Fillon: le réacteur EPR est "le plus sûr au monde"

26/11/2009 - L'EPR est "le réacteur [dit] de troisième génération le plus sûr au monde" [oui pour l'instant, vu qu'il ne fonctionne pas encore], a affirmé jeudi le Premier ministre François Fillon, en visite sur le chantier de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche). "Notre EPR est le réacteur de troisième génération le plus sûr au monde", a déclaré M. Fillon lors d'une conférence de presse, après une visite du chantier du premier réacteur de ce type construit en France, aux côtés de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, du nouveau PDG d'EDF Henri Proglio et du PDG d'Areva Anne Lauvergeon.

"Pour nous la priorité doit être donnée à l'innovation. C'est une nécessité scientifique c'est une évidence industrielle et c'est une évidence en matière de sûreté", a assuré le Premier ministre. "C'est pour cette raison qu'après Flamanville, un second réacteur EPR sera mis en chantier en 2012 et entrera en service en 2017 à Penly en Seine-Maritime", a-t-il confirmé.

Le réacteur EPR (réacteur pressurisé européen) "accumule les plus graves déconvenues", déplore au contraire le réseau Sortir du nucléaire. "Le seul EPR vendu à ce jour, à la Finlande, va coûter plus de 3 milliards d'euros à la France", estime l'organisation écologiste dans un communiqué. "Il faut comprendre que l'exportation de réacteurs EPR coûterait beaucoup d'argent à la France au lieu de lui en rapporter. (...) Le programme EPR est un véritable désastre industriel et financier, il doit être immédiatement abandonné et laisser place à des programmes d'économies d'énergie et de développement des énergies renouvelables".

En France, le premier réacteur EPR devrait entrer en service en 2012 à Flamanville. Le premier EPR d'Europe est toujours en construction à Olkiluoto en Finlande, et accuse plus de trois ans de retard. Il ne pourra être opérationnel qu'en 2012.

 


Boursier.com, 25/11/2009: 

EDF: la sécurité du réacteur EPR toujours sur la sellette...

La polémique enfle au sujet de la sécurité du réacteur nucléaire EPR. Ce matin, 'La Tribune' publie des extraits d'une lettre de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) envoyée à EDF, et exigeant des précisions sur la sûreté du réacteur de troisième génération. La lettre, déjà évoquée par la presse économique au début du mois, remonte au 2 novembre, et elle est contresignée par les autorités de sûreté nucléaire britanniques (qui avaient donné l'alerte dès juillet) et finlandaises.

Dans cette missive de plusieurs pages, l'ASN pose à EDF une série de questions sur le système de sécurité du "contrôle-commande", la salle de pilotage de la centrale. Ce dispositif est-il "étanche" ? Une défaillance du système de pilotage ne risque-t-elle pas, en cas d'incident, de perturber le dispositif de sûreté ? "Il y a beaucoup d'interconnexions complexes", note l'ASN.

Cette polémique autour de l'EPR tombe mal alors qu'un consortium français mené par Areva, le concepteur de l'EPR, tente de vendre ce réacteur aux Emirats Arabes Unis, où l'appel d'offre en entré dans sa phase finale. Le débat est aussi relancé au sujet de la réorganisation de la filière nucléaire en France... La semaine dernière, le nouveau patron d'EDF, Henri Proglio, avait jeté un pavé dans la mare en estimant que le modèle intégré d'Areva n'était pas adapté aux grands appels d'offre internationaux.

Le dirigeant en a profité pour appeler à redonner à EDF son rôle historique de chef de file du nucléaire tricolore. Henri Proglio suggère notamment de faire entrer EDF au capital d'Areva NP (l'ex-Framatome), la filiale de construction de réacteurs nucléaires, actuellement détenue à 66% par Areva et à 34% par l'allemand Siemens qui a exercé son option de vente sur cette part pour environ 2 MdsE.

 


Boursier.com, 6/11/2009: 

EDF: la production de l'EPR de Flamanville prend un an de retard

Le patron d'EDF l'a admis hier à demi-mot... Le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) a pris du retard... Hier, lors de sa dernière Assemblée générale en tant que PDG, Pierre Gadonneix a indiqué que "l'objectif est un démarrage de l'installation en 2012, pour une production d'électricité commercialisée dès 2013". Jusqu'à présent, l'électricien tablait juste sur un "démarrage de l'installation en 2012", sans distinguer cette étape de celle de la production commerciale de courant.

Ce contretemps risque de coûter cher à EDF, qui a déjà annoncé en décembre 2008 une augmentation de 20% du budget du projet, passé de 3,3 à 4 MdsE. Bouygues Construction, chargé du génie civil (construction des deux enceintes en béton, notamment), pourrait lui aussi faire face à des surcoûts.

De plus, cette information intervient alors que les autorités de sûreté de trois pays (France, Grande-Bretagne et Finlande) ont demandé à Areva, le fabricant de l'EPR, de remettre à plat les systèmes de contrôle des centrales EPR, qui n'offriraient actuellement pas assez de garanties de sécurité. Le dossier de l'EPR sera sans aucun doute l'une des priorités du prochain PDG d'EDF, Henri Proglio, dont l'Assemblée générale a approuvé hier la nomination...

 


Paris-Normandie, 4/11/2009: 

Alain Corréa (Sortir du nucléaire): l'EPR, « Du grand bricolage »

Porte-parole du collectif « Stop EPR, ni à Penly, ni ailleurs », Alain Corréa ne se déclare pas étonné par les rapports des trois autorités de sûreté nucléaire. « Cela fait longtemps que nous disons que l'EPR n'est pas fiable », rappelle-t-il.

« Cela nous conforte dans notre position, car au-delà du système de contrôle-commande du réacteur, on peut aussi évoquer le fait que le réacteur ne résisterait pas à un crash d'avion de ligne lors d'une attaque terroriste de type 11 septembre, et que le futur système de récupération du corium, c'est-à-dire du coeur fondu du réacteur, n'a été testé que sur une quantité très faible d'uranium alors qu'un coeur en contient plus de cent tonnes ».

Pour lui, les malfaçons et travaux supplémentaires qui ont déjà généré des retards et coûts additionnels à Flamanville et en Finlande, témoignent d'un « grand bricolage ». « A chaque fois », dit-il, « tous ces projets paraissent très bien ficelés sur le papier, mais dès qu'il s'agit de se frotter à la réalité, les techniciens sont amenés à affronter des difficultés qui n'étaient pas prévues dans les grands bureaux parisiens. On en vient à poser des rustines sur des projets initiaux qui paraissaient bien ficelés ».

 


Le Monde, 3/11/2009: 

La sûreté du réacteur EPR est à réviser

Dans un communiqué conjoint rendu public lundi 2 novembre, les autorités de sûreté nucléaire française, britannique et finlandaise soulignent que le futur réacteur nucléaire EPR conçu par Areva souffre d'un défaut de conception concernant la sûreté.

Elles indiquent qu'au cours de leur évaluation du réacteur, en construction en Finlande et en France, et proposé à la vente au Royaume-Uni, chacune des autorités a constaté un même problème sur les systèmes de contrôle-commande. Ces systèmes doivent permettre de piloter et de placer le réacteur en mode sûr en cas de dysfonctionnement de celui-ci.

Un principe de base est qu'ils doivent ménager des circuits indépendants des systèmes de pilotage en situation normale. " Le design de l'EPR, tel qu'il est proposé par les acquéreurs de licence - EDF en France - et le fabricant, Areva, n'est pas conforme à ce principe d'indépendance, dans la mesure où il existe un très haut degré d'interconnection complexe entre les systèmes de contrôle et de sûreté ", écrivent les autorités de sûreté. En conséquence, elles demandent, tant à Areva qu'aux acheteurs du réacteur, de modifier le design initial.

L'Autorité de sûreté (ASN) française publie parallèlement une lettre adressée à EDF, qui construit un EPR à Flamanville (Manche), où elle demande à l'électricien d'apporter la démonstration de la sûreté du contrôle-commande. " Il y a beaucoup de travail, la certitude d'aboutir n'est pas acquise ", indique-t-on à l'ASN, qui n'exclut pas d'éventuels retards dans la mise en service de l'EPR.

 


RTL, 3/11/2009: 

La fiabilité des réacteurs nucléaires EPR mise en cause

Faut-il avoir peur de l'EPR ? Les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise ont émis lundi des réserves communes sur les systèmes de sûreté des réacteurs nucléaires nouvelle génération. Elles demandent aux exploitants et au fabricant (Areva) d'en améliorer la conception initiale, notamment du point de vue de la sécurité. Les associations écologistes demandent l'arrêt de ce programme.

Reportage :
Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" : "Le programme EPR est plombé définitivement"
http://www.rtl.fr/fiche/5929527352/la-fiabilite-des-reacteurs-nucleaires-epr-mise-en-cause.html

Dans leur déclaration commune, l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) et ses homologues britannique (HSE/ND) et finlandaise (STUK) pointent du doigt le système de contrôle-commande du réacteur EPR, notamment les systèmes de sûreté utilisés en cas d'incident et "leur indépendance vis-à-vis des systèmes de contrôle", ceux utilisés pour exploiter l'installation en fonctionnement normal.

Ainsi, selon les trois autorités de sûreté nucléaire, "la conception d'EPR, telle que proposée initialement par les exploitants et le fabricant, Areva, n'est pas conforme à ce principe d'indépendance dans la mesure où il y a beaucoup d'interconnexions complexes entre les systèmes de contrôle et de sûreté". Et "il incombe aux exploitants et fabricant Areva de répondre aux questions techniques soulevées" par cette déclaration.

Areva a réagi, affirmant que "cette démarche de dialogue" entre les exploitants, les constructeurs et les autorités de sûreté "fait partie intégrante du processus de certification et de construction des nouveaux réacteurs". Dans un communiqué, le fabricant de l'EPR, assure que "la sûreté du réacteur EPR n'est pas mise en cause" et, s'agissant des demandes de l'ASN, s'engage "à apporter toutes les réponses attendues d'ici la fin de l'année".

En France, le premier réacteur EPR doit entrer en service en 2012 à Flamanville, dans la Manche. Un deuxième va être construit à Penly en Seine-Maritime, un projet piloté par EDF. Le premier EPR d'Europe est toujours en construction à Olkiluoto en Finlande, et accuse plus de trois ans de retard. Il ne pourra être opérationnel qu'en 2012.

Dans un communiqué, le Réseau "Sortir du Nucléaire note" "que c'est l'Autorité de sûreté britanique qui a détecté le problème", cet été, "alors que l'Autorité se sûreté française (ASN) avait déjà autorisé la construction de l'EPR". Selon Sortir du Nucléaire, "il semble donc nécessaire, avant que l'irréparable ne se produise, qu'une commission d'enquête indépendante fasse toute la vérité sur cette affaire et surtout sur la fiabilité de l'ASN".

 


Cap21 demande un moratoire sur la construction de nouveaux réacteurs EPR

3/11/2009 - Le parti écologiste Cap21, présidé par Corinne Lepage, a demandé mardi "un moratoire sur la construction des nouveaux réacteurs EPR", rappelant que les autorités de sûreté nucléaire de trois pays ont mis en doute la sécurité de ces réacteurs [dit] de troisième génération.

Les autorités de sûreté nucléaire française (ASN), britannique (HSE/ND) et finlandaise (STUK) "mettent en cause particulièrement le programme informatique dont la complexité ne confère pas la fiabilité requise pour gérer les incidents", souligne Cap21 dans un communiqué.

"Cette démarche de trois autorités européennes est inédite et montre une nouvelle fois que l'aventure de l'EPR dans laquelle la France s'est engagée massivement va nous coûter cher", relève Cap21, notant que les problèmes soulevés par la construction d'un réacteur EPR en Finlande ne cessent "de plomber les comptes" du groupe Areva.

Pour Mme Lepage, eurodéputée MoDem et ex-ministre de l'Environnement, "la démonstration que l'EPR est une aberration sur le plan économique et industriel se confirme". "Les milliards en jeu feraient mieux d'être consacrés à un plan ambitieux en matière d'efficacité énergétique et de déploiement des énergies renouvelables", ajoute-t-elle.

Le mouvement "Sortir du nucléaire" demande pour sa part "l'annulation générale du programme EPR", notant que le chantier EPR de Finlande, lancé par Areva en 2005, est un "véritable désastre industriel et financier". Il relève aussi, dans un communiqué, que l'autorité de sûreté nucléaire américaine avait, en octobre, "gravement mis en cause" la sûreté du réacteur AP 1000, concurrent de l'EPR, "pour sa vulnérabilité face aux séismes, tempêtes ou crash d'avion de ligne".

Compte tenu des "déboires des réacteurs EPR et AP 1000", le mouvement réclame l'annulation du rachat par EDF de British Energy en Grande-Bretagne et de la moitié des activités nucléaires de Constellation aux Etats-Unis. "Il est encore temps d'annuler ces acquisitions ruineuses et parfaitement inutiles", insiste l'association.

 


Ouest-France, 3/11/2009: 

EPR - Sortir du nucléaire met en cause l'Autorité de sûreté

Ecouter l'interview :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDetFdj_-EPR.-Sortir-du-nucleaire-met-en-cause-l-Autorite-de-surete_39382-1141176_actu.Htm

Incompétence ou collusion
Après la prise de position des trois autorité de sûreté nucléaire française, anglaise et finlandaise sur de graves failles de l'EPR, réacteur nucléaire de 3e génération, le Réseau Sortir du nucléaire n'est pas vraiment surpris, "car l'organisme britannique avait déjà pointé en juin les défauts de l'EPR. En revanche, cela pose le problème de l'Autorité de sûreté nucléaire française, qui n'a pas vu ou pas révélé cette grave faille", dénonce Stéphane Lhomme, porte-parole de Sortir du nucléaire.

Pas de commission d'enquête
A l'inverse des élus Verts qui demandent une commission d'enquête parlementaire, Sortir du nucléaire, demande un audit généralisé du nucléaire en France.

Vers une pénurie d'électricité
S'agissant des 18 réacteurs à l'arrêt lundi, la plupart pour maintenance, Sortir du hucléaire s'inquiète de l'état des 58 réacteurs français, qui vont devoir être arrêtés de plus en plus souvent. "Ce qui va provoquer des pénuries d'électricité", dénonce Stéphane Lhomme, porte-parole de Sortir du nucléaire, qui annonce du rationnement et des coupures tournantes dans les mois et les années à venir en France.

Quelles alternatives au nucléaire?
2% de l'énergie dans le monde provient du nucléaire, en revanche 80% de l'électricité



Usine Nouvelle, 3 novembre 2009:

Contrôle commande de l'EPR: quel est le problème?

Les critiques de trois autorités de sûreté sur la conception de l'EPR portent un nouveau coup dur à la filière nucléaire française.

Les autorités de sûreté du nucléaire française (ASN), britannique (HSE/ND) et finlandaise (STUK) ont émis lundi d'importantes réserves sur le "contrôle-commande" (ou système de pilotage) du réacteur développé par le français Areva et l'allemand Siemens.

La faille concerne l'indépendance des systèmes de sécurité. Sur un réacteur fiable à 100%, un mécanisme qui tombe en panne est immédiatement remplacé par un autre dispositif prenant le relais. Mais sur l'EPR d'EDF, les deux systèmes sont totalement dépendants. Le risque est qu'en cas de panne, l'exploitant perde  le système de secours censé se mettre en route... en même temps que le système d'exploitation normal devenu défaillant ! « L'ensemble des concepts de sûreté d'un réacteur nucléaire repose sur des logiques de redondance et d'indépendance », précise le spécialiste Michaël Schneider interrogé sur les ondes d'Europe 1. Par exemple, un système de refroidissement a toujours au moins un suppléant. «Si vous avez toute une logique de système défaillante, une autre logique de système se met en place », répète Michaël Schneider.

UN DEFAUT PRESQUE GROSSIER

"L'indépendance d'un système de secours vis-à-vis du système dont il doit pallier le dysfonctionnement est une condition basique de la sûreté", réagit la Criirad. "Il s'agit d'un défaut de conception presque grossier et d'autant plus incompréhensible qu'il concerne le système de contrôle commande, un élément majeur de la sûreté qu'un responsable de l'ASN qualifie d'épine dorsale de l'installation."

Par ailleurs, le communiqué officiel indique que les autorités de sûreté nucléaire britannique, finlandaise et française ont découvert le problème simultanément et chacune de leur côté." Cela paraît peu probable et demande en tout cas à être vérifié", indique la Criirad. Un opportunisme multilatéral, profitant du changement de patron à la tête d'EDF  (Henri Proglio succéde à Pierre Gadonneix à la fin du mois), à l'oeuvre pour pointer du doigt un dysfonctionnement de sûreté?

Le travail à fournir pour remédier aux failles du logiciel informatique est d'une telle ampleur que l'ASN doute de l'aptitude d'EDF et d'Areva à le mener à bien. L'autorité les enjoint d'ores et déjà à examiner un système de pilotage alternatif. Areva a promis de trouver une solution d'ici la fin de l'année.

 Architecture de contrôle-commande
L'architecture de contrôle-commande est une architecture à trois niveaux. Le niveau 0 est constitué des capteurs et des actionneurs. Ils permettent à l'opérateur de connaître à tout instant la valeur des paramètres physiques caractérisant l'état du process et celui des circuits associés. Le niveau 1 est constitué des automates, et le niveau 2 de la salle de commande. L'ensemble des équipements est classé en trois niveaux d'exigences, le niveau 1 étant le plus contraignant et conduisant généralement à des équipements développés spécifiquement pour répondre à ces exigences. Selon la gravité de l'incident détecté, le contrôle commande permet d'isoler, d'arrêter ou de remplacer une petite ou une grande partie du réacteur en fonctionnement.

Ana Lutzky

 


Rappel: Les autres réacteurs français ne sont pas plus sûrs, lire: "Les circuits de secours ne fonctionneraient pas en cas de rupture du circuit primaire", "La saga des fissures sur le palier N4", etc

 


Le Monde, 3/11/2009:

La sûreté du réacteur EPR est à réviser

Dans un communiqué conjoint rendu public lundi 2 novembre, les autorités de sûreté nucléaire française, britannique et finlandaise soulignent que le futur réacteur nucléaire EPR conçu par Areva souffre d'un défaut de conception concernant la sûreté.

Elles indiquent qu'au cours de leur évaluation du réacteur, en construction en Finlande et en France, et proposé à la vente au Royaume-Uni, chacune des autorités a constaté un même problème sur les systèmes de contrôle-commande. Ces systèmes doivent permettre de piloter et de placer le réacteur en mode sûr en cas de dysfonctionnement de celui-ci.

Un principe de base est qu'ils doivent ménager des circuits indépendants des systèmes de pilotage en situation normale. " Le design de l'EPR, tel qu'il est proposé par les acquéreurs de licence - EDF en France - et le fabricant, Areva, n'est pas conforme à ce principe d'indépendance, dans la mesure où il existe un très haut degré d'interconnection complexe entre les systèmes de contrôle et de sûreté ", écrivent les autorités de sûreté. En conséquence, elles demandent, tant à Areva qu'aux acheteurs du réacteur, de modifier le design initial.

L'Autorité de sûreté (ASN) française publie parallèlement une lettre adressée à EDF, qui construit un EPR à Flamanville (Manche), où elle demande à l'électricien d'apporter la démonstration de la sûreté du contrôle-commande. " Il y a beaucoup de travail, la certitude d'aboutir n'est pas acquise ", indique-t-on à l'ASN, qui n'exclut pas d'éventuels retards dans la mise en service de l'EPR.

 


Le Télégramme, 3/11/2009: 

La sécurité du réacteur EPR mise en cause

Pour les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise, la conception du réacteur EPR est à revoir.

Les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise ont émis des réserves, hier, sur les systèmes de sûreté des réacteurs nucléaires EPR. Deux réacteurs de troisième génération (EPR) sont en cours de construction en France et en Finlande. Le niveau de sûreté des systèmes de contrôle-commande, cerveau de l'EPR, avait déjà été mis en cause en avril par l'Inspection britannique des installations nucléaires (NII). La critique porte ici sur la trop grande interconnexion entre deux systèmes de contrôle, supposés être indépendants, l'un faisant fonctionner le réacteur et l'autre assurant sa sécurité. «L'indépendance de ces systèmes est importante.

En effet, si un système de sûreté est appelé à servir en cas de perte d'un système de contrôle, alors ces deux systèmes ne doivent pas faillir simultanément», soulignent les autorités de sûreté du nucléaire française(ASN), britannique (HSE/ND) et finlandaise (STUK). En conséquence, les exploitants se voient demander d'améliorer la conception initiale de l'EPR. «Il incombe aux exploitants et au fabricant Areva de répondre aux questions techniques soulevées par leurs autorités de sûreté», précise la déclaration commune. Pour le groupe Areva, «la sûreté du réacteur n'est pas mise en cause». Il dit soutenir «la démarche commune des autorités de sûreté nucléaire qui vont dans le sens d'une standardisation du contrôle-commande».

Des retards accumulés. La «renaissance du nucléaire est décapitée», s'est aussitôt réjoui le mouvement «Sortir du nucléaire», qui demande l'annulation générale du programme EPR, et en particulier du chantier en cours à Flamanville (Manche) et du réacteur prévu à Penly (Seine-Maritime). Destiné à devenir le premier réacteur EPR [dit] de troisième génération au monde, le réacteur d'Olkiluoto en Finlande, prévu initialement pour l'été 2009, accumule les retards et les dépassements de coûts. Son entrée en service pourrait être de nouveau retardée au-delà de juin 2012, a prévenu à la mi-octobre le commanditaire TVO.

 


Réacteurs nucléaires EPR: systèmes de sûreté mis en cause par les inspecteurs de 3 pays

3/11/2009 - Les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise ont émis lundi des réserves sur les systèmes de sûreté des réacteurs nucléaires EPR, demandant aux exploitants et fabricant "d'améliorer la conception initiale de l'EPR", selon une déclaration commune.

Deux réacteurs de troisième génération (EPR) sont en cours de construction en France et en Finlande.

Le niveau de sûreté des systèmes de contrôle-commande, cerveau de l'EPR, avait déjà été mis en cause en avril par l'Inspection britannique des installations nucléaires (NII).

La critique porte sur la trop grande interconnexion entre deux systèmes de contrôle, supposés être indépendants, l'un faisant fonctionner le réacteur et l'autre assurant sa sécurité.

"L'indépendance de ces systèmes est importante. En effet, si un système de sûreté est appelé à servir en cas de perte d'un système de contrôle, alors ces deux systèmes ne doivent pas faillir simultanément", soulignent lundi les autorités de sûreté du nucléaire française (ASN), britannique (HSE/ND) et finlandaise (STUK). En conséquence, les exploitants se voient demander "d'améliorer la conception initiale de l'EPR".

"Il incombe aux exploitants et au fabricant Areva de répondre aux questions techniques soulevées par leurs Autorités de sûreté", des solutions différentes pouvant être proposées par chaque exploitant "pour pallier la perte de systèmes de sûreté", selon la déclaration commune.

Dans une lettre adressée au directeur de l'ingénierie nucléaire à EDF, le directeur général de l'ASN, Jean-Christophe Niel, lui demande "d'examiner dès à présent des dispositions de conceptions différentes", car la "certitude d'aboutir in fine à une démonstration de sûreté acceptable fondée sur l'architecture actuelle n'est pas acquise". L'ASN relève que la "complexité" de cette architecture "rend difficile l'élaboration d'une démonstration de sûreté satisfaisante".

Pour le groupe Areva, "la sûreté du réacteur n'est pas mise en cause". Areva "soutient la démarche commune des autorités de sûreté nucléaire qui vont dans le sens d'une standardisation du contrôle-commande", a déclaré une porte-parole du constructeur.

La "renaissance du nucléaire est décapitée", s'est pour sa part réjoui le mouvement "Sortir du nucléaire", qui demande "l'annulation générale du programme EPR", et en particulier du chantier en cours à Flamanville et du réacteur prévu à Penly, dans le nord de la France.

"Sur le plan technique: les deux principaux réacteurs actuellement sur le marché, l'EPR français et l'AP 1000 américain, rencontrent de très graves difficultés, tant sur le plan de la sûreté que sur les chantiers déjà engagés", ajoute l'association anti-nucléaire dans un communiqué.

Destiné à devenir le premier réacteur EPR de troisième génération au monde, le réacteur d'Olkiluoto en Finlande, prévu initialement pour l'été 2009, accumule les retards et les dépassements de coûts. Son entrée en service pourrait être de nouveau retardée au-delà de juin 2012, a prévenu à la mi-octobre le commanditaire TVO.

Au Royaume-Uni, où les groupes français Areva et EDF se proposent de construire quatre réacteurs, leur sécurité avait été mise en cause dès le printemps par l'autorité britannique de régulation.

Une série de réunions de concertation à ce sujet entre responsables britanniques, finlandais et français de la sûreté nucléaire ont ensuite permis d'aboutir à la déclaration commune.

 


Les Dernières nouvelles d'Alsace, 3/11/2009: 

La conception des systèmes de sûreté serait à revoir

Les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise ont émis hier des réserves sur les systèmes de sûreté des réacteurs nucléaires EPR, demandant aux exploitants et fabricant « d'améliorer la conception initiale de l'EPR », selon une déclaration commune.

Le niveau de sûreté des systèmes de contrôle-commande, cerveau de l'EPR, avait déjà été mis en cause en avril par l'Inspection britannique des installations nucléaires (NII). La critique porte sur la trop grande interconnexion entre deux systèmes de contrôle, supposés être indépendants, l'un faisant fonctionner le réacteur et l'autre assurant sa sécurité.

« L'indépendance de ces systèmes est importante. En effet, si un système de sûreté est appelé à servir en cas de perte d'un système de contrôle, alors ces deux systèmes ne doivent pas faillir simultanément », soulignent les autorités de sûreté du nucléaire française (ASN), britannique (HSE/ND) et finlandaise (STUK).
En conséquence, les exploitants se voient demander « d'améliorer la conception initiale de l'EPR ».

Une lettre adressée à EDF. « Il incombe aux exploitants et au fabricant AREVA de répondre aux questions techniques soulevées par leurs autorités de sûreté », des solutions différentes pouvant être proposées par chaque exploitant « pour pallier la perte de systèmes de sûreté », selon la déclaration commune.
Dans une lettre adressée au directeur de l'ingénierie nucléaire à EDF, le directeur général de l'ASN, Jean-Christophe Niel, lui demande « d'examiner dès à présent des dispositions de conceptions différentes », car la « certitude d'aboutir in fine à une démonstration de sûreté acceptable fondée sur l'architecture actuelle n'est pas acquise ».

L'ASN relève que la « complexité » de cette architecture « rend difficile l'élaboration d'une démonstration de sûreté satisfaisante ». Mais aux yeux du groupe Areva, « la sûreté du réacteur n'est pas mise en cause ». Areva « soutient la démarche commune des autorités de sûreté nucléaire qui vont dans le sens d'une standardisation du contrôle-commande », a indiqué une porte-parole du constructeur.

La «renaissance du nucléaire est décapitée», s'est pour sa part réjoui le mouvement «Sortir du nucléaire», qui demande «l'annulation générale du programme EPR», et en particulier du chantier en cours à Flamanville (Manche) et du réacteur prévu à Penly (Seine-Maritime) «Sur le plan technique : les deux principaux réacteurs actuellement sur le marché, l'EPR français et l'AP 1000 américain, rencontrent de très graves difficultés, tant sur le plan de la sûreté que sur les chantiers déjà engagés», ajoute l'association anti-nucléaire.

 


JDD, 2/11/2009: 

EPR: Sortir du Nucléaire accuse l'ASN

Dans un communiqué diffusé lundi, le réseau Sortir du Nucléaire pointe violemment "la compétence et la fiabilité" de l'Autorité de sûreté française (ASN), suite à la publication d'un rapport de l'autorité de sûreté britannique sur le réacteur nucléaire EPR. Ce dernier dossier a révélé des failles dans le système de contrôle.

Pour Sortir du Nucléaire, "soit l'ASN a été gravement incompétente en ne détectant pas les défauts de l'EPR, et elle tente maladroitement de se cacher son erreur, soit elle a délibérément décidé de passer sous silence les défauts de l'EPR afin ne pas compromettre les intérêts de l'industrie nucléaire française, prenant le risque d'une ou plusieurs catastrophes nucléaires". La formation militante souhaite par conséquent qu'"une commission d'enquête indépendante fasse toute la vérité sur cette affaire".

 


Les systèmes de contrôle de l'EPR en cours d'examen, selon l'ASN

7/7/2009 - Le gendarme français du nucléaire réserve sa réponse sur le niveau de sûreté des systèmes de contrôle de l'EPR, le réacteur [dit] de troisième génération en cours de construction, mis en cause récemment par l'autorité britannique de régulation. "Nous sommes en train d'élaborer notre position sur le contrôle commande, c'est-à-dire le cerveau" de l'EPR, a déclaré devant la presse mardi le président de l'ASN André-Claude Lacoste, précisant qu'une réunion à ce sujet avait eu lieu, voici une dizaine de jours, avec des Britanniques et des Finlandais.

Les quatre réacteurs nucléaires de type EPR que les groupes français Areva et EDF se proposent de construire au Royaume-Uni avaient fait l'objet de critiques de l'Inspection (britannique) des Installations Nucléaires (NII) quant à leur sécurité, dans une lettre révélée la semaine dernière par le Times.

La NII estimait notamment qu'il existait une trop grande interconnexion entre deux systèmes contrôles supposés être indépendants, l'un faisant fonctionner le réacteur et l'autre assurant sa sécurité. Il faisait part de "ses graves inquiétudes sur une proposition qui permet à des systèmes de moindre sécurité de prendre le pas sur des systèmes de sécurité plus élevée".

Interrogés à ce sujet, les responsables de l'ASN ont précisé que le processus d'approbation des réacteurs EPR était "progressif" et que le contrôle commande n'était pas encore installé dans le réacteur en construction à Flamanville (Manche). "On traite les sujets au fur et à mesure des discussions techniques avec EDF", a répondu le directeur général de l'ASN Jean-Christophe Niel.

EDF devra soumettre, avec un an d'avance, son dossier de demande d'autorisation de mise en service du réacteur de Flamanville prévu pour démarrer en 2012, a précisé Guillaume Wack, Directeur des centrales nucléaires à l'ASN. La construction d'un deuxième EPR français a été annoncé en février à Penly (Seine-Maritime).

Le premier chantier de construction d'un réacteur EPR, lancé en Finlande en 2005, doit s'achever en 2012, avec plus de trois ans de retard. Ce réacteur finlandais disposera, selon M. Wack, d'une architecture du système de contrôle de commande différente des réacteurs EPR français et britanniques, compte tenu du cahier des charges défini par l'exploitant.

 


Boursier.com, 1/7/2009: 

Londres met en cause la sécurité du réacteur français EPR

La Grande-Bretagne s'inquiète de la sécurité du réacteur nucléaire français EPR... Selon 'The Times', le régulateur nucléaire britannique a envoyé un courrier à Areva et à EDF pour leur notifier de sérieuses réserves sur la sécurité de la technologies de leur réacteur de troisième génération.

La lettre de l'Inspection des installations nucléaires (NII) fait notamment état d'inquiétudes sur le contrôle et l'instrumentation de l'EPR. Selon la NII, la technologie de l'EPR contient en effet des 'failles', en particulier parce que ses différents sous-systèmes, censés être indépendants, seraient en réalité interconnectés, risquant d'entraîner des réactions en chaîne en cas d'incident. "Nous avons de sérieuses inquiétudes concernant votre projet, qui permet à des systèmes de sécurité de classe inférieure de passer outre ('override') des systèmes de sécurité de classe supérieure", écrit la NII, qui menace d'interdire la construction de l'EPR en Grande-Bretagne si ces problèmes ne sont pas réglés.

Une telle éventualité serait un coup très dur pour Areva et EDF... Ce dernier a en effet investi 15 MdsE fin 2008 pour acquérir l'électricien britannique British Energy, dans l'espoir de construire et d'exploiter au moins 4 réacteurs EPR (technologue développée par Areva) dans ce pays. Quant à Areva, l'EPR est son produit-phare, dont les deux premiers deux chantiers sont en cours, l'un en Finlande et l'autre en France à Flamanville.

L'EPR a toujours été présenté par ses concepteurs comme plus fiable et sécurisé que les réacteurs des deux générations précédentes. Selon 'The Times', les deux groupes français seraient d'ores et déjà en train de travailler sur une modification de l'EPR pour satisfaire aux demandes britanniques...