Réalisé par Laurent Tabet sur le nucléaire, la Hague au coeur de l'industrie nucléaire française. |
------> L'état de l'environnement dans la Hague
------> Polémiques sur les leucémies de
la Hague
------> La Cogema mise en examen pour mise en danger d'autrui à la Hague !
------> Les déchets du retraitement de combustibles
étrangers à la Hague (wise Janvier 1994)
A C R O (Association pour le Contrôle de la Radioactivité de l'Ouest)
CRII-RAD
(Commission de Recherche et d'Information Indépendantes
sur la Radioactivité)
Aucun expert aujourd'hui ne remet plus en cause l'excès des cas de leucémies chez les jeunes entre 0 et 24 ans, dans le canton de Beaumont-Hague, sur la période 78-98. (4 cas constatés contre 2 attendus, 5 en 2001).
Lors de la réunion de la Commission
Spéciale et Permanente d'Information de la Hague (CSPI),
le 26 septembre dernier, la présidente du Groupe Radioécologie
du Nord-Cotentin (GRNC), Annie SUGIER, a présenté
les conclusions des travaux du Groupe qui a fait travailler 60
experts pendant 5 ans.
Le volet « Étude des rejets chimiques » a été
passé au crible de la modélisation mathématique.
On a ainsi appris l'absence quasi-totale de contrôles et
de mesures chimiques sur le terrain, le faible état des
connaissances scientifiques sur l'écotoxicité des
produits utilisés et l'importance préoccupante des
rejets de dioxine de l'incinérateur de déchets banals
de la COGEMA qui en a annoncé la fermeture. Les problèmes
liés à la synergie et à l'additionnalité
entre rejets chimiques et radioactifs n'ont pas été
discutés pas plus que les effets très controversés
des faibles doses.
Autrement dit, le doute et l'incertitude étaient plus que jamais de mise dans l'assemblée.
Pourtant, ils n'ont pas empêché la Présidente du GRNC de conclure, au nom des seuls experts institutionnels, : « Il apparaît peu probable que les rejets des installations nucléaires soient à l'origine de l'incidence élevée des leucémies dans le canton de Beaumont-Hague ». À la question de bon sens qui a suivi « Comment alors expliquer le nombre de leucémies plus élevé que prévu ? », elle a ajouté : « la piste qui a l'air d'être la plus fortement soutenue est celle du hasard. Si l'on considère que les leucémies peuvent être d'origine virale, il faut aussi regarder de près les conséquences des mouvements de populations dus aux grands chantiers dans la Hague ».
Étrange hasard quand on le retrouve
de fait, en Angleterre, à Seascale, à proximité
de l'usine de retraitement de Sellafield où l'on a constaté
également un excès de cancers infantiles, pendant
plusieurs décennies
En pleine polémique , lors de l'affaire Viel, un éminent
élu de la Communauté de communes de la Hague, excédé
par la contre-publicité faite à son canton par les
travaux de ce scientifique, avait eu cette réflexion :
« Pourquoi incriminer l'usine ? Si un agrégat de
leucémies se découvrait autour d'un château
d'eau, penserait-on que ce dernier en soit responsable ? »
Et si, pur hasard, le château d'eau de Beaumont-Hague était
responsable de cet excès ? Après tout, il y a sûrement
aussi un château d'eau à Seascale, près de
l'usine de retraitement de Sellafield.
C'est bien connu : le hasard fait bien les choses et en attendant,
les études continuent
Pour le Conseil d'Administration du CRILAN, réuni le 29/9/02
La secrétaire, Paulette ANGER
`
C.R.I.L.A.N
(Association loi 1901, agréée au titre de l'article
L.141-1 du code de l'environnement)
Siège social : 10 route d'Etang-Val
50340-Les Pieux-
TEL : 02 33 52 45 59 - Fax : 02 33 52 53 26
Président : Michel Frémont
Représentant de l'association dans les commissions de la
CSPI de la Hague, du CSM, de la centrale de Flamanville : Didier
ANGER
LIMOGES, 6 sept 02 - La Cogema (Compagnie générale des matières nucléaires), dont on a appris vendredi qu'elle avait été mise en examen à Limoges pour "pollution, abandon et dépôts de déchets" sur plusieurs sites de Haute-Vienne, couvre l'ensemble du cycle du combustible nucléaire, de la mine au retraitement.
Créée en 1976, la Cogema, qui emploie 19.000 personnes dans une trentaine de pays, extrait l'uranium naturel des mines françaises ou étrangères (Gabon, Canada) et fabrique des combustibles nucléaires à uranium enrichi dans ses usines françaises, notamment à Cadarache (Bouches-du-Rhône).
La Cogema est le premier opérateur au monde en matière de retraitement de déchets nucléaires avec une capacité de 17.000 tonnes de combustible par an sur le site de La Hague (Manche). 40% de la capacité de l'une des deux usines de la Hague (UP3) sont dédiés aux compagnies d'électricité d'outre-Rhin.
Entreprise publique, la Cogema est depuis septembre 2001 filiale à 100 % du groupe Areva, leader mondial du nucléaire détenu à près de 80% par le Commissariat à l'énergie atomique. Outre la Cogema, Areva regroupe Framatome ANP et FCI (connectique). La Cogema a réalisé pour l'année 2001 un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros, dont 30,8 % à l'étranger.
Un feuilleton judiciaire à rebondissements oppose depuis plus d'un an la Cogema à l'association écologiste Greenpeace, autour de la question du retraitement des combustibles usés en provenance de l'étranger.
Le contentieux remonte à mars 2001, lorsque que le "Bouguinais", bâtiment chargé de 360 barreaux radioactifs de combustibles nucléaires usés issus d'un réacteur de recherche australien, avait accosté à Cherbourg.
Depuis, Greenpeace a engagé des procédures contre l'entreprise devant le TGI de Cherbourg, affirmant que la Cogema stockait le combustible australien au lieu de le retraiter.
En 1999, la Cogema avait été mise en examen pour "mise en danger de la vie d'autrui" à la suite de deux plaintes déposées en 1994 et 1997 par le Comité de réflexion, d'information et de lutte antinucléaire (CRILAN) et le militant écologiste Didier Anger pour stockage illégal de déchets nucléaires et mise en danger de la vie d'autrui.
La Cogema a également été accusée par Greenpeace et les associations écologistes de rejeter des eaux radioactives dans la Manche.
Affrontement sur les leucémies (Le Figaro 30/06/01)
Plus de leucémies chez les enfants de La Hague (infoscience.fr)
PARIS, 27 juin - Greenpeace réclame l'arrêt total des rejets de l'usine de retraitement de La Hague au nom du "principe de précaution", après la publication d'une étude confirmant un excès de leucémies à proximité de l'installation nucléaire.
Les conclusions de l'étude dirigée par le Pr Alfred Spira de l'INSERM "confirme ce que l'on savait déjà", souligne Bruno Rebelle, directeur de l'organisation écologiste.
Dès janvier 1997, une étude similaire, menée par le Pr Jean-François Viel (faculté de médecine de Besançon), avait déjà conclu à un excédent de leucémies infantiles dans le canton de Beaumont-Hague où se trouve l'usine, relève Greenpeace.
"Si l'usine est incapable de mettre fin à tout rejet, dont l'innocuité n'est en fait pas prouvée, l'association estime qu'elle doit fermer ses portes en vertu du principe du précaution", explique Frédéric Marillier de Greenpeace.
"C'est à l'industrie nucléaire de faire la preuve de l'innocuité de ses rejets et pas l'inverse", conclut-il.
PARIS, 26 juin - L'association
des "Mères en Colère", qui regroupe des
familles de la région de Cherbourg, réclame des
"mesures de prévention pour les enfants de 5 à
9 ans" après la publication lundi d'une étude
confirmant un excès de leucémies dans le canton
de Beaumont-Hague, où se trouve l'usine de retraitement
de combustibles nucléaires de La Hague (Manche).
L'étude, dirigée par le Pr Alfred Spira de l'INSERM,
montre un excès de cancers dans cette tranche d'âge
dans ce canton, dans un rayon de 10 km autour de l'usine, avec
3 leucémies constatées entre 1978 et 1998 au lieu
des 0,47 statistiquement attendues.
Dans ce canton, "le risque de leucémies autour de l'usine Cogéma-La Hague est donc multiplié par 6,38, ce qui est statistiquement significatif", souligne l'association.
"Nous voulons qu'une prévention soit organisée pour les 830 enfants du canton avec la mise en place d'un contrôle régulier de leur formule sanguine une fois par an.", explique Nathalie Geismar-Bonnemains.
"Mères en Colère" réclame aussi "la recherche de polluants pouvant avoir des effets sur l'ADN du foetus ainsi que des études sur l'exposition des professionnels de la région, intérimaires compris, et des recherches sur les pollutions pas seulement radioactives, mais aussi chimiques et gazeuses".
Dans le canton, la majorité des gens travaillent pour l'usine, souligne Mme Geismar-Bonnemains.
La piste d'un "brassage des populations" lors de la construction des usines de retraitement, évoquée par les chercheurs pour expliquer ce pic de leucémie, irrite l'association qui y voit un "discours politique" voire une "diversion".
Cette hypothèse repose sur une "éventuelle origine virale", selon l'INSERM.
A cette notion de brassage des populations,
qui mettrait en cause les ouvriers étrangers des chantiers
de construction et qui lui parait ne pas pendre en compte les
touristes, l'association préfère mettre en avant
le "brassage des pollutions" de toutes sortes.
PARIS, 25 juin - Une
nouvelle étude sur les leucémies infantiles dans
le Nord-Cotentin montre une incidence plus élevée
de la maladie parmi les enfants de 5 à 9 ans dans le canton
de Beaumont-Hague, où se trouve l'usine de retraitement
de déchets nucléaires de La Hague.
L'étude sur le Nord-Cotentin, région à forte
implantation d'installations nucléaires, publiée
dans le numéro de juillet du Journal of Epidemiology and
Community Health, a été réalisée dans
le cadre d'une mission confiée par Bernard Kouchner, ministre
délégué à la Santé, au professeur
Alfred Spira de l'INSERM.
Selon l'étude, "le nombre de jeunes atteints de leucémie sur l'ensemble des dix cantons du Nord-Cotentin est comparable à celui observé ailleurs en France" : 38 cas observés entre 1978 et 1998, 22 garçons, 16 filles, pour 36,9 attendus.
Elle prend en compte les cas de leucémies enregistrés durant la période 1978-1998 parmi les moins de 25 ans, résidant dans un rayon de 35 km autour de l'usine.
Mais dans le canton de Beaumont-Hague, dans une zone de O à 10 km autour de l'usine de La Hague, 5 cas au total sont apparus pour 2,3 attendus entre 0 et 24 ans, soit en gros un doublement du risque (risque relatif de 2,17).
A l'intérieur du canton, c'est pour les enfants de 5 à 9 ans que l'on trouve le risque relatif de leucémie le plus élevé (6,38), avec 3 cas alors que l'on en attendait 0,47. Cet excès de cas parait essentiellement lié à la leucémie aiguë lymphoblastique, forme la plus commune de la maladie avant 15 ans.
Une "surveillance fine" de la survenue des cancers de l'enfant dans le département de la Manche doit être maintenue, selon les scientifiques.
Depuis près de 10 ans, trois études épidémiologiques ont été menées dans le Nord-Cotentin dans la population de 0 à 24 ans, vivant à proximité de l'usine de retraitement de la Cogema, à La Hague, en fonctionnement depuis 1966.
"Les trois ont conclu à un faible excès de leucémies chez l'enfant, comparé à la valeur attendue statistiquement", selon l'INSERM.
Les résultats publiés confirment ceux obtenus pour la période 1978-1992 et publié en 1995 par le Pr Jean-François Viel (faculté de médecine de Besançon), selon l'institut.
La piste des mouvements de population survenus lors de la construction de l'usine est actuellement explorée. Cette hypothèse repose sur une "éventuelle origine virale" de la pathologie, relève l'INSERM.
Les études n'ont jusqu'à présent pas étayé la piste d'une exposition à la radioactivité de pères des enfants atteints, ni celle d'un rôle de la "radioactivité environnante" pour expliquer le nombre élevé de leucémies, selon l'institut.