Dans une publication du CEA destinée
à ses employés, les « Défis du CEA
» on trouve, dans le numéro de décembre
1997, une motivation intéressante de cet organisme.
A cette époque le CEA avait deux réacteurs dits
de « recherche », Siloé à Grenoble et
Osiris à Saclay en région parisienne. En 1997 le
CEA se rend compte que ces 2 réacteurs dits de recherche
ne sont pas nécessaires. Il faut n'en garder qu'un, choisir
entre Siloé à Grenoble et Osiris à Saclay.
Dans la publication du CEA la fin de l'un de ces réacteurs
est justifiée de la façon suivante : « Osiris
et Siloé n'avaient plus les plans de charge justifiant
leur double exploitation. Restait à choisir lequel des
deux resterait en lice. Osiris, plus éloigné
d'un site urbain, s'est imposé » (souligné
par moi).
Ainsi il ne faut pas accuser le CEA de ne pas tenir compte des
accidents nucléaires graves pouvant survenir dans ses sites.
La région de Saclay où loge Osiris étant
moins peuplée que la région de Grenoble où
site Siloé (le CENG, centre d'études nucléaires
de Grenoble est quasiment en ville) c'est l'arrêt de Siloé
qui a été décidé. Il est évident
que cette décision provient de l'évaluation des
conséquences d'un accident grave sur l'environnement et
c'est ainsi qu'Osiris a été maintenu en fonctionnement
à Saclay. Pourtant le plateau de Saclay loge Polytechnique
et le centre CNRS de Gif sur Yvette n'est pas loin, mais tout
de même on peut supposer que pour les décideurs cela
ne faisait pas le poids par rapport au nombre d'habitants de Grenoble
et de sa région.
Qu'on ne dise pas que le CEA ne tient pas compte des désastres
possibles sur ses installations. Ce ne sont pas des considérations
scientifiques qui ont été prises en compte pour
l'arrêt Siloé/Osiris, mais l'impact possible d'un
accident nucléaire.
R. B.