PARIS, 21 nov - Plus de 1.100 sites, principalement nucléaires mais aussi militaires, industriels, ou médicaux, abritent en France des déchets radioactifs et sont recensés dans le dernier rapport de l'ANDRA, publié mardi.
L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs dresse l'inventaire tous les ans depuis 1993 des sites où se trouvent ces déchets, produits actuellement ou résultat d'activités industrielles passées.
"Il s'agit d'avoir une vision d'ensemble des déchets, des quantités, des conditionnements", a souligné au cours d'une conférence de presse le directeur-général de l'ANDRA François Jacq. "La mémoire collective des lieux où ils sont entreposés est la condition indispensable à une bonne gestion de ces déchets", a-t-il ajouté.
Le rapport 2000 recense 1.111 "adresses", allant de l'ancien site industriel où on a pu entreposer du radium dans les années trente aux installations nucléaires arrêtées, en attente ou en cours de démantèlement. Les matières nucléaires considérées comme réutilisables (combustibles usés issus des centrales en attente de retraitement par exemple) ne sont pas prises en compte, mais tout site où un seuil de radioactivité globale supérieur à un gigabecquerel (GBq) a été observé fait l'objet d'une fiche descriptive.
Sur ces critères, l'établissement
public chargé en France de gérer ces matières
radioactives a recensé une centaine de producteurs majeurs
de déchets (centrales nucléaires, installations
de retraitement, sites militaires...) et plus d'un millier de
petits producteurs utilisateurs de radioéléments
(hôpitaux, laboratoires de recherche, sites industriels...).
Les sites sont regroupés par catégories de producteurs
de déchets, et non plus par région géographique
comme l'an dernier.
------> Les déchets de faible activité
------> La décharge de Saint-Aubin (Essonne) et
les fûts fissurés de Saclay
------> Le nouvel arrêté régissant
la décharge radifère de Gueugnon
Objets au radium
Si ces déchets proviennent de sources très diverses, l'essentiel de la radioactivité est produit par la filière électro-nucléaire, et plus particulièrement par les usines de retraitement des combustibles usés. "Plus de 90% de la radioactivité répertoriée sur le territoire français est concentrée sur les deux sites de La Hague et Marcoule", relève le rapport de l'ANDRA.
Ces usines retraitent les combustibles utilisés dans les réacteurs des centrales nucléaires pour en extraire les matières réutilisables et les séparer des déchets proprement dits. Ces déchets sont entreposés dans des installations spécifiques de ces deux usines, dans l'attente d'une solution définitive pour ceux provenant des centrales françaises, ou d'être renvoyés aux clients étangers pour la part qui leur revient.
A côté de ces "gros producteurs", les experts de l'ANDRA se penchent régulièrement sur des centaines de sites, moins dangereux mais dispersés et parfois "orphelins", où ont été entreposées des substances radioactives.
Parallèlement, l'ANDRA a lancé en 1999 avec l'Office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI) une campagne pour ramasser les objets au radium utilisés massivement en médecine dans les années 30. Cette technique --la curiethérapie-- utilisée jusque dans les années 50 pour traiter des affections inflammatoires, est aujourd'hui abandonnée au profit d'éléments radioactifs moins dangereux, comme le cobalt.
Plus de 400 objets, dont 200 aiguilles, au radium ont ainsi été récupérés, représentant au total environ 3 grammes de radium, a indiqué l'OPRI, précisant que cette campagne de récupération allait se poursuivre.
------> Falsification des mesures de radioactivité effectuées à l'école Marie Curie de Nogent-sur Marne
------> L'assainissement du site de Fontenay: un chantier-pilote pour le CEA