Sud-Ouest, 30/4/2009:
BASE AÉRIENNE. Airnuc, simulation d'accident radioactif, a débuté hier et se poursuit aujourd'hui
8 h 45. À l'heure dite où presque : trois coups de sirène. Pas très audibles d'ailleurs puisqu'une bonne partie de la ville n'a rien entendu. Un avion, après avoir croisé un vol d'oiseaux, se trouve en difficulté au-dessus de la base aérienne. La situation est d'autant plus dangereuse qu'un convoi transportant des missiles sol-air est engagé sur le tarmac. Et puisque tout est réuni pour qu'un accident survienne, la tour de contrôle commet une erreur en ne demandant pas au convoi de rebrousser chemin.
Ce qui devait arriver arrive, l'avion en perdition percute un des camions du convoi et son missile. Le second camion, en faisant demi-tour, percute le véhicule de pompiers qui fermait le convoi. Le bilan est lourd : trois morts (le pilote de l'avion et les deux occupants du premier camion), cinq blessés graves, un missile détruit et un autre endommagé. C'est en fait le missile détruit qui constitue le coeur de l'exercice de par le dégagement de radioactivité qui en découle.
L'Afasec confinée. En théorie, le périmètre possiblement impacté est de 2 kilomètres et abrite environ 30 000 personnes. Dans l'exercice, seul le quartier de l'hippodrome sera concerné. En première ligne, les apprentis jockeys et lads de l'Afasec. Au premier coup de sirène qu'ils ont eu pour certains du mal à entendre, ils se sont précipités à l'abri, respectant ainsi les consignes de sécurité. Dans le foyer du centre, ils passent le temps aussi en écoutant les dernières nouvelles à la radio (France Bleu Gascogne était partie prenante) et en regardant passer derrière les vitres les arbitres et les observateurs de l'exercice. « Contaminé ! », lancent-ils en rigolant. Dans le même temps ou presque, gendarmes et policiers ont pris position aux deux croisements donnant accès à la route de Canenx. Cet axe est censément interdit à la circulation.
Dans l'enceinte de la base aérienne, c'est l'effervescence. Au total, 1 500 militaires sont concernés par l'exercice. L'urgence consiste d'abord à secourir les victimes et circonvenir l'incendie qui s'est déclaré. À une centaine de mètres de la scène, le général Olivier Allard, directeur de l'exercice, explique. Les observateurs, à savoir des élus des communes limitrophes et un représentant de la Sepanso, commentent. « On ne pense pas à ce type d'accident, ce n'est pas possible que ça se passe comme ça », livre Alain Bentéjac. Le maire de Bretagne-de-Marsan est plus impressionné qu'inquiet. « C'est quelque chose qu'on n'avait jamais vu. C'est difficile d'imaginer les moyens mis en oeuvre. »
Danger à l'est. Et il n'a pas tout vu, loin s'en faut. Au point d'accueil des blessés et radio-contaminés, une vingtaine de soignants s'activent auprès des victimes. Bientôt elles seront transférées à l'hôpital Layné où les attend la cellule d'intervention radiologique. Le centre hospitalier est confronté à une double contrainte. Traiter les blessés mais aussi protéger ses personnels et malades.
En parallèle, les militaires, bientôt renforcés par des membres du Commissariat à l'énergie atomique, évaluent la radioactivité sur zone. Les vents portants étant d'ouest, c'est à l'est de la base qu'elle est la plus forte. Le périmètre concerné a la forme d'une plume et en porte d'ailleurs le nom. Ce diagnostic étant effectué, la décontamination peut commencer. L'exercice se poursuit aujourd'hui. Il sera surtout question du traitement du missile endommagé.
L'association Sortir du nucléaire estime que l'exercice Airnuc est « une plaisanterie ». « Qu'elles soient organisées autour des centrales nucléaires ou des bases militaires, les simulations d'accident nucléaire, de même que les distributions de pastilles d'iode, sont seulement destinées à faire accepter à la population l'éventualité pourtant intolérable d'une catastrophe nucléaire. »
« Avec ces exercices ridicules, explique Stéphane Lhomme, un des membres de l'association, les autorités reconnaissent néanmoins que le pire est possible ». Pour lui, les simulations n'apportent pas de réponses aux questions suivantes. Si un tel accident se produisait, « comment évacuer, où et pour combien de temps, des dizaines voire des centaines de milliers de personnes ? » Et qui serait « sacrifié » pour enrayer la catastrophe ?
L'association se gausse également de l'étroitesse du périmètre concerné par l'exercice : elle rappelle que le nuage radioactif de Tchernobyl a touché toute l'Europe.
L'Union, 14/4/2009:
Un nouveau plan d'intervention public qui détaille les scénarios en cas d'incidents importants à la centrale de Chooz est consultable dans les mairies jusqu'au jeudi 7 mai.
CINQ grands itinéraires d'évacuation de la population sont d'ores et déjà tracés en cas d'incidents importants à la centrale nucléaire de Chooz. Le plan est consultable dans toutes les mairies du secteur jusqu'au jeudi 7 mai. Durant cette période, le public peut commenter le document avant qu'il ne devienne définitif. « Il y a un itinéraire d'évacuation par le Nord par l'axe Givet-Dinant, un itinéraire par l'Est par l'axe Givet-Beauraing, par l'Ouest, Givet-Doisches, au Sud-ouest Givet-Vireux-Molhain vers Revin et au Sud Givet-Fumay et enfin un couloir réservé aux itinéraires de secours. La nouveauté de ce plan est que, cette fois, les scénarios ont été élaborés en étroite collaboration avec les Belges », explique la Préfecture des Ardennes. Cette phase d'évacuation de la population en cas d'incidents graves est détaillée dans le nouveau projet de plan particulier d'intervention autour de la centrale de Chooz.
Appels automatiques. « Nous avons travaillé sur la manière d'accueillir la population, sur l'hébergement et sur la manière de regrouper les familles. Il y a différents schémas qui seront mis en place selon la direction du vent ce jour-là », poursuit la Préfecture. Différents scénarios sont également envisagés selon la nature du risque de rejet radioactif. Imaginons un risque imminent : la phase réflexe est alors enclenchée. Cette phase concerne les populations situées dans un rayon de deux kilomètres du site nucléaire : Chooz et Landrichamps.
« Les populations sont prévenues par des sirènes et par des automates d'appel qui seront bientôt mis en place par EDF, c'est-à-dire que les habitants recevront un coup de téléphone automatique chez eux pour les prévenir du risque. Les Belges sont prévenus. Pour les populations qui habitent au-delà des 2 km, les moyens communaux et les sapeurs-pompiers seront utilisés pour prévenir les habitants, qui sont invités à prendre les comprimés d'iode », détaille la Préfecture.
Ecouter la radio. Si le risque de rejet est constaté mais pas imminent : les services de la préfecture prennent « le temps d'analyser la situation et de mesurer la radioactivité ». En cas de risque de rejet radioactif immédiat, la population est mise à l'abri. « Les gens sont invités à rentrer dans un bâtiment en dur, chez eux, dans une salle communale, ou dans leur entreprise. Il faut couper la ventilation et écouter la Radio Fugi et France 3 », poursuit la préfecture. En cas d'urgence absolue : il y a une mobilisation immédiate de tous les services de l'état, qui décident d'un plan d'urgence adapté. Les autorités belges seront étroitement associées à la gestion de l'événement.
Deux réunions d'explication du plan
sont programmées avec la préfecture et les autorités
belges :
- jeudi 16 avril, à 18 heures, salle des Tries à
Vireux-Wallerand
- jeudi 23 avril, à 18 heures, au couvent des Récollectines
à Givet.
Renseignements téléphoniques au 03.24.59.68.80.
Le Progrès, 27/3/2009:
Dans le cadre d'un exercice, un accident a été simulé hier à la centrale nucléaire du Bugey. L'occasion, pour les autorités et les services concernés, de tester et d'améliorer leurs dispositifs d'intervention. Il était environ 7 h 30 hier, quand l'alerte a été donnée à la centrale nucléaire de production d'électricité (CNPE) du Bugey. Elle a été déclenchée suite à la rupture de cinq tubes du générateur de vapeur qui a provoqué l'arrêt automatique d'un réacteur.
Associée à cette première suite d'événements, une vanne s'est bloquée, laissant s'échapper des éléments radioactifs dans l'atmosphère. À partir de ce scénario entièrement fictif, dont les détails n'étaient pas connus à l'avance par les participants, les plans d'urgence se sont mis en place : ainsi, l'exercice de sûreté nucléaire, organisé par la préfecture de l'Ain en lien avec celle de l'Isère et plusieurs services spécialisés, a été lancé. D'abord, le Plan d'urgence interne (PUI), au niveau de la centrale, visant à assurer la sûreté de l'installation.
Puis, dès 8 h 25, le préfet de l'Ain, a déclenché le Plan particulier d'intervention (PPI), qui organise les modalités d'action à l'extérieur de l'installation. Appuis techniques d'EDF, sapeurs-pompiers ou encore experts sont intervenus de manière fictive. Car hier, seul le dispositif d'alerte était joué « en réel » : les sirènes ont retenti et les appels téléphoniques ont été passés à la population habitant dans un périmètre de 2 km autour de la centrale. « Sur la totalité des appels, nous avons compté 70 % de décrochages, ce qui semble normal à cette heure de la journée », précise Jacques Meunier, directeur de la centrale.
Bien que la crise ait été gérée, hier, de façon simulée, les services mobilisés à la préfecture dans le cadre du « centre opérationnel départemental », ont poursuivi leur travail « sur table » jusqu'à 16 heures. « Dès que le PPI a été déclenché, les services qui le composent sont arrivés en moins d'une heure », explique Violaine Démaret, directrice de cabinet du préfet de l'Ain.
Dès lors, ils se sont réunis, ont partagé leurs informations sur l'accident, puis le préfet a pris des décisions pour tenter de protéger au mieux la population. Les acteurs de cet exercice se sont ainsi entraînés à différentes étapes de la gestion de crise, avec un accent particulier mis sur la phase dite « post-accidentelle », concernant notamment le traitement des conséquences à plus long terme de l'accident pour les personnes habitant à proximité. Après un premier débriefing « à chaud », un second bilan sera effectué fin avril, puis un troisième « à froid », en juin. De quoi tirer les enseignements de cette journée d'entraînement.
Une « plaisanterie » selon Sortir du nucléaire
Dans un communiqué, Stéphane
Lhomme, porte-parole du réseau « Sortir du nucléaire
», fédération d'associations, considère
cet exercice comme une « véritable plaisanterie ».
« Les simulations d'accident nucléaire, de même
que les distributions de pastilles d'iode, sont seulement destinées
à faire accepter à la population l'éventualité
pourtant intolérable d'une catastrophe nucléaire,
déclare-t-il. Avec ces exercices ridicules, les autorités
reconnaissent néanmoins que le pire est possible. Un accident
ou un acte terroriste peuvent occasionner un drame équivalent
à Tchernobyl. Les simulations n'apportent pas de réponses
à des questions pourtant fondamentales ». Interrogé
sur cette qualification de « plaisanterie », Jacques
Meunier, directeur de la centrale, a estimé que «
le fait de s'exercer » est « sérieux et professionnel
». «Il faut se préparer, même aux situations
improbables », a-t-il précisé.
Mediapart, 7/2/2009:
Au moment où le président de la République «décide» (encore) et toujours en parfaite contradiction avec les lois, dont celle de son ministre Michel Barnier, de la construction d'un troisième réacteur nucléaire de la génération EPR, ce qui s'est passé le jeudi 29 janvier, autour de la centrale de Belleville, dans le Cher, montre à quel point la France n'est pas prête à faire face à un accident nucléaire en dépit des efforts de communication du gouvernement et d'Electricité de France. Ce jour là, l'Autorité de Sûreté nucléaire a organisé autour de cette centrale équipée de deux réacteurs un grand exercice pour vérifier l'état de préparation des services de l'Etat en cas d'accident majeur.
Le résultat, alors que contrairement aux allégations des responsables, le patron de la centrale était parfaitement au courant de la simulation d'un accident de « type Tchernobyl », a été catastrophique. Tandis que les ingénieurs et techniciens de la centrale s'activaient mollement dans une salle de commande qui n'est qu'un instrument de simulation, les élus et habitants de la région ont constaté une incroyable pagaille. Pourtant les habitants qui avaient accepté d'être prêt à jouer le jeu de l'accident n'étaient que... seize. Et la plupart, n'ont même pas entendu la sirène annonçant le début de l'alerte pourtant déclenchée en plein jour, à 9h18 exactement ; et les autres n'ont pas compris qu'ils se trouvaient au coeur d'une catastrophe dont ils n'ont évidemment pas su qu'elle était fictive. Pas plus qu'ils n'ont entendu le véhicule d'alerte des pompiers diffusant par haut-parleur un message d'alerte.
Quant au nouveau système d'avertissement automatique par téléphone, il n'a même pas fonctionné chez chacun des seize volontaires qui l'ont attendu en vain. Même chose pour le message d'alerte diffusé par France Bleu Berry... que personne n'écoutait puisque cette filiale de Radio France était ce jour là en grève. Et alors que, raconte le Journal de Gien, l'hebdomadaire local, la fin de l'alerte fictive a été « officiellement » annoncé à 11h45, à l'heure du déjeuner, les pompiers continuaient à patrouiller dans la zone en recommandant aux habitants de calfeutrer chez eux, ce que personne n'avait fait en dehors de quelques uns des volontaires.
Quant au PC opérationnel de crise prévu par le plan Orsec rad, les autorités ont tout simplement oublié d'y installer les lignes téléphoniques et informatiques qui permettent aux sauveteurs d'organiser les secours et la coordination de la gestion de la population. Les techniciens dépêchés sur place par le Préfet ont cherché jusqu'à la fin de l'alerte les bonnes prises et les bons fils pour brancher leurs équipements, encombrant les couloirs pendant deux heures ainsi que le parking de la salle de sport choisi pour servir de PC opérationnel de crise. De nombreux véhicules des pompiers, des gendarmes, des autorités préfectorales, des ingénieurs venus de Paris et du Samu, incapables de trouver la moindre place pour se garer ont du stationner loin du PC ou bien, furieux de la pagaille constaté, sont tout simplement repartis avant la fin officielle de l'alerte.
Il n'aura fallu qu'une petite heure à tout le monde pour comprendre que l'exercice tournait à la farce. Une farce que les élus locaux ont suivi avec d'autant plus d'inquiétude qu'ils n'ont reçu que quelques coups de téléphone parfaitement contradictoires. Alors que l'alerte avait été déclenchée peu après 9 heures, ils n'ont reçu le message les informant du bouclage routier de la région et la mise en place du Plan particulier d'intervention que peu avant 10 heures. Commentaire du maire : « nous étions dans un exercice prévu, avec des gens préparés. Qu'est ce qui se passerait en cas d'accident réel, dans une situation pour laquelle personne n'aurait été prévenu et que chacun vaquerait à ses occupations ? En y pensant j'ai un frisson qui me parcourt l'échine. On aurait rien su ni pu faire. Vu de la mairie, où nous avions heureusement apporté du travail pour nous occuper, l'exercice de mise à l'abri des personnes était calamiteux ».
Cette désastreuse expérience montre au moins deux choses : d'abord que les autorités ne croient pas vraiment à leurs exercices qui ne servent qu'à conforter des plans technocratiques et ensuite, de l'aveu même des responsables de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, qu'un accident sera ingérable et ne pourra qu'entraîner de nombreuses victimes. D'autant plus qu'entre eux, ils ne sont pas d'accord sur la nécessité de confiner les gens chez eux plutôt que de mettre des moyens de transport collectifs pour quitter la zone contaminée au plus vite. Leur cauchemar récurrent : l'embouteillage monstre qui paralysera la fuite des habitants dans leurs voitures et les exposera encore plus à la radioactivité. Sauf à mettre en place des forces de l'ordre recevant la consigne de tirer en cas de désobéissance. Cela figure en toutes lettres dans d'autres plans qui, eux, restent secrets.
Bilan de cette opération : des centaines de victimes irradiées. Heureusement que l'accident était aussi fictif que le plan mis en oeuvre.
Témoignage extrait de la lettre d'information de "Sortir
du nucléaire" de décembre 2001:
DEVOIR DE RESERVE OU LOI DU SILENCE !
EDF prétend qu'il existe des dispositifs
qui visent, en toutes circonstances, à assurer la protection
des populations, dont le plan particulier d'intervention (PPI)
et le plan d'urgence d'intervention (PUI) mis en oeuvre par les
préfectures.
Je suis sapeur-pompier professionnel au service d'intervention
et de secours du Rhône et j'ai un certificat d'intervention
en milieu radiologique, spécialité existant dans
le cadre des cellules mobiles d'intervention radiologique (CMIR).
Si les CMIR sont adaptées pour faire une recherche de source
scellée, détecter et enlever une pollution ponctuelle,
établir un petit périmètre de protection,
elles ne peuvent en aucun cas assurer la protection des populations
en cas d'accident dépassant l'enceinte d'une installation
nucléaire. La seule protection efficace étant la
distance, l'unique protection contre une irradiation et (ou) une
contamination est le sauve-qui-peut et du bon côté
(sens du vent). Pour en avoir débattu avec des collègues,
je sais qu'en cas d'accident majeur, les sapeurs-pompiers n'iront
pas au casse-pipe comme ceux de Tchernobyl.
Le texte ci-dessous est extrait d'un cours de formation d'officiers sapeurs-pompiers à la "gestion des risques" en matière radiologique. Ainsi apprécierons-nous ce qui est prévu sur le papier par nos autorités, en caractères italiques, et ce qui se passerait en réalité en cas d'accident dépassant l'enceinte d'une installation nucléaire.
Plan d'intervention
L'organisation au préalable des secours à mettre en oeuvre en présence d'un accident à caractère radiologique est définie par les plans particuliers d'intervention (PPI) et par les plans d'urgence interne (PUI) dans les installations nucléaires de base (INB).
En matière nucléaire, le plan particulier d'intervention (PPI) prévoit trois niveaux d'alerte et d'intervention, correspondant à différentes procédures et moyens à mettre en oeuvre.
Le niveau 1
Ce niveau correspond à un incident ou accident à caractère non radiologique. Ce niveau comprend deux degrés :
Le premier en l'absence de victimes.
Le second en présence d'une ou plusieurs victimes.
Le niveau 2
Ce deuxième niveau est destiné à faire face à un événement à caractère radiologique limité au site. Ce niveau comprend aussi deux degrés :
Le premier en l'absence de victimes.
Le second en présence d'une ou plusieurs victimes.
Le niveau 3
Ce dernier niveau est déclenché lorsque l'accident est à caractère radiologique avec des conséquences immédiates ou envisageables à l'extérieur du site.
Il ne comporte pas de degrés.
Le PPI est établi par le préfet
du département assisté des services compétents,
dont le SDIS (service départemental d'incendies de secours),
il est déclenché et mis en oeuvre sous la responsabilité
du préfet qui
occupe la fonction de directeur des opérations de secours
(DOS).
Son objectif est la protection des populations grâce à une information préventive associée à une organisation de crise adaptée.
A cette fin, le PPI est actuellement organisé autour d'un PC fixe activé en préfecture et d'un PC opérationnel mis en place à proximité du lieu du sinistre.
Il prévoit succinctement :
- l'information des services, des populations
et des médias ;
- l'activation des équipes de mesures et de prélèvements
: équipes de 1er niveau et cellule mobile d'intervention
radiologique en ce qui concerne les sapeurs-pompiers, ZIPE 1 (zone
d'intervention premier échelon) et ZIDE 2 (zone d'intervention
de deuxième échelon ) pour ce qui est du CEA (commissariat
à l'énergie atomique) ;
- la mise en service des centres de regroupement et de contrôle
de la population ainsi que des centres de décontamination
et la distribution d'iode ;
- le contrôle des accès routiers autour du site concerné.
Pour ce faire, deux périmètres sont prédéfinis
:
< l'un de 5 km de rayon dans lequel il peut être envisagé
de recourir à l'évacuation de la population située
sous le vent, alors que la consigne normale est le confinement
;
< le second périmètre, compris entre 5
et 10 km, pour lequel seul le confinement des populations est
retenu ;
- l'accueil des blessés, irradiés ou contaminés.
En ce qui concerne le niveau 3, incident ou
accident à caractère radioactif extérieur
au site, les équipes de détection sapeurs-pompiers
effectuent des mesures sur les circuits préétablis.
Des mesures
complémentaires sont effectuées par les CMIR. Suivant
les résultats et les avis des experts, il y a trois types
de situation :
- Vie normale : Equipes de détection
et CMIR peaufinent les premières mesures. Des échantillons
sont prélevés pour mesure à l'aide du véhicule
CMIR "anthropogammamétrique".
- Confinement : Information de la population par haut-parleur.
Balisage des zones de confinement. Activation des centres de regroupement
de la population (matériel de détection de la contamination
+
médecins Sapeurs-pompiers). Contrôle de la population
grâce aux véhicules CMIR "anthropogammamétrique"
et mesures sur échantillons.
- Evacuation : Information de la population. Balisage des secteurs
à évacuer et à confiner. Participation à
l'évacuation. Contrôle aux centres de regroupement.
Evacuation des malades. Tri : personnes
contaminées, non contaminées, grâce aux véhicules
CMIR "anthropogammamétriques" et mesures sur
échantillons (aliments, eaux, terre, végétaux)
Les objectifs du plan d'urgence interne peuvent se résumer de la façon suivante :
Assurer :
- le secours aux blessés, qu'ils soient conventionnels,
irradiés ou contaminés
- la protection du reste du personnel ;
- la conduite des unités vers le meilleur état de
sûreté possible ;
- la stabilisation de la situation en limitant au maximum les
conséquences de l'événement.
Alerter et informer :
- les autorités préfectorales et de sûreté
;
- les services d'intervention ;
- l'organisation nationale de crise de la structure.
Analyser l'accident et ses conséquences
:
- diagnostic et pronostic de l'évolution potentielle ;
- évaluation des rejets et de leurs impacts sur la population.
Ces dispositions sont prises sous la responsabilité du chef d'établissement qui est aussi à l'origine du déclenchement de ce plan.
Voilà pour la théorie ; pour la pratique, souhaitons que jamais nous ne connaissions un accident de niveau 3.
Car un accident nucléaire dépassant les limites d'un site nucléaire deviendra vite ingérable.
Il faut plusieurs heures entre l'ordre d'alerte de la CMIR et la réalisation des premières mesures sur le circuit préétabli. La CMIR, vu la pénibilité de la tâche, devra être relevée : par qui ? Une seule CMIR (4 hommes) est opérationnelle, les autres étant de repos ou affectées à d'autres missions. Il faudra faire intervenir des CMIR d'autres départements ou régions. (3 CMIR en Rhône-Alpes : Lyon, Valence, Grenoble).
Comment réaliser, comme le prévoit le PPI, la mise en service des centres de regroupement et de contrôle de la population dans la mesure où il n'y a pas, à ma connaissance, en Rhône-Alpes comme dans tout le Sud-Est de la France (une des régions les plus nucléarisé au monde !) des véhicules CMIR "anthropogammamétriques" ?
La distribution d'iode, pour être efficace et seulement contre l'iode radioactif, doit se faire plusieurs heures avant l'exposition à la radioactivité.
Si des blessés contaminés doivent être transportés vers un centre hospitalier, aucune structure hospitalière, à part un service de grand brûlés (milieu stérile et confiné), ne pourra les accueillir. Les lits disponibles dans ces services très pointus ne pourront accueillir qu'un nombre très limité de victimes. Ensuite, il faudra décontaminer les véhicules ayant servi au transport et le service hospitalier.
Quant à l'évacuation de la population située sous le vent, chacun connaît la difficulté à évacuer lors des manoeuvres très médiatiques de simulation préparées des mois à l'avance ; en réel, la tâche sera encore plus difficile avec des ordres et contre-ordres, l'affolement et la panique (accidents routiers, embouteillages etc.).
Le confinement des populations ne s'improvise pas. Il faut posséder la technique et le matériel (films plastiques, rubans adhésifs). Aucune information ni formation n'est réalisée si ce n'est par quelques dépliants dont la diffusion est restreinte.
Si la contamination est massive, ce sera le sauve-qui-peut mais du bon côté (direction du vent), car la première protection, c'est la distance, la seconde, le temps (la dose absorbée est directement proportionnelle à la durée d'exposition).
Arrêtons là cette simulation désastreuse. EDF et les autorités laissent croire à la population que des sapeurs-pompiers pourront assurer leur protection en cas d'accident radioactif de niveau 3 : il est pourtant compréhensible que, même s'ils avaient tous les moyens humains et matériels, ils seraient totalement inopérants pour une pollution par des éléments radiotoxiques à des doses du millionième de gramme.
Les sapeurs-pompiers sont des fonctionnaires territoriaux et d'après leur statut, ils doivent observer un devoir de réserve, mais le devoir de réserve n'est pas la loi du silence. Tout fonctionnaire qui a connaissance de dysfonctionnements devrait les dénoncer.
Roland KSOURI
(sapeur-pompier professionnel du Rhône)
20/11/2008 - Un scénario-catastrophe, avec rejet de vapeurs radioactives, a été simulé jeudi à la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) lors d'un exercice qui mobilisait pour la journée les pouvoirs publics, les médias, la Suisse et l'Allemagne. Selon le scénario, un ou plusieurs tubes du réacteur fictif numéro 3 de la centrale se seraient rompus, provoquant un dégagement de vapeurs contaminées largement disséminées par le vent vers le sud. Dans le cadre de cet exercice, le préfet du Haut-Rhin a constitué une cellule de crise, déclenché un Plan particulier d'intervention (PPI) avec la Sécurité civile et ordonné la mise à l'abri des populations successivement dans des rayons de deux, cinq puis dix kilomètres. Dans la réalité, toutes les sirènes ont été activées, des routes ont été coupées, les élèves de deux écoles ont été mis à l'abri et des messages d'alerte téléphonés ont été adressés aux quelque 800 foyers de la commune de Fessenheim. Cet exercice "de grande ampleur", selon la préfecture du Haut-Rhin, qui a lieu tous les trois ans, a pour objectif de tester le dispositif d'alerte et d'organisation de crise déployé dans l'hypothèse d'un accident nucléaire. Du côté de la centrale à Fessenheim et d'EDF à Paris, où près de 300 personnes au total ont été mobilisées pour l'exercice, un Plan d'urgence interne (PUI) a été mis en oeuvre pour tester la chaîne de décisions des pouvoirs publics. Les techniciens mobilisés dans la centrale s'exercent sur un simulateur de pilotage qui est une réplique exacte de la salle de commande. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), EDF, les gendarmes et les pompiers du Haut-Rhin, les directions départementales concernées, les maires de quinze communes environnantes et Météo France sont également associés à l'exercice. Entrée en service en 1977, la centrale de Fessenheim est la plus ancienne du parc nucléaire français. Fin octobre, des antinucléaires suisses, allemands et français ont saisi le Conseil d'Etat après le rejet par le ministère de l'Ecologie d'un recours demandant l'arrêt définitif de la centrale.
Ouest-France, 17/10/2008:
Hier, Aréva, préfecture de la Manche, services de sécurité et de secoursont joué un accident nucléaire dans La Hague. Pas les habitants.
9 h 23, dans la rue principale de Beaumont-Hague, le piéton va son bonhomme de chemin. Tranquille. 9 h 24, les énormes sirènes perchées sur le toit de la mairie hurlent. Un son long et lugubre à donner le cafard au plus optimiste. Au bar-PMU, on ne s'émeut pas pour autant. Les sirènes insistent. Quelques clients décident de « filer avant qu'ils nous bloquent les routes ». Toutefois, la rue demeure sereine et chacun vie sa vie.
À deux kilomètres de là, c'est différent. Depuis près d'une heure, Aréva est sur les dents. « Un incendie s'est déclaré dans un atelier de séparation du plutonium », annonce la communication. De quoi donner des sueurs froides [Rappel: 1/1 000 000 ème de gr de plutonium inhalé suffit à provoquer un cancer]. Devant la gravité de la chose, le préfet de la Manche décide de sonner l'alarme. Outre les sirènes, un serveur téléphonique automatique doit avertir chaque riverain dans un rayon de deux kilomètres.
« Y'a des priorités dans la vie ! ». « Chez moi, ça a bien fonctionné. J'ai reçu dix-sept messages en un quart d'heure », témoigne Michel Canoville, président de la communauté de communes de La Hague. Il ne s'est pas confiné pour autant à son domicile, comme prévu par le Plan particulier d'intervention. Au PMU en revanche, « aucun appel », signale le patron. « Sauf celui de Momo. Il demandait s'il pouvait venir faire son tiercé et boire un p'tit blanc. J'lui ai dit que oui. Y'a des priorités dans la vie ! »
Le dispositif d'alerte prévoit la diffusion de messages radio. Ceux-ci sont intervenus près d'une heure après le début de l'alerte. La préfecture n'avait pas encore validé le message. Sur le terrain, les gendarmes ont bloqué les différents accès, deux kilomètres autour de l'usine nucléaire. Certains ont mis toutefois un certain temps à se positionner au bon carrefour. Les pompiers, eux avaient pour mission de contrôler la radioactivité à l'extérieur du site. Les cellules chimiques et radioactives sont venues du Calvados, d'Ille-et-Vilaine et de la Manche.
Les seuls riverains vraiment motivés, ou contraints, furent les élèves du collège de Beaumont-Hague, confinés dans leurs classes. « Sauf que la sirène, on l'a presque pas entendue », souligne une troisième. « Toute façon, si ça pète, on est tous morts », commente un sixième en haussant les épaules. Pour les autorités, « le bilan est plutôt positif. » La partie fictive de l'opération, à quelques couacs près, semble avoir bien fonctionné. Cependant, près de 40 ans après la mise en service de l'usine atomique, on s'interroge toujours sur la manière de protéger la population en cas de pépin. Excès de confiance ou fatalisme ?
La Nouvelle République du Centre-Ouest,
8/10/2008:
Plus facile à gérer sur les écrans que sur le terrain, la simulation d'accident à la centrale de Saint-Laurent a connu des faiblesses lors de l'évacuation.
Un arrêt automatique sur un réacteur, comme il s'en passe fréquemment et puis de fil en aiguille une série de pépins. A 8 h 15, l'alerte est donnée, le préfet averti. C'est l'accident sérieux : dans le quart d'heure, les populations des communes d'Avaray, Courbouzon, Lestiou et Saint-Laurent sont prévenues automatiquement par téléphone. La grosse machine du plan d'urgence interne s'enclenche, sur ses rouages bien huilés, en mode réflexe.
Autrement dit dans des séquences aussi programmées qu'automatiques. Le plan particulier d'intervention va suivre, rodé de la même manière. Du poste de direction situé au coeur de la centrale, locaux entièrement autonomes et protégés pour des jours entiers d'isolement, le lien s'établit avec la préfecture, l'autorité de sûreté nucléaire, et le poste de commandement opérationnel installé au centre de secours de Muides. L'accident se gère sur écran, par téléphone, à déjouer les pannes en cascade concoctées par l'équipe des scénaristes.
Elle est moins commode à maîtriser sur le terrain. L'évacuation d'une partie de la population prend du retard. Une heure et demie d'attente devant la mairie de Courbouzon, bien exposé à une pollution supposée dangereuse. Il en sera question à l'heure du débriefing, à l'issue de l'exercice.
« Globalement, les équipes en place ont bien fonctionné », estimait le préfet Philippe Galli, en fin de journée. « Sans doute, nous avons eu quelques problèmes de liaison et d'appréciation avec le poste de commandement opérationnel, et plus particulièrement avec les instances nationales, lorsqu'il s'agissait de valider des chiffres avant de les communiquer. » C'est ce niveau national qui n'aurait pas jugé bon de maintenir les consignes de confinement, oubliant qu'à Courbouzon, des volontaires attendaient leur car depuis plus d'une heure et qu'ils avaient pris une journée pour participer à cet exercice.
La Nouvelle République, 29/8/2008:
Branle-bas de combat, hier après-midi à la centrale nucléaire de Civaux : un exercice de sécurité a mobilisé une vingtaine d'hommes du GIGN et plus de trente gendarmes. Le communiqué de la mission communication du Centre nucléaire de production d'électricité de Civaux était des plus laconiques : « Jeudi 28 août, un exercice de sécurité des installations est programmé sur la centrale de Civaux. Il a pour but d'entraîner les équipes et de tester les dispositifs de sécurité ».
Ce genre d'exercice, prévu dans le cadre de conventions associant la gendarmerie nationale et EDF, est régulier à Civaux. Mais celui d'hier avait un caractère exceptionnel et spectaculaire. Pour la première fois depuis la mise en exploitation de la centrale nucléaire poitevine, le GIGN (Groupement d'Intervention de la gendarmerie nationale) s'y est entraîné.
La simulation d'alerte a été donnée aux gendarmes vers 13 h 45. Très vite, et toutes sirènes hurlantes, une trentaine de militaires des brigades de Chauvigny, Lussac-les-Chateaux et Montmorillon ont convergé vers le site sous la direction du colonel Bonavita, commandant du groupement de la Vienne. Sur place, le sous-préfet Laurent Olivier attendait en compagnie d'un scénariste du GIGN. « C'est un exercice que nous pratiquons de façon fréquente dans les centrales nucléaires, au moins deux fois par an », a-t-il expliqué.
Impossible d'en apprendre plus sur le contenu de l'exercice : était-ce la réplique à une simulation d'attaque terroriste ? D'intrusion d'opposants au nucléaire dans l'enceinte ? « Nous n'avons rien de plus à vous dire ! »
Quoi qu'il en soit, deux heures plus tard, trois hélicoptères Puma de l'armée de terre ont posé une vingtaine de membres du GIGN armés jusqu'aux dents. Un bus de l'armée a conduit ces gendarmes surentraînés au sein de la centrale. C'était un exercice doublement confidentiel : la zone sensible du nucléaire civil doublée du secret entourant le GIGN a fait des miracles. La « Grande Muette » a tenu parole.
La Dépêche du Midi, 25/6/2008:
Sûreté nucléaire. Il y aurait eu divergence entre deux sources de données météo.
Seigneur météo quand tu dis qu'il fait beau! Seigneur météo, aglagla, quel frigo!» La Préfecture de Tarn-et-Garonne aurait-elle du s'inspirer de la chanson de Carlos, le 19 juin dernier, à l'occasion de l'exercice de sûreté nucléaire autour de la centrale de Golfech?
«Un exercice joué pour la première fois en météo réelle», avait souligné en guise de précaution bienvenue Mme le Préfet, Danièle Polvé-Montmasson, à l'occasion des réunions préparatoires. Ce qui n'est pas sans incidence puisque, en cas de déclenchement du plan particulier d'intervention en phase réflexe, au-delà du périmètre de protection automatique des 2 km autour de la centrale, les populations situées sous le vent au-delà de cette zone sont susceptibles d'être également mises à l'abri.
Le hic c'est que, selon nos
informations, il y aurait eu le 19 juin dernier une divergence
entre les indications météorologiques fournies par
Météo France, sur lesquelles s'est appuyé
le poste de commandement fixe de la préfecture, et les
données enregistrées par la station météorologique
de la centrale de Golfech. Les premières auraient fait
état à 12 heures d'un vent allant de Boudou vers
Agen, alors qu'Edf aurait indiqué à 11h30 des vents
dans le sens Lauzerte/Beaumont. Autant dire des vents contraires.
En attente d'éclaircissement
Ce que tend à confirmer le communiqué reçu
hier de la Commission locale d'information (CLI) de Golfech: «Madame
le Préfet a communiqué une divergence d'informations
entre Météo France et EDF, au sujet de la direction
des vents, et a demandé une étude sur les raisons.»
Hier après-midi, du côté de la Préfecture,
on cherchait plutôt à dédramatiser. «Il
faut savoir qu'il y a eu très peu de vent lors de l'exercice.
On ne peut pas parler de divergence. Chacun des intervenants a
expliqué ses moyens d'expertise», arguait Marie-Josette
Meyer, directrice de cabinet de Mme la Préfète.
Le sujet apparaît toutefois sensible puisque cette dernière reconnaissait: «On s'est rendu compte qu'il fallait savoir de quoi on parle. De météo en temps réel ou de prévisions? De mesures au sol ou en altitude? Parfois une indication de type Nord-Est/Sud-Ouest ne veut pas dire la même chose pour tout le monde.» Un sujet météo qui demande donc éclaircissement. «C'est ce à quoi sert un exercice», concluait la Préfecture.
Sud-Ouest, 20/6/2008:
SÉCURITÉ - Exercice de simulation d'accident radiologique, hier, à la centrale nucléaire de Golfech (82)
La sirène a retenti, hier, sur le site de la centrale nucléaire de Golfech. C'était un peu avant 9 heures. Ce genre de signal d'alarme à l'ombre des cheminées d'un réacteur susceptible, c'est du moins l'idée qu'on se fait, de vitrifier la campagne environnante, il y a de quoi vous mettre le « trouillomètre » à zéro. Mais hier matin, l'angoisse n'était pas palpable à Golfech. Pour cause, on faisait semblant.
Tous les trois ans, la centrale organise un exercice de simulation « maouss costaud » en mobilisant une partie de son personnel (ils sont 900 à travailler sur le site), les pompiers et la gendarmerie du Tarn-et-Garonne mais aussi ceux du Lot-et-Garonne et du Gers.
Par rapport au précédent exercice, cette simulation a été d'une moindre envergure et n'a touché qu'un périmètre de 2 km autour de la centrale. En effet, en 2005, les onze communes du Lot-et-Garonne intégrées dans le plan d'urgence de la centrale avaient été sollicitées afin de participer à l'exercice. Grande première néanmoins, hier, avec déclenchement pour la première fois d'un automate d'appels permettant de contacter par téléphone tous les habitants de la zone concernée.
30 000 pannes. Le scénario concocté s'appuyait sur une fuite radioactive à effet rapide. C'est au sein du simulateur de la centrale (30 000 pannes possibles) que s'est donc jouée une partie de l'exercice. « On teste notre capacité à gérer un accident de ce type et notre faculté à nous articuler avec les services de l'Etat », explique Vincent Renouard, chargé de communication au sein de la centrale nucléaire de Golfech.
Toutefois, la matière nucléaire étant on ne peut plus délicate, les exercices de sécurité sont très fréquents : 26 par an en plus d'un exercice trisannuel et d'un check-up minutieux tous les dix ans qui détermine la poursuite de l'activité. A noter que des barrages routiers filtrants ont été mis en place par la gendarmerie notamment au niveau de la départementale 813, ce qui a occasionné un certain nombre d'embouteillages.
Dans un communiqué, le réseau « Sortir du nucléaire » estime que la simulation orchestrée, hier, au niveau de la centrale nucléaire de Golfech est « une plaisanterie ». « Ces simulations sont seulement destinées à faire accepter à la population l'éventualité pourtant intolérable d'une catastrophe nucléaire. Avec des exercices ridicules, les autorités reconnaissent que le pire est possible. Les simulations n'apportent pas de réponses à des questions pourtant fondamentales. 21 ans après la catastrophe de Tchernobyl , des zones entières sont évacuées pour des siècles et des millions de personnes vivent toujours dans des zones contaminées. La seule façon de se protéger contre ce risque est de fermer au plus vite les installations nucléaires et non d'organiser de dérisoires simulations. »
Sud-Ouest, 27/5/2008:
Exercice de simulation d'accident le 19 juin à la centrale nucléaire. Autorités, élus et riverains sont sur le pont
A toute rédaction de scénario
catastrophe, il faut une part de machiavélisme. À
n'en pas douter, celui écrit par l'Institut de radioprotection
et de sûreté nucléaire sera fidèle
à la tradition de ces journées pourries où
tout part en quenouille. Caroline Bernard, directrice du Centre
nucléaire de production d'électricité d'EDF
à Golfech (82), en convient d'ailleurs très bien
: « Le but est d'arriver à une situation extrême
en perdant une à une toutes nos lignes de défense.
»
Donc nul ne sait où et à quelle heure, mais la centrale
de Golfech va connaître une sérieuse avarie le 19
juin prochain. Un incident simulé et stimulé par
la volonté de tester jusque dans ses moindres retranchements
le plan particulier d'intervention en mettant sous tension la
chaîne décisionnelle composée d'EDF et des
différentes autorités. L'opération est chapeautée
par la préfecture de Tarn-et-Garonne. Celles du Gers et
du Lot-et-Garonne y contribuent.
Cinétique rapide avec rejets. « Tous les trois ans,
la réglementation exige que les pouvoirs publics organisent
un exercice afin d'entraîner les services, les maires et
les populations à respecter les mesures de protection qu'il
appartient au préfet de prescrire en cas de situation d'urgence
radiologique », rappelle Danièle Polve-Montmasson
qui inaugure en la matière ses nouvelles fonctions préfectorales.
Pour le personnel de la centrale, ce type d'opération confine
quasiment à la routine. Le site va vivre la cinquième
expérience de ce type. En cette accidentelle occurrence,
la préfecture a donc choisi d'épicer le contexte,
voire de le corser. « Les exercices antérieurs étaient
plutôt à dominante sécurité civile.
J'ai donc demandé à ce que cette fois-ci, la tendance
aille vers un exercice de sûreté nucléaire,
en simulant un accident à cinétique rapide avec
rejets », expose Mme Polve-Montmasson.
Pour se compliquer la tache jusqu'au bout, il a été
convenu de jouer la scène en situation de météo
réelle. « L'objectif est de tester les processus
d'analyse et de décision au sein de la cellule de crise,
mais aussi le bouclage des routes et la mise en place de déviations
ainsi que l'intervention des secours en zone contaminée
», ajoute le représentant de l'état.
À Clermont-Soubiran. Un périmètre de sécurité
réglementaire de dix kilomètres sera tracé
autour de la centrale EDF. Trente et une communes sont concernées.
Dans cette zone, les habitants situés dans un rayon de
deux kilomètres seront alertés par deux biais :
la rituelle sirène et le nouveau système Sappre,
un réseau d'appel téléphonique.
À l'intérieur de ce cercle, les secours devront
gérer la situation d'un groupe d'élèves partis
en classe découverte. « L'objectif ultime est de
protéger l'homme et l'environnement. Nous partons donc
du principe que c'est en imaginant le pire que l'on pourra développer
une organisation plus efficace », reprend Caroline Bernard.
Une réunion d'information à l'adresse des riverains
de Clermont-Soubiran, située dans la première ceinture
sera organisée le 4 juin.
29/4/2008 - Un exercice national de sécurité nucléaire simulant une contamination au plutonium susceptible de se propager vers les populations riveraines s'est déroulé mardi sur le site de l'Ile-Longue (Finistère), base des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). L'exercice avait pour scénario une contamination accidentelle dans la zone d'assemblage des modules de missiles M45, après l'incendie d'un camion transportant un conteneur renfermant des éléments d'armes, un accident qualifié de "hautement improbable" par la Marine nationale. Supervisé par les ministères de la Défense et de l'Intérieur, cet exercice de sécurité nucléaire qui se déroule tous les ans en alternance sur l'un des trois sites de la Marine (Brest, Cherbourg et Toulon) a pour but notamment de "tester le fonctionnement de la chaîne de décision des pouvoirs publics, des cellules de crise locales et nationales". Une agence de communication devait également "simuler une pression médiatique" sur les autorités en charge de la gestion de l'accident. La presse avait été invitée dans le cadre de la loi de 2006 sur la transparence de la sûreté nucléaire garantissant "le droit du public à une information fiable et accessible". Le scénario a mobilisé environ 200 personnes sur la base. L'exercice prévoyait de tester la procédure d'alerte ordonnant le confinement des riverains. Mais mardi matin, la sirène était difficilement audible en raison des conditions météo et de l'orientation du vent, selon les témoins.
Sud-Ouest, 22/11/2007:
Dans un communiqué circonstancié,
l'association Tchernoblaye, dont on ne présente plus les
engagements antinucléaires, s'est élevée
hier contre ce qu'elle appelle une « véritable mascarade
». Selon Tchernoblaye, « les simulations d'accident
nucléaire, de même que la distribution de pastilles d'iode sont seulement
destinées à faire accepter à
la population l'éventualité pourtant intolérable
d'une catastrophe nucléaire. Avec ces exercices ridicules,
les autorités reconnaissent néanmoins que le pire
est possible ».
Évoquant la perspective
d'un accident ou d'un crash suicide sur la centrale nucléaire
du Blayais, les auteurs du communiqué, parlant «
d'un drame équivalent à Tchernobyl », posent
trois questions :
« À Tchernobyl, 800 000 liquidateurs se sont sacrifiés
pour stopper la catastrophe. Qui ira, ici, si jamais cela devait
se produire ? » ;
« En cas d'accident nucléaire en France, et par exemple
au Blayais, que faire des millions d'habitants de la région
? Comment et où les évacuer ? Pour combien de temps
? » ;
« Le périmètre de quelques kilomètres
concerné par les exercices officiels et les distributions
de pastilles d'iode est proprement ridicule. Le nuage radioactif
de Tchernobyl a touché toute l'Europe ! »
Pour les antinucléaires de Tchernoblaye, il n'y a rien
à sauver de ces procédures. Ni rien de bon à
attendre de la filière électronucléaire.
« Vingt et un ans après la catastrophe de Tchernobyl,
des zones entières sont évacuées sont évacuées
pour des siècles. Et des millions de personnes vivent toujours
dans des zones contaminées, où la situation continue
de s'aggraver. Par ailleurs, faut-il rappeler que l'on a au Blayais frôlé le drame en
décembre 1999. Or les autorités et la population
n'ont découvert la gravité de la situation que que
15 jours plus tard...»
20minutes, 21/11/2007:
« Cet exercice est une mascarade », dénoncent les membres de l'association Tchernoblaye, qui fait partie du réseau Sortir du nucléaire. Aujourd'hui, les autorités de la centrale nucléaire du Blayais organisent en effet une simulation d'accident, afin d'évaluer l'efficacité des mesures de protection de la population si un tel drame venait à se produire.
L'exercice va permettre de tester le plan d'urgence
interne et le plan d'intervention, récemment discutés
par la préfecture. « Il y a une prise de conscience
d'un éventuel risque, mais la seule façon de se
protéger contre celui-ci, c'est de fermer au plus vite
cette installation nucléaire. Cette simulation est destinée
à faire accepter l'éventualité intolérable
d'une catastrophe nucléaire », affirme l'association.
Tageblatt, 17/11/2007:
Un exercice de sécurité, simulant une intrusion sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) avec prise d'otages et pose de bombe fictives, a été organisé vendredi soir par les pouvoirs publics, a-t-on appris samedi auprès de la direction de la centrale. Selon le scénario, une alarme a retenti vers 16h00 sur le site pour signaler l'intrusion de plusieurs personnes, déclenchant une riposte au sein de la centrale. Une trentaine de gendarmes sont intervenus, puis le préfet de Région et le procureur de la République ont constitué avec le directeur de la centrale une cellule de crise pour maîtriser l'incident, tandis que quatre hélicoptères amenaient sur place une équipe d'une trentaine de policiers du GIGN depuis la région parisienne, a indiqué le directeur délégué de la centrale Didier Fortuny. L'exercice, qui s'est déroulé "comme si c'était vrai", a pris fin samedi vers 1h00 après un débriefing, selon une porte-parole de la centrale. Cet "exercice sécuritaire inopiné" de grande ampleur avait été commandité par les services du Haut fonctionnaire de défense et de sécurité (HFDS) du ministère des Finances, selon M. Fortuny. Ils sont organisés tous les ans par le HFDS sur des sites sensibles comme Aréva ou le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) avec pour objectif de tester l'organisation des différentes entités et la coordination de la sécurité. Les élus mosellans ont été informés dès le déclenchement de l'exercice ainsi que la presse locale qui a été chargée de rassurer les riverains alors que tous les accès autour de la centrale étaient coupés.
19/9/2006 - Quelque
2.000 habitants ont participé mardi à un exercice
simulant un accident à la centrale nucléaire de
Paluel (Seine-Maritime) qui est la plus importante de France avec
ses quatre réacteurs de 1.300 mégawatts, a-t-on
appris auprès de la préfecture.
L'exercice a commencé vers 07H30 avec une alerte déclenchée
à la suite d'un accident dans cette centrale qui a entraîné
la mise en oeuvre du Plan d'urgence interne (PUI). "Cet exercice
avait pour objectif de tester le bon fonctionnement du dispositif
d'alerte et les mesures de protection des populations", a-t-on
expliqué à la préfecture.
Dans l'après-midi, le préfet a déclenché
le Plan particulier d'intervention (PPI) en raison de l'éventualité
de rejets radioactifs dans l'atmosphère. Les habitants
résidant dans un rayon de deux à dix kilomètres
autour de la centrale ont été alors invités
à se mettre à l'abri.
Des observateurs de la Mission d'appui à la gestion des
risques nucléaires (MARN), de la Direction générale
de la sûreté nucléaire et de la radioprotection
(DGSNR) et de l'Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire (IRSN) ont participé aux opérations.
L'antenne départementale du Réseau sortir du nucléaire
a qualifié l'exercice de "mascarade" en affirmant
que le nucléaire était "un risque incomparable"
à tous les autres. "La seule façon de se protéger
contre ce risque est de fermer au plus vite toutes les installations
nucléaires", a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Le Parisien, 14 juin 2006:
RUES TOTALEMENT VIDES, carrefours bardés
de véhicules de gendarmerie et pompiers déambulant
masques à gaz vissés au visage : le plateau
de Saclay avait hier des airs de désert post-apocalyptique.
En fait, il s'agissait seulement d'une simulation d'accident
nucléaire, pour laquelle a été déployée
l'artillerie lourde : une centaine de pompiers venus de l'Essonne
et des Yvelines, quand 70 gendarmes verrouillent totalement
un périmètre [artillerie lourde ??] englobant
le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et la
commune de Saint-Aubin. 9 h 20 : une première sirène
résonne, cantonnée au site du CEA. Un grave
accident vient de se produire : une fuite sur le réacteur
Osiris. Dix minutes plus tard : l'alarme retentit cette fois
à Saint-Aubin, donnant toute son ampleur au sinistre. Sur place,
l'ambiance est à la fois surréaliste et un brin
angoissante.
Des spectres en combinaisons blanches serpentent entre les bâtiments
du CEA. « Victor ? appelle dans une radio crachotante le commandant
des opérations, nous avons cinq victimes irradiées dont deux blessées. Montage du sas d'exclusion en cours. » A deux
pas, les blessés en question gisent sur des civières.
Les blessures sont plus vraies que nature. Mais le sourire
de la victime prouve que nous sommes bien dans le domaine
de la fiction. Les sauveteurs, en revanche, bardés
de harnachements, vivent un calvaire sous le soleil de plomb.
« L'hypothèse d'un tel accident n'est pas forcément
crédible, commente Alain Dechatre, le directeur adjoint du
CEA. Mais cela nous permet de renforcer notre culture de la sécurité.
»
Des habitants terrés chez eux A quelques encablures de
là, les habitants de Saint-Aubin sont terrés
chez eux. « Si vous n'avez pas d'uniforme, ce n'est
même pas la peine d'espérer passer », prévient un
pompier. « Veuillez vous mettre à l'abri et brancher
la radio sur 87,8 FM », hurle un haut-parleur planté
sur une voiture. « Ça met de l'animation, sourit
Nicolas, cuisinier du restaurant les Chevaliers des Balances.
Le problème, c'est qu'aucun client ne peut parvenir
jusqu'ici... »
« Beaucoup de gens sont au travail, nuance quant à
lui Bernard Mazière, l'adjoint au maire de Saint-Aubin. Mais,
d'une manière générale, ils sont peu inquiets.
» La preuve, seulement 30 % de la population est allée
retirer les pastilles d'iode gratuites disponibles en pharmacie.
Ancien maire de Saclay, Louis Chavernoz se dit de son côté
bluffé par le dispositif. « Il y a vingt-cinq
ans, c'était le cirque complet. Les gens appelaient en mairie
pour demander ce qu'ils devaient faire des vaches ou des chiens
! Aujourd'hui, les progrès
sont énormes, mais je crois que les populations
ne s'intéressent toujours pas. Elles préfèrent
ne pas voir... »
« Globalement, la France commence à devenir adulte sur
ces questions, se félicite quant à lui Christian
Géneau, de la mission d'appui et de gestion des risques
nucléaires du ministère de l'Intérieur.
En 1986, on n'avait pas osé parler de Tchernobyl, alors
que les Allemands l'avaient fait... »
LE TEMOIN DU JOUR
« La France n'est pas préparée
»
DES SIMULATIONS d'accidents nucléaires, Frédéric
Marillier en a vécu plusieurs, notamment à
La Hague (Manche). « Sur le principe, c'est intéressant
et important. » Sauf que pour cet observateur avisé
du petit monde du nucléaire, les pouvoirs publics «
ne vont pas au bout de la logique », et « la
France n'est pas du tout préparée à
un accident majeur ». « Déjà, les périmètres
sont sous-estimés, déplore Frédéric
Marillier.
Même si nous avons affaire au CEA à un petit
réacteur, un problème concernerait la N 118 et le
rond-point du Christ de Saclay. Je ne suis pas sûr que les autorités
pourraient gérer le blocage de ces axes. » Autre inquiétude
: « L'implication de la population. Un exercice de confinement,
cela reste simple, mais en cas d'évacuation, ce serait autre
chose... » Et de citer l'exemple de La Hague : « Lors
du dernier exercice, le scénario comptait trois victimes...
car il n'y a que trois places pour elles à l'hôpital
de Cherbourg.
De la même manière, les gens seraient évacués
en bus. Selon un sondage, 80 % des chauffeurs iraient chercher
leurs propres enfants avant ceux des autres... Au final,
j'ai l'impression que les pouvoirs publics n'assument pas
le risque qu'ils font courir à la population, et n'ont
surtout pas envie de connaître la véritable ampleur
de ce risque. »
Nicolas Jacquard
La Nouvelle République du Centre-Ouest, 22/03/2006:
On a vécu un accident nucléaire
simulé hier aux alentours de Civaux. L'exercice, destiné
à rassurer la population, a mobilisé des centaines
de personnes. Jusqu'à Sillars où l'on a tenté
de prévenir les habitants avec les moyens communaux. Le
réseau " Sortir du nucléaire "
dénonce une " plaisanterie ".
Les agents du CEA ont déposé une sonde de prélèvement
atmosphérique pour contrôler les rejets radioactifs
de la centrale
Le calme est revenu dix kilomètres autour de la centrale
nucléaire de Civaux dans le rayon du plan particulier d'intervention.
L'exercice de sûreté nucléaire a débuté
hier vers 7 h 15 dans
le simulateur du CNPE par une fuite du circuit de refroidissement
primaire. Les pannes se sont enchaînées jusqu'à
conduire à un début de fusion du réacteur.
La centrale a déclenché son plan d'urgence interne
à 8 h et le préfet a déclenché
son PPI à 11 h 30. Du poste de commandement fixe
à Poitiers au poste de commandement opérationnel
à Fleuré piloté par le sous-préfet
de Châtellerault Philippe Curé, les pompiers, le
SAMU, la gendarmerie, l'IRSN, le CEA [...] ont pris position dans
l'objectif de protéger la population.
Le village de Sillars a tenté l'expérience à
son niveau. Les six cents âmes disséminées
dans le bourg et les hameaux ont été prévenues
grâce aux moyens communaux. Avec sa liste de numéros
de téléphone, le maire Yves Vergnaud était
fébrile au moment de passer à l'acte : « Nous
avons désigné deux personnes par hameaux, deux autres
dans le bourg et cinq élus donnent un coup de main. C'est
de l'alerte artisanale ! »
Le cantonnier a joué le jeu. Et il a fait vite, même
à vélo. Toute la journée, le périmètre
du PPI a donc été un terrain d'entraînement
pour une crise nucléaire simulée.
Le préfet est satisfait, pas les anti-nucléaires
Les équipes de secours ont évacué des personnes
à mobilité réduite, des mesures radiologiques
ont été réalisées et on a même
déplié un sas de décontamination entre Tercé
et Fleuré.
Bref, on a mis les petits compteurs geigers dans les grands pour
montrer que l'accident nucléaire n'est pas une catastrophe.
Las, sur l'antenne de France Bleu Poitou (la radio officielle
en cas de souci), le porte-parole du réseau « Sortir
du nucléaire », Stéphane Lhomme, a qualifié
cet exercice de « plaisanterie ». « Il
ne faut pas d'accident nucléaire, tout simplement. On peut
s'entraîner mais on ne réduira pas le problème.
Imaginez-vous qu'un accident se produise réellement. Il
est impossible de confiner les gens, ils prendront leurs voitures
avec les risques d'accidents, les embouteillages Et les pastilles
d'iode protégeront uniquement contre le rejet d'iode radioactif. »
En fin de journée, lors d'une conférence de presse,
le préfet Bernard Prévost a tenu le discours inverse :
« Globalement, tout s'est bien passé. Tous
les observateurs ont noté de nets progrès depuis
l'exercice il y a trois ans. Il y a eu une bonne coordination
des services. C'est l'aboutissement d'un grand travail de préparation,
chacun a tenu sa place même s'il y a eu des petits dysfonctionnements
ou des redondances. »
Xavier BENOIT
LA HAGUE (20 octobre 2005) - Un exercice de simulation d'accident nucléaire a débuté jeudi à 10 heures à l'usine Cogema de La Hague (Manche). Il devrait durer toute la journée selon la préfecture de la Manche qui coordonne l'opération. Cet exercice va permettre de tester les capacités d'intervention et de réaction de l'établissement et des services de l'Etat en cas d'incident nucléaire Il va également permettre de savoir si les sirènes ont désormais atteint le niveau d'efficacité souhaité, un point négatif qui avait été décelé lors du précédent exercice en mars 2002. Au cours de l'exercice, une évacuation de blessés radioactifs vers l'hôpital Pasteur de Cherbourg et par la mer est prévue, de même qu'un confinement de 900 élèves des écoles de Beaumont-Hague ainsi que d'une partie de la population (Un crash suicide sur le site nucléaire de La Hague pourrait occasionner un drame équivalent à 67 fois Tchernobyl (Wise-Paris étude de 2001).
Ouest-France, vendredi 21 octobre 2005:
Accident fictif à l'usine de retraitement de La Hague, groupes scolaires de Beaumont-Hague confinés, blessés contaminés transportés à l'hôpital Pasteur : un exercice de simulation a été organisé hier matin autour de Cogéma. Jeudi matin, 9 h 30 : les trois sirènes de l'usine de retraitement de combustibles irradiés de La Hague et celles de Beaumont et d'Omonville sonnent l'alerte. Le maire de Beaumont-Hague, Michel Laurent, peut lancer la procédure de confinement des 800 enfants solarisés dans les écoles et collège. Une heure plus tôt, un exercice était déclenché à Cogéma La Hague. Un accident dans l'unité UP3 de l'usine de retraitement de combustible irradiés qui allait provoquer un dégagement radioactif dans l'atmosphère. Le scénario, « hautement improbable », explique la Cogéma, est celui d'un exercice grandeur nature. Au gré des changements des données météorologiques, le PC environnement évaluera, tout au long de la matinée, les trajectoires du nuage radioactif fictif. « Cet exercice de gestion de crise nucléaire à dominante Sécurité civile a pour objectif de tester l'ensemble des chaînes de décision », explique Laurence Pernot, responsable de la communication pour la Cogéma. Le sous-préfet est d'ailleurs sur place pour voir la mise en place de son PC mobile avancé, installé sur le parking devant la mairie de Beaumont-Hague. De Paris à Cherbourg en passant par la préfecture à Saint-Lô, de la préfecture maritime à l'Autorité de sûreté nucléaire, des cellules sont mobilisées.
Distribution de tracts
A Beaumont-Hague, sirènes d'alerte ou
pas, la vie se poursuit. Deux hommes qui ont vêtu les combinaisons
blanches de protection distribuent des tracts aux quelques passants.
Le texte, signé de la Cellule citoyenne de contrôle
et d'information (Greenpeace), annonce un scénario différent
de celui de Cogéma : un avion s'est écrasé
sur les piscines de l'usine. Et propose de téléphoner
au centre de retraitement, à la préfecture..., numéros
de téléphones à l'appui. Le tout sous l'oeil
de Yannick Rousselet, de Greenpeace : « On voit bien que
tout est déjà prêt. On est loin des conditions
réelles. » La Cogéma recevra 153 appels d'habitants
« plus ou moins paniqués ».
Dans un bar proche de la mairie, les clients terminent leur café
matinal en entendant les sirènes. Derrière le bar,
le patron sort la lettre estampillée Areva : « Ici,
ils nous disent tout ce qu'il faut faire en cas d'alerte. »
Dans l'enveloppe, un document donnant les mesures d'urgence en
cas d'accident nucléaire. Une enveloppe que cette passante
n'a pas vue dans sa boîte aux lettres. « Vous savez,
il y a tellement de papiers qui arrivent. »
Hélitreuillage
Peu avant midi, l'exercice prend une autre
tournure. Le vent a changé et le nuage fictif se dirige
vers la mer. La préfecture maritime simule le lancement
d'un avis d'interdiction de navigation dans un rayon de 10 km
autour des cheminées de La Hague, confine le personnel
du Cross-Jobourg et fait évacuer le sémaphore de
La Hague. Elle envoie l'hélicoptère de la Marine
nationale devant Vauville, pour hélitreuiller trois blessés
contaminés, dont un grièvement.
Hier soir, l'ensemble des autorités concernées par
l'exercice s'accordaient à le qualifier d'enrichissant.
« Les exercices réunissaient des conditions difficiles,
puisque le système a été poussé au
bout de ses limites, soulignait le représentant de l'Autorité
de sûreté nucléaire. Et nous estimons que
le système a réagi de manière satisfaisante.
»
3/03/2005 - Un
exercice grandeur nature autour de la simulation d'un accident
nucléaire à la centrale de Golfech a mobilisé
toute la journée de jeudi personnels, équipes de
secours et forces de l'ordre, ainsi que la population de 11 communes
voisines, invitée à se mettre à l'abri.
L'opération avait démarré peu avant 07H00
par le déclenchement d'un plan d'urgence interne (PUI)
dans la centrale, à la suite d'une fuite de vapeur causant
dans un premier temps une quinzaine de blessés - dont 3
graves. Face à un accident s'aggravant progressivement,
selon le scénario dont les participants à l'exercice
ont découvert le contenu au fur et à mesure, il
a fallu mobiliser les équipes des 3 SAMU de la région,
qui ont participé au traitement des faux blessés
et irradiés et à des évacuations sanitaires
par hélicoptère et ambulance.
Pour vérifier le bon fonctionnement du plan particulier
d'intervention (PPI) dont la préfecture
du Tarn-en-Garonne assure la direction, les autorités ont
ordonné la mise à l'abri de la population du voisinage:
3 villages du département - dont Golfech - situés
dans un rayon de 2 km autour de la centrale, et 8 autres du Lot-et-Garonne,
situés sous le vent. Les habitants devaient se mettre à
l'abri dans un lieu clos, sur place au moment de l'alerte, ne
pas rester dans les véhicules, ne pas aller chercher les
enfants qui devaient rester sous la surveillance des enseignants.
Ils devaient aussi s'assurer d'avoir en leur possession des comprimés d'iode
distribués par les mairies (Les pastilles d'iode ne protègent que de l'iode
radioactif, un nuage comme celui de Tchernobyl comprend de nombreux
autres éléments radioactifs contre lesquels il n'existe
pas de pastille, il vaut mieux avoir une pastille d'iode que ne
pas en avoir, mais c'est une "protection" tout à
fait illusoire en cas d'accident nucléaire). La gendarmerie a de son côté mis en
place des barrages routiers interdisant l'accès à
la zone autour de la centrale.
Ce type d'exercice est effectué tous les 3 ans dans chacune
des 19 centrales nucléaires françaises. Pour la
première fois à Golfech, les personnels réagissaient
au scénario dans un "simulateur pleine échelle"
construit il y a deux ans, où a été recréé
exactement à l'identique la salle de commandement de la
centrale et qui sert habituellement à la formation. Le
réseau "Sortir du Nucléaire" a dénoncé
dans un communiqué "l'hypocrisie
des pouvoirs publics et des entreprises du nucléaire"
estimant qu'il s'agissait d'"exercices dérisoires,
inefficaces, organisés pour abuser les citoyens en leur
faisant croire qu'il est possible de limiter les conséquences
d'une catastrophe nucléaire". Le
Réseau estime notamment que "le périmètre de 10 km concerné
par les exercices officiels est ridicule". Il
évoque la catastrophe de Tchernobyl (avril 1986) et demande "comment et où évacuer
des millions d'habitants en cas d'accident nucléaire en
France?".
La Dépèche du Midi, 06/02/2005 :
SÉCURITÉ. LE 3 MARS, UN SCÉNARIO CATASTROPHE PERMETTRA DE TESTER LES CAPACITÉS DE RÉACTION DES SERVICES DE L'ETAT ET DE LA POPULATION.
Rupture des trois barrières de protection, défaillances sévères de tous les systèmes de sûreté, fission du coeur du réacteur et, probablement, rejet dans la nature d'un nuage radioactif... Le scénario, élaboré par Serge Autuori, d'EDF-Organisation nationale de crise, est du genre cauchemardesque (mais très possible, lire: Les circuits de secours ne fonctionneraient pas en cas de rupture du circuit primaire). « Cela revient à casser le moteur et crever les pneus d'une voiture dont le conducteur a un problème. Les risques de connaître un tel accident à Golfech sont infimes», assure-t-il (mais c'est faux, les autorités se préparent à l'accident). Rien de mieux donc pour rythmer l'exercice nucléaire qui se déroulera le 3 mars, durant huit heures, sur le site de la centrale nucléaire de Golfech et aux alentours. Les détails du faux incident restent, pour l'instant, totalement secrets. «Nous ne les connaîtrons que le jour même. On nous imposera des conditions météos fictives, un déroulement de l'accident, nous devrons nous adapter», explique Anne-Marie Charvet, préfète de Tarn-et-Garonne, qui, pour l'occasion, enfilera sa tenue de directrice des opérations de secours. EDF et tous les services de l'État, de l'Inspection d'académie à la gendarmerie, se lanceront dans cette vaste simulation. Mais la population située dans un rayon de 10 km autour de la centrale dans le Tarn-et-Garonne, le Gers et le Lot-et-Garonne, aura aussi son propre rôle à jouer sous la houlette des maires. Pendant que les agents EDF géreront la crise dans leur simulateur, tous les systèmes d'alertes élaborés dans le cadre du plan particulier d'intervention (PPI) seront mis en oeuvre. Coups de fils aux plus hautes instances nationales et locales, mise en place de poste d'un commandement fixe à la préfecture, habitants prévenus par des sirènes, des messages radios... « Il faut que la population joue le jeu sans quoi il ne sera pas possible d'évaluer nos capacités à réagir», insiste Anne-Marie Charvet. En fonction de la météo fictive, les habitants de certaines communes devront se mettre à l'abri. Des routes seront interdites à la circulation par les services de la gendarmerie et de la DDE, des déviations seront mises en places. «Différentes hypothèses ont été étudiées sur un rayon de 10 km. Elles pourront être utiles dans d'autres situations comme des accidents de la routes graves, des inondations », indique Anne-Marie Charvet.
Inutile donc de simuler un vent de panique et d'embouteiller un peu plus les axes. Seuls les services de secours pourront emprunter ces routes pour transporter, à l'hôpital, les blessés. Fictifs, eux aussi.
Fabrice Vironneau
La population mise à contribution
Se mettre à l'abri, être évacué
et pourquoi pas prendre ses pastilles d'iodes Le 3 mars la population
des communes situées dans un rayon de 10 km de la centrale,
dans le Tarn-et-Garonne, le Gers et le Lot-et-Garonne, sera mise
à contribution lors de l'exercice. « Ils doivent
jouer le jeu avec nous et respecter toutes les consignes qui seront
données », martèle avec insistance Anne-Marie
Charvet, la préfète. Les chefs d'établissements
scolaires ont déjà été sensibilisés
à la question lors d'une réunion d'information.
« La journée des élèves se déroulera
comme à l'accoutumée.
S'il est prévu qu'ils se rendent à la piscine ils
iront. Ensuite, ils suivront les consignes d'évacuation
avec les enseignants », promet un représentant de
l'inspection d'académie. Jusqu'au 12 février, les
réunions de sensibilisations permettront aux élèves
scolarisés dans des établissements situés
entre 2 et 5 km de la centrale, de comprendre les rouages de cet
exercice nucléaire. Leurs parents seront eux conviés
à des réunions qui se dérouleront le 15 février
à 20 h 30 à la salle des fêtes de Donzac et
le 16 février à 20 h 30 à la salle des fêtes
de Grayssas.
Anne-Marie Charvet reconnaît : « On ne peut rien prévoir
en matière de risques. Mais notre rôle est de faire
en sorte que la population y soit le mieux préparée
». Cet exercice doit contribuer à cet apprentissage.
BRAUD-ET-SAINT-LOUIS (Gironde) (9 décembre
2004) - Une sonnette retentit, des
voyants rouges s'allument: l'exercice de simulation d'un incident
nucléaire a commencé jeudi à 6H36 dans la
salle de commandes du centre de simulation de la centrale nucléaire
du Blayais. Des
fiches de consignes à la main, deux opérateurs et
un superviseur se penchent aussitôt "avec calme et
sérénité" sur le pupitre de commandes
où des voyants rouges, jaunes, blancs et verts clignotent
comme une guirlande de Noël. L'unité de production
de la centrale, située à Braud-et-Saint-Louis, vient
de s'arrêter après une chute de pression du circuit
primaire du réacteur N.5, l'aspersion de l'enceinte n'a
pas fonctionné: un scénario "improbable",
selon Michel Maschi, directeur de la centrale. "Le directeur
de crise" à la centrale alerte aussitôt la préfecture,
la sous-préfecture, les maires des communes alentours,
la gendarmerie. Une cellule de veille est mise en place à
la préfecture de la Gironde. (Allez pour rire... il s'agit d'une perte du refroidissement
et d'une panne du circuit de secours, la fusion du coeur n'est
donc pas loin, et une cellule de veille est mise en place à
la préfecture, c'est vraiment "moins que le minimum"
à faire en tel cas !)
A 9H10, le plan particulier d'intervention (PPI) est déclenché
par le préfet (voir
témoignage du sapeur pompier professionnel plus bas). Dans une petite salle de la préfecture à
Bordeaux, une quarantaine de personnes (gendarmes, pompiers, autorités
sanitaires, météorologues...) sont mobilisés.
Une heure plus tard, les onze personnes vivant dans les 2 km autour
de la centrale sont invités à sortir de la zone
et des comprimés d'iode leurs sont distribués. Sur
le terrain, 58 sapeurs-pompiers et 76 gendarmes se déploient.
Vers 14H00, des pompiers venus de Blaye prennent position à
l'entrée du village. Ils mesurent avec des appareils au
nom barbare la présence éventuelle d'un radio élément.
"Nous avons reçus une formation pour faire ce genre
d'intervention", explique le lieutenant Thomas Mimiague,
de la caserne de Blaye tout en notant scupuleusement, dans un
froid glacial, les valeurs énoncées par ses collègues.
Dans un périmètre de 10 km autour de la centrale,
des barrages filtrants sont installés par la gendarmerie.
Dans le cadre de l'exercice, ils se contentent de distribuer une
note d'information aux automobilistes. "En cas de vraie crise,
notre rôle serait d'empêcher les gens de rentrer dans
la zone contaminée et de comptabiliser ceux qui en sortent",
indique le capitaine François Bortoli, de la compagnie
de gendarmerie de Blaye. Pendant ce temps, de l'autre côté
de la Gironde, les élèves du collège de Pauillac
et de l'école primaire de Saint-Esthèphe ont été
mis à l'abri. 16h00: fin de l'exercice. "Tout s'est
déroulé dans de très bonnes conditions",
dit la préfecture.
Paris, 10 octobre 2004 :
Simulation d'attentat
à la "bombe sale" à Paris
Le Midi Libre, 6/10/2004 :
Le 21 octobre, à 9 h 30. Seules la date et l'heure sont connues. Pour la gravité de l'accident, le secret est évidemment très bien gardé jusqu'au jour J. Tout comme le scénario ficelé pour faire face au premier exercice fictif de crise nucléaire de type sécurité civile programmé dans quinze jours et concernant l'installation Phénix.
Et dont les modalités ont été exposées, avant-hier, aux habitants de Chusclan qui, c'est une première, seront réellement amenés à participer. A l'image aussi des riverains de Codolet (1). C'est d'ailleurs devant un parterre de Chusclannais (140 personnes) que les "autorités" (2) ont présenté au centre socioculturel le but de la manoeuvre. Des villageois élèves tout ouïe et désireux de s'impliquer.
On le disait, la grande nouveauté de cet exercice sera d'associer à la fois les populations de Chusclan et de Codolet. « Les faire jouer afin de voir comment ils vont pouvoir réagir notamment face à un tel exercice », précise Christophe Perrin, adjoint au responsable de la sécurité civile de la préfecture du Gard, « et aussi dans un souci d'avoir les bons réflexes. »
Une phase dite « réflexe », testée en grandeur nature le jeudi 21 octobre, découlant de la révision du nouveau PPI (le Plan particulier d'intervention). Revu et corrigé en 2002 (3), il tire les enseignements des dernières mises à l'épreuve réalisées ("Atalante" en janvier 2001). « Cette journée sera donc aussi la première mise en application concrète du PPI révisé », relève Christophe Perrin.
Objectif, donc : tester cette fameuse phase réflexe destinée « à faire face à un accident pouvant conduire à des rejets de matières nucléaires en dehors du site dans un temps très court (moins de six heures) » et les actions prévues. Et on l'aura bien compris : elle concerne deux communes, Chusclan et Codolet (soit 1 500 habitants), toutes deux intégrées dans un rayon de 2,750 km autour du site nucléaire de Marcoule.
Le déroulement de la mise en scène du 21 octobre. Top départ donné à 8 h. Jusqu'à 17 h, les nerfs vont être soumis à rude épreuve. 9 h 30, lancement de la phase réflexe. Et dès lors entrée en jeu des riverains de Chusclan et Codolet.
Comment vont-ils être avertis ? Les sirènes retentiront sur les deux villages. Il s'agit d'un son modulé de trois fois une minute. Que devront-ils faire ? Après le déclenchement de ces sirènes, il est donc demandé aux riverains de se mettre à l'abri durant une heure (jusqu'à 10 h 30) dans un endroit fermé. Puis, il faudra penser à s'informer en écoutant la radio (France Bleu Gard Lozère). Régulièrement, des messages d'informations du préfet y seront diffusés. Là aussi cela sera un premier test. .
Au même moment, les forces de l'ordre boucleront la zone et la DDE déviera le trafic pour « éviter toute intrusion dans cette zone et un afflux routier », explique de nouveau Christophe Perrin. La nationale 580 sera ouverte à la circulation contrairement aux routes menant aux deux villages (D 765, 765 A, 865 et 138).
Soit un total de dix points de bouclage (un seul dans le Vaucluse et neuf dans le Gard). De son côté, la population sera mise à l'épreuve durant une heure. Même son de cloche pour la circulation. L'autre clé de voûte de cette opération sera l'expérimentation des PPMS (Plans particuliers de mise en sûreté) qui s'appliquent aux scolaires. « Afin d'en évaluer l'efficacité, ne pas venir chercher les enfants puisque dans chaque école des observateurs seront présents », confie Marcel Lotito, l'inspecteur de l'Education nationale à Bagnols.
De même, l'effervescence sera de mise pour la cellule mesure. Les sapeurs-pompiers ainsi que les cellules mobiles d'intervention radiologiques du Vaucluse et de la Drôme travailleront main dans la main afin d'effectuer sur l'environnement des tests.
Le compte à rebours est déjà amorcé pour l'exercice dont les retombées réelles permettront de vérifier l'ensemble du dispositif en cas de crise... et de l'améliorer.
DUNKERQUE (5 mai 2004) - Un exercice de simulation d'un accident nucléaire majeur, doit avoir lieu jeudi à la centrale nucléaire de Gravelines, près de Dunkerque (Nord), afin de tester les procédure de gestion de crise et d'alerte, de protection et d'information de la population.
Selon la préfecture du Nord, cet accident nucléaire fictif sera mis en scène dans un rayon de deux à cinq kilomètres autour la centrale EDF de Gravelines (voir: Tchernobyl-sur-Seine), le site nucléaire le plus important en Europe.
La population de quatre communes du Nord, dont Gravelines, sera alertée mais ne participera pas directement à l'exercice. Seuls plusieurs centaines d'enfants d'établissements scolaires du secteur devront respecter en temps réel les consignes de confinement une fois que l'alerte aura été donnée.
Les autres habitants n'auront pas à vivre une situation de catastrophe nucléaire, ni à suivre de mesures de protection physique ou sanitaire comme la prise d'iode. Mais c'est une bonne révision de la conduite à tenir en cas de crise nucléaire.
"Cet exercice est surtout un test de dimension nationale pour l'ensemble des opérateurs chargés de la gestion de la crise nucléaire", précise Jean-Jacques Fiems, secrétaire général de la sous-préfecture de Dunkerque (Nord).
Sur les quelque 26.500 habitants de la zone concernée, 8.000 seront avertis par un message d'EDF transmis par téléphone filaire. Une centaine de foyers feront l'objet d'une opération d'alerte test, tandis que les autres seront prévenus par sirène, messages diffusés par haut-parleur, radio et rondes des sapeurs-pompiers dans les rues.
En revanche, les élèves d'une cinquantaine d'établissements scolaires joueront en temps réel les modalités du plan de mise en sûreté déclenché en cas d'accident nucléaire.
"Pour la première fois, nous allons tester le nouveau plan de secours communal", se satisfait Jean Séname, président de l'Adelfa, une fédération d'associations de protection de l'environnement. "Je suis curieux de constater comment les choses vont se passer. Lors d'un exercice en 2001, nous avions relevé de grosses lacunes en matière de communication et d'information", souligne-t-il.
Pendant la durée de l'exercice, des observateurs doivent évaluer le bon déroulement et le respect des procédures. La préfecture maritime de Cherbourg (Manche) est chargée d'étudier les conséquences d'une crise nucléaire pour le trafic maritime. Des délégations belges, britanniques et brésiliennes sont associées à l'exercice.
Le quotidien du médecin, 13/05/03:
Le Secrétariat général du gouvernement (SGDG) vient de valider une circulaire sur les moyens de secours et de soins face à une action terroriste nucléaire, à paraître prochainement au « Journal officiel ». La France se dote ainsi d'un schéma d'organisation qui n'aurait pas d'équivalent dans le monde et que « le Quotidien » s'est procuré. A la clef, une formation de base qui sera bientôt mise en place ; un premier test a eu lieu à Paris, sous la houlette du SAMU. Un travail de fond destiné à tous les professionnels de santé et qui demandera des années pour « assurer la ligne de flottaison ».
La formation de base des médecins à
la prise en charge des victimes radiocontaminées a déjà
fait l'objet d'un test (DR)
S'agissant des risques NRBC (nucléaire, radiologique, biologique
et chimique), le N et le R sont les lettres les moins bien loties
: la culture du secret défense a occulté celle du
risque, de sa prévention et de son traitement. Une longue
histoire que certains experts, dénonçant d'importantes
lacunes, voudraient réécrire (« le Quotidien
» du 3 avril).
« C'est vrai, convient le Pr Pierre Carli,
directeur du SAMU de Paris, alors qu'on a beaucoup gambergé
ces dernières années sur le risque chimique après
l'attentat au sarin (Tokyo, 1995) et sur le risque biologique
(alertes au charbon en cascade en 2002 à Paris, élaboration
du plan variole), face au nucléaire, on est parti médicalement
de pas grand-chose. »
Le seul risque pris publiquement en considération concernait
celui d'un accident survenant dans une centrale nucléaire.
Mais les attentats du 11 septembre ont fait prendre conscience
aux autorités du spectre d'une
action terroriste, par explosion, épandage ou dissémination
de sources radiologiques.
D'où la « circulaire relative à la doctrine
nationale des moyens de secours et de soins face à une
action terroriste mettant en Suvre des moyens nucléaires
». Un texte réglementaire élaboré sous
l'égide du SGDG, avec la direction générale
de la Sûreté nucléaire et de la Radioprotection,
le haut fonctionnaire de défense au ministère de
la Santé, la direction de l'Hospitalisation, le Service
de santé des armées, les SAMU, ainsi que le Service
de protection radiologique des armées (SPRA).
Sa parution est imminente.
S'y retrouveront les principaux éléments d'un autre
texte (circulaire du 2 mai 2002 consacrée à l'organisation
des soins médicaux en cas d'accident nucléaire ou
radiologique), augmentés d'éléments sur la
collaboration entre les SAMU, les sapeurs-pompiers, les services
de police.
Le document fait le point en une trentaine de pages sur les procédures
spécifiques, détaillant un plan national élaboré
en complément du plan gouvernemental Piratome et décliné
sur le plan zonal (selon les sept zones de défense, avec
chacune un établissement de santé de référence
et des services de santé correspondants, nucléaires,
radiothérapiques et radiologiques), sur le plan départemental
(rôle dévolu à chaque établissement
dans une optique de complémentarité, avec la désignation
d'établissements ciblés en mesure de traiter un
grand nombre de victimes) et sur le plan local (chaque établissement
élabore son propre plan blanc).
Trois catégories de victimes
La circulaire rappelle que « la prise
en charge des victimes doit se faire conformément à
la doctrine habituelle de médecine de catastrophe »
: organisation d'une noria entre le site de l'accident et le poste
médical avancé (PMA) effectuée par des personnels
munis de matériel de radioprotection, mise en place d'un
PMA en dehors de la zone d'exclusion, évacuation des victimes
vers les établissements de soins appropriés, avec
constitution, si nécessaire, d'un centre médical
d'évacuation.
Quant à la prise en charge des victimes, elle découle
de leur catégorisation : groupe 1 pour les personnes atteintes
de lésions conventionnelles (brûlés thermiques,
chimiques, traumatisés, blessés...), associées
ou non à une contamination ou à une irradiation
; groupe 2 pour les victimes non blessées mais avec suspicion
d'irradiation ou de contamination en raison de leur présence
ou de leur activité à proximité de l'événement.
Et groupe 3 pour les populations établies au voisinage
du site de l'accident.
Depuis mars 2002, un guide national d'intervention nucléaire
ou radiologique, élaboré par une vingtaine d'experts
(SAMU, DGSNR, CEZA, SPRA, DHOS, DGS), propose un ensemble de fiches
pratiques pour favoriser la réactivité des acteurs
de santé face à « un événement
calamiteux mettant en jeu des substances radioactives ».
Y figurent quelques généralités («
Soigner un irradié externe n'entraîne aucun risque
pour le personnel soignant » ou : « En cas de lésions
chirurgicales associées, l'urgence conventionnelle prime
»), des directives pour une bonne démarche diagnostique,
les règles de protection des sauveteurs (masque respiratoire
avec port d'une tenue antipoussière, deux paires de gants
en latex pour les aérosols, port d'une combinaison spéciale,
étanche et pressurisée, pour les radioéléments
diffusibles par voie transcutanée, port d'un dosimètre
à lecture directe en cas de risque d'irradiation associée.
Et, bien entendu, conduite à tenir pour la prise en charge
des urgences, absolues et relatives, avec les techniques de décontamination
externe, le déshabillage et le lavage devant obéir
à des règles strictes. Le traitement initial des
radiocontaminations internes est également détaillé
pour les composés les plus importants (américium,
césium, cobalt, iode, plutonium, tritium et uranium).
Une formation d'une journée
Un module de formation d'une journée,
intégré dans la formation générale
NRBC, a déjà été testé par
le SAMU de Paris en association avec le SPRA et la DGSNR, avec
une trentaine de médecins franciliens participants. «
Nous leur avons dispensé des notions théoriques
de biophysique et des conduites à tenir très concrètes,
avec la projection de 250 diapositives », explique l'un
des maîtres d'oeuvre de l'enseignement, le Pr Carli. Des
observateurs venus d'autres régions, urgentistes et médecins
de catastrophe, étaient présents pour étudier
les formations qui vont être mises en place au sein des
zones de défense, sur une durée allant de deux heures
(formation de base systématique) à quatre jours,
selon le degré d'implication de l'établissement.
« Nous devons maintenant faire progresser ces formations,
explique au « Quotidien » le Pr Michel Bourguignon,
directeur général adjoint de la DGSNR, pour asssurer
une ligne de flottaison nationale ; le meilleur contre-feu contre
le terrorisme nucléaire, qui a vocation à créer
la panique jusqu'au sein du système de santé, c'est
de former les professionnels à une juste perception du
risque radionucléaire. Comparé au risque chimique,
celui-ci est assurément plus faible. A condition que les
professionnels de santé soient armés pour lutter
contre la psychose qu'il génère. »
Un travail de fond vient donc de commencer. La montée en
puissance contre les risques liés à un attentat
nucléaire prendra des années.
Christian DELAHAYE
25/0303 - Un
exercice de simulation d'incident nucléaire a eu lieu mardi
sur le plateau de Saclay (Essonne), sous la responsabilité
de la préfecture d'Evry et du Commissariat à l'énergie
atomique, a indiqué le directeur de cabinet du préfet.
Le scénario de l'exercice consistait en un incendie dans
une société pharmaceutique privée produisant
des radios à usage médical pour le dépistage
du cancer, et implantée au sein du CEA, a précisé
Pascal Crapelet. L'alerte a été donnée par
le CEA à la préfecture à 09h35 et le plan
d'urgence déclenché à 09h54.
Selon la même source, cet exercice a permis d'identifier
quelques améliorations à apporter au dispositif,
concernant "la coordination entre les différents services"
et "la communication envers la population".
La sirène a retenti dès le plan déclenché,
et les habitants de Saclay, Villiers-le-Bâcle et Saint-Aubin
ont été invités à rester à
leur domicile, avec la consigne d'écouter France Inter
pour recevoir les informations complémentaires.
La mobilisation du pôle opérationnel d'urgence a
été jugée satisfaisante par la préfecture.
Les exercices de simulation nucléaire ont lieu tous les
trois ans.
La dépêche du midi, 16/12/02:
Golfech : Pierre et le loup version moderne
Tout le monde a en mémoire la fameuse fable de « Pierre et le loup ». Pierre, gardien de troupeaux, s'évertuait à alerter une venue « fictive » du loup auprès de ses amis bergers, lesquels à force de se faire berner ne l'écoutaient plus. Jusqu'au jour où le loup est réellement venu et personne n'a su que faire face à la bête. Et bien c'est un peu pour prendre garde de cette historiette, et surtout pour ne pas jouer un remake de celle-ci, que les élus de la zone du PPI (plan particulier d'intervention lié à un incident sur la centrale de Golfech) sont intervenus jeudi soir auprès de Bruno Roussel, sous-préfet de Castelsarrasin, en charge de la réunion de retour d'expérience de l'exercice national dit « de sécurité civile » du 14 novembre dernier. A commencer par Alexis Calafat, maire de Golfech et président de la Cli (commission locale d'information), lequel dès l'entame du débat suivant les exposés des experts de l'Etat et d'Edf a tenu le propos suivant à l'adresse du représentant de l'Etat: « Mon impression générale sur cet exercice est très claire. Il semblerait que les élus locaux et la population aient été laissés de côté durant cet exercice au détriment de collectivités et d'administrés qui étaient prêts à jouer le jeu. Il aurait fallu faire cela plus sérieusement ». Et le président de la Cli d'énumérer les dysfonctionnements: « Les sirènes d'alerte que peu de personnes entendent (point sur lequel tout le monde semblait d'accord, l'Etat y compris). Le manque de communication, pendant plus d'une heure je n'ai pas été averti par téléphone ou fax de l'incident, aussi fictif soit-il. Le manque d'information sur le degré de gravité sur le risque potentiel encouru, et enfin pour abréger l'éternelle question des scolaires, question épineuse à traiter ».
Caricature ou exercice?
Des dysfonctionnements corroborés par d'autres élus
tel l'intervention de Gilbert Abarnou, maire de Bardigues, sur
« l'arrivée impromptu de 50 pompiers sur ma commune,
pompiers en manque d'information » ou encore de Jean Balat,
maire de Goudourville, sur « un fax reçu de la préfecture
où il manquait deux numéros ». Et pour conclure
ce mécontentement la remarque cuisante du maire de St-Sixte
(Lot-et-Garonne), commune concernée par le PPI: «
En fait cet exercice était un peu caricatural ».
Face à cet assaut de questions restant pour l'instant sans
réponses apparentes, Bruno Roussel, rappelait, comme il
l'avait fait depuis le PCO (poste de commandement opérationnel)
le jour même de l'exercice: « Il s'agissait d'un test
du plan particulier d'intervention, il s'agira de prendre en compte
ces remarques et d'essayer d'améliorer encore celui-ci
». Heureusement, quelques minutes plus tôt, Philippe
Sasseigne, directeur de la centrale de Golfech, avait tiré
un bilan plus « satisfaisant du plan d'urgence interne et
de la réponse donnée à l'incident fictif,
avec une bonne maîtrise technique face à l'évènement,
relevant seulement, une communication externe et surtout une interface
centrale-préfecture-autorité de sûreté
plus perfectible, même si des points ont été
améliorés ». Malgré ce point positif,
ce dernier constat sera-t-il suffisant aux yeux d'élus
qui semblent bien circonspects sur la gestion globale de l'exercice?
Affaire à suivre, il en va de la sérénité
des populations locales.
Baptiste GAY
Des sapeurs pompiers mesurent, le 05 décembre 2002 à Saint-Paul-les-Durance, le taux de radioactivité dans un périmètre de sécurité, lors d'un exercice de simulation d'accident nucléaire au centre de recherche du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Cadarache. L'exercice de simulation vise à tester en grandeur nature un nouveau plan particulier d'intervention (PPI) pour mieux garantir la sécurité des riverains autour du site en cas d'accident majeur. |
SAINT-PAUL-LES-DURANCE (Bouches-du-Rhône), 5 déc 02 - "Là, il y a au moins 20 km d'embouteillages", assure un gendarme posté à l'un des barrages installés jeudi pour la simulation d'un accident nucléaire à Cadarache (Bouches-du-Rhône). "Aïe, Aïe, Aïe!!!", lâche, hilare, le général russe Berchyk Venedikt, directeur du centre de crise du ministère de l'énergie atomique russe, venu avec trois de ses conseillers assister à l'exercice autour de Saint-Paul-lès-Durance.
"Chez eux, ils n'ont pas encore bloqué les autoroutes lors d'exercices de simulation d'incident nucléaire. Ils sont plutôt impressionnés", assure, sourire en coin, l'un des conseillers scientifiques du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Cadarache, qui accompagne la délégation russe pour une visite studieuse, mais détendue.
L'exercice a été déclenché à 08h36 avec l'ouverture d'une enveloppe annonçant "une suspicion de fusion partielle du coeur du réacteur Masurca" au centre de Cadarache, ayant fait une victime. L'alerte est parvenue à l'AFP plus de 2h30 après.
Ce scénario imaginé par des experts, sous la houlette de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le "gendarme du nucléaire" français, visait à tester en grandeur nature un nouveau Plan particulier d'intervention (PPI) pour mieux garantir la sécurité des riverains dans "une zone d'alerte" de 5 km autour du site en cas d'accident majeur, selon la préfecture des Bouches-du-Rhône.
"très sérieux"
"Vous avez mis en place des déviations? Que faites-vous si l'un des chauffeurs ne respecte pas l'interdiction de passer?", transmet l'interprète au colonel de gendarmerie. "On les immobilise et on les place en garde à vue, mais les routiers en France sont assez disciplinés, ils se prêtent au jeu", répond le militaire.
"En Russie aussi, les routiers sont disciplinés, mais ils crient plus fort!", abat d'une voix grave, sans sourciller, le général, déclenchant l'hilarité générale.
Quelques mètres plus loin, les chauffeurs routiers sont pourtant loin d'être aussi maléables que prévu. "Ils nous font vraiment chier! Ils disent qu'il y avait une déviation, mais je n'ai rien vu et ça fait maintenent deux heures que je suis bloqué!", s'énerve l'un d'eux. Le barrage sera levé quelques minutes plus tard.
Ce type d'exercice est organisé tous les deux ans. Cette fois, aucune distribution d'iode n'a eu lieu. Aucun moyen de décontamination n'a été mobilisé. Des personnels de la sécurité civile et de la gendarmerie ont participé à cet exercice.
Dans un communiqué, le réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l'hypocrisie des pouvoirs publics concernant les simulations d'accidents nucléaires. "Il est clair que rien ne se passera comme prévu en cas de véritable catastrophe", souligne-t-il, en ajoutant qu'une "catastrophe nucléaire, c'est une région contaminée et évacuée pour des siècles, des milliers de personnes gravement irradiées, des malformations génétiques pour les générations futures".
"Les simulations d'accidents nucléaires, de même que les distributions de pastilles d'iode, sont destinées à faire accepter à la population l'éventualité pourtant intolérable d'une catastrophe nucléaire", précise "Sortir du nucléaire".
Invitée dans le cadre d'un partenariat entre le Commissariat à l'Energie atomique et le ministère de l'énergie atomique russe, la délégation traverse incognito les points névralgiques du dispositif. Barrages, PC de crise installé à Jouques, à une dizaine de kilomètres du CEA de Cadarache... Rien ne manque.
Ils ne prennent pas de notes. Le quatuor observe, scrute. Entre les réponses, l'un des Russes s'écarte et prend quelques photos du général en train de serrer les mains.
Les enseignements tirés? "C'est
une organisation très sérieuse, c'est bien fait",
concède laconiquement le général, qui n'en
dira guère plus.
SAINT-PAUL-LEZ-DURANCE (Bouches-du-Rhône), 4 déc 02 - C'est par l'ouverture d'une enveloppe, déposée au centre de recherche du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Cadarache, que débutera jeudi un exercice grandeur nature de simulation d'un accident nucléaire.
Cette enveloppe contient le scénario, tenu secret, d'une catastrophe imaginé par des experts, sous la houlette de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le "gendarme du nucléaire" français. Il vise à tester en grandeur nature un nouveau Plan particulier d'intervention (PPI) sensé mieux garantir la sécurité des riverains dans "une zone d'alerte" de 5 km autour du site en cas d'accident majeur, a indiqué la préfecture des Bouches-du-Rhône. Le précédent PPI datait de 1993.
Dès l'accident connu, le centre de Cadarache alertera la préfecture du département où une cellule de crise sera mise en place sous l'autorité du préfet.
Parallèlement, un PC opérationnel sera installé dans une des communes limitrophes sous la responsabilité du sous-préfet d'Aix-en-Provence. Un troisième PC de sécurité sera activé au centre même de Cadarache où travaillent 4.300 personnes dans 480 bâtiments sur une zone clôturée de 900 ha.
Nuage radioactif
Aussitôt, les sirènes retentiront à Cadarache et dans les sept communes voisines concernées par l'opération, où vivent environ 14.000 personnes, réparties sur quatre départements.
Ces derniers jours, des réunions publiques ont été organisées par les maires pour sensibiliser la population à l'exercice. Des fiches de recommandation ont été distribuées. Elles demandent notamment de se mettre à l'abri dans un lieu clos pour se protéger du nuage chimique ou radioactif et de se brancher sur une radio.
Quinze radios locales, parmi lesquelles France Bleu Provence, ont accepté de participer à l'opération en diffusant des consignes et des messages sur l'évolution de la situation. Dans le réalité, le préfet pourra par exemple demander aux habitants d'absorber des capsules d'iode qui leur ont été remises il y a quelques mois, explique la préfecture.
Autour de la zone d'alerte, une quinzaine de barrages seront installés, notamment sur l'A51, la RN96 et la RD 952, pour protéger le périmètre et faciliter l'acheminement des secours. Des tracts expliquant la simulation seront distribués aux automobilistes qui ne pourront pas pénétrer dans la zone durant l'exercice.
Le dispositif doit permettre de tester la chaîne
de commandement au niveau des services de l'Etat (DDE, DRIRE)
de la protection civile, des pompiers, des services d'urgence,
de la police et de la gendarmerie, a précisé la
préfecture.
Sud Ouest, 14/11/02:
La simulation d'accident organisée aujourd'hui ne servirait
à rien selon eux
Une farce selon les opposants
« Nous avons participé à
deux exercice de simulation d'accident à la centrale nucléaire
de Golfech, et pour nous, c'est une farce ! ». André
Crouzet, de l'association « Stop Golfech », ne mâche
pas ses mots, et il ignorera superbement ce nouvel exercice initié
aujourd'hui par EDF.
« Ca n'a rien à voir avec ce que peut être
la réalité d'un véritable accident nucléaire
qui lui est absolument ingérable, contrairement à
ce que veulent faire croire les partisans du nucléaire
» confirme sa collègue Monique Guittenit. «
Ils veulent suggérer à la population que l'on peut
se permettre un accident nucléaire alors qu'on nous fige
dans une insécurité permanente. Mais comment a-t-on
pu mettre les gens devant un risque pareil ».
« On n'évacue pas une région en dix heures,
ce n'est pas possible renchérit Marc Saint Aroman de l'association
« Les Amis de la Terre ». « Croyez vous que
les parents laisseront les instituteurs veiller sur leurs en enfant
en cas d'accident, pendant qu'eux ils évacueraient ? Et
nous ne sommes pas en Russie où les gens montent dans les
bus sans discuter si on le leur demande.
D'autre part on se contente d'une mise à l'abri sans confinement
» ajoute Monique Guittenit.
Pastilles d'iode. « Les places sont dérisoires pour accueillir les irradiés à l'hôpital d'Agen. On parle distribuer des pastilles d'iode dans un périmètre de deux kilomètres autour de la centrale, mais l'Organisation Mondiale de la Santé préconise un périmètre de cinq cents kilomètres ! »
« Stop Golfech » dénonce
également « des incidents en hausse sur le parc nucléaire
français, dont 23 en 2001 à Golfech. Il y a dégradation
des conditions de travail et de sérieux doutes en matière
de sûreté. Et nous n'avons toujours pas la balise
que nous demandons afin de juger de la radioactivité de
la Garonne... »
Et l'association demande une réflexion sur la reconversion
de la filière nucléaire. Par contre, elle sera présente
lors débriefing de l'opération qui aura lieu en
décembre.
Exercice de sécurité jeudi
à la centrale nucléaire de Golfech
MONTAUBAN, 12 nov 02 - La centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne)
sera le théâtre jeudi d'un important exercice de
simulation d'un accident destiné à tester aussi
bien les procédures d'alerte internes de la centrale que
les plans de protection des populations riveraines, a-t-on appris
mardi auprès de la préfecture du Tarn-et-Garonne.
Cette simulation, dont le scénario technique ne sera pas dévoilé aux participants à l'exercice, conduira dans un premier temps EDF à déclencher le plan d'urgence interne (PUI) de la centrale de Golfech et permettra ainsi d'évaluer la capacité de ses agents à maîtriser une situation d'urgence.
Dans un second temps, le préfet du Tarn-et-Garonne lancera le plan particulier d'intervention (PPI), qui se manifestera notamment par la "mise à l'abri" des populations dans un rayon de 2 kilomètres autour de la centrale. Des moyens de mesure de la radioactivité et de décontamination seront également déployés pendant l'exercice.
Cet exercice dit "national" intervient deux semaines après la publication, par le réseau "Sortir du nucléaire", de comptes-rendus d'anomalies relevées par l'Autorité de sûreté nuclaire (ASN) sur les systèmes de sécurité de onze centrales nucléaires françaises, qui jettent un doute sur leur efficacité en cas de fort séisme.
Mises en service à partir de 1991, les deux tranches de la centrale nucléaire de Golfech développent chacune une puissance de 1.300 mégawatts.
15 octobre 1999, Exercice d'évacuation laborieux à Nogent-sur-Seine (en Pdf)