Les auteurs de ce livre sont les victimes de la catastrophe de Tchernobyl survenue le 26 avril 1986, dont l'auteur a enregistré les voix dans leurs villages du nord de l'Ukraine et dans les forêts du sud de la Biélorussie.
Des millions de paysans pauvres qui mangent quotidiennement du césium 137 avec leurs aliments. Ce sont aussi ces jeunes mères contaminées qui deviennent sans le savoir source de poison pour les nouvelles vies qui se forment en elles. Ce sont ces enfants condamnés qui, s'ils naissent apparemment sains, grandissent mal, car ils se nourrissent de radionucléides matin, midi et soir... Ce sont les "liquidateurs", sauveurs ignorés de l'Europe, envoyés au sacrifice pour éteindre l'incendie de la centrale, qui souffrent de toutes les maladies inconnues de l'atome. Des centaines de milliers sont invalides, des dizaines de milliers sont morts jeunes ou continuent de mourir dans des souffrances inimaginables... Et ce sont enfin les médecins et les physiciens, trop peu nombreux à ne pas se soumettre au lobby nucléaire.
Le livre rend compte également du combat
de deux scientifiques biélorusses qui ont mis en jeu leur
carrière, leur santé et leur sécurité
personnelle pour venir en aide aux populations contaminées.
Dissidents malgré eux, à cause de l'interdit imposé
par l'AIEA à la reconnaissance des effets des faibles doses
des radiations ionisantes sur la santé, le physicien Vassili
Nesterenko et le médecin et anatomopathologiste Youri
Bandajevsky sont persécutés, avec la complicité
tacite d'organisations françaises et allemandes, pour s'être
opposés au dogme officiel.
Malgré l'ampleur du désastre prophétique
qui faillit rendre l'Europe inhabitable, l'atome, à la
faveur de la crise de l'énergie, revient sur le devant
de la scène. On envisage tranquillement de quadrupler le
nombre des 450 réacteurs existant de par le monde. Les
Etats-Unis, l'Europe, vont s'y mettre, la France n'est pas en
reste, avec l'EPR de Flamanville prévu pour 2011-2012,
tandis que la Russie a le projet d'une centrale nucléaire
flottante ancrée au pôle Nord...
Rien moins que des bombes lancées dans le futur, rien moins que l'Apocalypse annoncée !
Message de Wladimir Tchertkoff
Ce livre est un réquisitoire. Il réunit en 720 pages
les témoignages et les documents recueillis en 15 ans d'enquêtes,
suffisants pour accuser les plus hautes instances politiques et
institutionnelles internationales d'un crime prémédité
à Tchernobyl : crime contre l'humanité et crime
contre la vérité scientifique. Une dangereuse régression
de la civilisation occidentale, dont les grandes puissances atomiques
sont coresponsables. La vie normale sur la planète est
menacée, si une inversion radicale et complète de
la politique des Etats nucléarisés n'intervient
pas. C'est la leçon de Tchernobyl documenté dans
ce livre.
Dès maintenant, vous pouvez le commander
chez votre libraire et lui faire de la propagande, si vous l'en
jugez digne. Je propose que les associations sensibles au problème
posé par Tchernobyl en fassent cadeau à leurs élus
à tous les échelons du pouvoir politique, - communal,
provincial, départemental, national, - afin qu'ils répondent
s'ils entendent réagir utilement au scandale et à
la menace.
Tous mes droits d'auteurs pour l'édition française
et pour les éditions à l'étranger seront
destinés à l'Institut de Belrad, dans l'espoir que
l'académicien Vassili Nesterenko ne soit obligé
d'interrompre son action de radioprotection des enfants contaminés
et d'information scientifique libre, à cause d'un dramatique
manque de financements. Il ne sait pas encore, au moment où
je vous écris, si et comment il pourra payer en avril les
salaires déjà très bas à la quarantaine
de collaborateurs de son institut.
Le lobby nucléaire et la fatigue ont fait le vide autour de lui, même parmi certaines des associations qui l'on soutenu dans les années passées.
Merci de votre collaboration.
Bien cordialement.
Wladimir Tchertkoff,
Secrétaire de l'association, "Enfants de Tchernobyl Bélarus".