Risque sismique: un tiers du CEA de Cadarache devra être remplacé ou fermé


Site du CEA à Cadarache. La vallée des piles.

MARSEILLE, 18 avr - Un tiers des installations du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) à Cadarache (Bouches-du-Rhône) accuse une "tenue au séisme insuffisante" et devra être remplacé ou fermé entre 2002 et 2015, a indiqué mercredi la DRIRE, antenne de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). (et si le séisme a lieu demain ???)

La Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) a aussi dénoncé lors d'une conférence de presse à Marseille "la rigueur insuffisante dans l'exploitation des installations" de Cadarache par le CEA.

L'une des 18 installations de Cadarache, une usine de production de MOX (un combustible à base d'uranium) exploitée par la COGEMA, "ne résisterait pas à un séisme majeur", a déclaré le chef de la division nucléaire de la DRIRE Nicolas Sennequier. Seules quatre d'entre elles (deux réacteurs, un laboratoire et un site d'entreposage) auraient une tenue parfaite en cas de secousse majeure.

''En clair, explique Nicolas Sennequier, responsable de la division nucléaire à la DRIRE-Marseille, si un seisme de magnitude importante se produit, le laboratoire serait détruit et du plutonium se répandrait dans l'atmosphère. Comme la Cogema ne nous répond pas depuis plusieurs années, nous allons, en liaison avec l'Autorité de sûreté nucléaire, fermer d'autorité ce laboratoire d'ici à l'an prochain''. (et si le séisme a lieu demain ???)

L'ASN souhaite la fermeture de cette usine, dans laquelle travaillent 300 personnes, fin 2002. "En cas de silence persistant de la COGEMA, l'ASN décidera elle-même de la date à laquelle l'usine devra s'arrêter", a prévenu le directeur de la DRIRE Dominique Tixeront.

Cinq autres installations exploitées par le CEA devront être remplacées d'ici 2015 et des rénovations s'imposent sur huit autres.

L'ASN, qui a mené 49 inspections en 2000 à Cadarache, a également relevé "trente incidents significatifs", dont 7 de niveau 1, le plus bas d'une échelle de 7. Un incident peut avoir des répercussions sur les salariés à partir du niveau 2 et sur les populations environnantes à partir du niveau 4. Mais la DRIRE a mis en garde contre les effets d'un enchaînement d'incidents de niveau 1.

L'ASN rapporte, le 11 octobre, un "rejet non-concerté d'effluents gazeux radioactifs par le réacteur Phebus", dans un "mépris des procédures", mais sans conséquence "pour les personnes et l'environnement".

Cinq arrêts du système de ventilation d'un laboratoire, dont le rôle est de diriger les substances radioactives vers des filtres spéciaux, sont également notés.