L'objectif est d'installer un laboratoire biomédical
à Minsk, au Bélarus, pays le plus touché
par Tchernobyl et de permettre la poursuite des
recherches du professeur Youri Bandazhevsky sur les processus
pathologiques dus à l'incorporation chronique de radionucléides
dans l'organisme via l'alimentation, et en particulier,
sur la santé des enfants et les effets nocifs du césium
137. Cette question est cruciale car en Ukraine, Russie et surtout
au Bélarus (ex-Biélorussie) des millions de personnes
vivent aujourd'hui encore dans les zones contaminées par
Tchernobyl et sont contraintes de s'alimenter avec des denrées
contaminées.
Ce laboratoire sera dirigé par Galina Bandazhevskaya, médecin
pédiatre et cardiologue, en attendant la libération
de son mari le Pr. Youri Bandazhevsky qui est toujours en relégation.
Elle a été embauchée par la CRIIRAD et son
contrat prendra effet officiellement le 26 avril 2005, date anniversaire
de la catastrophe de Tchernobyl.
Ce laboratoire sera géré par la CRIIRAD, avec les
mêmes garanties éthiques de compétence, d'indépendance
et de transparence que son laboratoire d'analyses de Valence en
France.
Quelques extraits du dossier de la CRIIRAD www.criirad.org
- Passage d'une lettre du 16 février 2004 adressée
par Youri Bandazhevsky à la CRIIRAD
" (...) Je voudrais souligner que la CRIIRAD réunit des personnes qui oeuvrent sans compromission pour une juste interprétation des résultats des études sur les conséquences sanitaires de l'accident de Tchernobyl. Son action pour informer l'opinion publique des travaux montrant les effets nocifs des rayonnements ionisants mérite un grand respect. L'activité de la CRIIRAD est très proche de mes convictions. Aujourd'hui c'est avec cette organisation scientifique que je veux coopérer, c'est avec elle que je veux poursuivre mes recherches scientifiques. La création d'un petit laboratoire spécialisé en partenariat avec la CRIIRAD me permettrait de vérifier mes idées et mes hypothèses, qui peuvent se transformer, par la suite, en étude scientifique de grande ampleur. Ce projet me donne de l'espoir, le désir de vivre, de travailler, et de lutter contre les adversités de la vie (...) ".
-" Le travail qui sera réalisé
dans ce nouveau laboratoire de Minsk est en totale adéquation
avec les missions fondamentales de la CRIIRAD qui sont la recherche
et l'information indépendante. Ce qui se joue au Bélarus
est essentiel pour notre avenir. Si nous voulons connaître
un jour le véritable impact de la catastrophe de Tchernobyl,
nous devons disposer de sources d'information fiables, en particulier
dans les pays les plus touchés. Il faut que les recherches
puissent être conduites par des scientifiques indépendants
des industriels. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, les bilans
de la catastrophe de Tchernobyl qui nous parviennent passent par
le filtre des grandes organisations pro nucléaire. Comment
s'opposer au poids des chiffres et des études si l'on n'a
rien de concret à présenter en face ?
" C'est à partir de cette même interrogation
qu'en 1986 de simples citoyens ont éprouvé
la nécessité de disposer d'un laboratoire spécialisé
dans les mesures de radioactivité pour faire face à
la minoration systématique des chiffres et au refus de
protéger la population française en créant
la CRIIRAD (...) ".
Grâce au financement par la population
la CRIIRAD est devenue incontournable en révélant
les pollutions radioactives en France (un exemple entre autres,
celles dues à l'exploitation CEA/COGEMA des mines d'uranium
comme l'a montré le récent colloque international
de Lyon-Charbonnières sur la prévention des risques
nucléaires).
Cette extension CRIIRAD au Bélarus n'est pas seulement
une aide aux enfants du Bélarus, c'est aussi de nos propres
enfants dont il s'agit.