TOKYO, 16 oct - Les compagnies d'électricité japonaises pourraient signer au printemps prochain un nouveau contrat limité de retraitement du combustible nucléaire usé avec la société française COGEMA, avant l'entrée en service prévue en 2005 de leur propre usine, selon des informations parues ce week-end dans la presse japonaise.
COGEMA, qui a déja retraité en quinze ans 3.500 tonnes de combustible pour le compte des électriciens japonais, se verrait confier le retraitement de 600 tonnes supplémentaires, dans le cadre de la formation des opérateurs japonais qui prendront livraison en 2003 de l'usine de Rokkasho, dans la province d'Aomori (nord-ouest du Japon).
Pour la conception de Rokkasho, sur le modèle de l'UP3 de l'usine française de La Hague, la compagnie JNFL (Japan Nuclear Fuel Limited), filiale des électriciens, a passé un accord de coopération dans l'ingéniérie avec SGN, filiale à 100% de COGEMA. Ce sont les grands fabricants japonais de matériel électrique Mitsubishi, Hitachi et Toshiba qui sont chargés de la construction de l'usine.
"COGEMA et JNFL discutent actuellement de l'aide au démarrage de l'usine de Rokkasho", a indiqué lundi à l'AFP le directeur de COGEMA-Japon, Robert Capitini.
"Pour que le démarrage s'effectue sans problème, la formation des opérateurs est indispensable. JNFL effectue la formation de ses opérateurs dans des installations japonaises et étrangères et les discussions portent sur le soutien et la coopération de COGEMA", a-t-il précisé.
Refusant de commenter l'extension éventuelle des accords de retraitement évoquée par la presse japonaise, M. Capitini souligne que la construction de l'usine de Rokkasho marque la transformation de la coopération entre COGEMA et JNFL "en un véritable partenariat".
Traditionnellement, les contrats de retraitement, qui nécessitent un accord du gouvernement de Tokyo, sont annoncés par les clients, les 10 grands électriciens japonais conduits par Tokyo Electric Power (Tepco) et Kansai Electric Power (Kepco).
Avec un programme électro-nucléaire ambitieux, qui porterait le nombre des réacteurs en service à quelque 65 en 2010, le Japon est confronté à un problème aigu de traitement des déchets.
Les 51 réacteurs actuellement en service rejettent environ 800 tonnes de combustible usé par an, soit la capacité annuelle de retraitement de la future usine de Rokkasho. Avec l'achèvement du programme de retraitement confié à COGEMA et à son concurrent britanique BNFL (pour 3.600 tonnes), la solution est un stockage temporaire dans les piscines des centrales.
Mais à défaut de trouver une localité japonaise pour accueillir un site de stockage dit AFR (away from reactor) afin d'y entreposer le combustible usé, le Japon devra sans doute se résoudre à poursuivre le retraitement à l'étranger.
Sur l'ensemble du cycle du combustible nucléaire,
de l'uranium naturel au retraitement en passant par l'enrichissement,
COGEMA réalise chaque année au Japon un chiffre
d'affaires d'environ 4 milliards de francs (615 millions d'euros).
La Hague:
------> L'état de l'environnement dans la Hague
------> Polémiques sur les leucémies de
la Hague
------> La Cogema mise en examen pour mise en danger d'autrui à la Hague !
------> Les déchets du retraitement de combustibles étrangers à la Hague (wise Janvier 1994)
et son concurrent britanique
BNFL:
------> Dents de lait au plutonium
------> Contamination à Windscale en 1973
(Cette usine a eu tellement
d'accidents qu'elle a été rebaptisée Sellafield)
------> "Windscale
1957, l'hiver nucléaire" (Youtube),
Un documentaire de 50 mn
qui explique le rôle de l'usine et les circonstances de
l'accident.
Pour en savoir plus sur le nombre de victimes lire l'article joint
: L'incendie
de Windscale
"l'accident de Windscale a fait au moins quelques dizaines
de victimes, beaucoup plus si l'effet du polonium a été
sous-estimé par le NRPB, il a fallu attendre un quart de
siècle pour savoir qu'il y avait probablement eu des victimes.
C'est vraisemblablement le polonium qui est la clé de l'énigme
: les Britanniques ne voulaient pas que l'on sache qu'ils s'en
servaient pour amorcer leurs bombes."
PARIS, 16 oct - La signature d'un nouveau contrat de retraitement entre les compagnies d'électricité japonaises et la société française COGEMA pour le retraitement de combustibles nucléaires constituerait à la fois une nouvelle "menace pour l'environnement" et un nouveau risque de prolifération, a estimé lundi l'organisation écologiste internationale Greenpeace.
Selon la presse japonaise, COGEMA, qui a déja retraité en quinze ans 3.500 tonnes de combustible pour le compte des électriciens japonais, se verrait confier le retraitement de 600 tonnes supplémentaires avant l'entrée en service prévue en 2005 d'une usine japonaise.
Ce nouveau contrat "serait le premier depuis celui conclu entre la COGEMA et le Japon dans les années 80", écrit l'organisation anti-nucléaire dans un communiqué. "Ces projets entraîneront une contamination accrue de l'environnement français et européen, tout en fournissant davantage de plutonium directement utilisable pour la fabrication d'armes nucléaires à un pays déjà très inondé de matières dangereuses", poursuit Greenpeace.
Greenpeace estime à plus de 25.000 kilos la quantité de plutonium japonais, issu du retraitement, stocké à l'usine de la COGEMA à La Hague (Manche). "Cinq kilos de cette matière suffisent pour une arme nucléaire du type de celle de Nagasaki", selon Greenpeace, qui estime qu'une telle signature "violerait l'accord de gouvernement conclu entre les Verts et le Parti socialiste en 1997".
PARIS, 16 oct - La signature d'un nouveau contrat de retraitement entre les compagnies d'électricité japonaises et la société française COGEMA pour le retraitement de combustibles nucléaires constituerait "une nouvelle violation de l'accord Verts-PS" de 1997, ont estimé lundi les Verts dans un communiqué.
Les Verts ont demandé au gouvernement "d'intervenir dès maintenant pour empêcher la signature de tels contrats".
Selon la presse japonaise, COGEMA, qui a déjà retraité en quinze ans 3.500 tonnes de combustible pour le compte des électriciens japonais, se verrait confier le retraitement de 600 tonnes supplémentaires avant l'entrée en service prévue en 2005 d'une usine japonaise.
Or, l'accord Verts-PS signé en 1997 prévoyait qu'"aucun nouveau contrat de retraitement ne (serait) souscrit", ont souligné les Verts pour qui, "cette signature risque d'être bafouée" si "un nouveau contrat de retraitement de combustible nucléaire usé venait à être signé entre la COGEMA et les compagnies d'électricité japonaises".