Les sous-marins nucléaires ex-soviétique

La rapidité des constructions (12 à 18 mois pour la 1er et la 2ème génération) s'est faite au détriment de la qualité. De 1967 à 1990, les Soviétiques ont compté 340 fuites sur les circuits primaires. Ils ont "perdus" 9 sous-marins nucléaires sur environ 220 mis en service.

 

 

Un accident fait 20 morts à bord d'un sous-marin russe

9/11/2008 - Vingt personnes ont péri et 21 autres ont été blessées samedi lors d'un accident à bord d'un sous-marin russe à propulsion nucléaire dans l'océan Pacifique, annonce la marine russe.

L'accident, survenu alors que le submersible effectuait des exercices de routine dans le Pacifique, est le plus grave qui soit survenu à bord d'un sous-marin russe depuis que le Koursk, lui aussi à propulsion nucléaire, a sombré en 2000 en mer de Barents, causant la mort de ses 118 membres d'équipage. Selon les procureurs qui enquêtent sur l'accident de samedi, les victimes ont sans doute péri en respirant un gaz toxique, le fréon, qui sert à éteindre les flammes et qu'a dégagé l'activation involontaire du dispositif anti-incendie. On ignore pourquoi les masques à oxygène disponibles dans le sous-marin n'ont pas permis alors de sauver les marins exposés au gaz toxique.

"Les premiers résultats de l'enquête montrent que des marins sont morts après avoir inhalé du gaz fréon", a déclaré le parquet. Le sous-marin était en plongée lorsque l'accident s'est produit, a-t-on dit de source navale à l'agence russe RIA. "On peut présumer que les sous-mariniers n'ont pas remarqué la fuite de gaz, et lorsque cela a enfin été le cas, il était trop tard", ajoute-t-on de même source. Selon un spécialiste militaire, il est possible que tous les occupants du sous-marin ne disposaient pas de masque à oxygène. "Il est possible que certains n'ont pas mis leurs masques assez vite, ou bien qu'ils n'en avaient même pas", a expliqué Rouslan Poukhov, directeur du Centre d'analyse des stratégies et de la technologie, à la station de radio Echo de Moscou.

Le sous-marin, dont le réacteur nucléaire n'a pas été endommagé, a pu regagner la base navale de Bolchoï Kamen, sur la côte Pacifique de l'Extrême-Orient russe. Les 20 blessés ont été admis dans un hôpital militaire de Vladivostok, Q.G. de la flotte russe du Pacifique. "La zone du réacteur fonctionne normalement" et "les niveaux de radiation à bord sont normaux", a déclaré Igor Digalo, porte-parole de la marine russe. Le président russe Dmitri Medvedev a ordonné au ministère de la Défense de lancer une enquête exhaustive pour déterminer les causes de l'accident, a fait savoir le Kremlin.

Une femme, Véra Sanjonova, a indiqué qu'elle se rendait de Vladivostok à Bolchoï Kamen pour avoir des nouvelles de son mari, un technicien civil qui était à bord. "Je n'ai reçu aucune nouvelle(...). Mon mari ne figure ni sur la liste des blessés ni sur celle des morts", a-t-elle dit à Reuters télévision. Dix-sept des victimes étaient des employés de l'entreprise de construction navale Amour Shipbuilding et les autres des sous-mariniers, ont déclaré des procureurs. Le sous-marin effectuait des essais avant son entrée en fonction d'ici la fin de l'année. La marine n'a pas donné le nom du sous-marin à bord duquel s'est produit le drame, mais selon les agences de presse russes, il s'agit du Nerpa, qui est, selon la terminologie de l'Otan, un sous-marin d'attaque de la classe Akoula.

Modernisé au cours des dernières années, le Nerpa a appareillé le mois dernier pour mener des exercices en haute mer, selon les médias locaux. La construction de ce sous-marin a débuté en 1991 mais a été ensuite retardée en raison de la crise économique des années 1990. La marine russe a été touchée par de nombreux accidents meurtriers, malgré une importante hausse des crédits. La flotte soviétique est toujours en service, le Kremlin souhaitant l'utiliser pour donner l'image d'une armée très forte. Mais le drame de samedi vient illustrer l'écart qui persiste entre les ambitions du pouvoir russe et le potentiel militaire réel du pays.

Le prédécesseur de Medvedev au Kremlin, Vladimir Poutine, actuel Premier ministre, avait été très critiqué pour la lenteur de sa réaction lors du naufrage du Koursk, quelques mois après son arrivée au pouvoir. En août 2005, sept marins russes ont pu être sauvés avec l'aide d'une équipe britannique après être restés coincés pendant trois jours dans un sous-marin AS-28, à 180 mètres de profondeur, dans le Pacifique.

Lire:
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Les "Tchernobyl" sous-marins
- La dramatique histoire des sous-marins nucléaires soviétiques - Lev Giltsov - Nicolaï Mormoul - Léonid Ossipenko
- Accidents in Nuclear Ships (Pdf) - Ølgaard, Povl Lebeck - 1996
- Le K-19,
un sous marin nommé "hiroshima"
- Le K-27, un Tchernobyl sous-marin qui sommeille


Voir:

"Nautilus"
(Youtube, 49mn, basse définition)

L'histoire du USS Nautilus américain et du K3 soviétique, les premiers sous-marins nucléaire de la guerre froide.

 

 

"Les sous-marins nucléaires, fantômes des mers"

(Youtube, 52mn, basse définition)

Un documentaire de Jane Armstrong (il y a une confusion dans ce documentaire avec K-159 au lieu de K-129).

Le K129, un sous-marin diesel lanceur d'engins a sombré le 8 mars 1968 dans le Pacifique. Il a coulé à 5000 mètres, mais ce qui fait son intérêt, c'est qu'il n'a pas été renfloué par les Soviétiques... En juin 1968, après s'être assurés que les soviétiques avaient abandonné les recherches, l'US Navy et la CIA ont entrepris une opération secrète de recherche et de renflouement du K129 qui reçut un nom de code « Opération Clémentine ».

 

"Sous-marins, dollars et déchets nucléaires"
(Youtube, basse définition), 53mn.
Vladivostok: les ruines de la flotte nucléaire du pacifique, le "recyclage" de ces déchets radioactifs via la Corée et Grigori Pasko (incarcéré pendant 20 mois) qui a écrit des centaines d'articles sur la pollution engendrée par les sous-marins nucléaires à l'abandon et a rendu publiques des images de déversement de déchets radioactifs en mer du Japon.  



Les accidents de sous-marin nucléaire soviétique:

- 30 août 2003: K159 - 9 morts - Naufrage à 5,5 km de l'île Kildine (nord-ouest) en mer de Barents alors que le sous-marin retiré du service en 1989 était remorqué vers un port où l'y attendait sa destruction.

- 12 août 2000: K141 Koursk - 118 morts - A coulé en mer de Barents par une profondeur de 150 mètres à une centaine de kilomètres des côtes de la péninsule de Kola, à proximité de Mourmansk. Renfloué en juin 2001.

- 29 janvier 2000: Un sous-marin nucléaire refait surface en pleine tempête dans la mer de Barentz en raison de l'ouverture accidentelle d'un sas à cordages. 2 morts.

- 29 mai 92: Explosion (?) à bord d'un sous-marin russe de la flotte du Nord. 1 morts et 4 blessés.

- 7 avril 1989: K278 Komsomolets de classe Mike - 42 morts - Incendie à bord à la suite d'une explosion - Coule dans les eaux internationales à 500 km de la Norvège.

- 6 octobre 1986: K219 Yankee 1 - 4 morts - Explosion dans un tube de lancement (Incendie) coule à 600 miles au nord-est des bermudes à près de 5000 mètres.

- 10 août 1985 : K- 314, project 671, Explosion du réacteur nucléaire lors de sa recharge dans la baie de Chazhma, région de Primorye près de Vladivostok. Dix hommes d'équipage meurent sur le coup. Pendant l'accident, puis la liquidation 260 à 290 personnes sont irradiées, irradiation aiguë pour 39 personnes, la maladie du rayonnement est développée par 10 personnes. Plus de 100 000 curies de radioactivité furent mesurés alentour et il fallut plus de deux heures pour éteindre l'incendie. Un vaste secteur reste non dépollué et est toujours ouvert aux activités humaines. Les 2 000 habitants de la baie n'ont jamais été évacués. Le sous-marin et ses matériaux radioactifs reposent toujours au fond de la baie, sous plusieurs mètres de sédiments.

- 18 juin 1984: Echo 1 - 13 morts - Incencie lors d'une patrouille.

- 24 Juin 1983: K429 Charlie 2 - De 2 à 17 morts - Explosion et incendie, a coulé dans la baie de Kracheninnikov lors d'une opération d'équilibrage. Le navire est récupéré quelques semaines plus tard.

- 8 avril 1982: K123 - Pas de victimes - Destruction du circuit primaire - Les réparations ont durée 9 ans.

- 24 octobre 1981: S-178 classe Whisky - 32 morts - Collision près de Vladivostok.

- 30 novembre 1980: K222 - Pas de victimes - Mise en route incontrôlée d'un réacteur, destruction du circuit primaire.
 
- 28 décembre 1978: K171 Delta - 3 morts - Panne d'un réacteur et comportement inadéquat de l'équipage.

- 2 septembre 1978: K451 Yankee 1 - Pas de victimes - Incendie dans le bloc des turbogénératrices.

- 10 septembre 1977: K403 Yankee 1 - Plusieurs blessés - Explosion d'un batterie en plongée -

- 7 décembre 1975: K36 Echo 2 - 2 blessés - Explosion d'une batterie.

- 28 juin 1975: K447 Delta 1 - 2 blessés - Explosion d'une batterie à quai.

- 6 avril 1974: K420 Yankee 1 - Pas de victimes - Incendie dans le 10ème compartiment

- 23 septembre 1972: K19 Hotel - Incendie lors d'une patrouille en Atlantique Nord - 28 victimes

- 11 avril 1970: K8 November - 52 morts - Coule avec ses deux réacteurs nucléaires à environ 800 km au large des côtes bretonnes (golfe de Gascogne), après un accident survenu au système de propulsion. Le sous-marin transportait probablement deux torpilles nucléaires, qui seraient à 4680 mètres de fond.

- 23 août 68: K140 Yankee 2 - Pas de victime - Mise en route incontrôlée d'un des deux réacteurs.

- 24 mai 68: K27 de la flotte du Nord: 5 morts, 12 gravement irradiés - Panne d'un réacteur en mer.

- 8 mars 68: K129 Gulf 2 - 97 morts - Le sous-marin est armé de trois missiles SS-N5 et de ses torpilles nucléaires, il coule à 750 miles au nord-est de l'île de Oahu, à Hawaï. Des éléments sont récupérés secrètement par la CIA le 4 juillet 1974 au cours de l'opération Jennifer.

- 8 septembre 67: K3 November - 39 morts - Incendie dans le 1er et le 2e compartiment en patrouille.

- 20 novembre 65: K74 Echo 1 - Pas de victime - Destruction de la turbine tribord suite à une panne d'un dispositif automatique.

- 12 février 1965: K11 November - Une partie du personnel irradié - Mise en route incontrôlée d'un réacteur lors du déchargement due à l'incurie du personnel.

- 4 juillet 1961 : K19 Hotel Hiroshima - 7 victimes - Panne d'un réacteur.

- 13 octobre 1960: K8 Flotte du Nord - 13 membres d'équipage ont été exposés à des doses de 180 à 200 (rem?), et ont été emmenés dans un centre médical spécial à Polyarny - Panne d'un générateur de vapeur lors d'un exercice en mer.


 


Incendie à bord d'un sous-marin nucléaire russe: 2 morts

MOSCOU (7/9/06) - Un incendie a bord d'un sous-marin nucléaire russe a fait deux morts mais il n'y a "aucun risque" de contamination radioactive, selon la marine russe citée jeudi par les agences de presse Itar-Tass et Interfax. D'après Interfax, qui cite le commandement de la Flotte du Nord de la Marine russe, le feu s'est déclaré mercredi soir dans une salle des machines du "Daniil Moskovsky" et a été éteint vers zéro heure jeudi. "Il n'y a aucun risque de contamination nucléaire", a affirmé un porte-parole non identifié de la Flotte.
Le sinistre est dû à un court-circuit dans la partie avant du submersible, qui a entraîné l'arrêt automatique du réacteur nucléaire, selon Itar-Tass. Deux membres d'équipage, un premier-maître et un matelot, ont été tués. Le sous-marin, de type K-414 (Chchouka ou Victor-1) est remonté à la surface et était remorqué vers sa base de Vidyayevo, ont ajouté les agences russes.



RIA Novosti, 17/5/2006:

La Russie se débarrasse de ses "tchernobyls flottants"

Quelques chiffres pour commencer.

Au cours de la guerre froide l'Union soviétique avait détenu le leadership mondial pour le nombre de navires à propulsion nucléaire construits, à savoir quelque 250 sous-marins, cinq bâtiments de surface, dont plusieurs croiseurs lance-missiles de la classe Admiral Ouchakov. Huit brise-glace, dont le plus célèbre est le Lenine.

Seulement aucune infrastructure n'avait été mise en place pour le désossage de ces navires ayant passé le seuil limite le leur durée d'exploitation ni même de sites de stockage et de recyclage du combustible nucléaire usé et d'autres déchets radioactifs tant liquides que solides.

C'est ainsi que la Russie s'est retrouvée face à cet énorme problème qu'est celui du nettoyage de ses eaux territoriales et de son sol de cette "richesse radioactive invendable" que l'on désigne aussi sous le nom de "tchernobyls flottants". Parce qu'un accident avec l'un de ces sous-marins désaffectés, le naufrage d'un submersible ayant encore à son bord du combustible nucléaire, par exemple, pourrait provoquer une grave catastrophe écologique.

L'activité globale du combustible nucléaire brûlé par les sous-marins se chiffre à près de 25 millions de curies. Le poids total des matériaux radioactifs devant être retraités dépasse les 150.000 tonnes. Les submersibles nucléaires en attente de désossage représentent une masse de métal d'un million et demi de tonnes. L'acheminement du combustible nucléaire depuis les Flottes russes du Nord et du Pacifique jusqu'à l'usine de retraitement Maïak (Lire: Contamination nucléaire massive en Sibérie), située dans l'Oural méridional, nécessitera cent voyages d'un convoi ferroviaire spécial. Ce "train nucléaire" ne pourra faire que de 10 à 15 voyages par an.

Voici un autre chiffre qu'il est indispensable de connaître pour se rendre vraiment compte de l'ampleur du problème: quatre milliards de dollars américains seront nécessaires pour ces travaux auxquels il faudra ajouter les opérations de réhabilitation des territoires contaminés. (Lire: Nouvelle Zemble, une poubelle nucléaire dans l'océan arctique)

En Russie le démantèlement des submersibles et des navires de surface à propulsion nucléaire a commencé voici plusieurs années. Près de deux milliards de roubles de fonds publics (environ 70 millions de dollars) sont dépensés annuellement à ces fins. Une aide substantielle est accordée par les Etats-Unis à la Russie dans le cadre de son programme "Réduire ensemble le danger". Avant 2001, ils allouaient environ 40 millions de dollars par an. Maintenant que les sous-marins nucléaires stratégiques désaffectés ont pratiquement été découpés, cette aide est tombée à 20 millions de dollars. Toutefois, d'autres pays ont accru leur assistance dans le cadre du programme "Partenariat global". En 2004, elle s'est chiffrée à 74 millions de dollars. Grâce à ce travail global, 133 submersibles nucléaires ont été démantelés à ce jour. 90 appartenaient à la Flotte russe du Nord et 43 à celle du Pacifique.

Le directeur adjoint de Rosatom (Agence fédérale russe de l'énergie atomique) en charge du découpage des sous-marins, Sergueï Antipov, estime néanmoins que si en 2012 il n'y aura pratiquement plus de sous-marins nucléaires à démanteler, il faudra encore régler le problème du retrait du combustible nucléaire consumé des bases côtières, celui de la réhabilitation des territoires contaminés, etc. Ce qui nécessitera beaucoup de temps encore.

Ici les choses ne se résument pas uniquement à l'insuffisance des moyens alloués par les pays donneurs. Après le sommet de Kananaskis (Canada), qui avait entériné le programme "Partenariat global", les huit avaient promis d'attribuer deux milliards de dollars à ces fins. Jusqu'à présent seulement 438,5 millions ont été versés dans le cadre de contrats de travail. Les sites de démantèlement des sous-marins n'ont reçu que 318,48 millions de dollars. Et ce alors que la Russie augmente chaque année le montant de sa contribution et qu'elle a déjà versé au moins 400 millions de dollars, dont 290 millions depuis Kananaskis. Elle entend porter cette somme à 850 millions de dollars d'ici à 2012.

Cependant, il y a un hic, c'est le volume de travail qui reste encore à réaliser dans des conditions de sécurité maximum.

Un exemple. Dans la baie de Saïda (presqu'île de Kola, Nord de la Russie), l'Allemagne concourt à la construction d'un site côtier de stockage durable de compartiments nucléaires. Il devrait être réceptionné en 2010 au plus tard. 120 compartiments contenant des réacteurs de submersibles y seront stockés en plein air, perdant ainsi leur radioactivité. Il va falloir encore construire un quai spécial pour le dock qui servira à acheminer ces compartiments jusqu'aux ateliers de démantèlement des sous-marins de Nerpa, près de Mourmansk, où ils seront stockés pendant une période prolongée. Il faudra également construire des plates-formes ferroviaires pour transporter les compartiments pesant 1600 tonnes l'unité, des locaux pour la réparation des compartiments des réacteurs, recouvrir ceux-ci d'une couche d'enduit anticorrosion, implanter des maisons pour loger le personnel...

Les travaux battent leur plein. Les Allemands ont dépensé la moitié des 300 millions d'euros octroyés. La première aire pouvant accueillir 40 compartiments sera disponible dès cet été. Cependant, Rosatom a demandé à la partie allemande d'étendre la zone en question pour pouvoir y placer 30 compartiments supplémentaires de manière à en stocker 150 au lieu de 120. La demande a été acceptée.

La Grande-Bretagne et la Norvège prêtent une grande assistance au Nord-Ouest de la Russie dans le démantèlement des sous-marins et le stockage sécuritaire du combustible nucléaire usé. Les sommes qu'elles ont versées ont permis de découper deux submersibles du projet 949 de la classe "Granit" et deux du projet 671 de la classe Shuka. La baie Andreev, où se trouve un gigantesque entrepôt recélant plus de 20.000 ensembles de cartouches de réacteurs usées, est débarrassée de sa "crasse". L'Italie elle aussi commence à s'impliquer dans l'entreprise. Elle allouera 360 millions d'euros pour la construction d'une unité de manutention et de stockage de déchets radioactifs dans la baie Andreev et de conteneurs pour l'évacuation du combustible de la localité de Gremikha qui se trouve à 350 kilomètres de l'accès au golfe de Kola.

Jadis cette localité avait été une importante base de sous-marins nucléaires. On y trouve actuellement quelque 800 assemblages de cartouches usées représentant une tonne et demie de substances radioactives. Aucune route n'existe entre Gremikha et Mourmansk. L'accès n'est possible que par air ou par mer. Naturellement, cela complique singulièrement le transport de ces assemblages de cartouches pour leur acheminement ultérieur par rail jusqu'à l'usine Maïak.

Le chemin entre le lieu de stationnement des sous-marins et les ateliers est un autre problème gênant l'accélération du démantèlement des submersibles désaffectés. Si dans le Nord il ne dépasse pas 500 kilomètres, en Extrême-Orient russe quelque 2500 kilomètres séparent la presqu'île du Kamtchatka, où se trouvent ces sous-marins, des usines du Primorie où ils seront découpés. Un acheminement qui devra être effectué non pas le long des côtes, comme au-delà du Cercle polaire, mais en pleine mer. Le transfert d'un seul submersible coûtera là-bas pas moins d'un million de dollars.

C'est la raison pour laquelle l'Est retarde quelque peu sur le Nord en ce qui concerne les plans de démantèlement des sous-marins. 30 submersibles sur 120 désaffectés restent à découper dans les régions polaires contre 34 sur 77 dans la zone orientale du pays. Tokyo a promis d'accorder une aide pour doper les travaux. Dans les années 90, il avait pris part à la construction d'un navire pour stocker et retraiter des déchets radioactifs liquides et en 2004 il avait financé le découpage d'un sous-marin. Depuis la visite effectuée au Japon par Vladimir Poutine, le gouvernement nippon assure le "parrainage" du démantèlement de cinq autres sous-marins russes. C'est vrai aussi que sur les îles des voix s'élèvent pour dire que l'argent des contribuables japonais est utilisé pas seulement pour débarrasser la Russie de ses submersibles constituant un danger écologique pour l'océan et ses réserves halieutiques, mais aussi pour en construire d'autres, plus performants. Ce qui est archifaux bien évidemment. Mais le démontrer est toujours extrêmement difficile.

Quoi qu'il en soit, Sergueï Antipov a déclaré à RIA Novosti qu'en dépit des difficultés la Russie remplit consciencieusement ses engagements. Le jour où cet article sera publié on recensera peut être en Russie un "tchernobyl flottant" de moins.

Viktor Litovkine,
commentateur militaire de RIA Novosti.

 

 


Le NouvelObs, 2/2/06:

Le Nobel de la Paix pour l'équipage du K-19 ?

Pour Mikhaïl Gorbatchev, l'équipage du sous-marin nucléaire soviétique qui avait empêché une catastrophe au plus fort de la Guerre Froide mérite le prix.

L'ancien numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev a estimé jeudi 2 février que le prix Nobel de la Paix devrait être remis à l'équipage du sous-marin nucléaire soviétique K-19 qui, par son héroïsme, avait empêché une catastrophe au plus fort de la Guerre Froide "Tous ceux qui étaient à bord (du K-19) ce matin-là, ceux qui ont fait leur travail, méritent d'être reconnus par l'humanité comme des personnes qui ont tout fait pour sauver le monde", a déclaré Mikhaïl Gorbatchev, prix Nobel de la Paix en 1990, dans une interview au quotidien gouvernemental Rossisskaïa Gazeta.
Le 4 juillet 1961, au large des côtes de la Norvège, l'équipage soviétique avait réussi à juguler une réaction en chaîne à l'intérieur du submersible après une défaillance du système de refroidissement. Huit sous-mariniers avaient trouvé la mort dans ces manoeuvres d'urgence, alors que le coeur du réacteur avait atteint 800°C.
"The Widowmaker"

"A cette époque compliquée de la Guerre Froide, une explosion aurait pu être considérée (par Washington) comme un coup monté par l'Union soviétique", estime Mikhaïl Gorbatchev. "Une réponse des Etats-Unis et de l'Otan aurait pu intervenir rapidement. Il est difficile d'imaginer à quoi elle aurait conduit", ajoute l'ancien leader soviétique. L'accident du K-19 était intervenu peu de temps avant la crise de la Baie des Cochons et le débarquement à Cuba de 1.500 hommes soutenus par les Etats-Unis, et surtout en 1962 la crise des missiles de Cuba quand l'URSS avait fait placer des têtes nucléaires à 200 km des côtes américaines. L'histoire du K-19 est restée secrète pendant plus 30 ans. Les survivants sont apparus en public pour la première fois en 1991 quand ils se sont rendus sur les tombes des victimes. En 2002, une production hollywoodienne avec l'acteur américain Harrison Ford, "The Widowmaker", retraçait l'aventure du sous-marin.

 


Le Monde, 10/6/05:

La sécurité nucléaire de la flotte russe mise en cause

La Russie a construit plus de 450 réacteurs nucléaires pour sa flotte de guerre, dont la puissance est comparable à celle de toutes les centrales nucléaires russes. Les deux tiers de ces réacteurs se trouvent au nord-ouest de la Russie. "Certaines installations nucléaires sont dans un tel état qu'on ne peut pas exclure une réaction en chaîne" et donc un accident nucléaire, a relevé Mark Gerchikov, coordinateur d'un rapport préparé par le groupe NNC (National Nuclear Corporation, Grande-Bretagne et Canada), en coopération avec le ministère de l'énergie atomique russe, présenté vendredi 10 juin à Moscou.

Ce rapport sur la sécurité nucléaire dans le nord-ouest de la Russie est le premier du genre, financé par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Il a été présenté cette semaine au public à Mourmansk, Severodvinsk et à Moscou pour susciter d'éventuelles remarques et suggestions. Les endroits les plus sensibles sont la baie Andreïev et le village de Gremikha dans la région de Mourmansk où "les dépôts de combustible nucléaire ne sont pas étanches" et la pollution radioactive plusieurs fois supérieure aux normes, selon le rapport.

Un autre problème est la protection du personnel qui décharge le combustible nucléaire et s'en contamine les doigts, "alors qu'il existe en Occident une protection pour les mains dans des cas pareils", a souligné M. Gerchikov.

"Les doses que reçoit le personnel ne sont pas encore très importantes parce que les principaux travaux n'ont pas commencé à la baie Andreïev et à Gremikha, où l'état des dépôts est tel que le personnel risque d'attraper des doses élevées", a pour sa part mis en garde Iouri Sivintsev, expert de l'Intitut Kourtchatov de Moscou, présent aux débats. Les écologistes présents aux auditions se sont félicités du fait que ce dossier "top secret" soit pour la première fois publiquement débattu en Russie.

TOURNANT

"Il s'agit de la première tentative de dialogue avec la société sur ce problème sensible", a estimé Sergueï Baranovski, président de la branche russe de la Fondation Croix verte internationale. Pour Alexandre Nikitine, ancien officier sous-marinier et premier dissident écologiste en Russie postsoviétique, "c'est un véritable tournant". "Le ministère de l'énergie atomique a, pour la première fois, fait des sacrifices inédits en ayant publié des documents secrets", a-t-il ajouté.

M. Nikitine, aujourd'hui vice-président du tout nouveau parti écologiste Russie verte, avait fait onze mois de prison pour espionnage à la suite de la publication d'articles sur la pollution nucléaire, avant d'être totalement blanchi. Un autre ex-officier russe, Grigori Pasko, a pour sa part purgé plus d'un an de prison pour "trahison sous forme d'espionnage" pour le même "crime" que Nikitine: il a donné l'alerte sur la pollution nucléaire due à la marine russe, une information considérée comme relevant du secret d'Etat.

Depuis 1958, l'Union soviétique puis la Russie ont construit 248 sous-marins nucléaires, cinq bâtiments de surface, 8 brise-glace et un bateau de transport, tous à propulsion nucléaire.

A ce jour, 195 sous-marins nucléaires ont été mis au rebut dont 118 dans la région Nord-Ouest, selon Albert Vassiliev, directeur du Centre international de sécurité nucléaire, dépendant du ministère de l'énergie atomique.


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Les "Tchernobyl" sous-marins
(Il navigue dans les océans de la planète 245 réacteurs nucléaires, soit plus de la moitié des quelque 440 réacteurs des centrales nucléaires civiles qui produisent de l'électricité sur Terre, selon un rapport de "l'Observatoire des armes nucléaires françaises".)

------> Nouvelle Zemble

------> Le réacteur d'un sous-marin britannique a failli fondre

------> France: Un sous-marin nucléaire pas si Triomphant que ça ; "Anomalie" détectée sur le réacteur d'un sous-marin ; Risques de pollution radioactive liés aux rejets de la marine nationale en rade de Toulon


Sous-marins nucléaires: Ottawa aidera Moscou

26 avril 2005 - Le ministère des Affaires étrangères du Canada a annoncé, mardi, qu'Ottawa offrirait 32 millions de dollars pour aider la Russie à démanteler les sous-marins à propulsion nucléaire, retirés de la mer de Barents. L'aide servira à remorquer 8 des 49 bâtiments jusqu'au chantier naval Zvezdochka, dans le nord-ouest de la Russie, où ils seront vidangés de leur combustible et démantelés. Les sous-marins restants seront démantelés dans le cadre d'arrangements futurs, a indiqué le ministère canadien dans un communiqué. C'est le deuxième accord du genre qui est intervenu entre le Canada et la Russie dans le cadre de sa contribution au « Partenariat mondial du G8 contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes », à hauteur d'un milliard de dollars répartis sur 10 ans. L'accord précédent, conclu en août 2004, d'un montant de 24,4 millions de dollars, a jusqu'ici permis de « vidanger » trois sous-marins. Un des bâtiments a aussi été démantelé, un deuxième est en voie de l'être et les travaux sur le troisième commenceront en mai. En tout, la participation du Canada au Partenariat mondial devrait permettre de démanteler 12 sous-marins nucléaires en quatre ans, pour un coût total de 116 millions de dollars.
Les États-Unis, le Royaume-Uni, la Norvège, le Japon et l'Allemagne participent aussi aux efforts de démantèlement des sous-marins nucléaires russes.


Un sous-marin de type Taïfoun à la ferraille

MOSCOU (19 janvier 2005) - Le premier des plus grands sous-marin nucléaires du monde est sur le point d'être envoyé à la ferraille. Le sous-marin n° 712 sera découpé en morceaux dans une usine du port de Severodvinsk (Grand Nord), sa destruction est financée par les Etats-Unis, dont une délégation de parlementaires est attendue la semaine prochaine sur le site pour assister au lancement des travaux, a rapporté mercredi le quotidien Izvestia. Figurant dans le livre des records Guinness grâce à ses dimensions, Taïfoun abritait non seulement vingt missiles balistiques munis de dix têtes nucléaires chacun, mais aussi un sauna, une piscine, une salle de sports et, cas unique, un fumoir. Il était couvert d'une couche protectrice anti-bruit qui rendait son passage très silencieux et surtout possédait un système de tir qui permettait d'envoyer ses missiles à travers une couche de glace, ce qui le rendait virtuellement indétectable. Mais, curieusement, les sous-mariniers russes ne l'aimaient pas beaucoup et l'avaient affublé du sobriquet de "citerne", lui préférant un autre modèle, connu sous le sigle BDRP, tout aussi bien armé et moins cher. Les accords de désarmement et la fin de la guerre froide ont rendu les grands sous-marins inutiles. Et les trois unités de type Taïfoun qui restent en service - Arkhanguelsk, Severstal et Dmitri Donski - doivent être modifiées pour recevoir de nouveaux armements, ce qui est déjà fait pour le dernier d'entre eux.



Brise-glaces nucléaires

Extrait Gazette Nucléaire n°302, mai 2024:

En Russie, plusieurs brise-glaces disposent d'une propulsion nucléaire, chaque navire étant équipé de deux SMR à eau sous pression. Dérivés de la même technologie, les russes ont également eu une idée de barge (flottante) avec deux SMR installés sur l'Akademik Lomonosov en Sibérie. [...]

Dans les années 1950, comme les USA, l'URSS s'est lancée dans la propulsion nucléaire pour équiper des sous-marins mais également un bâtiment civil capable de naviguer dans l'arctique avec plusieurs mois d'autonomie. L'Institut français des relations internationales nous l'explique :

« Simultanément à la réalisation de réacteurs pour des sous-marins, l'URSS développa un réacteur pour équiper un brise-glace, le Lénin [Cf. photo ci-contre]. Introduit en septembre 1959, il fut à la fois le premier navire de surface et le premier navire civil au monde à être équipé d'une propulsion atomique. Le Lenin était doté de trois REP OK-150 de 90 MWth environ, tous trois situés dans un même compartiment. Ces réacteurs furent également l'objet de deux accidents graves, l'un conduisant à une fusion partielle d'un coeur suite à une erreur humaine entraînant une fuite du réfrigérant primaire (1965), l'autre étant la conséquence des dommages engendrés sur la protection neutronique et sur l'un des réacteurs pour localiser une fuite primaire (1967). À la suite de ce dernier accident, l'ensemble du compartiment réacteurs fut remplacé en 1970 avec deux nouveaux réacteurs de seconde génération, OK-900, de 159 MWth chacun.[...]

Le brise-glace Lenin fut suivi d'une série de six brise-glace de classe Arktika, d'une puissance de 159 MWth, puis par la série des brise-glace classe Taymyr pourvus d'une nouvelle génération de réacteurs, KLT-40 de 171 MWth, comme le fut l'unique cargo conçu en URSS, le Sevmorput » [IFRI n°66, novembre 2023]. Le KLT-40 est un petit REP traditionnel avec quatre générateurs de vapeur raccordés à la cuve.


Brise-glaces Lénine (motherhouse.ru)

Si cet été une croisière vous tente sur un brise-glaces équipé d'une propulsion nucléaire, c'est possible. Mais attention, prévoyez de faire chauffer la Carte bleue. Le tour opérateur Baïkal Nature propose une « croisière au pôle nord » de « 13 jours » à bord du « 50 ans de Victoire » avec des « prix à partir de 29 690 Euros» [baikalnature.fr].

Pour la nouvelle classe de brise-glaces nucléaires (classe Arktika II), la Russie a en projet de développer un réacteur intégrant les générateurs de vapeur dans la cuve. Nom de code : RITM-200M. « La série RITM adopte un coeur d'assemblages faiblement enrichi similaire au KLT-40S » d'une puissance de 175 MWth délivrant 50 MWe [AIEA, 2022].

 

 

Novosti, 3/12/2004:
(Photos rajoutées par Infonucléaire, et légende des photos à partir de motherhouse.ru)

La flotte nucléaire civile russe a 45 ans

MOURMANSk - Ce vendredi la Flotte nucléaire civile russe marque son 45e anniversaire.

Le navire mesurait 134 mètres de long, 27,6 mètres de large et 16,1 mètres de haut. Il avait un déplacement de16 000 tonnes et pouvait atteindre une vitesse de 18 noeuds.

Le 3 décembre 1959 les couleurs nationales ont été hissées sur le premier brise-glace atomique du monde "Lénine", raconte le porte-parole officiel de la Compagnie de navigation de Mourmansk. "Pendant trente ans le navire n'a fourni à personne le moindre prétexte pour douter de sa capacité inédite de surmonter la banquise dans les dures conditions de l'Arctique", a-t-il poursuivi son récit. Les ingénieurs et les constructeurs ont créé un navire qui ne demandait pas un rodage durable. Il était prêt à être normalement exploité dès son premier trajet.

En octobre 1961, il a assuré le premier débarquement d'une station polaire en dérive (SP-10) sur la banquise dans les environs de l'île Wrangel. En mai 1971, pour la première fois depuis le début de l'exploration de l'Arctique, le brise-glace a parcouru le trajet de Mourmansk à l'Extrême-Orient en contournant par le nord toutes les îles de l'Eurasie. En avril 1976, le "Lénine" a conduit le motorship "Pavel Ponomarev" jusqu'à la presqu'île de Yamal où a été réalisé le premier débarquement sur la glace côtière. Pour la première fois la navigation arctique a été commencée trois mois avant que d'habitude.

Le "Lénine" premier brise-glace à propulsion nucléaire de l'URSS en service pendant 32 ans. Deux accidents s'y sont produits (voir article de Bellona ci-dessous). Le premier a eu lieu en 1965. En conséquence, le coeur du réacteur a été partiellement endommagé. Pour éliminer les conséquences de l'accident, une partie du carburant a été placée sur une base technique flottante, et le reste a été déchargé et placé dans un conteneur. Le deuxième en 1967, le personnel technique du navire a enregistré une fuite dans la canalisation du troisième circuit du réacteur. En conséquence, tout le compartiment nucléaire du brise-glace a dû être remplacé et l'équipement endommagé a été remorqué et inondé dans la baie de Tsivolki.

Les brise-glace atomiques qui ont suivi le "Lénine" ont également réalisé des progrès notables. En août 1977, le "Arktika", brise-glace de la deuxième génération, a atteint le point géographique du pôle Nord, performance qu'aucun navire de surface n'a pu réaliser avant lui.

Le "Arktika" - 1975 (ou Leonid Brejnev de 1982 à 1986) mesure 147,9 m de long et 29,9 m de large avec un déplacement de 23 460 tonnes. Le projet comprenait initialement la possibilité de convertir rapidement le navire en un croiseur de combat auxiliaire capable d'opérer dans des conditions polaires (possibilité due en grande partie grâce une puissance accrue, lui permettant de surmonter la glace jusqu'à 2,5 m d'épaisseur). Entre 1977 et 2007, cinq autres navires à propulsion nucléaire ont été construits au chantier naval de la Baltique de Leningrad (plus tard Saint-Pétersbourg). Tous ces navires ont été conçus selon le type "Arktika", et aujourd'hui deux d'entre eux - "Yamal" et "50 Years of Victory" continuent d'ouvrir la voie à d'autres navires dans la glace sans fin près du pôle Nord.

Yamal" et "50 ans de victoire", deux brise-glaces nucléaires avec une centrale nucléaire à deux réacteurs d'une capacité de 75 000 ch, les brise-glace sont spécialement peints en rouge foncé afin qu'ils puissent être clairement vus dans la glace blanche.

La flotte atomique a permis de prolonger de cinq à dix mois la navigation dans l'Arctique et d'augmenter le trafic de 36 fois pendant la période hivernale. En mai 1978, les brise-glaces "Sibir" et "Lénine" (atomiques) et "Kapitane Sorokine" (classique) ont inauguré la navigation non stop entre Mourmansk et Doudinka pour approvisionner le complexe métallurgique de Norilsk situé au-dessus du cercle polaire.

Le "Sibir" (Sibérie - 1977).

En 1987, le "Sibir" a effectué un trajet sans précédent dans les hautes latitudes pour prendre à bord le personnel de la station scientifique en dérive SP-27 et en déployer une autre, SP-29, avant d'atteindre le pôle Nord à des fins scientifiques. En août 1990, le navire atomique "Rossia" a déposé au pôle Nord les premiers touristes étrangers.

Le "Rossia" (Russie - 1985)

Par la suite, d'autres navires, le "Sovietski Soyouz" et le "Yamal", ont effectué jusqu'à cinq croisières touristiques chaque été dans cette région de la planète. "Pour mettre en valeur ses richissimes ressources naturelles, la Russie qui possède la côte arctique la plus étendue du monde, n'avait pas d'autre choix que de créer une flotte capable de défier l'élément naturel le plus sévère.

Le Sovetskij Sojuz.

Et voilà que les 45 ans de son exploitation ont confirmé que cette stratégie s'est pleinement justifiée", a souligné le porte-parole de la Compagnie de navigation de Mourmansk.

Le "Lénine" en 1989, après 30 ans de service, mis hors service est devenu un musée à Mourmansk.

A l'heure actuelle, des travaux de réfection sont en cours sur le premier brise-glace atomique "Lénine" qui sera transformé en un musée d'exploration de l'Arctique et de la Voie maritime du Nord. Il sera immobilisé pour toujours en novembre 2005. Outre le musée, il abritera un Centre analytique de sécurité radiologique et un Centre d'affaires.

Ekaterina Kozlova

 

 

 

Incendie sur un brise-glace nucléaire en construction à Saint-Pétersbourg

30/11/04 - Un important incendie a endommagé mardi matin un brise-glace nucléaire russe en construction aux chantiers navals Baltiïski, les plus grands de Saint-Pétersbourg, a indiqué le ministère russe des Situations d'urgence. Malgré la présence de vingt équipes de pompiers, le feu, qui s'est développé sur un des ponts du bateau, n'a pu être éteint que deux heures et demie après la première alerte. Tous les ouvriers qui travaillaient à bord du brise-glace "Cinquantenaire de la Victoire" ont été évacués.Le réacteur nucléaire n'ayant pas encore été installé à bord, l'incendie ne présentait pas de danger particulier, a indiqué le ministère, cité par Itar-Tass. La construction du brise-glace avait été lancée en 1989, puis interrompue faute de financement. La fin des travaux était prévue pour 2005.

 

 

Un mort et deux blessés dans une explosion à bord d'un sous-marin russe

MOSCOU (20 novembre 2004) - Un marin a péri dans une explosion à bord d'un sous-marin nucléaire russe sur la presqu'île du Kamtchatka, a annoncé vendredi un porte-parole de la Marine. Selon la chaîne de télévision NTV, deux autres membres d'équipage ont été blessés.

Dimitri Koval a été mortellement blessé dans l'explosion due à la rupture d'une conduite, a précisé le capitaine Igor Dygalo, porte-parole de la Marine russe cité par l'agence ITAR-Tass.

Il a expliqué que le sous-marin était à quai à la base Vilyoutchinsk sur la presqu'île du Kamtchatka, à l'extrêmité orientale de la Sibérie lorsque l'accident s'est produit le 14 novembre. L'une des sections du K-223 a été endommagé, mais le sous-marin reste pleinement opérationnel, a-t-il ajouté. Selon la télévision, le sous-marin est de type "Murena", capable de transporter une douzaine de missiles ballistiques intercontinentaux.

En août 2000, quelque 118 hommes avaient péri dans le naufrage du sous-marin Koursk. Neuf autres marins avaient péri en août 2003 dans un accident survenu à bord d'un sous-marin de type K-159.

Un officier de la Marine, s'est rendu à Krasnoïarsk, la ville d'origine de Dimitri Koval pour assister à ses obsèques. Le capitaine Andreï Berezine a expliqué à la chaîne russe NTV que Koval s'était "sacrifié pour sauver l'équipage" mais n'a pas donné d'autres détails.

 

La négligence invoquée dans le naufrage du sous-marin russe

MOSCOU (31 aout 2003) - Le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov a laissé entendre dimanche que la négligence était à l'origine du naufrage, la veille en mer de Barents, d'un sous-marin nucléaire aux réacteurs neutralisés qui a provoqué la mort de neuf marins. "Une fois encore nous avons vu le retour d'une vieille habitude russe de s'en remettre uniquement à la chance, d'espérer que tout va bien se passer au final", a déclaré un Igor Ivanov visiblement gêné à des journalistes embarqués avec lui à bord d'un croiseur pour assister aux opérations de recherche de l'épave. Le K-159 a sombré samedi lors de son remorquage vers la base où il était promis au démantèlement.



Un sous-marin russe coule en mer: 9 morts

MOSCOU (30 aout 2003) - Un sous-marin nucléaire russe a coulé samedi en mer de Barents, faisant neuf mort et ravivant dans les mémoires le drame du Koursk, le submersible nucléaire qui avait sombré il y a juste trois ans causant la mort des 118 hommes d'équipage.
"Nous sommes malheureusement contraints d'admettre ce que les marins nous ont dit, à savoir qu'il sera impossible de retrouver vivant aucun des sept hommes portés disparus", a déclaré le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov. La mort de deux autres marins avait été confirmée auparavant. Il y avait dix hommes d'équipage en tout à bord. Un seul marin a été sauvé.

Le K-159 a coulé samedi à 04H00 (00H00 GMT) à trois milles (5,5 km) de l'île Kildine (nord-ouest), à 170 m.

Le sous-marin avait une quarantaine d'années et ne naviguait plus depuis 1989. Il était en train d'être remorqué vers une usine de démontage. Les pontons de remorquage se sont détachés en raison d'une tempête, le sous-marin a perdu sa stabilité et a coulé, a expliqué le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Nikolaï Deriabine. "Les réacteurs nucléaires étaient neutralisés et les munitions nucléaires avaient été enlevées", a-t-il assuré.

Le porte-parole de la Flotte du Nord, le capitaine de vaisseau Igor Dygalo, a affirmé qu'il n'y avait aucun danger de pollution pour la mer de Barents. L'Autorité norvégienne de protection des radiations a abondé dans ce sens en disant que le sous-marin ne présentait pas de danger radioactif (lire: Les "Tchernobyl" sous-marins).

Mais pour l'organisation norvégienne de défense de l'environnement Bellona, il est encore trop tôt pour se rassurer. "Les informations dont on dispose sont insuffisantes", a déclaré Sergueï Javoronkine, un des responsables de l'organisation en Russie, soulignant que "les déchets radioactifs pouvaient rester à l'intérieur, même après déchargement du combustible".

Bellona a aussi demandé à la justice russe de faire en sorte que les informations sur les accidents de sous-marins nucléaires ne soient plus classées top secret et entrent dans le domaine public en Russie.

 

 

 

Le Japon promet une aide de 150 millions de dollars à la Russie pour démanteler des sous-marins nucléaires

MOSCOU (28 juin 2003) - Le Japon a promis samedi une aide de 150 millions de dollars à la Russie pour participer au démantèlement de plus de 40 sous-marins nucléaires, alors que la ministre japonaise des Affaires étrangères Yoriko Kawaguchi est actuellement en visite dans l'est du pays.

Mme Kawaguchi a assisté à la signature de cet accord entre des responsables des deuxpays sur le site de l'usine Zvezda à Bolchoï Kamen, dans la région de Primoryé, où sont démantelés les navires, a rapporté l'agence de presse Interfax.

La somme allouée par le Japon servira au démantèlement de 42 sous-marins nucléaires retirés de la circulation par la Marine russe, a-t-on appris de même source. Les Etats-Unis ont également versé environ 120 millions de dollars dans cet objectif mais ce financement doit prendre fin cette année.

Environ 190 sous-marins nucléaires ont été retirés de la circulation au cours des quinze dernières années. Mais, selon les autorités, 90 sont toujours amarrés à quai avec du carburant nucléaire dans leurs réacteurs.



Bellona, 20 juin 2003:

Brise-glace nucléaire Lénine

Le premier brise-glace nucléaire au monde, Lénine, a été en service de 1959 à 1989. Durant cette période, il y a eu deux accidents graves à bord.

Photo rajoutée par Infonucléaire.

La première unité de propulsion nucléaire (OK-150) sur Lénine disposait de trois réacteurs à eau sous pression (REP) identiques avec une puissance calorifique maximale de 90 MWt. La puissance à l'arbre était de 44 000 chevaux. L'uranium enrichi était utilisé comme combustible (la teneur en U-235 équivalait à 85 kg) et l'eau distillée était utilisée comme modérateur et pour le transfert de chaleur. Le coeur du réacteur mesurait 1,6 mètre de haut et mesurait un mètre de diamètre. 7 704 broches combustibles dans 219 assemblages combustibles.

Il y a eu deux accidents à bord du brise-glace nucléaire Lénine. La première a eu lieu en février 1965, alors que Lénine était en réparation et en ravitaillement en carburant. Le navire a subi de graves dommages mécaniques au niveau des assemblages combustibles, dont certains ont été brisés en deux morceaux, et ont été détectés lors du déchargement du combustible du réacteur numéro deux. Environ 95 assemblages de combustible nucléaire usé ont été transférés sur le navire de service nucléaire Lepse et le déchargement a ensuite été interrompu.

Après avoir étudié les raisons pour lesquelles les assemblages de combustible nucléaire usé étaient déformés, il a été établi que les exploitants du réacteur nucléaire avaient commis une erreur en laissant le coeur du réacteur sans eau de refroidissement. La déformation partielle des assemblages combustibles était due à une surchauffe du coeur du réacteur. Environ 60 % des assemblages ont été endommagés.

Il a été décidé de décharger les 124 assemblages de combustible nucléaire usé restants ainsi que les barres absorbant les neutrons et la grille de contrôle.

Un fût spécial a été construit à terre pour mettre en oeuvre cette opération. Une partie du réacteur contenant du combustible nucléaire usé (SNF) a été placée dans l'emballage et remplie de matières solidifiantes à base de furfurol. Ce fût a ensuite été stocké pendant deux ans. En 1967, il a été rechargé sur un ponton, remorqué par un remorqueur jusqu'à la côte est de l'archipel de Novaya Zemlya et déversé dans la baie de Tsivolki.

Le deuxième accident à bord du Lénine a eu lieu en 1967, lorsque le système de canalisations du troisième circuit a provoqué une fuite suite au chargement de combustible nucléaire neuf. Dans ce cas, il a fallu ouvrir la protection biologique du compartiment réacteur afin de localiser la fuite. Cette protection était constituée de béton mélangé à des copeaux de métal et nécessitait l'utilisation de masses pour percer le bouclier, ce qui a entraîné d'autres dommages à l'installation du réacteur. Après un examen ultérieur, il est devenu clair qu'il serait impossible de réparer les dommages causés à l'installation du réacteur par les masses.

À cette époque, un modèle amélioré de l'installation du réacteur, l'OK-900, était presque terminé. L'échec de la réparation du système de refroidissement a entraîné le remplacement de l'ensemble du réacteur du Lénine et, par conséquent, l'ensemble du compartiment du réacteur de 3 500 tonnes, y compris les générateurs de vapeur et les pompes, a dû être supprimé. L'un des réacteurs de l'installation OK-150 endommagée ayant été récemment chargé de combustible neuf, il a été décidé de retirer tous les assemblages et d'envoyer le combustible nucléaire au fabricant. Cependant, les surfaces internes et externes des assemblages présentaient des niveaux importants de contamination radioactive ; tous les assemblages ont donc été démontés et les éléments combustibles ont été retirés (36 éléments combustibles dans un assemblage). Ensuite, les éléments contenant du combustible nucléaire frais ont été décontaminés à l'aide de solutions chimiques et soigneusement essuyés. Ce n'est qu'alors qu'ils ont été envoyés à l'usine de fabrication.

Le SNF des deux autres réacteurs a également été chargé sur le navire de service nucléaire Lepse. L'installation du réacteur elle-même était remplie d'une matière solidifiante à base de furfurol. Des découpes spéciales ont été réalisées autour de l'installation du réacteur et dans la coque du brise-glace. Après cela, Lénine a été remorqué jusqu'à la baie de Tsivolki (archipel de Novaya Zemlya). L'installation du réacteur a ensuite été préparée pour être immergée dans la baie. Les traverses fixant toute la construction de l'installation étaient remplies d'explosifs. Les explosifs ont ensuite explosé et la construction du réacteur s'est séparée de la coque du brise-glace et a coulé à une profondeur de 40 à 50 mètres.

Le brise-glace a ensuite été remorqué jusqu'au chantier naval Zvezdochka à Severodvinsk, dans le comté d'Archangelsk, où le navire est resté du 12 décembre 1967 jusqu'en mai 1970, pendant l'installation d'une nouvelle installation de réacteur OK-900. Les opérations de démantèlement de la centrale nucléaire OK-150 ont été réalisées au chantier Zvezdochka à Severodvinsk et ont duré 38 mois. L'opération comprenait les deux étapes suivantes :

- démontage du générateur du 19 avril au 12 décembre 1967. Cette opération a été réalisée selon les directives élaborées par le bureau d'études central Aisberg. Le générateur avec protection biologique a été retiré par la cale du navire directement dans une zone de déversement (baie de Zivolki, Novaya Zemlya). Le poids total du matériel déversé était de 3 500 tonnes.

- l'installation et les tests du nouveau générateur OK-900 ont été effectués du 12 décembre 1967 au 20 juin 1970.

La centrale nucléaire OK-900 comptait deux réacteurs avec quatre générateurs de vapeur et quatre pompes de circulation primaires. Le premier réacteur OK-900 est entré en service le 22 avril 1970 et le deuxième réacteur a démarré le 23 avril de la même année. Les opérations de réparation et de préréglage ont duré jusqu'au 20 juin 1970. La centrale nucléaire OK-900 est ensuite restée en activité jusqu'à la mise hors service de Lénine en 1989. Le combustible nucléaire usé a été retiré des réacteurs en 1990.

Au cours de la seconde moitié des années 1990, des opérations de contrôle ont été réalisées sur les canalisations des générateurs de vapeur sous forme de découpe d'échantillons métalliques à des fins d'essais. Les résultats de ces tests seront appliqués au développement de solutions visant à prolonger l'utilisation active des centrales électriques à bord des navires nucléaires.

Le brise-glace nucléaire Lénine est actuellement amarré dans le port de Mourmansk, situé à 1 km du centre de la ville. Au début de l'année 2000, il a été décidé de créer un musée à bord du brise-glace qui serait amarré dans le port de Mourmansk. Ce projet coûtera plus d'un million de dollars ; le budget fédéral pour l'année 2000 a alloué à cet effet 500 000 roubles (l'équivalent d'environ 18 000 USD).

 


La marine russe dénonce le délabrement de son navire-amiral

MOSCOU (23 mars 2004) - Le chef d'état-major de la marine russe, l'amiral Vladimir Kouroïedov, a dit mardi craindre l'explosion du naviral-amiral à propulsion nucléaire de la flotte du Nord, le "Pierre le Grand", qu'il a jugé après une inspection à bord dans un état de délabrement avancé.
Il a ordonné mardi le maintien à quai du "Pierre Le Grand", fleuron de la flotte nucléaire russe équipé de 20 missiles de croisière susceptibles d'être dotés d'ogives nucléaires, a rapporté l'agence de presse Interfax, car "ce navire est dans un tel état qu'il pourrait exploser à tout moment".
"C'est particulièrement dangereux car il est équipé d'un réacteur nucléaire", a ajouté Kouroïedov, qui précise avoir pris cette décision après une visite à bord du "Pierre Le Grand", la semaine dernière. L'amiral a donné deux semaines aux marins pour régler ces problèmes, directement liés, selon lui, à l'entretien du réacteur.
Le bâtiment de 19.000 tonnes de classe Kirov, censé protéger la flotte russe contre une attaque aérienne et sous-marine, avait été présenté l'an dernier encore comme le navire vitrine de la flotte du Nord, appelé à jouer un rôle central dans toutes les grandes manoeuvres militaires.

LE DRAME DU KOURSK

Mais cette flotte, qui est basée dans le port arctique de Severomorsk et qui comprend la plupart des sous-marins russe à propulsion nucléaire, a déçu le président Vladimir Poutine le mois dernier lorsqu'elle a procédé à trois tests ratés de missiles durant une visite du chef du Kremlin dans le cadre de sa campagne électorale.
Les critiques de l'amiral Kouroïedov doivent toutefois être replacées dans le contexte d'une rivalité entre les officiers supérieurs de la marine russe, y compris le commandant du Pierre le Grand, Vladimir Kassatanov, croit savoir de source navale le quotidien Kommersant.
Kouroïdov, qui a passé une journée à bord du bâtiment la semaine dernier, s'est déclaré abasourdi de constater que la maintenance y est moindre que sur "un petit dragueur de mines commandé par un lieutenant".
Depuis la chute du communisme et l'effondrement de l'Union soviétique, l'ensemble de l'armée russe connaît une dégradation matérielle, financière et morale malgré les promesses de réformes.
Un des drames les plus spectaculaires qu'elle a connus est le nauvrage du sous-marin à propulsion nucléaire Koursk avec 118 marins à bord en 2000, quelques mois après l'élection de Poutine.

Olege Chtchedrov


Le coût de la mise hors service des réacteurs des sous-marins nucléaires russes

MOSCOU, 19 mars 2004 - La Russie nécessite quelque 2,5 milliards de roubles (environ 83 millions de dollars) par an pour la mise hors service des réacteurs de ses sous-marins nucléaires, a annoncé mardi le responsable du ministère russe de l'Energie atomique en charge de leur désactivation.
A la date du 1er janvier 2002, 190 de ses sous-marins avaient été mis hors service, le combustible nucléaire ayant été retiré de 97 d'entre eux, a déclaré Viktor Akhounov aux députés de la Douma (chambre basse du parlement russe), cité par l'agence de presse Interfax.
Le ministère de l'Energie atomique envisage de retirer le combustible nucléaire de tous les sous-marins obsolètes d'ici à 2007 et d'achever le processus de désactivation d'ici à 2010, selon M. Akhounov.



La négligence invoquée dans le naufrage du sous-marin russe

MOSCOU (31 aout 2003) - Le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov a laissé entendre dimanche que la négligence était à l'origine du naufrage, la veille en mer de Barents, d'un sous-marin nucléaire aux réacteurs neutralisés qui a provoqué la mort de neuf marins. "Une fois encore nous avons vu le retour d'une vieille habitude russe de s'en remettre uniquement à la chance, d'espérer que tout va bien se passer au final", a déclaré un Igor Ivanov visiblement gêné à des journalistes embarqués avec lui à bord d'un croiseur pour assister aux opérations de recherche de l'épave. Le K-159 a sombré samedi lors de son remorquage vers la base où il était promis au démantèlement.

 



La Russie teste un nouveau sous-marin nucléaire

MOSCOU, 22 juin 2001 - La Russie a commencé les essais d'un nouveau sous-marin offensif à propulsion nucléaire très silencieux, déclare le commandant de la marine à Interfax. Vladimir Kouroïedov a précisé à l'agence de presse russe que le nouveau submersible, le Severodvinsk, était actuellement testé en mer, même s'il n'est pas encore terminé. "Même l'Otan dit que ce bateau bat les sous-marins occidentaux les plus récents dans la plupart des domaines, notamment au niveau du bruit", a-t-il dit. Il a ajouté que le financement du bâtiment n'était pas encore bouclé. L'immense programme russe de construction de sous-marins nucléaires datant de la Guerre froide a été quasiment arrêté dans les années 1990, en raison de problèmes de financement. Plusieurs de ces immenses submersibles, qui coûtent des milliards de dollars, restent inachevés. En août dernier, les 118 marins du Koursk ont péri lorsque ce sous-marin, l'un des plus récents de la flotte russe, a coulé en mer de Barents.




21 sous-marins nucléaires russes sur 104 désarmés cette année

MOSCOU, 6 juin 2001 - La Russie compte désarmer cette année 21 sous-marins nucléaires sur la centaine qui attendent toujours d'être recyclés dans les ports de la Flotte du Nord et du Pacifique, a indiqué mercredi un responsable du ministère russe de l'Energie atomique.
Au total, 104 submersibles atomiques sur les 189 mis au rebut n'ont toujours pas été désarmés, a précisé Viktor Akhounov, chargé de la protection de l'environnemen au ministère.
"Nous veillons à la sécurité de tous les sous-marins en attente d'être désarmés", a assuré le responsable russe, cité par Itar-Tass.
Des organisations écologistes comme Bellona et Greenpeace ont plus d'une fois mis en garde la communauté internationale contre ce cimetière de sous-marins.
------> La Nouvelle Zemble
En raison de problèmes financiers, le désarmement des sous-marins s'est fait jusqu'ici à un rythme de seulement quatre sous-marins par an, a regretté M. Akhounov.
Mais le processus doit prochainement s'accéler avec la mise en fonction d'une nouvelle usine de retraitement des déchets nucléaires en Sibérie, financée en grande partie par les Etats-Unis, le Japon et la Norvège, selon la même source.
Le coût de cette usine est estimé à environ 30 millions de dollars.
Depuis la chute de l'URSS en 1991, les Occidentaux et le Japon ont versé des millions de dollars à la Russie pour l'aider à retraiter ses déchets
nucléaires.
En dépit des difficultés concernant les déchets russes, les députés de la Douma (chambre basse du parlement) ont approuvé mercredi un projet de loi sur l'importation et le retraitement de déchets nucléaires en Russie.



Mer de Barents: un sous-marin nucléaire russe remorqué (armée norvégienne)

OSLO, 25 avr 2001 - Un sous-marin d'attaque russe à propulsion nucléaire a dû récemment être remorqué vers un port de la mer de Barents suite, probablement, à un incident mineur, a-t-on appris mercredi de source militaire norvégienne.
"Dans la nuit du dimanche 15 avril, nous avons observé un sous-marin russe de type Victor III en train d'être remorqué au large de la péninsule de Kola", a déclaré à Kjell Grandhagen, porte-parole du commandement militaire norvégien.
Cet incident, qualifié par M. Grandhagen de "non dramatique", intervient huit mois après la perte du sous-marin nucléaire russe Koursk. Pour une raison toujours indéterminée, ce submersible avait coulé en août dernier au large de la Norvège, causant la mort de ses 118 membres d'équipage.
Tout en accréditant la thèse d'un incident, le porte-parole a dit ne pas connaître les causes de l'opération de remorquage conduite par plusieurs bâtiments de surface.
"Nous avons observé une légère fumée mais cela peut très bien provenir de la machinerie ou d'un générateur", a-t-il ajouté.
M. Grandhagen n'a pas voulu préciser les moyens mis en oeuvre par l'armée norvégienne pour observer l'opération, ni la durée pendant laquelle cette observation a pris place.

 

Tir réussi d'un missile balistique russe depuis un sous-marin nucléaire

MOSCOU, 27 déc 2000 - La flotte du Nord a effectué avec succès mercredi un tir de missile balistique depuis un sous-marin nucléaire en mer de Barents, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la marine russe Igor Dygalo.
C'est la première fois depuis la catastrophe du sous-marin nucléaire Koursk le 12 août dernier que la marine fait publiquement état d'un tel tir.
La tête du missile lancé à 11H00 locales (08H00 GMT) depuis le sous-marin Novomoskovsk est retombée dans le polygone militaire de Koura au Kamtchatka (Extrême-Orient russe).
"Le tir du missile a confirmé à nouveau l'aptitude des forces navales stratégiques d'assurer la sécurité nationale de la Russie", a souligné le commandant de la marine russe Vladimir Kouroïedov cité par l'agence Interfax.
Le sous-marin nucléaire Koursk avait coulé en mer de Barents avec 118 hommes à bord dans des circonstances toujours non éclaircies.
Selon l'une des nombreuses hypothèses avancées, le Koursk aurait été coulé par un missile russe.
Les autorités russes ont toujours démenti cette version, privilégiant l'hypothèse d'une collision avec un sous-marin étranger, américain ou britannique.

 

Un nouveau sous-marin nucléaire russe à l'essai dans la mer de Barents

MOSCOU, 8 déc 2000 - La Flotte russe a commencé à procéder à des essais en mer de Barents sur un nouveau sous-marin à propulsion nucléaire, a annoncé vendredi l'amiral Vladimir Kouroïedov, cité par l'agence Interfax.
"Les essais sur le sous-marin Guépard vont se poursuivre pendant deux semaines", a déclaré l'amiral Kouroïedov, commandant en chef de la Flotte russe dont le fleuron des sous-marins nucléaires, le Koursk, a sombré en août dernier en mer de Barents.
Le sous-marin Guépard, un Akula selon la classification de l'OTAN, est équipé de 28 missiles d'une portée de 3.000 km et peut s'immerger par 600 mètres de fond. Prévu pour accueillir une soixantaine de personnes, le Guépard peut atteindre une vitesse de 35 noeuds.
L'amiral Kouroïedov a par ailleurs souligné l'importance pour l'Etat russe de soutenir les entreprises militaires, notamment celle de Sevmachpredpriatié qui a construit le Guépard.
Située dans la ville de Severodvinsk, sur la mer Blanche, l'entreprise Sevmachpredpriatié a été récemment obligée, faute de commandes de l'Etat, de se reconvertir dans la fabrication de bancs publics pour payer ses dettes à la municipalité.

 

Les Etats-Unis continueront à financer la destruction des sousmarins nucléaires russes

MOSCOU, 21 oct 2000 - Un responsable américain a déclaré que les Etats-Unis continueront à aider financièrement la destruction des sousmarins nucléaires russes qui ont été désarmés, a rapporté vendredi l'agence Interfax.
Les Etats-Unis ont déjà participé à la mise au rencard de cinq sousmarins stratégiques russes désarmés par Moscou, a dit le directeur du Programme de coopération pour la réduction des menaces (Cooperative Threat Reduction Program), le général Thomas Kuenning.
Le gouvernement américain a également financé la construction d'installations pour le stockage et la destruction des déchets nucléaires, a ajouté le responsable.
Il s'exprimait lors d'une cérémonie d'ouverture de retraitement de déchets faiblement radioactifs sur la base de Severodvinsk, dans le nord de la Russie.
La Russie a décidé de recycler le carburant nucléaire de 150 de ses sousmarins d'ici 2005, en partie avec l'aide financière de l'occident.
Une organisation écologiste norvégienne, la Foundation Bellona, a averti que sans l'aide occidentale, une catastrophe nucléaire menaçait la mer de Barents.