Les Canadiens ont livré à
l'Inde en 1963 un réacteur de recherche à eau lourde
CANDU de 40 MW thermiques, capable de produire 5 kilos de plutonium
par an, et ils ont eu la déplaisante surprise d'entendre
exploser la première bombe atomique en 1974. Le Pakistan
voisin avait entre temps commandé au même Canada
un réacteur à eau lourde de 137 MWe.
L'Inde est, avec le Pakistan, la seule puissance nucléaire
avérée à n'avoir jamais ratifié le
traité de non-prolifération. Ses premiers essais
militaires, en 1974, lui ont valu d'être boycottée
par la communauté internationale, les pays fournisseurs
refusant de lui vendre combustibles et technologies pour son programme
civil au motif qu'ils pourraient être détournés
à des fins militaires. Des sanctions renforcées
en 1998. Aujourd'hui, New Delhi dispose de 22 centrales,
dont 14 civiles (2,7 % des capacités énergétiques
du pays, lire: Enquête sanitaire à proximité
d'une centrale nucléaire indienne)
et 8 militaires. D'après des estimations, l'armée
serait en possession de 100 à 150 ogives nucléaires.
New Delhi a toujours affirmé qu'elle appliquerait
une politique de no first use, impliquant qu'elle n'utilisera
jamais l'arme atomique à moins d'être attaquée
avec.
2/10/2008 - L'Inde,
forte de ses accords dans le nucléaire civil avec la France,
les Etats-Unis et bientôt la Russie, se sent enfin reconnue
comme un nouveau poids-lourd économique et une grande puissance
diplomatique. En signant son retour dans "l'ordre nucléaire
mondial", comme l'a proclamé le Premier ministre Manmohan
Singh, le géant asiatique s'assure une place "sur
la plus haute marche de la mondialisation", selon la diplomate
Arundhati Ghosh. C'est même "la reconnaissance de l'irruption
de l'Inde sur la scène internationale, en tant que puissance
économique et stratégique", se targuait récemment
auprès le ministre adjoint à l'Industrie, Ashwani
Kumar. La France et l'Inde ont signé mardi un accord politique
de coopération dans le nucléaire civil, qui ouvre
les portes de l'immense marché indien au français
Areva. Car les perspectives commerciales sont prometteuses. L'Inde
- 10e puissance économique mondiale, troisième
pollueur de la planète et qui importe 70% de ses besoins
en pétrole - veut 60.000 mégawatts supplémentaires
d'énergie nucléaire, soit 100 milliards d'euros
d'investissements dans les quinze ans à venir, dont 20
milliards d'euros de contrats potentiels pour les groupes français.
La France est concurrente des Etats-Unis et de la Russie, partenaire
historique des Indiens, qui dispose d'un accord nucléaire
prêt à être signé et qui équipe
déjà une centrale du sud de l'Inde. Paris a pris
une petite longueur d'avance sur Washington puisque un accord
identique américano-indien de 2005 a été
ratifié mercredi par le Sénat après l'avoir
été samedi dernier par la Chambre des représentants.
La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice est attendu samedi
à New Delhi pour apposer les derniers paraphes à
ce document, la pierre angulaire du rapprochement entre les deux
pays. Pour que ces pactes s'appliquent, il a fallu que l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA) et le Groupe
des 45 pays fournisseurs de technologies nucléaires (NSG)
acceptent en juillet et en septembre la reprise du commerce nucléaire
avec l'Inde. La communauté internationale a de facto levé
un embargo mondial imposé il y a 34 ans à cette
puissance atomique militaire depuis ses essais en 1974 et qui
refuse de signer le Traité de non-prolifération
(TNP). New Delhi dispose maintenant d'un régime dérogatoire,
puisqu'en principe, le NSG interdit de vendre des produits nucléaires
à des Etats non signataires du TNP. En contrepartie, l'Inde
va séparer ses programmes nucléaires militaire et
civil et placer sous surveillance internationale 14 de ses 22
réacteurs. Pour
l'analyste Uday Bhaskar, l'Inde s'est taillée "un
statut unique reconnu par le monde, par rapport au Pakistan, Israël
et la Corée du Nord, qui disposent de l'arme atomique mais
ne peuvent pas faire de commerce nucléaire". Le géant d'Asie du Sud s'affirme comme "une
puissance démocratique, irréprochable en matière
de non-prolifération et comparable aux démocraties
occidentales", assure Amit Mitra, de la Fédération
des chambres indiennes du commerce et de l'industrie (FICCI).
Sanctionnée par la communauté internationale - mais
pas par la France - pour ses derniers essais atomiques en
mai 1998, l'Inde a ainsi remporté "une victoire diplomatique
significative", relève M. Bashkar. Surtout, "elle
a pris soin de ne pas mettre ses oeufs dans le même panier",
souligne un diplomate occidental. La diplomatie indienne reste
en effet marquée par le principe du "non-alignement"
lorsque, de l'indépendance de 1947 à la fin de Guerre
froide, New Delhi refusait de choisir entre les blocs occidental
et soviétique. Aujourd'hui, l'Inde réclame même
un siège permanent au Conseil de sécurité
et une place au sein d'un G8 élargi. Des revendications
sur lesquelles les superpuissances n'ont pas de position commune.
2/10/2008 - Le
Sénat américain a largement approuvé mercredi
le texte mettant un terme à l'embargo sur l'exportation
de technologies nucléaires vers l'Inde, ouvrant la voie
à la mise en oeuvre de l'accord sur le nucléaire
civil. La Chambre des représentants avait déjà
approuvé ce texte, qu'il revient maintenant au président
George Bush de promulguer. Bush avait fait de cet accord une priorité
de sa fin de mandat en matière de politique étrangère
et la suppression de l'embargo datant de plus de trente ans va
lui permettre de sceller un nouveau partenariat stratégique
avec l'Inde. Les Etats-Unis entendent aider l'Inde à répondre
à une demande énergétique croissante et s'ouvrir
ainsi un marché représentant plusieurs milliards
de dollars. Le vote du Sénat intervient quelques heures
avant une viside de la secrétaire d'Etat américaine
Condoleezza Rice à Delhi. Les détracteurs de l'accord
indo-américain sur le nucléaire civil estiment que
celui-ci porte un rude coup aux efforts internationaux pour lutter
contre la prolifération d'armes atomiques. L'Inde n'est
pas signataire du Traité de non-prolifération nucléaire.
La Marseillaise, 30/9/2008:
Un marché qui risque de faire boom
« Juste s'exprimer... » C'est tout
ce que demandait hier le réseau "Sortir du nucléaire"
à l'occasion de la venue du chef de l'État et président
de l'Union européenne (UE), Nicolas Sarkozy, à Marseille
dans le cadre du sommet UE-Inde. Mais difficile de passer au travers
des mailles du filet de sécurité qui a paralysé
la ville. Prévue le matin, « l'action surprise »
(en fait quelques banderoles) se tiendra finalement en début
d'après-midi, sur la Corniche au niveau du marégraphe,
et se soldera par 10 interpellations avec arrachage du matériel.
Pourtant, « il se joue quelque chose de grave dans cette
réunion », estime Xavier Renou, porte-parole national
du collectif, « la France est en train de négocier,
sous couvert de l'Europe, des accords commerciaux avec l'Inde,
concernant des technologies nucléaires ». 20 milliards
d'euros de contrat. Une violation directe du traité de
non prolifération, texte déjà mis à
mal par les États-Unis en juillet 2007, toujours avec l'Inde,
estime ce dernier. Le réseau craint que cette puissance
émergente, qui s'est « dotée illégalement
de la bombe nucléaire », n'utilise le plutonium fourni
à des fins militaires. « Le traité, c'est
la seule chose qui nous protège un tant soit peu d'un monde
où tous les pays se dotent de la bombe, car il y a contrôle
des installations par des inspecteurs de l'énergie atomique
», considère Xavier Renou. Après Marseille,
le Premier ministre indien se rendra à Paris pour une visite
bilatérale. Il s'entretiendra mardi avec Nicolas Sarkozy
puis avec le Premier ministre François Fillon. Le patronat
indien avait indiqué samedi que les entreprises françaises
pourraient rafler pour 20 milliards d'euros de contrats d'ici
15 ans dans le nucléaire civil en Inde.
30/9/2008 - La
France et l'Inde ont signé mardi, lors de la visite à
Paris du Premier ministre indien Manmohan Singh, un accord de
coopération dans le secteur du nucléaire civil qui
ouvre la voie à la vente de réacteurs français
sur le marché indien. Cet accord bilatéral "constituera
la base d'une coopération bilatérale élargie
dans le domaine de l'énergie et de la recherche",
indique la déclaration commune publiée à
l'issue du sommet franco-indien. Ce document cadre, qui couvre
aussi bien la recherche fondamentale ou appliquée que l'éventuelle
livraison de réacteurs nucléaires, avait été
paraphé par le Commissariat à l'énergie atomique
(CEA) français et son équivalent indien lors de
la vise en Inde de Nicolas Sarkozy fin janvier. L'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA) en juillet puis le Groupe des 45 pays fournisseurs de technologies
nucléaires (NSG) en septembre ont permis la signature "politique"
de cet accord en levant de fait l'embargo international imposé
depuis trente-quatre ans à l'Inde, puissance atomique militaire
qui n'a pas signé le traité de non-prolifération
(TNP). Avec ce double feu vert, la communauté internationale
a accordé un régime dérogatoire à
l'Inde puisque le NSG interdit en principe tout commerce nucléaire
avec les Etats qui n'ont pas signé le TNP. En échange,
New Delhi s'est engagée à placer 14 de ses 22 réacteurs
sous le contrôle de l'AIEA. Outre
celui qu'elle s'apprête à signer avec Paris, l'Inde
a déjà signé en juillet 2005 un pacte nucléaire
avec les Etats-Unis, où M. Singh s'est rendu la semaine
dernière. La Chambre des représentants américaine
a ratifié samedi ce texte, qui doit désormais l'être
par le Sénat. L'Inde dispose aussi d'un accord prêt
avec la Russie, son partenaire historique, qui équipe déjà
une centrale dans l'Etat du Tamil Nadu (sud). Pour faire face
à ses besoins croissants en énergie, l'Inde souhaite
renforcer sa capacité nucléaire civile de 60.000
mégawatts d'ici quinze ans, un marché très
prometteur évalué à 100 milliards d'investissements.
Selon le patronat indien, les seules entreprises françaises
pourraient rafler jusqu'à un quart de ce gigantesque marché.
A la veille de la signature de cet accord, le groupe nucléaire
français Areva a fait savoir qu'il souhaitait, dans un
premier temps, négocier avec New Delhi la livraison de
deux réacteurs de nouvelle génération EPR
et du combustible nécessaire. Le groupe français
retrouvera toutefois sur sa route l'américain Westinghouse
Electric Company, l'alliance américano-japonaise General
Electric-Hitachi, le français Areva et l'agence d'énergie
atomique russe Rosatom, présélectionnés en
août par l'agence atomique indienne.
29/09/2008 - Areva
espère signer prochainement avec l'Inde un protocole d'accord
en vue de la fourniture de deux réacteurs nucléaires
EPR et de leur combustible,
a déclaré lundi une porte-parole du groupe nucléaire
français. Les autorités françaises et indiennes
pourraient signer mardi un accord cadre de coopération
dans le nucléaire civil, à l'occasion du sommet
France-Inde qui se tiendra au Palais de l'Elysée, selon
la présidence française. Cet accord ouvrira la voie
à la fourniture de réacteurs par Areva, qui espère
signer dans la foulée, mais peut-être pas dès
mardi, un "memorandum of understanding" (protocole d'accord)
préalable à l'ouverture de négociations sur
la fourniture de deux EPR de 1.600 mégawatts chacun et
de combustible nucléaire, a ajouté la porte-parole
d'Areva. Ce contrat est comparable à celui qu'Areva a déjà
signé avec la Chine, a-t-elle précisé.
28/9/2008 - Un
pacte nucléaire civil entre l'Inde et les Etats-Unis a
été adopté samedi par la Chambre des représentants
du Congrès américain, une étape saluée
par le président George W. Bush comme "une avancée
majeure" dans les relations américano-indiennes. Le
texte, qui doit être encore validé par le Sénat,
a été adopté à une large majorité
par 298 oui contre 117 non, a précisé une porte-parole
de la Chambre. Il met en place pour 40 ans une coopération
sous forme de transferts de technologies et de fournitures par
les Etats-Unis à l'Inde de matériel nucléaire
et non-nucléaire y compris des réacteurs. Le président
George W. Bush qui, jeudi, avait rencontré à la
Maison Blanche le Premier ministre indien Manmohan Singh pour
l'assurer de son soutien sur ce pacte a immédiatement réagi,
enjoignant le Sénat d'adopter à son tour le texte
rapidement. L'adoption de ce pacte par la Chambre "est une
nouvelle avancée majeure vers la transformation des relations
américano-indiennes", a déclaré M. Bush
dans un communiqué. "Je prie le Sénat d'adopter
rapidement cette loi importante (...). Signer cette loi adoptée
de façon bipartisane va aider à renforcer notre
partenariat avec l'Inde", a-t-il ajouté. La présidente
démocrate de la Chambre Nancy Pelosi a elle aussi salué
samedi l'adoption du pacte nucléaire qui "approfondit
les relations stratégiques de nos pays et tout en apaisant
les inquiétudes sur la non-prolifération nucléaire
et en répondant aux besoins énergétiques
croissants de l'Inde". Le pacte, qui met fin à des
décennies d'interdiction de collaboration nucléaire
avec l'Inde, devrait cimenter une nouvelle relation stratégique
entre les deux pays. Ce
pacte a rencontré l'opposition de certains critiques soulignant
que l'Inde n'était pas signataire du Traité de non-prolifération
et que la signature d'un tel accord pouvait indirectement encourager
des pays comme l'Iran à poursuivre leur activité
nucléaire. Ainsi, un représentant
démocrate, Edward J. Markey, violemment opposé à
cet accord, a estimé samedi que c'était "une
loi épouvantable, qui menaçait l'avenir de la non-prolifération
mondiale". Il ne s'agit pas de l'Inde elle-même, a-t-il
poursuivi mais "de l'Iran, de la Corée du Nord, du
Pakistan, du Venezuela, de tous les pays dans le monde dont l'objectif
est de posséder l'arme nucléaire". Ce partenariat
était une priorité du chef du gouvernement indien:
"quand on écrira l'histoire, je pense qu'il sera retenu
que le président George W. Bush a joué un rôle
historique en rapprochant nos deux démocraties", avait
déclaré M. Singh lors de sa visite à Washington
jeudi. "La coopération nucléaire civile entre
les Etats-Unis et l'Inde aura des retombées économiques
et stratégiques majeures pour les deux pays, dont une sécurité
énergétique renforcée, la capacité
de compter sur une source d'énergie plus respectueuse de
l'environnement, de nouvelles opportunités économiques
et de plus grands efforts vers la non-prolifération",
avait plaidé la Maison Blanche dans une présentation
du texte au Congrès.
19/9/2008 - L'Inde
et France sont sur le point de signer leur accord dans le nucléaire
civil, a indiqué vendredi le secrétaire d'Etat du
ministère indien des Affaires étrangères,
dix jours avant la visite en France du Premier ministre indien.
"Nous travaillons à la signature de cet accord",
a déclaré Shiv Shankar Menon, sans vouloir donner
de date exacte. En fait, des responsables officiels indiens et
français laissent entendre depuis une semaine que le texte
devrait être signé à Paris le 30 septembre,
à l'occasion de la venue en France du Premier ministre
Manmohan Singh pour le sommet Inde-Union européenne à
Marseille le 29 septembre et des entretiens bilatéraux
dans la capitale le lendemain. En visite à New Delhi mardi,
la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie
Idrac, a assuré que les deux gouvernements "discutaient
d'une date précise" pour que la coopération
dans le nucléaire civil "commence dès que possible".
De fait, l'accord est prêt depuis la visite d'Etat en Inde
en janvier du président Nicolas Sarkozy. Le 6 septembre
à Vienne, le Groupe des 45 pays fournisseurs nucléaires
(NSG), qui contrôle l'exportation de ces technologies dans
le monde, a validé un pacte identique entre New Delhi et
Washington, datant de 2005, permettant aux Etats-Unis de vendre
à l'Inde des réacteurs nucléaires ou du combustible
à usage civil. L'Inde attend que le Congrès américain
ratifie cet accord ces jours-ci. Le président George W.
Bush recevra Manmohan Singh le 25 septembre. Le NSG a de facto
levé un embargo international vieux de 34 ans sur le commerce
nucléaire avec l'Inde, qui n'est pas partie au Traité
de non-prolifération (TNP), mais qui est une puissance
atomique militaire depuis son premier essai en 1974. Après
le feu vert en juillet de l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA), la communauté internationale offre donc
un régime dérogatoire à New Delhi, puisque,
normalement, le NSG interdit tout commerce nucléaire avec
les Etats non signataires du TNP. En contrepartie, l'Inde séparera ses programmes
nucléaires militaire et civil et placera sous contrôle
international 14 de ses 22 réacteurs.
12/9/2008 - New Delhi et Paris pourraient signer un accord dans le nucléaire civil fin septembre lors d'une visite en France du Premier ministre indien, mais l'Inde attend que le Congrès américain ratifie un pacte identique américano-indien, a indiqué vendredi un ministre indien. "Les documents (de l'accord) sont prêts pour la signature. Pour cet accord bilatéral, je ne vois aucune difficulté", a déclaré à Ashwani Kumar, ministre adjoint de l'Industrie. Cet accord franco-indien de coopération dans le nucléaire civil est en fait prêt depuis la visite d'Etat à New Delhi en janvier dernier du président Nicolas Sarkozy. Le premier ministre Manmohan Singh doit se rendre en France les 29 et 30 septembre pour un sommet Inde-Union européenne à Marseille et pour des entretiens bilatéraux à Paris. Le 6 septembre à Vienne, le Groupe des 45 pays fournisseurs nucléaires (NSG), qui contrôle l'exportation de ces technologies dans le monde, a validé un accord entre New Delhi et Washington, dit "123" et datant de 2005, permettant aux Etats-Unis --si le Congrès américain le ratifie définitivement-- de vendre à l'Inde des réacteurs nucléaires ou du combustible à usage civil. Le Congrès a annoncé jeudi qu'il examinerait ce texte transmis la veille par la Maison Blanche. Celle-ci a précisé que le président George W. Bush recevrait Manmohan Singh le 25 septembre. "Il semble que le Congrès va ratifier l'accord +123+ (...) ce qui ouvrira la voie à une coopération à grande échelle avec la France dans le secteur de l'énergie nucléaire civile", a ajouté M. Kumar. "Mais nous prendrons des mesures concrètes en matière de coopération dans le nucléaire civil avec d'autres pays, seulement après la ratification par le Congrès américain de notre accord", a-t-il précisé. Le NSG a de facto levé un embargo international vieux de 34 ans sur le commerce nucléaire avec l'Inde, qui n'est pas partie au Traité de non-prolifération (TNP), mais qui est une puissance atomique militaire déclarée depuis son premier essai en 1974.
11/9/2008 - L'Inde
est sur le point de signer des accords de coopération dans
le nucléaire civil avec la France et la Russie, après
l'approbation par la communauté internationale d'un pacte
identique entre New Delhi et Washington, a indiqué jeudi
la diplomatie indienne. Samedi dernier à Vienne, le Groupe
des 45 pays fournisseurs nucléaires (NSG), qui contrôle
l'exportation de ces technologies dans le monde, a validé
un accord de 2005 permettant aux Etats-Unis --si le Congrès
le ratifie définitivement-- de vendre à l'Inde des
réacteurs ou du combustible à usage civil. Le NSG
a de facto levé un embargo international vieux de 34 ans
sur le commerce nucléaire avec New Delhi, qui n'est pas
partie au Traité de non-prolifération (TNP), mais
qui est une puissance atomique militaire déclarée
depuis son premier essai en 1974. Après le feu vert en
juillet de l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA), la communauté internationale offre donc un régime
dérogatoire à l'Inde puisque, normalement, le NSG
interdit tout commerce nucléaire avec les Etats non signataires
du TNP. "A la suite de la déclaration du NSG permettant
à ses membres de coopérer dans le nucléaire
civil avec l'Inde, le gouvernement travaille à la mise
en oeuvre d'une coopération commerciale avec des partenaires
étrangers", a déclaré le porte-parole
du ministère des Affaires étrangères, Navtej
Sarna. New Delhi est proche de la signature d'accords bilatéraux
avec "des partenaires amicaux tels que la France et la Russie",
a-t-il dit. En fait, Moscou équipe déjà une
centrale nucléaire du sud de l'Inde et un accord franco-indien
est prêt depuis la visite d'Etat en janvier du président
Nicolas Sarkozy. Quant aux Etats-Unis, la Maison Blanche a annoncé
mercredi avoir envoyé au Congrès pour approbation
le texte de leur accord nucléaire avec l'Inde. "L'agence
atomique d'Inde (NPCIL) a déjà ouvert un dialogue
préliminaire avec ces entreprises américaines",
a rappelé M. Sarna. Le mois dernier, la NPCIL avait présélectionné
l'américain Westinghouse Electric Company, l'alliance américano-japonaise
General Electric-Hitachi, le français Areva et l'agence
d'énergie atomique russe Rosatom.
11/9/2008 - La Maison Blanche a annoncé mercredi soir avoir envoyé au Congrès pour approbation, le texte d'un important accord de coopération nucléaire avec l'Inde. L'accord, signé par le président George W. Bush et le Premier ministre indien Manmohan Singh en juillet 2005, offre à l'Inde l'accès à la technologie occidentale et à une énergie nucléaire bon marché en échange de l'ouverture aux inspections de l'Onu de certaines de ses installations nucléaires. Les parlementaires américains sont de nouveau réunis en session après leurs vacances d'août mais doivent à nouveau s'interrompre fin septembre pour participer à la campagne de la présidentielle du 4 novembre, laissant une étroite fenêtre pour examiner l'accord américano-indien. La ratification par le Congrès américain est le dernier obstacle à l'entrée en vigueur de cette initiative majeure de l'administration Bush, après la validation de l'accord le 6 septembre, au terme d'un long processus, par le Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG), qui contrôle l'exportation et la vente de technologies nucléaires dans le monde.
9/9/2008 - La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a lancé mardi une campagne politique visant à convaincre le Congrès américain de ratifier d'ici la fin de l'année l'accord de partenariat dans le domaine nucléaire signé avec l'Inde. Rice s'est rendue au Capitole pour s'y entretenir avec le président démocrate de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Howard Beman, dont la position sera déterminante pour obtenir un vote d'ici la suspension des travaux parlementaires, fin septembre, pour cause d'élection présidentielle. La secrétaire d'Etat a également rencontré les présidents du Sénat et de la Chambre des représentants, ainsi que plusieurs parlementaires importants membres des deux commissions des Affaires étrangères, a précisé son porte-parole, Sean McCormack. "Nous pensons qu'il y a une possibilité d'obtenir le vote (du texte) cette année et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir", a dit McCormack. "Qu'il soit voté ou pas ne dépendra pas d'un manque d'efforts." Selon McCormack, Rice espère que le département d'Etat pourra adresser un document de travail au Congrès d'ici 24 ou 48 heures. La transmission du texte dépend également de l'Inde, qui doit satisfaire à plusieurs exigences préalables. Les Etats-Unis doivent notamment certifié que l'Inde a trouvé un accord avec l'Agence internationale de l'énergie atomique sur un "protocole additionnel" d'inspection de ses installations nucléaires. La ratification de l'accord indo-américain par le Congrès constitue le dernier obstacle avant application de ce texte, les Etats-Unis ayant obtenu la semaine dernière une dérogation du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG) pour exporter des technologies vers l'Inde. Le cadre du NSG ne permet pas, en principe, de collaborer avec des pays qui n'ont pas signé le Traité de non-prolifération. Washington voit dans cet accord signé en 2005 l'opportunité de forger un partenariat stratégique avec la démocratie la plus peuplée au monde et de s'ouvrir un marché de plusieurs milliards de dollars.
7/9/2008 - Le
feu vert de la communauté internationale à l'accord
de coopération dans le nucléaire civil entre les
Etats-Unis et l'Inde ouvre les portes d'un marché de dizaines
de milliards de dollars aux fabricants de réacteurs américains,
mais aussi aux Russes et au français Areva. Il faut dire
que l'Inde a des besoins énergétiques colossaux,
vu son taux de croissance économique (8%) et sa dépendance
aux produits pétroliers, dont elle importe 70% de sa consommation.
Le jeune poids lourd d'Asie rêve de se doter d'ici à
2020 de 40.000 mégawatts de capacité installée
en termes de réacteurs nucléaires. D'après
la confédération de l'industrie indienne, il faudrait
une vingtaine de réacteurs en plus des 22 déjà
en service, soit 30 milliards de dollars de contrats au cours
des quinze prochaines années. Les investissements s'élèveraient
même à 100 milliards d'ici à 2030. Et les
entreprises mondiales du secteur sont sur les rangs. Le mois dernier, l'agence atomique indienne (NPCIL)
avait préselectionné l'américain Westinghouse
Electric Company, l'alliance américano-japonaise General
Electric-Hitachi, le français Areva et l'agence d'énergie
atomique russe Rosatom pour fournir éventuellement des
réacteurs. Des responsables gouvernementaux avaient alors
laissé entendre que leurs préférences iraient
aux technologies russes et françaises. Moscou a déjà
équipé une centrale du sud de l'Inde et un accord
franco-indien dans le nucléaire civil est prêt depuis
la visite d'Etat en janvier du président Nicolas Sarkozy.
En août, le groupe Areva avait cependant dit à l'AFP
à Paris que les discussions n'en étaient qu'au stade
"politique" et non encore "industriel". D'autant
que le dossier est explosif en Inde. La coalition gouvernementale
conduite par le parti du Congrès a failli chuter en juillet
devant le Parlement. Ex-soutiens du gouvernement, les partis communistes
et de la gauche avaient provoqué un vote de confiance en
fustigeant un accord nucléaire qui "jette l'Inde dans
les bras des Américains" et qui liquide la "souveraineté
nationale" quant au droit de New Delhi de procéder
à d'autres essais atomiques. Depuis trois ans, le texte
indo-américain constitue la pierre angulaire du rapprochement
diplomatique entre les deux Etats, après les années
de méfiance de la Guerre froide. "L'Inde est tombée
dans le piège de la non prolifération tendu par
les Etats-Unis", a dénoncé Yashwant Sinha,
dirigeant du parti nationaliste hindou de l'opposition (Bharatiya
Janata Party, BJP), qui espère revenir au pouvoir après
les législatives prévues en 2009.
6/9/2008 - Le
groupe des fournisseurs nucléaires, qui contrôle
l'exportation et la vente de technologies nucléaires dans
le monde, ont adopté samedi une proposition américaine
levant un embargo sur le commerce nucléaire avec l'Inde,
vieux de 34 ans, a indiqué la délégation
autrichienne. "Après des négociations
prolongées, le Groupe des fournisseurs nucléaires
(NSG) a adopté aujourd'hui une exemption pour les exportations
nucléaires vers l'Inde", a indiqué le ministère
autrichien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Après deux jours de discussions infructueuses, l'accord
de consensus a été conclu après 90 minutes
d'une réunion supplémentaire samedi matin, quand
l'Autriche, un des derniers Etat hostiles à la proposition
américaine, a obtenu que l'Inde s'engage formellement à
se tenir à ses obligations en matière de non-prolifération
et maintienne un moratoire sur les essais nucléaires. La
réunion de ce groupe de 45 pays avait été
interrompue vers 00H00 GMT samedi suite au départ de la
délégation chinoise qui réclamait - comme
l'Autriche, l'Irlande et la Nouvelle-Zélande - un engagement
clair de New Delhi de ne pas procéder à des essais
nucléaires. Un accord du NSG était indispensable
pour que le Congrès américain ratifie l'accord de
coopération dans le nucléaire civil, signé
avec l'Inde en 2005. Il pourrait être ratifié cette
année avant la fin du mandat du président George
W. Bush. L'Inde, non signataire du Traité de non-prolifération
(TNP) et dont le premier test nucléaire remonte à
1974, ne pouvait jusque là recevoir ni matériaux,
ni technologies nucléaires étrangères, les
règles du NSG bannissant d'ordinaire tout commerce avec
les Etats n'ayant pas signé le TNP. Selon Washington, le nouvel accord rapprochera l'Inde
des pays signataires du TNP après 34 ans d'isolement et
aidera à combattre le réchauffement climatique en
permettant à l'une des plus fortes économies mondiales
de développer une source d'énergie qui pollue peu
l'atmosphère. Les pays critiquant
l'accord USA-Inde affirment, en revanche, qu'il met en danger
les efforts internationaux de non-prolifération en donnant
à un pays qui n'a pas signé le TNP accès
aux technologies nucléaires américaines. Les discussions
à Vienne ont achoppé sur trois points principaux:
la suspension de tout commerce si l'Inde procède à
un essai nucléaire, l'interdiction du transfert de technologies
d'enrichissement et de recyclage de combustible nucléaire
et un rapport annuel sur l'accord. Mais c'est la question des
essais qui a été prédominante, l'Inde n'ayant
pas signé le traité d'interdiction des essais nucléaires.
En cours de réunion, New Delhi avait souligné s'être
"engagé à un moratoire volontaire et unilatéral
sur les tests nucléaires". Mais la Nouvelle-Zélande,
l'Irlande et l'Autriche avaient souhaité un engagement
plus fort.
6/9/2008 - Le président américain George W. Bush et le Premier ministre indien Manmohan Singh ont salué samedi l'accord nucléaire civil conclu entre l'Inde et les Etats-Unis qu'ils ont qualifié de "réussite historique", a annoncé la Maison Blanche. "Les deux dirigeants se sont mutuellement félicités pour le consensus atteint lors de la réunion du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG) à Vienne et ont salué les efforts conjoints qui y ont été faits pour faire progresser la coopération civile nucléaire entre les Etats-Unis et l'Inde", a déclaré Gordon Johndroe, porte-parole de la Maison Blanche, après un entretien téléphonique de MM. Bush et Singh. Le NSG, qui contrôle l'exportation et la vente de technologies nucléaires dans le monde, a adopté samedi une proposition américaine levant un embargo sur le commerce nucléaire avec l'Inde, vieux de 34 ans, a indiqué la délégation autrichienne. Un accord du NSG était indispensable pour que le Congrès américain ratifie l'accord de coopération dans le nucléaire civil, signé avec l'Inde en 2005. Il pourrait être ratifié cette année avant la fin du mandat du président Bush. L'Inde, non signataire du Traité de non-prolifération (TNP) et dont le premier test nucléaire remonte à 1974, ne pouvait jusque là recevoir ni matériaux, ni technologies nucléaires étrangères, les règles du NSG bannissant d'ordinaire tout commerce avec les Etats n'ayant pas signé le TNP.
5/9/2008 - Les 45 Etats membres du Groupe des Fournisseurs nucléaires (NGS), invités à lever l'interdiction des échanges avec l'Inde dans le domaine nucléaire, se sont félicités vendredi de son engagement à respecter le Traité de non prolifération (TNP) dont elle n'est pas signataire. Certains ont toutefois jugé l'initiative insuffisante. New Delhi, qui espère que le NGS donnera son feu vert à un accord de coopération indo-américain dans le nucléaire civil, a promis de ne pas se lancer dans une course aux armements et réaffirmé son moratoire sur les essais nucléaires. L'Inde adhère aux règles strictes du NGS en matière de lutte contre la prolifération des armes nucléaires, soutient la réduction de l'arsenal mondial et souhaite un élargissement des inspections de ses installations, ajoute le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Les Etats-Unis espèrent obtenir un accord assez rapidement afin de faire voter le texte sur la coopération avec l'Inde avant l'ajournement de la session parlementaire américaine, prévue fin septembre, pour cause d'élection présidentielle.
25/8/2008 - Une
nouvelle instance pour le désarmement nucléaire,
établie par le Japon et l'Australie, se penchera dès
le mois d'octobre sur l'accord nucléaire civil conclu entre
l'Inde et les Etats-Unis, a annoncé lundi sa co-présidente.
Appelée Commission internationale sur la non prolifération
et la réduction des armes nucléaires, elle abordera
"des dossiers ayant trait à des pays qui développent
des programmes nucléaires en violation du Traité
de non prolifération (TNP) ou qui ne sont pas signataires
du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires",
a déclaré l'ancienne ministre des Affaires étrangères
japonaise, Yoriko Kawaguchi, lors d'une conférence de presse
à Tokyo. Mme Kawaguchi, qui co-présidera cette commission
avec l'ancien ministre des Affaires étrangères australien
Gareth Evans, faisait référence à l'Inde,
pays qui a procédé à son premier essai nucléaire
en 1974 et a développé depuis un arsenal atomique
sans jamais avoir signé le TNP. L'Inde cherche à
obtenir l'assentiment du groupe des 45 pays fournisseurs d'équipements
et de technologies nucléaires (NSG) à un accord
sur l'exploitation de l'énergie atomique qu'elle a signé
avec les Etats-Unis. Sans cette approbation, New Delhi ne peut
recevoir ni matériaux ni technologies nucléaires
civiles étrangères, les règles du NSG bannissant
en théorie tout commerce avec les Etats n'ayant pas signé
le TNP. La Commission internationale sur la non prolifération
et le désarmement nucléaire, créée
à l'initiative du Premier ministre australien Kevin Rudd
en partenariat avec le Japon, devrait se réunir pour la
première fois en octobre, a indiqué Mme Kawaguchi.
L'Australie comme le Japon ont récemment fait part de leur
non-opposition à l'accord Inde/Etats-Unis, malgré
des réserves au départ, le Japon exigeant en principe
une claire séparation entre activités civiles et
militaires. L'Australie dispose des plus grandes réserves
mondiales d'uranium et le Japon compte trois grands industriels
dans le secteur de l'énergie nucléaire, dont Toshiba,
maison mère de la firme américaine Westinghouse.
19/6/2008 - L'Inde risque d'organiser des élections législatives anticipées à la fin de l'année à cause d'un conflit entre le gouvernement et ses alliés communistes à propos de l'accord sur le nucléaire civil entre New Delhi et Washington, ont indiqué jeudi des responsables politiques. Annoncé en 2005, ratifié aux Etats-Unis en 2006 puis finalisé dans une nouvelle mouture à l'été 2007, ce texte est la pierre angulaire du rapprochement indo-américain, mais il provoque depuis un an une interminable crise entre la gauche marxiste indienne et la coalition gouvernementale conduite par le parti du Congrès. Le Premier ministre Manmohan Singh est déterminé à appliquer cet accord nucléaire, malgré l'opposition des communistes qui le soutiennent au Parlement, a déclaré à l'AFP une source gouvernementale. Cela provoquerait un retrait immédiat du soutien de la gauche, la chute du gouvernement et des élections anticipées en novembre-décembre 2008 au lieu de mai 2009, pronostiquent des journaux indiens. Des sources gouvernementales ont expliqué que le Premier ministre et la présidente du parti du Congrès, Sonia Gandhi, veulent boucler ce dossier avant le sommet du G8 au Japon du 7 au 9 juillet où M. Singh rencontrera le président George W. Bush. Le parti du Congrès devrait prendre une décision le 25 juin après une réunion de la dernière chance avec ses alliés de gauche. Refusant de voir l'Inde "se jeter dans les bras des Américains" et "perdre sa souveraineté", les communistes menacent depuis un an de faire chuter le gouvernement. L'Inde, aux besoins énergétiques colossaux, doit achever ses négociations avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) puis obtenir le feu vert des 45 pays du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG). New Delhi, qui n'a pas signé le Traité de non-prolifération nucléaire, séparerait alors ses programmes nucléaires civils et militaires et placerait 14 de ses 22 réacteurs atomiques sous surveillance internationale afin d'obtenir en échange combustible, technologie et réacteurs nucléaires civils des Etats-Unis, mais aussi de la Russie ou de la France avec qui elle a déjà signé des accords.
Enerpresse, 12/6/2008:
Signé à la surprise générale
en 2005, l'accord américano-indien sur l'énergie
nucléaire est en état de mort clinique. Interrogé
par The Financial Times, Ashley Tellis, l'un des architectes de
l'accord (il conseille maintenant John McCain, ndlr) estime que
le texte n'a aucune chance d'entrer en vigueur avant la fin du
mandat de George Bush. En effet, le texte n'a toujours pas été
ratifié par le parlement indien (le parti communiste, allié
du Premier ministre Manmohan Singh, s'y oppose). Et à supposer
qu'il le soit demain, il faudrait aussi qu'il recueille l'assentiment
de l'AIEA et des 45 pays membres du Nuclear Suppliers Group. Pas
demain la veille...
Les Echos, 25/1/2008:
Si les relations diplomatiques sont bonnes entre la France et « la plus grande démocratie du monde », le voyage du chef de l'Etat ne devrait pas déboucher sur des annonces majeures sur le plan économique.
C'est ce qu'on appelle un silence éloquent. Lors de la conférence de presse qui a précédé la visite d'Etat de deux jours en Inde qu'entame aujourd'hui Nicolas Sarkozy, l'Elysée a été d'un mutisme inhabituel au sujet d'éventuelles signatures de contrat, et se bornant à un laconique « pas de commentaire ».
Tout au plus les secteurs d'activité dans lesquels des discussions sont en cours ont-ils été évoqués. De fait, la visite du chef de l'Etat s'annonce essentiellement politique. Elle vise, selon les termes du porte-parole de l'Elysée, à « donner un nouvel élan » au partenariat stratégique établi il y a dix ans entre New Delhi et Paris.
Le président de la République devrait donc s'entretenir avec les plus hautes personnalités de l'Etat indien, la présidente de l'Union indienne, le Premier ministre mais aussi le chef du principal parti d'opposition. Il sera en particulier l'invité d'honneur de la parade militaire qui célébrera, demain, le « jour de la république ».
Sur le plan diplomatique, la France compte renouveler publiquement son souhait de voir l'Inde accéder à un siège permanent dans le cadre d'un Conseil de sécurité de l'ONU réformé. A l'Elysée, on insiste sur les « valeurs communes entre nos deux démocraties » et sur la vision partagée d'un monde multipolaire.
Nicolas Sarkozy devrait en outre réitérer
son souhait d'améliorer la gouvernance mondiale en transformant
l'actuel G8 en un G13 qui inclurait, entre autres, l'Inde. D'une
manière plus générale, l'enjeu est de renforcer
les liens avec un pays qui apparaît de plus en plus central
sur l'échiquier stratégique de la région,
ne serait-ce que sur le dossier nucléaire iranien.
Une image positive
La France peut compter sur l'image plutôt positive dont dispose sa diplomatie en Inde. Paris s'est en effet singularisé en 1998 en signant avec New Delhi un partenariat stratégique au moment même où l'Inde était ostracisée par les grandes puissances, à la suite de son essai nucléaire. Mais convertir ce capital de sympathie en espèces sonnantes et trébuchantes est une autre affaire.
Côté français, l'intérêt pour le marché indien est pourtant bien là : près de 70 représentants d'entreprise accompagnent Nicolas Sarkozy. Outre Laurence Parisot, présidente du Medef, Anne Lauvergeon (Areva), José Luis Duran (Carrefour), Charles Edelstenne (Dassault Aviation), Gilles Pélisson (Accor), Denis Ranque (Thales) ou Jean-Pascal Tricoire (Schneider Electric) ont fait le déplacement.
Le marché des centrales nucléaires, potentiellement énorme, est pour l'instant en attente. Un accord devrait toutefois être signé, qui officialisera l'intérêt de l'Inde pour la technologie d'Areva, ce qui ne signifie pas que New Delhi ferme pour autant la porte à toutes les autres entreprises du secteur (lire ci-dessous). Le groupe Suez doit, quant à lui, signer deux contrats dont la valeur est de 86 millions d'euros. L'un porte sur la construction et la gestion d'une usine d'eau potable à Bombay, tandis que l'autre concerne le traitement des eaux usées pour New Delhi.
Enfin, dans le domaine de la défense, l'Inde devrait annoncer l'ouverture de négociations exclusives avec des groupes français (Dassault, Safran et Thales) pour la modernisation des 52 Mirage 2000 dont dispose l'armée indienne. On parle, à terme, d'un contrat d'une valeur potentielle de 1,5 milliard d'euros.
Il n'est pas certain, pour autant, que cette annonce fasse oublier le fiasco d'Eurocopter : l'appel d'offres que le groupe avait remporté pour la livraison de 197 hélicoptères, d'une valeur de 600 millions de dollars, a été annulé en décembre dernier par New Delhi, pour cause d'irrégularités dans la procédure.
Nicolas Sarkozy, qui aurait pu espérer que son voyage coïncide avec la signature de ce contrat, devrait évoquer ce dossier fâcheux avec ses interlocuteurs indiens. Et rentrer en France avec un tableau de chasse nettement moins rempli qu'il y a deux mois, au terme de son périple chinois.
Les Echos, 25/1/2008:
Des contacts informels existent déjà
entre Areva et l'électricien local, NPCIL. Mais, pour l'heure,
le commerce avec l'Inde est toujours interdit dans le domaine
nucléaire. Une série d'accords internationaux devrait
bientôt changer la donne. La présidente d'Areva,
Anne Lauvergeon, qui participe au voyage indien de Nicolas Sarkozy,
sait que la vente de son EPR n'est pas pour tout de suite. Car,
au préalable, il faudra que le commerce de technologie
nucléaire avec l'Inde soit autorisé. Un processus
qui pourrait prendre du temps... L'interdiction du commerce nucléaire
avec l'Inde vient du fait que New Delhi n'a pas signé le
Traité de non prolifération (TNP) et s'est ensuite
doté de la bombe atomique. Mais une normalisation du statut
de l'Inde est possible. Sur le plan environnemental, le nucléaire
permettrait au pays de se développer sans accélérer
le réchauffement climatique [Lire: Nucléaire: L'escroquerie du discours sur l'effet de serre]. Politiquement,
la démocratie indienne a fait la preuve de sa maturité.
Et, diplomatiquement, l'Inde apparaît comme un contrepoids
potentiel face au géant chinois. En août dernier,
les Etats-Unis ont ouvert la voie en signant un accord historique
visant à rendre possible le commerce avec l'Inde dans le
nucléaire civil. Mais, la ratification du texte par le
Congrès américain reste incertaine. Or le temps
presse : il faut impérativement ratifier l'accord avant
le départ de l'administration Bush. Du côté
indien également, le texte pose problème. Les communistes,
alliés du Parti du Congrès, qui mène la coalition
actuellement au pouvoir, ont menacé de retirer leur soutien
au gouvernement s'il appliquait cet accord qu'ils jugent incompatible
avec le principe du non-alignement. L'heure semble toutefois à
l'apaisement sur le front politique intérieur. Un marché
très prometteur. Il reste que la question engage toute
la communauté internationale. Laquelle négocie déjà,
au sein de l'AIEA, le cadre légal qui régira le
futur commerce nucléaire avec l'Inde. Une fois que ce cadre
sera trouvé, il faudra encore obtenir l'accord du Groupe
des pays fournisseurs de nucléaire (NSG) qui réunit
45 pays et prend ses décisions... par consensus. Là
aussi, la tendance semble encourageante, puisque la Chine vient
d'annoncer qu'elle soutenait la démarche de l'Inde. La
prochaine réunion du NSG aura lieu au printemps. Et la
France dans tout cela ? Sa filière nucléaire au
grand complet se tient prête. Au niveau politique, un accord
bilatéral comparable à celui qui a été
signé avec les Etats-Unis est en préparation depuis
de longs mois. Il sera évoqué, mais sans doute pas
paraphé lors de la visite du président Sarkozy.
Areva devra donc encore patienter avant de pousser ses pions sur
le très prometteur marché indien. Pour répondre
à une demande d'énergie en forte croissance et pour
réduire sa dépendance au charbon, l'Inde souhaite
voir passer la puissance de son parc nucléaire d'environ
4.000 mégawatts (MW) aujourd'hui à 60.000 MW en
2030. Des américains Westinghouse et General Electric au
russe Atomstroyexport, tous les concurrents d'Areva se pressent
aux portes de ce marché. Le groupe français, pour
sa part, a entamé en 2003 des études de faisabilité
et un travail « préparatoire » avec NPCIL,
l'exploitant nucléaire indien, en vue de fournir deux réacteurs.
L'électricien local pourrait profiter de la venue d'Anne
Lauvergeon pour officialiser son intérêt de principe
pour la technologie EPR.
25/1/2008 - L'accord est prêt, encore faut-il pouvoir l'appliquer: la France et l'Inde ont conclu vendredi un accord de principe en vue d'une future coopération dans le domaine du nucléaire civil, mais cet accord reste suspendu à un feu vert de l'AIEA à New Delhi, qui, n'ayant pas signé le Traité de non-prolifération nucléaire, ne peut donc pas développer pour l'heure de filière civile.
"La France et l'Inde ont achevé la négociation tendant à la conclusion d'un accord bilatéral de coopération nucléaire civile", stipule la déclaration conjointe adoptée à New Delhi par les deux pays à l'occasion de la visite officielle de Nicolas Sarkozy. Volontairement très large, cet accord de principe, sans aucun calendrier, va d'une simple coopération en matière de recherche à la fourniture complète des réacteurs nucléaires et du combustible nécessaire à leur fonctionnement.
L'Inde représente un gigantesque marché potentiel de 25 à 30 centrales d'ici 2020 pour alimenter les besoins en énergie de ses 1,136 milliards d'habitants. Puissance nucléaire déclarée depuis 1998, elle n'a pas signé le TNP et demeure donc sous surveillance de la communauté internationale. En juillet 2005, elle a fait un pas en concluant un accord de partage de technologie nucléaire civile avec les Etats-Unis, en échange de garanties sur son programme atomique, dont des inspections de l'AIEA, l'agence internationale de l'énergie atomique. Mais cet accord est resté lettre morte, gelant de fait le programme nucléaire civil indien.
Toute coopération entre Paris et New Delhi est donc suspendue à l'autorisation de l'AIEA: un feu vert qui pourrait intervenir de façon imminente, à en croire le chef de l'Etat, résolument optimiste. "A ma connaissance, ce n'est plus qu'une affaire de semaines et l'autorisation devrait être donnée", a-t-il glissé. Le Premier ministre indien, lui, se montrait nettement plus prudent. "Nous devons reconnaître que les négociations internationales prennent du temps", mais "nos discussions avec l'AIEA progressent dans la bonne direction" et devraient déboucher "de manière réussie sans beaucoup de retard", a pour sa part expliqué Manmohan Singh, sans fixer aucune date.
"Nous passerons à la phase opérationnelle dès que l'Inde aura conclu un accord avec l'AIEA", a poursuivi Nicolas Sarkozy, qui a promis de se faire "l'avocat" de New Delhi pour l'obtention d'une "dérogation" sur le nucléaire civil. "L'Inde n'a jamais contribué à la prolifération", elle "a déclaré vouloir séparer les activités nucléaires civiles et militaires", et elle "est prête à satisfaire à toutes les obligations de l'AIEA", a-t-il fait valoir. Et "si on lui interdit le recours à l'énergie nucléaire civile, elle sera obligée de se tourner vers des énergies qui polluent".
Véritable VRP du nucléaire civil français et très souvent accompagné dans ses déplacements à l'étranger par la patronne d'Areva Anne Lauvergeon, Nicolas Sarkozy a déjà paraphé des accords de coopération nucléaire civile avec l'Algérie, la Libye et les Emirats arabes unis.
"Un accord de coopération nucléaire
n'est pas égal a une centrale nucléaire", relativise
toutefois un diplomate français, qui juge même "peu
probable" que la Libye soit un jour dotée de centrales
nucléaires. Il faut entre 12 et 25 ans pour développer
une centrale, ajoute-t-on de même source.
Indeinfos.com, 16/1/2008:
Volet essentiel de l'accord américano-indien
sur le nucléaire civil, la livraison d'uranium par l'Australie
à l'Inde n'aura pas lieu. Un coup dur pour cet accord déjà
critiqué par les nationalistes et communistes indiens,
ces derniers menaçant de faire éclater la coalition
au pouvoir en cas de ratification. A nouveau gouvernement, nouvelle
politique. Ainsi, en Australie, la récente victoire des
travaillistes, lors des dernières élections législatives
a eu pour effet un retournement à 360° degré
de la politique extérieure du Premier ministre conservateur,
John Howard, alors très proche de celle de l'administration
Bush aux Etats-Unis. Après l'annonce du prochain rapatriement
des troupes présentes en Irak, le nouveau gouvernement
de Kevin Rudd a décidé de surseoir à un accord
de livraison d'uranium à l'Inde. Le motif, selon le ministre
des affaires étrangères australien, Stephen Smith,
est que l'Inde n'a pas ratifié l'accord de non-prolifération.
Il a expliqué qu'il s'agissait d'un engagement de toujours
des travaillistes, d'autant, a-t-il ajouté, que personne
ne s'attend à ce que l'Inde signe ce traité. Rappelons
que les Etats-Unis et l'Inde ont signé un accord de coopération
nucléaire dans le domaine civil alors que cette dernière
est l'objet d'un boycott de la communauté internationale
depuis ses premiers essais nucléaires militaires. Cet accord
tout autant commercial que politique Washington désirant
faire de l'Inde un allié face au terrorisme et à
la Chine - n'a pas encore été ratifié par
le Parlement de New Dehli car les alliés d'extrême-gauche
du Parti du Congrès actuellement au pouvoir ont menacé
de faire éclater la coalition majoritaire au cas où
celui-ci entrerait en vigueur. Reste que cet accord est autant
important, si ce n'est plus, pour l'Inde qui a un besoin immense
et urgent d'énergie électrique pour se développer
économiquement et qui souffre tous les jours de coupures
et de rationnement dans ce domaine.
20/12/2007 - Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner est en Inde depuis jeudi pour resserrer les liens entre les deux pays, notamment dans le nucléaire civil et le secteur de la défense, un mois avant la visite du président Nicolas Sarkozy. Le chef de la diplomatie française aura un entretien avec son homologue Pranab Mukherjee durant lequel les deux hommes "aborderont les différents aspects de nos relations bilatérales et les questions d'actualité internationale", a indiqué dans un communiqué l'ambassade de France à New Delhi. M. Kouchner devait également rencontrer jeudi Sonia Gandhi, présidente du parti du Congrès au pouvoir et, vendredi, le Premier ministre Manmohan Singh. Ce voyage intervient avant celui du président Sarkozy fin janvier 2008 et s'inscrit dans le cadre du "partenariat stratégique" de 1998 "par lequel les deux pays se sont engagés à renforcer leurs relations bilatérales dans tous les domaines", notamment industriels, scientifiques, techniques et universitaires, selon la chancellerie. Surtout, M. Kouchner devrait parler de nucléaire civil, ont indiqué des sources diplomatiques. L'Inde négocie actuellement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) l'application d'un accord historique de coopération dans le nucléaire civil qu'elle a conclu avec les Etats-Unis. Annoncé en 2005, ratifié à Washington en 2006 puis finalisé dans une nouvelle mouture en juillet, ce texte est la pierre angulaire du rapprochement diplomatique entre l'Inde et les Etats-Unis. Cet accord permettra au géant asiatique, si le Congrès américain l'approuve définitivement, de bénéficier de combustible, technologie et réacteurs nucléaires civils américains. En échange, New Delhi, qui refuse d'adhérer au Traité de non prolifération nucléaire (TNP), devra placer ses réacteurs civils sous le contrôle de l'AIEA. La France et le groupe Areva espèrent un succès de ces pourparlers avec l'agence onusienne pour pouvoir sortir leur propre accord et vendre des réacteurs à l'Inde aux besoins énergétiques croissants. En matière de défense, M. Kouchner devrait aussi évoquer l'annulation début décembre par New Delhi d'un appel d'offres de 600 millions de dollars qui avait été remporté en février par le constructeur d'hélicoptères Eurocopter, filiale de EADS. Ce mauvais coup à l'industrie européenne de la défense est intervenu au moment où les groupes français, au troisième rang des fournisseurs d'armements de l'Inde, comptent bien pouvoir rénover les 52 avions Mirage-2000 exploités par l'armée de l'air indienne, voire vendre des Rafale. Le marché de l'armement du géant asiatique, premier acheteur mondial parmi les puissances émergentes, est évalué à 30 milliards de dollars de contrats d'ici à 2012. L'Inde a ouvert en août un appel d'offres de 10,2 milliards de dollars portant sur l'acquisition par l'armée de l'air de 126 avions de combat pour remplacer ses MiG-21 russes vieillissants. Cette bataille se joue entre le russe MiG, les américains Boeing et Lockheed Martin, le français Dassault Aviation --qui n'a jamais vendu son Rafale à l'étranger-- l'Eurofighter Typhoon européen d'EADS, BAE Systems et Finmeccanica et le suédois Saab. Par ailleurs, M. Kouchner participera vendredi à un débat avec des ONG indiennes sur le thème de "la solidarité internationale pour la santé". Cette visite "permettra également d'approfondir notre dialogue avec l'Inde sur les enjeux globaux, en matière d'environnement et de lutte contre le réchauffement climatique, de santé publique et de lutte contre les maladies émergentes", a précisé l'ambassade.
Libération, 27 septembre 2007:
[photo rajoutée par Infonucléaire]
New Delhi de notre correspondant
Présenté par le Premier ministre indien, Manmohan Singh, comme l'une des plus grandes réussites de son mandat, l'accord de coopération sur le nucléaire civil, signé fin juillet avec les Etats-Unis, pourrait paradoxalement coûter la vie à son gouvernement. Alors qu'il venait de finaliser les termes de ce texte historique, conclu après deux ans d'âpres négociations avec Washington, le gouvernement dirigé par le Parti du Congrès est en effet confronté à un nouvel obstacle : ses alliés communistes. Farouchement antiaméricaine, l'extrême gauche indienne voit dans cet accord bilatéral une atteinte à la souveraineté nationale, susceptible de faire de l'Inde un subordonné de l'hégémonie américaine. Or le Parti du Congrès, qui dirige la coalition gouvernementale, ne peut se maintenir au pouvoir sans le soutien externe des communistes.
La crise est telle que Manmohan Singh, d'ordinaire
très réservé, est sorti de ses gonds le mois
dernier en mettant ses alliés au défi de faire chuter
son gouvernement. Au final, il a été obligé
de céder en créant un comité multipartite
chargé d'examiner les «conséquences»
de l'accord sur la politique extérieure indienne.
Non-alignés. Au-delà de la crise politique
interne, c'est le repositionnement géopolitique de l'Inde
sur la scène internationale qui est en jeu. Ancien leader
des non-alignés mais proche de Moscou pendant la guerre
froide, New Delhi a procédé ces dernières
années à un rapprochement stratégique avec
Washington, dont l'accord sur le nucléaire civil constitue
l'aboutissement. Ce texte, qui prévoit la possibilité
de vendre des technologies et des combustibles nucléaires
à New Delhi, constitue un renversement total de la
politique américaine des trente dernières années.
En effet, l'Inde, qui n'a jamais ratifié le traité
de non-prolifération (TNP), à la différence
de l'Iran, était interdite de toute assistance dans ce
domaine depuis qu'elle a procédé à ses premiers
essais nucléaires, en 1974.
En juillet 2005, George W. Bush s'est pourtant engagé
à faire une «exception», le nouvel allié
indien étant subitement considéré comme une
«puissance nucléaire responsable». Plus
surprenant encore, New Delhi a obtenu de garder ses installations
militaires à l'écart de toutes futures inspections.
En pleine crise iranienne sur la prolifération, l'affaire
a logiquement soulevé des tollés en série
aux Etats-Unis, de nombreux membres du Congres - tant démocrates
que républicains - y voyant un dangereux précédent.
Mais l'administration Bush était, elle, déterminée
à voir cet accord aboutir. « Je veux ce deal»,
avait ordonné le président américain à
son équipe lors de sa visite à New Delhi en
mars 2006.
Pourquoi ce nouveau volontarisme américain ? Pour des raisons
commerciales - la vente potentielle d'équipements pour
les futures centrales indiennes, et la possibilité de réduire
la pression sur le prix du baril, l'Inde important les trois quarts
de ses ressources énergétiques - mais aussi géopolitiques.
L'administration Bush semble vouloir jouer la carte de la démocratie
indienne pour limiter l'influence grandissante de la Chine en
Asie. Un pari qui est loin d'être gagné puisque,
après quatre décennies de relations tumultueuses,
l'éléphant et le dragon sont, justement, en train
de se rabibocher.
Ennemi juré. Quoi qu'il en soit, l'Inde, toujours
en quête de reconnaissance internationale, est ravie de
se voir subitement propulsée au rang de «partenaire
stratégique» de la plus grande puissance mondiale.
D'autant plus que, pendant la guerre froide, l'allié traditionnel
des Etats-Unis dans la région n'était autre que
son ennemi juré, le Pakistan. Or, si Washington ne peut
pour l'instant se passer d'Islamabad dans sa guerre contre le
terrorisme, il privilégie clairement ses relations avec
New Delhi. La preuve : quand Islamabad a réclamé
à son tour une assistance sur le nucléaire civil,
il s'est fait poliment mais fermement rembarrer.
Mais si le rapprochement avec Washington est incontestable, il
ne signifie pas pour autant que New Delhi est aux ordres
de la Maison Blanche, loin de là. Ces dernières
années, malgré d'intenses pressions, New Delhi
a ainsi refusé d'envoyer des troupes en Irak, de renoncer
à un projet de pipeline avec l'Iran ou d'accomoder les
intérêts américains dans le cadre des négociations
en cours à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Quant
au fameux accord nucléaire, il n'empêche pas l'Inde
de poursuivre son programme militaire ni de procéder à
de nouveaux essais.
Faire vite. Avant cela, le gouvernement doit encore
négocier avec l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA) et le Nuclear Supplier Group (NSG), à savoir
le club des 45 puissances nucléaires civiles reconnues.
Ensuite, le texte sera à nouveau présenté
devant le Congrès américain. Sachant que les Etats-Unis
entrent en période électorale, il faut donc faire
vite. Or, pour l'heure, toutes les négociations sont suspendues
aux résultats du comité formé avec les communistes,
sans calendrier précis. Une formule qui pourrait mener
tout droit à des élections anticipées.
PIERRE PRAKKASH
NEW DELHI (21/8/2007) - L'accord historique de coopération dans le nucléaire civil bouclé en juillet entre l'Inde et les Etats-Unis a déclenché ces derniers jours la plus grave crise politique à New Delhi depuis 2004, opposant le parti du Congrès au pouvoir à ses alliés communistes. Les quatre partis de gauche qui soutiennent au Parlement la coalition du Premier ministre Manmohan Singh, sans participer à son gouvernement, l'avertissent depuis le week-end dernier de "sérieuses conséquences" si cet accord américano-indien devait être mis en oeuvre. En clair, les communistes menacent de retirer leur soutien et de censurer le gouvernement formé en mai 2004. Des télévisions spéculent déjà sur des législatives anticipées avant le prochain scrutin prévu en 2009. Car pour la gauche marxiste, l'Inde, en pactisant avec les Américains, a perdu de sa souveraineté, notamment quant à son droit de conduire d'autres essais atomiques après ceux de 1974 et 1998. Le département d'Etat américain a en effet été catégorique à la mi-août: cet accord dit "123" sera immédiatement rompu en cas de nouveau test atomique indien. Le Premier ministre Singh a rétorqué que son pays restait attaché à son "moratoire unilatéral", mais que la coopération avec Washington "ne changeait en rien le droit de l'Inde de procéder à de nouveaux essais nucléaires, si cela s'avérait nécessaire". Mais avant tout, l'accord "123" est une "chance" pour le géant asiatique en pleine croissance d'obtenir du combustible nucléaire et répondre à ses gigantesques besoins énergétiques, a rappelé M. Singh, pour convaincre la gauche. "C'est un embouteillage monstre, car ni les communistes, ni le parti du Congrès ne veulent bouger", résume le politologue Pran Chopra. Annoncé en 2005, ratifié aux Etats-Unis en 2006 puis finalisé dans une nouvelle mouture fin juillet, l'accord sur le nucléaire civil est la pierre angulaire du rapprochement entre New Delhi et Washington, après les tensions de la Guerre froide. Ce pacte permettra à l'Inde, si le Congrès américain l'approuve définitivement, de bénéficier des exportations américaines de combustible, technologie et réacteurs nucléaires civils, pour la première fois depuis trente ans. En échange, New Delhi, qui refuse d'adhérer au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), placera ses réacteurs civils sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Mais les communistes refusent que le gouvernement entame ces négociations avec l'AIEA programmées à la mi-septembre et indispensables à l'application de l'accord. L'Inde devra aussi obtenir le feu vert du groupe international des pays fournisseurs de combustible nucléaire (NSG). "Nous avons dit au gouvernement de tout suspendre jusqu'à ce que nos objections soient bien examinées", a prévenu lundi un membre du bureau politique du parti communiste d'Inde, Sitaram Yechuri. "Nous en sommes là et c'est au parti du Congrès de décider", a-t-il martelé. "Pour les deux camps, il est maintenant difficile de reculer puisque, d'une certaine manière, ils sont victimes des positions qu'ils ont prises", analyse Bharat Karnad, du Centre pour la recherche politique, un cercle de réflexion. "Mais comme personne n'est prêt pour des élections anticipées, la coalition gouvernementale pourrait bien se débarrasser du Premier ministre", imagine-t-il. Ou alors, les deux parties pourraient "trouver une solution honorable qui leur sauve la face", complète le politologue M. Chopra. De toutes façons, "l'accord est passé", a rappelé ce week-end le sous-secrétaire d'Etat américain Nicholas Burns. "Aucun gouvernement ne souhaite le renégocier puisqu'il est maintenant bouclé", a-t-il affirmé.
Les Echos, 21/8/2007:
JACQUES HUBERT-RODIER, éditorialiste de politique internationale aux « Echos »
Plus de trente ans après avoir mené sa première explosion nucléaire, l'Inde est proche de rejoindre le club très fermé des puissances nucléaires « officielles », à l'égal des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de la Russie et de la Chine. En faisant sortir l'Inde de sa situation d'Etat paria, l'accord bilatéral conclu le 27 juillet dernier entre Washington et New Delhi sur le nucléaire civil a une portée historique : il est susceptible de redessiner la carte géostratégique de l'Asie par un rapprochement entre la deuxième puissance de la région et les Etats-Unis.
Les conséquences pour le président
George W. Bush ne sont pas négligeables alors que l'Amérique
s'est enfoncée dans le bourbier irakien, que le Pakistan
est devenu, depuis le 11 septembre 2001, un allié de plus
en plus instable et que, plus de cinq ans après le renversement
des talibans, l'Afghanistan voisin est au bord du gouffre. «
L'accord marque un changement de stratégie dans la politique
des Etats-Unis qui n'est pas sans rappeler l'ouverture, en 1972,
du président Nixon à la Chine », souligne
à juste titre l'expert Nayan Chanda, dans la revue du centre
d'études de Yale.
Qualifié par Nicholas Burns, le numéro trois du
département d'Etat, d'« initiative la plus importante
entre l'Inde et les Etats-Unis » depuis soixante ans, c'est-à-dire
depuis la proclamation de l'indépendance de l'Inde le 15
août 1947, l'accord reste encore soumis à un certain
nombre de conditions. En premier lieu, les 45 pays fournisseurs
de nucléaire (NSG) doivent donner leur accord. Mais on
voit mal comment un pays comme la Russie, qui fournit du combustible
à l'Inde, exsangue en la matière, ou encore la France,
bien décidée à profiter du marché
indien (voir « Les Echos » du 10 août 2007),
pourrait s'opposer à cette ouverture. L'Australie a aussi
annoncé sa décision de fournir de l'uranium à
l'Inde.
En deuxième lieu, le président américain doit obtenir l'approbation du Congrès. Les principales critiques, outre-Atlantique, portent sur le fait que l'Inde n'est pas signataire du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), à l'égal des deux autres puissances nucléaires « non officielles », Israël et son voisin le Pakistan. Mais elles ne semblent pas être aujourd'hui des obstacles insurmontables. Avant même George W. Bush, le démocrate Bill Clinton s'était rendu en Inde en l'an 2000, effectuant la première visite d'un président américain dans le sous-continent depuis 1978. Sa démarche avait déjà été saluée comme une visite historique. Pourtant, elle intervenait deux années seulement après une nouvelle série de tests de bombes nucléaires par l'Inde.
De plus l'« accord 123 », comme on a baptisé l'entente nucléaire indo-américaine, prévoit une série de clauses de sauvegarde qui empêchent - en principe - un transfert de technologie du nucléaire civil au militaire. L'Inde s'est également engagée à n'utiliser la technologie qui lui sera fournie « qu'à des fins pacifiques ». Même si, fondamentalement, l'accord constitue un sérieux coup de canif dans la stratégie de non-prolifération énoncée par le président George W. Bush après les attentats antiaméricains du 11 septembre 2001, dans la mesure où il récompense un pays qui n'est pas lié au TNP, les risques de propagation seront limités. A la différence du Pakistan, qui a transféré du matériel et des technologies nucléaires à des pays tiers, l'Inde n'a en effet jamais suivi cette voie.
L'accord 123 ne peut pas, non plus, être un mauvais exemple pour des pays tentés de se doter d'armes de destruction massive, comme l'Iran. Il est clair que les dirigeants de la République islamique, en poursuivant, en dépit des condamnations internationales, un programme nucléaire civil, obéissent à bien d'autres impératifs que de copier l'exemple de l'Inde. Le principal souci de Téhéran est de s'affirmer comme une puissance régionale capable de répondre aux menaces des Etats-Unis et d'Israël. Du moins, à ce que l'Iran perçoit comme des menaces. La Corée du Nord, qui a testé une première bombe nucléaire, n'a pas, non plus, besoin d'un exemple. Pyongyang, qui a repris le chemin des discussions et accepté, en principe, de désactiver ses centrales nucléaires, cherche avant tout à obtenir le plus d'avantages possible pour assurer la survie du dernier régime stalinien de la planète.
En réalité l'obstacle le plus sérieux à l'accord 123 vient de l'Inde même. En mettant en avant la nécessaire indépendance du parapluie nucléaire indien, les partis communistes indiens au Parlement menacent aujourd'hui de faire chuter la coalition au pouvoir si l'accord avec les Etats-Unis n'est pas modifié. Les communistes dénoncent essentiellement la clause prévoyant de soumettre le programme nucléaire indien au contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de l'ONU. Ce qui, à leurs yeux, réduirait la souveraineté nationale de l'Inde. Hier encore, le gouvernement de Manmhoan Singh tentait de mettre au point un compromis avec la gauche. Car, fondamentalement, l'Inde a tout intérêt à un accord. Géostratégiquement, il lui donne l'occasion de sortir de son isolement et de devenir une grande puissance reconnue par les autres. Pour un pays qui frappe aux portes du Conseil de sécurité pour en devenir un membre permanent à côté des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine, de la Grande-Bretagne et de la France, la reconnaissance nucléaire est un pas décisif. Economiquement, la relance du programme d'énergie nucléaire civile doit lui permettre de soutenir son économie et d'atteindre une croissance de 10 % par an, rivalisant ainsi avec la Chine.
Pour les Etats-Unis, l'intérêt de se rapprocher d'une puissance qui fut proche pendant longtemps de la Russie est tout aussi évident. Au-delà de l'ouverture du marché indien à l'industrie nucléaire américaine, c'est pour le président George W. Bush une façon de trouver un allié dans la région face à la Chine et d'encourager la stabilisation du sous-continent indien.
Conséquence ou non des tractations avec les Etats-Unis sur le nucléaire, New Delhi et Islamabad, au bord d'une nouvelle guerre il y a peu, ont eux aussi fait d'importants pas vers un rapprochement. Les deux pays ennemis viennent même pendant l'été de trouver un accord commercial de principe sur l'appellation du « super-riz basmati ».
Quoi qu'il en soit, pour le président américain, dont l'armée n'arrive plus à faire face à l'insurrection en Irak et dont la cote de popularité est au plus bas, le rapprochement avec l'Inde tombe à point nommé. C'est un succès diplomatique autant qu'un acte historique : l'accord américano-indien porte un nouveau coup de butoir au concept, issu de la guerre froide, de « pays non alignés » (ni sur l'URSS ni sur les Etats-Unis) dont l'Inde, avec l'Egypte et l'Ex-Yougoslavie, avait été un pivot central.
17/08/2007 - L'accord
de principe donné pour la vente d'uranium à l'Inde
inclura de stricts garde-fous comparables à ceux du traité
de non prolifération nucléaire (TNP), auquel New
Delhi refuse d'adhérer, a affirmé vendredi le Premier
ministre australien John Howard. "C'est une approche différente
parce que l'Inde n'a pas signé le TNP mais nous pensons
que cet arrangement aura, en pratique, le même résultat",
a déclaré à la radio nationale John Howard.
L'Inde aura notamment des engagements à tenir envers l'AIEA
(Agence internationale de l'énergie atomique), a-t-il dit.
Un accord de principe a été avalisé jeudi
soir par Canberra pour la vente de d'uranium à New Delhi.
L'Australie, qui a les plus larges réserves prouvées
d'uranium au monde, avait laissé entendre le mois dernier
qu'elle envisageait de vendre de l'uranium à l'Inde dans
le sillage de l'accord américano-indien sur une coopération
dans le nucléaire civil. Négocié depuis juillet
2005 et parachevé à la fin du mois dernier, cet
accord autorise les exportations américaines de combustible
et technologie nucléaires civils vers l'Inde, pour la première
fois depuis trente ans. Il doit encore être ratifié
par un Congrès réticent à le signer en l'état
s'il n'impose pas des restrictions pour un éventuel usage
militaire de la technologie fournie par les Etats-Unis. S'il est
entériné, cet accord bilatéral est de nature
à inquiéter le Pakistan, un allié-clé
de Washington dans sa "guerre contre le terrorisme",
mais aussi rival de toujours de son grand voisin indien, contre
lequel il a livré trois guerres depuis l'indépendance
et la partition de l'Inde britannique il y a 60 ans.
13/8/2007 - De bruyantes protestations contre un accord controversé sur la coopération dans le nucléaire civil entre l'Inde et les Etats-Unis ont perturbé lundi les travaux du parlement indien, où des élus ont demandé sa révocation. Des membres du Samajwadi Party, formation régionale hostile au rapprochement entre New Delhi et Washington, ont scandé des slogans dénonçant l'accord au sein de la chambre basse et ont refusé de regagner leurs sièges. "Annulation de l'accord nucléaire", "Nous ne voulons pas être les valets de l'Amérique", ont hurlé les députés malgré les appels au calme du président, Somnath Chatterjee. Chatterjee a ensuite annoncé que le Premier ministre Manmohan Singh ferait une déclaration sur ce sujet à 14h00 (08h30 GMT). Les députés en colère ont continué à protester, entraînant une suspension de séance en attendant l'intervention de Singh. Cet accord vise à donner à l'Inde un accès à du combustible et à du matériel nucléaire américains pour la première fois depuis 30 ans afin qu'elle puisse satisfaire ses besoins énergétiques grandissants, et ce alors même qu'elle s'est tenue à l'écart de pactes de non-prolifération et qu'elle a testé des armes nucléaires.
Le Monde, 5/8/2007:
Les Etats-Unis ont quasiment répondu à toutes les inquiétudes indiennes quant à l'accord de coopération nucléaire civile conclu entre les deux pays. Rendu public vendredi 3 août, le texte de 22 pages, qui détaille la manière par laquelle Washington et New Delhi entendent partager la technologie et le combustible nucléaire, donne largement satisfaction à l'Inde sur les deux points le plus souvent mentionnés : le droit de retraiter le combustible irradié et les conséquences d'un nouveau test nucléaire par l'Inde.
L'accord, qui est en vigueur pour quarante ans et qu'aucune des deux parties ne peut dénoncer sans un "préavis d'un an", donne à l'Inde le droit de retraiter le combustible irradié mais dans une usine qui devra obligatoirement être sous contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). D'autre part, l'accord stipule que "les Etats-Unis vont soutenir les efforts indiens en vue de développer des réserves stratégiques de combustible nucléaire afin de se prémunir contre toute rupture d'approvisionnement durant la durée de vie des réacteurs".
Le texte ne mentionne pas spécifiquement le cas d'un test nucléaire par l'Inde, mais souligne que les Etats-Unis acceptent "de prendre en considération les circonstances qui pourraient conduire à la fin de l'accord si celles-ci résultaient de sérieuses inquiétudes indiennes quant à un changement de l'environnement sécuritaire ou à une réponse à une action similaire d'autres états de nature à influencer la sécurité nationale". En clair, sans s'engager fermement, les Etats-Unis laissent entendre qu'ils pourraient comprendre les préoccupations de l'Inde en cas de test nucléaire par la Chine ou le Pakistan.
CRITIQUE DE PÉKIN
Le texte précise aussi que si, pour n'importe quelle raison, les Etats-Unis interrompent la livraison de combustible, Washington aidera l'Inde à trouver d'autres fournisseurs. Il suggère comme fournisseurs possibles la Grande-Bretagne, la Russie et la France.
L'accord doit encore être approuvé par le Congrès américain et le Parlement indien. Il ne devrait pas rencontrer de difficultés à New Delhi, la communauté scientifique dans son ensemble s'étant montrée plutôt satisfaite des clauses obtenues par l'Inde. D'autres étapes restent toutefois à franchir pour que l'accord entre en vigueur. L'Inde, qui a accepté de séparer ses réacteurs civils de ses réacteurs militaires, doit négocier avec l'AIEA les clauses de sauvegardes particulières. Ensuite, elle devra négocier un accord avec le groupe des pays fournisseurs de technologie nucléaire à Londres. La Chine, qui a publiquement critiqué l'exception indienne consentie par les Etats-Unis, est membre du groupe de Londres. Toutefois, plusieurs pays dont la France se pressent déjà pour vendre des centrales nucléaires à l'Inde, qui a un besoin criant d'énergie.
Cet accord, symbole du renouveau de la coopération
entre les Etats-Unis et l'Inde, pourrait aider Washington à
pénétrer l'énorme marché militaire
indien au moment où New Delhi a annoncé qu'il se
prononcerait prochainement sur l'achat de 128 avions de combat.
27/7/2007 - Les
Etats-Unis et l'Inde ont franchi une "étape historique"
en adoptant un accord de coopération dans le nucléaire
civil, a annoncé vendredi la secrétaire d'Etat américaine
Condoleezza Rice. "Les Etats-Unis et l'Inde ont franchi une
étape historique dans leur partenariat stratégique
en achevant les négociations sur un accord bilatéral
pour une coopération nucléaire civile", a-t-elle
dit dans un communiqué. Cela "nous permet de progresser
vers l'accord nucléaire qui avait été annoncé
par le président Bush et le Premier ministre indien Manmohan
Singh il y a deux ans", a-t-elle poursuivi.
Annoncé en juillet 2005 et signé en décembre
2006, cet accord, pierre angulaire du rapprochement entre Washington
et New Delhi, peine à être mis en application. Mme
Rice n'a pas détaillé l'accord qui, selon des informations
parues dans la presse américaine, va au-delà des
termes approuvés par le Congrès américain
en décembre. Les élus américains avaient
menacé de bloquer le texte s'il n'imposait pas à
l'Inde des restrictions empêchant l'usage militaire de cette
technologie nucléaire fournie par les Américains.
Selon le New York Times vendredi, Washington s'est engagé
à aider l'Inde à construire un entrepôt de
combustible nucléaire et à trouver d'autres sources
d'approvisionnement en combustible nucléaire, un moyen
de contourner certaines des clauses de la loi qui avait été
adoptée par le Congrès. En décembre, le Congrès
avait approuvé une loi permettant aux Américains
d'exporter vers l'Inde sa technologie nucléaire civile.
Elle permet aux compagnies américaines de vendre du combustible
à l'Inde, d'y construire des centrales nucléaires
et d'y investir dans le secteur. En échange, l'Inde accepte
de placer immédiatement une partie de ses réacteurs
civils sous contrôle international, mettant fin à
son isolement diplomatique après ses essais atomiques de
1974 et 1998.
Mais depuis, Américains et Indiens s'opposent, notamment
sur la possibilité qu'aurait New Delhi de continuer à
bénéficier de combustible, en cas de nouvel essai
atomique. L'Inde refuse de signer le Traité de non prolifération
nucléaire (TNP). Les prochaines étapes de l'entente
entre les Etats-Unis et l'Inde concernent la négociation
de "garde-fous" avec l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA) et avec le groupe international des fournisseurs
de combustible nucléaire (NSG). "Une fois que ces
étapes supplémentaires auront été
franchies, le président Bush va soumettre le texte pour
adoption finale au Congrès américain", a dit
Mme Rice.
19/4/2007 - L'accord
historique sur la coopération dans le nucléaire
civil conclu entre l'Inde et les Etats-Unis en 2006 est menacé
par la volonté de New Delhi de réviser certaines
clauses du texte, a affirmé jeudi un haut responsable du
Département d'Etat cité par le Financial Times.
"Nous sommes déçus par le rythme et le sérieux
des négociations avec l'Inde dans le nucléaire civil",
a déploré Nicholas Burns cité par la quotidien.
"Il est temps d'accélérer nos efforts pour
parvenir à un accord final", a-t-il dit. Des discussions
sur les modalités techniques d'application du traité
signé en juillet 2006 et promulgué en décembre
par le président George W. Bush ont débuté
il y a trois mois. Mais selon des sources proches du dossier citées
par le journal, la partie indienne conteste notamment une clause
du texte stipulant que les Etats-Unis seraient en droit de cesser
la fourniture de combustible nucléaire et leur aide logistique
en cas de nouvel essai atomique indien.
L'Inde, qui a effectué son premier essai d'arme nucléaire
en 1974, n'a jamais adhéré au Traité de non-prolifération
(TNP) nucléaire. De plus, le géant asiatique insisterait
également pour obtenir, en violation d'une loi américaine,
le droit de retraiter le combustible nucléaire fourni dont
il a besoin pour répondre à ses besoins énergétiques.
Aux termes de l'accord de 2006, l'Inde s'est engagée à
dissocier ses programmes nucléaires civils et militaires
et à laisser l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA) contrôler ses installations civiles.
26/3/2007 - L'Inde et les Etats-Unis discutaient lundi de l'application de leur accord conclu en 2006 sur la coopération industrielle dans le nucléaire civil, pierre angulaire de leur rapprochement diplomatique, ont indiqué des responsables. Ces négociations visent à "aplanir les différences fondamentales" qu'ont les deux pays, d'après un responsable indien, sur des détails de ce traité signé en juillet 2006 et promulgué en décembre par le président George W. Bush. Il avait alors vanté un "accord historique" ouvrant un "nouveau partenariat stratégique" entre les deux puissances. Les discussions, entamées dimanche à New Delhi, se poursuivront toute la semaine, a précisé l'ambassade des Etats-Unis. La délégation américaine est conduite par Richard Stratford, directeur du bureau de l'énergie nucléaire, de la sûreté et de la sécurité du département d'Etat. Il fait face au diplomate indien Gayatri Kumar. Aux termes de l'accord, l'Inde a accepté, en échange de combustible nucléaire, de placer ses réacteurs civils sous contrôle international, mettant fin à son isolement diplomatique après ses essais atomiques de 1974 et 1998. Washington et New Delhi devaient négocier les modalités techniques de ce texte. Le groupe international des fournisseurs de combustible nucléaire (NSG) devra aussi donner son feu vert. Déjà, l'américain Westinghouse ou le français Areva sont sur les rangs pour vendre à l'Inde des réacteurs. Le président russe Vladimir Poutine a aussi promis en janvier deux nouveaux réacteurs pour une centrale du sud de l'Inde. Mais Américains et Indiens s'opposent, notamment sur la possibilité qu'aurait New Delhi de continuer à bénéficier de combustible, en cas de nouvel essai atomique. L'Inde refuse de signer le Traité de non prolifération nucléaire (TNP). Cet accord américano-indien constitue un net rapprochement diplomatique entre les deux pays, après des décennies de proximité avec l'ex-URSS et la Russie. Mais le géant asiatique a aujourd'hui soif de produits énergétiques pour nourrir sa croissance économique d'environ 9% par an.
18 décembre 2006:
George W. Bush promulgue l'accord controversé de coopération
nucléaire avec l'Inde
15/12/2006 - Le
Premier ministre japonais Shinzo Abe a fait part vendredi à
son homologue indien Manmohan Singh de ses réticences quant
à l'accord nucléaire controversé signé
entre New Delhi et Washington. "M. Singh m'a parlé
de la croissance de l'Inde et de ses besoins énergétiques.
Je lui ai répondu que le Japon était le seul pays
à avoir été attaqué avec des bombes
nucléaires, c'est la raison pour laquelle nous sommes spécifiquement contre ces armes",
a déclaré M. Abe dans une conférence de presse.
Le Premier ministre nippon s'exprimait à l'issue d'une
rencontre avec M. Singh, au troisième et avant-dernier
jour de la visite du Premier ministre indien à Tokyo. L'Inde
s'est unilatéralement proclamée puissance nucléaire
en 1998 et a refusé de signer le traité de non prolifération
(TNP), suscitant la désapprobation du Japon, le seul pays
à avoir subi le feu nucléaire en 1945, à
Hiroshima et à Nagasaki. Le Japon milite depuis lors pour
un désarmement atomique mondial. Selon l'accord indo-américain,
paraphé lundi par le président George W. Bush, Delhi
accepte de placer ses centrales nucléaires civiles sous
contrôle international et aura en retour accès à
la technologie nucléaire civile américaine. Les
activités nucléaires militaires indiennes, elles,
ne tombent pas sous le coup de l'accord. "A ce sujet, j'ai
déclaré au Premier ministre Singh que la position
de notre pays était encore à l'étude",
a déclaré M. Abe. "Il est nécessaire
que l'Inde réponde aux attentes de la communauté
internationale pendant les négociations avec l'AIEA"
(Agence internationale de l'énergie atomique), a-t-il souligné.
Le Monde Diplomatique, 23 novembre 2006:
Prime nucléaire pour l'Inde
WASHINGTON (16 novembre 2006) - Le Sénat américain a approuvé
jeudi un projet de loi fixant des conditions pour la ratification
définitive de l'accord de coopération nucléaire
civile avec l'Inde, plus d'un an après l'annonce de ce
partenariat en juillet 2005. Le texte a été approuvé
par 85 voix contre 12. Il devra être harmonisé avec
un projet de loi similaire mais pas identique adopté par
la Chambre des représentants le 26 juillet pour être
adopté définitivement, peut-être le mois prochain.
"J'ai bon espoir que maintenant nous allons pouvoir travailler
en étroite collaboration avec nos collègues de la
Chambre pour pouvoir rapidement transmettre cette mesure importante
au président (Bush)" en vue de promulgation, a déclaré
le chef de la majorité Bill Frist. L'accord de coopération
lui-même doit être ultérieurement soumis au
Congrès. Les principaux responsables démocrates
et républicains du Sénat ont voté pour le
texte, bien que l'accord de coopération suscite de fortes
réticences de la part d'élus inquiets des conséquences
pour la prolifération nucléaire. "Je crois
que cet accord est une terrible erreur", a ainsi déclaré
le démocrate Byron Dorgan. "J'espère que l'Inde
ne va pas utiliser son commerce nucléaire pacifique pour
dégager des ressources d'uranium afin de produire plus
d'armes nucléaires", a déclaré pour
sa part le démocrate Joseph Biden, prochain président
de la commission des Affaires étrangères. M. Biden
a néanmoins défendu l'accord, qu'il a présenté
comme "une victoire dans la quête de sources d'énergie
non fossiles". Le président républicain sortant
de la commission Richard Lugar a souligné pour sa part
que l'accord de coopération nucléaire était
"l'occasion de bâtir un partenariat stratégique
essentiel avec un pays qui partage nos valeurs démocratiques
et va exercer une influence croissante sur la scène mondiale".
L'accord nucléaire avec l'Inde suscite de fortes réticences,
car l'Inde, qui a effectué son premier essai d'arme nucléaire
en 1974, n'a jamais adhéré au Traité de non-prolifération
(TNP) nucléaire. Les critiques estiment que l'entente pourrait
renforcer les puissances nucléaires hors-la-loi comme l'Iran
et la Corée du Nord. En vertu de cet accord, l'Inde s'est
engagée à dissocier ses programmes nucléaires
civils et militaires et à laisser l'Agence internationale
de l'énergie atomique (AIEA) contrôler ses installations
civiles. L'Inde accepte également de placer 14 de ses 22
réacteurs sous contrôle international. Le projet
de loi adopté au Sénat pose plusieurs garde-fous
prévoyant que les Etats-Unis puissent contrôler l'utilisation
du combustible et des réacteurs civils qu'ils fourniront
à l'Inde. Son adoption est indispensable pour que l'accord
entre en vigueur, car une loi américaine de 1954 sur l'énergie
atomique empêche les Etats-Unis d'exporter des technologies
nucléaires civiles vers des pays qui n'ont pas adhéré
au TNP.
NouvelObs, 27/7/06:
Aide US votée pour le nucléaire indien
24/07/2006 - Plusieurs
élus démocrates ont accusé lundi le département
d'Etat de retenir un rapport contenant des informations qui pourraient
rendre problématique le vote au Congrès de l'accord
de coopération entre les Etats-Unis et l'Inde sur le nucléaire
civil.
Le représentant Ed Markey, co-président de la commission
composée de républicains et de démocrates
chargée du dossier de la prolifération nucléaire
à la Chambre a demandé la publication de ce document
qui identifie plusieurs personnes "connues pour être
engagées" dans des activités liées à
la prolifération des armes de destruction massive (ADM).
"Ce serait totalement inacceptable si le département
d'Etat, en toute connaissance de cause, retenait des informations
concernant des entreprises indiennes engagées dans la prolifération
des ADM avant que le Congrès étudie l'accord nucléaire
américano-indien", a souligné M. Markey.
"Si le Congrès décide d'ouvrir les vannes de
la coopération nucléaire avec l'Inde, nous avons
besoin de savoir si l'Inde est capable ou non d'empêcher
la prolifération", a insisté M. Markey ajoutant
que cet accord devait être enterré tant qu'il n'y
a pas de véritable assurance de la part de New Delhi.
L'accord prévoit que les Etats-Unis aident l'Inde à
développer son nucléaire civil en échange
du placement par New Delhi d'une partie de ses installations nucléaires
sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA).
Selon la législation sur la non prolifération, l'administration
américaine doit soumettre tous les six mois au Congrès
un rapport identifiant les personnes ou sociétés
engagées dans la prolifération d'ADM.
Le dernier rapport date de décembre 2005, et le le deuxième
de l'année est déjà en retard d'un mois.
D'autres élus démocrates ont soutenu Markey accusant
le département d'Etat de retenir volontairement ce rapport.
L'internaute, mardi 27 juin 2006:
L'accord controversé de coopération sur le nucléaire entre l'Inde et les Etats-Unis a franchi mardi une première étape au Congrès américain, où la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants s'est prononcé à une large majorité pour sa ratification. Un projet de loi fixant des conditions pour la ratification définitive de l'accord, signé le 2 mars lors d'une visite en Inde du président George W. Bush, a été approuvé par 37 des 50 membres de la commission, seulement 5 s'y opposant. "Après plusieurs décennies marquées par un désengagement, ponctué d'hostilité, nous avons maintenant l'occasion de réussir ce qui sera un réalignement géostratégique historique de la plus grande démocratie du monde, l'Inde, avec la plus ancienne démocratie, les Etats-Unis", a déclaré le démocrate Tom Lantos. La commission des Affaires étrangères du Sénat doit se prononcer sur un texte similaire jeudi, avant un examen qui pourrait se révéler plus délicat en séance plénière de chacune des deux Chambres du Congrès, probablement le mois prochain. L'accord nucléaire avec l'Inde est considéré comme étant d'une importance stratégique par les Etats-Unis, mais il suscite de fortes réticences, car l'Inde, qui a effectué son premier essai d'arme nucléaire en 1974, n'a jamais adhéré au Traité de non-prolifération (TNP) nucléaire. Les critiques estiment que l'entente pourrait renforcer les puissances nucléaires hors-la-loi comme l'Iran et la Corée du Nord, bien que le caractère exemplaire de la non-prolifération nucléaire indienne ait été officiellement reconnu. En vertu de cet accord, l'Inde s'est engagée à dissocier ses programmes nucléaires civils et militaires et à laisser l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) contrôler ses installations civiles. L'Inde accepte également de placer 14 de ses 22 réacteurs sous contrôle international. Le texte prévoit également que Washington puisse mettre un terme à la coopération si l'Inde effectuait un essai d'armes atomiques. L'Inde avait effectué de tels essais en 1974 et 1998, ce qui avait poussé les Etats-Unis et d'autres pays à interdire toute exportation à New Delhi de carburants nucléaires. L'administration Bush a convaincu les parlementaires de la nécessité de cet accord en expliquant que la promotion de l'énergie nucléaire en Inde était un moyen de contenir la montée en puissance de la Chine, premier importateur mondial de pétrole. Le vice-président américain Richard Cheney était revenu à la charge jeudi dernier, appelant le Congrès à avaliser au plus vite l'accord de coopération nucléaire entre Washington et New Delhi, insistant sur sa valeur "stratégique". "L'Inde est une puissance mondiale émergente qui peut devenir un pilier de stabilité dans une Asie en mutation rapide", avait pour sa part souligné la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice lors d'une audition parlementaire en avril. "Depuis que je suis secrétaire d'Etat, j'ai souvent été surprise de voir à quel point la course folle aux ressources énergétiques a perverti la diplomatie", avait expliqué Mme Rice, pour qui "cette initiative va renforcer la sécurité énergétique". Reconnaissant la force des arguments en faveur de l'accord, le républicain James Leach a toutefois exprimé mercredi son "dilemme", estimant que son approbation était "un triste jour pour le monde, et l'idée du contrôle des armements et de l'état de droit". Des diplomates indiens et américains sont parallèlement engagés dans des discussions en vue de finaliser les détails de l'accord de coopération, afin de préciser les garde-fous empêchant son utilisation à des fins militaires. Ces négociations doivent en particulier tenter de résoudre un différend sur la clause voulue par Washington prévoyant de mettre un terme à la coopération si l'Inde effectuait un essai d'armes atomiques.
11 mai 2006 -
Le gouvernement australien a démenti jeudi des informations
de presse selon lesquelles il envisagerait de lever son interdiction
de vendre de l'uranium à l'Inde, puissance nucléaire
non signataire du Traité de non-prolifération (TNP).
«Notre position n'a pas changé. Je l'ai confirmé
avec les responsables du dossier, parce que les informations de
la presse m'ont surpris, et on m'a assuré que cela n'était
pas exact», a déclaré dans la journée
le ministre des Affaires étrangères, Alexander Downer.
Le quotidien The Australian affirme dans son édition
de jeudi que la possibilité de modifier la politique australienne,
selon laquelle les ventes d'uranium ne peuvent se faire qu'à
des pays ayant signé le TNP, avait été débattue
début mai lors de réunions officielles à
New Dehli.
Le ministère des Affaires étrangères a en
revanche confirmé la tenue de ces réunions, sans
commenter leur contenu.
Le président américain, George W. Bush, a signé
un accord en mars avec le premier ministre indien Manmohan Singh
sur un partage de technologies dans le nucléaire civil,
bien que l'Inde dispose de l'arme atomique et qu'elle n'ait pas
signé le TNP.
M. Singh avait par la suite demandé à l'Australie,
qui dispose des plus importantes réserves d'uranium au
monde, de lui vendre du carburant nucléaire.
En mars, Alexander Downer, favorable à l'accord américano-indien,
avait indiqué à la secrétaire d'État
américaine, Condoleezza Rice, que l'Australie était
confrontée «à des problèmes de législation»
pour vendre de l'uranium à l'Inde.
Canberra a conclu un accord avec la Chine en avril pour lui vendre
de l'uranium après avoir obtenu, selon les autorités
australiennes, toutes les garanties que le minerai ne serait utilisé
qu'à des fins pacifiques. La Chine est signataire du TNP.
Le Monde, 7/4/06:
Il y a un mélange de bonnes intentions, de cynisme et d'aventurisme dans l'objectif que se sont fixé Jacques Chirac et George Bush de permettre à l'Inde d'accéder à la respectabilité de puissance nucléaire officielle. Pour l'atteindre, les présidents français et américain se sont succédé à New Delhi. Un partenariat "historique" américano-indien a été signé, mais il doit être avalisé par le Congrès et le Groupe des fournisseurs d'énergie et d'équipements nucléaires (NSG), ce qui ne va pas de soi. L'administration américaine va tenter de convaincre les uns et les autres que les raisons qui avaient justifié de sanctionner l'Inde après son "explosion nucléaire pacifique" de 1974, lorsque New Delhi avait détourné son programme nucléaire civil pour fabriquer une bombe, ne sont plus pertinentes.
L'Inde, comme l'Iran aujourd'hui, avait alors menti à la communauté internationale, sauf que, contrairement à l'Iran et à la Corée du Nord, elle s'est toujours refusée à signer le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), l'estimant discriminatoire. La différence est de taille, mais au nom de ce principe, l'Iran est devenu un paria international, alors que l'Inde est invitée à rentrer la tête haute dans le club des cinq Etats nucléaires reconnus - Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne -, devenant la sixième puissance nucléaire mondiale. Cette politique de double standard est dérangeante.
Suffit-il de se doter clandestinement de l'arme atomique, de faire le gros dos quelques années sous un vague régime d'opprobre international, pour être in fine récompensé ? Fâcheux exemple... Dans sa négociation avec Washington, l'Inde a obtenu le beurre et l'argent du beurre : le nucléaire civil et le nucléaire militaire. Quatorze des vingt-deux réacteurs indiens ont été placés dans un programme civil qui sera soumis aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). En échange, l'Amérique et la France fourniront à l'Inde les centrales nucléaires et le combustible lui permettant de rassasier les besoins énergétiques de sa croissance boulimique.
Les autres réacteurs, dont deux surgénérateur, font partie du programme militaire de l'Inde et ne seront soumis à aucun contrôle. En produisant plus de matière fissile [plutonium] qu'ils n'en consomment, les réacteurs à neutrons rapides permettent un accès quasi illimité au combustible nucléaire nécessaire aux centrales, ou aux armes nucléaires. Le fait de pouvoir compter sur des importations d'uranium libère l'Inde de la contrainte d'avoir à partager sa maigre production domestique d'uranium entre ses programmes nucléaires civil et militaire.
Pour le Center for Strategic and International Studies (CSIS) de Washington, cette faculté lui permettrait de fabriquer jusqu'à 50 bombes par an, contre de 6 à 10 actuellement. Vision de Cassandre ? Peut-être, mais il faut alors atténuer celle, trop angélique, d'une Inde "puissance responsable", comme le répète M. Chirac, d'une Inde "démocratie pacifique", comme l'assure la Maison Blanche. L'Inde est une démocratie parlementaire, mais est-elle pour autant "pacifique" ?
Les guerres indo-pakistanaises de 1947-1948, 1965 et 1971 incitent à relativiser ce constat, d'autant que les deux pays ont failli se lancer dans un quatrième conflit à deux reprises : en 1999, à l'occasion de l'incident de Kargil, au Cachemire, et en 2001, après un attentat contre le Parlement de New Delhi. Ils n'ont cessé de se livrer à une surenchère armée depuis qu'ils sont devenus des puissances nucléaires, à la faveur de leurs essais atomiques concomitants de mai 1998. Leur course aux missiles ne faiblit pas et, de 2000 à 2004, l'Inde s'est classée au deuxième rang mondial (derrière la Chine) en matière d'achats d'armement conventionnel.
En dépit d'une politique de normalisation avec Pékin, elle sait qu'à long terme son véritable ennemi stratégique est la Chine, et elle s'y prépare. Sinon, quelle autre justification au développement de Surya, ce missile balistique intercontinental d'une portée dépassant 5 000 kilomètres ? L'accord tacite de Washington est dicté par la Realpolitik : l'Amérique veut endiguer la montée en puissance militaire de la Chine en aidant l'Inde à devenir un contrepoids.
La France et les Etats-Unis ont des arguments pour accorder à l'Inde un statut d'exception. Au-delà de l'affichage altruiste - aider New Delhi à relever le défi du développement -, les deux pays expliquent qu'il est urgent de sortir l'Inde de son ghetto nucléaire, de l'aider à réduire ses besoins en pétrole, ce qui allégera d'autant la pression sur le marché pétrolier.
LA LOI DE LA JUNGLE
Last but not least, les industries nucléaires américaine et française sont impatientes de concrétiser de lucratives perspectives d'exportation. Si la France et les Etats-Unis sont alliés pour obtenir une modification des directives du NSG, il ne fait aucun doute qu'une âpre rivalité opposera ensuite Westinghouse à Areva. Le champion français du nucléaire assure qu'aucune discussion n'a encore été engagée avec New Delhi, mais la guerre psychologique a commencé. Les techniciens français soulignent que des réacteurs nucléaires de grosse capacité vont être nécessaires à l'Inde. Or l'EPR (réacteur européen à eau pressurisée) d'Areva a une capacité de 1 600 MW, contre 1 000 MW pour l'AP 1000 de Westinghouse...
Parmi les 45 membres du NSG, deux camps se forment. D'un côté, les Etats-Unis, la France, la Russie et la Grande-Bretagne, qui espèrent vendre leur technologie nucléaire à l'Inde. De l'autre, les pays qui ont des doutes. Pour eux, c'est tout l'édifice du TNP qui sera davantage ébranlé si l'Inde obtient un traitement de faveur.
Ce traité de 1968 est une sorte de "Yalta nucléaire" : les Etats qui avaient la capacité d'accéder au nucléaire y ont renoncé, en échange d'une coopération nucléaire civile, et de la garantie que le "club des cinq" n'accepterait plus aucun membre. En raison du commerce nucléaire auquel s'est livré Islamabad dans le passé, Washington a refusé d'accorder au Pakistan les mêmes avantages qu'à l'Inde. Ce camouflet envers un allié dans la lutte contre Al-Qaida va inévitablement inciter celui-ci à se tourner vers la Chine, laquelle s'empressera d'accroître sa coopération nucléaire avec le "pays des purs".
L'accord "historique" indo-américain risque donc d'attiser une course aux armements en Asie. Si ce scénario se confirme, il n'y aurait plus une grande distance à franchir pour que ce relâchement de la lettre et de l'esprit d'un régime de non-prolifération, qui perdure cahin-caha depuis trente-huit ans, ouvre la voie à une loi de la jungle nucléaire.
Laurent Zecchini
Le Monde, 6/4/06:
La chef de la diplomatie américaine, Condoleezza Rice, a mis en garde le Congrès, mercredi 5 avril, contre toute tentation de modifier le récent accord de coopération nucléaire américano-indien sous peine de détruire le nouveau partenariat établi entre les deux pays.
L'accord signé le 2 mars durant une
visite officielle du président George W. Bush en Inde suscite
des réserves au Congrès américain. L'Inde,
qui possède l'arme atomique, n'est pas signataire du traité
de non-prolifération nucléaire (TNP).
Lors d'une audition devant la commission des affaires étrangères
du Sénat, Mme Rice a exhorté les parlementaires
à donner leur feu vert à cet accord qui permettra
à l'Inde d'accéder à des technologies nucléaires
civiles américaines, à condition de placer la majorité
de ses réacteurs nucléaires sous régime d'inspections
internationales. "Qu'arriverait-il si cet accord était
rejeté ou modifié suffisamment pour en changer le
sens ? toute l'hostilité et les suspicions du passé
seraient redoublées", a-t-elle dit, en rappelant
les tensions passées qui existaient entre Washington et
New Delhi.
Mme Rice a également affirmé
qu'une mise en échec de l'accord apporterait "aux
ennemis de ce nouveau partenariat une grande victoire. Nous irions
en arrière au lieu d'aller de l'avant", a ajouté
la secrétaire d'Etat. Elle a précisé que
la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l'Australie soutenaient
l'accord, qui ne peut être entériné que si
le Congrès modifie une loi américaine interdisant
l'exportation de technologies pouvant aider le programme nucléaire
d'un pays n'ayant pas ratifié le TNP.
CONTENIR LA CHINE, TENIR TÉHÉRAN A L'ÉCART
Les critiques estiment que l'accord pourrait renforcer les puissances nucléaires hors la loi comme l'Iran et la Corée du Nord, bien que le caractère exemplaire de la non-prolifération nucléaire indienne ait été officiellement reconnu.
Sur ce point, Condoleezza Rice a fait savoir que les Etats-Unis suivaient de près les relations que l'Inde entretient avec l'Iran. "Les Etats-Unis ont clairement fait savoir à l'Inde que ses relations avec l'Iran les inquiétaient", a déclaré la chef de la diplomatie américaine au Congrès. "Nous leur avons clairement dit que le gazoduc nous préoccupait", a ajouté Mme Rice, faisant référence aux négociations en cours entre l'Iran, le Pakistan et l'Inde pour la construction d'un gazoduc entre les trois pays.
L'Inde avait dans un premier temps exprimé des réserves sur la nécessité de saisir le Conseil de sécurité du programme nucléaire iranien, mais avait fini par voter en faveur de cette saisine.
Enfin, sans mentionner explicitement la Chine,
l'autre "géant" asiatique, qui poosède
un énorme appétit énergétique, l'administration
américaine compte, en favorisant le nucléaire civil
indien, contenir sa montée en puissance et transformer
l'Inde en "pilier" de la stabilité régionale.
Courrier international - 27 mars 2006:
En donnant sa bénédiction
au programme nucléaire de New Delhi, le président
Bush espère gagner un allié stratégique.
Mais le Congrès américain est divisé, car
cet accord risque de dévaluer le principe de non-prolifération.
A la Maison-Blanche, tous les responsables du plus
bas échelon jusqu'au président George W. Bush
ont insisté ces derniers jours afin que l'accord signé
avec l'Inde ne soit pas remanié, de crainte qu'il ne soit
défait", rapporte The Christian Science Monitor. Cet
accord est le résultat de plusieurs mois d'intenses négociations
qui ont abouti à la signature, le 2 mars 2006 par
le président américain et le Premier ministre indien
Mamohan Singh, d'un accord de coopération nucléaire,
rappelle le quotidien américain.
Les termes de cet accord, conclu lors de la
visite historique du président Bush à New Delhi,
"permettent à l'Inde de poursuivre son programme militaire
nucléaire tout en bénéficiant de transferts
de technologies et de combustible nucléaire américain
pour son programme civil. Ce dernier programme sera dorénavant
soumis aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA) une première, pour l'Inde, qui
n'a jamais signé le traité de non-prolifération
nucléaire (TNP). Toutefois, les installations militaires,
dont un surgénérateur en construction,
échapperont au contrôle de la communauté internationale",
explique le journal.
Des conditions qui laissent "le Congrès plus que dubitatif.
Les débats autour de ce dossier commencent cette semaine,
et de nombreux membres, tant au Sénat qu'à la Chambre
des représentants, ont d'ores et déjà indiqué
qu'ils voudraient y introduire des restrictions concernant la
conduite de l'Inde", signale The Christian Science Monitor.
Pour ceux qui défendent la nouvelle stratégie américaine à l'égard de l'Inde, "il s'agit de lever un obstacle majeur au rapprochement entre les deux pays. En effet, le programme nucléaire indien freine depuis des années le développement des relations indo-américaines. De plus, l'accord signé entre les deux pays promet de provoquer un changement tectonique dans la géopolitique de la région, les Etats-Unis y gagnant une possibilité de contrebalancer l'influence de la Chine et peut-être aussi celle de l'Iran."
"Maintenant que les difficultés ont été aplanies avec l'Inde, qui a accepté de dissocier ses activités nucléaires militaires de son programme civil, l'administration Bush s'est engagée à faire de son mieux pour promouvoir l'accord auprès du Congrès", enchaîne de son côté Outlook. Le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires politiques, Nicholas Burns, a ainsi souligné que "l'Inde revient dans le giron de la non-prolifération en déclarant que 14 de ses 22 réacteurs ont un statut civil". D'autres défenseurs de l'accord nucléaire indo-américain affirment que "l'Inde ne s'est jamais livrée à des activités de prolifération", poursuit l'hebdomadaire indien.
Toutefois, pour de nombreux membres du Congrès, "le problème est tout simplement que l'Inde possède des armes de destruction massive". D'ailleurs, ils ont été plusieurs à préciser qu'ils examineront "en profondeur tous les détails" de l'accord, relève Outlook, qui adopte néanmoins un ton rassurant : "Les défenseurs de l'accord ne ménagent pas leurs efforts pour convaincre le Congrès. Ils mettent en avant tous les avantages à attendre de l'amélioration des relations bilatérales et rejettent les comparaisons avec l'Iran ou la Corée du Nord." Reste que, pour valider l'accord, souligne The Christian Science Monitor, "le Congrès devra voter une loi pour soustraire l'Inde aux lois américaines qui réglementent et limitent les échanges commerciaux avec les pays qui n'ont pas signé le TNP".
Face à l'argumentation de l'administration, certains élus rétorquent que "l'Inde ne partage pas les préoccupations géostratégiques des Etats-Unis concernant la Chine et [que], du côté de l'Iran, l'Inde continue à négocier avec ardeur des accords énergétiques avec Téhéran". L'accord serait donc un mauvais exemple pour l'Iran et pour la Corée du Nord, car "il apparaît comme une récompense pour un pays dont les activités nucléaires étaient assimilées à un écart de conduite. Par ailleurs, il pourrait encourager d'autres pays comme l'Egypte, l'Arabie Saoudite ou l'Ukraine, entre autres, à revoir leur politique d'abstention à l'égard des programmes nucléaires."
Hoda Saliby
Le Monde, 04/03/2006 :
Alors que la communauté internationale cherche les moyens d'empêcher l'Iran d'enrichir l'uranium pour prévenir un armement nucléaire de ce pays, George W. Bush, en visite à New Delhi, vient de signer avec l'Inde un accord "historique" qui la fait entrer dans le club des puissances nucléaires reconnues.
Moyennant la séparation de leurs programmes civil et militaire, les Indiens vont bénéficier de la part des Etats-Unis de transferts de technologie qui ne leur étaient pas accordés jusqu'à présent en raison de leur refus de signer le traité de non-prolifération (TNP). Jacques Chirac, qui a précédé de quelques jours en Inde le président américain, avait déjà proposé de livrer des centrales nucléaires sans attendre que New Delhi se soumette - partiellement - aux contrôles de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Avec une population dépassant le milliard d'individus, une croissance économique de l'ordre de 10 % par an, un essor spectaculaire dans le domaine des nouvelles technologies, il n'est pas étonnant que l'Inde soit de plus en plus courtisée. Face à la Chine, l'autre grande puissance asiatique, elle apparaît comme un contre-poids que les Occidentaux ne sauraient ignorer. Après l'avoir négligée pendant de longues années quand le mouvement des non-alignés flirtait avec l'Union soviétique, les Etats-Unis l'ont récemment redécouverte. L'accord sur le nucléaire, qui a encore besoin de l'aval du Congrès américain, est un texte parmi d'autres accords de coopération signés à l'occasion de ce voyage de M. Bush.
Il reste que les Américains s'exposent à la critique d'utiliser "deux poids, deux mesures" : l'Inde va pouvoir continuer son programme militaire sans encourir les foudres de l'AIEA, pendant que l'Iran est sous la menace de sanctions internationales à cause de sa volonté de poursuivre un programme civil. L'argumentation est facile mais elle est en partie fausse. Car si Téhéran a signé le TNP et accepté des inspections internationales, le régime des mollahs a pris des libertés avec ses engagements, renforçant le soupçon, exprimé récemment par le ministre français des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, de mener "un programme militaire clandestin".
La différence de traitement entre l'Inde et l'Iran illustre en tout cas la conviction ancrée depuis longtemps chez certains stratèges américains : la dangerosité de l'arme atomique n'est pas technique, mais politique ; elle dépend de la nature des régimes qui la possèdent. L'Inde est une démocratie à laquelle on peut faire confiance pour oeuvrer à la stabilité, l'Iran une théocratie qui encourage le terrorisme et menace ses voisins. Mais de tels raisonnements mettent à mal la priorité en principe accordée à la non-prolifération nucléaire.
Le Monde, vendredi 3 mars 2006:
L'Inde et les Etats-Unis ont conclu un "accord
historique" de coopération nucléaire, a annoncé
le président américain George Bush, jeudi 2 mars,
lors d'une conférence de presse à New Delhi aux
côtés du premier ministre indien, Manmohan Singh.
Cet accord, s'il est ratifié par le Congrès américain,
mettrait fin à l'isolement nucléaire de l'Inde.
Puissance nucléaire militaire de facto, sans avoir signé
le Traité de non-prolifération (TNP), l'Inde pourrait
ainsi accéder aux équipements et combustibles nucléaires
pour son programme civil.
"Nous nous sommes entendus sur l'application de notre accord
de coopération nucléaire civile (conclu le 18 juillet
2005 entre les deux pays). J'ai informé le président
Bush que l'Inde avait finalisé, comme elle s'y était
engagée, l'identification de ses installations civiles",
a affirmé M. Singh. "Maintenant, c'est au président
américain d'approcher le Congrès pour amender ses
lois et d'aller voir le Groupe de pays fournisseurs d'énergie
nucléaire (NSG)", a ajouté le premier ministre
indien. "Nous demanderons à l'AIEA (Agence internationale
de l'énergie atomique) un régime de sauvegarde spécifique
pour l'Inde", a précisé M. Singh. Le président
Bush va devoir maintenant convaincre un Congrès réticent
de faire une exception au régime de non-prolifération,
afin d'aider au développement de l'Inde, qui a un besoin
criant d'énergie pour soutenir son économie [le nucléaire produit de l'énergie
électrique].
Cet accord est un changement majeur dans la
politique américaine de non-prolifération. Une loi
américaine interdit l'exportation de technologies pouvant
aider le programme nucléaire d'un pays non signataire du
TNP et Washington avait imposé des sanctions à l'Inde
après les explosions nucléaires de 1998. Auparavant,
Washington était revenu sur un accord de fourniture de
combustible pour le réacteur indien de Tarapur (livré
par les Etats-Unis) après la première explosion
nucléaire indienne, en 1974.
Peu de détails ont filtré sur le contenu exact de
l'accord de New Delhi, et notamment sur les points de divergences
- la durée, perpétuelle ou non, des inspections
de l'AIEA sur les réacteurs civils - qui existaient jusqu'à
l'arrivée, mercredi soir à New Delhi, du président
Bush.
Rompant avec le protocole, le premier ministre indien avait accueilli personnellement le président Bush à son arrivée en Inde, pour une visite de deux jours, commencée par un entretien avec le président, Abdul Kalam et un dépôt de gerbes au mausolée du mahatma Gandhi. Pendant ce temps, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans le centre de New Delhi aux cris de "Bush, vous êtes un tueur" ou "Bush, rentrez chez vous !". Illustrant les sentiments mitigés des Indiens à l'égard du président américain, un sondage du quotidien Hindustan Times révèle que 45 % des personnes interrogées considèrent le président Bush comme un ami de l'Inde. 56 % estiment que M. Singh en fait trop pour se rapprocher des Etats-Unis et 51 % pensent que l'Inde ne peut pas faire confiance à long terme aux Etats-Unis.
Françoise Chipaux
[Note du réseau "Sortir
du nucléaire" : après Chirac,
c'est Bush qui bafoue les règles de non-prolifération
nucléaire (TNP) en se préparant à vendre
du nucléaire dit "civil" à un état
(l'Inde) non signataire du TNP. Ensuite, on s'étonne
que l'Iran (ou d'autres) veuillent aussi l'arme
atomique ! Qui plus est, le directeur de l'AIEA - indescent lauréat du prix nobel de la Paix - se réjouit de cet accord
au lieu de le dénoncer ! Par ailleurs, vu que la lutte
contre le réchauffement climatique sert de prétexte
"écolo" à ces trafics nauséabonds,
il faut rappeler ceci : le nucléaire représente
environ 1% de l'énergie de l'Inde (ie 0,8% en Chine), part
infime qui n'augmentera quasiment pas même si les réacteurs
annoncés sont construits (ce qui reste à prouver).
Conclusion : tant qu'on comptera sur le nucléaire, le réchauffement
climatique aura... de beaux jours devant lui ! (Les déchets
radioactifs aussi. Sans parler de nouveaux Tchernobyls...)]
PEKIN (3 mars 2006) -
L'accord de coopération dans le nucléaire civil
entre l'Inde et les Etats-Unis a reçu un accueil mitigé
en Asie-Pacifique, du Japon qui s'en est félicité
jusqu'à la Chine qui a souligné les besoins de se
conformer à la non-prolifération.
Le Pakistan, où le président américain George
Bush doit se rendre samedi, après sa visite en Inde, a
immédiatement réclamé que lui soit accordé
le même traitment. "Nous avons l'espoir d'obtenir le
même genre de coopération", a déclaré
la porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères,
Tasnim Aslam.
La Chine, dont la puissance grandissante a souvent été
citée comme une raison pour expliquer l'accord avec l'Inde,
a de son côté souligné que la coopération
indo-américaine devait rester conforme aux règles
internationales. "La coopération doit se conformer
aux exigences et dispositions du régime international de
non-prolifération et aux engagements souscrits par les
pays", a déclaré jeudi le porte-parole du ministère
des Affaires étrangères Qin Gang, lors d'un point
de presse.
L'Australie a salué vendredi l'accord mais a exclu une
levée de son interdiction d'exportations d'uranium vers
l'Inde tant qu'elle n'aura pas signé le TNP. La fin de
l'interdiction "poserait la question d'une exportation d'uranium
à des pays comme Israël et le Pakistan", a déclaré
à la radio publique le ministre australien des Affaires
étrangères, Alexander Downer. Depuis les années
1970, l'Australie interdit toute exportation d'uranium aux pas
non-signataires du TNP. Le pays dispose des plus importantes réserves
d'uranium dans le monde. Evoquant le cas de la Chine, avec qui
des négociations sont en cours en vue de la vente d'uranium
australien, M. Downer a souligné que Pékin avait
signé le TNP. Le ministre australien s'est cependant félicité
de l'accord américano-indien. "C'est un pas en avant
dans une situation difficile... Nous en sommes satisfaits",
a-t-il déclaré. Le sujet devrait dominer la visite
de quatre jours, la semaine prochaine en Inde, du Premier ministre
conservateur australien John Howard.
Le Japon, fervent allié des Etats-Unis, a en revanche loué
l'accord, rejetant toute comparaison entre l'Inde et des nations
comme la Corée du Nord, dont le régime communiste
a été mis au ban des nations pour vouloir développer
l'arme atomique. "L'Inde est un pays qui partage les valeurs
de la liberté, de la démocratie, des droits de l'homme
fondamentaux et du règne de la loi, comme les Etats-Unis
et le Japon", a déclaré à la presse
le porte-parole du gouvernement nippon, Shinzo Abe. "C'est
un tort de placer la question nucléaire indienne sur le
même niveau que celle de la Corée du Nord",
a-t-il ajouté.
Libération, jeudi 2 mars 2006:
Prolifération nucléaire: «l'exception indienne»
Le Monde, jeudi 2 mars 2006:
L'Inde est une puissance nucléaire non signataire du traité de non-prolifération (TNP). Mais ses besoins énergétiques civils sont immenses. George Bush, qui arrive en visite (du mercredi 1er au vendredi 3 mars), exige que les installations militaires de New Delhi soient contrôlées. Or, à ce stade, les Indiens sont divisés sur la réponse à donner à l'exigence américaine.
Le programme nucléaire indien et les difficultés qu'il pose désormais aux Etats-Unis prend ses racines avant même l'indépendance du pays. En 1944, Homi Bhabha, alors professeur à l'Institut des sciences de Bangalore, écrit au Tata Trust pour lui proposer de lancer la recherche nucléaire. Il trouve en Jawaharlal Nehru, premier chef du gouvernement de l'Inde, devenue indépendante en 1947, une oreille complaisante.
Le décret sur l'énergie atomique sera pris dès 1948 et le département du même nom fondé à Bombay en 1954.
Le programme nucléaire démarre, dans l'esprit de ses pères, avec un but totalement humanitaire : faire progresser un pays immense qui a accédé à l'indépendance dans la pauvreté et le sous-développement. Aujourd'hui, devenue une puissance militaire nucléaire de facto, l'Inde ne produit, grâce à l'énergie nucléaire civile, qu'environ 3% de ses besoins en électricité. Or elle sera, dès 2010, le quatrième consommateur d'énergie du monde, derrière les Etats-Unis, la Chine et le Japon.
Pour maintenir un niveau de croissance économique
de 8% jusqu'en 2020, ce qui est son ambition, l'Inde devra importer
50% de son gaz et 80% de son pétrole. A cette date, la
NPCIL (Nuclear Power Corporation of India Ltd), établissement
public qui possède, construit et gère les centrales
nucléaires, prévoit une capacité de 20000
MWe, contre 3000 actuellement. C'est dans ce contexte que se situe,
pour une part, le projet de coopération sur l'énergie
nucléaire envisagé en juillet 2005 entre les Etats-Unis
et l'Inde.
[20 000 MWe nucléaire ne vont rien changer aux besoins
énergétiques de l'Inde qui devra toujours importer
environs 50% de son gaz et 80% de son pétrole, il y a en
France 58 réacteurs (pour fournir environs 80% de l'électricité)
pour 64 millions de français, alors combien de réacteurs
pour 1 milliard d'indiens ? entre 700 et 800 ???]
Celui-ci prévoit d'accorder à New Delhi l'accès aux technologies nucléaires civiles avancées si elle accepte de "dissocier" ses programmes civils et militaires et de laisser l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) examiner ses sites nucléaires civils. C'est là que le bât blesse.
Trois phases L'Inde possède actuellement quatorze petits réacteurs en opération, dont douze sont des PHWR (pressurized heavy water reactor, réacteurs à eau lourde pressurisée). Neuf autres sont en construction, et leur démarrage est prévu entre 2007 et 2010. La construction de plus de quinze réacteurs supplémentaires est envisagée entre 2010 et 2020. L'Inde, qui a reçu de la France un surgénérateur de recherche, au début des années 1970, développe un surgénérateur à Kalpakam, à 80 km au sud de Chennai (Madras), qui devrait entrer en opération en 2010.
Si l'accord avec les Etats-Unis est signé, New Delhi envisage en outre l'achat d'une vingtaine de centrales nucléaires. Sur les quatorze réacteurs en service, quatre, qui ont bénéficié de la coopération du Canada et des Etats-Unis, sont déjà sous inspection de l'AIEA. Deux autres, fournis par la Russie, et qui devraient être opérationnels en 2007-2008, le seront aussi.
Conçu par Homi Bhabha pour être, à terme, totalement autonome, le programme énergétique nucléaire comprend trois phases. La première utilise l'uranium naturel, que l'Inde possède mais en quantité insuffisante, pour alimenter son programme. La phase 2, qui n'en est qu'à son tout début, avec la construction du surgénérateur, utilise le plutonium produit dans la phase1. La phase 3 doit utiliser le thorium, dont l'Inde possède 30 % des réserves mondiales. Cette troisième phase, "qui donnera à l'Inde une totale autonomie, n'est envisageable que dans trente à cinquante ans", affirme le général Dipenkar Banerjee. "Mais, maintenant, insiste-t-il, nous avons besoin d'uranium : dans cinquante ans, 20 % de l'énergie indienne proviendra du nucléaire."
Exploitation
sur la côte de l'Etat du Kerala, en Inde, de sables qui
comptent parmi les plus riches en monazites du monde.
Il faut signaler qu'on attribue à la radioactivité
naturelle un nombre anormalement élevé d'anomalies
mentales et de cas de mongolisme dans cette région du Kerala
où la radioactivité naturelle est de 1.500 à
3.000 mrem/an, par rapport à une population témoin
vivant dans une région proche où la radioactivité
naturelle est de 160 mrem/an. Ce n'est pas un exemple isolé
puisqu'on signale des phénomènes semblables au
Brésil . |
N'étant pas signataire du TNP, l'Inde, qui a procédé à sa première explosion nucléaire en 1974, ne peut donc acquérir d'uranium sur le marché à cause des restrictions imposées par les pays fournisseurs d'énergie nucléaire. Alors qu'un débat très vif oppose, en Inde, partisans et adversaires de la proposition d'accord avec les Etats-Unis, les premiers font valoir que celui-ci permettrait de préserver à des fins militaires l'uranium que l'Inde possède déjà. "Si nous obtenons de l'uranium pour le programme civil, on pourra utiliser le nôtre pour le programme militaire", affirme ainsi l'amiral Raja Menon, ancien chef d'état-major de la marine.
Au centre des négociations avec l'administration Bush figure notamment le sort du surgénérateur que Washington veut mettre sous sauvegarde de l'AIEA, alors que le président de l'Agence de l'énergie atomique indienne, Anil Kakodkar, a fait connaître publiquement son refus. [Un plutonium d'excellente «qualité militaire» peut-être produit dans les couvertures des surgénérateurs]
"Pour notre sécurité énergétique à long terme comme pour le maintien d'une dissuasion minimum crédible, le surgénérateur ne peut pas être mis sur la liste des installations civiles", a affirmé ce dernier dans un entretien au quotidien Indian Express. M. Kakodkar estime aussi que, concernant le surgénérateur, "la propriété intellectuelle est un problème".
Professeur de physique à l'université Jawaharlal-Nehru de Delhi, M. Rajaraman admet ces inquiétudes. Il souligne cependant : "Ce ne sont pas les Etats-Unis qui conduiront les inspections, mais l'AIEA, avec qui nous discuterons directement." De plus, ajoute-t-il, "le surgénérateur a besoin de tonnes de plutonium et d'uranium. Si on le garde comme militaire, on devra fournir le combustible; dans le cas contraire, on pourra acquérir le combustible sur le marché".
Pour la communauté scientifique nucléaire indienne, habituée à travailler en toute indépendance, sans cloison entre militaires et civils, la séparation exigée pour l'accès aux technologies est vécue comme un déchirement.
Un fort sentiment d'avoir réussi seuls jusqu'à maintenant et, donc, le désir de poursuivre seuls l'aventure anime aussi nombre de scientifiques indiens, qui voient avec inquiétude un futur sous surveillance internationale.
Françoise Chipaux
[Il est réconfortant de savoir que c'est la France qui a vendu un réacteur à neutrons rapides à l'Inde, permettant ainsi d'obtenir un plutonium de meilleure qualité militaire que les réacteurs à eau lourde ; dans la course aux conneries on aurait pu être dépassé par les russes. Mais pour la suite, les indiens vont donc acquérir leur indépendance énergétique en achetant des réacteurs à la France ou aux USA en s'endettant largement en dollars et en consommant de l'uranium acheté à l'Australie, au Canada ou au Kazakhstan. Et en 2050, quand l'uranium de la planète sera épuisé, il seront indépendants grâce aux réacteurs au thorium qui consommeront autant d'énergie qu'ils n'en produiront...
Claude Boyer]
02/03/2006 - L'Inde,
qui a conclu jeudi un accord historique de coopération
nucléaire civile avec le président américain
George W. Bush, va placer 14 de ses 22 réacteurs nucléaires
sous contrôle international, selon une source officielle
indienne.
L'Inde compte actuellement 15 réacteurs nucléaires
opérationnels d'une capacité de production de 3.310
mégawatts et sept réacteurs en construction qui
permettront d'accroître la capacité à 6.730
mégawatts. New Delhi a procédé à son
premier essai nucléaire en 1974 mais n'a pas ratifié
le Traité de non prolifération nucléaire
(TNP), ce qui lui interdit une coopération avec les pays
membres du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG).
En vertu de l'accord scellé jeudi, M. Bush s'engage à
convaincre le Congrès américain de reprendre une
coopération nucléaire civile avec l'Inde et à
persuader d'autres pays de faire de même. Cela permettra
à New Delhi d'obtenir du combustible et des réacteurs
à des fins civiles. En contrepartie, l'Inde s'engage à
dissocier ses programmes nucléaires civils et militaires
et à laisser l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA) contrôler ses installations civiles.
Sur les 14 réacteurs à placer sur la liste des installations
civiles, six - dont deux sont en construction - sont déjà
soumis aux garanties de non prolifération de l'AIEA. Le
reste sera classé civil selon un programme par phase qui
doit être achevé d'ici 2014. Les huit autres réacteurs
seront classés comme faisant partie du programme militaire
indien.
Selon le responsable indien, le nombre de centrales nucléaires
qui seront ouvertes aux inspections de l'AIEA, dont certaines
sont utilisées à des fins civiles et militaires,
est suffisamment "crédible" pour que le Congrès
américain approuve l'accord. Washington a accepté la demande de New Delhi
de ne pas ouvrir aux inspections son surgénérateur
expérimental, capable de produire du plutonium à
usage potentiellement militaire. L'Inde
a prévu la fabrication d'autres surgénérateurs.
Pour l'avenir, l'Inde a demandé à être la
seule à décider de classifier ses futurs réacteurs
dans la liste des installations civiles ou militaires, ce que
Washington a accepté. New Delhi a accepté le principe
des inspections de ses sites civils à "perpétuité"
en échange de l'assurance d'obtenir du combustible de manière
permanente. Il a aussi été entendu que si un pays
cesse d'alimenter l'Inde en combustible nucléaire, un autre
Etat pourra le faire.
A aucun moment dans les discussions, il n'a été
question du programme nucléaire stratégique de l'Inde,
selon le responsable. Sur la base de cet accord, le président
Bush doit maintenant convaincre le Congrès de lever les
sanctions contre l'Inde. Une loi américaine interdit l'exportation
de technologies pouvant aider le programme nucléaire d'un
pays n'ayant pas ratifié le TNP.
L'Inde a également a refusé de signer le Traité
d'interdiction des essais nucléaires (CTBT) qu'elle juge
discriminatoire car garantissant le monopole légal de la
bombe atomique aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité
de l'Onu. L'Inde avait procédé à une deuxième
série de tests en 1998. Son frère ennemi, le Pakistan avait répliqué en faisant
de même. Ces nouveaux essais avaient entraîné
de nouvelles sanctions, notamment des Etats-Unis qui les avaient
annulées peu après les attentats du 11 septembre
2001.
Après les tirs de 1998, New Delhi, qui se considère
comme une puissance nucléaire "responsable",
avait annoncé un moratoire des essais nucléaires.
Selon les estimations, l'Inde compte entre 80 et 250 armes nucléaires.
02/03/2006 - La
Chine a souligné que l'accord de coopération nucléaire
civile annoncé jeudi entre les Etats-Unis et l'Inde devait
se conformer aux règles internationales sur la non-prolifération
nucléaire. "La coopération doit se conformer
aux exigences et dispositions du régime international de
non-prolifération et aux engagements souscrits par les
pays", a dit le porte-parole du ministère des Affaires
étrangères Qin Gang, lors d'un point de presse.
Le président américain George W. Bush et le Premier
ministre indien Manmohan Singh, dont le pays n'a jamais signé
le Traité de non prolifération nucléaire,
ont annoncé cet "accord historique sur l'énergie
nucléaire", en négociation depuis des mois,
à l'occasioén de la visite à New Delhi de
George W. Bush.
02/03/2006 - Le
directeur-général de l'Agence internationale de
l'énergie atomique, Mohamed ElBaradei, a salué jeudi
un accord nucléaire conclu entre l'Inde et les Etats-Unis
en indiquant qu'il renforcera les efforts pour prévenir
la prolifération nucléaire. "Cet accord constitue
une démarche importante pour satisfaire les besoins énergétiques
croissants de l'Inde, dont ceux de la technologie nucléaire
et de combustible en tant que facteur du développement"
a souligné M. ElBaradei dans un communiqué. [Il ne faut pas oublier à chaque
fois que cette Agence
intervient dans les questions nucléaires, que c'est à
un promoteur du nucléaire qu'on a affaire !]
"Il s'agit aussi d'un pas en avant en vue de l'universalisation
du système de garanties de l'AIEA" a-t-il dit, ajoutant
que cet accord fera de l'Inde "un partenaire important pour
la non-proliferation". Des critiques ont souligné
que l'accord sapait les objectifs de la non-prolifération
mais pour M. ElBaradei il s'agit d'un accord conclu pour "consolider
le système de non-prolifération, combattre le terrorisme
nucléaire et renforcer la sûreté nucléaire".
"Cet accord sert les intérêts de l'Inde et de
la communauté internationale" a indiqué M.
ElBaradei.