Ce qui se passe actuellement en Ukraine inquiéte non seulement Poutine mais vraisemblablement aussi le président du Bélarus, Loukachenko. On peut se demander si ce n'est pas une des raisons du durcissement politique observé au Bélarus dernièrement. C'est ainsi qu'on apprend qu'une instruction criminelle est ouverte contre l'avocat Garri Pogoniailo pour calomnie contre le président, suite à une interview avec des journalistes de la télévision suédoise ; la cassette enregistrée a été saisie, probablement visionnée d'abord par le KGB puis transmise au Parquet. Il est menacé de cinq ans de prison. Cet avocat est défenseur des droits de l'homme et vice-président du Comité Helsinki Bélarus. Lors de l'arrestation du Professeur Youri Bandajevsky c'est lui qui a déposé la plainte auprès du Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies pour violation de cinq articles du Pacte international sur les droits civils et politiques. Cette plainte a été jugée recevable et le Comité doit se prononcer sur le cas Bandajevsky en mai prochain.
La santé de Youri Bandajevsky : elle est mauvaise.
Après l'euphorie de la relégation il a été
transféré à Minsk fin septembre pour examens
médicaux et soins. (Voir lettre 104). Il présente
deux sortes de problèmes. Un mauvais état gastro-hépatique
qui a nécessité des biopsies. Un autre problème
apparemment d'étiologie inconnue concerne la dégradation
des tendons et ligaments du bras ayant nécessité
une douloureuse opération et immobilisation du bras par
un plâtre pendant un mois. Des problèmes aussi au
tendon d'Achille. Il n'a pas droit à la gratuité
des soins car il n'a pas de domicile (son domicile ce n'est pas
Minsk où il est hospitalisé mais le village de relégation).
Il est clair que l'emprisonnement a profondément détérioré
la santé de Youri Bandajevsky. Rappelons que, normalement,
il devrait être mis en liberté conditionnelle début
janvier 2005. Il est urgent qu'il retrouve un statut légal
pour qu'il puisse se soigner dans les meilleures conditions. Qu'il
puisse travailler et continuer les recherches où il a eu
un rôle pionnier dans la mise en évidence des effets
nocifs de l'exposition à des doses chroniques de césium
137 via l'alimentation (comme les pathologies cardiaques
des enfants).
Lors de l'assemblée générale à Paris de l'association " Enfants de Tchernobyl Bélarus " (14 novembre 2004) le professeur Nestérenko a exposé les résultats obtenus par l'institut Belrad qui s'est fixé pour tâche d'oeuvrer à la radioprotection des habitants des zones contaminées en particulier des enfants. Grâce aux dons de fondations et d'associations (merci aux lecteurs de la Lettre de Stop Nogent qui ont répondu à " l'appel des villages exclus ") Belrad a pu mener des campagnes de mesure avec ses anthropogammamètres mobiles (radiamètres du corps humain) qui permettent de mesurer l'activité du corps en césium 137 et montrer que les doses reçues réellement étaient beaucoup plus élevées que celles calculées à partir de la contamination de quelques échantillons de nourriture. Nesterenko a pu faire réadmettre 775 villages dans le registre officiel " Catalogue des doses ", c'est à dire que les enfants de ces villages auront à nouveau droit à des repas " propres " gratuits dans les écoles, à un séjour en sanatorium, à un examen médical annuel complet etc. Cela ne veut pas dire que Belrad soit soudain en odeur de sainteté auprès du ministère de la santé car ses centres locaux de mesures indépendantes lui sont ôtés progressivement et mis sous contrôle officiel.
Les cures de pectine :
Nesterenko tente de faire adopter par la radioprotection officielle
3-4 cures de pectine par an pour les enfants, cures qui font baisser
la quantité de becquerels de césium 137 contenus
dans le corps. Il propose, pour 2005, que l'association finance
un tel projet de cures dans des villages où sont connus
les groupes critiques (le groupe critique :10 habitants ayant
les doses les plus élevées, en général
8 enfants sur 10).
(Ce texte inclut des extraits du compte-rendu de l'AG par Solange
Fernex et des nouvelles " Oublier Bandajevsky ? " de
W. Tchertkoff)
Enfants de Tchernobyl Bélarus, 20 rue Principale, 68480 Biederthal Dons et adhésions donnant droit à un reçu fiscal. Erratum : l'adhésion est de 20 euros/an. Il faut aider les enfants de Tchernobyl avec la pectine, aider la famille Bandajevsky qui passe des moments difficiles avec les soins médicaux de Youri Bandajevsky. Préciser sur les chèques " villages exclus " ou " famille Bandajevsky ". s.m.fernex@wanadoo.fr Tél 0041919451926 ; fax 0041919453546 ; eandreoli@vtx.ch |