Dans sa publication de sûreté nucléaire (Contrôle n° 111, juin 96), le ministère de l'Industrie diffuse un dossier sur les rejets des installations nucléaires. En page 39, sous la plume de Pierre Guéguéniat de l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN), un bel article sur la pollution de la Manche par les rejets de La Hague ; carte à l'appui (ci-contre). La mesure est effectuée en becquerels par mètre cube d'eau de mer sur l'antimoine 125, un produit de fission. On y découvre que la langue de contamination des rejets, 4 fois plus élevés que ceux de l'usine anglaise de Sellafield, évolue à un niveau quasi constant des abords de l'usine à Boulogne sur Mer. La pollution met environ 4 mois pour parcourir ces quelques 300 km. Toutes activités confondues, le niveau de contamination évolue de 100 Bq/m3 aux abords de l'émissaire à 25- 40 Bq/m3 sur la presque totalité des plages de la Manche entre le Calvados et le Pas-de-Calais. Elle atteint encore des niveau de 20 Bq/m3 sur les côtes du Danemark (12 mois).
Alors, les leucémies seront-elles limitées à La Hague ? Il est à craindre, dans le futur, qu'une autre étude " Viel " ne découvre une propagation de la maladie sur des distances bien plus importantes. En attendant, ce médecin épidémiologiste vient de se voir sucrer une partie de ses crédits de recherche. On ne peut donc être un scientifique honnête et disposer des moyens de ses travaux. Les intérêts du lobby priment donc sur la santé des populations.
(7 km de l'émissaire) |
|
|
|
|
|
|
Distance de l'émissaire (km) |
|
|
|
|
|
|
Temps de transit moyen |
|
|
|
|
|
|
Activité volumique de l'eau de mer (Bq/m3) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|