MARCOULE (Gard), 14 jan 03 - Greenpeace a annoncé mardi le lancement d'une campagne de prélèvements autour de l'usine de Melox de la Cogema, filiale du groupe nucléaire français Areva, située près de Marcoule (Gard), dans le cadre de l'enquête publique consécutive à sa demande d'extension.
L'association écologiste dénonce la fabrication du combustible nucléaire MOX, mélange d'uranium et de plutonium issu du retraitement, jugé "dangereux", dont l'usine Melox souhaite augmenter la production, après l'arrêt de son usine de Cadarache (Bouches-du-Rhône) pour non conformité aux normes antisismiques.
Greenpeace a ainsi commandé à
un laboratoire indépendant une étude comportant
des mesures d'irradiation à l'extérieur du site,
des prélèvements d'eau et de mousses afin d'apporter
sa "contribution" à l'enquête publique.
Greenpeace enchaîne
les actions contre le transport de combustible MOX
Midi Libre, 9/1/03:
Une image, comme un symbole, lorsque la délégation
de l'intersyndicale Mélox-Cadarache, guidée par
Patrick Bottaro, a croisé celle de Greenpeace,emmenée
par Yannick Rousselet, un militant descendu tout droit, pour l'occasion,
de Paris.
La scène s'est déroulée, hier matin, au premier
étage de la mairie de Chusclan, dans la grande salle destinée
habituellement au conseil municipal.
C'est là, en effet, dans la commune désignée
siège de l'enquête publique sur la demande de la
Cogéma d'une augmentation de production de son usine Mélox,
que s'étaient installés, en ce premier jour, les
membres de la commission d'enquête chargés d'accueillir,
d'informer et de recueillir les avis et les observations du public
au cours de ces deux prochains mois.
Echanges courtois entre les deux délégations. Mais
brefs. Tant les positions, sur ce sujet, sont diamétralement
opposées
L'objet, on le sait : la demande déposée par Cogéma,
depuis septembre 2000, d'une augmentation de la production de
Mox de son usine Mélox. Une demande, à l'origine,
de 101 à 195 tonnes métal lourd, assortie d'une
enquête publique préalable - comme pour toute modification
touchant des installations nucléaires de base (INB) - et
ramenée à 145 tonnes par décret conjoint
des ministères de tutelle, de l'Environnement et de l'Economie,
fin septembre dernier. Soit une capacité supplémentaire
(44 tonnes), équivalent à la production de l'usine
de Cadarache, dont la fermeture, pour des raisons de tenue au
séisme, est aujourd'hui annoncée pour juillet 2003.
Et le feu vert donné à l'enquête publique
qui vient de démarrer, hier.
Soulagement du côté de Cogéma - devenue Areva
- après deux ans d'intense lobbying. Le géant français
de l'industrie nucléaire mettant en avant la dimension
industrielle du projet - les contrats de l'usine de Cadarache
avec l'Allemagne courent jusqu'en 2006 - et son aspect social
- quarante à cinquante emplois rapatriés sur Mélox.
Et colère des écologistes qui, depuis longtemps,
ont fait du combustible Mox l'une de leurs bêtes noires
- un mélange d'uranium appauvri et, surtout, de plutonium
hautement énergétique et toxique, issu du combustible
usé des réacteurs nucléaires - et qui, avec
Dominique Voynet puis Yves Cochet, encore dans le gouvernement
Jospin, avaient longtemps réussi à retarder l'échéance.
Evoquant alors « un mauvais coup fait au Gard ».
Trois mois après, les positions n'ont pas changé.
Elles pourraient même se durcir. A l'image de Greenpeace
qui affichait hier sa détermination à « être
présent, durant toute la durée de l'enquête,
et ce, dès l'ouverture. Ce matin (hier, Ndlr), il s'agissait
d'abord pour nous de vérifier que toutes les pièces
nécessaires étaient portées à la connaissance
du public » expliquait ainsi Yannick Rousselet. Une première
étape, alors que la délégation devait se
rendre dans l'après-midi en préfecture du Gard,
à Nîmes, pour réclamer copie du dossier entier
: « On compte bien faire travailler des experts techniques
et scientifiques sur le contenu, et notamment sur l'étude
d'impact et l'étude des dangers. Il nous semble pour le
moins bizarre, par exemple, que le risque d'une chute d'avion
ne soit pas pris en compte, surtout après les événements
du 11 septembre. Ça nous paraît essentiel vis-à-vis
de la sûreté des stocks de plutonium »
Yannick Rousselet évoquant par ailleurs la volonté
de l'organisation Greenpeace, à court terme, peut-être
même dès le début de la semaine prochaine,
« de réaliser nos propres prélèvements
sur l'environnement à proximité du site de Marcoule
». Avant de conclure : « Ça peut paraître comme une enquête
publique bénigne Une simple extension. Or, pour nous, c'est
l'avenir de la filière plutonium dans le monde qui est
ici en jeu, alors qu'on voit bien que le Japon a décidé
de tout arrêter, que même EDF émet de plus
en plus de réserve quant à son coût... »
Faux, répond en écho, depuis plusieurs mois, Areva.
« Ni modification pour l 'usine, si ce n'est une réorganisation
et un renforcement de nos équipes, ni modification de l'impact
sur l'environnement et la santé des populations. Il s'agit
simplement de rapatrier ici ce qui se faisait déjà
ailleurs » rappelait, en octobre dernier, Gérard
Le Bastard, directeur du Business Unit "Recyclage".
« Il faut le dire : Mélox fonctionne depuis dix ans
sans problème et cette augmentation de production n'aura
aucun impact » renchérissait, hier, Patrick Bottaro,
bien décidé, lui aussi, à être présent
durant toute l'enquête publique : « On se bat depuis
près de deux ans et on continuera encore pendant deux mois.
Lors des enquêtes publiques, on n'entend toujours que les
opposants. Or, si on est là dès le premier jour,
c'est aussi pour faire entendre notre voix, et on va motiver le
personnel en ce sens. » Rappelons que l'enquête publique
a pour objet, à présent, d'informer le public et
de recueillir son avis et ses observations, consignés dans
un registre d'enquête. Il dispose de deux mois pour le faire,
jusqu'au 8 mars prochain. Après, il sera trop tard
- Pas d'alternative au nucléaire dans un avenir prévisible
(selon une publication de Bercy)
Canard Enchaîné 13/11/02:
Une vedette du Sénat mise en cause pour ses atomes
crochus avec le nucléaire
GREENPEACE 25/10/02:
Le gouvernement annonce qu'il ne prendra pas de décision concernant le nucléaire avant les conclusions du débat national sur l'énergie
Plus de quinze jours après l'autorité de sûreté, le gouvernement a demandé hier le lancement d'une enquête publique nécessaire à l'extension de l'usine Melox de Marcoule (Gard). Dans cette annonce, le gouvernement précise qu'il a souhaité limiter cette opération à un strict transfert de la capacité de l'usine de Cadarache à celle de Marcoule, ne voulant pas interférer avec les futures conclusions du débat national sur l'énergie qui doit être organisé tout au long du premier semestre 2003.
Le gouvernement français annonce ne pas vouloir prendre de décision concernant le nucléaire, qui pourrait perturber le futur débat sur l'énergie. Chiche ! Qu'aucune décision ne soit prise ! Nous appelons le gouvernement français à la cohérence, les nouveaux décrets qui autoriseraient l'usine Cogema de La Hague à étendre la capacité de ses piscines et à retraiter du MOX ou d'autres types de combustibles expérimentaux, ne doivent pas être signés avant la conclusion du débat. La signature des ces décrets modifieraient de manière significative le devenir de l'aval du cycle et compromettraient ainsi par avance toutes les chances de ce débat déclare Yannick Rousselet, responsable de la campagne nucléaire pour Greenpeace France. En effet, la problématique de la gestion des déchets radioactifs doit absolument faire partie intégrante des questions posées lors du débat national.
Greenpeace estime que la filière retraitement/Mox, dite filière plutonium, loin de proposer une solution aux déchets nucléaires, ne fait que reporter le problème dans le temps et l'espace, pour au final complexifier encore plus leur gestion. De plus, cette filière augmente les risques d'accident et de prolifération d'armes atomiques. Cette filière est la principale source de transports de déchets radioactifs et de plutonium à travers le monde. Enfin elle génère des pollutions radioactives avec des rejets condamnés par la communauté internationale (1). Rappelons aussi que dans un avis rendu public le 28 février 2001, la Commission Française du Développement Durable (CFDD) estime que le retraitement nucléaire n'a pas de fondement économique et que l'option MOX n'est pas équitable pour les générations futures.
L'usine Melox de Marcoule est actuellement autorisée à fabriquer 115 tonnes (ou 101 tML, tonnes métal lourd) de MOX par an. L'enquête publique vise à augmenter cette capacité à 145 tML. Dans un odieux chantage auprès des autorités de l'Etat, Cogema prend prétexte du fait que l'Autorité de sûreté nucléaire lui ai demandé de fermer son installation de Cadarache (45 tML/an) pour des raisons d'instabilité sismique, pour recentrer ses activités industrielles de fabrication de MOX à Marcoule.
Greenpeace participera activement à cette enquête publique et fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire stopper cette production de MOX.
(1) En juin 2000, les pays parties à
la Convention OSPAR (Convention pour la protection du milieu marin
de l'Atlantique du Nord-Est qui regroupe 15 pays et l'Union Européenne)
ont très majoritairement condamné le retraitement
et demandé à la France et au Royaume-Uni de gérer
autrement leurs déchets.
PARIS, 23 oct 02 - Le gouvernement a demandé mercredi une enquête publique sur l'extension de la capacité de l'usine de Melox de la Cogema, filiale du groupe nucléaire français Areva, située près de Marcoule (Gard), selon un communiqué commun du ministère délégué à l'Industrie et de celui de l'Ecologie.
"La ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot-Narquin, et la ministre déléguée à l'Industrie Nicole Fontaine ont demandé au préfet du Gard d'ouvrir une enquête publique sur une demande d'extension présentée par la Cogema" en ce sens, a indiqué le communiqué.
La filiale d'Areva souhaite fermer son usine de fabrication de combustibles nucléaires MOX de Cadarache (Bouches-du-Rhône) et transférer l'activité vers l'usine de Melox.
L'Autorité de sûreté nucléaire avait affirmé le 20 mars que l'usine de Cadarache, exploitée par la Cogema, devait fermer pour non conformité aux normes anti-sismiques.
"Dans l'attente des conclusions du débat sur l'énergie, le gouvernement a souhaité limiter cette opération au strict déplacement de capacité pour raisons de sécurité de Cadarache à Marcoule, sans modifier la capacité totale de production de MOX en France", a souligné le texte.
Le MOX est un mélange d'uranium et de plutonium issu du retraitement, réutilisé comme combustible dans les centrales nucléaires. Le plutonium, stocké sous forme de poudre, pourrait donc se disperser en cas d'accident, selon l'Autorité de sûreté.
La ministre déléguée à l'Industrie a annoncé la tenue au début de 2003 d'un débat national sur l'énergie qui débouchera sur "une loi d'orientation sur l'énergie devant définir et préciser les grandes options énergétiques de la France en matière de nucléaire, d'énergies renouvelables, de maîtrise et de la sécurité et de l'approvisionnement de l'énergie".
PARIS, 17 avr - La
présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, a confirmé
mercredi l'arrêt de son usine de fabrication de combustible MOX de Cadarache (Bouches-du-Rhône)
et le transfert de l'activité vers l'usine de Melox.
Anne Lauvergeon, interrogée par la presse lors de la présentation
des résultats 2001 du groupe, a indiqué que "pour
des raisons sismiques, l'usine sera fermée et son activité
transférée vers Melox". Elle a précisé
que le coût de cette fermeture a été anticipé
dans les comptes.
L'usine de Melox est située à Chusclan, près de Marcoule (Gard).
L'Autorité de sûreté nucléaire avait affirmé le 20 mars que l'usine de Cadarache, exploitée par COGEMA, devait fermer pour non conformité aux normes anti-sismiques.
"Elle ne répond pas aux nouvelles normes anti-séisme et le bâtiment pourrait s'effondrer en cas de secousse majeure", a souligné Philippe Saint-Raymond, directeur général adjoint de l'Autorité de sûreté nucléaire.
Le MOX est un mélange d'uranium et de
plutonium issu du retraitement, réutilisé comme
combustible dans les centrales nucléaires. Le plutonium,
stocké sous forme de poudre, pourrait donc se disperser
en cas d'accident, avait estimé l'Autorité de sûreté.
Risque sismique: un tiers du CEA de Cadarache
devra être remplacé ou fermé
MARSEILLE, 18 avr 2001 - Un tiers des installations du Commissariat à
l'énergie atomique (CEA) à Cadarache (Bouches-du-Rhône)
accuse une "tenue au séisme insuffisante" et
devra être remplacé ou fermé entre 2002 et
2015, a indiqué mercredi la DRIRE, antenne de l'Autorité
de sûreté nucléaire (ASN). (et si le séisme a lieu demain
???)
La Direction régionale de l'industrie, de la recherche
et de l'environnement (DRIRE) a aussi dénoncé lors
d'une conférence de presse à Marseille "la
rigueur insuffisante dans l'exploitation des installations"
de Cadarache par le CEA.
L'une des 18 installations de Cadarache, une usine de production de MOX (un combustible à base d'uranium) exploitée par la COGEMA, "ne résisterait pas à un séisme majeur", a déclaré le chef de la division nucléaire de la DRIRE Nicolas Sennequier. Seules quatre d'entre elles (deux réacteurs, un laboratoire et un site d'entreposage) auraient une tenue parfaite en cas de secousse majeure.
''En clair, explique Nicolas Sennequier, responsable de la division nucléaire à la DRIRE-Marseille, si un seisme de magnitude importante se produit, le laboratoire serait détruit et du plutonium se répandrait dans l'atmosphère. Comme la Cogema ne nous répond pas depuis plusieurs années, nous allons, en liaison avec l'Autorité de sûreté nucléaire, fermer d'autorité ce laboratoire d'ici à l'an prochain''. (et si le séisme a lieu demain ???)
L'ASN souhaite la fermeture de cette usine, dans laquelle travaillent 300 personnes, fin 2002. "En cas de silence persistant de la COGEMA, l'ASN décidera elle-même de la date à laquelle l'usine devra s'arrêter", a prévenu le directeur de la DRIRE Dominique Tixeront.
Cinq autres installations exploitées par le CEA devront être remplacées d'ici 2015 et des rénovations s'imposent sur huit autres.
L'ASN, qui a mené 49 inspections en 2000 à Cadarache, a également relevé "trente incidents significatifs", dont 7 de niveau 1, le plus bas d'une échelle de 7. Un incident peut avoir des répercussions sur les salariés à partir du niveau 2 et sur les populations environnantes à partir du niveau 4. Mais la DRIRE a mis en garde contre les effets d'un enchaînement d'incidents de niveau 1.
L'ASN rapporte, le 11 octobre, un "rejet non-concerté d'effluents gazeux radioactifs par le réacteur Phebus", dans un "mépris des procédures", mais sans conséquence "pour les personnes et l'environnement".
Cinq arrêts du système de ventilation
d'un laboratoire, dont le rôle est de diriger les substances
radioactives vers des filtres spéciaux, sont également
notés.
--------> Report de l'introduction du combustible nucléaire MOX au Japon