Communiqué de presse, Saint
Denis, le 10 novembre 2006:
UD - Fédération des syndicats de travailleurs du
rail www.sudrail.org
Il y a 2 ans, le 7 novembre 2004 Sébastien
Briat décédait lors d'une manifestation antinucléaire.
Avec bien d'autres, il voulait s'opposer pacifiquement au convoi
de déchets nucléaires qui allait de La Hague à
Gorleben. Deux ans plus tard, la COGEMA met la SNCF en situation
de renouveler cette triste opération : un nouveau convoi
ferroviaire de déchets nucléaires part le 10 novembre
de Valognes vers l'Allemagne.
Le réseau « sortir du nucléaire »
a exprimé sa plus vive émotion. La fédération
SUD-Rail partage ce sentiment. Des initiatives de protestation
ont lieu les 10 et 11 novembre le long du parcours du convoi ferroviaire
de déchets nucléaires. Une manifestation aura lieu
en particulier vendredi 10 novembre, à minuit en gare de
Darnétal, 5 Km à l'est de Rouen, à l'appel
de "Sortir du nucléaire 76".
La fédération SUD-Rail dénonce le mépris
ainsi affiché envers la mémoire de Sébastien
Briat, réaffirme sa solidarité envers les proches
de Sébastien. Lors de son récent congrès
fédéral, SUD-Rail a débattu du nucléaire,
et adopté des positions claires :
"La technologie électronucléaire est
une technologie issue du passé. Il n'est pas concevable
que pour la consommation d'un siècle d'électricité
nous laissions à nos enfants et petits enfants des déchets
nucléaires d'une durée de vie de plusieurs centaines
de milliers d'années. Nous leur léguons un cadeau
empoisonné ! De plus, cette technologie entraîne
des risques majeurs pour la population, en terme d'accidents,
d'attentats ou de prolifération.
La nucléarisation croissante du monde est un danger majeur
pour l'humanité. Le vieillissement des centrales nucléaires
et la construction de nouveaux réacteurs EPR accentuent
notre inquiétude d'autant plus que la question des déchets
ne trouve toujours aucune solution satisfaisante. Pour cela, nous
estimons que la France doit sortir du nucléaire au plus
vite, privilégier l'efficience énergétique,
ainsi que le recours massif aux énergies renouvelables.
Transporter des matières radioactives ne fait qu'accroître
le risque d'accidents, d'attentas ou de vols des matières.
La règle devrait être de stocker les déchets
là où ils sont produits, tant qu'une technologie
viable permettant d'abaisser leur durée de vie n'a pas
été mise au point.
Toutefois, dans le cas où les matières radioactives
doivent être transportées (en général
vers La Hague), nous préférons que le train soit
privilégié à la route. En ce qui concerne
les déchets nucléaires étrangers, nous refusons
qu'ils transitent par le sol français."
SUD - Fédération des syndicats de travailleurs du rail
20/11/2005 - Des
militants antinucléaires ont rendu hommage dimanche matin
à un étudiant de 22 ans, tué en novembre
2004 près de Nancy, par un train transportant des déchets
nucléaires vers l'Allemagne, a-t-on appris auprès
d'un des participants.
Cet hommage a été rendu alors qu'un nouveau convoi
transitait dans la région. Une plaque commémorative,
où l'on pouvait lire: "Le train a brisé ta
vie mais n'a pas brisé nos volontés", a été
fixée à un arbre à proximité du lieu
de l'accident, à hauteur d'Avricourt (Meurthe-et-Moselle).
Des bougies et des fleurs ont été déposées
sur les rails, a indiqué à l'AFP le collectif d'action
contre l'enfouissement des déchets radioactifs (CACENDR).
Sébastien Briat, qui s'était attaché à
la voie ferrée, est décédé le 7 novembre
2004 après avoir été heurté par un
train chargés de déchets radioactifs vitrifiés,
provenant de La Hague (Manche) et se dirigeant vers le centre
de stockage de Gorleben (Allemagne).
Un convoi ferroviaire de même type transportant 174,7 tonnes
de verre, correspondant aux résidus vitrifiés de
586 tonnes d'uranium, a quitté samedi en fin d'après-midi
la Manche pour se rendre à Gorleben.
Ven 4 novembre 2005:
Le lundi prochain les antinucléaires allemands vont faire plusieurs actions de commémoration du décès de Sébastien Briat, tué par un train de déchets nucléaires le 7 novembre 2004 à Avricourt en Lorraine. Le convoi était en route vers le site de stockage de Gorleben au nord de l'Allemagne.
Il n'existe pas de liste complète, mais on peut citer les villes de Karlsruhe, Mannheim, Hanovre, Berlin, Hambourg et Dortmund où - entre autres - il ya aura des activités. A Seerau près de Hitzacker, dans la région du site de Gorleben, une action de commémoration va avoir lieu près des rails que va emprunter le convoi de déchets de La Hague vers Gorleben dans les environs du 21 novembre. Ce convoi est tout à fait similaire à celui qui a mis fin à la vie de Sébastien. Le départ de La Hague est prévu pour le 19 novembre.
atomplenum hannover
NANCY (13/4/2005) - Après le drame d'Avrincourt, le parquet de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a demandé à la section de recherches de la gendarmerie de la ville de procéder à de nouvelles investigations sur les dispositions réglementaires concernant la sécurité des convois qui transportent les déchets nucléaires, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
En effet, le 7 novembre dernier, un hélicoptère qui effectuait la surveillance aérienne du trajet d'un convoi de déchets avait dû quitter un instant son poste pour se ravitailler en carburant. C'est alors que Sébastien Briat, un militant anti-nucléaire de 21 ans, avait été mortellement blessé sous les roues d'un wagon à la sortie d'une courbe près d'Avrincourt, à 20km à l'est de Nancy. Le conducteur n'avait pu stopper son lourd convoi à temps.
La victime et ses camarades qui l'accompagnaient ne faisaient pas partie du Réseau «Sortir du nucléaire» qui, lui, ne participait à cette action-là. Des membres du réseau avaient pour leur part arrêté le convoi quelques instants auparavant en gare de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Le parquet de Nancy avait déclaré alors, après cinq semaines d'enquête, qu'il n'envisageait pas en l'état de poursuites pénales eu égard «au concours d'imprudences et de défaillances commises» par les manifestants qui, de leur coté, soutiennent toujours que leur opération était parfaitement préparée.
Libération, jeudi 23 décembre 2004:
Le mouvement antinucléaire se reconstitue en silence. La mort de Sébastien Briat, heurté le 7 novembre par un train de déchets nucléaires à Avricourt (Meurthe-et-Moselle), a fortement secoué les rangs du mouvement, provoquant incrédulité et colère. Depuis l'enterrement du jeune homme, le silence était de mise. Mardi, le syndicat SUD rail a réclamé la «réouverture d'une enquête établissant l'arbre des causes» ayant conduit à la mort du militant. C'est que les conclusions de l'enquête préliminaire, rendues le 16 décembre, ont ravivé quelques flammes.
Poursuites. «Si ce syndicat estime avoir des éléments nouveaux à apporter au dossier, nous sommes tout à fait prêts à les recueillir», nous a déclaré hier la vice-procureure de Nancy, Clarisse Taron. Pour le parquet de Nancy, la mort de Sébastien Briat serait due à un «concours d'imprudences et de défaillances de la part des militants». Le parquet ne compte donc pas lancer de poursuites pénales, ni à l'encontre des bloqueurs du convoi, ni à l'encontre de la SNCF.
Sans vouloir aller jusque-là, SUD rail désapprouve ces conclusions. Le syndicat estime que les «défaillances» du groupe de militants n'expliquent pas la vitesse élevée du convoi. «Ce qui nous étonne, c'est que l'enquête passe sous silence la réglementation SNCF qui impose la marche prudente lorsqu'il y a présomption de personnes sur les voies», explique Alain Cambi de la fédération SUD rail à Paris. La présence d'un important dispositif policier (gendarmes le long des voies et hélicoptère précédant le convoi) suffit à prouver que les autorités s'attendaient à une opération militante, donc à la présence de personnes sur les voies. «L'ordre aurait dû être donné au conducteur de rouler en marche prudente, c'est-à-dire à 30 ou 40 km/h maximum, poursuit Alain Cambi ; a fortiori quand la surveillance aérienne a été stoppée pour cause de ravitaillement.» Pour SUD rail, le parquet ne peut pas se contenter d'incriminer les militants sans s'interroger sur les fonctionnements de ces convois potentiellement dangereux pour la population, les agents SNCF ou ceux qui s'y opposent.
En temps normal, un convoi de déchets nucléaires est survolé par un hélicoptère dont le pilote prévient le conducteur de train de la présence de militants sur les rails. Au moment du l'accident d'Avricourt, l'hélicoptère était parti se ravitailler, et son absence n'a pas été compensée par un autre moyen de visualisation.
Freinage. Le train sortait d'une courbe à 98 km/h. «Il avait le droit de rouler à cette vitesse puisque la limite est fixée à 100 km/h, explique Clarisse Taron. Dès que le conducteur a vu les bloqueurs, il a freiné. Au moment du choc, le train filait à 80 km/h.» Ces trains sont également équipés de régulateurs de vitesse qui déclenchent un freinage automatique dès que les 105 km/h sont dépassés.
Dans ses conclusions, l'enquête préliminaire stipule aussi que sept des huit bloqueurs de train, dont la victime, ont été contrôlés positifs au cannabis. Mais pour la vice-procureure il n'y a «aucun lien» entre l'accident et la présence de THC, substance active du cannabis, dans le sang. Le contrôle positif ne signifie pas que les bloqueurs de train ont fumé des pétards juste avant de sauter sur les rails, mais qu'ils en ont probablement consommé les jours ou les semaines précédant l'opération.
Laure NOUALHAT
Communiqués de presse du Réseau Sortir du nucléaire,
21/12/2004 :
Le Réseau "Sortir du nucléaire" exige
la « marche prudente » dès qu'il y a présomption
de manifestations.
L'Est Républicain, 21/12/2004:
Le militant écologiste mort par « imprudence »
Les compagnes et compagnons de route de Sébastien, 13/11/2004 :
« Ce communiqué représente notre première et unique version des faits. Nous souhaitons qu'il soit respecté pour sa famille et pour nous »
Le sept novembre 2004, Sébastien, 22
ans, est mort renversé par la locomotive d'un convoi de
déchets nucléaires partant vers l'Allemagne.
Quelques semaines auparavant il s'était décidé
avec plusieurs d'entre nous à agir pour rendre publique
la vulnérabilité d'un tel convoi. Le fait qu'il
soit mort ne doit pas faire oublier que cette action était
non violente, réfléchie et volontaire. Contrairement
à ce que ce drame peut laisser transparaître, en
aucun cas notre acte était irresponsable et désespéré.
Notre engagement est le fruit de convictions profondes quant au
danger certain et réel que représente le nucléaire
depuis trop longtemps. Cette action était parfaitement
planifiée, collectivement, incluant des repérages
précis des lieux, et en respectant des procédures
d'arrêt éprouvées. Nous avions longuement
envisagé toutes les possibilités y compris un non
arrêt du convoi. Placés en sortie de courbe, nous
pouvions être amenés à quitter les rails très
rapidement, du fait d'une visibilité réduite. Nous
étions quatre couchés sur les voies ayant chacun
un bras passé de part et d'autre d'un tube d'acier glissé
sous le rail extérieur de la voie permettant ainsi un départ
d'urgence plus rapide. En aucun cas nous n'étions cadenassés
et nous avions la possibilité de nous dégager rapidement
de ces tubes.
Malheureusement l'équipe chargée de stopper le train
1500m en amont n'a pas pu agir. L' hélicoptère de
surveillance précédent en permanence le convoi était
absent, « partit se ravitailler en kérosène
» ; or cette équipe comptait essentiellement sur
sa présence qui signalait l'arrivée du train.
Enfin, conformément à ce qui était convenu
les stoppeurs ont renoncé à arrêter le convoi
car il était accompagné de véhicules de gendarmerie
le précédent à vive allure sur le chemin
les séparant de la voie. Le convoi est donc arrivé
à « 98 km/h » selon le procureur n'ayant pu
être arrêté par les militants ni averti par
l'hélicoptère. Ces multiples causes réunies
nous mettaient en danger. De ce fait, les personnes couchées
sur les rails n'ont bénéficié que de très
peu de temps pour s'apercevoir que le train n'avait pas été
stoppé et par conséquent n'avait pas réduit
son allure. Nous nous étions entraînés à
une évacuation d'urgence de l'ordre de quelques secondes.
Sébastien à été percuté alors
qu'il quittait les rails, et en aucun cas, son bras n'est resté
bloqué à l'intérieur du tube. La vitesse
de l 'événement nous a dépassé et
personne parmi nous n'a eu le temps de lui venir en aide.
Avant que cela n'arrive, nous sommes restés dix heures
de suite cachés en lisière de bois à trente
mètres de la voie, gelés et ankylosés par
le froid.
Durant cette attente, nous n'avons pas été détecté
par le dispositif de sécurité, ni les guetteurs
postés à une quinzaine de kilomètres du lieu
du blocage et chargés de nous prévenir de l'arrivée
du train, ni les stoppeurs chargés de l'arrêter,
ni les bloqueurs qui avaient préalablement installé
les deux tubes sous le rail au environ de cinq heures du matin.
Il est clair que la part de responsabilité de chaque protagoniste
doit être établie. Y compris la nôtre. Pour
l'heure nous sommes face à l'un des pires moments de notre
existence. Malgré ce que beaucoup de personnes peuvent
penser nous avions des raisons certaines d'être là.
En premier lieu la sauvegarde de la planète, dont nous
assistons au déclin d'années en années, mais
également le rejet de cet Etat monolithique refusant toute
remise en question. Nous n'avons pas décidé d'arrêter
ce train par immaturité ou par goût de l'aventure,
mais parce que dans ce pays, il faut en arriver là pour
qu'une question de fond, enfin, entre dans le magasin de porcelaine.
Sébastien est mort par accident, il ne l'a pas choisi,
personne ne l'a souhaité. Il n'est pas mort au volant en
rentrant ivre de discothèque, mais en agissant pour faire
entendre ses convictions. Et c'est sans conteste pour cela que
son décès ne sera jamais, pour nous, un fait divers.
Face à une situation où nous
étions si perdus, nous n'imaginions pas recevoir tant de
soutien. Nous remercions particulièrement amis et parents,
de nombreuses associations, mais également les milliers
d'anonymes allemands et français ayant organisé
des manifestations et des commémorations en sa mémoire.
L'ampleur de la solidarité nous dépasse autant qu'elle
nous touche.
Le plus important, nous semble de pleurer un frère et de
soutenir sa famille et non d' instrumentaliser son image. Bichon
était certes à la recherche d'un monde moins fou,
mais avant tout un jeune homme rempli de joie de vivre, d'énergie
et amoureux des gens.
Ce texte n'est ni une confession, ni une agression, nous voulons seulement par celui ci rétablir la vérité des faits.
Ses compagnes et compagnons de
route
Libération, 13/11/2004 :
Strasbourg de notre correspondant
«Ce texte n'est ni une confession, ni une agression, nous
voulons seulement rétablir la vérité des
faits.» Cinq jours après la mort de Sébastien
Briat, le militant antinucléaire, 22 ans, tué dimanche
près d'Avricourt en Meurthe-et-Moselle lors d'une action
contre un train de déchets nucléaires se rendant
au centre d'enfouissement de Gorleben (Allemagne), ses camarades
ont décidé de raconter les circonstances de l'accident.
«La part de responsabilité de chaque protagoniste
doit être établie. Y compris la nôtre»,
écrivent-ils dans un communiqué transmis à
Libération. Leur version contredit la thèse du procureur
de la République de Nancy, Michel Senthille, selon laquelle
Sébastien Briat se serait enchaîné aux voies
via un tube glissé sous le rail et n'aurait pu se libérer
à l'arrivée du train qui roulait, d'après
les premiers éléments de l'enquête, «à
environ 100 km/h».
«Sébastien a été percuté alors
qu'il quittait les rails. Son bras n'est pas resté bloqué
à l'intérieur du tube», assurent les militants.
«Contrairement à ce que ce drame peut laisser transparaître,
en aucun cas notre acte n'était irresponsable et désespéré»,
insistent-ils. «Cette action était non-violente,
réfléchie et volontaire», «parfaitement
planifiée», et respectait «des procédures
d'arrêt éprouvées».
Entraînement. Treize personnes y ont participé, dont trois qui avaient déjà bloqué un convoi, en novembre 2003, à quelques kilomètres du lieu de l'accident. Le groupe avait repéré deux sites (dans la Meuse et à Avricourt). Ils ont choisi le second, après avoir pris connaissance de l'itinéraire du train affrété par la Cogema, et se sont répartis en trois groupes : 3 «guetteurs» postés à 15 km d'Avricourt, 2 «stoppeurs», munis de fumigènes placés 1 500 m avant l'endroit retenu pour immobiliser le train et 8 «bloqueurs». Ces derniers se sont cachés en lisière de forêt après avoir dissimulé dans le ballast les tubes permettant à quatre d'entre eux de s'enchaîner. Le dispositif était placé à la sortie d'une courbe, avec une visibilité réduite à 250 m : «Cet endroit était plus dangereux que d'autres, mais nous nous étions entraînés à une évacuation d'urgence de l'ordre de quelques secondes.»
Quelques minutes avant l'accident, les guetteurs ont vu passer le convoi précédé par l'hélicoptère d'escorte. Mais, alors que les actions des militants antinucléaires sont fréquentes dans ce secteur, l'appareil, qui venait de passer deux heures à survoler le train immobilisé par un blocage réussi à Laneuveville-devant-Nancy, a cessé sa surveillance pour se ravitailler en carburant. Les stoppeurs, qui comptaient sur lui pour les avertir de l'approche du train, ont été surpris et, «comme il était convenu, [ils] ont renoncé à arrêter le convoi car il était accompagné de véhicules de gendarmerie le précédant à vive allure sur le chemin les séparant de la voie». «N'ayant pu être arrêté par les militants, ni averti par l'hélicoptère», le conducteur du train a découvert les manifestants au dernier moment.
Démenti. Selon ses camarades, Sébastien Briat, allongé au milieu des voies, aurait pu se relever avant d'être percuté ou happé par la locomotive. «Nous n'étions pas cadenassés et nous avions la possibilité de nous dégager rapidement de ces tubes. Sébastien a réussi à sortir. Il y a une enquête ouverte, elle ira dans le sens de la vérité», affirment les militants, qui devraient être réentendus par les gendarmes. Injoignable vendredi, le procureur de la République avait démenti mardi cette version, qui n'était alors qu'une rumeur: «Tout permet de penser qu'il n'a pas pu se libérer du dispositif.»
«Nous n'avons pas décidé d'arrêter ce train par immaturité ou par goût de l'aventure, concluent les militants. Sébastien n'est pas mort au volant en rentrant ivre de discothèque, mais en agissant pour faire entendre ses convictions. Et c'est sans conteste pour cela que son décès ne sera jamais, pour nous, un fait divers.»
Thomas CALINON
La Voix du Nord, 11/11/2004 :
Ce mercredi en Alsace ont été célébrées les funérailles de Sébastien, le militant mort sous les roues d'un train de déchets radioactifs, dimanche dernier. À cette occasion, les représentants de l'association Sortir du Nucléaire se sont rassemblés hier soir face à la gare SNCF de Lille pour exprimer leur colère. La multiplication des transports par le train ou la route inquiète les militants qui tentent de s'opposer au retraitement tel que le pratique la France. Démarche pourtant dénoncée dans de nombreux rapports de spécialistes. Des manifestations identiques ont été simultanément organisées devant les gares d'Arras, Béthune, Dunkerque et Tourcoing. Tous les participants ont observé une minute de silence.
hns-info.net, 11 novembre 2004 :
Images du rassemblement en mémoire de Sébastien
Sortir du nucléaire :
Les mots de soutien et condoléances...
hns-info.net, 10 novembre 2004 :
SUD rail interpelle la SNCF
Libération, 10/11/2004 :
Dannenberg envoyée spéciale
Heinke hoche la tête, visiblement émue. «Non, je ne comprends vraiment pas comment une chose pareille a pu arriver. Il devait bien y avoir des policiers et des militants sur place pour prévenir le conducteur du train, non ?» Le décès, dimanche soir, de Sébastien Briat, le jeune militant français percuté par le convoi transportant douze conteneurs de déchets nucléaires en provenance de La Hague et à destination de Gorleben, en Basse-Saxe (nord de l'Allemagne), laisse les militants antinucléaires allemands perplexes. «Nous avons peut-être plus d'expérience que les Français, avance Heinke, employée de banque à Hambourg et militante écologiste depuis vingt-cinq ans. La mort de ce jeune homme montre à quel point ce convoi est absurde et dangereux. Cela ne peut que nous inciter à militer avec plus de force pour une sortie totale du nucléaire.» A n'importe quel prix ? «Bien sûr que non, se défend Heinke. Nos enfants sont aussi engagés dans le mouvement et nous les incitons toujours à la plus grande prudence. Ils ne mènent aucune action de manière irréfléchie.»
Soupe aux lentilles. Après la veillée funèbre qui s'est tenue dimanche soir dans la gare de Hitzacker, l'une des gares traversées par le convoi nucléaire, de nombreux militants sont rentrés chez eux effondrés. Lundi après-midi, le village où ils se retrouvent habituellement pour protester contre le passage du train était totalement vide. Les activistes ont préféré se concentrer sur le blocage des deux routes menant à Gorleben. Une fois arrivés à la gare terminus de Dannenberg, les conteneurs radioactifs doivent être déchargés sur des camions, avant de parcourir par la route les 20 kilomètres qui les séparent de Gorleben. Dans le village de Gross Gusborn, cinq tracteurs barrent la route. Hyperorganisés, 300 écolos sont venus avec leurs toilettes, leurs coussins en paille (pour garder les fesses au chaud) et leur soupe aux lentilles (pour lutter contre le froid). Juché sur un tracteur, le pasteur de Lüchow improvise une messe en mémoire du jeune Français.
Assise sur une botte de foin, Mira raconte comment les mères du coin se placent plusieurs kilomètres devant leurs enfants enchaînés aux rails pour éviter les accidents. «Les politiques ont cru qu'en déposant les déchets nucléaires à l'ancienne frontière de l'ex-RDA les résistances seraient moins fortes, raconte-t-elle. Ils se sont trompés.» Depuis 1997, les manifestations sont pourtant plus pacifiques. «Les policiers sont maintenant presque trop aimables, se plaint Mira. Ils nous demandent poliment si l'on veut bien dégager la chaussée nous-mêmes ou si l'on préfère être portés.»
Non-violence. «Avant, nous aurions tout de suite fait dégager la voie, explique Johannes Brüggemann, porte-parole de la police. Maintenant, nous laissons les activistes passer la nuit sur place et, au petit matin, quand ils sont fatigués, on remballe tout.» Durant le passage du convoi, les militants sont encerclés. Personne n'a le droit de se trouver à moins de 50 m sur les côtés des camions et à 500 m devant et derrière.
«La sécurité, c'est primordial,
assure Alexander Sasse, membre de l'association antinucléaire
X-Tausend Queer. Nous préparons les actions plusieurs mois
à l'avance. Tous nos militants reçoivent une formation
spéciale.» Ils apprennent, par exemple, à
rester assis, les mains sous les genoux, pour signaler qu'ils
n'ont pas l'intention d'user de la violence.
Les opérations sur les rails sont également strictement
encadrées. «Nous prévenons toujours la police
des lieux où nous comptons intervenir, poursuit Alexander
Sasse. Les militants s'enchaînent aux rails quand le train
est déjà arrêté, parce qu'ils savent
qu'un train transportant plusieurs tonnes peut avoir besoin d'un
bon kilomètre pour freiner.»
L'action la plus spectaculaire a eu lieu en
mars 2001. Une jeune fille de 16 ans s'était attaché
le bras dans un cylindre pris dans une plaque de béton
sous les rails. Il a fallu des heures pour la sortir de là
sans la blesser.
«Nous savons très bien que nous ne pouvons plus arrêter
les transports Castor (du nom des conteneurs spéciaux pour
les déchets nucléaires, ndlr), soupire Mira. Mais
nous pouvons faire en sorte que cela coûte le plus cher
possible, pour que cela n'ait plus aucun sens économique.»
Les douze conteneurs sont arrivés à Gorleben hier
à 9 h 17 (1). Quelque 11 000 policiers ont été
mobilisés pour protéger le convoi.
(1) Et non lundi soir, comme indiqué hier par erreur dans Libération.
Odile BENYAHIA-KOUIDER
Libération, 10/11/2004 :
Les obsèques de Sébastien Briat, le manifestant antinucléaire français tué dimanche par un train en Lorraine alors qu'il protestait contre un convoi ferroviaire de déchets nucléaires, se dérouleront aujourd'hui à Bar-le-Duc, dans la Meuse. A la cérémonie civile, qui aura lieu à 15 heures, la famille a demandé qu'aucun signe d'appartenance ne soit mis en avant : ni parti politique, ni association, ni collectif. Agé de 21 ans, le jeune homme, qui militait depuis quelques années, est originaire de Louppy-sur-Chée, aux environs de Bar-le-Duc, où il vivait et suivait une formation de maçon-tailleur de pierres, rapportaient hier les quotidiens locaux, en précisant qu'il était «l'aîné d'une fratrie de trois enfants». Un membre du collectif antinucléaire Bure Stop, dont il était sympathisant, le décrit comme un jeune homme qui «avait la tête sur les épaules, le contraire d'une tête brûlée». Dimanche, il devait jouer au rugby. Il a préféré manifester avec sept amis contre le convoi de déchets de la Cogema.
Thomas CALINON
Libération, 9/11/2004 :
«Les hommes meurent et les trains nucléaires passent.» Gilbert Poirot, militant antinucléaire alsacien, est retourné hier sur le ballast où Sébastien Briat, 21 ans, a perdu la vie dimanche, percuté par un train transportant 12 containers de déchets nucléaires vitrifiés à destination de Gorleben, dans le nord de l'Allemagne. Pour dénoncer la dangerosité de ces convois, le jeune homme s'était enchaîné aux rails. Le train, qui sortait d'une courbe et roulait «à 98 km/h», selon des précisions fournies hier par le procureur de la République de Nancy, n'a pu s'arrêter à temps. Sébastien Briat, lui, n'a pas réussi à se dégager. Pourquoi ? Hier, le parquet a choisi d'observer un mutisme total sur le déroulement de l'enquête.
De son côté, Gilbert
Poirot a tiré ses conclusions de l'examen des lieux : «En
vitesse réduite dans ce type d'endroit, ce train aurait
pu s'arrêter.» «Contrairement à ce qu'a
dit le procureur de la République, le virage est relativement
ouvert à cet endroit et la visibilité est supérieure
à 200 mètres», ajoute-t-il. Selon lui, la
vitesse du train est en cause : «Depuis qu'on fait ce type
d'action, on sait que les trains rattrapent leur retard lorsqu'ils
subissent un blocage.» Dimanche,
le train a été bloqué pendant deux heures
à Laneuveville-Devant-Nancy par deux manifestants qui s'étaient,
eux aussi, enchaînés aux voies. Il est reparti à
13 h 20 et a percuté Sébastien Briat peu après
14 h 30, près de la gare d'Avricourt, à 40 kilomètres
de là. S'est-il arrêté ? A-t-il à l'inverse
roulé très vite pour rattraper son retard ? D'autres
interrogations existent. Selon nos informations, ce convoi disposait
d'une autorisation «MA-100» qui permet d'aller à
une vitesse maximale de 100 km/heure. Le train roulait donc à
une vitesse légale. Et pourtant, beaucoup trop vite, selon
le syndicat Sud Rail.
«L'ordre aurait dû être donné de rouler
à "marche prudente"», explique Dominique
Malvaux de ce syndicat. Cette procédure prévoit
que le train «doit être en mesure de s'arrêter
avant un obstacle» à tout moment. «Dans les
virages, cela veut dire 20 ou 30 km par heure maximum»,
poursuit Sud Rail.
«Il y a une véritable incohérence, non pas
du mécano, mais des pouvoirs publics et de la SNCF, qui
savaient que, dans toute la région Alsace-Lorraine, il
y avait un fort risque de manifestation antinucléaire.
Des communiqués de presse circulaient partout. Malgré
tout, aucune mesure particulière n'a été
prise. Et si l'obstacle
avait été un camion et non pas un manifestant ?»,
dénonce Malvaux.
Mais qui était en mesure de donner l'ordre au cheminot d'aller à «marche prudente» ? Hier, chacun se renvoyait la balle. «C'est le ministère et la Cogema qui supervisent ce type de convois, nous, on est transporteurs», expliquait-on à la SNCF. La Cogema réplique : «Cogema Logistics ne s'occupe du train qu'au terminal (de départ) de Valogne. La sécurité est du ressort des CRS, de la SNCF et du haut fonctionnaire de défense à Bercy.» Ce dernier, Didier Lallemand, a déclaré à Libération «ignorer jusqu'à l'existence de cette procédure de "marche prudente". Moi, je donne l'autorisation de transport. Je veille avec le ministère de l'Intérieur à ce que les conditions de protection des matières nucléaires soient remplies. Je ne stipule pas à la SNCF comment le train doit marcher.» Contacté par Libération, le ministère des Transports, tutelle de la SNCF, n'avait pas, hier soir, trouvé de réponse. Le convoi était arrivé au terme de son voyage à Gorleben (Allemagne) dans la soirée.
Thomas CALINON et Matthieu ECOIFFIER
Des transports "secret défense"
L'arrêté d'août 2003 a fait tomber sous le coup du «secret défense» la «protection et le contrôle des matières nucléaires», avec cinq ans de prison à la clé pour celui qui le viole. Selon le gouvernement, le convoi de déchets vitrifiés de dimanche ne tombait pas sous le coup de cette réglementation. Au réseau Sortir du nucléaire, on dénonçait hier un effet pervers : «Avant, on indiquait sur notre site Internet les horaires, la nature du chargement et les précautions. Maintenant, c'est interdit. L'info du trajet de dimanche n'a filtré de sites allemands que samedi.» D'où une improvisation plus grande des actions ?
Matthieu ECOIFFIER
A propos du "Secret défense": Pétition nationale pour l'abrogation de l'arrêté "Secret défense" pour défendre le droit à l'information sur le nucléaire et ses dangers; Le gouvernement "précise" ses intentions; Reporters Sans Frontières, Greenpeace et la CRIIRAD saisissent le conseil d'Etat afin d'obtenir l'abrogation de l'arrêté "Secret défense" du 24 juillet 2003; Des peines d'amendes requises et "L'arroseur arrosé")
Libération, 08/11/2004 :
Antinucléaire: l'activisme en deuil - Dérives
L'Est Républicain, 08/11/2004 :
Le convoi fatal
07/11/04 20:53 - Le train transportant des déchets nucléaires, qui a provoqué la mort d'un manifestant anti-nucléaire en le percutant accidentellement à Avricourt (Meurthe-et-Moselle) a franchi dimanche à 20H35 la frontière franco-allemande à Lauterbourg (Bas-Rhin), a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Le convoi devrait emprunter le rail jusqu'à Dannenberg (nord), avant d'être acheminé sur une vingtaine de kilomètres par la route vers Gorleben.
Le Collectif d'action contre l'enfouissement des déchets radioactifs (CACENDR) de Meurthe-et-Moselle a estimé dans un communiqué que la mort du jeune homme "démontre un manque de sécurité évident qui entoure les trafics de déchets nucléaires". "Il y aurait pu y avoir un véhicule à cet endroit, un déraillement est possible pour tous les trains, un acte terroriste aussi", a ajouté CACENDR regrettant que le "groupe qui opérait ne connaissait pas une règle élémentaire: ne pas se mettre en sortie de virage".
Daniel Michel, un porte-parole du groupe de
manifestants qui avait immobilisé le train à Laneuveville-devant-Nancy
(Meurthe-et-Moselle) a exprimé l'"immense tristesse
et l'incompréhension" de son groupe. Il a indiqué
que les deux personnes qui s'étaient enchaînées
étaient "encore en garde à vue dimanche à
19H15".
07/11/04 - Un militant écologiste de 21
ans qui s'était accroché dimanche à une voie
ferrée à Avricourt (Meurthe-et-Moselle) a été
tué par le train transportant des déchets nucléaires
auquel il voulait barrer le passage.
Le train est reparti dimanche vers 18H00 à destination
de l'Allemagne, a-t-on appris de source préfectorale. Selon
la préfecture de Meurthe-et-Moselle, "vers 14H40,
un groupe de huit personnes s'est rendu sur la voie ferrée
Paris-Strasbourg sur laquelle circulait un transport de déchets
nucléaires civils en provenance de Valognes (Manche) à
destination de l'Allemagne". "Ayant franchi une courbe
à vitesse réduite, le train se serait trouvé
face au groupe, lequel s'est dispersé à l'exception
d'une personne qui a été heurtée. Malgré
les secours prodigués rapidement sur place, le jeune homme
est décédé des suites de ses blessures",
a-t-elle précisé. La victime, qui faisait partie
d'un groupe de militants probablement originaires de la Meuse,
s'était "accroché aux rails et a eu une jambe
sectionnée", a précisé le procureur
de la république de Nancy Michel Senthille lors d'une conférence
de presse à Avricourt. Selon M. Senthille, le convoi de
"400 mètres de long et de 2.000 tonnes roulait à
100 km/h et sortait d'une courbe lorsqu'il a heurté le
manifestant". Le groupe avait installé "un dispositif
sous la voie, formé d'un gros tuyau" auquel pouvaient
s'arrimer quatre militants "qui sont censés se cadenasser
au rail une fois le train arrêté", a-t-il précisé.
"Trois des militants ont réussi à se dégager",
a ajouté le procureur. Les militants étaient vraisemblablement
dissimulés dans les bois car ils n'avaient pas été
repérés par un motard de la gendarmerie qui circulait
sur un chemin le long de la voie et précédait de
trois minutes le convoi. Un autre motard, immédiatement
devant le train "a vu les jeunes et fait un signal au conducteur
qui n'a pas pu arrêter le convoi à temps", a-t-il
poursuivi. Un hélicoptère chargé de la sécurité
du chargement était allé faire le plein au moment
de l'accident. Une information judiciaire a été
ouverte, a précisé le procureur.
Deux autres manifestants, au sein d'un groupe d'une petite dizaine
de personnes, auraient été grièvement blessés,
selon un membre du réseau Sortir du nucléaire, qui
fédère les associations opposées aux transports
des déchets nucléaires.
Les Verts, "profondément choqués" par la mort du manifestant, ont demandé l'organisation d'un "véritable débat démocratique" sur la filière nucléaire.
Le Parti socialiste, "profondément choqué" par le décès d'un manifestant anti-nucléaire à Avricourt (Meurthe-et-Moselle), s'est interrogé dimanche sur l'absence de mesures de sécurité prévues par la police sur le passage du train transportant des déchets nucléaires. Dans un communiqué, Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, "demande que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce dramatique accident". "Et notamment les raisons pour lesquelles aucune mesure de sécurité n'avait été prévue par les services de police", ajoute-t-il.
Le train avait quitté samedi à 20H51 le terminal ferroviaire de la Cogema (groupe Areva) à Valognes en direction du centre de stockage de Gorleben (nord de l'Allemagne). Un porte-parole de la Cogema a qualifié l'accident de "dramatique" et indiqué que les personnels de Cogema Logistics qui supervisaient le convoi étaient "très choqués". Le chargement consiste en 12 emballages de résidus ultimes. Il s'agit du septième retour vers l'Allemagne de résidus vitrifiés, après retraitement à l'usine de La Hague (Manche) depuis avril 1996 et la signature d'un contrat entre les compagnies d'électricité allemandes et la Cogema. Le convoi devrait emprunter le rail jusqu'à Dannenberg (nord), avant d'être acheminé sur une vingtaine de kilomètres par la route vers Gorleben.
Ce train de déchets nucléaires avait déjà été bloqué en milieu de journée à Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe-et-Moselle) entre 11h20 et 13h20 par deux manifestants qui s'étaient enchaînés sur les voies avant d'être délogés par les agents de sécurité du train. Le groupe d'Avricourt "n'avait pas de lien direct avec les militants" qui avaient mené cette première action, selon le procureur de la République de Nancy.
Libération, 07 novembre 2004:
Décès d'un jeune manifestant anti-nucléaire
en Lorraine
NOUVELOBS.COM 07.11.04:
Nucléaire : un train percute un militant
06/11/04 - Quelque 5.500 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté samedi à Dannenberg (nord de l'Allemagne) contre l'arrivée d'un convoi de déchets nucléaires qui devait quitter dans la soirée la France pour le centre de stockage de Gorleben, près de Dannenberg. "Cette manifestation donne le coup d'envoi à de nombreuses initiatives à travers lesquelles les anti-nucléaires veulent se faire entendre sur la voie publique", a indiqué l'association X-Tausendmalquer (mille fois en travers, en français) dans un communiqué. Après s'être rassemblés sur la place du marché de Dannenberg, où des discours ont été prononcés, les manifestants se sont rendus à la gare et ont bloqués temporairement la voie que doit emprunter le train de déchets nucléaires, selon la même source. Un convoi transportant douze emballages de résidus nucléaires vitrifiés de la Hague (ouest de la France) est attendu dimanche à la frontière franco-allemande et doit atteindre 24 heures plus tard la commune de Dannenberg, où les emballages seront transbordés sur des camions pour parcourir les derniers kilomètres jusqu'à Gorleben. "La mobilisation ne faiblit pas pour ce huitième transport de déchets nucléaires vers Gorleben", a affirmé un responsable de X-Tausendmalquer, Boris Kruse. L'an passé, les autorités allemandes avaient mobilisé quelque 12.000 policiers de plusieurs Etats régionaux du pays pour tenir à l'écart les manifestants qui n'étaient que quelques milliers de personnes. Depuis l'adoption en Allemagne en 2001 de la loi sur l'abandon du nucléaire civil, la mobilisation dans le camp anti-nucléaire est en chute libre. Les grands rassemblements contre les convois de déchets réunissaient il y a quelques années encore des dizaines de milliers de personnes.
14/10/04 - Un train transportant douze emballages de résidus nucléaires vitrifiés devrait quitter la Hague (ouest de la France) le 6 novembre pour rejoindre le centre de stockage de Gorleben (nord de l'Allemagne), a déclaré jeudi une association antinucléaire allemande. Le convoi devrait franchir la frontière franco-allemande le 7 novembre et atteindre vingt-quatre heures plus tard la commune de Dannenberg, où les emballages seront transbordés sur des camions pour parcourir les derniers kilomètres jusqu'à Gorleben, a précisé l'association X-Tausendmalquer (mille fois en travers). Des antinucléaires se rassembleront le 6 novembre à Dannenberg pour manifester contre l'acheminement de ce convoi à Gorleben, selon la même source. La police de Lunebourg a refusé de confirmer la date de ce transport, comme c'était le cas pour les précédents convois de déchets nucléaires à destination de Gorleben. L'an passé, les autorités allemandes avaient mobilisé quelque 12.000 policiers de plusieurs Etats régionaux du pays pour tenir à l'écart les manifestants qui n'étaient que quelques milliers de personnes. Depuis l'adoption en Allemagne en 2001 de la loi sur l'abandon du nucléaire civil, la mobilisation dans le camp antinucléaire est en chute libre. Les grands rassemblements contre les convois de déchets réunissaient il y a quelques années encore des dizaines de milliers de personnes.
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