BUCAREST, 7 sept - Bucarest a dénoncé jeudi l'aggravation de la dégradation de la sécurité de la centrale nucléaire bulgare de Kozlodouï après que Sofia eut pour la première fois abandonné la version officielle qui prônait la sûreté technique de sa centrale.
"La hausse du nombre d'incidents à la centrale de Kozldouï, plus d'une centaine depuis le 1er janvier 1999, nous inquiète particulièrement même si le territoire roumain n'a pas été concerné", a déclaré à l'AFP le président de l'autorité nucléaire roumaine (CNCAN), Dan Cutoiu.
M. Cutoiu a critiqué "la baisse dramatique des compétences en matière de sécurité du personnel qui manipule les équipements" de l'unique centrale nucléaire bulgare située sur le Danube, à la frontière avec la Roumanie.
Selon lui, l'incident reconnu mercredi par les autorités bulgares s'était produit le 27 août et avait été provoqué par des "déficiences dans les procédures lors de l'exploitation des installations".
M. Cutoiu a indiqué avoir fait part jeudi de ces inquiétudes à un responsable bulgare chargé de l'activité nucléaire lors d'un entretien téléphonique.
Il a précisé que la partie bulgare n'était pas obligée d'informer la Roumanie de ce dernier incident car il n'avait pas dépassé le niveau 3 sur l'échelle [médiatique] INES qui mesure la gravité des accidents dans les centrales nucléaires.
Les autorités bulgares ont reconnu mercredi, pour la première fois, qu'un accident survenu "récemment" (ndlr, le 27 août selon Bucarest) avait entraîné une hausse de la radioactivité et que celle-ci avait été "identifiée à quelques dizaines de mètres hors de la salle du réacteur, dans un bâtiment administratif".
Après avoir toujours certifié du "bon état technique" de sa centrale nucléaire, la Bulgarie a également admis "une "tendance inquiétante à la dégradation de la sécurité" de Kozlodouï.