PARIS, 11 avr - Les actions contre le train de déchets nucléaires allemands vers l'usine de la Hague constituent "une première étape de la campagne des Verts français contre la reprise" des convois de combustibles usés entre l'Allemagne et la France, ont indiqué mercredi les Verts.
Ces actions "ont démontré la volonté de mobilisation et la rapidité de réaction des militants Verts dans des conditions d'organisation pourtant difficiles", a estimé Denis Baupin, porte-parole national des Verts.
Elles ont permis "pour la première fois, avec la collaboration active du réseau +Sortir du nucléaire+, d'alerter la population sur les transports de matières radioactives", selon M. Baupin.
"Dorénavant la Cogema doit savoir que les Verts ne la laisseront plus en paix organiser tranquillement le retraitement de déchets nucléaires étrangers", a-t-il assuré. "Cette opération était une première. La France ne sera pas la poubelle nucléaire du monde".
Le passage du train transportant des déchets nucléaires a été régulièrement bloqué depuis son départ de Woerth (Allemagne) mardi après-midi, notamment avant son passage à la frontière française, à Hagenbach (Allemagne), puis à Bondy (Seine-Saint-Denis), Conflans Fin d'Oise (Yvelines), Evreux (Eure) et Caen.
PARIS, 11 avr - La ministre de l'Environnement Dominique Voynet a mis en cause mercredi le gouvernement allemand après la reprise des transports de combustibles usés vers l'usine de retraitement de la Hague, accusant Berlin de chercher en France une forme de "tranquillité politique".
La reprise de ces transports entre l'Allemagne et la France "s'explique par le fait que les piscines (où sont entreposés sous eau les combustibles usés, ndlr) des électriciens allemands sont pleines", a souligné la ministre écologiste sur France-Inter.
La reprise de ces convois, interrompus depuis 1998, "illustre de façon assez éclatante le fait que les électriciens allemands et le gouvernement allemand cherchent en France de la sécurité politique, de la tranquillité politique et des sites d'entreposage de moyenne durée de leurs déchets", a-t-elle ajouté. Selon Mme Voynet, "le retraitement des déchets n'est pas ce qui est prioritairement recherché par les électriciens allemands".
"Le nucléaire n'est pas une industrie comme les autres dans notre pays et l'absence de transparence reste la règle en dépit des efforts qui ont été déployés depuis quelques années", a estimé la ministre. "La France est tout à fait hypocrite et ambiguë à l'égard de son industrie nucléaire. Elle doit clarifier ces points. Pour ce qui me concerne, j'ai bien l'intention de m'y atteler", a-t-elle dit sans autres précisions sur ses intentions.
VALOGNES (Manche), 11 avr - Le convoi de déchets nucléaires
allemands qui a traversé mardi et mercredi l'Allemagne
et la France est arrivé à 12h08 au terminal ferroviaire
de Valognes et un premier transport routier doit avoir lieu dans
l'après-midi à destination de l'usine de la Cogema
à la Hague.
Les cinq emballages de combustible usé (24 t) seront transportés
par voie routière jusqu'à l'usine de la Hague (Manche)
d'ici la fin de la semaine, a annoncé Michel Pouilloux,
directeur de l'usine Cogema à La Hague.
Un premier camion devrait partir dans l'après-midi pour la Hague et peut-être un deuxième, selon la même source. Deux autres devraient partir jeudi et le dernier vendredi.
Attendu à 9h27 à Valognes, le convoi a été retardé à plusieurs reprises par des manifestations d'écologistes en Allemagne puis en France. Parti de Woerth (Allemagne) mardi après-midi, il a été bloqué une première fois pendant 1h30 avant son passage à la frontière française, à Hagenbach (Allemagne), par deux militantes écologistes de Greenpeace qui s'étaient enchaînées aux rails.
Des manifestants français ont ensuite bloqué le train à Bondy (Seine-Saint-Denis), à la gare de Conflans Fin d'Oise (Yvelines), à Evreux (Eure), puis Caen, où, quatre militants de Greenpeace sont parvenus à déjouer la surveillance des forces de l'ordre et se sont également enchaînés aux rails.
Parallèlement à ces manifestations, environ 250 salariés de la Cogema se sont réunis mercredi matin devant le terminal ferroviaire de la Hague pour empêcher les associations écologistes de gêner l'arrivée des déchets mais aucun militant écologiste n'était présent sur place.
Concernant les prochains arrivages en provenance d'Allemagne, Michel Pouilloux a précisé que l'usine de la Hague "attend dans l'ordre d'un peu plus de 200 tonnes pour cette année 2001" de combustibles usés, "ce qui devrait donner une cinquantaine d'emballages cette année".
VERSAILLES, 11 avr - Une quarantaine de personnes, appartenant au groupe des Verts des Yvelines, du Val d'Oise et d'associations de citoyens ont bloqué une vingtaine de minutes le train transportant des déchets nucléaires en provenance d'Allemagne, mercredi matin en gare de Conflans Fin d'Oise (Yvelines), a-t-on appris auprès de la SNCF.
Les Verts de la Boucle de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), de Conflans-sainte-Honorine aidés de leurs collègues du département du Val d'Oise ainsi que des personnes membres d'association de citoyen ont bloqué de 6h10 à 6h30, le train qui transportait des déchets nucléraires en gare de Conflans Fin d'Oise.
Ils ont barré la voie ferrée à l'aide de cagettes incendiées et de ruban mis en travers de la voie, a-t-on appris auprès de la police.
Les manifestants entendaient protester contre le transport de déchets radioactifs entre la France et l'Allemagne précisant "une nouvelle fois que la France n'a pas vocation à être la poubelle nucléaire du monde", a précisé dans un communiqué le collectif.
BONDY (Seine-Saint-Denis), 11 avr - Une vingtaine d'élus et de militants du
parti des Verts ont protesté mercredi à la gare
de Bondy, à l'est de Paris, contre le passage du convoi
de déchets nucléaires allemands.
Vers 4H15, soit 40 minutes avant le passage effectif du train
(4H55), plusieurs d'entre eux dont le vice président du
conseil régional, Alain Rist (Vert), ont escaladé
un grillage avant de se coucher sur la voie. Ils ont été
délogés très rapidement par des fonctionnaires
de police.
"Nous sommes en désaccord complet avec la politique du gouvernement (en matière de nucléaire) et avec l'accord entre les gouvernements français et allemand", a déclaré Denis Baupin, porte-parole national des Verts.
Les manifestants ont hué le train au moment de son passage en gare de Bondy.
LAUTERBOURG (Bas-Rhin), 10 avr - Le convoi de combustible nucléaire usé
allemand a passé la frontière franco-allemande à
Lauterbourg (Bas-Rhin) mardi peu avant 21h00 sous haute surveillance
policière.
Une quarantaine de CRS étaient postés devant les
barrières du passage à niveau, à peu près
autant de policiers étaient le long des voies, tandis qu'une
soixantaine de personnes, manifestants et curieux, s'étaient
rassemblés pour attendre le train qui est passé
avec deux heures de retard.
Une petite bousculade entre la police et quelques personnes s'est produite, sans aucune gravité.
Le convoi, qui transporte des déchets nucléaires destinés à être retraités en France à La Hague, avait été bloqué durant une heure et demie à Hagenbach (Rhénanie-Palatinat, Allemagne) par des militants de l'organisation Greenpeance enchaînés sur la voie ferrée, à Hagenbach, à moins de 10 km de la frontière française.
Un homme et une femme (bien un homme et une femme) s'étaient enchaînés à une barre de fer, auparavant placée dans le sol, sous les rails. Ce dispositif a obligé les forces de l'ordre à déposer les rails pour dégager les manifestants, puis à les replacer.
Quelques dizaines de militants s'étaient auparavant rassemblés à Hagenbach, dans une ambiance bon enfant, pour manifester leur hostilité au transport des déchets nucléaires.
HAGENBACH (Allemagne), 10 avr - Le convoi de déchets nucléaires allemands destinés à être retraités en France est reparti mardi soir vers 20H15 en direction de la frontière française après avoir été bloqué durant une heure et demie à Hagenbach (Rhénanie-Palatinat, Allemagne) par des militantes enchaînées sur la voie ferrée, a-t-on appris auprès de la police allemande.
HAGENBACH (Allemagne), 10 avr - Le convoi de déchets nucléaires allemands destinés à être retraités en France est bloqué depuis 18H45 environ à Hagenbach (Rhénanie-Palatinat, Allemagne), à moins de 10 km de la frontière française, par deux manifestantes enchaînées sur les rails, a indiqué la police allemande.
Il s'agit de deux militantes de l'organisation Greenpeace, selon la même source.
Le convoi, formé de cinq wagons provenant de trois centrales nucléaires allemandes, a été immobilisé peu après avoir quitté la gare de Woerth, où ces cinq containers avaient été assemblés, a précisé le porte-parole de la police.
Quelques dizaines de militants s'étaient auparavant rassemblés à Hagenbach, dans une ambiance bon enfant, pour manifester leur hostilité au transport des déchets nucléaires.
Quelques kilomètres plus au sud, à Lauterbourg (Bas-Rhin), première ville française que doit traverser le convoi, une compagnie de CRS (80 agents) a été déployée pour prévenir tout incident.
PHILIPPSBURG - Des affrontements ont opposé la police à des militants anti-nucléaire dans le sud de l'Allemagne avant le départ d'un convoi de déchets nucléaires à destination de la France.
L'opération provoque également la colère des écologistes français qui s'indignent que le trajet choisi jusqu'à l'usine de retraitement de La Hague, en Normandie, traverse la région parisienne.
Près de l'usine de Philippsburg, dans l'état de Bade-Würtenberg, un groupe d'environ 250 manifestants a vainement tenté à plusieurs reprises de briser les barricades de la police pour perturber le transport.
Un porte-parole de la police n'a pu préciser s'il y avait eu des blessés mais la télévision allemande a montré des manifestants au visage ensanglanté et couvert de pansements.
La police a déclaré que 20 manifestants avaient été placés en garde à vue.
Plusieurs milliers de policiers escortent le convoi, le premier à destination de l'usine de retraitement française de La Hague depuis quatre ans.
Dans la ville bavaroise de Sennfeld, la police allemande a utilisé du matériel à souder dans la matinée de mardi pour briser les chaînes de quatre manifestants qui s'étaient enchaînés aux rails des voies de chemin de fer.
La police a déclaré que quatre autres militants de Greenpeace s'étaient suspendus à des cordes depuis un pont piéton et avaient également du être évacués.
Au total, 13 manifestants ont été placés en garde à vue près de Sennfeld.
Paris a accepté en janvier de traiter de nouveaux déchets en provenance d'Allemagne à condition que cette dernière les récupère ensuite pour les stocker dans une optique à très long terme.
Un premier élément du transport de déchets nucléaires qui doit quitter l'Allemagne pour rejoindre la Manche, en France, a quitté la centrale nucléaire de Grafenrheinfeld, en Bavière, peu après cinq heures du matin à la gare proche de Goschsheim.
Ce conteneur doit être assemblé près de la frontière française à un autre wagon venu de la centrale nucléaire de Biblis (Hesse) et à trois conteneurs de la centrale de Philippsburg (Bade-Wurtenberg).
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Les Verts s'indignent
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Après avoir quitté le terminal de Wörth, en Allemagne, mardi à 18h30 (16h30 GMT), le train traversera la France d'Est en Ouest dans la nuit de mardi à mercredi pour arriver au terminal de la Cogema, à Valognes, vers 09h00 mercredi matin (07h00 GMT), précise la Cogema sur son site internet.
Il doit passer notamment à Nancy, mardi vers 22h30 (20h30 GMT), à Vaires-Torcy à mercredi à 02h40 (0h40 GMT), et à Caen mercredi à 07h28 (05h28 GMT).
Le train doit passer pour la première fois près de Paris, selon le collectif "Sortir du nucléaire".
Les Verts français ont dénoncé mardi ce nouveau transfert de déchets nucléaires allemands vers La Hague.
Ils se déclarent "stupéfaits du parcours SNCF emprunté par ces convois plus que dangereux" qui vont passer "tout près de Paris, en plein milieu de la nuit".
"Le moindre incident risque de prendre des proportions extrêmement graves. Il y a trois semaines, à Narbonne, deux wagons se sont renversés sur les voies sans aucun choc et l'un d'eux y est encore trois semaines après", a déclaré Maryse Arditi, porte-parole du mouvement.
Les écologistes réclament à nouveau l'arrêt du retraitement des déchets nucléaires "qui accroît fortement tous les dangers de l'industrie nucléaire, non seulement à cause des transports mais aussi en extrayant du plutonium".
Selon le syndicat Sud-Rail, la direction de la SNCF en France a confirmé la mise en marche de ce train spécial de matières radioactives en provenance d'Allemagne.
Dans un communiqué, le syndicat "s'insurge contre l'absence d'information et de transparence concernant ce convoi", notamment au moment où se déroule un conflit à la SNCF.
Le convoi de déchets nucléaires qui doit quitter l'Allemagne aujourd'hui pour rejoindre l'usine de la Cogema à la Hague, dans le Cotentin, traversera cette nuit la région parisienne.
C'est la conséquence inattendue du conflit social qui perturbe encore le trafic ferroviaire en France : l'itinéraire du prochain train chargé de déchets nucléaires en provenance d'Allemagne, dont le départ est annoncé pour ce soir, a été modifié après accord entre la Cogema (l'organisme public français qui gère le retraitement) et la SNCF.
Pour cause de grève persistante, les
cinq conteneurs de produits hautement radioactifs vont gagner
la gare de Valognes, dans la Manche, en traversant une zone à
haute densité de population - l'Ile-de-France - la nuit
prochaine (voir le détail du trajet sur la carte ci-contre)
, alors que ces convois sont habituellement tenus à l'écart
des grandes concentrations urbaines, comme ce fut le cas le 26
mars dernier, lors d'un transfert dans l'autre sens entre la France
et l'Allemagne.
Déjà fortement mobilisées le 26 mars à l'occasion du départ de ce convoi, les 613 associations regroupées au sein du réseau Sortir du nucléaire annoncent une riposte d'autant plus vigoureuse que cette décision constitue à leurs yeux une prise de risque inutile. En attendant de passer à l'action, c'est sur le mode ironique qu'elles fustigent cette option : « Quand il y a grève à la SNCF, il n'est pas question d'instaurer un service minimum pour les voyageurs. Or, force est de constater qu'il existe un service atomique minimum. Les gens vont être contents de l'apprendre », déplore ainsi Pascal Braud, l'un des membres du réseau.
Si cette version est démentie par la Cogema, le départ de ce convoi - le premier depuis trois ans - réveille le débat sur les dangers auxquels sont exposés les riverains habitant sur le parcours. En 1998, les convois avaient été interrompus après la révélation par l'association Wise-Paris de la contamination des wagons. « Qu'est-ce qui a changé depuis ? interrogent les Verts. Rien, le risque est le même et la France a redonné son feu vert au transport des déchets parce que l'Allemagne est incapable d'en assurer la gestion. Là-bas, le trop-plein de déchets menaçait la poursuite de l'activité des centrales et il fallait évacuer cela dans l'urgence. »
De fait, les déchets qui vont arriver demain dans l'usine de retraitement de la Hague vont être immergés jusqu'en 2005, le temps nécessaire au refroidissement, et nombreux sont ceux qui considèrent que cette phase préliminaire au retraitement pourrait être réalisée en Allemagne. « Techniquement, c'est assez simple. La vérité, c'est que l'Allemagne veut se débarrasser du nucléaire au plus vite, sans trop regarder les conséquences pour le pays qui reçoit les déchets. D'où la précipitation manifestée aujourd'hui ».
En attendant, le convoi qui partira d'Allemagne
ce soir passera bien - délibérément ou non
- au beau milieu de la zone la plus peuplée de France.
Hier, certains membres du réseau Sortir du nucléaire
suggéraient une piste aux élus locaux qui regarderont
passer ce train très particulier avec inquiétude.
« La prochaine fois, ils feraient bien de se souvenir que
les maires ont le pouvoir de prendre un arrêté interdisant
le transport de matières dangereuses sur leur territoire.
Cela pourrait encore retarder la procédure ou obliger la
Cogema à plus de transparence. »
BERLIN, 10 avr - Des
militants anti-nucléaires ont occupé mardi matin,
près des centrales de Grafenrheinfeld (sud) et Philippsburg
(sud-ouest), les voies ferrées que doivent emprunter les
premiers convois de combustible nucléaire usé d'Allemagne
vers la France.
A Philippsburg, six militants de Greenpeace ont roulé sur
les rails avec deux voitures, puis tenté de s'enchaîner
à la voie, avant d'être interpellés par la
police. Neuf autres personnes ont également été
interpellées.
A la gare de Sennfeld, près de la centrale de Grafenrheinfeld, une quinzaine de militants de l'organisation écologiste Greenpeace occupaient la voie, après être descendus à la corde d'un pont la surplombant. Ils ont déployé des banderoles protestant contre la reprise des transports des déchets nucléaires.
Des militants anti-nucléaires s'étaient déjà enchaînés lundi à Wurtzbourg (sud) à un wagon destiné au transport de déchets et avaient été délogés dans la soirée par la police.
WURZTBOURG (Allemagne), 9 avr - Des militants anti-nucléaires qui s'étaient enchaînés lundi à Wurtzbourg (sud) à un wagon destiné au transport de déchets nucléaires pour l'usine de retraitement française de La Hague ont été délogés dans la soirée par la police.
Treize militants ont été interpellés
pour vérification d'identité et resteront en garde
à vue jusqu'au départ du convoi, a annoncé
la Police des frontières (BGS). Les policiers ont utilisé
des pinces coupantes pour déloger les manifestants du wagon
auxquels ils
s'étaient enchaînés.
D'autres militants avaient brandi dans la journée des affiches sur lesquelles étaient écrites "pas de déchets nucléaires allemands en direction de la France", avait indiqué l'organisation écologiste Greenpeace.
Des emballages de combustible VOX (oxyde d'uranium) en provenance des centrales de Philippsburg (sud-ouest), Grafenrheinfeld (sud) et Biblis (centre) sont attendus mercredi au terminal ferroviaire de Valognes (Manche), proche des installations de retraitement de la COGEMA à La Hague, avait précisé la COGEMA.
Malgré la grève des transports ferroviaires en France, les autorités françaises ont donné leur feu vert au convoi, avait affirmé vendredi le groupe énergétique EnBW, qui exploite la centrale de Philippsburg.
Trois wagons transportant des emballages en provenance de Philippsburg, un autre venant de Biblis et un cinquième de Grafenrheinfeld devraient être mis bout à bout mardi matin à la gare de Woerth, en Rhénanie-Palatinat, pour former un train commun qui franchira la frontière franco-allemande à hauteur de Lauterburg.
La police de Rhénanie-Palatinat table
elle aussi sur un départ d'Allemagne mardi matin.
PHILIPPSBURG (Allemagne), 8 avr - Quatre cents personnes ont manifesté dimanche
après-midi à Philippsburg (ouest) contre un convoi
de déchets nucléaires qui devrait s'ébranler
mardi d'Allemagne à destination de l'usine de retraitement
de La Hague, dans l'ouest de la France, selon la police.
Des manifestants de France et d'Allemagne ont protesté
dans le calme sur deux kilomètres jusqu'à la centrale
nucléaire de Philippsburg, en brandissant des pancartes
avec des slogans antinucléaires tels que: "Protégez
notre vie - pas l'énergie nucléaire" ou encore
"La France n'est pas la poubelle du nucléaire".
"Les Français commencent doucement à se réveiller, il faudrait maintenant créer un mouvement franco-allemand du nucléaire", a estimé Xavier Philippe, venu de Lorraine où il est membre d'un groupe antinucléaire.
D'autre part, 350 personnes ont protesté dimanche au centre de stockage de Gorleben (nord) contre le transport de déchets nucléaires, dix jours après qu'un convoi de déchets retraités en provenance de La Hague a atteint Gorleben, a indiqué la police.
Une trentaine de paysans ont barré une route, tandis que des manifestants ont tenté de déposer des sacs de sables sur les voies ferrées, a-t-elle précisé.
Des emballages de combustible VOX (oxyde d'uranium) en provenance des centrales de Philippsburg (sud-ouest), Grafenrheinfeld (sud) et Biblis (centre) sont attendus mercredi au terminal ferroviaire de Valognes (Manche), proche des installations de retraitement de la COGEMA, avait indiqué la COGEMA.
Malgré la grève des transports ferroviaires en France, les autorités françaises ont donné leur feu vert au convoi, avait affirmé vendredi EnBW, qui exploite la centrale de Philippsburg.
Trois wagons transportant des emballages en provenance de Philippsburg, un autre venant de Biblis et un cinquième de Grafenrheinfeld devraient être mis bout à bout mardi matin à la gare de Woerth, en Rhénanie-Palatinat, pour former un train commun qui franchira la frontière franco-allemande à hauteur de Lauterburg.
La police de Rhénanie-Palatinat table elle aussi sur un départ d'Allemagne mardi.
STRASBOURG - Le train de déchets nucléaires qui doit quitter l'Allemagne mardi pour rejoindre mercredi le terminal de la Cogema à Valognes (Manche) passera par la région parisienne, affirme le collectif "Sortir du nucléaire" qui réunit 613 associations antinucléaires.
"Ce qui est stupéfiant, c'est que contrairement à la fois précédente (en mars), le convoi traversera la Seine- et-Marne, le Val-d'Oise et les Yvelines", a dit un porte-parole du collectif.
Alors que ce précédent convoi passait au large de la région parisienne, le nouveau chargement qui effectuera le chemin en sens inverse doit passer mercredi à 02h30 à Vaines (Seine-et-Marne), vers 03h30 à Gagny, Bondy, Noisy-le-Sec et Bobigny (Seine-Saint-Denis), juste avant 04h00 à Argenteuil (Val-d'Oise) et à 04h26 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
L'arrivée à Valognes est prévue à 09h26.
Les manifestants antinucléaires allemands ont toutefois prévu de bloquer le train de déchets avant le passage de la frontière prévu à 19h10 à Lauterbourg, au nord de l'Alsace, tandis que d'autres manifestations sont attendues côté français.
Dans un communiqué publié lundi après-midi, les Verts redisent leur opposition à ces transports de déchets radioactifs et ajoutent que "la France n'a pas vocation à être la poubelle nucléaire du monde".
Pour eux, "le retraitement des déchets radioactifs n'est en effet qu'un prétexte pour soulager l'incapacité de l'Allemagne à stocker à court terme ses propres déchets".
"Stoppons la fuite en avant!", concluent les Verts.
Selon des sources allemandes, les "Castor" (conteneurs de déchets nucléaires) doivent quitter mardi matin les centrales allemands de Philippsburg (Bade-Wurtemberg), Grafenrheinfeld (Bavière) et Biblis (Hesse) pour être assemblés à Woerth dans le Palatinat, à une dizaine de kilomètres de la frontière française.
La Cogema avait confirmé vendredi le départ de ce chargement de déchets nucléaires allemands, le premier depuis trois ans à prendre le chemin de La Hague.
Les transports de déchets entre les centrales nucléaires allemandes et l'usine de la Cogema avaient été interrompu en 1998 à la suite d'une étude mettant en évidence la contamination des wagons.
Les associations antinucléaires s'opposent à la reprise de ces convois qui doivent se succéder jusqu'en 2005 dans le contexte du plan de sortie du nucléaire décidé par le gouvernement allemand auquel sont associés les Verts.
BERLIN - Pour la première fois depuis trois ans, l'Allemagne va reprendre la semaine prochaine ses expéditions vers la France de déchets nucléaires à retraiter à l'usine de La Hague, a déclaré à Reuters un porte-parole de la Cogema.
Un convoi allemand de déchets est attendu mercredi à l'usine de retraitement de déchets nucléaires de La Hague, a précisé Yves Gauthier.
La semaine dernière, le retour en Allemagne - également pour la première fois depuis trois ans - de déchets retraités en France avaient déclenché de violentes réactions des écologistes et mobilisé d'importants effectifs de police.
La France a accepté en janvier de retraiter plus de déchets des centrales allemandes à condition que l'Allemagne les récupère ensuite pour les stocker dans une optique à très long terme.
Des sources proches de l'industrie nucléaire allemande ont confirmé l'information dévoilée vendredi par le groupe écologiste Greenpeace, selon laquelle un convoi de 30 tonnes de déchets provenant de trois centrales du sud-ouest de l'Allemagne partirait lundi ou mardi pour La Hague.
Ces sources ont précisé que le transport devait débuter mardi, bien que la police allemande ait prévenu que la grève de la SNCF en France puisse retarder la cargaison. Les responsables allemands n'ont pas précisé les horaires du convoi, pour éviter de nouvelles manifestations.
Veit Bürger, porte-parole de Greenpeace en Allemagne, a indiqué que son mouvement prévoyait des manifestations pacifiques contre ces transports la semaine prochaine. Selon lui, une quarantaine de nouveaux chargements nucléaires allemands sont attendus à La Hague cette année.
Un autre groupe antinucléaire allemand
a appelé à une manifestation dimanche devant la
centrale nucléaire de Philippsbourg, dans le sud de l'Allemagne,
d'où doivent partir une partie des déchets.