Suite à l'impossibilité de décontaminer les toits du réacteur n°3 à l'aide de robots mécaniques (tous sont tombés en panne à cause des radiations intenses), la décision fut prise d'effectuer le travail à la main. Des soldats volontaires - mais ces soldats étaient-ils réellement conscients de ce qu'ils risquaient ? - se relayant après quelques minutes d'interventions fébriles, ont manipulé à l'aide de pelles quelque cent tonnes de déchets hautement radioactifs. Plusieurs milliers de ces « bio-robots » ont été « brûlés » dans cette opération. En 1990, Tarakanov aujourd'hui lui-même gravement malade et souffrant selon ses propres termes « du syndrome d'irradiation aiguë » évoque leur destin dans un documentaire de la BBC réalisé par Edward Briffa : « les autorités médicales refusent d'admettre le fait que leur maladie et leur sort soient liés à Tchernobyl. C'est honteux. Je connais personnellement une quantité de gens dont les radiations ont ruiné la santé ou qui sont morts. », déplore-t-il aujourd'hui...
Le travail de décontamination le plus exigeant
et le plus dangereux s'est déroulé sur les toits
du bloc 3 où était retombée une quantité
importante de débris radioactifs du bloc 4. Il y avait
des morceaux des blocs du modérateur à graphite
du réacteur, des assemblages de barres de combustible,
des tubes de zirconium, etc. Les doses émises par les divers
objets répandus sur le toit étaient extrêmement
élevées et menaçaient la vie de quiconque
les manipulait.
Du 26 avril au 17 septembre 1986, cette masse énorme de
matériaux est restée sur les toits du bloc 3 et
sur les plates-formes de la principale cheminée de ventilation.
Alors que nous nous apprêtions à l'évacuer,
elle était balayée par le vent et lessivée
par la pluie. Nous mettions beaucoup d'espoir dans les robots
qu'on nous avait promis. Finalement ils arrivèrent. Plusieurs
d'entre eux furent héliportés sur les zones les
plus dangereuses - mais ils ne fonctionnaient pas. Leurs batteries
tombèrent rapidement en panne et l'électronique
ne résista pas. Quelque temps auparavant, on avait mis
au point un plan : La décontamination des toits du bloc
principal et des bâtiments auxiliaires. Ce plan avait
été conçu par un certain Institut moscovite.
Il envisageait l'emploi de deux grues Demag (fabriquées
en Allemagne de l'Ouest, elles coûtaient 4,5 milliards de
roubles) pour déblayer les toits à l'aide de pinces
adhésives, l'utilisation d'engins lourds hydrauliques et
de pompes travaillant à une pression de 8 à 10 atmosphères
ainsi que des robots hydrauliques manipulateurs Vorstern-770 fabriqués
en Finlande. De plus, il aurait été nécessaire
de construire des routes spéciales en béton pour
permettre aux Demag de manoeuvrer.
Cependant, avant que l'on arrête ce plan, on n'avait pratiquement
pas mené de reconnaissance dosimétrique ou technique
(excepté quelques photographies prises d'hélicoptères).
Alexandre Yourchenko, responsable de l'équipe chargée
de mesurer les niveaux de radiations, avait fait quelques sorties.
La première fois qu'il alla en zone N, son appareil de
mesure DP-5 était bloqué au maximum. Cela conduisit
à suspendre les sorties pendant un certain temps. Le plan
prévoyait de mesurer les niveaux de radiations dans les
endroits accessibles, à l'aide d'un dosimètre attaché
au crochet d'une grue.
Photo Igor Kostin, le chef
des "dosimétristes-éclaireurs" Alexandre
Yourchenko dans les couloirs de la centrale.
Afin de limiter les déplacements de débris d'un
endroit vers un autre, mais aussi pour éviter d'avoir à
creuser une fosse supplémentaire pour s'en débarrasser,
on décida de jeter ces débris dans les ruines du
bloc 4. Le toit du bloc 3 devait donc être évacué
avant l'achèvement du sarcophage.
Mais la construction de ce dernier était la tâche
prioritaire et l'utilisation des Demag pour le nettoyage du toit
aurait retardé sa finition ; aussi ce plan ne fut-il pas
mis en oeuvre.
Il était essentiel de trouver une alternative susceptible
de résoudre cette incompatibilité dans les priorités.
Une autre reconnaissance plus détaillée fut menée
par les membres de l'unité spéciale de reconnaissance
des radiations du camarade Yourchenko. On divisa les toits en
zones désignées par les lettres N, M, K, etc. Les
limites des zones étaient déterminées par
les différences des niveaux de hauteur ainsi que par les
murs des superstructures. Une étude similaire de radioactivité
a été effectuée sous les toits du bloc 3.
Sur la base des nouvelles informations concernant les toits du
bloc 3, le centre de contrôle de la liquidation des conséquences
de l'accident proposa un autre programme de nettoyage. Il prévoyait
l'utilisation considérable d'une grue Demag placée
à l'extrémité nord du bloc. Le plan envisageait
aussi l'emploi de matériel hydraulique lourd, de machines
télécommandées, et d'appareils à semi-contrôle
manuel. On aurait aussi eu besoin d'une grue « Liebherr
» pour poser les équipements sur les toits. La Commission
gouvernementale approuva le plan qui fut également abandonné
plus tard, à la suite de l'indisponibilité des Demag.
Pendant
les opérations que je dirigeais dans les zones de danger
spécial, je n'ai jamais vu une seule fois les robots fonctionner
réellement et j'en ai même vu un qu'il fallut extraire
du graphite. Les radiations l'avaient fait griller et il était
devenu un obstacle au travail en zone M.
Vers la fin septembre, le sarcophage (ce terme frappant était
devenu son nom courant) était prêt à être
entouré de tuyaux de métal de large diamètre.
Ce travail présentait d'énormes difficultés
par lui-même mais, préalablement à son achèvement,
il était de plus compliqué par la nécessité
de dégager tous les débris radioactifs des toits
des plates-formes des cheminées. Quel qu'en soit le coût,
il fallait ramasser ces débris et les jeter dans le trou
béant du réacteur en ruine, et puis le recouvrir
d'un toit solide. Si cela n'était pas fait, le transport
des débris vers des lieux de stockage sûrs s'éterniserait
pendant des mois.
Mais comment attaquer ces zones de radiations mortelles ? Les
tentatives d'utilisation de matériel lourd hydraulique
et autres engins mécaniques s'étaient révélées
infructueuses. La presse avait fait tout un tapage autour des
robots « magiques », mais ils avaient été
inopérants. De plus, les endroits où les débris
avaient atterri, tout contre la cheminée de ventilation
du bloc principal et sur les plates-formes des cheminées,
étaient inaccessibles. Les hauteurs des structures en question
allaient de 71 à 150 mètres. Il devenait évident
que la seule solution possible était d'y envoyer des hommes
faire le travail. Ce fut la conclusion à laquelle parvinrent
beaucoup d'experts et de membres de la Commission gouvernementale.
Le général Tarakanov, voir la vidéo.
Le 16 septembre 1986, suivant les instructions
que j'avais reçues par message codé du général
de corps d'armée B. A. Plyshevskii et du général
Yu. M. Vaulin à Tchernobyl, je me rendis là-bas
en hélicoptère pour une réunion de la Commission
gouvernementale. Le sujet de la discussion était la décontamination
des toits du bloc 3 et des plates-formes des cheminées.
J'arrivai à 16 heures et me présentait à
Plyshevskii. Nous nous rendîmes tout de suite à la
réunion présidée par Chtcherbina dans son
bureau. Yurii Nikolayevitch Samoilenko fit un rapport sur le sujet
en question. Nous examinâmes une carte en relief sur laquelle
des drapeaux rouges et d'autres symboles représentaient
les niveaux de radioactivité. Il nous expliqua clairement
la situation en attirant notre attention sur les zones particulièrement
dangereuses. Samoilenko souligna que toutes les tentatives d'évacuation
des débris par des moyens mécaniques avaient échoué.
Restait une seule chose à faire : demander à des
soldats de faire le travail à la main avec l'aide mécanique
la plus simple.
Il y eut un silence oppressant. Chacun d'entre nous connaissait
le danger que couraient ceux qui allaient faire ce boulot. Ce
fut notre première pensée. La seconde fut : était-ce
vraiment à ça qu'un siècle de progrès
technologique nous avait conduits ? Dans cette heure de nécessité
extrême nous n'avions ni la technologie ni les techniques
nécessaires pour accomplir un tel travail. Chtcherbina
repassa une fois encore en revue les autres options mais aucune
d'entre elles n'offrait la moindre solution. Alors, le président
de la Commission se tourna vers Plyshevskii et dit : « Je
vais signer au nom du gouvernement l'ordre de faire appel à
l'armée. » Plyshevskii répondit : «
Les troupes doivent recevoir des ordres du ministère de
la Défense. » Plyshevskii promis de contacter personnellement
le ministre de la Défense et nous demanda de nous préparer
à cette opération.
Cette décision fut acceptée à l'unanimité.
Vraiment, elle ne fut pas prise facilement mais il n'y avait pas
d'autres possibilités. On décida aussi que je serais
chargé des opérations au niveau scientifique et
pratique. Lors de la même réunion, on fit beaucoup
de suggestions pour la préparation du travail, dont une
proposition pour un essai préparatoire. Cette proposition
fut retenue. Le 17 septembre, un hélicoptère nous
conduisit sur le site choisi pour l'expérience. M. Alexandre
Alekseyevitch Saleyev, lieutenant-colonel dans les corps médicaux
militaires, avait pour tâche de vérifier la possibilité
de travailler en zone dangereuse. On prit toutes précautions
afin de se protéger des radiations. Saleyev était
revêtu d'un harnachement
protecteur composé principalement de plomb. Comme l'expérience
l'a montré, cet équipement permettait de réduire
les effets du rayonnement d'un facteur 1,6.
Et en plus de tout cela, il devait apporter environ dix instruments
et appareils de contrôle de différents types. Il
suivit un itinéraire préparé avec soin. Son
rôle était d'atteindre le toit par le trou d'un mur,
de l'inspecter, de jeter un coup d'oeil sur le réacteur
en ruine, d'y jeter cinq ou six pelletées de graphite radioactif
et puis de revenir quand il entendrait le signal. Le lieutenant-colonel
Saleyev réussit à mener à bien cet enchaînement
en une minute et 13 secondes. Nous observions chacun de ses mouvements
en retenant notre souffle.
Nous présentâmes à la Commission un compte-rendu
avec nos conclusions. Les membres de la Commission examinèrent
et approuvèrent ce rapport ainsi que les documents que
nous avions préparés (manuels d'instructions, notes,
etc.) pour les soldats qui allaient travailler.
Parmi nos recommandations, nous joignîmes une liste des
qualités que les volontaires devaient posséder pour
accomplir ce boulot. Il fallait qu'ils soient psychologiquement
solides et capables de s'adapter rapidement. Ils devaient aussi
posséder la force physique nécessaire pour mener
à bien leur tâche en un temps extrêmement court,
c'est-à-dire avant qu'il n'atteignent leur dose d'exposition
admissible. Pour la sélection et l'entraînement des
soldats à ces tâches, on obéit aux principes
suivants : le premier critère était l'accord de
l'intéressé pour accomplir ce travail dans les conditions
extrêmes qui régnaient ; deuxièmement il y
avait après les premières sélections médicales,
une sélection supplémentaire pour trouver des hommes
compétents, méticuleux, calmes, équilibrés
et perspicaces ; troisièmement, le volontaire devait être
robuste, en bonne forme et possédant une parfaite coordination
motrice. Il devait avoir entre 30 et 45 ans.
La procédure de sélection fut menée par des
experts qui recherchèrent cette combinaison idéale
de qualités individuelles. Cela nous donna des travailleurs capables d'accomplir
les tâches prévues et de « consommer »
le moins mal possible les doses limites.
Cependant,
durant toute la période allant de juillet à novembre
1986 et alors que les responsables de la liquidation des conséquences
de l'accident avaient en charge les opérations, le ministère
soviétique de la Santé n'a jamais présenté
de recommandations ni procédé à l'examen
de l'état psychologique des travailleurs. La surveillance
physiologique était elle-même rudimentaire. En quatre mois d'activité dans
des endroits où régnaient de hautes et très
hautes radiations, les membres de l'unité spéciale
de reconnaissance des radiations n'ont eu qu'une seule analyse
de sang. L'état des choses dans
d'autres secteurs n'était pas meilleur que celui du secteur
médical.
On attacha une grande importance aux séances d'entraînement.
En septembre 1986, on aménagea un terrain d'entraînement
à côté de l'endroit où l'on construisait
les réacteurs 5 et 6. On y disposa des blocs de graphite
factices, des assemblages de barres de combustibles, des tubes
de zirconium et des décombres parfaitement imités,
ainsi que des trous d'accès et des chemins similaires à
ceux des zones dangereuses.
A partir du 18 septembre, une maquette de la zone M fut disponible
pour l'entraînement des volontaires. On se fit une idée
grossière de la tâche à accomplir par reconnaissance
aérienne. Les photographies nous aidèrent à
mettre au point notre stratégie et à préparer
notre plan d'action.
Afin d'avoir accès à la zone N, on fit une ouverture
d'un mètre de côté dans la conduite de ventilation.
Plus tard, on porta sa dimension à 2 m x 1,5 m.
Les préparatifs se poursuivaient à toute vitesse.
Des soldats fabriquaient à la main les tenues de protection
(2). Chaque équipement pesait entre 20 et 25 kg.
Le 18 septembre, les préparatifs fébriles furent
achevés. On devait tout faire dans l'urgence à cause
du temps perdu par la Commission lorsqu'elle plaçait encore
tous ses espoirs dans les robots. On n'avait pas accordé
suffisamment d'intérêt à la méthode
que nous avions été forcés d'adopter. Aussi
devions-nous pour finir nous presser de concevoir et de fabriquer
dans le peu de temps disponible des outils mécaniques simples
et des équipements de protection.
Le ministère de la Défense nomma une commission
spéciale chargée de contrôler les conditions
de travail, de diriger les soldats et leur structure d'appui.
Le général I. Guerassimov fut nommé à
la tête de cette commission. Il dut conduire les soldats
dans les premiers jours, les plus difficiles de l'épopée
de Tchernobyl. La Commission se composait de représentants
de tous les secteurs. Le contre-amiral V. A. Vladimorov représentait
les troupes chimiques. Il y avait aussi des représentants
de l'état-major général, du Bureau politique,
des ingénieurs, des gens de la logistique, etc. Après
une réunion avec le responsable de la Commission gouvernementale
Chtcherbina, nous nous rendîmes tous à l'aéroport,
nous embarquâmes dans un hélicoptère et décollâmes
pour étudier le théâtre des opérations.
D'abord l'hélicoptère survola le réacteur
3, puis vira juste à droite de la cheminée principale
de ventilation, puis alla au réacteur en ruine. Tous les
décombres rejetés par l'explosion devaient être
replacés à l'endroit d'où ils provenaient.
Il apparaissait que le
poids total des débris qu'il fallait manipuler s'élevait
à plus de 100 tonnes ; et il fallait tous les ramasser,
les porter et les jeter dans les ruines, à la main.
La Commission retourna à Tchernobyl pour rediscuter de
l'opération à venir. Seuls des militaires étaient
présents lors de cette réunion. Tout le monde hésitait
à prendre la parole. Seul le contre-amiral V. A. Vladimorov
fit une suggestion : que la dose maximum admissible soit augmentée.
Guerassimov rendit compte de notre état de préparation
et de la situation dans son ensemble. Il affirma de manière
catégorique que, en dehors de l'armée, personne
ne serait capable de s'attaquer à ce boulot. Il reçut
le feu vert.
Une demi-heure après, je rejoignis mon poste de commande
dans le bloc 3, où les soldats attendaient avec impatience.
Dans l'après-midi du 19 septembre, les troupes chimiques
commandées par le commandant V. Biba, revêtues de
leur équipement de protection, étaient prêtes
et mes collaborateurs leur donnaient les instructions. On les
informa que le ministère de la Défense avait décidé
de ne confier cette mission qu'à des membres de l'armée
soviétique. Je leur dis que tout homme malade ou ne se
sentant pas bien devait sortir du rang. Personne ne broncha. Et
tant que dura l'opération cela se passa ainsi.
Il me faut citer les cinq premiers hommes qui ont commencé
le difficile travail en zone N. Il s'agit du commandant de bataillon
V. Biba, du sergent chef de section V. Kanareikin et des soldats
N. Dudin, S. Novozhilov, V. Shanin.
Le chronomètre fut déclenché au signal du
départ. Les hommes pénétrèrent dans
la zone et se mirent au travail avec des pinces, des crochets
et des pelles. Plusieurs fois au cours de ces opérations,
nous fûmes prêts d'abandonner. Les difficultés
paraissaient insurmontables et il aurait été criminel
d'exposer de manière prolongée des individus au
rayonnement.
[Voir la vidéo.]
Chaque soldat n'alla qu'une fois et pour un
temps très court dans la zone dangereuse.
Je me souviendrai toujours du 1er octobre, dernier jour de notre
intervention. Ce jour-là particulièrement, il y
avait beaucoup de travail. Deux robots en panne en Zone M étaient
empêtrés dans le graphite et d'autres débris.
Nous entreprîmes de les dégager à l'aide d'un
hélicoptère, mais pour les dégager, les sortir
de là et les mettre en lieu sûr il fallut envoyer
par roulement plusieurs équipes de soldats.
Puis les engins hydrauliques lourds et les pompes à haute
pression se mirent au travail sous la direction de Victor Goloubev.
Le courage et l'ingéniosité de cet homme étaient
sans limites.
A 20 h 30, une équipe des troupes chimiques constituée
du sergent V. Parfenis et des soldats V. Borisovich, S. Mikheyev,
Ya. Tumanis jeta dans les ruines les derniers morceaux de graphite
ainsi que les derniers fragments de barres de combustibles. La
sirène retentit plus longuement qu'à l'accoutumée.
Dans le poste de commande tout le monde poussa un hourra.
On décida de hisser le drapeau (rouge),
le lendemain, sur la cheminée de ventilation.
[Voir le récit par le dosimétriste Valery Starodumov,
des opérations de décontamination des toits du bloc
3 par 3828 liquidateurs dans le film "Tchernobyl 3828"]
Toute l'équipe du poste de commande
grimpa par une échelle à incendie et passant par
un trou du toit, accéda en zone M. Une brève réunion
eut lieu au cours de laquelle nous serrâmes avec émotion
les mains de Yurchenko, Sotnikov et Starodumov. Ils étaient
chargés de hisser le drapeau.
Photo
Igor Kostin, la cheminée faisait 78 mètres
de haut et elle n'avait pas été décontaminée
(environs 47 rem d'irradiation supplémentaire pour Valery Starodumov et les deux autres dosimétristes qui
ont hissé dans un geste illusoire de victoire, un drapeau
rouge sur la plus haute cheminée de la centrale).
Ils grimpèrent avec celui-ci, le hissèrent et redescendirent
sans faux pas.
Nous les félicitâmes chaleureusement, embrassâmes tous ceux qui avaient participé à la mission, et on a pris une photographie panoramique de « notre tête de pont ». Ainsi finit la première phase de la décontamination des toits du bloc 3.
Propos rapportés par Vladimir Tchernoussenko,
dans son livre Insight from the Inside, Springer Verlag 1991.
Traduction de l'anglais par l'ACNM (Association Contre le Nucléaire
et son Monde).
1) Chernobylskie zapiski ili razdymaya o nravstvennocti (Voenizdat,
Moscou 1989).
2) Selon les images d'un documentaire que Tchernoussenko a réalisé
en Angleterre, c'est à l'aide de bout de ficelle
que ces équipements étaient confectionnés
à la hâte ... (Note de l'ACNM)
Lire:
- L'oubli pour les liquidateurs de Tchernobyl
- Hommage aux liquidateurs inconnus
- Non, les liquidateurs ne se sont pas sacrifiés pour sauver l'Europe. On les a sacrifiés !