Pour la Science
n° 339, janvier 2006:
Un débat public a lieu en France sur le problème des déchets nucléaires. Au delà des questions techniques, les citoyens doivent être éclairés sur l'évolution possible de la production d'énergie et sur l'inventaire de déchets qui en résultera.
En février 2005, le ministre français
de l'Écologie et du développement durable et celui
de l'Industrie ont demandé à la Commission nationale
du débat public (CNDP) d'organiser un débat sur
la gestion des déchets radioactifs dits de « haute
activité et moyenne activité à vie longue
», qui proviennent pour l'essentiel de l'industrie nucléaire
civile. Le gouvernement souhaitait en effet qu'un débat
se tienne à l'issue du programme de recherches de 15 ans
engagé par la loi du 30 décembre 1991 la loi Bataille,
du nom du député qui en est à l'origine et
avant la discussion, en 2006 d'un nouveau projet de loi sur la
question des déchets nucléaires. La loi Bataille
fixait trois axes de recherche, portant sur le tri des matières
contenues dans les déchets et la réduction sélective
de leur nocivité (axe 1, séparation transmutation),
l'enfouissement en profondeur des déchets, réversible ou irréversible (axe
2, stockage géologique), et le conditionnement et la surveillance
dans des installations de surface (axe 3, entreposage de longue
durée) [voir l'encadré].
La CNDP, autorité administrative indépendante, a
donné une suite favorable à la demande du gouvernement
et a nommé une Commission particulière du débat
public (CPDP) sur la gestion des déchets radioactifs, chargée
de préparer le débat, de l'organiser et de l'animer.
C'est la première fois que cette autorité met en
place un débat sur un problème générique
(et non sur un projet comme elle a coutume de le faire) et que
le sujet concerne un domaine, le nucléaire, où la
transparence et le débat démocratique font traditionnellement
défaut dans notre pays.
Cette initiative originale a rencontré un accueil positif
et différents acteurs ont participé à la
préparation de ce débat, en particulier par des
contributions au Dossier du débat. Celuici regroupe les
analyses des ministères concernés, de l'Office parlementaire d'évaluation des choix
scientifiques et technologiques (OPECST), des industriels,
des acteurs de la recherche, de la Commission nationale d'évaluation
(CNE), et une analyse dite contradictoire produite par trois experts
(dont moi-même) n'appartenant à aucun des organismes
en charge du sujet et « connus pour leurs analyses critiques
sur la question nucléaire ». Le dossier contient
également les prises de position d'une série d'acteurs
associatifs.
Sur la base de ce dossier à
plusieurs voix, la CPDP organise de septembre 2005 à janvier
2006 une quinzaine de débats publics, en divers lieux,
sur les différentes questions ainsi mises en relief (les
minutes de ces débats sont également mises en ligne).
La Commission rédigera à la suite de cela un rapport
de synthèse qui sera remis au gouvernement, et organisera
un séminaire de restitution aux députés et
sénateurs intéressés. Sans même attendre
ce rapport, la préparation du débat et les réunions
publiques déjà tenues apportent des enseignements
intéressants. Ils concernent aussi bien les aspects scientifiques
et techniques que les problèmes de gouvernance, les problèmes
économiques et politiques, les problèmes d'accès
à l'information, etc. Le présent article aborde
l'évolution prévisible du stock des déchets
nucléaires en fonction des différentes stratégies
énergétiques que la France pourrait adopter dans
les décennies à venir. Il ne s'agit bien sûr
que d'un aspect de la question des déchets nucléaires,
mais il est primordial pour acquérir une vue quelque peu
globale sur ce problème difficile et objet de controverses.
fig 1. Des fûts de déchets faiblement radioactifs entreposés dans un hall du CEA, à Saclay, avant d'être conditionnés et stockés.
Les déchets radioactifs et leur gestion Un déchet radioactif désigne
toute quantité de matière pour laquelle aucune
utilisation n'est prévue et qui contient des éléments
radioactifs en concentration non négligeable et exigeant
un contrôle. Les déchets sont classés selon
leur nature, leur niveau de radioactivité et la durée
de vie des isotopes radioactifs qu'ils contiennent. |
Combien d'énergie produire et de quelle façon
Comme certains d'entre nous l'avaient proposé,
la CPDP avait mis en place un groupe de travail, composé
d'experts d'opinions divergentes et chargé d'établir
des scénarios prospectifs de l'évolution des stocks
de matières nucléaires dangereuses et de déchets
nucléaires. Ces scénarios dépendent des hypothèses
faites sur l'évolution de la production d'électricité
nucléaire et sur l'état de la technologie électronucléaire.
Il existe en France une panoplie assez complète de scénarios
de prospective énergétique à l'horizon 2050,
panoplie qui décrit les diverses stratégies en fonction
d'objectifs et de contraintes déterminées (par exemple,
réduire d'un facteur quatre les émissions de gaz
à effet de serre). Le groupe de travail a envisagé
diverses valeurs de la production globale d'électricité,
allant de 300 à 900 térawattheures en 2050, la part
représentée par l'électricité centralisée
étant une autre variable. Selon les hypothèses retenues,
les recours aux énergies d'origines fossile (gaz, pétrole),
renouvelable (solaire, éolienne, etc.) et nucléaire
sont différents, ce qui se traduit diversement sur les
émissions de gaz à effet de serre et sur la production
de déchets nucléaires.
On peut souligner deux scénarios extrêmes. Dans le
scénario le plus économe, avec une production de
300 térawattheures en 2050, le besoin en électricité
nucléaire serait compris entre 200 térawattheures
et zéro (voir la figure 2). Dans le scénario le
plus consommateur une production de 900 térawattheures
en 2050, la part d'électricité nucléaire
augmenterait jusqu'à environ 600 térawattheures,
les 300 restants étant d'origine renouvelable ou fossile.
fig 2. Divers scénarios d'évolution
de la production d'électricité existent. Ces graphiques
présentent les deux scénarios extrêmes pour
la période allant de 2000 à 2050, en ce qui concerne
le nucléaire. Dans le scénario le plus économe,
à 300 térawattheures d'électricité,
le renouvellement du parc nucléaire n'est plus indispensable
(à gauche).
Pour évaluer leurs conséquences
sur le stock de déchets nucléaires, on doit compléter
ces scénarios de production d'électricité
par des hypothèses sur les techniques électronucléaires
mises en oeuvre entre 2000 et 2150. Selon une première
hypothèse, on continuera jusqu'en 2100 à utiliser
des réacteurs électronucléaires refroidis
à l'eau. Ces réacteurs utilisent comme combustible
nucléaire de l'oxyde d'uranium (U02) ou du MOX, un mélange d'oxydes d'uranium
et de plutonium; ils fonctionnent à des températures
modestes (300 °C), avec des neutrons lents (les neutrons libérés
par les réactions de fission sont ralentis par l'eau) et
ont des rendements énergétiques limités (de
33 à 36 pour cent). Le parc de ces réacteurs, de
loin les plus répandus, arrivera en fin de vie avant 2050,
mais la version améliorée est déjà
prête, comme en témoigne le projet EPR (European pressurised water reactor).
D'autres hypothèses envisagent l'introduction de réacteurs
fonctionnant à plus haute température (de l'ordre
de 1 000 °C) et bénéficiant d'un meilleur rendement
(jusqu'à 50 pour cent), tels que le HTR (high temperature
reactor) actuellement à l'étude. Ces réacteurs
sont développés notamment en vue d'incinérer
le plutonium militaire ou de produire de l'hydrogène. Leur
combustible ne sera pas retraitable. Prévus pour être
opérationnels vers 2020, ces réacteurs peuvent consommer
du plutonium, produisent peu d'actinides mineurs (noyaux lourds
à vie longue, tels que le neptunium, l'américium
ou le curium, formés par captures successives de neutrons)
et, de par leur rendement supérieur, engendrent moins de
produits de fission (noyaux radioactifs créés par
les réactions de fission nucléaire).
Autre possibilité: des réacteurs à neutrons
rapides refroidis par un fluide gazeux, du sodium, du plomb ou
des sels fondus. Ces réacteurs encore à l'étude
seraient disponibles vers 2040 ou 2050, et leur combustible serait
retraitable. Les performances visées devraient idéalement
permettre de consommer non seulement le plutonium, mais aussi
des actinides mineurs, avec un volume réduit de produits
de fission.
Avant de commenter les différents résultats des
scénarios présentés, il est indispensable
de prendre conscience d'un point majeur, de sémantique,
que les différents débats ont parfaitement mis en
évidence. La communauté du secteur nucléaire
distingue les matières « valorisables » des
déchets « ultimes », c'est-à-dire qui
ne peuvent être exploités ou recyclés. Or
il est vite apparu que cette distinction est largement artificielle
et inopérante pour apprécier les risques associés
aux différentes stratégies proposées.
Matières valorisables ou déchets ultimes: des termes
inadaptés
D'une part, le statut de matière valorisable
dépend de la politique de production retenue. Par exemple,
si l'on arrête de produire de l'électricité
d'origine nucléaire, toutes les matières aujourd'hui
« valorisables » deviennent des déchets. D'autre
part, le progrès technique peut rendre valorisables des
déchets dits ultimes: c'est le cas pour les actinides mineurs,
qui font l'objet de l'axe 1 de la loi Bataille (séparation-transmutation).
Enfin, le délai avant valorisation peut se révéler
très long: les risques inhérents aux matières
valorisables, souvent supérieurs à ceux des déchets
ultimes, couvrent plusieurs générations.
En ne discutant que des
déchets ultimes, on évite de parler des risques
à court, moyen et long termes, associés à
la gestion de l'aval du cycle électronucléaire et aux stocks "temporaires "
de matériaux dangereux (risques liés au plutonium,
au MOX irradié, aux transports, aux rejets d'usines, etc.). Pour apprécier la viabilité des solutions
préconisées, il faut évidemment analyser
non seulement les risques à très long terme, mais
aussi les risques à long terme: ceux qu'il faudra assumer
dans les 100 ou 150 prochaines années et qui sont surtout
liés aux matières qualifiées de valorisables.
Sur quels indicateurs pertinents une telle analyse doit-elle s'appuyer
? On emploie couramment le volume des déchets, qui n'a
pas de rapport direct avec leur nocivité, ou leur radiotoxicité,
qui ne rend pas compte des conditions potentielles d'exposition.
Aussi, ces indicateurs donnent une vision d'ensemble incomplète
et déformée. Le plus simple et le plus fidèle
à la réalité physique est de considérer
les stocks et les flux, en masse et à un instant donné,
des principales matières ou catégories de matières
dangereuses, et cela pour chaque solution de gestion envisagée.
Les principales matières dangereuses sont d'abord l'uranium
et, surtout, le plutonium, résultat de la capture de neutrons
par des noyaux d'uranium. Le plutonium, en raison de son utilisation
dans les armes nucléaires et de sa très haute radiotoxicité,
est central dans les comparaisons. A cela s'ajoutent les actinides
mineurs (neptunium, américium et curium, par exemple, engendrés
par l'irradiation de l'uranium ou du plutonium) et l'ensemble
des produits de fission, en particulier les produits de fission
à vie longue. Les produits de fission ne jouent pas un
rôle essentiel dans la radiotoxicité à long
terme, mais ils déterminent le dégagement de chaleur
par les déchets.
Le groupe de travail a ainsi déterminé l'évolution
prévisible des stocks des matières les plus dangereuses
plutonium et actinides mineurs d'une part, produits de fission
d'autre part dans les principaux scénarios envisagés,
de 1990 à 2140. Les résultats varient beaucoup en
fonction des stratégies adoptées (voir la figure
3). Une première constatation évidente est que,
comparées aux stratégies de poursuite du nucléaire
à long terme, toutes les stratégies d'arrêt
à plus ou moins court terme de la production électronucléaire
se traduisent par des bilans annuels et des stocks définitifs
de matières nucléaires dangereuses beaucoup plus
réduits et ce quelles que soient les techniques imaginées.
Les courbes d'évolution
permettent aussi de remettre en question des affirmations souvent
brandies parles acteurs du secteur nucléaire. En voici deux exemples. Le premier concerne les vertus
du retraitement des déchets. On entend souvent dire qu'en retraitant, on divise
par dix la masse de déchets ultimes (les actinides mineurs
et les produits de fission), puisqu'on recycle le plutonium sous
forme de MOX. En fait, quand on examine les courbes sur la période
2000-2045 avec et sans retraitement de l'ensemble des matières
dangereuses, on constate très peu de différences:
la variation est d'au plus 20 pour cent en 2050 sur la masse de
plutonium et d'actinides mineurs, tandis que les masses de produits
de fission ne présentent aucune différence. En revanche,
le retraitement crée de nouveaux risques notables (liés
aux rejets de l'usine de retraitement de la Hague, aux transports
de plutonium, etc.).
Une autre affirmation douteuse consiste à dire: «
De toutes façons, le parc actuel a déjà produit
une quantité non négligeable de différents
déchets. Et, sauf à interrompre brutalement la production
des centrales avant leur fin de vie, une quantité supplémentaire
s'y ajoutera d'ici 2040 ou 2050, date d'extinction naturelle du
parc actuel. » En d'autres termes, « le coup est déjà
parti » et nous serions condamnés à gérer
des quantités importantes de déchets radioactifs.
Des paris et des exigences implicites
Certes, l'industrie électronucléaire
produit depuis son origine des matières nucléaires
dangereuses et des déchets. Aujourd'hui, la masse de plutonium
non utilisé et d'actinides mineurs est de l'ordre de 200
tonnes en France, et elle sera de l'ordre de 500 tonnes à
la fin de vie du parc actuel. En poursuivant avec le même
type de technologie, on en sera à 1 500 ou 2000 tonnes
en 2100 selon le niveau de production électrique atteint
(même chose pour les produits de fission, qui sont en quantité
proportionnelle à la production cumulée d'électricité).
En 1990, on ne dépassait guère 50 tonnes des mêmes
produits dangereux. D'où la question: quand le coup est-il
parti? Est-ce indifférent d'avoir à gérer
10, 100 ou 2000 tonnes de matières très dangereuses
sur un temps actuellement indéterminé, mais qui
se compte en plusieurs décennies?
L'analyse des résultats met aussi en évidence les
exigences implicites et les différents paris qu'impliquent
les techniques les plus ambitieuses, souvent proposées
comme la panacée. Le cas de la séparation-transmutation
en est un bon exemple. En effet, son succès éventuel
suppose que le nucléaire restera dominant pendant au moins
130 ans (voir la figure 3). II faut d'abord attendre au moins
2040 pour disposer des réacteurs et des usines de séparation-fabrication
nécessaires. La
solution de la séparation-transmutation est donc sans intérêt
pour les matières dangereuses issues du parc actuel, lequel
disparaîtra avant cette échéance. Au-delà,
en cas de succès technique, la masse de plutonium et d'actinides
mineurs passera par un pic élevé vers 2080 et ne
commencera à diminuer que vers 2120 ou 2130.
L'adoption de la séparation-transmutation définie
dans la loi Bataille exclut donc toute possibilité de changement
de politique énergétique: si l'on s'arrête
en route, le remède se révélera pire que
le mal. Pour les produits de fission, la
situation est encore plus claire, puisque leur masse dépend
principalement de la quantité totale d'électricité
produite (corrigée cependant du rendement des réacteurs,
ce qui avantage les réacteurs HTR).
3. L'évolution prévisible
des masses de plutonium et d'actinides mineurs d'une part, des
produits de fission d'autre part, dans différents scénarios,
où la production électronucléaire se poursuit
(a à d) ou non [e à i]. On a représenté:
la poursuite du nucléaire avec réacteurs EPR (a)
; avec réacteurs EPR et réacteurs à neutrons
rapides (RNR) [b]; avec RNR et transmutation [c]; avec RNR, transmutation
et incinération du plutonium [d]; l'arrêt du nucléaire
en 2040 et arrêt du retraitement en 2010 [e]; arrêt
en 2040 et poursuite du retraitement [f]; arrêt du nucléaire
en 2040 et incinération du plutonium [g]; arrêt en
2010 [h]; arrêt en 2010 et incinération du plutonium
[i].
Un pari... pour revenir dans un siècle à la situation
d'aujourd'hui
On est donc confronté
à un pari portant sur trois ou quatre décennies
de recherche et développement, qui
consiste à mettre au point la chaîne nécessaire
à la séparation, au recyclage, à la surgénération et à
la transmutation des actinides mineurs et des produits de fission.
A l'évidence, ce pari n'est pas facile à gagner
et comporte un risque de nature scientifique et technique. L'étape
de démonstration industrielle franchie, si elle l'est,
il faudra mettre en place un complexe industriel complet. Comme
l'a expliqué l'académicien Robert Dautray, outre
un nouveau parc de réacteurs à neutrons rapides,
il faudra notamment des usines de fabrication de nouveaux combustibles
pour les réacteurs à neutrons rapides, des usines
d'extraction mécanique et chimique de plutonium et de ses
descendants radioactifs, des outils de manutention robotisés
pour la matière hautement radioactive, afin notamment de
se protéger des émissions de neutrons, des moyens
pour assurer les transports entre les usines (à moins qu'elles
ne soient regroupées en un seul lieu), des moyens pour
assurer la sécurité, etc.
Étant donné
les inconnues sur la faisabilité industrielle de l'opération,
on n'a aujourd'hui aucune idée des conséquences
économiques d'une telle stratégie. On sait en revanche
que ce complexe industriel potentiel introduit une série
de nouveaux risques pour les 100 ou 150 ans qui viennent, risques
liés à la sûreté des éléments
du complexe, aux rejets des usines, aux transports, etc.
La perspective d'une diminution à très long terme
de l'inventaire des déchets est ainsi contrebalancée
par la certitude de risques nettement accrus pour les quatre ou
cinq prochaines générations. Et en cas de revirement
de politique énergétique, on cumulera les risques
du court terme tout en perdant tous les avantages imaginés
pour le long terme.
Voilà sur quelques exemples ce que mettent en lumière
les scénarios du long terme. En autorisant une analyse
exhaustive des risques encourus, ils nous montrent la nature et
l'ampleur des paris qui s'attachent à la question des déchets
nucléaires, bien en amont des décisions concernant
leur stockage souterrain définitif ou leur entreposage
éventuel. Plus encore que techniques, ces paris sont de
nature politique et sociale.
Si tout va bien, si aucune
faille ni scientifique, ni technique, ni économique, ni
politique ne vient gripper la mécanique imaginée,
si aucun retard n'est à déplorer, si l'assentiment
de la société est acquis pour toute la période,
alors, dans 100 ou 120 ans, nous pourrons revenir, après
une période « transitoire « semée de
dangers importants, à une situation analogue à celle
que nous laisserait le parc électronucléaire d'aujourd'hui,
si on le laissait vivre jusqu'à sa fin naturelle.
Tel est le pari qui est, de fait, proposé aux citoyens
français. On peut rendre grâce à la Commission
du débat public qui a permis d'élargir la problématique,
de dépasser le terrain purement technique (sur le choix
d'un stockage réversible ou non des déchets) et
de mettre en évidence la modestie et l'insuffisance des
réponses actuellement proposées au problème
des déchets nucléaires.
Benjamin DESSUS,
ingénieur et économiste, est président de
l'Association Global Chance.
Ch. BATAILLE et C. BIRRAUX, Pour s'inscrire dans la durée:
une loi en 2006 sur la gestion durable des déchets radioactifs,
rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix
scientifiques et technologiques, 2005.
Petit mémento des déchets nucléaires,
Global Chance, 2005.
R. DAUTRAY, Les isotopes du plutonium et leurs descendants
dans le nucléaire civil, rapport à l'Académie
des sciences, Tec & Doc Lavoisier, 2005.
P. BONCHE (sous la dir. de], Le nucléaire expliqué
par des physiciens, EDP-Sciences, 2002.
J.M. CHARPIN, B. DESSUS et R. PELLAT, Étude économique
prospective de la filière électrique nucléaire,
rapport au Premier ministre, La Documentation française,
2000.
Lire les deux (vieux articles) de Science
& Vie:
- Vivrez-vous près d'une poubelle nucléaire
?
- Déchets très radioactifs sous la
France tranquille