"L'entreprise française Areva,
(...) a signé avec l'électricien finlandais TVO
un contrat pour la vente d'un réacteur EPR (...). Ce réacteur
a été vendu clé en main à l'opérateur
finlandais - alors qu'il est présenté en France
comme un prototype - dans le cadre d'un contrat à prix
fixe. Un tel contrat fait supporter à Areva la totalité
des risques financiers, notamment en cas de dépassement
du budget prévu. TVO, pour sa part, ne dépensera
pas un centime de plus que le montant précisé dans
le contrat, à savoir 3 milliards d'euros. Or ce projet
comporte d'énormes risques économiques dans la mesure
où ce nouveau réacteur n'existe que sur le papier
et que sa construction et sa mise au point seront soumises à
d'importants aléas. C'est dans ce cadre qu'Areva a sollicité
l'octroi d'une garantie Coface à l'exportation pour la
vente de l'EPR en Finlande.
(...) Aussi, le soutien apporté à cette demande
de garantie publique est surprenant, en effet : la Finlande ne
peut être considérée comme un pays émergent
ou à risque, les risques économiques sont en fait
liés à la nature même du projet ; si Areva
signe un contrat défavorable lui faisant endosser seule
le risque financier lié aux prévisibles retards
et surcoûts d'un tel projet, cette attitude purement commerciale
et très hasardeuse ne saurait faire l'objet d'une garantie
publique..."
[Sénat, question écrite "Garantie de la Coface
au contrat signé par Areva pour la construction d'un réacteur
EPR en Finlande" du 22/07/2004 en attente de réponse,
posée par Mme Marie-Christine Blandin, 12ème législature
(http://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ040713307).]
Par la dépêche d'agence "Areva et Siemens posent en Finlande la 1ère pierre d'un réacteur EPR" du 12 septembre 2005, on apprend que Areva a obtenu des garanties de la Coface (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur), tandis que Siemens a dû renoncer à une garantie de l'Etat allemand (dite garantie "Hermes") qui s'applique à des crédits contractés pour des activités à l'étranger.
Selon Greenpeace cette "garantie de 610 million d'euros. C'est le second plus important montant de garantie accordé à un projet et surtout la seule et unique garantie jamais accordée pour une exportation vers un pays membre de l'Union Européenne et réputé particulièrement sans risque économique ou politique. Par ailleurs, le contrat entre TVO et Areva étant à coût fixe, les très probables dépassements seront à la charge d'Areva encore détenue à près de 85% par l'Etat français."
* Coface : Compagnie
française d'assurance pour le commerce extérieur,
garantissant pour le compte de l'Etat les exportations des industriels
français vers des pays à risque.