SOFIA, 6 sept - Les autorités bulgares ont reconnu mercredi, pour la première fois, un récent incident nucléaire à la centrale de Kozlodouï, située sur le Danube, et une "tendance inquiétante à la dégradation de la sécurité" dans cette centrale.
Le chef du "Comité d'utilisation de l'énergie atomique à des fins de paix", Gueorgui Kastchiev, a reconnu pour la première fois qu'un accident survenu "récemment" avait entrainé une hausse de la radioactivité et que celle-ci avait été "repérée à quelques dizaines de mètres hors de la salle du réacteur, dans un bâtiment administratif".
Dans un entretien au journal du parti au pouvoir, Démocratzia, ce responsable de l'organe national du contrôle de la sécurité nationale a précisé que "des membres de l'équipe au travail, une ou deux personnes, ont été irradiés".
Il reconnu qu'un incident "similaire" avait eu lieu il y a deux ans, entrainant également "une très forte hausse du taux de radioactivité sur la surface de toute la centrale".
Le dernier incident est survenu "après la sortie d'un logiciel très radioactif du réacteur" et suite à "une fuite non-contrôlée de l'eau du coffre spécial" où ce logiciel avait été placé dans la salle du réacteur, a expliqué M. Kastchiev sans préciser dans quelle tranche de la centrale l'incident avait eu lieu.
La centrale de Kolodouï qui assure 40% de l'électricité du pays comprend quatre tranches anciennes à 440 MW chacune et de deux tranches plus modernes à 1.000 MW chacune.
La Bulgarie a signé fin novembre un accord avec la Commission européenne prévoyant la fermeture avant 2003 des réacteurs 1 et 2 qui fonctionnent depuis 1974-76 et une fermeture avant 2006 devrait être décidée pour les tranches 3 et 4 qui fonctionnent depuis 1979-81.
"Il est très regrettable que le nombre des événements importants en matière de sécurité ait augmenté" ces derniers mois, a ajouté M. Kastchiev, précisant qu'une réunion du gouvernement avait été "interrompue" pour tenter d'"établir pourquoi il y a une forte radioactivité" à Kozlodouï.
Selon M. Kastchiev, 50 incidents notamment "des arrêts d'équipement" se sont produits dans la centrale depuis le début de l'année, contre 62 pour toute l'année 1999.
Ces propos contredisent la version officielle des autorités bulgares qui certifiaient jusqu'à présent la sûreté technique de la centrale.