Edito : 25 ans après,
la catastrophe de Tchernobyl
continue !
Pour les "liquidateurs"
c'est déjà de 25 000 à 125 000 morts et plus
de 200 000 invalides, et pour les populations exposées
à la contamination un bilan qui sera selon les estimations de 14 000 à plus de 985 000
morts à travers le monde !
L'étendue des zones contaminées, les niveaux de
contamination rencontrés, l'importance numérique
des populations concernées font de la catastrophe nucléaire
de Tchernobyl
une catastrophe industrielle sans précédent. Les
pressions occidentales se sont exercées dès le début
de la crise ouverte par l'explosion du réacteur n°4
de la centrale afin
de minimiser l'impact sanitaire de l'accident concernant les
effets biologiques à long terme (cancers et effets génétiques)
de l'exposition aux radiations des habitants de l'ex-URSS. En
fait, l'émergence de problèmes sanitaires inédits
avec un accroissement visible de la morbidité, en particulier chez les
enfants, dès les premières années ayant suivi
l'accident ont relégué les effets à long
terme au second plan, mais comme eux ils ont été
minimisés, voire niés, tant par les autorités
sanitaires soviétiques que par les experts occidentaux.
L'argument souvent avancé pour nier les observations faites
sur le terrain par les médecins locaux est qu'elles ne
correspondent pas aux effets observés chez les survivants
japonais des bombes atomiques. Or les deux situations ne sont
pas identiques. A Hiroshima et Nagasaki il s'est agi essentiellement
d'irradiation externe en un temps très court (et le suivi
de mortalité a commencé 5 ans après le flash
de la bombe). A Tchernobyl il y a d'abord eu une "phase d'urgence"
(assez longue puisque les rejets se sont poursuivis durant tout
le mois de mai) avec irradiation externe par le nuage et les dépôts
au sol, contamination interne par inhalation et ingestion de produits
contaminés suivie d'une exposition chronique essentiellement
due à l'irradiation interne par ingestion d'aliments contaminés
pour laquelle il n'y (avait) aucune donnée expérimentale
fiable, Tchernobyl constituait la première mondiale d'une
"expérimentation" à grande échelle.
En janvier 2010, l'Académie
des sciences de New York (NYAS) a publié
le recueil (sous la direction
d'Alexei Yablokov) le plus complet de données scientifiques
concernant la nature et l'étendue des dommages infligés
aux êtres humains et à l'environnement à la
suite de l'accident de Tchernobyl «Chernobyl: Consequences of the catastrophe
for people and the environment». Cet ouvrage (dont on peut
lire une version réduite et traduite par Wladimir Tchertkoff
en Word (.doc),
ou en PDF,)
met à la disposition du lecteur une grande quantité
d'études collectées dans les pays les plus touchés:
la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine. Les auteurs estiment
que les émissions radioactives du réacteur en feu
ont atteint dix milliards de curies, soit deux cents fois les
retombées des bombes atomiques lancées sur Hiroshima
et Nagasaki, que sur les 830 000 «liquidateurs» intervenus
sur le site après les faits, 112 000 à 125 000 sont
morts, et que le nombre de décès à travers
le monde attribuables aux retombées de l'accident, entre
1986 et 2004, est de 985 000, un chiffre qui a encore augmenté
depuis cette date.
Et la France de son côté
se préparait déjà (avant Fukushima) de
deux façons différentes aux conséquences
d'un "petit" Tchernobyl sur son sol:
- La version "hard": La France
"se prépare militairement" à l'accident
majeur !
- La version "soft": Le CODIRPA pour la gestion participative d'une
vie durablement contaminée après un accident
nucléaire en France...
Lire la suite...
Infonucléaire, le 22/4/2011.
A lire:
- Une fiction pédagogique sur un accident à Nogent-sur-Seine:
A partir du 26 avril sur villesurterre.com sous la forme d'un
feuilleton, une adaptation du roman de Hélène Crié
et Yves Lenoir : Tchernobyl-sur-Seine, paru en 1987.
A écouter:
- Sur la RTBF par marc Molitor: "Vivre avec Tchernobyl: retour
sur un avenir contaminé" (Nozozybkov, Belrad, les liquidateurs, l'association
"Les Enfants de Tchernobyl"...).
A voir les 17 documentaires sur Tchernobyl sur Infonucléaire.