LE HAVRE (12 mai 2004) - Dans un soucis de sécurité publique et
de préservation de l'environnement, l'association écologiste
"Robin des Bois" demande l'annulation de l'escale du
porte-avions "Charles de Gaulle" qui doit s'arrêter
pour quatre jours au Havre (Seine-Maritime) en juin prochain.
Dans un communiqué publié mercredi, Jacky Bonnemains,
le président de l'association explique que l'escale "de
cette centrale nucléaire
de 300 mégawatts à 200 mètres de la ville et tout près d'un stockage de cinq millions
de tonnes d'hydrocarbures soumis à la directive Seveso
est un danger pour la population du Havre".
"Le "Charles de Gaulle restera 4 jours et 4 nuits dans
un périmètre dangereux et à l'entrée
d'un port commercial où transitent chaque jour des milliers
de tonnes de matières dangereuses en conteneurs et en chimiquiers,
c'est pourquoi nous demandons, pour la sécurité
publique et pour l'environnement, l'annulation de cette escale",
conclu-t-il.
La venue au Havre les 14, 15, 16 et 17 juin prochains du
"Charles-de-Gaulle" a été officialisée
la semaine passée. Le porte-avions nucléaire fera
cette escale après avoir participé aux célébrations
du soixantième anniversaire du débarquement en Normandie.
Sur les quatre jours de son escale, 5.000 à 6.000 personnes
sont attendues à bord pour visiter le bâtiment. C'est
la première fois qu'il sera ouvert à un public qui
a été sélectionné par le biais d'un
jeu concours dans la presse locale havraise.
------> Le Charles
de Gaulle a un défaut de protection neutronique
-------> Risques de pollution radioactive liés aux
rejets des eaux de refroidissement des sous-marins d'attaque de
la marine nationale en rade de Toulon
PARIS (13 février 2004) - Le petit frère du "Charles de Gaulle"
ne sera pas nucléaire. Le président Jacques Chirac
a annoncé vendredi que le deuxième porte-avions
qui doit entrer en service d'ici 2014 sera doté d'un mode
de propulsion classique, ce qui ouvre de larges perspectives vers
une collaboration franco-britannique.
Prévue par la loi de programmation militaire 2003-2008,
la construction d'un nouveau porte-avions a pour but de remplacer
le "Charles de Gaulle" dans ses périodes d'indisponibilité
et non de projeter deux appareils à l'extérieur
de façon simultanée. Le gouvernement a programmé
près de 1,7 milliard d'euros pour sa construction.
Depuis le lancement du projet, le président et le gouvernement
avaient semblé préférer une coopération
britannique, qui constituerait un grand pas en avant pour l'Europe
de la défense mais pourrait contraindre la France à
opter pour la propulsion électrique -des moteurs diesel
ou turbines à gaz entraînent des générateurs-
choisie par Londres. La Royal Navy doit en effet construire deux
porte-avions entre 2012 et 2015. Dans ce cadre, l'entreprise Thales
pourrait se voir confier la maîtrise d'oeuvre.
Le choix de la propulsion classique pour un second porte-avions
"nous permet d'avoir un porte-avions plus grand permettant
d'embarquer davantage d'avions", a précisé
vendredi à Annecy (Haute-Savoie) la ministre de la défense,
Michèle Alliot-Marie.
Selon Mme Alliot-Marie, le démarrage des travaux de construction
du second porte-avions français devraient débuter
effectivement en 2005 pour être terminés en 2012,
"au moment où le Charles-de-Gaulle sera arrêté
pour de très nombreux mois pour sa révision".
Libération, 5/12/03:
L'état-major souhaite que son second
porte-avions soit à propulsion classique.
La Marine nationale veut bien d'un
second porte-avions, mais surtout pas nucléaire. Alors
que les sénateurs examinent aujourd'hui le budget de la
Défense, le débat continue de faire rage dans les
milieux navals sur le mode de propulsion du futur «petit
frère» du Charles-de-Gaulle. La commande doit être
passée en 2005. Avec, en arrière-plan, l'idée
d'une coopération avec le Royaume-Uni, qui souhaite construire
deux porte-avions non nucléaires. Un tel programme franco-britannique
aurait grande allure, au moment où les deux pays vont célébrer
le centenaire de l'Entente cordiale.
Maintenance. «Tout le monde sait que la Marine n'a aucune
préférence» répète, sourire
aux lèvres, le chef d'état-major de la Marine, l'amiral
Jean-Louis Battet. Joli mensonge. Car la Marine a fait ses comptes.
S'il n'est guère plus coûteux à l'achat, le
nucléaire revient beaucoup plus cher en «coût
de possession», c'est-à-dire en frais de maintenance,
de sécurité et de personnel. Contrairement au moteur
d'un bateau classique, on ne peut jamais éteindre un réacteur
nucléaire. Même lors des longues périodes
à quai, des équipes d'atomiciens, une denrée
rare dans la Marine, doivent se relayer en permanence pour le
surveiller.
D'autant que la propulsion nucléaire, qui présente
de grands avantages en matière d'autonomie, pose parfois
de sérieux problèmes, comme les militaires l'ont
découvert avec le Charles-de-Gaulle : franchir le canal
de Suez coûte plus cher, faire escale dans des ports étrangers
demande un luxe de précautions et le bateau est soumis
aux mêmes règles drastiques que celles du nucléaire
civil.
Soutenue par le lobby de l'atome, l'entreprise publique DCN propose
de construire un deuxième Charles-de-Gaulle. Elle promet
de tenir la facture en dessous de 2 milliards d'euros, contre
3 pour le premier. «Ce bateau naîtra vieux ! s'emporte
un marin. La conception du Charles-de-Gaulle date de vingt ans.
Et son clone n'entrera en service qu'en 2014.» Sous-marins.
«Nous risquerons alors de retrouver le problème des
hélices», explique un autre. Faute de pouvoir financer
le développement d'un nouveau réacteur nucléaire,
la Marine utilise deux réacteurs K-15 de sous-marins, qui
fournissent une puissance tout juste suffisante pour un bâtiment
de 43 000 tonnes. Conséquence : pour transmettre au mieux
l'énergie propulsive, il faut des hélices extrêmement
sophistiquées. Tellement que les industriels ne savent
pas les fabriquer : celle du Charles-de-Gaulle (livrée
par un constructeur français) a cassé en 2001, et
l'une des deux livrées récemment par un fabricant
américain vient d'être refusée, en raison
de trop nombreux défauts.
L'état-major préfère donc un porte-avions
doté d'une propulsion classique, comme celle d'un gros
paquebot. Sa priorité est qu'il soit le moins cher possible.
Car la Marine, qui doit renouveler presque entièrement
sa flotte dans les prochaines années, ne veut pas sacrifier
des frégates ou des sous-marins. «Nous aurions l'os,
mais pas de chair dessus», avertit un amiral.
Une décision devait être prise en juin et pourrait
l'être début 2004. Elle a déjà été
plusieurs fois repoussée, notamment parce que les discussions
avec les Britanniques patinent, la Royal Navy ayant dû réviser
ses ambitions à la baisse. Mais aussi parce les partisans
du nucléaire qui ont réussi à convaincre
les quatre députés auteurs d'un récent rapport
sur la question
Jean-Dominique MERCHET
PARIS (10 octobre 2003) - Le choix du futur porte-avions français, nucléaire
ou classique, avec ou sans les Britanniques, fait l'objet d'un
débat tendu entre partisans et adversaires des différentes
options, retardant le projet et faisant craindre à certains
une décision trop tardive.
La décision ne devrait pas intervenir avant 2004, compte
tenu des délais nécessaires à la remise de
plusieurs rapports, selon le ministère de la Défense.
Initialement, le ministre de la Défense Michèle
Alliot-Marie s'était fixé jusqu'à l'été
ou le début de l'automne 2003 pour finaliser sa décision.
Trois groupes de travail planchent sur chacune des trois options:
propulsion nucléaire comme le Charles-de-Gaulle, classique
franco-français ou en coopération avec la Grande-Bretagne.
"Les études actuelles sur le choix de la propulsion
du second porte-avions ne doivent pas occulter l'essentiel, c'est-à-dire
le choix par le gouvernement de construire un tel bâtiment",
a souligné mercredi l'amiral Jean-Louis Battet, chef d'état-major
de la marine.
"Il apparaît nécessaire que la décision
française n'intervienne pas trop tardivement", a-t-il
indiqué devant la commission de la défense nationale.
Selon sa loi de programmation militaire (2003-2008), la France
a décidé de se doter d'un deuxième porte-avions
en complément du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle.
Les deux premiers groupes de travail devraient remettre leurs
conclusions avant la fin de l'année, mais le troisième
attendra début 2004 le résultat d'études
complémentaires menées par les Britanniques sur
leurs propres porte-avions dont le coût est en train de
déraper: 4 milliards de livres (5,63 mds d'euros) pour
les deux futurs bâtiments de la Royal Navy, contre 2,8 mds
L (3,9 mds d'euros) initialement prévus, selon BAE Systems.
La Direction des Constructions Navales (DCN) propose de construire
un porte-avions nucléaire sur le modèle du Charles-de-Gaulle
pour 1,83 milliard d'euros, soit une économie de 1,2 md
EUR par rapport au coût du premier (3,03 mds EUR), selon
des informations de presse non confirmées, ni démenties.
"Cette solution permettrait d'avoir un parc homogène
de porte-avions nucléaires", fait-on remarquer à
la DCN.
Et "le nucléaire a le vent en poupe" en France,
a souligné un analyste, évoquant la nécessité
de "donner des perspectives" à Areva en vue de
son éventuelle privatisation.
Mais "la marine ne souhaite pas un porte-avions nucléaire
car la maintenance en est trop complexe", affirme une source
proche du dossier. En outre "ils craignent les réactions
des mouvements de protection de l'environnement dans les ports
de certains pays", ajoute-t-on.
"Par ailleurs, le projet d'un porte-avions classique national
n'a pas de sens sur un plan économique: ce serait un porte-avions
complètement nouveau, il faudrait refaire toutes les études",
selon cette source.
Reste la solution franco-britannique. Mais "on ne peut pas
faire quelque chose qui soit totalement conciliable pour nous
et les Anglais, qui utiliseront des avions à décollage
court, alors que nous avons recours à des Rafale catapultés",
fait remarquer Gilbert Le Bris, vice-président de la commission
de la Défense de l'Assemblée nationale dans le Figaro
de vendredi.
Et il propose une quatrième option pour ce futur porte-avions:
une collaboration franco-allemande.
PARIS (05/09/02) -
La loi de programmation militaire 2003-2008, qui sera présentée
mercredi prochain en conseil des ministres, prévoira la
mise en chantier d'un deuxième porte-avion, confirme-t-on
de sources proches du dossier.
"La présence d'un deuxième porte-avions est
l'orientation essentielle de la nouvelle loi de programmation",
précise-t-on.
La construction de ce bâtiment pour compléter le
dispositif aéronaval français existant, qui ne repose
plus que sur le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle,
est une promesse électorale du président Jacques
Chirac.
Si l'accord de principe semble acté, on ignore encore si
ce deuxième porte-avions sera à propulsion classique
ou nucléaire, construit par la France seule ou en coopération
avec la Grande-Bretagne, par la Direction des constructions navales
ou par des entreprises privées.
De façon générale, un effort significatif
sera fait en matière d'équipement des armées
(le titre V du budget de la Défense) dans la prochaine
loi de programmation, assure-t-on de source proche du dossier.
"Cet effort supplémentaire sera d'environ un milliard
d'euros par an", précise-t-on. "Au total, le
budget de la Défense devrait être porté à
environ 2,3% du PIB au lieu de 1,8% actuellement."
PARIS, 6 déc - La cassure d'une hélice, dernier incident en date de la série noire qui a touché le porte-avions nucléaire (PAN) Charles de Gaulle, a porté sur la place publique les déboires qui entourent la réalisation de ce programme de prestige controversé dont le coup d'envoi a été donné il y a plus de 25 ans.
Charles de Gaulle, montage de l'hélice bâbord (1991).
Si les précédents incidents avaient
pu être, au moins dans une certaine mesure, considérés
comme normaux et mis sur le compte de la mise au point d'un prototype
de haute technologie, il n'en est pas de même pour la cassure
d'une pale d'hélice survenue dans la nuit 9 au 10 novembre,
alors que le bâtiment effectuait ses derniers essais avant
la mise en service actif.
Le ministre de la Défense Alain Richard a ainsi pris le
30 novembre la décision de faire ouvrir, à côté
de l'enquête technique, une enquête de qualité
sur la réalisation de l'hélice confiée à
un ingénieur-inspecteur général de l'armement
dont le ministère a pris soin de préciser qu'il
n'avait été en rien impliqué dans le programme
du PAN.
La nuit suivante à Nantes un incendie criminel détruisait
le bâtiment abritant une partie des archives et le bureau
d'étude de la société Atlantic Industrie,
le fabricant des hélices en cause.
Le président de la commission de la défense de l'Assemblée
nationale, M. Quilès, a annoncé mercredi qu'il prévoyait
de convoquer pour une audition, dès la semaine prochaine,
le chef d'état-major de la marine, l'amiral Jean Delaunay,
ainsi que Jean-Yves Helmer, délégué général
à l'armement.
L'ouverture de l'enquête a été saluée
par Jean-Louis Naudet, le secrétaire général
de la fédération CGT des travailleurs de l'Etat
(FNTE) qui a affirmé mardi que "tout le monde savait
que l'hélice était défectueuse et ne répondait
pas au cahier des charges".
"Ne pas se tromper de débat"
Les déficiences de cette pièce essentielle étaient
effectivement connues et la cassure "n'est pas réellement
surprenante", a confié à l'AFP un officier
de marine ayant à connaître du dossier.
Pour cet officier, parlant sous le couvert de l'anonymat, l'affaire
de l'hélice est exemplaire: Atlantic Industrie, qui travaille
pour la marine depuis 30 ans, est la seule entreprise en France
capable de réaliser des pièces monobloc de grande
taille.
Et il explique: "Celles du Charles de Gaulle - 19 tonnes
pour 6 mètres de diamètre - étaient à
la limite extrême de ce que pouvait faire la fonderie mais
il n'y avait pas d'alternative. La pièce a donc été
fondue aussi bien que possible, les parties faibles identifiées
et les bulles et pailles manuellement corrigées. Un soudeur
très professionnel peut le faire, mais ils sont rares,
les politiques draconiennes de réduction des coûts
ont provoqué des compressions d'effectifs en commençant
par les plus anciens et donc les plus expérimentés".
"Et il n'y a pas que les hélices, ou le pont d'envol
que l'on savait trop court et que l'on a dû rallonger, ou
les fuites dans le système de refroidissement. C'est souvent
que des choix du même genre que celui des hélices
ont du être fait".
Sans nier les difficultés du programme - 20 milliards de
F -, dont la réalisation, pour des raisons d'économie
budgétaire, a été étirée sur
14 ans au lieu des 10 initialement prévus, les milieux
officiels se refusent à tout commentaire sur l'appréciation
de cet officier.
M. Quilès, qui met en garde contre tout "catastrophisme"
et souligne qu'il ne s'agit que "d'une hypothèse"
émet lui-même l'idée que les difficultés
du porte-avions nucléaire puissent être liés
à l'étalement du calendrier de réalisation.
"L'étalement du programme sur 14 ans au lieu de 10
a peut-être été nuisible", a-t-il ainsi
concédé.
Mais pour M. Quilès, qui en tant que ministre de la défense,
a donné en février 1986 le feu vert à la
construction du porte-avions "il ne faut pas se tromper de
débat".
"Il n'est pas honnête d'utiliser les incidents techniques
pour poser la question de la nécessité du porte-avions
dans la défense de la France et de l'Europe", a-t-il
ainsi déclaré.
PARIS, 7 déc - Le
ministère français de la Défense met la pression
dans l'affaire de l'avarie de l'hélice du porte-avions
nucléaire Charles de Gaulle : le résultat de l'enquête
de qualité est attendu pour le 21 décembre et des
suites juridiques sont probables.
Jean François Bureau, le porte-parole du ministère,
a annoncé jeudi lors du point de presse hebdomadaire que
le ministre, Alain Richard, avait convoqué pour le 21 décembre
prochain dans son bureau l'ingénieur et inspecteur général
de l'armement Daniel Estournet.
Il attend, a-t-il précisé, qu'il soit alors en mesure
de lui remettre les résultats de l'enquête dont il
l'a chargée le 30 novembre dernier, sur les conditions
dans lesquelles le programme des hélices a été
commandé, supervisé et réceptionné.
Interrogé sur d'éventuelles suites juridiques, M.
Bureau a déclaré que "le ministère de
la Défense se portait systématiquement partie civile
dans les affaires le concernant" soulignant toutefois que
l'ouverture de poursuites "dépendra du résultat
de l'enquête".
Le porte-parole a, d'autre part, confirmé que les travaux
de réparation du porte-avions ne se borneraient pas au
seul remplacement de l'hélice fautive et que l'arbre de
transmission serait également examiné.
"Nous devons vérifier si la ligne d'arbre est indemne,
ce que, en ce moment, nous ne savons pas", a ajouté
Jean-François Bureau.
"Nous ne remonterons pas une hélice qui devrait se
casser à nouveau. Nous allons tout regarder, y compris
l'arbre de transmission", a-t-il annoncé.
"Si les avaries à répétition ne tuent
pas, le ridicule, lui, tue", a-t-il ajouté laissant
apparaître le sentiment grandissant d'exaspération
provoqué dans les milieux officiels de la défense
par la succession d'incidents en tous genres ponctuant la réalisation
du porte-avions nucléaire.
La durée de l'immobilisation du Charles de Gaulle varie,
en fonction des options qui seront choisies pour la réparation,
entre trois et quinze mois.
La solution la plus rapide consiste à remplacer les hélices
du Charles de Gaulle par celles -plus petites- du porte-avions
Clemenceau retiré du service actif.
Elle a apparemment la faveur de la Marine qui assure que la baisse
de vitesse provoquée par des hélices plus petites
ne nuira pas aux qualités opérationnelles du
porte-avions qui sera en mesure de larguer et recevoir ses avions.
Si d'"autres problèmes" de conception ou d'usinage
affectant, par exemple, le système de transmission devaient
être identifiés, les délais de réparation
deviendraient beaucoup plus longs et le laps de temps de 15 mois
a même été évoqué par Jean-François
Bureau lors du point de presse de jeudi.
Les deux hélices
de rechange du Charles de Gaulle subissent actuellement des tests
devant établir si elles sont utilisables ou si elles souffrent
ou non des mêmes défauts de soudure, en l'état
actuel, considérés comme la cause probable de la
cassure.
Ces "monstres" de 19 tonnes pour 6 mètres de
diamètre qui coûtent 2 millions de francs (300.000
euros) l'unité sont, selon un officier
de Marine, à la limite extrême des possibilités
d'Atlantic Industrie, la seule fonderie en France capable de réaliser
ce type de pièces monoblocs de grande dimension.
M. Bureau n'a pu répondre par oui ou par non aux questions
de savoir s'il était exact, comme l'a affirmé le
responsable d'un syndicat, que les hélices aient été
montées alors que leurs défauts étaient connus.
"Les experts ne sont jamais tous du même avis, les
certitudes n'existent pas et il faut prendre en compte la logique
des probabilités. Etablir le degré entre risque
et probabilité", a-t-il expliqué.
Il a, en revanche, catégoriquement rejeté l'affirmation
du syndicat CGT qu'il ait pu y avoir "sabotage, c'est-à-dire
volonté délibérée de nuire".
"Le mot n'est pas approprié. La question est: est-ce
qu'il était raisonnable ou non d'installer l'hélice",
a-t-il ajouté.
PARIS, 6/12/00 -
C'est le dernier en date des nombreux ennuis du Charles-de-Gaulle,
mais il a pris mercredi un parfum de scandale: selon la CGT, ''tout
le monde'', notamment le ministère de la Défense
et la Direction de la construction navale, savait que l'hélice
du porte-avions nucléaire français, qui s'est cassée
début novembre, était défectueuse.
Au ministère, aucun commentaire n'a été fait
dans un premier temps sur ces informations révélées
par le ''Parisien-Aujourd'hui''. Le ministère avait ouvert
une enquête le 30 novembre, après la rupture de cette
hélice dans la nuit du 9 au 10 novembre alors que le Charles-de-Gaulle
croisait dans l'Atlantique, au large de la Guadeloupe.
Jean-Claude Naude, secrétaire général de
la CGT des travailleurs de l'Etat, cité par le quotidien,
dit avoir écrit le 20 novembre au ministre de la Défense
Alain Richard pour lui exposer la situation et l'informer que
quelqu'un avait pris la décision d'installer l'hélice
sur le porte-avions, alors que ''tout le monde savait depuis le
début qu'elle était défectueuse''. Réclamant
que les responsables soient trouvés et que les ''sanctions
qui s'imposent'' soient prises, il a parlé de ''sabotage''.
Selon ''Le Parisien'', les ingénieurs de la Direction de
la construction navale (DCN) avaient signalé à trois
reprises ''une structure défaillante'' de l'hélice
et conclu à sa ''non-conformité au regard du cahier
des charges''. Un proche du dossier se dit ''surpris'' par la
décision d'installer l'hélice sur le porte-avions.
A la Direction des constructions navales d'Indret (Loire-Atlantique),
on a également ouvert une enquête interne, afin de
déterminer si toutes les procédures de qualité
ont été respectées dans la fabrication des
hélices.
Mercredi, on reconnaissait à la DCN avoir effectivement
constaté des défauts à la réception
des pièces fabriquées à Nantes à la
fonderie Atlantic Industrie. Trois hélices auraient ensuite
été livrées à la Direction générale
de l'Armement, avec le bilan de ces défauts. Fin novembre,
quelques heures après l'ouverture de l'enquête sur
le Charles-de-Gaulle par le ministère, un incendie ravageait
le bureau d'étude de la fonderie.
Dans les colonnes du ''Parisien'', M. Naude a regretté
que la DCN soit ''régulièrement mise en cause'',
''entre les soupçons répétés de corruption
et les problèmes du Charles-de-Gaulle''.
Quant à la Commission de la Défense de l'Assemblée
nationale, présidée par Paul Quilès, elle
auditionnera mercredi prochain le chef d'Etat-major de la Marine,
l'amiral Jean-Luc Delaunay, ainsi que le délégué
général pour l'armement Jean-Yves Helmer sur les
divers malheurs du Charles-de-Gaulle.
Ce premier porte-avions français à propulsion nucléaire,
dont la construction a duré 13 ans et qui était
censé être le fleuron technologique de la marine,
n'a cessé d'accumuler les défaillances et avaries.
Retards de la construction, avaries sur les circuits électriques,
vibrations dans le gouvernail, pont d'envol trop court, après
le rallongement des périodes d'essai, il aurait dû
entrer en service actif en décembre. Jusqu'au ''pompon'',
la rupture d'hélice en pleine mer. Et le retour à
la cale sèche à Toulon.
PARIS, 4 déc -
Un nouvel épisode, l'incendie volontaire de dossiers dans
une entreprise travaillant pour la Direction des Chantiers Navals,
est venu s'ajouter à la saga déjà bien fournie
du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle qui devait
être le fleuron de la Marine française.
Un incendie criminel a en effet ravagé le local informatique
de la société qui fabriquait les hélices
du bâtiment, quelques heures à peine après
l'annonce par le ministère de la défense de l'ouverture
d'une enquête de qualité sur leur fabrication.
Une pale de l'une des hélices du Charles de Gaulle s'était
brisée dans la nuit du 9 au 10 novembre alors que le porte-avions,
qui effectuait ses derniers essais avant sa mise en service alors
prévue pour la fin de l'année, se trouvait au large
de la Guadeloupe, en route vers la côte américaine.
Joël Archer, le directeur de la société Atlantic
Industrie a confirmé lundi à l'AFP le sinistre consécutif
à une effraction du bâtiment qui abritait les archives
techniques et administratives et servait également de local
informatique.
Indiquant qu'il avait porté plainte et qu'une enquête
avait été ouverte, M. Archer a déclaré
qu'il pensait que les documents détruits ne concernaient
"probablement pas" les hélices du porte-avions
mais s'est refusé à tout autre précision.
Un responsable de la défense, qui suit le dossier, a précisé
à l'AFP sous couvert de l'anonymat, qu'il était
à craindre que l'incendie n'entrave ou ne rende impossible
l'enquête de qualité décidée par le
ministère.
Le, ou plus probablement les personnes, qui se sont introduites
dans les bâtiments d'Atlantic Industrie dans la nuit de
jeudi à vendredi, ont, selon des sources ayant accès
au dossier, fouillé le bâtiment préfabriqué
où étaient entreposées les archives.
Elles ont tenté d'ouvrir au chalumeau les armoires et coffres-forts
et auraient introduit au moins dans l'un d'entre eux un liquide
inflammable - probablement de l'essence - auquel il a été
mis le feu.
Le Charles de Gaulle, qui a regagné à vitesse réduite
Toulon (sud), son port d'attache, se trouve actuellement en rade
en attendant de pouvoir entrer dans le bassin de cale sèche.
Une possibilité officiellement envisagée pour rendre
le Charles de Gaulle rapidement opérationnel est d'y adapter
les hélices - plus petites - prévues pour ses prédécesseurs
- le Clémenceau et le Foch - retirés du service
de la Marine française.
Depuis ses premiers essais à la mer en janvier 1999, le
Charles de Gaulle, premier navire de surface à propulsion
nucléaire français - et européen -, a connu
une succession de défaillances et subi un certain nombre
d'aménagements.
Parmi ceux-ci, le déplacement des safrans (gouvernails)
qui vibraient de façon anormale, la mise à niveau
du système de production d'électricité, la
protection acoustique d'une centaine de locaux ainsi que le changement
du revêtement de la piste. Il avait également fallu
rallonger de 4,40 m la piste oblique d'atterrissage, trop courte
pour la manoeuvre des avions de guet avancé Hawkeye en
cas de conditions extrêmes.
PARIS, 30 nov -
Une enquête "sous l'autorité d'un spécialiste
du contrôle de qualité" sur les conditions de
la cassure de l'une des hélices du porte-avions nucléaire
Charles de Gaulle a été ouverte, a annoncé
jeudi le porte-parole du ministère de la Défense.
La décision d'ouvrir cette enquête qui est "distincte
de celle sur la panne elle-même" a été
prise à la fin de la semaine dernière par le ministre
de la Défense Alain Richard, a précisé Jean-François
Bureau lors du point de presse hebdomadaire.
Elle a été confiée à l'Ingénieur
général de l'Armement Jean Estournet, qui, a-t-il
souligné, est "un spécialiste du contrôle
de qualité".
Une pale de l'hélice du Charles de Gaulle s'est brisée
dans la nuit du 9 au 10 novembre alors que le porte-avions, qui
effectuait ses derniers essais avant l'admission au service actif
alors prévue pour la fin de l'année, se trouvait
au large de la Guadeloupe en route vers la côte américaine.
Naviguant à vitesse réduite, il a atteint jeudi
dernier son port d'attache de Toulon où il se trouve actuellement
en cale sèche.
Les premières constatations ont établi que l'hélice
-19 tonnes pour 6 mètres de diamètre- avait subi
une "cassure franche" sans trace de choc dont les causes
probables sont un problème soit de conception, soit de
fonderie.
Une possibilité permettant de rendre le Charles de Gaulle
rapidement opérationnel, serait, selon le capitaine de
vaisseau Olivier Lajous du service de presse de la Marine, de
prélever deux hélices du stock des porte-avions
Foch et Clémenceau.
Toute autre option, notamment si une nouvelle conception des hélices
du PAN se révélait nécessaire, a-t-il indiqué,
pourrait se traduire par un délai de "un à
deux ans".
L'installation sur le Charles de Gaulle d'hélices prévues
pour le Foch ou le Clémenceau -qui ne sont plus en service
dans la flotte française entraînerait une "perte
de vitesse" sans toutefois, selon la Marine, modifier ses
capacités à catapulter ou recueillir les avions
embarqués.
PARIS - Le porte-avions
nucléaire Charles-de-Gaulle, qui faisait route vers Norfolk,
aux Etats-Unis, va rebrousser chemin vers son port d'attache à
Toulon en raison d'une avarie sur un de ses deux hélices,
a annoncé vendredi l'état-major de la marine.
Au lever du jour sur les Antilles (14 heures de Paris), des plongeurs
inspectant l'hélice bâbord où un problème
avait été identifié, ont constaté
que l'une de ses quatre pales était endommagée.
Le porte-avions va ainsi interrompre ses essais pour regagner
dans une quinzaine de jours sa base de Toulon où le remplacement
de l'hélice défectueuse sera réalisé.
Les réparations devraient durer environ trois mois.
Auparavant, la marine avait souligné que le problème
n'avait "pas d'incidence sur la sécurité nautique
et nucléaire du bâtiment, qui conserve sa mobilité
et la possibilité de mettre en oeuvre son groupe aérien".
L'incident est survenu dans la nuit de jeudi à vendredi,
au terme de la période d'essais du porte-avions nucléaire
"en eaux chaudes" alors qu'il transitait de Fort-de-France,
en Martinique, vers Norfolk.
La traversée du porte-avions devait normalement se terminer
le 16 décembre prochain avant l'admission du bâtiment
en service actif jusqu'alors prévue pour la fin de l'année
2000.
Les premières sorties en mer du Charles-de-Gaulle avaient
déjà révélé une série
de pannes et de problèmes techniques.
Mis en chantier le 24 novembre 1987, le porte-avions a déjà
connu une avarie sur le système de propulsion et des problèmes
de vibrations sur les safrans de gouvernail qui ont entraîné
des modifications qui l'ont immobilisé durant plusieurs
mois.
Un renforcement des enceintes de confinement des deux chaufferies
nucléaires s'est ensuite révélé nécessaire
tandis que la piste d'envol, trop courte, a dû être
rallongée de quatre mètres pour permettre aux deux
avions radar Hawkeye, achetés aux Etats-Unis, de manoeuvrer
par tous les temps.
PARIS, 10 nov - Le
porte-avions Charles-de-Gaulle, le premier navire français
- et européen - de surface à propulsion nucléaire,
a subi une avarie dans la nuit de jeudi à vendredi et naviguait
vendredi à vitesse réduite, avec une seule hélice,
au large de la Guadeloupe.
L'avarie, inexpliquée à la mi-journée, intervient
au lendemain du 30ème anniversaire de la mort du général
Charles de Gaulle alors que le bateau qui porte son nom naviguait
dans le mythique Triangle des Bermudes.
Il se trouvait alors, selon les informations de la Marine, à
100 km à l'ouest de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)
et 40 km au sud-ouest de l'île de Montserrat.
Tout au long de l'histoire, de nombreux navires et avions ont
disparu dans cette zone qui est, selon la tradition des marins
et des aviateurs, le théâtre de phénomènes
mystérieux qui perturbent la navigation et resteraient,
à ce jour, inexpliqués.
Selon le communiqué publié vendredi par l'état-major
de la Marine, "les premières investigations ont mis
en évidence la détérioration inexpliquée
d'une pale" de l'hélice qui a dû être
arrêtée. L'avarie, selon la même source, "n'a
pas d'incidence sur la sécurité nautique et nucléaire
du bâtiment qui conserve sa mobilité et la possibilité
de mettre en oeuvre son groupe aérien".
Le commandant Olivier Lajous, du service d'information de l'état-major
de la Marine, a précisé qu'après l'examen
de l'hélice par des plongeurs, "la décision
sera prise : soit le porte-avions continuera sur Norfolk (Etats-Unis),
soit il rentrera".
"Les ennuis se succèdent"
"Nous n'avons pas de chance avec ce bateau
pour lequel les ennuis se succèdent. On en a déjà
relevé et on relèvera celui-là. On serre
les dents", a-t-il ajouté.
Selon le porte-parole du ministère de la Défense,
Jean-François Bureau, l'alternative était vendredi
matin de réparer à Norfolk avec une hélice
de rechange acheminée de France ou de faire rentrer le
bâtiment à Toulon ou à Brest pour procéder
à la réparation.
Le dernier incident en date avait été découvert
à la mi-octobre au large de Toulon, le port d'attache du
fleuron de la flotte française. Un "incident de fonctionnement"
(une fuite) avait contraint à vérifier quelque 6.000
tubes.
Depuis ses premiers essais à la mer en janvier 1999, le
Charles-de-Gaulle, dont la construction aura duré 14 ans
et coûté près de 20 milliards de francs, a
connu plusieurs défaillances et a dû subir un certain
nombre d'aménagements.
Parmi ceux-ci, le déplacement des safrans (gouvernails)
qui vibraient de façon anormale, la mise à niveau
du système de production d'électricité, la
protection acoustique d'une centaine de locaux ainsi que le changement
du revêtement de la piste.
Il avait également fallu rallonger de 4,40 m la piste oblique
d'atterrissage, initialement trop courte pour la manoeuvre des
avions de guet avancé Hawkeye en cas de conditions extrêmes.
Le Charles-de-Gaulle avait appareillé le 25 octobre de
Toulon pour une traversée de longue durée comportant
les derniers tests en mers chaudes et froides avant son admission
au service actif prévu pour la fin de l'année.
Le bâtiment, sous le commandement du capitaine de vaisseau
Edouard Guillaud, a 1.700 personnes à bord et est accompagné
dans son voyage de plus de 12.000 milles nautiques par la frégate
anti-aérienne Jean-Bart et ses 225 hommes.
Il n'a à son bord, selon les informations de la Marine,
qu'un nombre réduit d'appareils : un avion de guet avancé
Hawkeye et dix Super-Etendard.
TOULON - Le porte-avions
nucléaire ''Charles de Gaulle'', arrivé mercredi
4 octobre à Toulon (Var), son port d'attache, présente
''un problème de fonctionnement dans des condenseurs'',
a annoncé vendredi dans un communiqué l'amiral Jean
Moulin, commandant la force d'action navale.
Le bâtiment, qui ''avait appareillé jeudi pour conduire
une série d'essais techniques (...), est rentré
immédiatement à Toulon pour des investigations complémentaires''.
Le condenseur est un appareil qui, à la sortie de la machine,
condense la vapeur après son passage dans les turbines
de propulsion. Le circuit concerné, selon la marine, n'a
aucun contact direct avec le réacteur.
Cet incident n'est pas le premier. Il a d'abord fallu rallonger
la piste d'aterrissage de 4,5 mètres pour permettre les
manoeuvres des avions-radar ''Hawkeye'' achetés aux Américains.
Les safrans ont ensuite également dû être modifiés
car ces pièces essentielles du gouvernail émettaient
à grande vitesse des vibrations anormales.
Le ''Charles de Gaulle'' est le premier porte-avions français
à propulsion nucléaire. Il a couté 20 millions
de FF (3,05 millions d'euros) et necessité 13 ans de travaux.
Long de 261,50 mètres, pesant 40.000 tonnes, le fleuron
de la marine française peut embarquer un équipage
de 1.950 personnes. D'ici un an et l'arrivée des ''Rafale'',
40 aéronefs y seront embarqués. L'armée française
présente le porte-avions comme ''le plus moderne du monde''.
Le 24 octobre prochain, le ''Charles de Gaulle'' doit effectuer
une traversée de longue durée, ultime étape
pour tester dans les mers chaudes et froides ses capacités
opérationelles.
RENNES - Le porte-avions
nucléaire Charles de Gaulle a quitté définitivement
les quais du port militaire de Brest (Finistère) pour rejoindre
Toulon, dans le Var, base de la Force d'action navale française.
Tiré par trois remorqueurs pour sortir de la rade de Brest
et gagner la haute mer, il devrait mettre un près de cinq
jours pour rejoindre son nouveau port d'attache.
Mis en chantier le 24 novembre 1987, il aura fallu treize ans
et de multiples péripéties avant que le premier
porte-avions à propulsion nucléaire européen
soit opérationnel.
Le Charles de Gaulle a été mis à l'eau pour
la première fois, en présence du président
de la République François
Mitterrand, le 7 mai 1994. Près de cinq ans plus tard,
le 27 janvier 1999, il a entamé sa première campagne
d'essais en haute mer.
Après des retards dus à des reports de crédits
et des atermoiements politiques, ses premières sorties
ont révélé plusieurs pannes et problèmes
techniques qui ont retardé sa mise en service.
Après une avarie sur le système de propulsion, des
problèmes de vibrations sur les safrans de gouvernail du
porte-avions ont entraîné des modifications qui l'ont
immobilisé durant plusieurs mois.
------------------------------------------------------------------------
Coût final : 20 milliards de FF
------------------------------------------------------------------------
Un renforcement des enceintes de confinement des deux chaufferies
nucléaires s'est ensuite révélé nécessaire
tandis que la piste d'envol, trop courte, a dû être
rallongée de quatre mètres pour permettre aux deux
avions radar Hawkeye, achetés aux Etats-Unis, de manoeuvrer.
Le 19 mai 2000, le Charles de Gaulle est parti pour une nouvelle
campagne de tests en mer, dans des conditions météorologiques
et maritimes particulièrement difficiles, avant de revenir
à Brest le 14 juillet dernier.
Doté d'un pont d'envol de 12.000 m2, le Charles de Gaulle
peut emporter au total une quarantaine d'aéronefs. Dans
un premier temps, il transportera deux Hawkeye, cinq super-étendards
et plusieurs hélicoptères.
Comptant un équipage d'environ 1.500 marins, dont 120 femmes,
et prévu pour un coût initial de 16 milliards de
FF, il aura finalement coûté 20 milliards de FF.
A Toulon, où il est attendu mercredi prochain, le Charles
de Gaulle remplacera le porte-avions Foch, désarmé
et vendu à la marine brésilienne, pour devenir le
bâtiment principal de la Force d'action navale française.
Une traversée de longue durée, à partir du
24 octobre, permettra de contrôler une dernière fois
ses capacités opérationnelles.
Pour épauler le porte-avions nucléaire, la construction
d'un second porte-avions, dont il est question depuis plusieurs
années, est toujours à l'étude et devrait
de nouveau être discutée lors de l'examen de la prochaine
loi de programmation militaire.