La violence du nucléaire contre les
plus innocents des civils
Si la radioactivité ne peut
pas se voir s'entendre ou même se sentir, ses répercussions
sur la vie en général et sur la santé humaine
en particulier sont extrêmement négatives. Combien
de cancers, de leucémies, de retards mentaux, d'avortements
spontanés causés par cette filière énergétique
se camouflent dans les statistiques. Dans le "bruit de fond"
de la pollution et des modes de vie.
Le puissant lobby nucléaire joue en effet avec des modèles
mathématiques et des astuces de calculs incompréhensibles
par l'honnête citoyen. Pour gagner du temps, il entretient
ainsi d'interminables controverses sur l'ampleur réelle
des dommages causés par les doses de rayonnement.
A côté de ces jeux honteux, il y a des faits, indiscutables,
crevants de vérité: d'Hiroshima à Tchernobyl,
un cortège de centaines de milliers de victimes, parmi
lesquelles, tout récemment, ces enfants.
Nous refusons de verser dans le voyeurisme ou dans la contemplation
de la misère humaine. Nous avons donc mûrement réfléchi
avant de décider de montrer ces photos. Car nous sommes
conscients que leur vision peut profondément heurter la
sensibilité de certains. La question de fond qui se posait
était: peut-on honnêtement présenter un dossier
sur le nucléaire en gommant le témoignage des principales
victimes actuelles ? Notre réponse est non.
La parole de ces victimes est leur image. Nous nous devions donc
de publier ces photos.
Les photographies de ces enfants mutilés ou très
gravement handicapés, expriment la violence de l'agression
qu'ils ont subie. Qui est celle du nucléaire contre les
plus innocents des civils. Au lieu de susciter l'horreur ou la
pitié, pour nous, ces images inclinent au respect. Au profond
respect de la vie.
Valeur qui -il faut bien le constater- n'entre pas beaucoup en
ligne de compte dans le bilan triomphant du secteur nucléaire.
Extrait d'un texte de Greenpeace.
Le médecin-chef du service pédiatrique
de l'hôpital de Gomel (Bélarus) nous déclare :
"... En
1985, 1 an avant la catastrophe, 200 cas de malformations étaient
répertoriés. En 2000, plus de 800 cas, malgré
pourtant une baisse considérable des naissances :
actuellement 14 à 15 000 naissances/an, contre 28 à
30 000 avant la catastrophe de Tchernobyl"
" Actuellement, les malformations que nous constatons en tant que médecins sont beaucoup plus compliquées qu'avant. Ce sont en majorité des malformations du coeur, du système cardio-vasculaire, du tube digestif, des reins. Ces altérations rendent les enfants invalides.
L'augmentation des leucémies et du cancer de la thyroïde est un des problèmes graves. Nous ne nous occupons pas, dans ce service, des enfants diabétiques qui sont traités dans un service d'endocrinologie, mais nous avons rencontré ici des cas de diabètes chez les nouveaux nés et savons qu'il y a une hausse de ces maladies. Nous constatons une grande baisse de l'immunité et beaucoup d'anémies ; les maladies infectieuses se manifestent avec beaucoup plus de gravité.
Nous observons aussi des maladies qui habituellement ne sont pas caractéristiques des enfants, liées à une forte tension artérielle, des altérations du rythme cardiaque. Les cataractes font partie des malformations de naissance. C'est une maladie pourtant très rare chez l'enfant et que l'on observe de plus en plus.
[...] Les malformations qui arrivent maintenant,
nous pouvons les imputer à la catastrophe de Tchernobyl.
On ne peut pas encore évaluer complètement les conséquences,
car il est trop tôt. Les filles qui accouchent maintenant
avaient deux - trois ans au moment de la catastrophe. Celles qui
sont nées ou qui étaient dans le ventre de leurs
mères au moment de l'accident, n'ont que 16 ou 17 ans et
ne sont donc pas encore enceintes..." [Suite]
13)
Un instant de tendre intimité entre Natacha et sa maman.
Natacha est en vie grâce à une opération réussie
en Allemagne. (photo : Anatoly Kieshouk)
14) Intubation après une opération de malformations
faciales multiples. Cette enfant est morte peu après l'opération.
(photo Adi Roche)
15) Plus que quelques jours à vivre. Malformations
multiples. (photo Adi Roche)
16) A l'âge de 5 ans en Biélorussie, les enfants
retardés et malformés doivent obligatoirement quitter
le service de pédiatrie pour le service de psychiatrie
infantile, où ils ont peu de chances de survivre. (photo
Adi Roche)
17) On opère les tumeurs aiguës. Aux amputations
s'ajoute la chimiothérapie. La survie d'un handicapé
est difficile dans un pays appauvri. (photo : Adi Roche)
18) Des malformations du cerveau et les anencéphalies
ont doublé en Biélorussie depuis la catastrophe
de Tchernobyl. (photo : Adi Roche)
19) 70 % des enfants cancéreux ont un pronostic
acceptable. Les centres d'oncologie travaillent remarquablement
bien en Biélorussie. (photo : Adi Roche)
20) La petite Nastya attend son départ pour l'Irlande,
où elle subira de multiples opérations. (photo :
A. Kleshouk)
Janvier 2006, à l'hôpital de Gomel, Vitali Prokopenko berse sa fille, Sacha, atteinte d'hydrocéphalie. (photo Tom Stoddart)
1988,
dans un orphelinat biélorusse (photo Igor Kostin). Après
la publication de la photo par le magazine Stern l'enfant
est adopté par une famille anglaise qui le fait opérer
et soigner. Il est toujours en vie en 2006 et a maintenant 18
ans.
1) Minsk, Biélorussie 1997. Scène quotidienne dans l'asile Novinski. Ce jeune garçon hurle tandis que ses amis jouent dehors.
2) Hôpital des enfants cancéreux, Minsk, Biélorussie 2000. Vova sait qu'il est gravement malade. Malgré l'amputation, son état ne s'est pas amélioré.
3) Foyer pour enfants, Minsk, Biélorussie 2000. Alla tient dans les bras un enfant de 2 ans dont le cerveau se trouve dans l'excroissance.
4) Asile Novinski, Minsk, Biélorussie 1997. Ces enfants ne peuvent pas se tenir debout et sont nourris par terre.
5) Asile Novinski, Minsk, Biélorussie 1997. Cet asile est le principal centre d'accueil pour enfants contaminés en Biélorussie.
6) Foyer pour enfant, Minsk, Biélorussie 2000. Cet enfant de 3 ans est là depuis sa naissance. Il est inopérable: l'excroissance contient ses reins
7) Orphelinat pour enfants abandonnés, Gomel, Biélorussie 1999. Sasha, 5 ans, souffre d'une quasi absence de système lymphatique. Son organisme produit des toxines que sont corps ne peut donc plus éliminer.
8) Asile Novinski, Minsk, Biélorussie 1997. Cet enfant est en état de terreur constant.