Youri vient d'avoir 45 ans... et c'est à
cette occasion que sa femme Galina, sa mère et une de ses
filles ont pu avoir une visite de 4 heures.
Nous ne pouvons pas donner dans le Bulletin la très longue
lettre de Wladimir Tchertkoff. Elle figure intégralement
sur: http://membres.lycos.fr/mat66/banda_4.html
(...) "Les derniers 6 mois ont été
un cauchemar".
(...) "Pendant tout l'été, les "organes"
[en russe, l'ensemble du système répressif du KGB]
ont "travaillé" Youri, ils l'ont déstabilisé
en jouant sur sa fragilité psychique et nerveuse, sur son
angoisse, sur les crises "de panique qui le saisissaient,
qu'ils alternaient avec des espoirs et des fantasmes prometteurs.
Sans parler de la très vraisemblable utilisation de substances
psychotropes dont nous n'avons pas la preuve, nous avons la certitude
et les preuves que Youri a été manipulé par
la désinformation et par la suggestion psychologique (...)".
"L'état général est le même que
lors de la visite du 7 novembre. Galina lui avait demandé
alors : "Que veux-tu transmettre à tes amis étrangers?"
- "Qu'ils obtiennent une expertise médicale indépendante
de mon état de santé. Je suis médecin, je
connais notre monde, les nôtres ne diront que ce qu'on leur
dira de dire."
Lors de la précédente visite l'aspect de Youri
était amaigri, sec. Cette fois-ci il avait le visage bouffi,
pâle, la peau molle. Galina dit qu'il se remplit de médicaments
(Validol) pour le cur. La direction de la prison lui a permis
de les avoir dans la chambre, parce qu'il est médecin.
Douleurs fréquentes au coeur avec des élancements
dans le bras. Douleurs à l'ulcère, renvois. Il mange
peu ce qu'il arrive à digérer.
La présence du compagnon de cellule criminel pèse,
il se sent constamment surveillé.
Instabilité psychique. Il parle de façon décousue,
fébrile avec des tics nerveux, des appels répétés
- "Ecoute-moi. Tu comprends ? Écoute-moi",
avec des sauts du coq à l'âne. Il a pleuré
devant le fonctionnaire du Comité d'Exécution des
Peines, qui est venu s'enquérir sur son état de
santé. : "Combien peut-on encore bafouer
ainsi un homme?!". "Nous comprenons tout"
- a répondu l'autre avec compassion.
Galina confirme que tout le monde comprend, dans le pays et parmi
les gardiens de son mari, qu'une injustice énorme a été
commise. Mais la situation reste ce qu'elle est. La décision
est et sera politique: Loukachenko. Faut-il attendre que le dictateur
tombe politiquement, ou l'Occident libre sera capable de lui arracher
cette victime, avant qu'il ne soit trop tard ? (...)"
Actions urgentes:
- lettre au Directeur de l'hôpital
républicain du ministère de l'intérieur,
M. Tuchinsky. C'est une action initiée par Amnesty International
et ses groupes militants. A envoyer à : Amnesty International/
Coordination Biélorussie
76 Bd de la Villette 75940 Paris Cedex 19
- lettre au Président Loukachenko à envoyer
à : M. Vladimir Senko
Ambassadeur du Bélarus en France
38 Avenue Suchet - 75016 Paris
TUCHINSKY M.A.
Directeur de l'Hôpital républicain
du ministère de l'Intérieur
Ul. Kalvarisjkaia, 36
MINSK
220600 BELARUS
Monsieur le Directeur,
Je voudrais insister sur les graves préoccupations
que nous sommes nombreux à ressentir au sujet de la santé
du Professeur Youri Bandajevsky.
Selon une règle universellement admise, les autorités
de l'Etat du Bélarus sont responsables de la santé
et de la vie des personnes privées de liberté sur
leur territoire.
L'état de santé du professeur Bandajevsky semble
nécessiter d'urgence des soins médicaux appropriés
dans un hôpital authentiquement compétent.
Je me permets d'insister auprès de vous pour qu'un transfert
dans un tel hôpital ait effectivement lieu.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Directeur, l'assurance de toute ma considération.
Aux bons soins de M. Vladimir Senko
Ambassadeur du Bélarus en France
38 Avenue Suchet, 75016 Paris
(Fax 0144146970)
Son Excellence Alexandre Loukachenko
Président de la République
de Bélarus
Administration présidentielle
38, Ul. Karla Marksa
MINSK
220016 BELARUS
Objet
Expertise médicale indépendante
Amnistie individuelle pour le
prisonnier d'opinion, le Pr. Bandajevsky
Monsieur le Président de la République du Bélarus,
Nous voulons attirer votre attention sur les graves préoccupations que nous sommes nombreux à partager concernant la situation du Professeur Youri Bandajevsky incarcéré à Minsk.
Selon une règle universellement admise,
les autorités de l'Etat sont responsables de la santé
et de la vie des personnes privées de liberté sur
leur territoire.
Vous êtes, Monsieur le Président, la plus haute autorité
de la République du Bélarus et à ce titre
vous êtes le garant de la santé et de la vie du Professeur
Youri Bandajevsky. Or, les nouvelles alarmantes qui nous parviennent
indiquent une détérioration extrêmement rapide
de la santé du Professeur Bandajevsky. Actuellement sa
vie et son intégrité psychique sont en danger. Il
paraît indispensable que soit diligentée une expertise
médicale indépendante concernant son état
de santé tant physique que psychique afin que puissent
lui être donnés de toute urgence des soins
appropriés.
Monsieur le Président, en ce début de nouvelle année que le monde essaie de fêter en famille dans la joie, nous formulons le souhait de vous voir accorder l'amnistie individuelle au Professeur Youri Bandajevsky, ce qui le rendrait, enfin, définitivement libre parmi les siens.
Dans l'espoir que vous voudrez bien accepter
favorablement nos requêtes, nous vous prions d'agréer,
Monsieur le Président, l'assurance de notre haute considération.