Pour mesurer les consommations, besoins, et
réserves d'énergies, il est le plus souvent effectué
une convertion en "équivalent pétrole"
(tonnes d'équivalent pétrole, tep). Pour les combustibles
à flamme, ce n'est pas compliqué car il suffit d'attribuer
à chaque combustible le coefficient de son pouvoir calorifique.
Il en est de même pour l'électricité lorsqu'elle
provient de sources renouvelables comme l'hydroélectricité
qui permet d'obtenir la même chaleur que 77 grammes de pétrole
pour 1 kilowattheure. Pour les centrales électriques à
flamme, c'est l'énergie thermique qu'il faut brûler
dans la chaudière en équivalent pétrole qui
est comptabilisée.
Dans le cas de l'électronucléaire, il n'en va pas
de même ; c'est en effet l'équivalent pétrole
qu'il faudrait brûler dans une vieille centrale thermique
classique de mauvais rendement pour obtenir la même quantité
d'électricité qui est comptabilisée ; soit
222 grammes de pétrole pour 1 kilowattheure, un taux de
conversion particulièrement avantageux pour la propagande
nucléaire. Il y a quelques années, cette escroquerie
avait été légèrement corrigée
avec un équivalent pétrole à 86,5 grammes
de pétrole pour 1 kilowattheure renouvelable. En mai dernier,
le lobby nucléaire s'est rattrapé en faisant adopter
par le gouvernement la nouvelle norme OCDE qui reconnaît
au nucléaire une équivalence de 260,6 grammes de
pétrole pour 1 kilowattheure.
Ainsi, le parc nucléaire français est-il maintenant
considéré comme produisant un peu plus de 40% de
toute l'énergie consommée dans le pays, alors qu'il
n'en représente que 16%. Au niveau mondial, le nucléaire
est comptabilisé à 6% de l'ensemble des énergies
consommées au lieu de 2%.
En ce qui concerne les réserves énergétiques,
l'uranium est ainsi estimé à hauteur de 3% au lieu
d'1% des réserves ultimes. Cette grosse tricherie énergétique
mondiale permet donc de surévaluer largement les capacités
du nucléaire et permet de le faire sortir de sa marginalité
quantitative.
C.B.