19/7/2009 - La chancelière allemande Angela Merkel s'est déclarée dimanche "très, très mécontente" de la manière dont le groupe énergétique public suédois Vattenfall a géré des incidents récents dans une centrale nucléaire proche de Hambourg. "La colère nous monte au nez quand on voit ce qui s'est passé et comment Vattenfall a géré tout cela", a déclaré Mme Merkel à la télévision publique ARD.
La centrale nucléaire de Krümmel est au centre d'une polémique depuis début juillet, lorsqu'elle a dû être mise à l'arrêt à la suite d'une panne de transformateur. Le réacteur venait pourtant tout juste d'être remis en service: il était à l'arrêt depuis deux ans, déjà à cause d'un incendie dans un transformateur. En outre, Vattenfall a reconnu le 9 juillet qu'il avait découvert de nouveaux défauts dans cette centrale, tout en affirmant ne pas envisager pour autant de la fermer définitivement.
Interrogé sur la nécessité de retirer au groupe suédois sa licence d'exploitation pour la centrale, la chancelière conservatrice a observé: "il faut voir si la confiance peut revenir ou non, c'est aux autorités responsables d'en décider". "Je suis très, très mécontente de ce que Vattenfall a fait, et de la manière dont ils l'ont fait, et du fait qu'après deux ans de réparations on se retrouve dans la même situation", a-t-elle ajouté.
"Le plus important dans le nucléaire, c'est la sécurité", a ajouté la chancelière, dont le parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), est favorable à une poursuite de l'exploitation des centrales nucléaires. En revanche le Parti social-démocrate (SPD), qui affrontera la CDU lors des élections de fin septembre, milite pour que l'Allemagne abandonne progressivement l'énergie nucléaire, conformément à une politique adoptée du temps du chancelier Gerhard Schröder et toujours valable aujourd'hui.
Indépendamment des derniers incidents
au coeur de la polémique actuelle, la centrale de Krümmel est également montrée
du doigt par les anti-nucléaires à cause d'une multiplication
inexpliquée des cas de leucémie infantile au sein des familles installées
dans le voisinage du réacteur.
8/07/2009 - L'autorité de sûreté nucléaire suédoise a annoncé mercredi qu'elle entamait une enquête approfondie sur la plus grande centrale nucléaire suédoise, après une série d'incidents de sécurité. La centrale nucléaire de Ringhals (sud-ouest), qui est détenue à 70% par le groupe public suédois Vattenfall et à 30% par l'allemand EON, fournit, avec ses quatre réacteurs, près de 20% de l'électricité consommée en Suède.
"L'autorité de sûreté des radiations (SSM) a identifié depuis 2005 des failles en rapport avec la sécurité de la centrale", explique-t-elle dans un communiqué. "Bien que Ringhals ait pris certaines mesures, les problèmes demeurent", déplore la SSM. Les incidents ont notamment concerné "des faiblesses dans les opérations et la direction (de la centrale), le manque de transparence de décisions internes et dans l'observation des routines et des instructions", selon l'autorité.
La SSM exige des explications de Ringhals sur les raisons pour lesquelles les incidents se sont poursuivis et réclame de nouvelles mesures de sécurité, indique-t-elle. Vattenfall a également connu en fin de semaine dernière des incidents dans sa centrale nucléaire allemande de Krümmel (nord), qu'il tentait de relancer après une longue interruption, ce qui l'a contraint à l'arrêter de nouveau, au moins jusqu'au printemps prochain.
La Suède, qui compte dix réacteurs nucléaires en activité répartis dans trois centrales, a annoncé cet hiver qu'elle revenait sur sa décision de les fermer progressivement. Selon le plan du gouvernement, les dix réacteurs pourront être remplacés lorsqu'ils arriveront en fin de vie.
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