Révélation: second programme nucléaire : 100 pour 100 attrape couillons !

Rien de nouveau : la construction de deux nouvelles tranches nucléaires à Penly est prévue... depuis la création du site, ainsi qu'à Flamanville et St-Alban. Soyons sérieux, la construction des 4 tranches 1450 MWe de Civaux et Chooz a coûté 60 milliards de francs (15 GF la tranche contre 10 pour la version précédente). Il s'agissait des 4 premier réacteurs français, les 54 autres réacteurs du parc EDF de 900 et 1300 MWe étant en fait des réacteurs américains Westinghouse. La construction de chaque tranche avait duré 15 ans, contre 6 ans pour les 1300 et 900 MWe. La construction du prototype EPR à Penly nécessiterait au moins 15 ans (avec les études) et coûterait au moins 30 GF, faute de clients pour assurer une série. Aussi, il est à douter qu'EDF se lance dans un pareil investissement dans la période de libéralisation européenne qui s'annonce, bien trop occupé à jouer des coups tordus à ses concurrents britanniques BE et BNFL. (relire ci-après l'article du monde diffusé par Rézo) Les vantardises des élus dieppois (diffusé par Rézo), suite à une lettre de Roussely (et non une déclaration de Roussely lui même), la veille d'une manif de la fonction publique et d'EDF en particulier contre la privatisation et la libéralisation du marché, sont à interpréter comme une grossière manipulation à l'égard des troupes nucléaristes.... et oui ! le nucléaire c'est EDF et EDF c'est l'ETAT, l'ETAT c'est le peuple, si c'est le peuple c'est de gauche, donc le nucléaire est de gauche, donc les antinucléaires... etc. Dur ! pour moi qui ai refusé de voter pour ce demi-facho de Chi...
Le même jour, Rézo diffusait dans la plus totale indifférence une dépêche AFP de la plus haute importance (relire ci-dessous) : les russes déclarent qu'ils ont cessé de retraiter leurs combustibles irradiés et ne retraiteront plus à cause du coût. Après une gigantesque propagande et le vote de lois sur l'importation et le retraitement des déchets nucléaires, la mafia poutinienne n'a pas trouvé client et jette l'éponge.
De quoi rebondir sur l'usine Cogéma La Hague et relancer l'action sur son inutilité et son coût... de quoi réagir contre la dilapidation des deniers publics dans l'étude d'une impossible transmutation des déchets ; relancée il y plus de 10 ans par D. A.(
*) alors que le CEA n'y croyait même plus. Que cesse enfin ce leurre qui consiste à laisser entendre que la "science" est en passe de trouver une solution acceptable au problème des déchets.
Cela serait plus utile que de vociférer contre une improbable construction d'un prototype EPR à Penly !

Claude Boyer
le 27/11/02
(diffusé sur la liste du rézo, écologie-l (tendance Lipietz)
et la liste de la commission énergie des verts)

* D. A.: il s'agit ici d'une petite censure d'Infonucléaire, ceux qui connaissent bien le problème verront de qui il s'agit et pour les autres, ce qui est important c'est de comprendre les enjeux et les mécanismes chez les nucléocrates, chez les antinucléaires et chez les Verts.


Re: REVELATION : déchets a vie longue et mémoire courte

Claude BOYER en réponse à D. A. : petit rappel pour mémoires courtes !

Audition de Monsieur D. A., Député au parlement Européen publiée dans le rapport de l'Office Parlementaire d'évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques
Rapport sur la gestion des déchets nucléaires de haute activité, Rapporteur M. Christian Bataille député
Assemblée Nationale n° 1839, annexe au procès verbal de la séance du 14/12/90
Sénat n° 184, annexe au procès verbal de la séance du 17/12/90 page 216 : D. A. (extrait, dont quelques mots soulignés par moi)

[...] "Les autres solutions idéales, idéales parce que pour l'instant, on ne les a pas concrètement, c'est ou bien la destruction ou bien la transmutation que certains experts appellent parfois le retraitement plus poussé. Actuellement, très très peu de recherches sont faites dans ce domaine, un peu à Karlsruhe en Allemagne, un peu aux Etats-Unis, mais j'aimerais que l'on me dise s'il y a de la recherche en France, en tout cas, on n'en entend jamais parler. C'est dommage, peut-être que l'on ne trouvera jamais, c'est quelque chose que nous nous devons de faire pour nos enfants et les générations à venir. Réduire certains éléments radioactifs de plusieurs centaines de milliers d'années à quelques jours dans leur période, c'est une idée intéressante, mais ce n'est aujourd'hui qu'une idée, aucune réalisation sérieuse. Peut-être ne trouveras-t-on jamais, mais on se doit de le faire, il est impensable que l'on se contente aujourd'hui de l'enfouissement, même d'ailleurs si l'on dit que cet enfouissement ne sera pas forcément irréversible". [...]

Hé oui mon cher D., tes propos d'il y a douze ans sont "mémorisés", "sauvegardés", dans un rapport parlementaire ! ... et ne viens pas me dire que tu ne t'en souvient pas : il n'avait pas manqué d'antinucléaires à l'époque, y compris au très scientifique GSIEN, pour te reprocher très "vertement" tes propos. Car avec ces quelques phrases, tu venais de donner un label écologique aux nucléaristes, leur permettant de créer l'illusion que la "science" allait trouver un solution au problème des déchets nucléaires ; ce qui justifiait de coûteuses études dont le CEA connaissait par ailleurs les résultats et la non faisabilité, depuis les années 70, de par le calcul des "sections efficaces" et les retours d'expériences des deux réacteurs à neutrons rapides Rapsodie et Phénix. Pire, par effet secondaire tu justifiais ainsi la prolongation de fonctionnement de Phénix et ultérieurement, en 93, le redémarrage de Superphénix comme laboratoire de transmutation. Enfin, la transmutation nécessitant d'abord la séparation, l'extraction, tu justifiais aussi le retraitement des combustibles irradiés à la Hague et par conséquence la récupération du plutonium et son utilisation en combustible Mox. Bref, en quelques minutes d'une prise de parole officielle, tu as lancé ce jour là (dans une profonde stupidité ?) la pire des torpilles contre ton propre camp et les principaux axes de ton militantisme. Le mouvement antinucléaire, déjà faible, y a perdu l'essentiel du peu de crédibilité qu'il lui restait.

Passons au projet de construction d'un réacteur prototype EPR à Penly. Je constate que tu partages l'opinion de la plupart des écologistes et antinucléaires : mobiliser massivement contre ce projet inéluctable. Outre que j'entrevois mal le "quantifiable" du "massif" de mobilisation du mouvement en général et plus particulièrement dans cette région historiquement soumise au nucléaire, le projet, sans trop me répéter, me semble fortement plombé par les contraintes du marché libéralisé et l'importance durable du suréquipement du parc de production électrogène français dans son ensemble. Les arguments d'EDF et d'Areva dans ce domaine, me semblent plus motivés par leur valeur de contrepoids de propagande, face à la privatisation annoncée du secteur et la perte pour les personnels concernés d'une part significative des avantages sociaux et du poids syndical et politique de gauche acquis de longue date par ces longues luttes syndicales et politiques. Quant au projet des écologistes de mobiliser contre le projet EPR, il me semble plus motivé, chez les têtes pensantes, les politiciens et les personnes bien informées, par la possibilité d'une victoire qui leur semble acquise à l'avance, histoire de redorer un blason passablement décrépit par cinq années de collaboration gouvernementale. Cette pratique n'est pas sans rappeler l'investissement tardif de certains contre Superphénix, en particulier après la publication du rapport de la Cour des Comptes sur les aspects financiers ; les petits malins ayant compris que la victoire était virtuellement acquise, avant même que ne germe dans la tête du Président l'idée de dissoudre l'Assemblée National, ce qui devait permettre l'arrivée au gouvernement d'une majorité Gauche-Verts ; laquelle motivant la décision officielle de déclasser l'infernale machine pour cause d'alliance politique. Cet avantageux faux prétexte a permis aux nucléaristes de ne pas avoir à s'expliquer sur les raisons réelles de la décision, nous privant de l'immense plaisir que nous aurions eu à les voir se cacher après ce cuisant échec financier et scientifique, le cocoricot en berne, le poil hérissé et la queue basse !

Mon pauvre D. , je te déverse là, à la louche, un flot de critiques acerbes sur des "erreurs" dont tu n'es pas le seul responsable. Bien d'autres tentent de nous hypnotiser avec des éoliennes et des panneaux solaire en laissant croire que cela pourrait (un jour !) nous sortir du nucléaire. Le bon peuple est particulièrement crédule ; il est par exemple certain de pouvoir s'enrichir une jour en jouant au loto. Il refuse de comprendre que la probabilité d'y parvenir est équivalent à celle de faire le bon numéro de téléphone en tapant dix chiffres au hasard sur le clavier du combiné. Pourtant, les notions de calcul apprises à l'école primaire sont suffisantes pour faire cette estimation ; mais le bon peuple préfère croire en la possibilité du gain par le jeu plutôt que d'apprécier la réalité. Alors pourquoi les requins, vautours, vampires, crocodiles, crabes et autres charognards de la finance et de la politique, y compris les écologistes, se priveraient t-ils de bénéficier de cette manne qui ne demande qu'à être ramassée ? On remarquera au passage que plus ça empire, plus on (les mêmes) nous parlent d'éthique et de transparence ; auraient-ils autant à cacher ? Bouffe bio ; 1,4% de part de marché, 98,6% des sols cultivés continuent de voir l'empoisonnement de la faune, de la flore, de la nappe phréatique ; 98,6% de la population continue de bouffer de la merde. On ne peut cependant pas dire que dans ce domaine le peuple n'a pas été informé. Les 1,4% de motivés essaient t-ils de faire interdire les produits fertilisants, désherbants, produits phytosanitaires les plus toxiques avec un effet sur le maximum de population ? Non, seulement les OGM et les farines animales... parce cela risque de contaminer leur bouffe bio. Mais ça se dit de "gauche". C'est quoi la gauche ? Faire pareil que la droite en faisant semblant d'être moins pire ? Mieux vaut retirer l'échelle ; ridiculiser les illusions. Dans le passé, je fréquentais les révolutionnaires, les purs, les durs, les vrais. Un jour (un an avant Tchernobyl) ils m'ont dit : "camarade, on arrête l'antinucléaire, c'est pas porteur pour la lutte des classes" (@?@!@?@)... à la revoyure ! Aujourd'hui je suis trop vieux pour aller voir ailleurs... et il n'y d'ailleurs pas d'ailleurs, alors en bon iconoclaste, j'emmerde, j'invective ! Quand il me reste un peu de temps libre je fais aussi (encore) contre les arguments pronucléaires. Des charlatans, des parasites, veulent nous vendre l'idée d'un dérèglement climatique dû aux combustibles fossiles, avec des simulations tellement compliquées qu'ils ne peuvent même pas les expliquer. Quand ils rentrent les données d'un siècle dans leurs modèles ils nous calculent un climat actuel virtuel catastrophique sans aucun rapport avec la réalité. Comment peut-on les croire ? Et c'est avec ça qu'on nous vend du nucléaire écologique contre l'effet de serre. La part du nucléaire sur la réduction de l'effet de serre est tellement infime que l'épaisseur du trait sur le graphique pour le représenter est supérieure à la réalité. D'autre prétendre nous vendre des énergies renouvelables capables de remplacer le nucléaire ET de faire rouler les voitures à l'air comprimé, à l'électricité ou à l'hydrogène... c'est tellement gros qu'il se trouve des gens pour gober ces discours. Les mêmes font la guerre à la bagnole en ville et veulent la place pour leur bicyclettes... ils oublient de critiquer la grosse part de la pollution (la plus toxique) due à la motorisation "diesel" et son gasoil significativement défiscalisé. En prime ils nous bouffent les neurones avec des histoires de crottes de chiens ; mais c'est avec ce genre de niaiseries qu'ils réussissent à ce faire élire et décider à la place des autres. La vraie question est peut-être de savoir comment sortir le bon peuple de sa crédulité ; le désire t-il ?

Claude Boyer
le 28/11/02

------> Pour sortir de l'impasse nucléaire, postface et mise au point.

------> Charte pour l'arrêt immédiat du nucléaire


Le Monde du 27/11/02
Au Royaume-Uni, EDF a été condamnée pour ses pratiques commerciales

Londres de notre correspondant

En Grande-Bretagne, où il s'est implanté en force, EDF a, sinon parrainé, du moins toléré, en sa faveur, des pratiques commerciales si débridées qu'elles relevaient parfois de l'escroquerie. EDF, qui a acquis en janvier 1999 London Electricity (LE), le réseau de distribution du Grand Londres, et en juin 2002 Seeboard, est le quatrième fournisseur d'électricité du Royaume-Uni, avec 5 millions
d'abonnés et 11 % du marché.

Pendant plusieurs années, des agents commerciaux de LE ou de sa filiale à 75 %, Virgin Energy, rétribués à la commission, ont abusé de la crédulité des usagers. Ils leur extorquaient une signature au bas de nouveaux contrats d'électricité en leur promettant des réductions sur d'autres produits de la firme : billets de train, d'avion et disques. Certains vendeurs remplissaient les contrats en contrefaisant la signature de personnes décédées. Saisi de nombreuses plaintes, le régulateur du gaz et de l'électricité, Ofgem, a infligé en octobre une amende de 2 millions de livres (3,16 millions d'euros) à la filiale d'EDF, qui a reconnu et déploré "les comportements inacceptables" mis en cause. Son entreprise n'est pas la seule blâmable sur ce marché hautement concurrentiel. La compagnie Npower est, elle aussi, dans le collimateur des associations d'usagers.

PRIX DE GROS PRESQUE DIVISÉS PAR DEUX

Ces indélicatesses commerciales ne doivent pas faire oublier l'essentiel: la libéralisation du marché du gaz en 1998 et de l'électricité en 1999 a profité aux usagers, en faisant de l'énergie britannique l'une des moins chères d'Europe. Selon les derniers chiffres publiés à Bruxelles, les prix de gros de l'électricité ont presque diminué de moitié pendant le premier semestre. Ceux du gaz sont les deuxièmes plus bas d'Europe pour les ménages. Depuis 1995, les prix de l'électricité facturés aux gros industriels et aux petites entreprises n'ont cessé de baisser. En revanche, ceux des ménages sont stables depuis deux ans.

Depuis 1999, 9,7 millions de consommateurs d'électricité ont changé de fournisseurs, soit un taux de désabonnement de 34 %. Mais selon Vincent de Rivaz, patron de LE, ce taux diminue car le marché s'assagit. Aujourd'hui, plus de 55 % des ménages britanniques sont pourvus en électricité par des compagnies étrangères. La baisse du coût de l'énergie a fait le malheur de la compagnie privée British Energy, qui produit l'éner gie nucléaire. Privatisé en juillet 1996, il exploite huit centrales qui fournissent 22 % de l'électricité d'un pays où le gaz est la principale source d'électricité (40 %) avant le charbon (30 %). Depuis 1998, les prix facturés par les centrales ont chuté de 40 %. En septembre, le gouvernement a sauvé l'opérateur de la faillite avec un gros prêt. Mais British Energy ne s'en sortira que si l'Etat l'aide à réduire son fardeau fiscal et le coût du traitement des déchets.

Jean-Pierre Langellier

 

La Russie ne retraite plus ses déchets nucléaires (responsable)

MOSCOU, 26 nov 02 - La Russie ne retraite plus ses déchets nucléaires, alors que 400 tonnes de ces déchets se sont accumulées dans l'unique usine de retraitement russe Maïak (Oural), a affirmé le chef de la sécurité nucléaire (GosAtomNadzor) Iouri Vichnievski, dans une interview publiée mardi.

"Nous avons 400 tonnes (de combustible nucléaire usagé) à Maïak, mais nous n'avons pas retraité une seule tonne depuis deux ans", a affirmé M. Vichnievski, cité par le quotidien Gazeta, estimant que le retraitement coûte trop cher et qu'il est difficile de revendre le combustible récupéré après le retraitement.

(Le complexe Maïak avait été en 1957 le lieu d'une des principales catastrophes nucléaires en Union soviétique, lors d'un rejet accidentel de déchets nucléaires liquides qui avait contaminé 260.000 personnes et nécessité l'évacuation de plusieurs localités dans la région, rappelle le quotidien.)

Il faut "des milliers de dollars" pour récupérer un kilo de plutonium, en retraitant du combustible nucléaire usagé, et "un chef d'entreprise normal qui sait compter l'argent n'achètera pas" ce combustible qui lui coûtera "dix fois plus cher" que le combustible neuf, a-t-il assuré.

Le combustible nucléaire usagé "ne peut être retraité qu'une seule fois", a par ailleurs souligné M. Vichnievski.

Pour les mêmes raisons, une deuxième usine de retraitement, RT-2, à Krasnoïarsk (Sibérie) dont la construction a été suspendue il y a quelques années faute d'argent "ne sera jamais construite", a encore affirmé M. Vichnievski.

"Nous n'allons jamais retraiter du combustible nucléaire. Nous n'en avons pas besoin", a conclu le responsable.

Le parlement russe a adopté l'an dernier des amendements à la loi sur la protection de l'environnement qui autorisent l'importation de déchets nucléaires étrangers en Russie pour le stockage et le retraitement. Les écologistes ont dénoncé cette décision qui risque, selon eux, de transformer le pays en une "poubelle nucléaire" mondiale.

La Russie continue par ailleurs à importer des déchets nucléaires provenant de pays de l'ancien bloc soviétique.