Le Progrès, 23/1/2008:
Communiqué de presse AVIGOLFE,
Paris, le 14 octobre 2007.
L'Association des Victimes civiles et militaires de la guerre du Golfe, AVIGOLFE, a pris connaissance de l'information rendue publique par le ministre italien de la Défense, Arturo Parisi qui reconnaît que deux cent cinquante-cinq militaires italiens ont contracté un cancer à la suite de contacts avec de l'uranium appauvri lors de diverses missions à l'étranger au cours des dix dernières années dont trente sept sont décédés.
AVIGOLFE, dès sa création en juin 2000, a dénoncé l'utilisation par les armée française, britannique et américaine de munitions à l'uranium lors de la guerre du Golfe et des Balkans. Elle a apporté toutes les preuves de l'exposition des soldats français à ces munitions. Elle a révélé qu'il s'agissait dans le conflit du Golfe, non pas d'uranium appauvri (U235) mais d'Uranium 236, déchet de la combustion nucléaire hautement radiologique.
En 2001, la Mission parlementaire d'information a été obligée de reconnaître que les obus français, fabriqué avec de l'uranium en provenance des Etats-Unis, contenait bien de l'U236. Mais en même temps, la MPI a refusé d'auditionner, contrairement à la demande d'AVIGOLFE, le Pr Durakovic ancien médecin colonel des Armées américaines présent sur le terrain lors du conflit, qui avait détecté des traces d'U236 dans les urines de seize soldats américains, canadiens et britanniques.
Les gouvernements français successifs ont toujours nié les effets radiologiques des armes à l'uranium. Les responsables de l'étude épidémiologique confiée à l'Inserm ont refusé d'étudier les causes des décès des anciens soldats français représentés par AVIGOLFE. Ils ont refusé de faire les recherches qui s'imposaient sur les vivants.
Les gouvernements français successifs ont toujours refusé de s'expliquer sur le programme français d'armes à l'uranium. La France continue de produire ce type de munition, comme le confirmait la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie à plusieurs reprises auprès d'AVIGOLFE.
Depuis l'ouverture d'une instruction judiciaire suite aux plaintes contre X déposées par plusieurs victimes, les gouvernements successifs se sont réfugiés dans l'attente des conclusions de l'instruction. AVIGOLFE a dénoncé à plusieurs reprises cette attitude et demandé aux autorités françaises de reconnaître les conséquences sanitaires de la guerre du Golfe (le « syndrome » de la guerre du Golfe) comme le font déjà les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. La décision italienne conforte l'Association dans ses positions.
AVIGOLFE qui doit être reçue par le cabinet du ministre de la Défense le 13 novembre prochain attend plus de courage et d'esprit de responsabilité de la part des nouvelles autorités françaises.
Le Président
Hervé DESPLAT
Contact : 06 85 20 06 99
BON DE SOUTIEN 2006
Madame, Monsieur,
AVIGOLFE, association des victimes civiles
et militaires de la guerre du Golfe, créée le 14
juin 2000, s'est donnée pour mission de faire toute la
lumière sur la véritable nature de la guerre du
Golfe (1991), sur les maladies développées par les
civils et les militaires depuis leur retour en France, et de défendre
leurs intérêts.
A ce jour, AVIGOLFE a été contactée par plus
de 1200 personnes ou familles concernées. Nous avons enregistré
360 dossiers dont 33 décès.
Notre association joue à l'heure actuelle un rôle
d'utilité publique sans en avoir le statut. Elle dispose
de moyens très limités face à l'immensité
de la tâche. Aussi, nous vous serions très reconnaissants
de nous exprimer votre soutien concret afin de pouvoir poursuivre
notre mission, car les affaires engageant la responsabilité
de l'État sont toujours longues et difficiles.
Renouveler votre adhésion à l'association ! Soutenez
financièrement l'association en lui versant un don financier
!
AVIGOLFE propose à toutes personnes effectuant un don,
de la tenir informée parc courrier.
Ensemble nous y arriverons, Vérité, Reconnaissance
et Réparation.
Le Président Hervé DESPLAT
EN CAS DE CHANGEMENT D'ADRESSE
NOTEZ BIEN :
AVIGOLFE
49 avenue Bontemps 95750 CHARS
06 85 20 06 99 E.Mail : contact@avigolfe.com
BON DE COMMANDE
- CD-ROM « LES ARCHIVES D'AVIGOLFE »
7 Euros FRAIS DE PORT INCLUS
- RAPPORT AVIGOLFE 25 Euros FRAIS DE PORT INCLUS
- AUTOCOLLANTS 10 Euros (les 5) FRAIS DE PORT INCLUS
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DU GOLFE LA GUERRE RADIOACTIVE SECRETE » 13 Euros
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RÉCÉPISSÉ BON DE SOUTIEN 2006 (écrire
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Je soutiens l'Association AVIGOLFE
Don : ...........................? (moyen à votre convenance)
Communiqué de Presse du 09/03/06
AVIGOLFE
49, avenue de Bontemps
95750 CHARS
www.avigolfe.com
Christian PRUD'HOMME Ancien Combattant français
de la première guerre du Golfe, en grève de la faim
depuis le 14 février 2006, sera présent au Tribunal
des pensions militaires d'invalidité de COLMAR le 10 mars
2006 à 14 heures 30 (salle 14 1er étage) pour
demander JUSTICE et Réparation.
Christian PRUD'HOMME a commencé sa carrière militaire
en 1985, suivant une formation « d'opticien instrumental ».
Au bout de six mois de formation, une feuille de notes est établie
par son officier supérieur, ou les commentaires sur son
comportement sont élogieux : une tenue, une maîtrise
de soi, un esprit d'initiative, une expression, une ardeur au
travail, un esprit d'équipe, une aptitude aux responsabilités,
un esprit de discipline supérieur, une vivacité
d'esprit, une aptitude aux responsabilités et une motivation
remarquable. Cette fiche conclu : Malgré le
peu de temps passé à la section, le soldat PRUD'HOMME
a fait bonne impression. Possédant de bonnes bases techniques,
il a immédiatement pu être utilisé. De caractère
ouvert, il doit faire un bon militaire.
Par la suite, Christian PRUD'HOMME est affecté pendant
2 années à NOUMÉA où sa formation
d'opticien instrumental lui vaut d'être employé au
recyclage de milliers de boussoles dont il décape le phosphore
pour le remplacer par un matériaux non radioactif, tout
ceci dans un local confiné et n'ayant qu'un masque de bricolage
pour seule protection.
En 1991 Christian embarque à Toulon avec son unité
Le 6ème Régiment de Commandement et de Soutien basé
à Avignon. Comme l'ensemble des soldats français,
il est soumis à de nombreuses toxicités, multi-vaccination,
prise de cachets « préventifs »,
détections d'agents chimiques, fumées des puits
de pétrole, pulvérisation d'insecticides (lindane),
munitions à l'uranium. Pour finir, Christian participe
avec son unité à la destruction du matériel
irakien.
Le 02 avril 1991, il est
évacué sanitaire sur une civière pour être
immédiatement hospitalisé à Toulon, avec
comme diagnostic « pathologies post-traumatiques »
(crises de tétanie, d'angoisse, insomnies, asthénie,
troubles de la vision)
En 1992, l'armée l'a « remercié »
car devenu inapte au service. Depuis
son état de santé n'a cessé de se dégrader,
il ne se déplace qu'en fauteuil roulant, son système
nerveux central est atteint, il souffre de tremblements ainsi
que de violentes douleurs musculaires, il a perdu le sens de l'orientation,
il a perdu la vue de l'oeil droit et l'autre faibli. Dernièrement,
son médecin a suspecté une ostéoporose, et lui a prescrit un traitement adapté à
cette maladie.
Le cas de Christian n'est pas unique. Depuis 5 ans, l'association
AVIGOLFE a apporté au ministère de la défense
tous les éléments indiscutables de la réalité
radiologique et chimique de la guerre du Golfe sur les populations
présentes sur le terrain de la guerre.
De nombreux anciens combattants réclament, reconnaissance
et réparation, aux autorités françaises qui
s'obstinent dans un refus méprisant.
Pourtant le professeur Salamon, dont le ministère de
la défense avait requis l'expertise, a déclaré :
« il faut dire qu'il y a des troubles en excès
dus à la guerre du Golfe, ces troubles doivent être
pris en compte, reconnus, pensionnés, et tout le monde
sera d'accord. » (France-Bleue Gironde, interview
diffusée les 20 et 23 novembre 2004).
Le ministère de la défense préfère
sans doute dépenser une partie de son budget, pour faire
des ronds dans l'eau avec le Clemenceau, alors que depuis plus
de 15 années des anciens soldats, ainsi que leurs familles
souffrent d'aucune reconnaissance.
Le Président
Hervé DESPLAT
Pour contact si besoin :
Mr Prud'homme Christian : 03 89 23 75 39
Mr Hervé DESPLAT : 06 85 20 06 99
Maître Hirth: 03 89 20 22 55
A voir... à lire:
"90
minutes" Une émission du magazine 90 minutes sur Canal + était consacrée aux munitions à l'uranium appauvri largement utilisées sur le champ de bataille durant la guerre du Golfe. 90 minutes en RealVidéo 21 kb |
"Armes
nouvelles, population en danger" Un reportage de 80 mn en RealVideo 33 kb, présenté par Elise Lucet pour "Pièces à conviction". |
Mort de soldats, leucémies et armes à uranium appauvri
L'uranium
est mortifère qu'il soit civil ou militaire
Un déchet radioactif dangereux utilisé
comme une matière première banale !
Les munitions à
l'uranium appauvri
Les munitions
à l'uranium appauvri françaises doivent être
démantelées
15 février 2006 - Un vétéran français de la guerre
du Golfe a indiqué mercredi qu'il avait entamé la
veille une nouvelle grève de la faim à son domicile
à Riquewihr (Haut-Rhin) pour demander aux pouvoirs publics
"réparation" du "syndrome de la
guerre du Golfe" dont il affirme souffrir.
"C'est un appel au secours et un appel à la justice
: je continuerai ce mouvement jusqu'à ce que j'obtienne
la reconnaissance de mon statut et la pension auxquelles j'ai
droit", a déclaré Christian Prud'Homme,
39 ans, qui a été évacué du Golfe
en avril 1991 et est depuis, selon lui, de plus en plus lourdement
handicapé.
Déjà en mai et juin dernier, l'ancien militaire
avait cessé de s'alimenter pendant six semaines, n'ingérant
plus que de l'eau et des compléments vitaminés,
avec le même objectif. Il avait interrompu ce mouvement
après un entretien au ministère de la Défense
et la promesse d'aides "qui ne sont jamais venues",
a-t-il affirmé.
Christian Prud'homme avait quitté Toulon pour le Golfe
le 23 septembre 1990 avec le 6e régiment de commandement
et de soutien basé à Avignon et était rentré
le 2 avril 1991 sur une civière pour être immédiatement
hospitalisé à Toulon (Var).
Il a reçu le soutien de l'association Avigolfe, qui regroupe
400 adhérents se disant malades du "syndrome de
la guerre du Golfe" et milite pour la vérité
et la reconnaissance des victimes militaires ou civiles de cette
guerre.
Avigolfe - Communiqué de Presse du 15 02 06
Avigolfe Association des Victimes civiles et militaires de la guerre du Golfe, qui depuis presque six ans, demande au ministère de la Défense de prendre ses responsabilités vis à vis des anciens combattants de la guerre du Golfe, dénonce la persistance des autorités françaises à reconnaître les conséquences de ce conflit sur la santé des personnes, civiles ou militaires qui ne sont pas aujourd'hui prises en charge et reconnues.
Outre les pathologies lourdes dont un nombre
significatif d'anciens combattants et civils au service de l'armée
française sont déjà décédés,
Avigolfe a enregistré un nombre important de suicides ou
de tentatives de suicides, chez de jeunes vétérans
dont un grand nombre vivent seuls ou avec leur famille des
situations souvent dramatiques.
Le refus politique des autorités françaises est
aggravé par une législation obsolète qui
impose des délais très courts de déclaration
des maladies qui, aujourd'hui, excluent de toute reconnaissance,
les personnes (la majorité) dont les pathologies se sont
révélées au-delà de ce délai.
Avigolfe demande une nouvelle fois au ministère
de la Défense d'assumer, sans plus attendre, ses responsabilités.
Pour Avigolfe
Le Président
Hervé DESPLAT
Pour contact:
Mr Christian PRUD'HOMME: 03 89 23 75 39
Pour la première fois au Royaume-Uni, un tribunal reconnaît qu'un ancien combattant souffre bien du syndrome de la guerre du Golfe et lui ouvre droit à une pension d'invalidité. Cette décision, qualifiée d'« historique » par les plaignants, va être annexée au dossier de la vingtaine d'affaires toujours en cours d'instruction au pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris.
L'ANCIEN SOLDAT BRITANNIQUE Daniel Martin,
35 ans, qui a participé en 1991 à l'opération
Tempête du désert pour libérer le Koweït
envahi par les troupes irakiennes, souffre depuis de troubles
de l'humeur, de la concentration et de la mémoire, ainsi
que d'asthme et de douleurs articulaires chroniques. Comme d'autres
vétérans, il incrimine des cocktails médicamenteux
prescrits par les médecins militaires contre les armes
chimiques, ainsi que l'exposition aux munitions à l'uranium
appauvri. Il a engagé en 2000 une action contre le ministère
de la Défense, l'administration britannique réfutant
depuis quatorze ans l'existence de tout syndrome du Golfe.
Un premier pas avait cependant été franchi l'an
dernier à la suite d'une enquête indépendante
qui concluait qu'« aucune raison médicale
n'empêche ces symptômes d'être décrits
comme un syndrome » et rejetait le qualificatif
de « symptômes et signes de problèmes
de santé mal définis » retenu jusque-là
par le ministère britannique de la Défense, soulignant
que six cents anciens combattants de la première guerre
du Golfe (1991) sont déjà morts (« le
Quotidien » du 23 novembre 2004).
Une décision historique.
Cette fois, « c'est une décision historique »
qui vient d'être prise et elle aura, selon l'avocat du plaignant,
« des implications énormes pour des centaines
d'anciens combattants souffrant à l'évidence du
syndrome de la guerre du Golfe » : le tribunal
d'appel des retraites, l'instance qui arbitre les litiges entre
les vétérans et le ministère de la Défense
en cas de refus de pension, estime que « les anciens
combattants de la guerre du Golfe ont développé
par la suite un nombre anormal de maladies [...] Le terme
de syndrome de la guerre du Golfe est le nom médical approprié
pour décrire cet ensemble de symptômes ».
En foi de quoi, Daniel Martin va pouvoir percevoir une pension
d'invalidité et son cas est évidemment suivi de
près par les centaines d'anciens combattants qui se plaignent
de pathologies semblables.
En France, où on compte 25 000 soldats qui ont
été déployés en Irak entre août
1990 et février 1991, 24 anciens combattants se sont
constitués partie civile. Huit autres militaires envoyés
dans les Balkans sont aussi partie prenante. Leurs dossiers, instruits
par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, vice-président
du pôle santé publique du tribunal de grande instance
de Paris, devraient être bouclés fin 2006. Dans l'immédiat,
la décision de la juridiction britannique devrait leur
être annexée et elle est déjà perçue
comme « une avancée appréciable dans
la voie de la reconnaissance qui pourrait permettre le versement
de pensions d'invalidité ».
Dans les prochaines semaines, annonce le président de l'association
Avigolfe, Hervé Desplat, la section de recherche de la
gendarmerie devrait auditionner sur commission rogatoire les deux
anciens ministres de la défense Jean-Pierre Chevènement
et Pierre Joxe, ainsi que les officiers généraux
qui ont commandé les opérations sur le terrain.
Si la question du lien de causalité entre les pathologies
déclarées et les divers facteurs de risque évoqués
demeure « fatidique », l'étau
semble se resserrer, assure-t-on dans les milieux proches du dossier,
sur l'uranium appauvri, le facteur qui, parmi tous les autres
(produits chimiques, pesticides, vaccins antihépatite B,
stress, pyridostigmine, etc.), semble le plus fréquemment
repéré. Les suites du dossier, l'un des plus complexes
suivis au pôle santé publique avec celui des retombées
du nuage radioactif de Tchernobyl, sont tout à la fois
tributaires des expertises scientifiques et d'éléments
d'informations, et pour lequel le ministère a invoqué
le secret défense. Des demandes pourraient être présentées
prochainement en vue d'obtenir sa levée, alors que des
procédures devant la Cour de justice de la République
ne seraient pas exclues à l'encontre de plusieurs anciens
ministres.
En tout état de cause, les conclusions de l'enquête
menée entre 2002 et 2004 auprès de 10 477 anciens
combattants, sous la direction du Pr Roger Salamon (unité
Inserm 330 épidémiologie, santé publique
et développement, université Bordeaux-II), pourraient
être revues par les enquêteurs (« le Quotidien »
du 13 juillet 2004). Ceux-ci font remarquer que la population
qui a fait l'objet d'une investigation dans ce rapport n'atteint
pas le seuil des 20 %, qu'elle accorde une représentation
excessive aux militaires restés en activité, tout
en passant sous silence le sort des soldats décédés.
« Nous n'avons pas pu mettre en évidence
un syndrome propre à ce conflit », avait
conclu, en son temps, le rapport Salamon. Aujourd'hui, Hervé
Desplat pronostique, à la faveur de la décision
du tribunal londonien, qu'« il ne saurait y avoir
de différence dans les indemnisations d'anciens combattants
britanniques et français, alors que tout le monde reconnaît
que les uns et les autres ont été soumis aux mêmes
toxiques ».
CHRISTIAN DELAHAYE
AVIGOLFE - Communiqué de presse du 02/11/05
Avigolfe a pris connaissance de la décision d'un tribunal des pensions militaires britanniques de reconnaître le lien entre l'état de santé d'un ancien combattant de la guerre du Golfe (1991) et son service dans le conflit. Quelle que soit l'expression utilisée, "syndrome de la guerre du Golfe" ou "maladies de la guerre du Golfe", la liste des signes, symptômes et pathologies présentés par les anciens combattants de la coalition, y compris français, est connue.
En France, la position butée du ministère de la Défense et des gouvernements successifs a obligé les anciens combattants malades ou leurs familles dans le cas des décès, proportionnellement aussi importants qu'en Grande Bretagne ou aux Etats Unis, à déposer des plaintes en pénal auprès du TGI de Paris.
La décision du tribunal britannique montre la justesse des affirmations d'Avigolfe depuis sa création en juin 2000.
L'Association des victimes civiles et militaires de la guerre du Golfe estime que le gouvernement français et les tribunaux des pensions doivent désormais tenir compte de cette décision.
Il ne peut y avoir un traitement différent de cette affaire en Grande Bretagne, en France et dans les autres pays de la coalition puisque les soldats ont été exposés au même substances toxiques (coktails de vaccins, pilules de pyridostigmine, pilules Virgyl anti-sommeil, fumées de puits de pétrole, particules neurotoxiques, uranium appauvri, organosphorés (pesticides, insecticides massivement épandus dans les tentes) etc...
Avigolfe demande une nouvelle fois au ministère de la Défense de reconnaître la réalité de cette guerre chimique et radiologique, de reconnaître ses effets sur la santé, de prendre d'urgence les mesures qui s'imposent et de légiférer dans ce sens.
Le Président : Hervé DESPLAT
Contacts :
Maître Thierry POULICHOT : 01 49 53 04 41
Monsieur DESPLAT Hervé : 06 85 20 06 99
Site Internet : www.avigolfe.com
COMMUNIQUE DE PRESSE
du 6 juillet 2005
AVIGOLFE
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95750 - CHARS
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31, Rue du Cormier
17100 - SAINTES
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Fax : (+) 33 5 46 74 08 60
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Le 6 juillet 2005, au 55e jour de sa grève de la faim, le vétéran du Golfe Christian Prud'homme, après avis de son médecin traitant et sur les prières instantes de sa mère, de son auxiliaire de vie et des associations qui le soutiennent, a décidé de suspendre sa grève et de commencer à se réalimenter.
Il n'a pas encore obtenu satisfaction, mais il n'entend pas fournir à l'armée une victime de plus. Il entend au contraire poursuivre avec les associations qui le soutiennent l'action pour la reconnaissance des droits des civils et des militaires victimes à retardement des effets morbides et mortifères de la guerre du Golfe et de celles des Balkans.
Si par malheur les démarches entreprises sur le plan politique ne pouvaient aboutir du fait que le ministère français de la Défense se refuse à reconnaître le lien entre les pathologies constatées chez les vétérans de ces guerres et leur présence sur le terrain, Christian Prud'homme pourrait reprendre le mode d'action commencée le 13 mai 2005.
Des centaines de citoyens de France, d'Europe
et du monde entier, des Etats-Unis à la Nouvelle-Zélande,
du Japon à la Patagonie, ont écrit à Mme
Alliot-Marie, ministre de la Défense, pour apporter leur
soutien à Christian Prud'homme et à ses camarades
d'infortune. Nous appelons à poursuivre et élargir
ce soutien, notamment par les moyens indiqués ci-après.
Modalités d'action proposées
- Ecrire au ministère de la Défense courrier-ministre@sdbc.defense.gouv.fr
- Intervenir auprès:
- des députés français pour qu'ils demandent l'inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale de la proposition de résolution N° 829 visant « la création d'une commission d'enquête sur la production et l' utilisation par la France d'armement à l'uranium appauvri et ses risques sanitaires » et de la proposition de loi N° 853 sur la « reconnaissance des ''maladies de la guerre du Golfe et des Balkans'' ».
- des députés européens et des parlementaires de leurs pays respectifs pour que le Parlement européen et les parlements nationaux se saisissent du projet de Convention sur la prohibition du développement, de la production, du stockage, du transfert et de l'utilisation des armes à l'Uranium Appauvri et sur leur destruction. Si ce projet de traité est adopté par au moins 15 pays européens, il pourra être soumis.
- Signer et faire signer les pétitions:
- Pour l'abandon sans conditions des armes à l'uranium appauvri par la France et l'interdiction universelle de toutes les armes radioactives
- Justice pour les vétérans français victime de la « guerre du Golfe »
- Apporter votre soutien financiern Chèques
à l'ordre de : « ACDN », mention « Action
Christian Prud'homme »
- Envoyer le tout à : ACDN, 31 Rue du Cormier - 17100 -
SAINTES
- Tenir nos associations informées de vos initiatives
COMMUNIQUE COMMUN AVIGOLFE-ACDN, Jeu 30 juin
2005:
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Fax : 05 46 74 08 60
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Le 29 juin 2005, au 48e jour de sa grève de la faim, Christian Prud'homme a été reçu au ministère de la défense avec son assistante de survie et les présidents d'AVIGOLFE et d'ACDN par huit représentants du cabinet et de l'administration, la plupart demeurés anonymes (ci-après désignés : « le ministère »). L'entrevue, prévue pour 12 heure, a duré trois fois plus, mais n'a abouti à aucun résultat tangible.
Se refusant toujours à traiter l'ensemble du problème que posent les vétérans de la guerre du Golfe décédés ou souffrant des séquelles sanitaires de cette guerre, le ministère a procédé à l'examen détaillé du « cas » du brigadier Prud'homme, alors que lui-même n'entendait ni n'entend le dissocier de ceux de ses camarades et qu'en outre les participants à cette réunion n'avaient pas compétence à juger des aspects médicaux de son cas ni à entendre parler de sa vie privée.
A l'issue de l'entrevue, le ministère a proposé à Christian Prud'homme une aide pécuniaire ponctuelle, la visite du sous-préfet et d'un responsable de l'ONAC, et un réexamen de son dossier « à zéro » par la même juridiction spécifique de l'armée qui avait conclu en 2003 à un taux d'invalidité cumulé de 95 %, mais « à titre documentaire » et « sans pension ». La présomption d'imputabilité au service par exposition aux facteurs pathogènes multiples intervenus pendant la guerre du Golfe n'est pas admise - comme pour les victimes de l'amiante dans le secteur civil. A chaque vétéran ou veuve d'en apporter la preuve.
Or chacun sait qu'il est très difficile d'établir une relation de cause à effet lorsqu'une maladie ou une infirmité survient des mois ou des années plus tard, comme par exemple dans le cas d'inhalation ou d'ingestion de poussières d' « Uranium appauvri » ou dit tel (seulement appauvri en U235, et enrichi en autres isotopes de l'Uranium). Le fait que le soldat Prud'homme, à son retour du Golfe, ait été débarqué à Toulon sur une civière avec un diagnostic de pathologies post-traumatiques n'est même pas retenu comme une preuve suffisante. Dans ces conditions, comment les quelque 400 vétérans ou familles de vétérans ayant saisi AVIGOLFE de leurs cas pourraient-ils espérer une reconnaissance de leurs droits ?
Le ministère se retranche derrière les avis des experts et les procédures judiciaires en cours. Pourtant le professeur Salamon, dont le ministère de la défense avait requis l'expertise, a déclaré : « il faut dire qu'il y a des troubles en excès dus à la guerre du Golfe, ces troubles doivent être pris en compte, reconnus, pensionnés, et tout le monde sera d'accord. » (France-Bleue Gironde, interview diffusée les 20 et 23 novembre 2004). Pourtant, les procédures judiciaires n'ont été entamées par des victimes qu'en désespoir de cause, et rien n'interdit au ministère d'en éteindre l'objet en prenant la décision politique de reconnaître et d'assumer les responsabilités de l'armée comme employeur dans cette affaire de maladies professionnelles.
Le ministère nous paraît une fois
de plus « jouer la montre » et tenter d'étouffer
le scandale médiatique que l'action de Christian Prud'homme
commence à soulever. Ce dernier a fait savoir au ministère
qu'il entendait poursuivre sa grève de la faim
jusqu'à ce que soient prises les mesures d'équité
et de simple bon sens qu'exige la situation des victimes de «
l'opération Daguet », c'est-à-dire de la participation
française à la guerre du Golfe.
Nous appelons tous les citoyens, sans considération
d'étiquettes politiques, à se mobiliser pour mettre
sans délai un terme à cette situation inique.
Avigolfe, Lun 13 juin 2005:
Monsieur Christian prud'homme adhèrent
d'avigolfe a entamer une grève de la fin depuis le 13 mai
2005. Christian qui a servi dans le golfe au 6 RCS, a été
hospitalisé dès son retour du Golfe (douleurs musculaire,
insomnies, troubles de la vision, etc..). Aujourd'hui Christian
se déplace en fauteuil roulant et risque de perdre bientôt
la vue la vue. Par son action , il demande justement a être
reconnue et se bat aussi pour ceux et celles qui comme lui souffrent
des conséquences de cette guerre. Devant la gravité
de son action, la presse commence a s'emparer de son histoire,
Christian et déterminé et arrêtera son action
que quand l'ensemble des vétérans malades sont reconnues
Sud-Ouest, Jeudi 5 mai 2005:
Malades, certains des vétérans
de la guerre du Golfe attendent de l'instruction ouverte à
Paris qu'elle détermine à quelles substances toxiques
ils ont été exposés.
En 1991, les centaines de milliers d'hommes engagés dans
l'opération Tempête du désert avaient chassé,
à l'issue d'un combat disproportionné, les troupes
de Saddam Hussein du Koweït. Un conflit éclair coûteux
en vies humaines pour les civils et les militaires irakiens, dont
on ne parlerait plus guère si la nature des pathologies
dont souffrent les vétérans américains, anglais
et français ne nourrissait épisodiquement la controverse.
La guerre du Golfe, vendue comme propre par les états-majors
aux médias, a exposé ses participants à des
risques chimiques dissimulés par les autorités militaires.
Mais existe-t-il pour autant un syndrome, c'est-à-dire
d'une cause unique, susceptible d'expliquer la fatigue chronique,
les douleurs musculaires, les pertes de capacité respiratoire,
les troubles de la mémoire et autres pathologies développées
par un grand nombre de soldats ?
Avis divergents. De part et d'autre de la Manche et de l'Atlantique,
les avis scientifiques divergent. Aux Etats-Unis, l'étude
rendue publique il y a quelques mois, à l'initiative du
secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants, a admis que
les vétérans avaient été au contact
de substances potentiellement toxiques. Au même moment,
en Grande-Bretagne, les auteurs d'un rapport portant sur près
de 6 000 soldats concluaient à l'existence d'une maladie
spécifique. Aucun de ces constats ne figure dans l'enquête
française de l'Institut national de la santé et
de la recherche (Inserm) dirigée par le professeur bordelais
Roger Salamon. Le contingent français comprenait près
de 20 000 hommes. La moitié a pu être retrouvée,
le quart a répondu à un questionnaire, 1 000 seulement
ont accepté de subir un examen médical.
Au sein de la population concernée par l'étude épidémiologique,
les soldats encore en activité, donc en bonne santé,
sont surreprésentés. S'il reconnaît volontiers
ce biais, l'universitaire girondin conteste qu'il puisse invalider
les résultats obtenus relatifs notamment à l'absence
de mortalité d'origine cancéreuse ou cardio-vasculaire.
« Le syndrome de la guerre du Golfe est une formidable invention
médiatique, nécessaire sans doute pour attirer l'attention
sur les conséquences sanitaires du conflit, mais il n'est
pas établi, soutient l'universitaire girondin. Pour autant,
cela ne signifie pas qu'il n'y a rien. La fréquence de
certains symptomes, dont on ne peut pas déterminer avec
précision l'origine, est anormalement élevée.
Il existe des troubles en excès qu'il faut reconnaître
et pensionner. »
« Recherche superficielle ». Le ministère de
la Défense s'appuie sur le rapport Salamon pour rejeter
les demandes de l'association Avigolfe, qui regroupe plusieurs
centaines de vétérans à la santé aujourd'hui
altérée. Présidée par l'ancien caporal
périgourdin Hervé Desplat, celle-ci reproche aux
autorités françaises de ne pas vouloir établir
un lien de causalité entre leurs maladies et les expositions
à des substances nocives : poussières d'uranium
issues des obus utilisés pour percer le blindage des chars,
pesticides pulvérisés sur les campements militaires
afin d'éloigner les nuées d'insectes.... «
On ne s'est pas donné les moyens de retrouver la totalité
des vétérans. Les investigations sont restées
superficielles, soutient Hervé Desplat. Elles se sont bornées
à des examens sanguins et à un petit nombre d'analyses
d'urine, alors qu'il aurait fallu procéder à des
recherches toxicologiques, biologiques et radiologiques approfondies.
En France, la dépendance entre la recherche et l'Etat est
beaucoup trop forte. » Pour étayer ses accusations,
l'ancien artilleur effectue un parallèle avec le scandale
de l'amiante : pendant de nombreuses années, deux professeurs
de l'Inserm ont plaidé à tort pour un usage contrôlé
de cette fibre cancérigène.
Uranium appauvri.
A l'époque, l'uranium appauvri avait été
utilisé pour la première fois par les Américains.
Ce déchet du nucléaire durcit la tête des
obus qui éventrent les blindés. En explosant, ils
libèrent des poussières de particules dont l'émission
diffuse et l'ingestion ne sont pas exemptes de conséquences.
Selon le Service de protection radiologique des armées
chargé de l'analyse des urines de 154 vétérans
français soupçonnés d'avoir été
exposés, il n'existerait aucun « pic significatif
». Cette notion est jugée subjective par le physicien
nucléaire Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de
la Criirad, un organisme indépendant de recherche sur la
radioactivité. « Les résultats fournis ne
sont pas assez détaillés. Le niveau d'uranium naturel
présent dans l'organisme n'a pas été mesuré,
l'importance respective des différents isotopes de l'uranium
nullement déterminée. »
A commencer par le fameux uranium 236 issu des combustibles irradiés
retirés des centrales nucléaires.
L'usage de l'uranium appauvri relevant du secret défense,
était-il vraiment judicieux de confier sa traque à
un laboratoire militaire ? « On peut toujours argumenter.
Mais les responsables d'Avigolfe n'avaient émis aucune
critique lors de la présentation des dossiers médicaux
que nous envisagions de constituer, s'exclame Françoise
Conso, chef de service de pathologie professionnelle et toxicologique
à l'hôpital Cochin à Paris. Notre travail,
financé par le ministère de la Santé, s'est
effectué dans la plus totale indépendance, en faisant
appel aux techniques d'analyse actuellement en vigueur. Auparavant,
nous avions pris connaissance de tout ce qui avait été
publié sur le sujet. Mais il est vrai qu'un protocole épidémiologique
reflète les connaissances à un moment donné.
»
Le recours au juge.
Or, les procédés exploratoires deviennent de plus
en plus performants. Notamment en Italie, où l'équipe
de la physicienne Antonietta Gatti est parvenue à détecter
des micro-particules provenant d'alliages inconnus dans le ganglion
d'un militaire. Ce dernier était décédé
plusieurs années après avoir été engagé
dans les Balkans, où des projectiles à l'uranium
appauvri ont été tirés. De la même
façon, le lancement en France d'investigations à
grande échelle sur le thème des cancers et pesticides
ouvre un champ immense à la recherche. Médecin de
campagne à Beaumont-de-Lomage, en Tarn-et-Garonne, le docteur
Gérard Pello multiplie depuis des années les constatations
et les relevés auprès des agriculteurs. Il affirme
aujourd'hui que l'usage massif des pesticides est à l'origine
de l'altération du système nerveux d'un certain
nombre d'entre eux.
« Douleurs musculaires, fatigue chronique, troubles de la
mémoire. Les symptômes présentés sont
les mêmes que ceux observés chez les vétérans
du Golfe soumis eux aussi à des doses massives d'organo-phosphorées.
» Des conclusions que ce praticien atypique devrait bientôt
réitérer dans le cabinet du juge d'instruction Bertella-Geffroy,
au pôle santé du tribunal de Paris, où sont
instruites les plaintes déposées par plusieurs dizaines
de vétérans et leurs proches. Plusieurs années
d'expertises approfondies seront sans doute nécessaires.
Mais le temps ne rebute pas cette magistrate opiniâtre.
Ne vient-elle pas de démontrer, près de vingt après
l'explosion de Tchernobyl, que
les autorités françaises de l'époque
avaient dissimulé à la population les risques sanitaires
encourus après le passage du nuage censé s'être
arrêté à la frontière ?
Dominique Richard
Avigolfe, le 25/05/05: - Sud-Ouest, "La guerre oubliée"
-
Le jeudi 5 mars, le quotidien Sud Ouest a publié une page
consacrée à notre association intitulée «
La guerre oubliée ». Cet article qui dans son ensemble
est plutôt juste mais souffre néanmoins de quelques
lacunes et des mensonges du Pr. Françoise CONSO. Nous tenons
aujourd'hui à rectifier la vérité auprès
de ceux qui nous soutiennent. En effet, AVIGOLFE n'a jamais soutenu
le protocole d'examen mis en place par le Pr. Françoise
CONSO et l'a au contraire toujours dénoncé. Madame
CONSO affirme aussi que cette étude a été
financée par le ministère de la santé, pour
« sans doute montrer son indépendance » alors
qu'elle fut en réalité aussi en partie payée
par le ministère de la défense. Enfin, nous tenons
à préciser que si seulement 1000 vétérans
ont accepté de subir un examen médical, 4312 avaient
exprimé le souhait de participer à ces examens.
Association Avigolfe (Association des Victimes civiles et militaires de la guerre du Golfe), 24/02/2005 :
Lettre ouverte à Mme le Ministre de
la Défense
A l'occasion du 14e anniversaire de la guerre du Golfe.
Madame le Ministre,
Le 24 février 1991, les troupes françaises entraient en Irak dans le cadre de l'offensive terrestre de l'opération « Tempête du Désert ». Quatorze ans après la guerre du Golfe, le gouvernement français n'a toujours pas reconnu la réalité chimique et radiologique de ces opérations et ses conséquences sur la santé des participants qu'ils soient militaires ou civils (personnels THOMSON notamment détachés auprès de l'armée française ou des armées alliées).
Quatorze ans après cette guerre, les
vétérans malades continuent de se battre avec notre
association AVIGOLFE, pour la reconnaissance de leur état
de santé et voient rejetées systématiquement
leurs demandes de pension militaires d'invalidité.
Malgré toutes les preuves apportées par l'association
AVIGOLFE et les enquêtes menées par des journalistes,
votre ministère a décidé de clore le dossier
le 13 juillet 2004. Ce jour là, les Professeurs Roger SALAMON
et Françoise CONSO, chargés d'une étude «
exhaustive », intitulée « Enquête française
sur la guerre du Golfe et ses conséquences sur la santé
» et financée par votre ministère, présentaient
leur rapport devant la presse, entourés par des membres
de l'état-major et du Service de Santé des Armées,
dans une salle du ministère.
Ils concluaient sans conclure et réduisaient cette enquête
à état des lieux vous permettant de continuer de
nier ce qu'aujourd'hui même le secrétariat d'État
aux Anciens combattants américain reconnaît.
En effet, vous êtes informée que, dans un rapport
daté du 12 novembre 2004, le nouveau Comité de recherche
mis en place par le Congrès américain (1) en 2002
a « constaté que les maladies de la guerre du Golfe
constituent un problème sérieux qui affecte une
proportion significative des vétérans qui ont servi
dans cette guerre, que cet état ne peut être expliqué
par le stress ou les facteurs psychologiques et que le volume
croissant des informations indique qu'une dimension importante
de cet état semble de nature neurologique. »
Ce rapport, tout à fait officiel, insiste également, comme vous devez le savoir, sur le fait que « de nombreux vétérans, y compris français, ont été exposés à une variété de substances potentiellement toxiques pendant le déploiement. Parmi eux, plusieurs agents neurotoxiques ou chimiques : les pilules prises pour protéger les vétérans des effets mortels des agents neurotoxiques (pyridostigmine) et de multiples pesticides qui appartiennent à une classe unique de composés qui affectent le système nerveux ». Plus encore, contrairement à ce que votre ministère a toujours affirmé, prétendant qu'une faible exposition à ces agents toxiques, y compris les gaz de combat, ne pouvaient avoir des conséquences sur la santé, le rapport américain, s'appuyant sur de nombreuses études, affirme que « l'exposition à des agents nerveux à trop faible dose pour produire des symptômes aigus, peuvent produire des effets négatifs chroniques sur les systèmes nerveux et immunitaires. Des recherches supplémentaires ont montré que des combinaisons de plusieurs types de neurotoxines présentes dans le Golfe peuvent agir en synergies et produire une toxicité plus importante que les effets caractéristiques de chaque composant pris isolément ».
Madame le Ministre, ce ne sont là que
quelques exemples tirés du rapport américain qui
montrent à quel point votre ministère et le gouvernement
français ont tort de continuer de se cacher derrière
une mission parlementaire partiale et manipulée et une
enquête épidémiologique contestable.
C'est ce que nous avons expliqué dans un courrier que nous
vous avons adressé dès septembre 2004. Le 20 décembre
2004, votre chef de cabinet civil, Xavier Fürst répondait
en votre nom. Sans aucune surprise, vous utilisez les mêmes
arguments fallacieux et méthodes de désinformation
des faits. A titre d'exemple :
-Vous évoquez la mission d'information parlementaire et
son rapport supposé « indépendant ».
Votre ministère « a proposé la mise en place
de cette mission ».
Vous ne dites pas que neuf de ses dix membres étaient également
des députés siégeant à la Commission
Défense de l'Assemblée nationale présidée
alors par Paul Quilès ancien ministre de la Défense
concerné par le programme d'étude et de production
des obus en uranium appauvri.
Madame le Ministre, vous affirmez avoir confié
l'étude sur les conséquences de la guerre du Golfe
sur la santé, à une « équipe totalement
indépendante du ministère de la défense ».
De quelle indépendance parlez-vous ?
En réalité votre ministère a commandé
et financé cette étude à l'unité INSERM
593 dirigée par le Pr. Salamon qui a régulièrement
présenté des rapports d'étapes à votre
comité de suivi. Le Pr. Conso, chargée du protocole
d'examens médicaux complémentaires à l'enquête
épidémiologique, financés également
par votre ministère (à hauteur de 180¤ par
examen !) quant à elle , est liée à votre
ministère. Elle a été, notamment et en autres,
« caution scientifique » des 17ème journées
de la Société d'Hygiène et de médecine
du travail dans les Armées et Industries d'Armement, les
9 et 10 octobre 2003 qui se sont déroulées sur la
base aérienne de Reims. Était également présents
à ce congrès « deux des partenaires laboratoires
» du ministère de la Défense.
En outre, un certain nombre de responsable
de services ou de consultations de maladies professionnelles désignés
par le Pr. Conso pour effectuer en région les examens médicaux
des vétérans, sont également liés
à la Société d'Hygiène et de Médecine
du travail dans les Armées et Industries d'Armement, dont
le siège est situé au service des pensions des Armées
de La Rochelle.
C'est le cas du Pr. Brochard, à Bordeaux, spécialiste
des maladies professionnelles qui, il y a dix ans défendait
l'utilisation de l'amiante et dirige aujourd'hui le suivi médical
des personnes qu'il a contribué à faire exposer
(cf. Monde diplomatique avril 2002). Sans compter qu'il a été
nommé expert par la Cour Régionale des Pensions
militaires de Bordeaux dans le dossier du Président d'AVIGOLFE.
Enfin, vous évoquez dans votre courrier les examens lors
de « visites médicales gratuites » élaborés
par le services de pathologies professionnelles ». Or comme
vous le savez, il est noté dans le « Dossier médical
standardisé du suivi des vétérans »,
que celui-ci « a été élaboré
(...) « en collaboration avec l'unité INSERM et les
médecins militaires ».
Madame le Ministre, votre ministère
a également transmis des informations erronées qui
ont servi de base à l'enquête du Pr. Salamon qui
les a acceptées. Par exemple, incapable de retrouver la
liste complète de la Division Daguet, vos services ont
transmis une liste comprenant un grand nombre de militaires qui
séjournaient à l'époque dans un rayon allant
du Pakistan aux Seychelles en passant par l'Égypte, Djibouti
etc Après vérification et contrairement à
ce que veut faire croire votre chef de cabinet, ces personnes,
qui ne sont pour la plupart, jamais retrouvées sur le théâtre
des opérations, sont bien prises en compte par l'enquête.
Par ailleurs, sur les 5666 sujets retenus, 71% sont toujours des
militaires en activité dans l'armée française
et donc en bonne santé.
Enfin, alors qu'il s'agissait d'une « enquête exhaustive
», votre ministère à refusé qu'elle
prenne en compte la recherche sur les causes des décès
de vétérans,
confiée à l'Institut de veille sanitaire qui n'a
toujours pas donné ses conclusions.
Madame le Ministre, tout comme nous contestons l'étude présentée par l'INSERM, nous contestons les examens médicaux proposé aux vétérans. Aucune véritable recherche biologique, toxicologique ou radiologique n'a été effectuée. Concernant les recherches d'uranium appauvri sur 154 personnes, elles ont été réalisées par le Service de protection des Armées de Clamart.
Comme vous le savez, les obus
flèches utilisés pendant la guerre du Golfe contenait
non seulement de l'uranium appauvri (U238), mais plus grave, de l'uranium 236,
radio-nucléide d'origine artificielle issu de l'irradiation
de combustible nucléaire, autrement dit, un déchet
hautement radioactif. La mission parlementaire l'a aussi confirmé
pour les munitions françaises. Or, sous le prétexte
fallacieux que les deux types d'uranium (U235 etU236), comme vous
l'écrivez et comme l'a déclaré le Pr. Conso
chargée des examens complémentaires, sont identiques,
ou du moins très « proches », vous avez refusé
toute recherche de traces d'uranium 236 dont les effets sur la
santé sont connus et reconnus depuis
de nombreuses années.
Autre prétexte fallacieux pour ne pas prendre en compte
sérieusement la recherche d'U236 chez les vétérans,
votre ministère, comme l'écrit votre chef de cabinet,
estime que « l'étude des conséquences sanitaires
de l'exposition aux munitions à uranium appauvri ne figurait
pas parmi les objectifs fixés à l'enquête(...)
puisque la majorité des sujets interrogés n'avait
pas de connaissances de telles munitions lors de leur présences
dans le Golfe ». Est-ce bien sérieux ?
Madame le Ministre, les propos tenus, de façon
surprenante mais encourageante, par le Pr. Roger Salamon, responsable
de l'enquête française sur la guerre du Golfe et
ses conséquences sur la santé, dans une interview
accordée à France-Bleue Gironde diffusée
les 20 et 23 novembre 2004, semblent finalement nous donner raison.
« Il faut reconnaître et pensionner les vétérans
de la guerre du Golfe », a-t-il déclaré.
Que répondez-vous à cette déclaration, qui
remet en question l'attitude du ministère de la défense
que vous dirigez ?
Que répondez-vous à notre demande de prendre en
considération les conclusions du rapport du Comité
de recherche américain sur les maladies de la guerre du
Golfe, de vous prononcer clairement et rapidement sur la reconnaissance
des maladies des vétérans français et de
légiférer dans ce sens ?
Nous avons à deux reprises posé ces questions également à Monsieur le Premier Ministre, chef du gouvernement, Jean-Pierre Raffarin, qui n'a pas jugé pour l'instant utile de nous répondre. Cela montre avec quel mépris sont considérés les vétérans de la guerre du Golfe en France qui vivent des situations douloureuses tout comme leur famille et leurs jeunes veuves.
Madame le Ministre, AVIGOLFE estime que, quatorze ans après l'opération « Tempête du Désert », le temps de la « langue de bois » est terminé. Il s'agit maintenant de prendre des mesures concrètes.
Pour AVIGOLFE
Le Président
HervéDESPLAT
(1) Scientific progress in understanding Gulf War veterans'illnesses : Report and Recommandation Research Advisory Committee on Gulf War Veterans'illnesses.