MOSCOU, 2 nov 02 - Le ministre russe de l'Energie atomique a donné son feu vert au projet de construction d'une petite centrale nucléaire flottante sur la mer Blanche dans la région d'Arkhangelsk (nord-ouest de la Russie), a affirmé samedi le gouverneur de cette région, Anatoli Iefremov.
L'étude de faisabilité doit être achevée à la mi-2003, selon le gouverneur, cité par Interfax.
Les travaux de construction de la centrale, d'un coût de 120 millions de dollars, doivent prendre environ trois ans, selon le responsable.
La centrale, la première du genre en Russie, aura une puissance de 70 mégawatts, avec deux réacteurs de 35 mégawatts, ce qui en fera une micro-centrale. La capacité de production des dix centrales nucléaires actuellement en fonctionnement en Russie est en effet d'environ 20.000 mégawatts.
Cette centrale flottante sera construite près des chantiers militaires de Severodvinsk, afin d'alimenter ces derniers en énergie.
Des experts nucléaires russes avaient
dénoncé en mars dernier les risques pour la sécurité
d'un tel projet et mis en doute son intérêt économique.
MOSCOU, 14 mars - Des
experts russes de l'énergie atomique se sont prononcés
contre les projets de centrales nucléaires flottantes,
envisagés par le ministère russe de l'Energie atomique,
qui risquent selon eux de déboucher sur une catastrophe
écologique.
"Les réacteurs de ces centrales sont beaucoup plus
dangereux que ceux de l'industrie atomique traditionnelle",
a déclaré Evgueni Simonov, ex-inspecteur de la sécurité
nucléaire à l'époque soviétique, lors
d'une conférence de presse organisée par la Croix
verte, l'organisation écologiste de l'ancien président
soviétique Mikhaïl Gorbatchev.
Des centrales nucléaires flottantes doivent théoriquement être installées sur la mer Blanche dans la région d'Arkhangelsk (nord-ouest de la Russie) en 2004 et sur les rives de la Tchoukotka (nord-est de la Sibérie) dès 2003, selon Vladimir Kouznetsov, ancien responsable de la sécurité nucléaire pour la Russie et directeur du programme de sécurité nucléaire à la Croix verte.
Le projet du ministère envisage d'installer dans chacune des deux régions deux réacteurs à eau pressurisée de 35 Mw chacun, sur une grande barge ancrée près de la côte.
Les réacteurs, qui sont utilisés par les brise-glace nucléaires russes, n'ont pas été prévus pour une utilisation à proximité d'une zone peuplée.
"Le constructeur avait lui-même remarqué qu'il fallait les modifier dans cette perspective, car ils ne sont pas assez sûrs", a souligné Alexandre Iablokov, président du Centre de politique écologique, lors de la conférence de presse.
La centrale de la mer Blanche serait située près des chantiers militaires de Severodvinsk, afin d'alimenter ces derniers en énergie, et celle de Tchoukotka près de la ville sibérienne de Pévek.
Mettant en cause l'intérêt économique du projet, les experts de le Croix verte et M. Iablokov s'élèvent aussi contre le secret qui entoure selon eux les plans du ministère russe.
"Les documents que nous avons reçus du ministère de l'Energie atomique sur la sécurité des installations sont très sommaires", a expliqué M. Simonov.
"Le ministère viole la loi russe qui exige que le lancement d'un projet dans ce domaine soit précédé d'une expertise officielle approfondie", a remarqué de son côté M. Iablokov.
Les experts mettent notamment en doute la sécurité du projet. "Si un réacteur de ce type s'emballe, il est beaucoup plus difficile de contrôler la réaction en chaîne qu'avec un réacteur de grande taille, à cause de sa conception", a estimé M. Kouznetsov.