fûts contenant des déchets nucléaires
avaient fait apparaître qu'une centaine d'entre eux s'étaient
renversés et que "plusieurs" avaient perdu leur
couvercle. Seule la moitié de ces fûts a été
inspectée jusqu'ici et on ne peut encore savoir si l'incident
a eu des conséquences sur l'environnement ou la population.
Toujours mardi, la compagnie a reconnu que des substances radioactives
en petit nombre - cobalt-60, teinture d'iode et chrome-51 - avaient
été libérées dans l'atmosphère.
17/7/2007 - La
fuite de substances radioactives et l'incendie provoqués
dans la plus grande centrale nucléaire au monde par le
séisme qui a ébranlé lundi le nord-ouest
du Japon ont relancé le débat autour de la sécurité
de la technologie nucléaire, dont l'archipel tire un tiers
de son électricité. Tokyo Electric Power Co. (Tepco), opérateur
de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, n'a annoncé que lundi
soir l'existence de cette fuite de 1.200 litres d'eau contaminée,
après avoir affirmé dans un premier temps que la
secousse, enregistrée à 10H13, heure locale, n'avait
pas eu de conséquences. Les autorités
n'ont pas caché leur inquiétude au sujet du temps
de réaction de Tepco. "Je crois que l'on ne peut faire
fonctionner les centrales nucléaires qu'avec la confiance
de la population", a déclaré le Premier ministre
Shinzo Abe aux journalistes à Tokyo. "De ce fait,
si un événement se produit, il faut qu'ils en rendent
compte dans le détail et avec rapidité. Nous devons
les amener à refléter fidèlement cet incident",
a-t-il ajouté, alors que le ministre du Commerce invitait
Tepco à ne pas redémarrer la centrale avant d'avoir
écarté tout les risques. La fermeture de la centrale
en plein été, période où la demande
en électricité est traditionnellement forte, pourrait
poser problème.
"L'ENDROIT LE PLUS SÛR EN CAS DE SÉISME".
La société assure que la fuite n'a eu aucune conséquence
sur l'environnement, mais le retard dans la communication risque
d'accroître la crise de confiance à l'égard
des opérateurs nucléaires. Tepco et une entreprise concurrente avaient déjà
reconnu il y a quelques mois avoir dissimulé plusieurs
accidents. Ajoutant au trouble, elle a fait savoir mardi qu'une
petite quantité de matière radioactive avait été
rejetée dans l'atmosphère.
Une centaine de fûts de déchets faiblement contaminés
ont en outre été renversés et le contenu
de certains d'entre eux s'est répandu, rapporte l'agence
de presse Kyodo. "C'est le genre de choses qui peut se produire
n'importe quand. Mais je suis surpris qu'ils ne se préparent
pas de façon adéquate aux tremblements de terre",
déplore Baku Nishio, au nom du Centre d'information sur le nucléaire,
qui combat le recours à ce type d'énergie. "Le
Japon est particulièrement sujet aux séismes, je
pense donc qu'il s'agit d'un problème majeur", insiste-t-il.
"Personnellement, je pense qu'une centrale nucléaire
est l'endroit le plus sûr en cas de séisme",
rétorque Hisashi Ninokata, professeur à l'Institut
de technologie de Tokyo et spécialiste de l'énergie
nucléaire.
17/7/2007 - Le violent séisme qui a fait 9 morts et plus de 1.000 blessés dans le centre du Japon a ravivé mardi les craintes sur la sécurité nucléaire, en raison d'incidents dans une centrale, alors que les sauveteurs s'efforçaient d'assister des milliers de sans-abri. En marge des opérations de secours, le gouvernement a vivement réprimandé la direction de la compagnie électrique Tokyo Electric Power (Tepco) après un gros incendie et de légères fuites radioactives dans sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa, une des plus grandes du monde. Tepco a reconnu qu'une cinquantaine de dysfonctionnements - dont des feux, deux cas de fuite de liquides radioactifs et du matériel brisé - avaient été recensés à la suite du tremblement de terre de lundi, qui a atteint la magnitude de 6,8 sur l'échelle de Richter. Une centaine de fûts d'acier hermétiques destinés à recueillir les gants et autres vêtements potentiellement irradiés se sont renversés lors de la secousse. Le ministre de l'Economie et de l'Industrie, Akira Amari, a ordonné à Tepco de maintenir la centrale fermée jusqu'à ce que des vérifications poussées aient été effectuées. "Je reconnais qu'il y a eu une certaine inefficacité dans nos mesures" de lutte anti-incendie, s'est excusé le président de Tepco, Tsunehisa Katsumata, après s'être fait morigéner par le ministre. La lenteur à régler l'incident "pourrait amener les gens à ne plus faire confiance à l'énergie nucléaire", s'est inquiété le ministre. Le Japon, qui dispose de très peu de ressources naturelles, dépend à 35% du nucléaire civil pour son électricité. "Je suis très inquiet à cause de la centrale parce que les responsables du nucléaires ont déjà menti dans le passé sur des fuites radioactives", a témoigné un habitant de 83 ans, Koichi Ibe.
16/7/2007 - Le violent séisme qui a frappé lundi le Japon a provoqué un début d'incendie dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, une des plus grandes du monde, mais aucune fuite radioactive, illustrant la qualité des réacteurs nippons conçus pour résister aux pires secousses. Le nucléaire revêt une importance stratégique au Japon, la deuxième économie mondiale qui est presque totalement dépourvue de ressources énergétiques telles que le pétrole, le charbon ou le gaz naturel. Actuellement, les 55 centrales nucléaires japonaises fournissent environ 35% des besoins en électricité du pays, et le gouvernement cherche à augmenter cette proportion à 40% à l'horizon 2010 pour réduire la dépendance énergétique. Mais dans un archipel qui subit chaque année 20% des tremblements de terre les plus violents enregistrés dans le monde, la construction de réacteurs nucléaires doit obéir à des normes de sécurité draconiennes. Le tout dans un pays où le sentiment anti-nucléaire est extrêmement vif, héritage des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki en 1945. Propriété du géant Tokyo Electric Power (Tepco), Kashiwazaki-Kariwa fournit en électricité la mégalopole tokyoïte située à 250 km plus au sud. Avec ses sept réacteurs d'une capacité totale de 8.212 mégawatts, elle est l'une des centrales les plus puissantes du monde. Elle est aussi située à quelques kilomètres de l'épicentre du séisme de magnitude 6,8 sur l'échelle ouverte de Richter qui a pulvérisé des dizaines de maisons et endommagé de nombreuses routes lundi. Un autre tremblement de terre, de même magnitude, avait déjà dévasté la région en octobre 2004. Un incendie s'est déclaré dans un transformateur électrique mais, selon les responsables de la centrale, aucune fuite radioactive n'a eu lieu. Comme tous les réacteurs nucléaires du Japon, ceux de Kashiwazaki-Kariwa sont équipés de capteurs sismiques, reliés à un dispositif qui arrête immédiatement le système dès qu'une secousse survient. De plus, les centrales nucléaires japonaises sont obligatoirement construites sur un sol rocheux afin de minimiser les secousses. Celles situées au bord de la mer sont aussi protégées par des murs anti-tsunami. Après le tremblement de terre de Kobe (ouest), qui avait atteint 7,2 sur l'échelle de Richter en 1995, faisant plus de 6.400 morts mais aucun dommage aux réacteurs de la région, la Commission de sécurité nucléaire japonaise avait durci les normes architecturales des centrales, qui dataient de 1978. Depuis lors, tous les réacteurs en activité sont censés résister à des séismes d'au moins 7,75 sur l'échelle de Richer. Dans certaines régions particulièrement à risques, les centrales sont conçues pour résister à des méga-secousses de jusqu'à 8,25. L'usine de retraitement de combustible de Rokkassho (nord), actuellement en phase de tests, résisterait à un séisme de magnitude 8,5. Un document rendu public sur le site internet de la Commission (www.jnes.go.jp) décrit les tests draconiens auxquels sont soumis les équipements nucléaires japonais, des fondations jusqu'à la moindre valve, afin de s'assurer de leur résistance aux tremblements de terre. La confiance du public japonais a toutefois été sérieusement écornée après que des compagnies d'électricité eurent avoué, récemment, avoir dissimulé aux autorités plusieurs incidents, y compris au stade "critique", survenus dans leurs centrales entre 1978 et 2002. Une vaste enquête est en cours. De plus, en mars 2006 et pour la toute première fois, un tribunal japonais a ordonné l'arrêt d'un réacteur nucléaire, inauguré quelques jours plus tôt à Shika (centre), en donnant droit aux riverains qui accusaient la compagnie électrique exploitante d'avoir sous-estimé les risques sismiques. La compagnie Hokuriku Electric Power a toutefois fait appel, ce qui lui permet de poursuivre l'exploitation de sa centrale.