[...] Notre Commissariat à l'énergie atomique (CEA) eut à un moment un éclair de génie: doter le stimulateur cardiaque d'un générateur au plutonium 238. Un puissant émetteur de particules alpha, d'un très faible volume, devait garantir une durée de vie impressionnante à l'appareil. Les concepteurs du système ont d'ailleurs remarquablement résolu les problèmes de refroidissement, de confinement de la source, de transformation de l'énergie thermique en électricité. Et dans le minuscule espace alloué par un pacemaker. Ils ont simplement voulu méconnaitre les risques fantastiques que constituent ces charges ambulantes de plutonium, matière toxique dont l'absorption par l'être humain est très dangereuse. Des terroristes pouvaient facilement convoiter cette réserve de "poison" implanté chez un homme pour la déverser dans un réservoir d'eau potable et tuer ainsi des dizaines de milliers de personnes par contamination orale. Au demeurant, la réglementation internationale concernant le transport des matières fissiles faisait des parias de ces "empilés" au plutonium. Il y eut cependant plus de mille patients équipés du Gipsie (1) atomique, à un coût incomparablement supérieur à celui d'un appareil ordinaire.
(1) Gipsie: générateur isotopique au plutonium 238 pour stimulateur implantable électro-systolique.
Extrait de "L'épopée
du stimulateur cardiaque",
Science & Vie n°843, décembre 1987.
Pour 2 à 4 curies de plutonium-238, le débit de dose à la surface du stimulateur serait d'environ 5 à 15 mrem par heure, l'exposition du corps entier est "officiellement" estimé à environ 0,1 rem par année pour le corp entier du patient (pour 80 rem à la surface du stimulateur) et environ 7,5 mrem par an pour le conjoint du malade. Le boîtier en titane dur est conçu pour résister "aux accidents"... mais il ne résiste pas à la crémation, un certain nombre ont dû être brûlés lors de la crémation de leur porteur en France.
Problem
Approximately 1600 nuclear powered cardiac pacemakers and/or battery
assemblies have been located across the United States which are
eligible for recovery by the Off-Site Source Recovery Project
(OSRP) Team at Los Alamos National Laboratory (LANL). These devices
typically contain approximately
3 to 8 Curies (0.2 to 0.5 grams) of Plutonium (Pu)-238
as the heat source for the batteries.
Notes d'information du CEA, janvier 1975:
Plutonium 238
Le principal débouché commercial du plutonium 238
reste celui des stimulateurs cardiaques isotopiques. A la fin de 1974, 988 implantations
humaines du modèle CEA-Laurens-Alcatel- Medtronic auront
été pratiquées avec succès dans 31
pays, dont près de 200 en France.
Un pas très important a été franchi en 1974
pour la démonstration de la sécurité des
stimulateurs isotopiques, ce qui a nécessité un
nouvel effort de développement de la part du CEA.
En effet, une nouvelle source a dû être étudiée
et mise en fabrication dans les plus brefs délais. L'alliage
plutonium-scandium formant la source d'énergie a été
remplacée par un oxyde de plutonium sous-stoechiométrique
et appauvri en Oxygène 17 et Oxygène 18. Une troisième
gaine en tantale a été ajoutée. Cette nouvelle
source a permis de répondre avec succès aux nouveaux
tests de sécurité recommandés par l'AEN*
et exigés par l'USAEC*. La réussite technique sur
ce plan, jointe à une extention de la garantie commerciale
portée, par Medtronic, de 6 à 12 ans, creusant ainsi
un écart considérable avec les piles chimiques d'une
durée de vie moyenne de 2 à 4 ans et vendues sans
garantie, constituent des atouts majeurs pour obtenir une nette
ouverture du marché.
Indiquons que, par ailleurs, pour les besoins de la production
de plutonium 238, 4 cibles Np-Al et 6 cibles Np02 ont été
fabriquées.
* Agence pour l'Energie Nucléaire de l'OCDE.
* United States Atomic Energy Commission.
Mai 1973 : PRODUITS RADIOACTIFS - VENTE
PAR CORRESPONDANCE.
Le Commissariat à l'Energie Atomique édite un catalogue
(plus de 200 pages) de ses productions radioactives. Plus de 1200
produits y sont proposés, catalogue bien pratique ; on
y indique l'état des stocks, les jours de livraisons, les
prix, les modes de livraisons (en emballage "perdus"
ou consignés)... [lire la suite en Pdf]
Extrait de Sciences et Avenir
n°236, octobre 1966: