28/06/2009 - Cinq cents personnes selon la police, entre 500 et 700 selon les organisateurs, ont manifesté dimanche à Dieppe à l'appel notamment d'ONG écologistes pour dire non au projet de réacteur EPR sur le site de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime).
Après un pique-nique sur le front de mer, le défilé a commencé en début d'après-midi dans les rues de la ville balnéaire, emmené par des militants de Greenpeace, Sortir du nucléaire, les Verts, les Amis de la terre, le NPA ou encore de la Confédération paysanne. "Donnons leur chance aux énergies renouvelables!", a plaidé Alain Corréa, porte-parole du collectif "Stop-EPR à Penly", interrogé par l'AFP.
Selon lui, "après l'échec technique et les trois ans de retard du premier réacteur EPR en Finlance, le deuxième EPR à Flamanville qui prend le même chemin, ce troisième réacteur EPR ne fait que confirmer et précipiter la catastrophe, tant sociale, environnementale que financière". Un débat public sur ce projet de réacteur EPR, dont la construction doit commencer en 2012, devrait avoir lieu au printemps 2010, a dit il y a quelques semaines le préfet de Seine-Maritime.
La construction du premier EPR français
a commencé en 2007 à Flamanville (Manche) sur un
site qui compte déjà, comme celui de Penly, deux
réacteurs de 1.300 MW. Les EPR, d'une puissance unitaire
de 1.650 MW, constituent la troisième génération
de réacteurs nucléaires en France.
6/2/2009 - Habitants et élus des localités voisines du futur réacteur nucléaire français de nouvelle génération de Penly balancent entre indifférence et satisfaction à l'idée d'accueillir l'EPR sous leurs fenêtres.
Alors que Nicolas Sarkozy défendait ce vendredi sa politique nucléaire à l'occasion d'une visite sur le chantier de la première centrale EPR française, à Flamanville, une semaine après avoir décidé la construction de celle de Penly en 2012, cette spécificité française est patente. Dans cette localité de Seine-Maritime, où fonctionnent déjà deux centrales à proximité immédiate (Penly et Paluel), l'EPR (European Pressurized Reactor) qui doit être construit par Areva et GDF Suez ne fait pas peur.
Tous bords confondus, hormis les Verts, les élus se sont félicités de ce que Sébastien Jumel, le maire communiste de Dieppe, ville située à 15 km de Penly et à une trentaine de Paluel, considère l'annonce comme "une bonne nouvelle". Les élus des villages avoisinants, comme Martigny, se veulent avant tout pragmatiques. "Pour le développement de la région, c'est forcément une bonne nouvelle en termes d'emplois et de renouveau économique", déclare ainsi Bruno Bienaimé, maire de Martigny, un village de 500 âmes. "Les habitants sont globalement satisfaits".
A Penly même, où abondent constructions récentes et mobiliers urbains de qualité, le maire Jean-Pierre Cacheux ne cache pas l'envie qu'il suscite chez ses collègues d'autres territoires avec son budget de 700.000 euros pour 330 habitants. Surtout quand on y ajoute la manne redistribuée par la communauté de communes, regroupant 18 communes situées à proximité de la centrale qui verse une taxe professionnelle de l'ordre de cinq millions d'euros par an, selon l'élu.
"Ce n'est pas l'aspect financier qui m'intéresse, mais l'aspect économique dans une zone où il y a beaucoup de chômage", nuance-t-il. Selon lui, le chantier devrait mobiliser au moins 4.000 salariés pendant cinq ans et 300 ensuite pour la maintenance, sans compter le personnel EDF.
Les habitants ne sont pas plus réticents, espérant que l'EPR redonnera un peu d'oxygène à une économie sinistrée. "Pour nous, ça ne peut faire que du bien, il y a assez de pénurie en ce moment. Ça va amener un peu de monde", souligne le seul commerçant du village, le mécano Joël Gribouval. "Ah oui, si ça peut nous donner du travail, car je viens de tomber au chômage", renchérit le maçon Philippe Burel.
Les coups de griffe sont plutôt réservés à la quinzaine d'éoliennes qui serpentent entre les pylônes des lignes à très haute tension, comme celles de Derchigny-Graincourt. "Elles coûtent beaucoup plus cher et il en faudrait combien pour remplacer la centrale ?", demande la patronne du bistrot. Les écologistes semblent bien isolés dans la région.
"Cette relance du nucléaire, décidée
sans concertation, sans transparence, sans évaluation des
besoins énergétiques, constitue un passage en force
inacceptable et digne des années 1970 et non de la France
de l'après-Grenelle", dit Yannick Rousselet, chargé
du dossier à Greenpeace. Ce rapport de forces se retrouve
à l'échelon national.
Dans le dernier baromètre d'opinion publié par le
ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo en juin 2007, on apprenait
que 51% des Français étaient favorables au nucléaire,
contre 39% qui y voient "plutôt des inconvénients",
dont les déchets. Selon une source du ministère,
le gouvernement aurait refusé la publication du baromètre
de janvier 2008 car les résultats étaient trop orientés
sur l'énergie nucléaire et pas assez sur les énergies
renouvelables.
Le nouveau baromètre, qui devrait être publié la semaine prochaine, donnerait des chiffres globalement stables. Sur le site de Penly fonctionnent déjà deux réacteurs de 1.300 Mégawatts chacun. Le nouveau réacteur EPR d'une puissance de 1.600 MGW sera, d'après Areva, le cinquième mis en chantier dans le monde, avec ceux de Finlande et de Chine. Le nucléaire représente 80% de la consommation d'électricité en France grâce à 58 réacteurs disséminés sur le territoire.
Paris-Normandie, 4/3/2008:
Les opposants ont manifesté contre l'implantation d'un EPR à Penly
Ils étaient jusqu'alors bien discrets...
Les militants du réseau Sortir du nucléaire ont
fait leur apparition samedi matin sur le marché de Dieppe.
La période est propice. A une semaine du scrutin des municipales,
il était temps pour les anti-EPR de clamer leur oppositionn
à l'implantation de ce nouveau réacteur de troisième
génération sur le site de Penly. « Dieppe
est la deuxième ville la plus nucléarisé
de France après Cherbourg ! martèle Frédéric,
un militant. Nous en sommes à six réacteurs avec
Penly (deux) et Paluel (quatre). Nous n'en avons pas besoin d'autre.
»
« Des risques importants »
Les deux principaux candidats, Jean Bazin (UMP) et Sébastien
Jumel (PCF), manifestent depuis longtemps leur intérêt
pour la construction d'un EPR à Penly - la première
version « française » sera installée
à Flamanville en Basse-Normandie. Si le candidat
sarkozyste assure qu'il défendera le dossier de Penly s'il
est élu, son adversaire de gauche doit, lui, faire face
à l'opposition sur ce dossier de ses colistiers verts dont
Frédéric Weisz.
« Les deux candidats souhaitent cet EPR, déplore Jocelyne Couprie, responsable locale du réseau Sortir du nucléaire. Les retombées sur l'emploi sont un mauvais argument. Ce ne sont pas des emplois pérennes. La preuve, pour les Dieppois, l'implantation du nucléaire n'a pas fait jusqu'à présent évoluer la situation de l'emploi. »
La porte-parole assure par ailleurs ressentir un besoin d'informations de la part de la population. « Les risques demeurent importants. Ils n'en sont parfois plus conscients », dit-elle. Les militants anti-nucléaires pourraient renouveler leur distribution de tracts, samedi prochain à la veille du scrutin, sur le marché.
Communiqué de presse du Sénateur
de la Seine-Martime 26/11/02:
C'est le 14 janvier 2000, à l'occasion du 10ème anniversaire du Parc d'Activités Eurochannel, que Christian Pierret, Ministre de l'Industrie et ami personnel du Sénateur Henri Weber, s'est publiquement engagé à implanter à Penly, le réacteur nucléaire de la nouvelle génération.
"Je crois que cette région - et la centrale de Penly pour ne pas la nommer - se trouverait bien placée si le choix était fait de développer la nouvelle génération de réacteurs nucléaires. Ici, dans la région, le meilleur de la technologie mondiale sera développée, une fois encore par EDF".
Aujourd'hui, c'est promesse tenue, pour le plus grand bien du pays dieppois !
Henri Weber
Sénateur maire de la Seine-Maritime
42, boulevard du Général de Gaulle 76200 DIEPPE
Tel. 02 35 06 11 52
Les Informations Dieppoises du Mardi 26 novembre
2002
Troisième réacteur de Penly : les élus se
frottent les mains.
Pour une nouvelle, ce fut une bonne nouvelle ! La révélation
dans nos colonnes de vendredi de la construction d'un troisième
réacteur pour la centrale de Penly redonne le sourire à
toute la région dieppoise. Celà constitue une excellente
nouvelle pour l'économie locale et ses élus.
Lorsqu'il a été prévenu personnellement par
courrier de la mise en place du troisième réacteur
sur la centrale nucléaire de Penly, le député
maire de Dieppe, Edouard Leveau s'est évidemment réjoui
de la nouvelle. Ce projet de longue date trouverait là
un aboutissement logique. Dans l'agglomération diéppoise
où le taux de chomage est très élevé,
le réacteur peut donner un nouveau souffle à l'emploi.
Conseiller général et maire de Grèges, Daniel
Lefévre est radieux : "C'est une information formidable
que la fabrication de ce troisième réacteur, j'espère
même que celà préfigure de l'arrivée
d'un quatrième réacteur ! C'est une excellente chose
parce que cela va relancer toute l'activité économique
de la région diéppoise. Après le rétablissement
de la ligne Transmanche, c'est la deuxième bonne nouvelle".
Si EDF avait déjà annoncé l'arrivée
d'un troisième réacteur qui était devenu
au fil des années une sorte d'Arlésienne, l'information
semble cette fois prise très au sérieux. "Quand
EDF informe le député de la circonscription, c'est
que le projet est très bien engagé", reprend
Daniel Lefevre. Avec les emplois induits et le dynamisme sucité,
l'économie de la région dieppoise va être
plus soutenue durant plusieurs années. C'est donc bon pour
l'industrie et le commerce, le logement et donc l'emploi eb général.
Ce troisième réacteur, c'est de la valeur ajoutée
pour toute une région."
Les propos sont sensiblement identiques dans la bouche de Daniel
Joffroy, maire de Belleville sur Mer mais aussi président
du district de Petit Caux. le district est véritablement
tiré vers le haut grâce à la présence
de la centrale nucléaire de Penly et un troisième
réacteur serait le bienvenu. "Bien sû que c'est
une bonne chose, explique Daniel Joffroy. C'est bon pour les communes
de la région Dieppoise, pour la communauté de communes
du district de Petit Caux mais aussi pour le département
et la région si l'on raisonne sur l'activité induite".
Le président du district de Petit Caux insiste sur la question
de l'emploi : "Ce troisième réacteur va représenter
des millions d'heures de travail pour des centaines de salariés.
Un réacteur, ce sont 300 familles qui sont directement
concernées. Dans une période de chomage comme celle
que nous connaissons dans la région, la centrale de Penly
va créer un nouvel élan autour de ses activités".
Souvent annoncée depuis 10 ans mais jamais livré,
le troisième réacteur serait donc sur le point d'être
réalisé : "Il faut rester prudent mais je pense
que c'est bien parti, reprend M. Joffroy. Les fondations qui doivent
acceuillir le troisème réacteur ont d'ailleurs été
réalisées depuis longtemps. Concernant les pylones
de 400 000 volts, ils sont déjà montés et
cela ne nuira donc pas à l'environnement".
Justement sur le problème écologique, Daniel Joffroy
se définit comme un "partisan modéré
du nucléaire. Les recherches doivent s'accentuer au niveau
national mais à l'heure actuelle l'énergie nucléaire
constitue à mon sens la moins mauvaise solution.
Les instances européennes imposent que 21 % de la production
électrique soit d'origine éolienne, comme un complément
intéressant mais elle ne peut pas se substituer à
l'énergie nucléaire. C'est d'autant plus vrai que
le livre vert de l'énergie publié par commission
européenne montre que nous connaitrons un déficit
en énergie dans les prochaines années." D'où
l'utilité de mettre en place un troisème puis un
quatrième réacteur sur la centrale nucléaire
de Penly.
Ch. Q.
Patrick Martin, maire de Biville: "C'est
une très bonne nouvelle"
Patrick Martin est un maire heureux. C'est à bras ouverts
qu'il acceuille cette nouvelle même s'il avoue réagir
en "bon normand" en gardant une petite réserve.
"J'ai tout d'abord été surpris car nous n'en
avions pas plus entendu parler que ça. C'est le journal
qui me l'a appris. bien sûr, nous sommes très attentifs
à cette installation d'un troisième tranche. C'est
une bonne nouvelle pour l'activité économique de
la région et du département. C'est très difficile
de faire en sorte que des entreprises s'implantent durablement
par ici, alors pour le maire que je suis, c'est très bien.
De plus, le site de Penly est un site très intéressant
mais je garde tout de même un peu de réserve. Après
tout, on est normand ou on n'est pas, nous le croirerons que lorsque
nous aurons de plus amples renseignements".