Communiqué
Papeete-Lyon, 2 juillet 2002.
Le 2 juillet 1966, la France procédait à sa première explosion nucléaire sur l'atoll de Moruroa qui sera suivie par 45 autres essais atmosphériques dans le ciel polynésien et par 147 tirs souterrains dans le "ventre" des atolls de Moruroa et Fangataufa. Ce 2 juillet 2002 est le 36ème anniversaire de ce triste événement.
L'association Moruroa e tatou, créée le 4 juillet 2001, compte à ce jour plus de 1000 membres, anciens travailleurs de Moruroa et Fangataufa. A l'occasion de cet anniversaire, elle tient à rappeler que de nombreux anciens travailleurs ont subi de graves préjudices du fait de leur présence à Moruroa : nombre d'entre eux sont décédés prématurément et plus nombreux encore sont ceux qui subissent de graves problèmes de santé, cancers et autres maladies. Moruroa e tatou veut aussi alerter les pouvoirs responsables sur les risques sanitaires auxquels ont été exposés les populations de Polynésie et plus particulièrement celles des îles et atolls habités proches des anciens sites d'essais.
Depuis un an, les anciens travailleurs Polynésiens ne sont plus isolés avec la création, en métropole, de l'association des Vétérans des essais nucléaires qui regroupe actuellement plus de 700 anciens - militaires et civils - des sites d'essais du Sahara et de Polynésie. Une enquête santé auprès de l'association métropolitaine révèle que 85 % des vétérans ont des problèmes de santé et que 32,4 % des vétérans signalent un ou plusieurs cancers alors que le pourcentage de l'incidence annuelle du cancer en France est de 17 %. Ces données recoupent les premières informations recueillies auprès des membres de Moruroa e tatou.
Le 20 juillet prochain, l'association Moruroa e tatou tiendra sa première assemblée générale dans la maison des jeunes de la paroisse d'Arue. De nombreux invités étrangers, experts dans le suivi des conséquences sur la santé des essais nucléaires seront présents : le professeur Al Rowland, de l'Université de Massey en Nouvelle Zélande ; le Docteur Jean-Louis Valatx, chercheur à L'INSERM, France ; Madame Lyn Allison, Sénatrice d'Australie, M. Bruno Barrillot, chercheur et Directeur du Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les conflits à Lyon ; M. Paul Ahpoi, vétéran fidjien et Vice Président des vétérans de Fidji ; une délégation japonaise représentant les associations de victimes d'Hiroshima et de Nagasaki ; Le Pasteur Jean-Arnold de Clermont, Président de Fédération Protestante de France.
Le 5 août, à la veille des cérémonies d'anniversaire du bombardement de 1945, se tiendra à Hiroshima, une grande conférence sur les conséquences des essais nucléaires français. Trois représentants de l'Association Moruroa e tatou aux côtés de délégués français des Vétérans et de délégués Algériens témoigneront de ce qu'ils ont vécu lors des essais nucléaires et lanceront un appel aux responsables des puissances nucléaires. Ensemble, ils demanderont aux chefs d'Etat de renoncer définitivement à leurs arsenaux nucléaires et d'assumer leurs responsabilités vis à vis de tous ceux - travailleurs, militaires et populations - qu'ils ont exposés délibérément aux bombardements et aux retombées des essais nucléaires.
Association Moruroa e tatou
BP 5456 Pirae Tahiti (Polynésie Française)
Tél (689) 43.09.05 Tél/Fax : (689) 42.15.69
E-mail : moruroaetatou@mail.pf
PAPEETE 5/11/01- Réunie à Taravao, commune située sur la côte Est de Tahiti, l'association ''Moruoa e Tatou'' (Moruroa et nous) a enregistré samedi sa 850e adhésion. Créée en juillet dernier pour ''rassembler, étudier et diffuser les informations concernant les conséquences des essais nucléaires'', l'association soutenue par l'Eglise évangélique polynésienne, proche de la fédération protestante de France, sillonne Tahiti en quête de témoignages et de nouveaux adhérents.
''Nous sommes surpris par le nombre de personnes qui, aujourd'hui, veulent savoir ce qui s'est réellement passé pendant 30 ans sur les sites français d'expérimentations nucléaires. Les travailleurs et les cadres polynésiens commencent à sortir de leur silence'', explique John Doom, le secrétaire général de ''Moruroa e Tatou''.
L'association, forte de 850 vétérans, réclame l'ouverture des archives militaires et l'accès aux dossiers médicaux des anciens travailleurs. Une demande qui pourrait être soutenue par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques. Son président, le sénateur Henri Revol, en mission à Tahiti en septembre dernier, s'était engagé à prendre en compte ''l'inquiétude des populations''.
L'association entend également sélectionner un échantillon représentatif de vétérans afin de les soumettre à des tests radio-biologiques dans le cadre du programme d'étude lancé par l'université de Massey, en Nouvelle-Zélande.
Les membres de ''Moruroa e Tatou'' ont rencontré vendredi à Tahiti le professeur Florent de Vathaire, de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) qui pilote actuellement, à l'échelle régionale, une enquête épidémiologique sur les cancers de la thyroïde.
Florent de Vathaire est l'auteur en 1998 d'une étude sur les cas de cancers en Polynésie française, un territoire qui enregistre avec la Nouvelle-Calédonie la plus forte incidence au monde de cancers de la thyroïde chez les femmes.
WELLINGTON, 14 mai - Un appel a été lancé en direction des familles de cinq soldats néo-zélandais, utilisés comme cobayes lors d'essais nucléaires britanniques en Australie dans les années 50, afin qu'elles se joignent aux poursuites engagées contre le gouvernement britannique.
L'Association des vétérans des tests nucléaires de Nouvelle-Zélande veut prendre contact avec ces soldats ou leur famille pour qu'ils puissent porter plainte, a indiqué le président de l'association, Roy Sefton.
Plusieurs journaux de Grande-Bretagne ont indiqué vendredi dernier que des officiers australiens, anglais et néo-zélandais avaient pénétré des zones radioactives, trois jours après un tir nucléaire à des fins expérimentales.
Les journaux faisaient notamment référence à quatre tirs atmosphériques, réalisés en 1956 par le gouvernement britannique, les essais Buffalo, qui s'étaient déroulés à Maralinga, dans une zone reculée de l'Australie.
Cinq officiers néo-zélandais, 70 soldats australiens et un civil ont été répertoriés et ont été exposés à des radiations nucléaires afin de tester des vêtements, destinés à protéger de la radioactivité.
John Crawford, historien de l'armée néo-zélandaise, a indiqué à Radio Nouvelle-Zélande que des jeunes officiers avaient été envoyés à Maralinga en 1956 pour avoir une première expérience des tirs nucléaires.
Il a précisé qu'il allait tenter de contacter ces officiers pour savoir ce qu'ils avaient réellement fait sur cette base et s'ils avaient testé des vêtements.
L'Australie envisage également de demander des explications au gouvernement britannique dans les prochains jours pour déterminer avec précision dans quelle mesure les soldats ont été exposés à des taux de radioactivité dangereux, durant les essais nucléaires des années 50.
SYDNEY, 11 mai - Des documents attestant que le gouvernement britannique a eu recours à des soldats australiens, pour les utiliser comme cobayes lors d'essais nucléaires, ont été retrouvés en Australie par une historienne écossaise.
Le professeur Sue Rabbitt Roff a indiqué vendredi que ces preuves avaient été retrouvées dans un document des Archives Nationales Australiennes.
Ce document montre que 24 militaires australiens ont été utilisés comme cobayes dans les années 50 et 60, à l'issue d'essais nucléaires atmosphériques sur l'île de Monte Bello, au large de la côte ouest australienne, et à Maralinga dans le sud de l'Australie.
En 1997, le gouvernement britannique avait affirmé devant la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg qu'aucun humain n'avait été utilisé dans le cadre d'expérimentations lors d'essais d'armes nucléaires.
"Le gouvernement britannique a menti sur la question de savoir si des militaires ont été délibérément utilisés pour des expériences humaines pendant des essais nucléaires en Australie", a indiqué Mme Rabbitt Roff, à la radio australienne ABC.
Elle a précisé que le document faisait état d'une liste de 24 militaires australiens, qui avaient participé à des expériences sur des vêtements.
"On leur avait demandé de mettre des vêtements spécifiques puis de ramper et de marcher quelques jours ou quelques heures après un tir nucléaire à Maralinga, afin de voir si leurs vêtements procuraient une quelconque protection à la radioactivité", a-t-elle déclaré.
Selon elle, ce document doit aussi permettre de retrouver les soldats cités dans ce document afin de savoir si ces expériences ont eu des conséquences sur leur santé.
L'avocat Morris May, qui représente
30 Australiens victimes de ces tests et qui réclame des
dommages et interêts, a indiqué que ses clients assuraient
depuis longtemps avoir été utilisés comme
cobayes, mais que le gouvernement de Canberra avait toujours rejeté
leur demande.
-------> « J'ai été irradié à In-Amguel » (base du Sahara, où se sont déroulés les premiers essais atomiques français)
-------> Commission d'enquête sur les essais nucléaires en Polynésie française
-------> Un décès "politiquement non correct"
-------> Mururoa et l'emploi
-------> Cobayes soviétiques aux Kazakhstan : 1ère, 2ème, 3ème partie
-------> des employés du privé exposés à des radiations nucléaires
-------> Le scandale des cobayes humains
"Hafelife" de Denis O'Rourk 1985; 80 mn en RealVidéo 21 kb. Lors de l'essai "Bravo" les habitants de deux atolls sont délibérément soumis aux radiations. |
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