Le 20 février 2002 le dossier Liberté pour Youri Bandazhevsky a été envoyé à M. Vladimir Senko Ambassadeur du Bélarus en France qui l'a transmis à Minsk pour étude. Il a été publié in extenso dans la Gazette Nucléaire 197/198, mai 2002. La première partie a été publiée dans le Bulletin 91/92 mars-juin 2002. Nous donnons la suite de ce dossier par la publication de l'Annexe "Irradiation et pathologies radioinduites". |
Le monde médical et scientifique a été
sceptique et les réactions ont été virulentes
lorsque ont été publiées en 1992 les données
sur l'augmentation spectaculaire de l'incidence des cancers thyroïdiens
chez les enfants du Bélarus (7). La controverse a été
vive: les experts ont nié la réalité des
faits car cette augmentation ne pouvait pas être due à
Tchernobyl :
1) le temps de latence était trop court et l'iode 131 était
réputé moins cancérogène que le rayonnement
externe vis-à-vis de la thyroïde
2) une augmentation de leucémie n'était pas observée
1.
Il a bien fallu se rendre à l'évidence, ces cancers
des enfants de moins de 15 ans étaient dus aux rejets d'iodes
radioactifs de Tchernobyl (iode 131 et iodes à vie courte),
ils ont été aussi observés en Ukraine et
en Russie mais en moins grand nombre. Désormais ce sont
les adolescents qui sont le plus atteints.
Chez les adultes le nombre de cancers de la thyroïde continue
à augmenter surtout chez les femmes.
Il n'y a pas que le cancer, d'autres pathologies thyroïdiennes
(thyroïdites, goitres, adénomes) ont été
en augmentation chez les enfants et affectent désormais
les adolescents (8).
Il faut analyser les dogmes qui ont permis
l'aveuglement des experts car ils sont tenaces.
Le dogme de base : la leucémie, seul effet précoce
de l'irradiation. Les études sur les survivants japonais
des bombes atomiques.
Le suivi épidémiologique LSS (Life Span Study) d'une cohorte de 120 000 survivants d'Hiroshima et Nagasaki n'a commencé qu'en 1950, cinq ans après les explosions d'août 1945 et, au départ, cette étude de mortalité par cancer n'a montré qu'un accroissement de mortalité par leucémie. D'où le dogme que le seul effet précoce d'une exposition aux rayonnements est l'apparition de leucémie et rien d'autre. Rappelons qu'il s'agit essentiellement de rayonnement externe, flash en un temps très court.
Les études de morbidité
grâce au registre AHS (Adult Health Study) ont concerné
moins de personnes au départ (environ 20 000 en 1950, 11
000 en 1985 à cause des migrations). Elles montraient,
mais sans signification statistique, sur un suivi de 1958-1971
(13 à 26 ans après l'exposition) que la thyroïde
des enfants et adolescents était plus radiosensible que
celle des adultes (9) avec d'autres pathologies que le cancer
et une sensibilité des femmes plus élevée,
la cancérogenèse étant toujours présente
40 ans après l'exposition (10).
Ce n'est qu'en 1993 et 1994 que seront publiées
les études d'incidence de cancer et autres pathologies
du suivi LSS sur la période 1958-1987 montrant
sans ambiguïté une augmentation de l'incidence des
cancers thyroïdiens et de pathologies thyroïdiennes
autres que cancéreuses en fonction de la dose reçue,
avec un risque accru chez ceux qui ont été irradiés
avant l'âge de 20 ans (11) (12).
Conclusions
1)Dans les deux situations, survivants japonais et victimes
de Tchernobyl, ce sont les individus qui ont été
exposés dans leur jeune âge qui sont les plus touchés.
Tout se passe donc comme s'il y avait un décalage
temporel de 20 ans, voire davantage entre les pathologies
affectant les survivants de Hiroshima et Nagasaki et les affections
thyroïdiennes observées chez les habitants du Bélarus
qui ont été exposés au panache radioactif
et vivent dans des zones contaminées par les retombées
de Tchernobyl comme s'il y avait compression du temps de
latence dans l'expression des pathologies liées à
Tchernobyl.
2) Contrairement aux affirmations initiales des experts internationaux
la contamination interne par les iodes radioactifs est aussi
efficace que l'irradiation externe, non seulement dans
la cancérogénèse mais aussi dans des pathologies
non cancéreuses. La population du Bélarus qui a
été exposée aux iodes radioactifs est numériquement
sans précédent par rapport aux victimes des
retombées des essais nucléaires des Iles Marshall-
et les niveaux d'irradiation ont pu être très élevés.
Il ne faut pas oublier que la contamination en iode 131 du lait
a dépassé 1 million de becquerels par litre au mois
de mai 1986 en Biélorussie méridionale et qu'elle
a duré plus de 3 mois dans certaines zones (l'activité
est divisée par 1000 au bout de 80 jours).
Au Bélarus il n'y a pas eu que le rayonnement
externe du panache et des dépôts au sol, ni que les
iodes radioactifs. Les habitants des zones contaminées
sont soumis en permanence aux faibles doses d'une irradiation
chronique à la fois externe par les dépôts
au sol mais surtout interne via la nourriture produite
sur des terrains contaminés par différents radionucléides,
essentiellement le Cs137 (sans toutefois oublier le Strontium
90 et les transuraniens). Le problème essentiel, du point
de vue de la santé publique, est donc de connaître
l'impact sanitaire de cette contamination chronique.
Comme nous l'avons indiqué précédemment,
Bandazhevsky a fait une étude systématique du paramètre
physique qu'est la charge corporelle en césium 137 en relation
avec l'ensemble des effets observés (cliniques, biochimiques,
structurels et morphologiques) et aussi par expérimentation
animale.
Nous nous bornerons à un bref aperçu.
Anomalies cardiovasculaires et contamination
chronique.
L'incorporation de Cs137 est un des
facteurs étiologiques majeurs dans l'augmentation de la
tension artérielle observée chez les enfants vivant
dans les zones contaminées à plus de 15 Ci/km2 ce
qui montre déjà que le Cs137 joue un rôle
dans le système cardiovasculaire.
C'est une des contributions les plus importantes, me semble-t-il,
du Pr. Bandazhevsky et de son équipe quant aux effets
observés sur la fonction cardiaque qui montre sans ambiguïté
le rôle néfaste du Césium 137 en particulier
chez les enfants et qui permet, dans certains cas, d'y porter
remède.
Par la pratique d'électrocardiogrammes systématiques
(ECG) et la mesure conjointe de la concentration corporelle en
Césium 137 Bandazhevsky a démontré la dépendance
linéaire des altérations de la fonction cardiaque
et de la concentration corporelle des enfants en
Cs137 (exprimée en Bq par kg de poids de l'enfant,
Bq/kg). La gravité augmente avec cette concentration.
Des analyses biochimiques avec recherche d'enzymes du sérum
sanguin reflétant l'activité métabolique
sont aussi effectuées.
- Plus de 500 enfants ont été examinés (14),
de cinq districts diversement contaminés en Cs 137, de
moins de 1 Ci/km2 (Grodno, Minsk), à 1-5 Ci/km2 (Gomel)
à 15-40 Ci/km2 (Vietka, Svietilovitch). Les enfants sont
répartis pour chacun des districts en 5 sous-groupes de
concentrations corporelles croissantes de 0-5 Bq/kg ; 11-25,9
; 26-36,9 ; 37-74 et à plus de 74 Bq/kg.
En comparant les électrocardiogrammes des enfants en fonction
de la concentration corporelle on constate que plus celle-ci augmente
et plus le nombre d'ECG normaux diminue, avec apparition d'arythmies
et de troubles de la conduction cardiaque. En-dessous de 5 Bq/kg
tout est normal. Dans la gamme des 5 Bq/kg, 85% des ECG sont normaux.
Quand la concentration augmente, le nombre d'ECG normaux diminue
et entre 74 et 100 Bq/kg il n'y a plus que 12% d'enfants avec
un électrocardiogramme normal.
- Ceci est très clair à Gomel où les électrocardiogrammes
de 227 jeunes enfants d'âge préscolaire (3-7 ans)
montrent déjà des anomalies fonctionnelles :
le pourcentage d'enfants avec anomalies de l'ECG augmente
linéairement avec la concentration corporelle de 11 à
74 Bq/kg.
Nous donnons ci-après ces pourcentages en fonction
de la concentration corporelle :
Conc. Bq/kg | 0 | 11-25,9 | 26-36,9 | 37-74 | > 74 |
% ECG anormaux | - | 62,8 | 77,6 | 80,7 | - |
Tout ceci dresse un bilan assez sombre de la
situation (auquel on doit ajouter les décès de bébés
par cardiopathies congénitales).
Ce bilan n'est pas accepté par les experts : pour une concentration
moyenne du corps en Cs137 de 70 Bq/kg la dose annuelle efficace
d'un enfant de 10 ans est de 0,2 mSv d'après les modèles
officiels discutés dans la première partie. Trop
faible pour avoir un effet, disent les experts. Mais les faits
sont là, les ECG présentent des anomalies et des
enfants ne vont pas bien.
Altérations de la vision chez l'enfant
L'il est très sensibles à l'action du Cs137
comme le révèlent les examens effectués en
1996 et 1997 chez les enfants des zones très contaminées
de Vietka et Svietilovitch (15-40 Ci/km2). Cataractes à
Vietka : les enfants sont répartis en 3 groupes selon leur
concentration corporelle en Cs 137 (0-20 ;21-50 ;>50 Bq/kg).
Comme nous l'avons constaté précédemment
pour les anomalies cardiologiques, là aussi l'incidence
de la cataracte augmente linéairement en fonction de la
concentration corporelle en Cs 137. Elle est de 5% pour
les enfants à concentration moyenne en Cs137 la plus faible,
passe à 17% pour le groupe médian et atteint 23%
pour les enfants ayant le plus de Cs 137 dans le corps.
Remarque : les instances internationales reconnaissent
la cataracte comme étant un effet déterministe des
rayonnements lors d'une irradiation externe aiguë
mais le seuil de dose est très élevé (~ 2
grays) et plus élevé encore s'il s'agit d'une irradiation
chronique externe.
Or voici qu'un article récent (16) indique l'apparition
à Taïwan d'opacités du cristallin chez les
enfants et les jeunes de moins de 20 ans exposés à
une irradiation chronique externe, à faible débit
de dose, par du rayonnement gamma émis par le cobalt 60
de recyclage présent dans l'acier des bâtiments où
ils résident. Le nombre d'altérations du cristallin
augmente d'une façon significative avec la dose et les
auteurs soulignent la nécessité d'un suivi à
long terme.
Bref aperçu d'autres pathologies
et anomalies
Les autopsies d'habitants de la région
de Gomel montrent que la répartition du Cs137 n'est pas
homogène dans le corps car Bandazhevsky mesure par spectrométrie
gamma le Cs137 contenu dans les différents organes. Il
trouve que le Cs137 se concentre davantage dans les organes vitaux3
tels que le cur, le foie, les reins, les glandes endocrines.
Là encore Bandazhevsky constate que les altérations
des fonctions et structures de ces organes sont liées à
leur concentration en Cs137.
- L'examen des coupes révèle des altérations
du myocarde dans 98,6% des décès par causes multiples.
Qu'il s'agisse d'adultes ou d'enfants les modifications morphologiques
et structurelles sont identiques à celles relevées
chez les animaux de laboratoire soumis à une alimentation
riche en Cs137.
- Des dommages prononcés aux reins sont rencontrés
dans 88,8% des cas de mort subite et dans les décès
enregistrés à l'hôpital de Gomel alors que
les personnes ne souffraient pas d'affection rénale de
leur vivant.
Sur certains sujets il a été observé une
destruction partielle des glomérules.
-Le foie est atteint de stéatose et de cirrhose dans 43%
des cas.
-Les glandes endocrines sont altérées
Troubles du métabolisme chez l'enfant
Ce sont des résultats de tests sanguins chez les enfants
d'âge préscolaire (3-7 ans) de Gomel (1-5 Ci/km2)
qui sont résumés ici.
Lorsque la concentration moyenne du corps dépasse 30 Bq/kg
en Cs137 on note une diminution statistiquement significative
de protéines, albumine, créatinine, cholestérol
dans le sang en même temps que la concentration en ions
calcium augmente ce qui montre une détérioration
des fonctions de synthèse effectuées par le foie.
Les dysfonctionnements atteignent aussi le pancréas car
une diminution du glucose est observée.
Dégradation du système immunitaire
chez l'enfant
Chez les enfants de Gomel l'activité
phagocytaire des neutrophiles lymphocytaires est diminuée
de même que le taux des IgA (immunoglobulines) alors que
les IgM augmentent par rapport à ce qui est observé
dans la région plus "propre" de Grodno. Par contre
les taux d'IgM sont comparables. Pour Bandazhevsky ces modifications
des indicateurs immunitaires expliquent que les maladies infectieuses
enregistrées au Bélarus soient plus nombreuses récemment,
notamment dans les régions les plus contaminées
en Cs137 (tuberculose, hépatite virale, affections respiratoires
aiguës).
Normalement il y a des corrélations spécifiques
entre les hormones thyroïdiennes, les immunoglobulines et
les indicateurs du métabolisme (urée, créatinine
etc.). Les enfants des zones contaminées à plus
de 15 Ci/km2 et dont la concentration corporelle en Cs137 est
très élevée perdent ces corrélations.
On voit apparaître des allergies au lait de vache chez des
enfants d'âge scolaire de Svietilovitch.
Modifications du système hématopoïétique
dans les zones contaminées
A Gomel, Vietka et Svietilovitch on
observe chez les enfants de ces zones contaminées une anémie
macrocytaire. A Vietka et Svietilovitch où les concentrations
corporelles sont les plus élevées le sang est appauvri
en leucocytes (neutrophiles et monocytes) alors que le nombre
de lymphocytes est augmenté et que les plaquettes diminuent.
(Les comparaisons sont faites par rapport à la zone moins
contaminée de Grodno).
Système reproducteur
Il s'avère que le système
reproducteur féminin est très sensible à
l'incorporation du Cs137 qui modifie complètement le processus
de l'ovulation et du cycle menstruel.
L'incorporation de Cs137 chez les jeunes femmes conduit à
une inversion du cycle hormonal : ainsi pour une concentration
corporelle en Cs137 dépassant 40 Bq/kg c'est une réduction
de progestérone et une augmentation d'estradiol qui sont
observées dans la seconde moitié du cycle et l'inverse
dans la première moitié conduisant au bouleversement
du cycle menstruel et à la stérilité.
Le Cs137 incorporé d'une façon chronique a donc
un rôle beaucoup plus perturbant que le rayonnement externe
qui provoque une stérilité temporaire pour des doses
aux ovaires élevées (environ 3 gray).
Conclusion :
rappelons ici quelques études récentes sur les survivants
d'Hiroshima et Nagasaki qui peuvent donner des pistes pour les
pathologies radioinduites.`
Dans une publication de 1999 l'étude de mortalité
sur un suivi de 40 ans (1950-1990) montre une association
avec le rayonnement qui est significative pour les affections
suivantes : maladies cardiovasculaires, attaques cérébrales,
maladies digestives et respiratoires, affections des systèmes
hématopoïétiques (15). Il n'y a pas que la
mortalité : le suivi clinique des survivants (morbidité)
montrent que sont corrélés à la dose reçue
lors du "flash" les infarctus du myocarde, les attaques
cérébrales, des indicateurs d'athérosclérose,
l'hypertension, ainsi que les maladies chroniques du foie (11).
Ainsi nombre d'affections du système cardiovasculaire
et du foie décrites par Bandazhevsky s'avèrent être
radioinduites chez les survivants des bombes quand le suivi est
prolongé suffisamment.
Pour expliquer leurs résultats les auteurs (15) font
plusieurs hypothèses et évoquent un mécanisme
qui pourrait être la cause de ces affections, celui des
déficiences du système immunitaire.
Signalons que les travaux de Titov ont montré des variations
importantes des immunoglobulines chez les enfants du Bélarus
dès les premiers mois après Tchernobyl et désormais
constate l'augmentation des allergies (17). Bandazhevsky trouve
chez les enfants vivant dans les zones contaminées un système
immunitaire perturbé.
Avant de nier a priori la réalité des observations
du Pr. Bandazhevsky, il serait important de reconnaître
que même dans le cas simple d'une irradiation externe, les
mécanismes de développement des maladies sont mal
connus mais que sont invoquées des déficiences du
système immunitaire. Les experts peuvent-ils prouver que
le système immunitaire des enfants n'est pas atteint par
la l'irradiation interne chronique qu'ils subissent ?
Bella Belbéoch, mars 2002.
Additif :
Remarque à propos des cancers autres que thyroïdiens
En 1994 ont été publiés
les résultats du suivi 1958-1987 des survivants japonais.
Un excès de risque significatif où l'incidence croît
linéairement avec la dose est trouvé pour de nombreux
cancers solides : sein, estomac, colon, poumon, ovaire, vessie,
thyroïde, foie, cancer de la peau autre que le mélanome,
glandes salivaires (12).
Au Bélarus, le rapport de 1996 de l'Académie
des sciences donne la dynamique de l'incidence de certains cancers.
Pour les hommes on observe une augmentation des cancers du rein,
de la vessie, colon. Pour les femmes colon, rein et surtout thyroïde
dont l'incidence a été multipliée par 6 entre
1986 et 1994.
Cancer du sein : le suivi commencé en 1950 de la
cohorte des femmes japonaises ayant survécu aux bombes
atomiques a montré vers les années 70 une augmentation
de l'incidence du cancer du sein, linéaire en fonction
de la dose surtout pour la tranche d'âge 10-19 ans au moment
de l'irradiation (pour des doses inférieures à 0,5
gray). Le fait nouveau du suivi 1950-1980 publié en 1987
a été la mise en évidence d'un excès
de cancer chez les femmes ayant été exposées
au flash avant l'âge de 10 ans. Ainsi la période
pré-pubertaire est aussi vulnérable aux radiations
(13).
Et au Bélarus ? Des rapports préliminaires
indiquaient une augmentation du cancer du sein dans les zones
contaminées. Il paraît très important de suivre
l'évolution de l'incidence du cancer du sein parmi les
femmes ayant subi les plus fortes expositions en 1986-87 en tant
qu'enfants ou adolescentes mais aussi parmi les enfants et adolescentes
d'aujourd'hui vivant en zone contaminée. En effet le système
endocrinien est complètement perturbé comme l'indiquent
les retards de puberté observés (3). De plus, Bandazhevsky
souligne le rôle du Cs137 incorporé dans les anomalies
du cycle menstruel avec déséquilibre du couple d'hormones
progestérone/estradiol chez les adolescentes et les jeunes
femmes (4) et qui peut être un facteur clé de la
stérilité. Il ne serait pas surprenant que les radionucléides
incorporés d'une façon chronique puissent induire
une augmentation de l'incidence de cancer du sein.
---- Notes ----
1 Il faudrait dire : n'était pas "documentée
comme les cancers de la thyroïde" car des médecins
locaux ont observé une augmentation de leucémies.
D'autre part si le système immunitaire est amoindri, les
enfants peuvent décéder d'affections pulmonaires
par exemple- avant que la leucémie ait pu se déclarer.
C'est la raison pour laquelle les études doivent porter
sur un ensemble de pathologies .
2 Il s'agit du "Belosorb 11". Des entérosorbants
à base de pectine (obtenu à partir des pommes) sont
aussi très efficaces pour entraîner le Cs qui est
éliminé par les selles.
3 La concentration est donnée en Bq/kg
---- Références ----
(1) UNSCEAR 2000, Report to the General Assembly, with Scientific
Annexes, Sources and Effects of Ionizing Radiation. Overview.
The Radiological Consequences of the Chernobyl Accident. (Vol.
1, p.4, article 19).
(2) Lazjuk G. I. et al Frequency changes of inherited anomalies
in the Republic of Belarus after the Chernobyl accident, Radiation
Protection Dosimetry, 1995, vol. 62, n1/2, 71-74. Lazjuk G.
et al, Genetic consequences of the Chernobyl Accident for
Belarus Republic, Research Reactor Institute, Kyoto University,
Research Activities about the Radiological Consequences of the
NPS Chernobyl Accident and Social Activities to Assist the Sufferers
by the Accident KURRI-KR-21, (1994) p. 174-177.
(3) Tchitchko Alexis, Conséquences de Tchernobyl : des
cardiopathies congénitales chez les enfants vivant en zones
contaminées par Tchernobyl ? 4ème journée
de conférences médicales et rencontres hospitalières
sur les conséquences médicales de l'accident de
Tchernobyl sur la population biélorusse, Lille, 14
mars 2000, organisée par l'Association Avicenne avec le
concours du Conseil Régional Nord - Pas de Calais.
(4) Structural and functional effects of radioisotopes incorporated
by the organism, Ed. Pr. Yu. Bandazhevsky, Gomel 1997.
Medical and biological effects of radiocesium incorporated into
the human organism, Minsk 2000. [Il est dommage que ces traductions
en anglais soient médiocres].
(5) Kadhim M.A. et al Transmission of chromosomal instability
after plutonium alpha-particule irradiation, Nature, vol.
355, 20 February 1992. Kadhim et al Long-Term Genomic Instability
in Human Lymphocytes Induced by Single-Particule Irradiation,
Radiation Research (2001) Vol. 155, n°1, p.
122-126.
(6) Dubrova Y. E. et al Human minisatellite mutation rate
after the Chernobyl accident, Nature, vol. 380, 25 April
1996. Further evidence for elevated human minisatellite mutation
rate in Belarus eight years after the Chernobyl accident, Mutation
Research, 381 (1997) 267-278. Reply to a letter "Effects
of radiation on children", Chlyoko Sato, Mieko Kodaira, Nature,
383, 11 sept. 1997.
(7) Thyroid cancer after Chernobyl, Scientific Correspondence,
Nature, vol. 359, 3 Sept. 1992, 21-22, letter from Kazakov
V. S. et al ; letter from Baverstock K. et
al. Gazette Nucléaire 119/120, 1992. En Biélorussie
: cancers de la thyroïde chez les enfants.
(8) Yuri Demidchik, Thyroid cancer in Bélarus after Chernobyl,
Lille, mars 2000, Ibid. Conséquences médicales
de l'accident de Tchernobyl sur la population biélorusse.
(9) Parker L.N. et al. Thyroid carcinoma after exposure
to atomic radiation. A continuing survey of a fixed population,
Hiroshima and Nagasaki, 1958-1971. ABCC-TR 5-73,
in Shuji Inoue (10).
(10) Shuji Inoue et al. Thyroid diseases among A-bomb survivors
in Nagasaki, (sujets examinés entre 1984-1987).
TR-12-92 (1992).
(11) Wong F. L. et al. Non cancer disease incidence in
the atomic bomb survivors 1958-1986, RERF TR 1-92, Radiation
Research (1993) 135 :418-430.
(12) Thompson D. E. Mabuchi K. et al. Cancer incidence
in atomic bomb survivors, Part II, Solid tumors 1958-1987,
Radiation Research, (1994), 135 :S17-S67.
(13) Masayoshi Tokunaga et al. Incidence of female breast
cancer among atomic bomb survivors (1950-1980), Hiroshima and
Nagasaki. RERF TR 15-84, et Radiation Research (1987),
112, 243-272.
(14) Yu. I. Bandazhevsky, Radioactive Caesium and Heart, Minsk,
2001.
(15) Yukiko Shimizu, Donald A. Pierce et al. Studies of
the Mortality of Atomic Bomb <survivors. Report 12, Part II.
Non Cancer Mortality, 1950-1990, Radiation Research,152,
374-389, (1999).
(16) Wei-Li Chen et al Lenticular Opacities in Populations
Exposed to Chronic Low-Dose-Rate Gamma Radiation from Radiocontaminated
Buildings in Taiwan, Radiat. Res. (2001) 156, 71-77
(17) Titov L. P. Conséquences de Tchernobyl, Lille, mars
2000, Ibid. Résumé, Etude des marqueurs d'allergies
chez des enfants biélorusses vivant en zones contaminées.