Sur le site internet de COGEMA [1]
on trouve les précisions suivantes : "Le groupe
COGEMA est l'un des leaders mondiaux pour la production d'uranium
naturel, il en produit de l'ordre de 7 000 tonnes par an soit
environ 20% de la production mondiale. (...)
En France plus de 70 000 tonnes d'uranium ont été
exploitées depuis 1946. Les principaux gisements se situaient
dans le Limousin, le Forez, la Vendée et l'Hérault
(...)
Dès le début des années soixante, les équipes
de prospection du groupe COGEMA ont engagé des recherches
hors de France (...).
Les succès les plus remarquables ont été
rencontrés au Gabon (près de 27 000 tonnes d'uranium
découvertes et exploitées de 1960 à 1999)
et surtout au Niger (près de 80 000 tonnes d'uranium produites
depuis l'origine) (...)".
L'année 1988 correspond à la production
maximale des mines d'uranium en France mais à partir de
cette date les fermetures de sièges miniers vont se succéder
1. Pourtant, huit ans plus
tard, dans la publication CEA "Memento sur l'énergie
1996" il est indiqué au chapitre "Réserves
énergétiques françaises" que le taux
d'indépendance de la France vis-à-vis de l'uranium
est de 100% alors que les mines françaises sont en
fin de vie. Dans les publications ultérieures ce chapitre
a disparu.
Notons que cette façon de voir l'indépendance de
la France est parfaitement logique dans le système économique
actuel. La production d'une entreprise n'appartient pas au pays
où l'entreprise est implantée mais à son
propriétaire. Si les mines d'uranium en Afrique ou ailleurs
sont la propriété de COGEMA alors l'uranium produit
est français. L'économie moderne nous a permis de
récupérer des territoires coloniaux que nous avions
perdus. Une façon moderne de gérer la colonisation
! Ainsi, notre soit disant "indépendance énergétique"
qui serait due à l'uranium vient, en réalité,
d'Afrique depuis bien des années déjà, mais
aussi du Canada, d'Australie, et COGEMA développe désormais
des activités minières en Asie centrale dans des
républiques de l'ex-URSS (Kazakhstan et Mongolie).
La réalité Cogéma et
ses mythes
Une plainte avec constitution de partie
civile pour pollution, mise en danger de la vie d'autrui, abandon
et dépôt de déchets concernant tous les sites
miniers du Limousin a été déposée
contre Cogéma en mars 1999 par l'association Sources et
Rivières du Limousin, trois ans après que plusieurs
associations aient dénoncé la radioactivité
des eaux du Lac de St Pardoux [2].
La COGEMA, en tant que personne morale, a été effectivement
mise en examen le 30 août 2002 pour "pollution, abandon
et dépôt de déchets".
Comment est-ce possible ? Les habitants du Limousin et de tous
les sites miniers ne doivent-ils pas être rassurés
et heureux des activités menées par COGEMA - la
prospection, l'activité minière et la réhabilitation
après la fermeture des installations - si l'on en croit
le panégyrique publicitaire de COGEMA qu'on peut trouver
sur internet ? Citons quelques passages. Les activités
minières Cogéma ce n'est pas seulement "Découvrir
et produire" mais aussi :
"Favoriser le développement durable (...)
En fin d'exploitation, COGEMA réaménage
les sites miniers pour les rendre au milieu naturel et maintient
une surveillance sur les sites une fois réaménagés.
Sans attendre la phase de réaménagement, COGEMA
entreprend à chaque stade des opérations, des actions
de précaution et de prévention, afin de minimiser
les impacts et les risques environnementaux".
"La sécurité et la santé des
travailleurs, COGEMA a été pionnière
dans la profession pour la protection des mineurs contre les radiations
ionisantes (...)".
"Les relations avec les populations locales,
COGEMA est à leur écoute et contribue à
la vie économique et sociale de façon adaptée
à chaque situation : -Assistance médicale dans les
pays ne disposant pas de système de santé publique
(exemple de l'hôpital d'Arlit au Niger) (...) "
Cette auto-complaisance a de quoi faire grincer les dentsNous
allons la confronter à deux réalités, celle
du Limousin et celle d'Arlit au Niger.
Cogéma et les mines d'uranium en
Limousin
Ne manquez pas de voir le film de Thierry
Lamireau "Uranium en Limousin" [3]
qui raconte une autre histoire, moins triomphaliste et plus triste,
de sites saccagés, d'opposants, de travailleurs malades.
L'histoire racontée par un médecin, de son patient
qui a ses mouchoirs toujours jaunes comme est jaune la couleur
du "yellowcake" issu des traitements chimiques du minerai
d'uranium 2, qui va mourir
et être autopsié et dont les résultats ne
seront jamais communiqués.
Les oppositions à COGEMA ont été nombreuses
en Limousin comme en témoigne la dizaine d'associations
[4] créées au cours
des ans dans toute la région. Michèle Granier (CLADE)
nous fait un bref résumé :
"En Limousin, la Division Minière de la Crouzille
exploite l'uranium depuis 1949. Au début des années
1970 la contestation naît dans la population et une plainte
en justice est déposée lorsque les déchets
et matériaux provenant du démantèlement de
l'usine du Bouchet [5] en région parisienne sont déversés
dans une mine à ciel ouvert, Le Brugeaud, où sont
stockées les boues de concentration du minerai. (Il a été
question de 40 - 50 curies de radium 226 provenant du Bouchet).
Il y a eu une grande variété de luttes ponctuelles,
par exemple contre les permis d'exploitation dans les secteurs
miniers.
Dans les années 90 les opposants ont obtenu une pré-étude
sur l'état radiologique des sites d'exploitation du Limousin,
payée par les Conseils général et régional,
effectuée par la CRIIRAD, association indépendante
(Commission de recherche et d'information indépendante
sur la radioactivité), et la société ALGADE
choisie par la COGEMA. Les deux séries de mesures ont été
concordantes mais pas l'interprétation des résultats
! Les conclusions de la DRIRE (Direction régionale de l'industrie,
de la recherche et de l'environnement) ont été celles
d'ALGADE qui dédouanent la COGEMA, en bref : l'exploitation
minière n'a eu aucun impact sanitaire en Limousin.
L'inertie des élus et de la population aidant, les recommandations
formulées par la CRIIRAD ont été enterrées.
Mais cela n'empêche pas les problèmes de refaire
surface très périodiquement : réservoirs
d'eau potable de la ville de Limoges contaminés par les
eaux d'exhaure des anciennes mines d'uranium "abandonnées
ou délaissées". Lac touristique de Saint-Pardoux
faisant de la "rétention" de radioactivité
dans les sédiments ; maison à taux de radon record,
vendue à des particuliers par COGEMA, que Kouchner - le
ministre de la santé - fait évacuer, le tout avec
procès à la clé (annulation de la vente au
motif que COGEMA étant "expert en la matière"
a réalisé une vente en connaissance du vice caché)
; plainte déposée par Sources et Rivières
du Limousin pour empoisonnement des eaux du Limousin aboutissant
en 2002 à la mise en examen de COGEMA (à suivre).
Plainte le 2 octobre 2002 contre l'Etat français, Ministère
de l'environnement chargé des installations classées,
déposée par l'ADEPAL [5]
auprès de la Commission des communautés européennes
au sujet de l'autorisation préfectorale accordée
à COGEMA de stockage de 199 900 tonnes d'oxyde d'uranium
appauvri à Bessines, dans des hangars de surface 3. (Avec la réponse récente
de la CCE l'Etat a gagnéA suivre). D'autres actions ont
eu lieu au cours des ans, on ne peut les citer toutes 4.
Hors Limousin
Concernant la Division minière du Forez, l'étude
mandatée par le collectif des Bois Noirs, la Mairie de
Saint Priest la Prugne et les élus locaux sera rendue début
2003. (A noter que la fermeture du site date de 20 ans et que
c'est l'état du site et les préoccupations de santé
des populations qui obligent les élus à se pencher
sur le problème (mesures de la contamination du site par
la CRIIRAD et SUBATECH -choisi par COGEMA).
Par ailleurs la Division minière de Vendée a, elle
aussi, demandé à la CRIIRAD de faire une étude
qui a obligé l'industriel à reprendre certains sites.
Quant à la Division de Lodève (Hérault) elle
sert de vitrine de "réaménagement modèle"
mais il faut noter que jusqu'à présent la contestation
ne s'est pas fait entendre. Il se pourrait que s'engage le même
processus que sur tous les sites visités par COGEMA".
COGEMA "pionnière pour la protection
des mineurs d'uranium" ! Le scandale d'Arlit.
Pour illustrer les "bonnes uvres"
de la COGEMA en Afrique, le site minier d'Arlit au Niger est exemplaire
et nous donnons ci-après la traduction par Anne-Marie Chenet
d'un article de Roger Moody publié par Wise-Amsterdam le
22 avril 1982 [6] sous le titre :
"Scandale de l'uranium au Niger".
" "Des gamins de quinze et seize ans se font irradier
dans les mines sous contrôle français au Niger Il
n'y a quasiment aucune protection contre l'inhalation de gaz radonLa
main d'uvre, presque exclusivement des nomades Touaregs, reste
totalement ignorante des effets de l'exploitation minièreLa
détection des radiations et les contrôles sanitaires
sont inexistants.
Ce ne sont là que quelques uns des faits rapportés
par un réalisateur de télévision britannique
qui, avec une équipe de caméramans de l'émission
Panorama (UK) ont été les premiers étrangers
à visiter Arlit dans la partie nord du Niger. [Le réalisateur]
Christopher Olgiati est un jeune homme grand et mince, parlant
avec aisance. Il n'exprime pas de griefs particuliers contre le
gouvernement militaire du Président Kountché : de
fait il le défend contre l'accusation qui s'est répandue
selon laquelle le gouvernement aurait permis aux Lybiens de détourner
le minerai d'uranium. (Olgiati pense que c'est peut-être
une désinformation qu'a fait courir la CIA).
Pour ce que j'en sais Chris Olgiati peut très bien être
un défenseur de l'énergie nucléaire. Mais
ce qui l'a choqué lors de sa visite durant dix jours de
cette région uranifère, une des plus importantes
de la planète, ce sont les conditions de vie de la main
d'uvre locale. Et le contraste avec celles des Français
qui occupent les postes de direction.
"Arlit est absolument au milieu de nulle part" m'a-t-il
dit dans une interview en exclusivité. " C'est une
oasis artificielle construite selon le modèle colonial.
Elle a sa propre ville-dortoir avec supermarchés, courses
de chevaux, produits de luxe importés de la métropole.
Un incroyable choc culturel si l'on compare avec les travailleurs
nomades". Selon Olgiati c'est la main d'uvre nomade qui vient
vers la compagnie plutôt que l'inverse. Souvent les nomades
ne restent pas plus d'une semaine, prennent leur paie et s'en
vont. Certains ne restent qu'une journée. "C'était
la grande récrimination française" dit Olgiati,
"les ouvriers ne font juste que passer".
"Il va de soi que les Français n'informent pas les
indigènes qu'ils travaillent dans les mines les plus dangereuses
du monde, ils n'entendent jamais parler de mesures dosimétriques
des rayonnements et un suivi sanitaire quel qu'il soit est impensable".
"Un sympathique directeur d'Arlit nous a concédé
que les nomades travaillaient dans l'ignorance absolue de ce qui
pouvait leur arriver dans vingt ou trente ans".
Il y a de grandes mines souterraines à Arlit que l'équipe
de la télévision a visitées : "une journée
sous terre était plus qu'assez" a commenté
Olgiati. "Le renouvellement d'air semblait correct mais le
bruit du forage était insupportable. Je n'ai vu personne
porter de masque. Les mineurs remontent des galeries en fin de
journée recouverts de poussière radioactive de la
tête aux pieds".
Arlit n'est pas la seule mine d'uranium du Niger mais elle a été
la première et elle reste la deuxième en importance.
La production commerciale a démarré en 1971
la production a été de 1900 tonnes en 1980. La teneur
moyenne en uranium est actuellement de 0,25% mais en 1978 elle
atteignait les 3%. Si l'on se réfère au terrible
taux de mortalité parmi les mineurs des mines de Kerr McGee
dans les années 50-60 (et leurs conditions de travail étaient
probablement meilleures qu'ici) cela signifie que les Français
ont signé l'arrêt de mort de milliers de Nigériens
dans les années à venir.
Seulement le tiers du consortium SOMAIR d'Arlit appartient au
gouvernement nigérien. La COGEMA (filiale du CEA, Commissariat
à l'énergie atomique) en détient 27% tandis
que la société IMETAL en détient aujourd'hui
19% à travers la compagnie française MOKTA. L'autre
géant français de l'uranium MINATOME détient
8% des actions. Des parts moindres sont détenues par Urangesellschaft
(6,5%) ouest-allemande et la société italienne AGIP
(6,5%) 5. Mais la direction
est solidement tenue par les Français. "J'ai eu l'impression
d'être en première ligne" dit Olgiati. "Arlit
est très important pour les Français. Ils ont une
station émettrice très puissante qui communique
directement avec la Franceet ils ont littéralement haï
qu'il y ait une équipe de télévision ici".
L'uranium du Niger est non seulement indispensable au programme
électronucléaire massif de la France mais aussi
à sa production d'armement (...).
L'uranium est transporté vers le monde extérieur
par camions vers le Bénin et aussi vers la Lybie par Agadez
à 250 km au sud-est d'Arlit où l'avion prend la
relève. Chaque convoi est gardé sévèrement
mais des accidents et des déversements de "yellowcake"
sont chose courante. "Il y a toutes sortes d'histoires qui
circulent au sujet de déversements d'uranium hors des camions
et qui contaminent les réserves d'eau" dit Olgiati.
Cependant, le plus grand danger est la mine elle-même. Ici,
des gens parmi les plus pauvres de la planète travaillent
dans un environnement parmi les plus mortels qui soient pour fournir
l'énergie aux norias de trains mus à l'électricité
des nations les plus riches et alimenter leurs bombes en combustible.
Ils sont maintenus dans l'ignorance totale des conséquences
de leur travail et lorsqu'ils mourront leur corps ne sera même
pas soumis à la formalité d'un examen post-mortem
[autopsie]. Il serait difficile de trouver un exemple plus frappant
de néo-colonialisme rampant" "
Remarque : Ce
scandale des conditions de travail des mineurs d'uranium africains
n'a jamais fait partie des préoccupations syndicales en
France. Ni d'ailleurs des ONG comme Médecins du Monde que
nous avons essayé de sensibiliser à ce problème,
mais sans succès [7].
Ceci n'est pas étonnant puisque même en France les
syndicats des mineurs d'uranium ne se sont guère intéressés
à l'excès de mortalité par cancers chez les
mineurs d'uranium en particulier par cancers du poumon. Bien plus,
ils ont contribué à masquer le problème comme
en témoigne le fait que la réunion sur le thème
des déchets miniers et de la surmortalité par cancer
chez les mineurs d'uranium [8] n'a
pu se tenir à Bessines le 16 décembre 1993 que sous
la protection des gendarmes pour empêcher l'intervention
violente des dirigeants syndicaux (CGT) qui voulaient casser le
matériel de projection de Thierry Lamireau
B. Belbéoch, nov. 2002.
Références
[1] COGEMA
: compagnie générale des matières nucléaires,
dont la présidente est Anne Lauvergeon (ancienne sherpa
de François Mitterrand). http://www.cogema.fr/cogema/fr/connaitre/activites/mineschimie/mineschimie.htm
Dans le cadre de la réorganisation de la filière
nucléaire, création le 3 septembre 2001 par CEA-Industrie,
Framatome et COGEMA, du groupe AREVA dont le directoire est présidé
par Anne Lauvergeon. Dans AREVA : un pôle nucléaire
avec COGEMA et Framatome ANP Framatome Advanced Nuclear
Power Inc.- (66% Framatome et 34% Siemens) et un pôle "technologie
de l'information et de la communication" avec FCI (Framatome
connections international) et STMicroelectronics. [Framatome ANP
est très présent aux USA, entre autres pour assurer
la maintenance des réacteurs]
[2] La Montagne,
7 sept. 2002 "La Cogéma mise en examen"
[3] Thierry
Lamireau, 16 rue de New-York, 87100 Limoges.
Tél/fax 05 55 77 83 99
Uranium en Limousin, film/vidéo de 36 mn, 1ère
version 1993, Copyright Thierry Lamireau 1995. Plusieurs fois
primé : mai 1994 2ème prix au Festival audiovisuel
des cultures minorisées d'Europe. Septembre 1994 "Meilleure
uvre vidéo" 5èmes rencontres de l'image-nature
et environnement, Martigues. Novembre 1994 1er prix catégorie
"amateur", Rencontres documentaires traces de vie Vic
le Comte/Clermont-Ferrand. Mars 1995, Prix du ministère
de l'environnement au festival eurorégional du film d'environnement
de Roubaix. Projeté dans plusieurs festivals dont le festival
du film scientifique de Palaiseau (Novembre 1995) et le festival
"territoires en images" (Institut de géographie,
Paris, Mars 2002).
[4] Amis de
la terre Limousin et Marche, APMA association de la protection
des monts d'Ambazac, ALV les amis du Limousin vert, APPSP association
pour la protection du pays de Saint-Pardoux, AICIN association
intercommunale d'information sur le nucléaire, ADEMAU association
de défense des monts d'Auriat, CRIIRAD Marche-Limousin,
CLAN collectif limousin pour une alternative au nucléaire,
CLADE coordination limousine anti-déchets radioactifs,
ADEPAL association de défense du pays arédien en
Limousin.
Il en manque peut-être !
[5] En région
parisienne, à l'usine du Bouchet (CEA) les murs de certains
laboratoires étaient devenus jaunes-orangés, comme
les poudres d'uranates traités... N'étant pas d'une
santé florissante les travailleurs du Bouchet ont eu du
mal à se recaser pour raisons médicales dans les
centres CEA après la fermeture de l'usine en 1971 et certains
devaient être licenciés ce qui est apparu comme le
début d'une campagne plus générale de licenciements
prévus par l'administration du CEA qui a entraîné
une riposte du personnel ("Non à la politique du citron
pressé, non aux licenciements"), les syndicats ont
appelé à la grève le 5 mai 1971, largement
suivie à Saclay.
Il n'y a pas eu d'étude épidémiologique sérieuse
des travailleurs du Bouchet. Obtenir la reconnaissance en maladie
professionnelle de ceux morts par cancer est un véritable
parcours du combattant.
En 1990 la décontamination du site n'était toujours
pas terminée et suscita de multiples protestations d'habitants
du voisinage (Ballancourt, Itteville, Vert-le-Petit) en particulier
des Amis de la Terre. Le Parisien des 28-29 avril 1990
titrait "Essonne : 20 000 tonnes de déchets nucléaires
dorment près de Paris".
[6] WISE-Amsterdam,
Number 134.967, 22.4.82 (WISE, World Information Service on Energy).
Nous remercions Wise-Amsterdam pour nous avoir retrouvé
ce document de 1982. (En 1982 Roger Moody habitait Londres. Militant
très actif il a, entre autres, fondé un groupe de
recherche et d'action en faveur des minorités indigènes
coloniales, il collaborait à Wise-Amsterdam, et devait
se rendre en Australie visiter une mine appartenant à COGEMA).Wise
publie désormais un bulletin Nuclear Monitor conjointement
avec Nuclear Information and Resource Service (NIRS, Washington-
USA).
Contact : WISE Amsterdam, PO Box 59636, 1040 LC Amsterdam, http://www.antenna.nl/wise
[7] Lors de
cette rencontre le 12 mai 1987 avec plusieurs membres de Médecins
du Monde (le président était à l'époque
Bernard Kouchner) nous avons expliqué les problèmes
liés aux mines d'uranium, l'importance des mesures de radioprotection
(évidemment ces mesures ont un coût qui se répercute
sur le prix de l'uranium), signalé ce témoignage
paru dans le bulletin de WISE sur l'emploi d'adolescents Touareg.
Nous leur avons suggéré de faire une enquête
sur les conditions de travail à Arlit. Cela ne devait pas
poser de problèmes car des médecins de MdM sont
présents en Afrique. Aucun écho, si ce n'est qu'au
cours de la discussion il est apparu qu'une des femmes présentes
était descendue dans une mine souterraine d'Arlit (il y
a aussi à Arlit des mines à ciel ouvert). Elle ne
s'était pas inquiétée des conditions de travail
mais a pali quand on a expliqué l'importance du radon et
des poussières d'uranium sur l'incidence des cancers du
poumon.
[8] Roger Belbéoch,
"Les risques de cancer chez les mineurs d'uranium français"
La Gazette Nucléaire 129/130, décembre 1993,
p.10-15. Colloque Uranium et santé, Limoges novembre 1993.
http://www.infonucleaire.net/
Notes
1 http://www.minerapole.com/f_/fi_01_1.html
Dossier : l'uranium, par Pierre-Christian GUIOLLARD
Jouac, la toute dernière mine
d'uranium française non loin de Limoges, a fermé
le 31 mai 2001. D'après la publication CEA Informations
utiles, Edition 2001, la répartition de la production
d'uranium en 1999 par les compagnies du groupe COGEMA (5528 tonnes)
était la suivante : Afrique 58% ; Canada 32% ; Jouac 8%
; divers (USA) 2%.
2 Le "yellowcake" est un concentré
issu du traitement chimique du minerai. C'est un diuranate de
couleur jaune. A Bessines ces traitements étaient effectués
à l'usine SIMO (société industrielle des
minerais de l'ouest). C'est sous forme de "yellowcake"
que l'uranium est ensuite envoyé aux différentes
usines de conversion.
3 La présence d'un tel tonnage d'oxyde d'uranium
appauvri sous forme de poudre n'a guère mobilisé
les antinucléaires hors Limousin. Et pourtant si un avion
s'écrasait sur les hangars ou si un incendie se déclarait
(acte malveillant, amorçage de réaction chimique
transformant UO2 résiduel en U3O8 etc.) ce serait pire
que la dispersion des oxydes formés par l'impact des obus
utilisés dans la guerre du Golfe et au Kosovo car, dans
les hangars, c'est déjà de l'oxyde d'uranium
sous forme de poudre qui se disperserait.
4 Action collective symbolique réussie à
Auriat : deux forages destinés à l'étude
de l'enfouissement en couche géologique profonde de déchets
radioactifs sont définitivement bouchés. Il ne s'agissait
pas de la Cogéma mais de forages de l'Institut de Protection
et de la Sûreté Nucléaire (IPSN).
5 D'après Wise-Amsterdam (mise à jour
2 août 2002) deux groupes SOMAIR et COMINAK se partagent
l'exploitation de l'uranium au Niger dans les sites respectifs
d'Arlit et Akouta et COGEMA est majoritaire : SOMAIR : 56,86%
COGEMA, 6,54% Urangeselschaft Allemagne, 36,6% ONAREM Niger. COMINAK
: 34% COGEMA, 31% ONAREM Niger, 25% OURD Japon, 10% ENUSA Espagne
http://www.antenna.nl/wise/uranium/uoafr.html