Il faut que ce premier transport soit aussi le dernier ! Le conflit existant en Allemagne à propos de l'utilisation de l'énergie nucléaire est entré dans une phase décisive. Le gouvernement allemand "socio-démocrate-vert", élu en 1998, a certes fait part de sa décision "d'abandonner le nucléaire" ; mais pourtant, il se trouve que d'ores et déjà, et c'est le cas de beaucoup d'autres pays européens, le mot "abandon" n'est qu'une autre façon d'exprimer la poursuite de l'exploitation des centrales nucléaires : le gouvernement accepte des échéances qui sont essentiellement le reflet des intérêts économiques des exploitants des centrales (ces dernières resteront en service jusqu'en 2019 au minimum). Dans le cas de l'usine française de retraitement de La Hague, de même que pour l'usine anglaise de Sellafield, on a repoussé l'arrêt du retraitement des combustibles à une date indéterminée. Par chance, nous avons entre-temps appris a prendre nous-mêmes les choses en main et à ne plus nous en remettre au gouvernement. Au cours des dernières années, il y a eu en Allemagne des protestations massives contre les transports de matières nucléaires, à destination des centres de stockage de Gorleben et Ahaus. A l'avenir, nous devons également veiller à ce que de tels transports n'aient plus lieu. La Saga des transports contaminés, un récit personnel par Mycle Schneider.