Dans notre texte " Il faut sortir de l'impasse
nucléaire avant la catastrophe " publié en
supplément à La Lettre d'information de Stop-Nogent,
n°76 (avril-juin1997), nous n'avons considéré
que quelques pays industrialisés pour mettre le nucléaire
français dans une perspective internationale.
Pour être complets nous aurions dû faire le bilan
de l'énergie nucléaire dans les pays autres que
ceux que nous avons sélectionnés (Europe, États-Unis,
Japon). Cela aurait demandé de longs développements.
Donnons quelques pistes de réflexion.
R. et B. Belbéoch
Pour les pays n'ayant ni installation nucléaire en fonctionnement, ni en construction, ni en commande, on trouve pour les projets de construction : Bengladesh 1, Biélorussie 1, Égypte 2, Indonésie 1, Pologne 1, Thaïlande 1, Turquie 1, Vietnam 1.
On voit que le nucléaire attire les pays d'Asie et les pays de l'Est qui, pour la plupart, sont à faible développement industriel ou sont dans des régions où les risques de conflit sont élevés. Les nécessités économiques ne sont certainement pas le moteur de cette nucléarisation car ces pays n'ont guère les capacités d'investissements financiers pour réaliser leurs projets. On peut considérer que le nucléaire civil est vu comme une avancée vers une technologie militaire et aussi comme l'image de marque de la modernité que les pays occidentaux et l'ex-URSS ont imposée.
L'accroissement du parc nucléaire dans les pays fortement industrialisés n'étant pas envisagée, la nucléarisation de l'Asie et des pays de l'Est présente une perspective de débouchés intéressants pour les industries nucléaires en voie d'extinction dans leur propre pays.
Cette nucléarisation pourrait conduire à des situations assez dramatiques en cas d'accident grave ou de conflit et la responsabilité occidentale serait entière pour avoir favorisé ce développement. Il est certain que la dénucléarisation de ces pays passe d'abord par la dénucléarisation en occident et en particulier en France, l'exemple nucléaire par excellence.