Le débat sur le futur
réacteur EPR s'ouvre dans la confusion.
Qui a peur de la démocratie ?
"La dictature, c'est ferme ta
gueule, la démocratie c'est cause toujours". Le débat
public sur l'EPR, en ligne depuis le 19 octobre, c'est de la démocratie
pur jus. Peu importent les conclusions de ce moment de démocratie
participative, l'EPR se fera. C'est plié et Dominique de
Villepin l'a rappelé dans son allocution du 24 octobre
«Au vu des conclusions
du débat public en cours, EDF construira le premier réacteur
EPR à Flamanville. Il sera opérationnel en 2012.» Les esprits logiques apprécieront qu'un
«débat en cours» puisse déjà
être auréolé de «conclusions».
Mais pour EDF, le débat n'est qu'une formalité,
elle a déjà lancé des appels d'offres de
son futur EPR. [suite...]
Le GSIEN,
l'ACRO, six associations écologistes et Sortir du nucléaire se retirent du débat sur l'EPR !
Le problème du Secret défense: Sortir du nucléaire
a publié la lettre d'EDF - Pétition nationale pour l'abrogation
de l'arrêté - Le
gouvernement "précise" ses intentions - Saisie du conseil
d'Etat - Des peines
d'amendes - L'arroseur arrosé.
Sud-Ouest, 06/01/2006:
Le débat public EPR n'a pas rassemblé
que des inconditionnels du nucléaire hier à Bordeaux.
Même si le réseau Sortir du nucléaire et plusieurs
organisations ont boudé la réunion et se sont contentés
d'un petit rassemblement dans la cour, le débat public
EPR n'a pas rassemblé que des inconditionnels du nucléaire
hier à Bordeaux.
Les représentants de la Commission nationale du débat
public et d'EDF ont en effet été interpellés
à plusieurs reprises par des participants curieux d'en
savoir un peu plus sur les mesures de sécurité prévues
ou surpris de n'avoir pas été invités à
ce débat.
C'est en effet dans un amphitheâtre à moitié
plein (ou à moitié vide) que la réunion publique
sur le projet Flamanville 3, tête de série EPR, a
eu lieu hier soir à la Cité mondiale.
Pas avant 2015. Pourquoi organiser à Bordeaux et dans plusieurs
villes de France un débat sur un projet de construction
de nouvelle centrale nucléaire dans la Manche ? Parce que
ce réacteur EPR, dit « tête de série
», pourrait un jour être implanté dans d'autres
régions.
Si le débat ne débouche pas sur une remise en cause
totale du projet, la mise en place de ce réacteur nucléaire
de troisièmegénération à eau pressurisée
européen, implanté à côté des
deux unités déjà en service à Flamanville
en bord de mer, se déroulerait selon le calendrier suivant
: 2007, début de la construction; 2012, lancement des tests;
2015, feu vert.
La durée de vie de cette installation est pour l'instant
fixée à soixante ans.
Sud-Ouest - Mercredi 4 janvier 2006
Stéphane Lhomme, de Tchernoblaye, lors
de la conférence de presse Le débat public prévu
ce jeudi 5 janvier (18 h 30) à la Cité mondiale
de Bordeaux sur le projet de centrale électronucléaire
EPR « tête de série » à Flamanville,
dans la Manche, sera boudé par le réseau Sortir
du nucléaire et d'autres associations écologistes.
C'est ce qu'a indiqué hier Stéphane Lhomme (Tchernoblaye),
précisant que ses amis et lui se tiendront devant le lieu
de la réunion pour expliquer leur position. Le projet de
Flamanville 3 (une unité de production électronucléaire
de la troisième génération, complétant
les deux premières unités de 1 300 mégawatts
qui s'y trouvent déjà), EDF ambitionne de le mettre
en service en 2012. Ce serait le premier maillon de la nouvelle
génération des centrales nucléaires dont
les plus anciennes arriveront, à partir de 2020, en fin
de vie.
« Parodie » et « censure ». Pourquoi l'association
Sortir du nucléaire ne veut-elle pas prendre part à
un débat pour lequel sa contribution écrite avait
été sollicitée par la Commission nationale
du débat public ? « Parce que le débat est
pipé d'avance. Les députés ont voté
le projet de Flamanville cet été et les appels d'offres
sont lancés. Nous ne pouvons cautionner cette parodie de
démocratie » explique Stéphane Lhomme.
Qui avance une deuxième raison : « la contribution
du Réseau, qui s'appuyait sur un document d'EDF classé
"confidentiel Défense", a été censurée
par le ministère de l'industrie ». Six petites lignes
qui ont été recouvertes d'un autocollant indécollable.
Il est vrai que le document en question attestait que l'EPR serait
« vulnérable à un crash suicide » du
type 11 septembre, opéré avec un avion de ligne.
Ouest-France, 20/12/2005 :
Une réunion publique s'est tenue, hier soir. Près de 900 personnes y ont assisté. Dans sa grande majorité, l'assemblée a rejeté le projet d' EDF.
En France, le nucléaire a toujours été
un sujet sensible. Nouvelle démonstration, hier soir, à
Laval, à l'occasion du débat public sur le projet
de construction d'un réacteur nucléaire EPR, qui
a interessé près de 900 personnes.
Ce réacteur serait installé à Flamanville,
dans la Manche et nécessiterait la mise en place d'une
ligne à très haute tension ( THT ) de 400 000 volts.
l'éventuelle implantation de cette ligne THT a été
débattue lors d'une précédente réunion
publique, toujours à Laval, en novembre dernier. Hier soir,
c'était donc au tour du réacteur nucléaire,
car si la THT devait voir le jour, ce serait parce qu'il a été
construit. EPR et THT sont indissociables.
Sous l'arbitrage de membres de la comission nationale du débat
public, deux représentants d'EDF, maître d'ouvrage
de ce fameux réacteur EPR, et deux représentants
d'associations anti-EPR, Mayenne survoltée et la Coodination
d'opposition à l'enfouissement des déchets radioactifs
( COEDRA ) ont, chacun, exposé leurs arguments.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'assemblée
avait clairement choisi son camp. " Non au nucléaire
" a-t-on pu entendre, dès le début de la réunion.
" C'est un faux débat. La construction de ce réacteur
a déjà été votée, depuis longtemps
" , s'est insurgé cet habitant de St hilaire-du-Maine.
Un autre, de Montigné, est même allé plus
loin. " Ce sont les politiques qui devraient participer au
débat, pas les représentants d'EDF qui veulent nous
vendre leur marchandise. "
Des représentants qui ont eu du mal à se faire entendre.
Volontiers frondeur, le public a hué l'intervention de
Joël Dogué. Ce cadre de l'entreprise ( encore ) publique,
n'a même pas pu faire diffuser un film de six minutes décrivant
le processus de construction du réacteur EPR. Joël
Dogué a bien essayé de mettre en avant la réduction
des émissions de dioxyde de carbone que le nucléaire
permet de réaliser, mais sifflets et quolibets ont eu raison
de son discours. Le sort de son collègue, Claude Jeandron,
ne fut guère plus enviable.
Yves Beaussier, du collectif Mayenne Survoltée, et Michel
Lemosquet, de la Coedra, ont, par contre, bénéficié
d'une oreille plus attentive. Et plus bienveillante. "La
maîtrise de l'énergie d'une part, les énergies
renouvelables d'autre part, fournissent ensemble une alternative
urgente et incontournable." Bref, le débat public
sur l'EPR s'est déroulé dans une ambiance électrique
et aurait pu se résumer en trois mots : " Non au nucléaire.
"