MOSCOU (10 novembre 2006) - Des écologistes russes ont saisi la justice
allemande pour faire poursuivre la compagnie d'enrichissement
d'uranium Urenco qu'ils accusent de livrer illégalement
"des déchets nucléaires" en Russie.
Le groupe Ekozachtchita (Ecodéfense) demande au parquet
allemand d'"enquêter sur les activités de la
branche allemande de la société anglo-germano-néerlandaise
Urenco (Urenco Deutschland GmbH) qui livre illégalement
des déchets nucléaires en Russie", a affirmé
un responsable de l'ONG écologiste, Vladimir Sliviak.
Selon Ekozachtchita, la filiale d'Urenco a livré en Russie
depuis 1996, aux termes d'un contrat avec la société
russe d'enrichissement d'uranium Techsnabexport, "plus de
20.000 tonnes d'uranium appauvri pour un enrichissement supplémentaire,
après lequel jusqu'à 90% des déchets importés
sont restés en Russie pour toujours". "La loi
russe sur la protection de l'environnement et la législation
allemande interdisent de telles opérations", assurent
les écologistes, accusant les deux sociétés
de vouloir "transformer la Russie en une décharge
nucléaire".
Le service de presse de Techsnabexport interrogé a souligné
qu'Urenco livrait en Russie "non pas des déchets nucléaires,
mais une matière première". "L'uranium
appauvri est une matière première que nous enrichissons
et utilisons pour les besoins industriels du pays. Les déchets
qui restent après l'enrichissement sont traités
en conformité avec la législation russe", a
souligné pour sa part un responsable de l'Agence fédérale
russe de l'Energie atomique (Rosatom), Igor Konychev.
Courrier International 1/7/2004
En visite à Moscou, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohammed el-Baradei, s'est entretenu avec les plus hautes autorités russes en vue de construire un super-site de stockage de combustibles nucléaires usés en Russie.
Mardi 29 juin, le président russe Vladimir
Poutine a accueilli au Kremlin Mohammed el-Baradei, l'homme qui
est à la tête de l'AIEA, l'organisation internationale
de coopération technique dans l'utilisation pacifique des
technologies nucléaires, placé sous l'égide
des Nations unies. Une réunion au plus haut niveau, en
présence du secrétaire du Conseil de sécurité
de Russie, Igor Ivanov, et du directeur de l'Agence fédérale
russe pour l'énergie atomique, Alexandre Roumiantsev. "Officiellement,
Mohammed
el-Baradei est venu à Moscou pour le cinquantenaire de
la première centrale atomique au monde", entrée
en fonction le 27 juin 1954 près de la capitale russe,
précise Kommersant. C'est le Premier ministre russe Mikhaïl
Fradkov qui, à cette occasion, a soulevé la question
des déchets radioactifs en déclarant : "L'AIEA
propose de construire des sites internationaux de stockage et
de retraitement du combustible nucléaire, et aujourd'hui,
la Russie est le seul pays dont la législation intérieure
le permet." Ces propos ont "particulièrement
plu" à Mohammed el-Baradei, souligne le quotidien
moscovite.
Effectivement, il s'agit d'une aubaine pour l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui coordonne les questions relatives aux déchets radioactifs. "La Russie attire les fonctionnaires internationaux non pas matériellement mais moralement, au titre de seul pays au monde qui autorise l'importation de déchets pour les stocker ou les retraiter", commentent les Novyé Izvestia.
"En Russie, il n'y a pas encore de sites de stockage de grande dimension pour combustibles nucléaires usés. S'il en existait, ils seraient déjà pleins depuis longtemps, grâce à la loi entrée en vigueur voici deux ans", estiment les Novyé Izvestia. Cette loi "sur l'importation de combustibles nucléaires usés dans la Fédération de Russie" fut adoptée contre l'avis de l'opinion publique. En effet, selon un sondage de l'institut Vtsiom, 93 % de la population du pays était opposée à l'importation de déchets radioactifs, rappelle la Nezavissimaïa Gazeta. Mais seul le parti libéral Iabloko, aujourd'hui absent de la Douma russe, avait voté contre.
Selon le vice-président de Iabloko, Sergueï Mitrokhine, cité par le quotidien russe d'opposition, "l'AIEA est évidemment intéressée par l'idée de transformer la Russie en dépotoir nucléaire, car les autres pays ne savent que faire de leurs déchets. Enfin, on a trouvé un pays dont les élites politiques sont tellement vénales qu'elles sont prêtes à commettre un crime contre leur propre peuple et les générations futures".
Il faut dire que le marché est particulièrement juteux. 442 centrales nucléaires fonctionnent à travers le monde, dont 103 aux Etats-Unis et 30 en Russie. En général, chaque pays conserve ses propres déchets dans des petits sites de stockage temporaires. Près de 15 000 tonnes de combustibles nucléaires usés sont ainsi stockés en Russie dans les deux sites existants, à Ozersk dans la région de Tcheliabinsk et à Jeleznogorsk dans le territoire de Krasnoïarsk, alors que le stock mondial s'élève à 200 000 tonnes de déchets. L'AIEA veut créer un super-site international. "L'agence fédérale russe pour l'énergie atomique envisage de construire un site d'une capacité de 30 000 tonnes, qui pourrait rapporter 20 milliards de dollars en dix ans", d'après les Novyé Izvestia. Mais la réunion de Moscou n'a donné lieu à la signature d'aucun accord.
La Russie importe déjà des déchets radioactifs, en provenance notamment des pays de l'Est et de la Communauté des Etats indépendants (CEI). Avec Mohammed el-Baradei, Vladimir Poutine a sans doute sondé la position de l'AIEA sur le problème des combustibles nucléaires usés, avant de prendre une quelconque décision. Malgré tout, le président russe doit aussi compter avec l'opinion publique russe et étrangère, car "personne n'a envie d'un site de stockage près de chez soi", note Kommersant. "Cependant, si la Russie, qui possède des technologies nucléaires d'avant-garde, perd trop de temps, ce créneau pourrait être occupé par la Chine et sa technologie en plein essor."
"L'enjeu est de taille", explique le quotidien : le retraitement de 1 000 tonnes de déchets radioactifs, avec le renvoi dans le pays d'origne des résidus non recyclables (environ 3 % du volume de départ) coûte entre 600 et 800 millions de dollars. La France et le Royaume-Uni participent à ce marché. Mais l'addition s'élève jusqu'à 1,5 milliard ou 2 milliards de dollars si les résidus ne sont pas réexpédiés.
Philippe Randrianarimanana
--------> Le Parlement russe veut atomiser l'Oural
--------> Nouvelle Zemble
14/3/03 - Quinze écologistes russes de l'organisation Ecodéfense arrêtés jeudi par la police à Moscou lors d'une manifestation contre l'importation de déchets nucléaires hongrois en Russie, ont été relâchés, a-t-on appris vendredi auprès de l'organisation.
"Les manifestants ont été relachés jeudi soir après avoir passé près de cinq heures au poste de police", a précisée co-président d'Ecodéfense, Vladimir Sliviak.
Les manifestants qui n'avaient pas reçu la permission des autorités de la capitale russe pour leur action, avaient déployé devant l'ambassade de Hongrie à Moscou deux grandes banderoles avec les inscriptions: "Déchets nucléaires, non merci" et "Non aux déchets nucléaires".
Selon Ecodéfense, la Russie est en train
de négocier l'importation de 5.000 tonnes de combustible
nucléaire usagé en provenance de la centrale hongroise
de Paks (130 km au sud de Budapest) construite en 1982 par des
spécialistes soviétiques.
MOSCOU, 6 mars 03 - La principale usine de retraitement de déchets nucléaires russe Maïak (région de Tcheliabinsk, Oural) reprendra ses activités après la prolongation de sa licence annoncée jeudi, une décision immédiatement dénoncée par des écologistes.
L'activité de l'usine a été suspendue pendant deux mois à cause du déversement d'eaux contaminées dans le lac de Karatchaï et dans la rivière Tetcha. Voir la vidéo (Viméo, basse définition).
Selon Gosatomnadzor, organisme chargé de l'exploitation des installations nucléaires, l'usine a présenté un plan de réduction du déversement de déchets et d'amélioration de la situation écologique ce qui a permis de prolonger sa licence.
"C'est une mauvaise nouvelle. Il n'y a pas de quotas pour les déchets liquides et leur déversement est formellement interdit par la loi sur la protection de l'environnement", a déclaré Vladimir Sliviak, responsable de l'organisation écologiste Ecodéfense.
Selon des spécialistes, l'arrêt de l'usine risquait de causer des problèmes pour les centrales nucléaires russes et la flotte atomique qui retraitent leur combustible usagé à Maïak.
Le complexe Maïak avait été en 1957 le lieu d'une des principales catastrophes nucléaires en Union soviétique, lors d'un rejet accidentel de déchets nucléaires liquides qui avait touché 260.000 personnes et nécessité l'évacuation de plusieurs localités dans la région.
L'usine Maïak est capable de retraiter
400 tonnes de combustible usagé par an.
MOSCOU, 13 jan 03 - Une organisation écologiste russe Ecodéfense a estimé lundi que l'unique usine de retraitement de déchets nucléaires russe Maïak (région de Tcheliabinsk, Oural) a suspendu ses activités "sous la pression des Etats-Unis".
Washington, qui possède près de 80% des stocks mondiaux de combustible nucléaire usagé, a promis d'autoriser l'importation de ses déchets nucléaires en Russie à condition que Moscou ferme l'usine Maïak, a affirmé Ecodéfense (Ecozachtchita) en citant dans un communiqué une source du ministère russe de l'Energie atomique.
L'usine Maïak, a suspendu ses activités depuis le début de l'année, officiellement à cause de la non-prolongation de sa licence d'exploitation.
Tout en démentant que la fermeture résulte de pressions américaines, une source au ministère russe de l'Energie atomique a indiqué que "les Américains préfèrent que Moscou stocke les déchets nucléaires importés au lieu de les retraiter". ("Nous avons 400 tonnes (de combustible nucléaire usagé) à Maïak, mais nous n'avons pas retraité une seule tonne depuis deux ans", a affirmé le chef de la sécurité nucléaire (GosAtomNadzor) Iouri Vichnievski, cité par le quotidien Gazeta, estimant que le retraitement coûte trop cher et qu'il est difficile de revendre le combustible récupéré après le retraitement.)
"Les Etats-Unis craignent en effet que le plutonium obtenu à la suite du retraitement du combustible nucléaire usagé en Russie ne soit détourné", a affirmé cette source, sous couvert de l'anonymat.
Malgré les pressions de Washington, "la Russie continuera à retraiter les déchets nucléaires et ne renoncera pas à la construction d'une deuxième usine de retraitement, RT-2, dans la région de Krasnoïarsk, qui devrait être achevée en 2015", a-t-il ajouté.
Le parlement russe avait adopté en juin 2001 des amendements à la loi sur la protection de l'environnement, qui autorisent l'importation de déchets nucléaires étrangers en Russie pour le stockage et le retraitement, en espérant que le projet rapportera quelque 20 milliards de dollars dans les dix prochaines années.
Les écologistes ont dénoncé
cette décision qui risque, selon eux, de transformer le
pays en une "poubelle nucléaire" mondiale.
MOSCOU, 26 nov 02 - La Russie ne retraite plus ses déchets nucléaires, alors que 400 tonnes de ces déchets se sont accumulées dans l'unique usine de retraitement russe Maïak (Oural), a affirmé le chef de la sécurité nucléaire (GosAtomNadzor) Iouri Vichnievski, dans une interview publiée mardi.
"Nous avons 400 tonnes (de combustible nucléaire usagé) à Maïak, mais nous n'avons pas retraité une seule tonne depuis deux ans", a affirmé M. Vichnievski, cité par le quotidien Gazeta, estimant que le retraitement coûte trop cher et qu'il est difficile de revendre le combustible récupéré après le retraitement.
(Le complexe Maïak avait été en 1957 le lieu d'une des principales catastrophes nucléaires en Union soviétique, lors d'un rejet accidentel de déchets nucléaires liquides qui avait contaminé 260.000 personnes et nécessité l'évacuation de plusieurs localités dans la région, rappelle le quotidien.)
Il faut "des milliers de dollars" pour récupérer un kilo de plutonium, en retraitant du combustible nucléaire usagé, et "un chef d'entreprise normal qui sait compter l'argent n'achètera pas" ce combustible qui lui coûtera "dix fois plus cher" que le combustible neuf, a-t-il assuré.
Le combustible nucléaire usagé "ne peut être retraité qu'une seule fois", a par ailleurs souligné M. Vichnievski.
Pour les mêmes raisons, une deuxième usine de retraitement, RT-2, à Krasnoïarsk (Sibérie) dont la construction a été suspendue il y a quelques années faute d'argent "ne sera jamais construite", a encore affirmé M. Vichnievski.
"Nous n'allons jamais retraiter du combustible nucléaire. Nous n'en avons pas besoin", a conclu le responsable.
Le parlement russe a adopté l'an dernier des amendements à la loi sur la protection de l'environnement qui autorisent l'importation de déchets nucléaires étrangers en Russie pour le stockage et le retraitement. Les écologistes ont dénoncé cette décision qui risque, selon eux, de transformer le pays en une "poubelle nucléaire" mondiale.
La Russie continue par ailleurs à importer
des déchets nucléaires provenant de pays de l'ancien
bloc soviétique.
MOSCOU, 15 nov 02 - Plus de 200 conteneurs de déchets nucléaires ont été découverts dans la mer de Kara (nord de la Russie) par une expédition scientifique qui y a également localisé l'épave d'un sous-marin nucléaire, a annoncé vendredi le ministère russe des Situations d'urgence cité par l'agence Interfax-AVN.
Les résultats de l'analyse des échantillons de l'eau, de la faune et du fond marin montrent que le niveau de radioactivité est "stable", ce qui prouve l'étanchéité des conteneurs, a souligné Mikhaïl Faleïev, vice-ministre des Situations d'urgence.
L'expédition a en outre localisé le sous-marin nucléaire K-27, coulé volontairement par la marine soviétique dans la mer de Kara en 1981 après avoir connu une avarie de réacteur en 1968 dans la mer de Barents, plus à l'ouest.
La mer de Kara est située à proximité de l'île de Nouvelle Zemble, l'un des principaux polygones d'essais nucléaires à l'époque soviétique.
L'expédition scientifique a été menée par le ministère des Situations d'urgence en coopération notamment avec l'Institut de recherche nucléaire Kourtchatov, afin de recenser les objets sous-marins potentiellement dangereux.
COURRIER INTERNATIONAL 25/10/02
Kola, la plus grande poubelle nucléaire du monde
MOSCOU, 3 juin - La Russie ne stockera pas de déchets nucléaires étrangers sur l'archipel de Nouvelle Zemble (Grand Nord) où les Russes comptent construire un site d'enfouissement, a assuré lundi le gouverneur de la région d'Arkhangelsk (nord) Anatoli Efremov.
Ce site est destiné aux déchets nucléaires des régions russes d'Arkhangelsk et de Mourmansk (nord) et "il n'est pas question que des déchets nucléaires étrangers y soient entreposés", a souligné M. Efremov, cité par Interfax.
Le projet de site d'enfouissement qui devrait être construit dans trois ans en Nouvelle-Zemble, située entre les mers de Barents et de Kara, a été vivement dénoncé la semaine dernière par des écologistes qui estiment qu'il sera "impossible de contrôler les déchets" dans cette zone inhabitée.
Le projet, qui doit coûter près de 80 millions de dollars et sera réalisé en 33 mois, a été approuvé par les gouvernements des pays voisins, la Norvège, la Finlande et la Suède, a assuré le gouverneur russe.
Le parlement russe a adopté en juin
dernier des amendements à la loi sur la protection de l'environnement
qui autorisent l'importation de déchets nucléaires
étrangers en Russie. Des écologistes ont dénoncé
cette décision qui risque, selon eux, de transformer le
pays en une "poubelle nucléaire" mondiale.
MOSCOU, 27 mai - Des écologistes russes ont protesté lundi contre un projet de site d'enfouissement pour les déchets nucléaires sur l'archipel inhabité de Nouvelle Zemble situé entre la mer de Barents et la mer de Kara (grand nord).
"Dans cette zone inhabitée, il sera impossible de contrôler les déchets", a affirmé un responsable du mouvement écologiste Ecodéfense, Vladimir Sliviak.
Selon lui, le ministère russe de l'Energie atomique a annoncé la semaine dernière qu'il envisageait de construire un tel dépôt en trois ans, en dépensant quelque 70 millions de dollars, "une somme minuscule qui ne permettra pas de mettre en place un système de contrôle convenable", a ajouté M. Sliviak.
"Pour l'instant, il n'existe dans le monde
aucune technologie pour assurer la sécurité dans
un site d'enfouissement", a-t-il assuré.
MOSCOU, 20 mai - Un projet d'importation massive en Russie de combustibles usagés d'origine américaine, qui transformerait le pays en "poubelle nucléaire", devrait être évoqué lors du sommet Bush-Poutine cette semaine, a dénoncé lundi un député russe du parti libéral Iabloko.
Des négociations à ce sujet, soutenues par les lobby nucléaires russe et américain, ont eu lieu lors de la visite aux Etats-Unis au début du mois du ministre russe de l'Energie atomique Alexandre Roumiantsev et de ses entretiens avec le secrétaire américain à l'Energie Spencer Abraham, a affirmé le député Sergueï Mitrokhine lors d'une conférence de presse.
"Je n'exclus pas que Bush et Poutine évoquent cette question" lors de leur sommet à Moscou et Saint-Pétersbourg à la fin de la semaine, a-t-il ajouté.
La Douma (chambre basse du Parlement) russe a adopté en juin dernier une loi controversée qui autorise l'importation de déchets nucléaires pour stockage et retraitement, une perspective défendue par le ministère de l'Energie atomique qui affirme qu'elle peut rapporter à Moscou des milliards de dollars.
Les négociations doivent porter sur un accord de coopération nucléaire à propos du développement commun de programmes nucléaires civils, "mais aussi sur l'importation en Russie de combustible nucléaire usagé en provenance de Taïwan et de Corée du sud", selon le député.
Les centrales de ces deux pays utilisent du combustible d'origine américaine, comme celles du Japon notamment, et selon les conventions internationales la responsabilité des combustibles usagés qui en sortent incombe à Washington, a expliqué ce député.
Il a souligné que la Russie n'était
"pas prête techniquement" à retraiter les
combustibles usagés importés, estimant que le projet
russo-américain menaçait "la sécurité
nationale".
MOSCOU, 17 mars - Un scientifique et écologiste russe a prévenu dimanche que le projet d'importer en Russie des déchets nucléaires pour les retraiter poserait de graves problèmes écologiques et risquait également de ne pas être rentable contrairement à ce que croit le gouvernement.
Le président Vladimir Poutine a promulgué l'an dernier la loi autorisant de telles importations, et la Douma, chambre basse du parlement, a approuvé ce mois-ci en dernière lecture la loi mettant en place la commission qui sera chargée de superviser l'opération.
La raison ouvertement avancée par le gouvernement russe, face aux réticences des écologistes, de certains scientifiques et d'une partie de la classe politique, est que cette opération concernant le retraitement de 20.000 tonnes de déchets nucléaires de pays étrangers sur les dix prochaines années devrait rapporter à la Russie quelque 21 milliards de dollars.
Mais ce gain pourrait être en fait totalement illusoire, estime Viktor Danilov-Danilian, scientifique et co-président de l'Union écologiste russe.
"Actuellement, à peine la moitié des déchets nucléaires russes sont retraités. Ces importations signifient que les déchets russes ne seront plus retraités du tout, qu'il faudra les enterrer", explique-t-il.
Avec deux fois plus de déchets à stocker, "les 20 milliards de dollars de bénéfice seront largement réduits par les énormes dépenses de stockage, de surveillance écologique et d'assurances", affirme-t-il.
Un certains nombres de scientifiques ont déjà souligné que la Russie n'avait, selon eux, ni l'équipement ni les financements nécessaires pour stocker ses déchets nucléaires de façon sûre.
Selon un récent rapport, la Russie a déjà accumulé 14.000 tonnes de déchets à haut niveau de radioactivité provenant de ses réacteurs et d'armes démantelées.
MOSCOU, 6 mars - Les députés russes ont adopté mercredi en troisième et dernière lecture un projet de loi sur la création d'une commission spéciale chargée de surveiller les contrats d'importation de déchets nucléaires en Russie, proposé par le président Vladimir Poutine.
Lors de ce vote, 347 députés se sont prononcés en faveur du texte, deux contre et il n'y a eu aucune abstention.
Le texte doit désormais être approuvé par le Conseil de la Fédération (chambre haute) avant d'être promulgué par le président Vladimir Poutine.
La commission de surveillance sera présidée par Jaurès Alferov, prix Nobel de physique, et composée de 20 membres : cinq représentants du président, cinq du gouvernement, cinq de la Douma (chambre basse) et cinq du Conseil de la Fédération.
Aucun contrat d'importation de déchets nucléaires ne pourrait être signé sans le feu vert de cette commission.
Six Russes sur dix (62%) sont contre l'importation de déchets nucléaires, selon un sondage publié en juillet dernier par la Fondation d'opinion publique.
La Douma avait voté en première lecture la création de cette commission le 20 décembre dernier, en même temps qu'elle adoptait en troisième et dernière lecture une nouvelle loi sur la protection de l'environnement qui admet l'importation en Russie de déchets nucléaires, malgré les protestations des écologistes et de députés libéraux.
La deuxième lecture avait eu lieu le
15 février.
MOSCOU, 15 fév - La branche russe de l'organisation écologiste
Greenpeace et le parti libéral Iabloko ont dénoncé
vendredi "l'absence de systèmes de sécurité"
dans les sites nucléaires en Russie, racontant comment
leurs représentants ont réussi à pénétrer
sur un de ces sites en Sibérie.
"En traversant la rivière Ienisseï (région
de Krasnoïarsk, Sibérie) nous nous sommes retrouvés
devant l'usine minière et chimique de Jeleznogorsk"
où sont stockées plus de 3.000 tonnes de combustible
nucléaire usagé, a raconté lors d'une conférence
de presse le député de Iabloko Sergueï Mitrokhine.
"Personne n'était là pour nous demander nos papiers" et l'enceinte de l'usine contenait "des trous de la taille d'un homme", a assuré le député qui était accompagné lors de son voyage samedi dernier par deux écologistes de Greenpeace et une équipe de la télévision russe NTV.
"Nous sommes allés directement vers les dépôts où sont stockés des déchets nucléaires ukrainiens et bulgares. Une voiture avec des gardiens est passée à côté de nous, mais comme les habitants des localités voisines passent constamment par ici (pour raccourcir leur chemin) personne n'a fait attention à nous", a assuré M. Mitrokhine.
"Le fil barbelé censé protéger les dépôts était rompu (...) et rien de nous a empêché de monter sur le toit d'un dépôt en construction" situé tout près d'un autre site où sont stockés des déchets radioactifs, a-t-il affirmé.
"Il n'y a non plus aucun obstacle pour pénétrer dans ce dépôt" qui contient des déchets d'une radioactivité de plus d'un milliard de curies, a ajouté le député. Les fuites radioactives pendant la catastrophe de Tchernobyl avaient atteint 50 millions de curies, selon Greenpeace.
"J'ai peur d'imaginer ce qui pourrait arriver si un groupe de terroristes était à notre place", a relevé M. Mitrokhine.
Les systèmes de sécurité des sites nucléaires russes "manquent systématiquement de financement", a souligné le parlementaire qui compte envoyer au président russe Vladimir Poutine un compte-rendu de son voyage, ainsi que des images filmées à Jeleznogorsk.
Le député a refusé de dévoiler les noms de ses coéquipiers de Greenpeace, en raison de "plusieurs procès pour espionnage" en Russie, notamment celui du journaliste militaire Grigori Pasko qui a enquêté sur le déversement en mer du Japon de déchets radioactifs par la marine russe.
L'absence d'un système de sécurité dans le dépôt de déchets nucléaires de Jeleznogorsk risque d'entraîner "une catastrophe semblable à celle de Tchernobyl", dans le cas d'une éventuelle attaque terroriste, a affirmé un responsable de Greenpeace, Vladimir Tchouprov, lors de la même conférence de presse.
Les 20.000 tonnes de déchets nucléaires étrangers que le ministère russe de l'Enérgie atomique envisage d'importer en Russie doivent être stockées à Jeleznogorsk, a indiqué M. Mitrokhine.
Le Parlement russe a adopté en juin dernier des amendements à la loi sur la protection de l'environnement, qui autorisent l'importation en Russie de combustible nucléaire usagé pour le stockage et le retraitement.
La Russie "n'est pas prête à réaliser un tel projet pour des raisons de sécurité", a estimé M. Mitrokhine.
MOSCOU, 15 fév - Les députés russes ont voté vendredi en deuxième lecture en faveur d'un projet de loi sur la création d'une commission spéciale chargée de surveiller les contrats d'importation de déchets nucléaires en Russie proposée par le président Vladimir Poutine.
339 députés de la Douma ont voté pour, un contre et il n'y a eu aucune abstention.
La commission de surveillance sera présidée par Jaurès Alferov, prix Nobel de physique, et composée de 20 membres : cinq représentants du président, cinq du gouvernement, cinq de la Douma (chambre basse du parlement) et cinq du Conseil de la Fédération (chambre haute).
Aucun contrat d'importation de déchets nucléaires ne pourrait être signé sans le feu vert de cette commission.
Six Russes sur dix (62%) sont contre l'importation de déchets nucléaires, selon un sondage publié en juillet dernier par la Fondation d'opinion publique
La Douma avait voté en première lecture la création de cette commission le 20 décembre dernier, en même temps qu'elle adoptait en troisième et dernière lecture une nouvelle loi sur la protection de l'environnement qui admet l'importation en Russie de déchets nucléaires, malgré les protestations des écologistes et de députés libéraux.
MOSCOU, 13 fév - Les autorités de Tcheliabinsk (Oural)
ont mis en garde contre le risque d'une contamination nucléaire
majeure par des déchets liquides stockés à
ciel ouvert dans un complexe de la région, qui pourraient
se déverser jusqu'à l'océan arctique, selon
le quotidien Kommersant mercredi.
Selon le gouverneur de Tcheliabinsk, Petr Soumine, les déchets
nucléaires entreposés depuis les années 1960
par le complexe radio-chimique Maïak dans une série de lacs artificiels,
pourraient à court terme déborder dans la proche
rivière Tetcha, avant d'arriver par le fleuve Ob jusque
dans l'océan arctique.
Lors des crues du printemps 2001, le niveau des eaux des réservoirs de Maïak est arrivé jusqu'à trente centimètres du sommet des digues, selon le gouverneur, qui s'exprimait lors d'une réunion mardi avec une commission gouvernementale menée par le vice-Premier ministre Ilia Klebanov.
Les spécialistes estiment que les digues pourraient céder dans les trois ou quatre ans à venir en cas de nouvelles fortes crues, libérant 400 millions de mètres cube d'eau contaminée, a indiqué le quotidien russe.
Le vice-Premier ministre, cité par Kommersant, a indiqué que deux solutions étaient envisagées "réglant le problème pour longtemps": la construction de nouveaux réservoirs et l'achèvement d'une centrale nucléaire capable de retraiter les déchets.
"Une décision définitive va être prise rapidement en tenant compte de nos possibilités financières", a annoncé M. Klebanov.
La construction de la centrale nucléaire, entamée à l'époque soviétique et abandonnée depuis par manque de financement, coûterait 1,2 milliard de dollars, selon les informations de Kommersant.
Le complexe Maïak avait été en 1957 le lieu d'une des principales catastrophes nucléaires en Union soviétique, lors d'un rejet accidentel de déchets nucléaires liquides qui avait contaminé 260.000 personnes et nécessité l'évacuation de plusieurs localités dans la région, rappelle le quotidien.
MOSCOU, 10 fév - Environ 500 manifestants ont barré samedi une voie ferrée conduisant à un centre de stockage de déchets nucléaires importés de l'étranger, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie, a annoncé l'organisation Greenpeace dans un communiqué.
"La Sibérie est pour les hommes, pas pour les déchets nucléaires", proclamaient les banderoles brandies par les manifestants rassemblés sur la voie ferrée menant au centre de stockage.
"Cette action est une nouvelle confirmation du refus de la société des déchets importés", a assuré le coordinateur de Greenpeace Ivan Blokov. "Nous demandons l'arrêt des projets fous du ministère de l'Energie nucléaire dont les activités devraient être placées sous un contrôle strict de l'Etat et de la population".
En juin dernier, la Douma (chambre basse du parlement) a amendé la loi sur la protection de l'environnement, autorisant la Russie à importer plus de 20.000 tonnes de déchets nucléaires. Ces "importations" peuvent rapporter à la Russie jusqu'à 21 millions de dollars sur les dix prochaines années, selon des estimations officielles.
Greenpeace a violemment critiqué cette décision et annoncé son intention d'utiliser "tous les moyens non violents à sa disposition pour protéger la Russie de cette invasion nucléaire".
L'association écologiste assure avoir recueilli 49.454 signatures en faveur d'un référendum contre le stockage des déchets nucléaires dans la région de Krasnoïarsk.
Quelque 40 tonnes de combustible nucléaire usagé de la centrale nucléaire bulgare de Kozlodouï ont déjà été transférés en novembre dernier à Jeleznogorsk, dans la région de Krasnoïarsk, où les Russes comptent construire une nouvelle usine de retraitement des déchets radioactifs.
MOSCOU, 7 fév - La branche russe de l'organisation écologiste Greenpeace a recueilli 49.454 signatures en faveur d'un référendum contre le stockage des déchets nucléaires dans la région de Krasnoïarsk (Sibérie), a-t-on appris jeudi auprès de l'organisation.
Greenpeace a mis en garde contre "une transformation de cette région en une poubelle internationale de déchets nucléaires", ajoutant que, selon la législation, il faut recueillir au total 35.000 signatures pour organiser un référendum régional, selon la loi.
Quelque 40 tonnes de combustible nucléaire usagé de la centrale nucléaire bulgare de Kozlodouï ont été transférés en novembre dernier à Jeleznogorsk, dans la région de Krasnoïarsk, où les Russes comptent construire une nouvelle usine de retraitement des déchets radioactifs.
Greenpeace considère cette livraison comme "illégale", évoquant notamment l'absence d'expertise écologique prévue par la loi.
L'agence russe de surveillance pour la sécurité nucléaire a par ailleurs découvert fin janvier des tiges potentiellement dangereuses dans les matériaux provenant de réacteurs bulgares stockés en Russie.
Moscou a décidé de renvoyer ces tiges en Bulgarie, car elles peuvent représenter un danger radioactif si elles sont traitées, selon l'agence.
Le parlement russe a adopté en juin dernier des amendements à la loi sur la protection de l'environnement qui autorisent l'importation en Russie du combustible nucléaire usagé pour le stockage et le retraitement.
MOSCOU, 20 déc - Les députés russes ont voté
jeudi en première lecture un projet de loi sur la création
d'une commission spéciale chargée de surveiller
les contrats d'importation de déchets nucléaires
en Russie proposée par le président Vladimir Poutine.
La Douma (chambre basse du parlement russe) a également
voté en troisième et dernière lecture une
nouvelle loi sur la protection de l'environnement, qui admet l'importation
en Russie de déchets nucléaires malgré les
protestations des écologistes et de députés
libéraux.
La commission de surveillance sera présidée par Jaurès Alferov, prix Nobel de physique, et composée de 20 membres, représentants du président, du gouvernement, de la Douma (chambre basse du parlement) et du Conseil de la Fédération (chambre haute).
Aucun contrat d'importation de déchets nucléaires ne pourrait être signé sans un feu vert de cette commission.
Six Russes sur dix (62%) sont contre l'importation de déchets nucléaires, selon un sondage publié en juillet dernier par la fondation d'opinion publique
MOSCOU, 11 juil - Le président russe Vladimir Poutine a signé mercredi un projet de loi controversé autorisant l'importation et le retraitement en Russie de plusieurs milliers de tonnes de déchets nucléaires, a annoncé le Kremlin dans un communiqué.
Le président Poutine a également déposé à la Douma (chambre basse) une annexe au projet de loi, stipulant que toute importation de déchets nucléaires devra recevoir l'approbation d'une commission spéciale qui va être mise en place.
Cette commission sera dirigée par le scientifique Jaurès Alferov, prix Nobel de physique l'an dernier, et comprendra des représentants du gouvernement et des deux chambres du Parlement russe, a précisé le Kremlin.
L'organisation écologiste Greenpeace a immédiatement réagi, affirmant qu'elle allait tenter "de protéger la Russie d'une invasion nucléaire par tous les moyens possibles mais sans violence", dans un communiqué diffusé à la presse.
"L'importation des déchets nucléaires, décidée contre la volonté du peuple, va représenter une menace pour des centaines d'années à venir. Poutine a vendu la Russie et trompé son peuple", a ajouté Greenpeace.
Le chef du parti libéral Iabloko, Grigori Iavlenski, a pour sa part dénoncé sur les ondes de la radio Echo de Moscou "une erreur politique de Vladimir Poutine qui risque de porter un grave préjudice aux intérêts de la Russie". Il a assuré que son parti allait recueillir des signatures pour une pétition demandant l'organisation d'un referendum sur cette question.
Selon le ministère de l'Energie atomique, l'importation, le stockage et le retraitement de déchets nucléaires rapporteront à la Russie quelque 20 milliards de dollars sur les dix prochaines années, et devraient créer 150.000 emplois.
Les organisations écologistes et environ 90% de la population russe, si l'on en croit les sondages, s'opposent à ce projet qui risque, selon eux, de transformer la Russie en une vaste poubelle nucléaire.
Selon le quotidien Kommersant, la Russie compte importer des déchets nucléaires entre 2002 et 2012 et les stocker dans les régions de Tcheliabinsk (Oural), de Tomsk et de Krasnoïarsk (Sibérie). Leur retraitement doit commencer en 2021 et se terminer en 2041.
Le gouvernement russe assure que la majeure partie des profits engrangés grâce à l'importation de déchets nucléaires serviront à financer des programmes d'environnement dans des régions russes touchées par des problèmes écologiques.
Le Conseil de la Fédération (chambre haute) avait choisi d'éviter le débat sur cette question en approuvant par défaut le texte fin juin. Les sénateurs avaient "omis" d'examiner le projet dans les délais fixés par la Constitution russe.
--------> Le Parlement russe veut atomiser l'Oural
--------> Nouvelle Zemble
MOSCOU, 11 juil - Le président russe Vladimir Poutine a signé mercredi un décret prévoyant la création d'une commission spéciale chargée de l'importation et du retraitement de déchets nucléaires, une question controversée en Russie, a annoncé le Kremlin dans un communiqué.
Vladimir Poutine a également déposé à la Douma (chambre basse) une annexe au projet de loi sur l'importation des déchets nucléaires prévoyant que tout contrat à ce sujet avec des pays étrangers devra recevoir l'approbation de cette commission.
La commission sera dirigée par le scientifique Jaurès Alferov, prix Nobel de physique l'an dernier, et comprendra des représentants du gouvernement et des deux chambres du Parlement russe, a précisé le Kremlin.
Le président Poutine n'a toujours pas signé le projet de loi sur l'importation des déchets nucléaires qui a été approuvé par la Douma et par le Conseil de la Fédération (chambre haute).
Selon le ministère de l'Energie atomique, l'importation, le stockage et le retraitement de déchets nucléaires rapporteront à la Russie quelque 20 milliards de dollars sur les dix prochaines années.
Les organisations écologistes et environ 90% de la population russe, si l'on en croit les sondages, s'opposent toutefois à ce projet qui risque, selon eux, de transformer la Russie en une vaste poubelle nucléaire.
MOSCOU, 11 juil - L'accord russo-américain sur le recyclage de plutonium utilisable dans les armes nucléaires a été préparé par le comité des Affaires étrangères de la Douma et peut être maintenant ratifié, a rapporté mercredi l'agence russe d'informations militaires AVN.
L'accord, signé l'année dernière par Moscou et Washington, limite les objectifs du recyclage de plutonium à la fourniture de combustible nucléaire destiné à des réacteurs, existants ou futurs, et à son ensevelissement avec d'autres déchets nucléaires.
Les Etats-Unis se sont engagés à financer à hauteur de quelque 200 M dollars la construction d'installations russes de recyclage. La Russie est autorisée à attendre le versement de ces fonds avant de commencer la mise en place de ces équipements.
MOSCOU, 3 juil - Le président russe Vladimir Poutine signera la loi sur l'importation et le retraitement de déchets nucléaires d'ici deux semaines, a indiqué mardi le ministre russe de l'Energie atomique Anatoli Roumiantsev, lors d'une conférence de presse.
"Le président devrait signer cette loi d'ici deux semaines", a indiqué le ministre. Le texte a déjà été approuvé par la Douma (chambre basse du Parlement) et le Conseil de la fédération (chambre haute).
"La loi est un des éléments qui permettront à la Russie d'entamer une nouvelle étape de son développement dans le domaine nucléaire", a estimé lors de cette conférence de presse Evgueni Velikhov, le directeur de l'Institut Kourtchatov, principal centre russe de recherche nucléaire.
Le ministre a rappelé de son côté que la Russie, qui est seule à posséder une capacité de traitement des déchets avec la Grande-Bretagne et la France, avait perdu des parts de marché dans ce secteur depuis la fin de l'Union soviétique.
"Nous faisons face à une concurrence agressive chez nos anciens partenaires en Bulgarie, Hongrie, Tchéquie et Finlande", a estimé M. Roumiantsev.
"La loi doit nous permettre de compenser les parts de marché que nous avons perdu, mais nous envisageons aussi dans l'avenir de retraiter des déchets en provenance de pays d'Asie, pour lesquels le nucléaire va devenir indispensable", a-t-il expliqué.
Cependant le premier marché pour le stockage et le retraitement de déchets est américain, et les Etats-Unis ont indiqué à la Russie qu'ils n'auraient pas recours à ses services tant qu'elle ne fournira pas l'assurance qu'elle lutte efficacement contre la prolifération nucléaire.
"Les Etats-Unis nous ont dit qu'ils ne nous livreraient pas de déchets si nous ne prenions pas de mesures dans ce domaine. Nous étudions avec eux en ce moment les mesures à prendre", a conclu le ministre.
Selon le ministère de l'Energie atomique, l'importation, le stockage et le retraitement de déchets nucléaires rapporteront à la Russie quelque 20 milliards de dollars dans les dix prochaines années.
Ce projet permettra la création de 150.000 emplois, selon le gouvernement.
Quant aux revenus dégagés par
cette activité ils seront répartis à hauteur
de 25% en faveur des régions accueillant les centres de
retraitement et de stockage, et de 75% pour celles qui ont été
polluées par des déchets radioactifs à l'époque
soviétique, a indiqué M. Roumiantsev.
------> Contamination nucléaire en Sibérie
MOSCOU, 29 juin - Le
Conseil de la Fédération (chambre haute) a voté
vendredi une annexe au projet de loi controversé sur l'importation
de déchets nucléaires, qu'il avait déjà
approuvé pour l'essentiel par défaut et qui ne doit
plus qu'être signé par le président russe.
Les sénateurs ont approuvé par 92 voix contre 17
et 10 abstentions le "programme spécial d'environnement
pour la décontamination des territoires radioactifs",
qui doit être mis en oeuvre grâce aux profits rapportés
par l'importation de déchets nucléaires.
Selon le ministère de l'Energie atomique, l'importation, le stockage et le retraitement de déchets nucléaires rapporteront à la Russie quelque 20 milliards de dollars dans les dix prochaines années. Ce projet permettra la création de 150.000 emplois, selon le gouvernement.
Le Conseil de la Fédération a adopté mercredi dernier par défaut les points essentiels du texte, soulevant l'indignation des organisations écologistes, comme Greenpeace, qui s'opposent farouchement à ce projet.
Une trentaine de militants de Greenpeace interpellés sur la Place rouge
MOSCOU, 28 juin - Une trentaine de militants de l'organisation écologiste Greenpeace ont été interpellés jeudi sur la Place rouge lors d'une manifestation contre l'importation en Russie de déchets nucléaires.Une soixantaine de militants de l'organisation ont formé une chaîne humaine sur la Place, distribuant aux passants une copie de la lettre qu'ils ont adressée au président Vladimir Poutine pour protester contre ce projet de loi.
"Vous avez fait le serment de défendre les droits des citoyens russes, y compris celui à un environnement sain qui ne soit pas contaminé par la radioactivité", écrit l'organisation dans cette lettre.
La Douma (chambre basse du parlement) avait adopté le 6 juin le projet de loi qui devait, en principe, être encore approuvé par le Conseil de la Fédération avant d'être promulgué par le chef de l'Etat.
Or, les sénateurs n'ont pas examiné le texte dans les 14 jours ouvrables qui ont suivi son adoption par la Douma, ce qui, d'après la Constitution russe, équivaut à entériner par défaut le projet qui est donc aussitôt soumis au président russe.
Scientifiques et politiques pressent Poutine de signer une loi sur le nucléaire
MOSCOU, 29 juin - Plusieurs physiciens russes, des directeurs de l'industrie nucléaire et quelque 20 gouverneurs de régions pressent le président Vladimir Poutine d'approuver au plus vite la loi controversée sur l'importation de déchets nucléaires en Russie.
Dans une lettre signées entre autres par les prix Nobel Zhores Alfyorov, Nikolai Basov et Alexander Prokhorov, plusieurs scientifiques russes ont appelé M. Poutine à ne pas refuser un combustible riche de potentiel sous prétexte que le stockage des déchets nucléaires pourrait provoquer des accidents désastreux."Le combustible nucléaire n'est pas un déchet, il est fait d'uranium et de plutonium valables", affirme la lettre citée par l'agence Interfax, ajoutant que la Russie possède déjà les techniques nécessaires pour importer et stocker sans danger des déchets.
"Accumuler les déchets signifierait accumuler du capital et le combustible dont notre pays aura besoin d'ici 20 ou 30 ans, puisque les réserves en gaz et en pétrole s'épuisent à grande vitesse", ont fait valoir les scientifiques.
En outre, les projets d'importation de déchets nucléaires créeraient environ 100.000 emplois dans le secteur des transports, de la construction et de l'industrie des équipements scientifiques.
Les directeurs des neuf plus grandes stations d'énergies nucléaires russes ont rappelé au président Poutine que quelque sept milliards de dollars générés par l'importation de déchets ont été promis pour financer des projets de défense de l'environnement.
Le budget fédéral est trop tendu pour financer de façon satisfaisante des tentatives destinées à résoudre les problèmes environnementaux russes, tels que le démantèlement des sous-marins nucléaires et la situation n'est pas prête de changer, ont déclaré les scientifiques cités par l'agence RIA-Novosti.
La signature de Vladimir Poutine, favorable
au projet, ne devrait plus être qu'une formalité.
MOSCOU, 6 juin - Les
députés russes ont approuvé mercredi en troisième
et dernière lecture un projet de loi controversé
autorisant "temporairement" l'importation de déchets
nucléaires en Russie au grand dam des écologistes
et malgré l'opposition de l'opinion publique.
243 députés ont voté en faveur de ce projet
de loi qui doit permettre à la Russie d'engranger près
d'un milliard de dollars par an en important des déchets
nucléaires pour les traiter ou les stocker. 125 députés
ont voté contre et sept se sont abstenus.
"Notre expérience de 25 ans dans le domaine du traitement de déchets nucléaires garantit la sécurité de cette procédure", a assuré le ministre russe de l'Energie atomique Alexandre Roumiantsev à l'agence Itar-Tass.
Il a rappelé que la Russie avait retraité pendant des décennies des déchets provenant des centrales nucléaires construites par l'URSS en Finlande et en Bulgarie.
Les écologistes et les libéraux russes ont aussitôt dénoncé l'adoption du projet de loi en espérant qu'il serait rejeté par le Conseil de la Fédération.
"Ce projet de loi menace la sécurité du pays et viole les droits de nos citoyens. Il est écologiquement dangereux et n'est pas fondé du point de vue économique", a déclaré un responsable de Greenpeace Russie, Evguéni Oussov.
Greenpeace a également appelé le président américain George W. Bush à mettre un veto sur l'exportation vers la Russie de déchets nucléaires en provenance des centrales de conception américaine situées à Taiwan et en Corée du sud.
Plus de 90% de déchets que la Russie compte importer sont sous le contrôle des Etats-Unis, affirme Greenpeace dans un communiqué citant les chiffres du Département américain à l'Energie.
"La plupart des députés ont voté pour la catastrophe écologique reportée de 5-10 ans", a lancé de son côté le leader du parti libéral Iabloko Grigori Iavlinski après le vote.
Le président de la chambre haute Egor Stroïev s'est également prononcé mercredi contre ce texte en prédisant qu'il ne passerait pas "vite et facilement".
Pour entrer en vigueur, il doit encore être approuvé par le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) et promulgué par le président russe Vladimir Poutine.
Huit Russes sur dix (81%) sont contre le stockage et le retraitement des déchets nucléaires dans leur pays, selon le dernier sondage de l'institut sociologique VTSIOM.
Dans une lettre adressée au Parlement, neuf académiciens russes ont mis en garde contre des "conséquences écologiques catastrophiques pour les Russes pendant des centaines d'années" en cas d'importation de déchets nucléaires.
"Les autorités taisent ou ignorent la position de scientifiques qui ne sont pas liés au lobby nucléaire", ont-t-ils accusé.
Le projet de loi approuvé par les députés "pourrait se traduire par la signature de contrats d'ici à deux ans, deux ans et demi", a expliqué l'académicien Robert Nigmatoulline, président du Conseil écologique de la Douma, sur les ondes de la radio Echo de Moscou.
Selon lui, la Russie compte importer 1.000 tonnes de déchets nucléaires par an.
Selon le quotidien Kommersant, la Russie prévoit d'importer des déchets nucléaires entre 2002 et 2012 et de les stocker dans les régions de Tcheliabinsk (Oural), de Tomsk et de Krasnoïarsk (Sibérie). Leur retraitement doit commencer en 2021 et se terminer en 2041.
Selon le vice-ministre de l'Energie atomique Valeri Lebedev, cité par Kommersant, 25% des revenus liés aux déchets nucléaires serviront à financer des programmes sociaux dans les régions de stockage.
MOSCOU, 18 avr - Les
députés russes ont approuvé mercredi en deuxième
lecture un projet de loi controversé mais lucratif autorisant
l'importation de déchets nucléaires, malgré
l'opposition des écologistes et de la population qui espèrent
encore que le projet soit bloqué.
L'interdiction d'importer des déchets nucléaires
en Russie demeure en vigueur mais le texte approuvé mercredi
est un amendement à la loi sur la protection de l'environnement
qui autorise "l'importation temporaire" de déchets
nucléaires avant de les retraiter.
Le texte, qui ne fixe aucune limite dans le temps à la levée de cette interdiction, a été adopté par 230 voix pour, 116 contre et 5 abstentions. Une troisième lecture est encore nécessaire à son approbation définitive par la Douma et avant qu'il ne soit transmis au Conseil de la Fédération (chambre haute).
Ce vote en deuxième lecture avait été reporté à deux reprises, notamment sous la pression des organisations écologistes, et des députés avaient tenté en vain mercredi d'obtenir un nouveau report.
Les écologistes n'ont cependant pas perdu espoir de voir ce texte bloqué, compte tenu notamment du nombre croissant de députés qui s'y sont opposés depuis la première lecture favorable en décembre.
"Lors du vote en première lecture, 38 députés s'étaient prononcés contre la loi et aujourd'hui, 116", s'est félicité le coordinateur pour la campagne nucléaire de Greenpeace en Russie, Igor Forofontov.
"Cela fait plusieurs années que le Minatom (ministère de l'Energie atomique, à l'origine du projet de loi) travaille avec le Parlement et ça ne fait même pas six mois que nous sommes invités aux débats parlementaires sur le nucléaire", a indiqué M. Forofontov.
Il a ainsi laissé entendre que le travail effectué par les verts auprès des députés avait déjà porté ses fruits et pouvait encore faire basculer la décision.
Le président du Centre de politique écologiste Alexeï Iablokov a indiqué pour sa part à la radio Echo de Moscou que "d'après ses données", les sénateurs devraient voter contre ce projet.
En cas cependant d'adoption définitive du texte par la Douma puis par le Conseil de la Fédération, le dernier mot appartiendra au président et M. Forofontov place quelque espoir en Vladimir Poutine.
"Nous savons qu'il a été frappé par les résultats des sondages", a affirmé M. Forofontov, rappelant que des enquêtes d'opinion avaient révélé que 90% de la population s'opposaient à l'importation en Russie de déchets nucléaires.
Par ailleurs, les écologistes ont affirmé avoir recueilli quelque 2,5 millions de signatures en faveur d'un referendum sur ce sujet, un chiffre qui "a attiré l'attention de l'administration présidentielle", a-t-il ajouté.
Le ministère de l'Energie atomique fait valoir que l'importation de déchets, leur stockage et leur retraitement rapporteraient dans les dix prochaines années près de 20 milliards de dollars à la Russie. Le Minatom compte utiliser une partie de cet argent "pour régler les plus graves problèmes écologiques" auxquels est confrontée la Russie.
Le ministre de l'Energie atomique Alexandre Roumiantsev a récemment estimé que la Russie se devait de vendre sa technologie de pointe y compris sa "technologie de retraitement".
Il s'est voulu rassurant quant aux risques que représentait la présence de ces déchets en Russie, affirmant que le Minatom "ferait tout son possible pour garantir la sécurité" du projet.
Selon Greenpeace, les milliers de tonnes de déchets radioactifs déjà accumulés en Russie et provenant de sa propre activité représentent déjà un danger pour la population.
MOSCOU, 11 avril - Le complexe atomique Maïak (centre de retraitement de déchets nucléaires en Sibérie), a appelé mercredi les députés russes de la Douma (chambre basse du parlement) à voter un projet de loi controversé sur l'importation de déchets nucléaires en Russie.
Un collectif du complexe a demandé "aux députés de ratifier le projet de loi sur le retraitement et le stockage des déchets nucléaires en Russie, proposé par le gouvernement", a rapporté l'agence Itar-Tass.
L'examen en deuxième lecture du projet de loi sur l'importation de déchets nucléaires en Russie avait été repoussé la veille au 18 avril par la Douma.
Le collectif assure que l'une des usines de leur complexe, dans l'Oural, ne fonctionne actuellement qu'au quart de ses capacités et pourrait retraiter davantage de déchets.
Or, selon l'organisation écologiste norvégienne Bellona, la Russie n'est même pas en mesure de retraiter ses propres déchets nucléaires. Les réacteurs d'une centaine de sous-marins nucléaires mis au rebut attendent par exemple depuis plusieurs années d'être retraités.
La construction d'un second centre de retraitement a été stoppée par Moscou faute de moyens financiers.
L'importation de déchets en provenance d'Allemagne ou du Japon est vivement contestée par les écologistes. La population russe y est également opposée si l'on en croit les sondages.
Selon le ministère de l'Energie atomique, l'importation de déchets, leur stockage et leur retraitement, pourrait rapporter dans les dix prochaines années près de 20 milliards de dollars à la Russie.
MOSCOU, 9 avr - Le
ministre russe de l'Energie atomique Alexandre Roumiantsev a assuré
lundi qu'il ferait tout pour garantir la sécurité
du projet d'importation en Russie de déchets nucléaires,
alors que les députés s'apprêtent à
examiner mercredi en deuxième lecture une loi en ce sens.
"Je vous promets, en tant que ministre, que le ministère
de l'Energie atomique fera tout son possible pour garantir la
sécurité de ce projet", a déclaré
M. Roumiantsev au cours d'une audience parlementaire consacrée
à la sécurité nucléaire en Russie.
"Le devoir de vendre nos technologies de pointe à l'étranger est un axiome et notre technologie de retraitement des déchets nucléaires est concernée", a ajouté le ministre.
De son côté, la député du groupe Union des forces de droite (SPS) Vera Lekareva, qui estime que la loi "n'est pas mûre", a regretté que "l'unique facteur poussant les savants à se prononcer en faveur de ce projet de loi soit le manque de moyens financiers" dont souffre le pays.
La Douma avait adopté en première lecture en décembre dernier le texte, qui introduit des amendements à la loi sur la protection de l'environnement autorisant l'importation de déchets nucléaires pour les stocker une quinzaine d'années avant de les retraiter.
Le ministère de l'Energie atomique avait affirmé que les contrats de retraitement et de stockage de 20.000 tonnes de déchets en provenance de Chine, Allemagne, Japon, Espagne, Suisse et Taïwan rapporteraient dans les dix prochaines années près de 20 milliards de dollars.
Le vote en deuxième lecture, prévu à l'origine le 22 mars, avait été reporté, les députés cédant au moins provisoirement aux protestations des organisations écologistes, soutenues selon les sondages par 90% des Russes.
"L'industrie de retraitement des déchets nucléaires n'a pas apporté de profits mais des déchets nucléaires dont on ne sait que faire", s'insurgent les écologistes qui contestent les profits financiers annoncés par le gouvernement en cas du vote de la loi.
MOSCOU, 28 mars - Le président Vladimir Poutine a nommé mercredi Alexandre Roumiantsev ministre de l'Energie atomique en limogeant son prédécesseur Evgueni Adamov, impliqué dans un scandale de corruption et critiqué par les écologistes.
M. Roumiantsev était depuis 1994 le directeur de l'Institut Kourtchatov, principal établissement russe chargé du nucléaire.
M. Adamov, partisan fervent d'un projet d'importation en Russie de déchets nucléaires, a été accusé par Greenpeace d'avoir des activités commerciales illégales dans le nucléaire. Selon M. Poutine, il a demandé à être libéré de ses fonctions.
La Douma (chambre basse du parlement russe) avait reporté sine die jeudi dernier le vote en deuxième lecture d'un projet de loi devant permettre l'importation en Russie de déchets nucléaires.
La commission anti-corruption de la Douma a adressé en février un rapport au Parquet russe sur les activités illégales de M. Adamov, l'accusant d'avoir des intérêts dans "au moins 10 sociétés commerciales en Russie et à l'étranger".
MOSCOU, 22 mars - La
Douma (chambre basse) a reporté sine die jeudi le vote
en deuxième lecture d'un projet de loi devant permettre
l'importation en Russie de déchets nucléaires, et
qui a provoqué une vague de protestations des organisations
écologistes.
Le report a été voté par 339 voix pour, et
dix contre, malgré les injonctions du représentant
du président russe à la Douma Alexandre Kotenkov
et la protestation d'un député du parti ultra-nationaliste
LDPR Alexeï Mitrofanov qui a traité les opposants
au projet "d'ennemis du peuple".
Le report avait été demandé en début de séance par des députés des fractions communiste, Régions russes (centre droit), Union des forces de droite, Iabloko (opposition libérale) et même de la fraction pro-Kremlin Unité.
"Il faut prendre en compte les résultats des sondages, selon lesquels 93 pour cent de la population est contre l'importation de déchets", a insisté avant le vote le député Oleg Cheïn, de la fraction "Régions russes".
Un député de la même fraction, Anatoli Krechnevikov, a souligné de son côté que la Cour suprême russe devait examiner jeudi une requête en appel d'organisations écologistes, dont Greenpeace, en faveur d'un référendum sur la question.
Ces organisations avaient présenté en novembre dernier quelque 2,5 millions de signatures en faveur d'un référendum, soit 500.000 de plus que le minimum requis, mais avaient vu leur démarche repoussée par la Commission électorale qui arguait de vices de forme.
Des militants de Greenpeace avaient installé une banderole contre le vote sur la façade de la Douma jeudi matin, résistant pendant 20 minutes aux efforts de la police pour les déloger.
Les écologistes sont farouchement opposés au projet d'importations de déchets susceptible de transformer selon eux la Russie en "poubelle" nucléaire.
Le ministère russe de l'Energie atomique, à l'origine du projet de loi, compte pouvoir gagner dans les dix prochaines années près de 20 milliards de dollars grâce à des contrats de retraitement et de stockage de 20.000 tonnes de déchets en provenance de Chine, Allemagne, Japon, Espagne, Suisse et Taiwan.
Un représentant de Greenpeace Russie, Ivan Blokov, a dit jeudi sur la radio Echo de Moscou les chiffres présentés par le ministère étaient erronés. Par ailleurs, si le programme est lancé, "l'argent arrivera tout de suite, mais les problèmes seront reportés de 20 ou 40 ans", a-t-il affirmé.
M. Blokov a en outre accusé les responsables du ministère d'avoir "un intéressement personnel et matériel" au projet.
La commission de la Douma contre la corruption a fait circuler mercredi un rapport de vingt pages soulignant les activités commerciales du ministre Evgueni Adamov dans le domaine de l'énergie nucléaire, notamment via des sociétés établies à l'étranger.
M. Adamov a démenti toutes les accusations, et a assuré que les projets de loi "seraient votés tôt ou tard, car ils doivent servir le développement de l'économie russe".
MOSCOU, 21 mars - Des
députés russes et des organisations écologistes
ont dénoncé mercredi un projet de loi sur l'importation
et le retraitement de déchets nucléaires en Russie,
à la veille d'un vote à la Douma (chambre basse
du parlement) à ce sujet.
"On essaie de nous faire croire que la Russie est en mesure
d'importer et de retraiter des déchets nucléaires
étrangers alors qu'elle n'est même pas capable de
retraiter ses propres déchets atomiques", a déclaré
le député libéral et défenseur des
droits de l'Homme Sergueï Kovalev.
Le ministère de l'Energie atomique compte gagner dans les dix prochaines années près de 20 milliards de dollars grâce à des contrats de retraitement et de stockage de 20.000 tonnes de déchets en provenance de Chine, Allemagne, Japon, Espagne, Suisse et Taiwan.
"Rien ne prouve que les milliards de dollars que pourrait rapporter ce projet ne se perdront pas dans les poches de quelques fonctionnaires ou ne seront pas investis dans des secteurs comme l'armement", a pour sa part averti un député du parti d'opposition libérale Iabloko, Iouri Chtchekotchikhine.
"La Russie doit abandonner ses velléités de grande puissance et reconnaître qu'elle n'a pas la technologie nécessaire pour un tel projet", a déclaré Irina Prokhorova, responsable de l'antenne russe de la Fondation internationale pour l'environnement.
Le projet de loi a été voté en première lecture le 21 décembre dernier par une majorité de députés. Trois lectures sont nécessaires pour que le texte soit adopté par la Douma et ensuite examiné par les sénateurs.
"Seul le président Vladimir Poutine pourrait contrer ce projet", a relevé M. Kovalev. "Or, l'affaire de l'écologiste Alexandre Nikitine s'est déroulée alors que le directeur du FSB (services de sécurité, ex-KGB) n'était autre que Poutine, ce qui n'augure rien de bon", a ajouté l'ancien dissident.
"Il faut que les députés respectent l'opinion de la population qui s'oppose en grande majorité à ce projet", a encore dit M. Kovalev.
Près de 90% des Russes sont contre l'importation de déchets nucléaires dans leur pays, selon un récent sondage du groupe monitoring.ru réalisé auprès de 1.600 personnes.
La Russie ne possède actuellement qu'une seule usine de retraitement de combustible nucléaire usagé. La construction d'une autre usine, à Krasnoïarsk (Sibérie) a été suspendue en raison de problèmes financiers.
MOSCOU, 5 mars - L'organisation de défense de l'environnement Greenpeace a appelé lundi au limogeage du ministre de l'Energie atomique Evgueni Adamov, l'accusant d'avoir des activités commerciales illégales dans le nucléaire.
Greenpeace appelle également au rejet par le Parlement du projet soutenu par le ministre d'importation en Russie de déchets nucléaire pour stockage et retraitement en raison d'intérêts financiers présumés de M. Adamov dans ce secteur.
L'organisation écologiste mène bataille depuis des mois contre ce projet qui a été adopté en première lecture en décembre dernier par la Douma (chambre basse) et devrait rapporter quelque 20 milliards de dollars sur 10 ans, selon ses promoteurs.
"Adamov doit être limogé sans délai et toutes les activités commerciales du ministère de l'Energie atomique faire l'objet d'une enquête avant qu'il ne soit trop tard pour empêcher la mise en oeuvre de ce projet dangereux qui transformera la Russie en poubelle nucléaire", a déclaré un porte-parole de Greenpeace en Allemagne.
En tant que représentant du ministère de l'Energie atomique, Adamov ne peut avoir d'activités commerciales et il y a deux ans, il a assuré à la Douma qu'il n'avait "jamais touché de revenus commerciaux" depuis sa nomination comme en 1998, rappelle l'organisation.
Or, selon Greenpeace, qui affirme baser ses informations sur un rapport de la commission anti-corruption de la Douma, Adamov a des intérêts dans "au moins 10 sociétés commerciales en Russie et à l'étranger".
Le projet d'importation des déchets étrangers "est soutenu par le gouvernement russe uniquement pour des raisons commerciales malgré les risques pour la sécurité" qu'il présente, a souligné le porte-parole.
Le président de la commission anti-corruption à la Douma, Nikolaï Kovalev, a confirmé qu'une enquête sur Adamov avait été effectuée et un rapport adressé au Parquet le 28 février dernier.
Le Parquet a jusqu'au 8 mars pour décider d'éventuelles poursuites.
Il a cependant lié les accusations de Greenpeace "au projet de loi sur les déchets nucléaires", accusant l'organisation d'exploiter cette affaire à des fins politiques.
Le ministère de l'Energie atomique a pour sa part rejeté les accusations de Greenpeace.
"Il y a trois ans, dès qu'Adamov est devenu ministre de l'Energie atomique, il a mis toutes les actions qu'il possédait en gestion et n'est plus impliqué aujourd'hui dans aucune activité commerciale privée", a déclaré un porte-parole du ministère.
Il a également mis en cause l'objectivité de Greenpeace dans cette affaire, en déclarant que "tout le monde savait d'ou venait le financement de Greenpeace et comment cet argent lui permet de répandre des mensonges sur le ministère" de l'Energie atomique.
MOSCOU, 31 jan - Le
Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement
russe) a rejeté mercredi par 96 voix contre 28, et une
abstention, des amendements adoptés par la Douma (chambre
basse) libéralisant le commerce des déchets radioactifs.
Les amendements à la loi sur l'utilisation de l'énergie
nucléaire devaient permettre à des sociétés
privées d'acquérir librement des déchets
radioactifs sous réserve d'avoir une licence de l'Etat.
Les commissions de la Défense et de l'Economie du Conseil
de la Fédération ont estimé que ces amendements
devaient être revus, car ils prévoyaient un contrôle
insuffisant de ces transactions.
La Douma devra donc proposer au Conseil de la Fédération
une version modifiée de ces amendements.
Le ministère russe à l'Energie atomique s'est efforcé
dernièrement d'obtenir l'adoption par le Parlement russe
d'amendements permettant de faciliter les opérations menées
avec les déchets nucléaires.
La Douma a adopté en décembre en première
lecture un amendement à la loi sur la protection de l'environnement
qui permettra d'importer des déchets radioactifs pour les
stocker une quinzaine d'années avant de les retraiter,
une activité très lucrative mais fortement critiquée
par les organisations écologistes.
MOSCOU, 29 jan - Plus de 500 organisations écologistes russes ont appelé le président Vladimir Poutine à ne pas transformer la Russie en "poubelle nucléaire" en refusant de promulguer une loi permettant le stockage des déchets nucléaires importés, a rapporté lundi Interfax.
Les députés russes ont voté le 21 décembre en première lecture un projet de loi qui permettra à la Russie d'importer des déchets radioactifs, ce qui est interdit par la législation en vigueur. La deuxième lecture est prévue pour fin février.
Les députés ont été "aveuglés par la possibilité de recevoir 20 milliards de dollars de la part de pays désireux de se débarrasser de leurs déchets radioactifs", affirme la lettre adressée au président.
"La Douma (chambre basse du Parlement) a ignoré les opinions de 2,5 millions de Russes qui ont signé une pétition réclamant un referendum sur l'environnement dont la première question concernait l'interdiction d'importer des matériaux nucléaires en Russie", poursuit la lettre.
Le ministère russe de l'Energie atomique compte gagner dans les dix prochaines années près de 20 milliards de dollars grâce à des contrats de stockage et de retraitement de 20.000 tonnes de déchets en provenance de Chine, Allemagne, Japon, Espagne, Suisse et Taiwan.
MOSCOU, 23 jan - La
Russie ne possède pas la technologie nécessaire
pour retraiter du combustible nucléaire usagé qui
serait importé de l'étranger, si le parlement russe
modifie la législation en ce sens, ont affirmé mardi
les écologistes russes.
Les députés russes ont voté le 21 décembre
en première lecture un projet de loi qui permettra à
la Russie d'importer des déchets radioactifs, ce qui est
interdit par la législation en vigueur. La deuxième
lecture est prévu pour fin février.
"La Russie n'est pas prête. Elle n'a pas la technologie nécessaire", a affirmé un expert du conseil écologique de la Douma (chambre basse du parlement), Vladimir Kouznetsov, lors d'une conférence de presse.
"Le combustible nucléaire usagé qui pourrait être livré par les pays étrangers a une composition isotopique et chimique tout à fait différente" de celui que l'unique usine russe de retraitement de Maïak (région de Tcheliabinsk, Oural) est capable de retraiter, a expliqué M. Kouznetsov.
Les technologies qui équipent l'usine de Maïak "datent des années 50", a-t-il ajouté.
La majorité des stocks où devraient être conservés les déchets avant leur retraitement sont déjà "pleins à 100%", a encore affirmé l'expert.
"Le ministère de l'Energie atomique assure que de nouveaux stocks seront construits, mais... avec l'argent des pays étrangers qui livreront leur combustible nucléaire usagé à la Russie", a indiqué de son côté Vladimir Sliviak de l'organisation écologiste russe Ecodéfense, en jugeant le projet "absurde".
L'usine Maïak est capable de retraiter 400 tonnes de combustible usagé par an.
La construction d'une autre usine, RT-2, à Krasnoïarsk (Sibérie), d'une capacité de 1.500 tonnes de combustible par an, a été suspendue en raison de problèmes financiers.
Le ministère russe de l'Energie atomique compte gagner dans les dix prochaines années près de 20 milliards de dollars grâce à des contrats de retraitement et de stockage de 20.000 tonnes de déchets en provenance de Chine, Allemagne, Japon, Espagne, Suisse et Taiwan.
MOSCOU, 21 nov - Le
gouvernement russe a défendu mardi des amendements à
la législation qui permettraient à la Russie d'importer
des déchets nucléaires étrangers, malgré
l'opposition d'une partie de l'opinion publique.
"L'Etat n'a pas et n'aura pas les moyens" de résoudre
seul le problème des régions polluées par
l'industrie nucléaire, a déclaré un vice-ministre
de l'Energie Atomique, Valéri Lebedev, lors d'une conférence
de presse organisée à la veille des débats
à la Douma (chambre basse) sur l'importation de déchets
nucléaires.
Le gouvernement défend des amendements qui permettraient à la Russie de signer des contrats de retraitement et de stockage de déchets en provenance de Chine, Allemagne, Japon, Espagne, Suisse et Taiwan, soit un marché de 21 milliards de dollars au cours des dix prochaines années.
L'Académie russe des Sciences soutient l'initiative du gouvernement, a déclaré de son côté son secrétaire Boris Miassoedov.
"La situation dans les régions polluées se dégrade, alors que le financement des programmes écologiques ne couvre ces dix dernières années que 3 à 5% des besoins", a dit le scientifique en ajoutant qu'"attirer des moyens de l'étranger est le seul moyen" pour résoudre ce problème.
La Douma doit se prononcer mercredi sur une série d'amendements qui permettraient le stockage en Russie de combustible usagé venant de l'étranger avant retraitement, pendant une période pouvant aller jusqu'à 50 ans. Un tel stockage est actuellement interdit par une loi de 1991 sur "la protection de l'environnement".
Un autre projet de loi prévoit le versement d'une partie des moyens obtenus par l'importation des déchets pour la mise en oeuvre des programmes écologiques dans les régions polluées du Nord et de la Sibérie.
Ces textes, auxquels sont opposés notamment "les verts", se heurtent à la Douma à l'opposition des communistes et d'une partie de réformateurs d'opposition.
L'organisation de défense de l'environnement Greenpeace a affirmé fin octobre avoir recueilli assez de signatures pour obliger le gouvernement russe à organiser un referendum sur ce problème.
MOSCOU, 22 nov - La Douma (chambre basse du parlement russe) a reporté sine die mercredi l'examen d'amendements controversés qui permettraient à la Russie d'importer des déchets nucléaires de l'étranger pour les traiter ou les stocker.
Une loi de 1991 sur "la protection de l'environnement" que le gouvernement veut modifier interdit l'importation de déchets étrangers.
Les débats ont été supprimés de l'ordre du jour de la chambre basse à l'initiative de l'un des auteurs des amendements, Robert Nigmatouline, qui a estimé que les députés, notamment communistes, majoritaires à la Douma, ne sont pas encore prêts à soutenir ce projet.
"Nous avons l'impression qu'il faut encore du temps pour persuader les députés de soutenir ces amendements et pouvoir obtenir une majorité de voix favorables au projet", a affirmé à l'AFP M. Nigmatouline.
"Il ne faut pas se dépêcher, car c'est un grand projet économique et deux ou trois mois de retard ne changeront rien", a-t-il ajouté.
La branche russe de l'organisation écologiste Greenpeace qui dénonce ces amendements s'est félicitée du report de leur examen.
"Nous sommes très contents qu'il y ait des gens raisonnables à la Douma", a affirmé mercredi à l'AFP un responsable de Greenpeace, Igor Forofontov.
Selon lui, Greenpeace avait récemment distribué aux députés un communiqué expliquant le danger de ces amendements qui risquent de transformer la Russie en "décharge de déchets nucléaires".
Greenpeace affirme également avoir recueilli assez de signatures pour obliger le gouvernement russe à organiser un referendum sur cette question.
Le ministère russe de l'Energie Atomique a quant à lui défendu mardi ces amendements qui permettraient à la Russie de signer des contrats de retraitement et de stockage de déchets en provenance de Chine, Allemagne, Japon, Espagne, Suisse et Taiwan et obtenir ainsi 21 milliards de dollars au cours des dix prochaines années.