Inde-Pakistan
L'Asie du Sud, ses plages, ses montagnes et ses bombes atomiques...

 

 

Extrait de Sciences et Avenir n°217, mars 1965.

 Extrait de Sciences et Avenir n°202, décembre 1963.

Lire: L'Inde le Pakistan et la bombe (American Scientific (vf) n°291, janvier 2002, en PDF)


Inde: tir d'essai réussi d'un missile nucléaire capable d'atteindre la Chine

7/5/2008 - L'Inde a procédé mercredi avec succès à un tir d'essai d'un missile balistique à capacité nucléaire et susceptible d'atteindre des cibles en Chine, le troisième test de ce genre en deux ans, a indiqué le ministère de la Défense. Le missile Agni-III, d'une portée de 3.000 à 3.500 km, a été lancé vers 04H30 GMT depuis l'île de Wheeler située au large de l'Etat d'Orissa (est de l'Inde), a précisé le porte-parole du ministère, Sidanshu Kar. Ce "lancement, qui s'est déroulé comme dans les livres, propulse l'Inde dans le club restreint des pays possédant des missiles balistiques de portée intermédiaire et ajoute une nouvelle dimension à la dissuasion (militaire) nationale", s'est-il félicité. L'arme de 48 tonnes et de 16 mètres de long a atteint sa cible en moins de 15 minutes. Le missile Agni, qui signifie "feu" en sanskrit, peut être équipé d'armements conventionnels ou d'une tête nucléaire. Sa première génération, Agni I, pouvant atteindre le Pakistan tout proche, fait régulièrement l'objet de tests par New Delhi, qui prévient cependant Islamabad à l'avance. En avril 2007, l'Inde avait réussi le lancement d'un missile Agni-III à longue portée - pouvant donc atteindre des villes chinoises comme Pékin ou Shanghaï - et elle projette d'ici 2010 de tester un missile Agni-IV capable de frapper des cibles à une distance de 6.000 km. Le premier essai d'Agni III en juillet 2006 s'était soldé par un échec, le missile s'étant écrasé en mer après avoir manqué sa cible. L'Inde cherche depuis plusieurs années à se doter de systèmes balistiques opérationnels, air, sol et mer.

 


Inde: tir d'essai d'un missile à capacité nucléaire depuis plate-forme sous-marine

26/2/2008 - L'Inde a procédé mardi avec succès à un tir d'essai de missile à capacité nucléaire depuis une plateforme sous-marine, a indiqué le ministère de la Défense. Le missile a été lancé depuis un ponton immergé sur la côte sud-est du pays, à côté de la ville portuaire de Visakhapatnam, a indiqué un porte-parole du ministère de la Défense. "L'essai a été réussi. Nous attendons d'en connaître plus", a indiqué le porte-parole. L'Inde avait annoncé au début du mois qu'elle allait procéder à son premier essai d'un missile balistique K-15 (d'une portée de 700 kilomètres) destiné à être basé sur un sous-marin.


Le Monde, 30/12/2007: 

Musharraf au Pakistan, unique carte de Bush

Grand entretien : Zia Mian

Zia Mian dirige le projet « Paix et Sécurité en Asie du Sud » à l'Ecole Woodrow-Wilson de sciences politiques et de relations internationales de l'université de Princeton. Pour ce Pakistanais spécialiste du nucléaire, nul doute : un groupe musulman intégriste est à l'origine de l'assassinat de l'ex-premier ministre Benazir Bhutto. Au milieu de tant de périls, il garde un espoir : « un accord de fond » entre militaires et islamistes est « très peu envisageable ».

Benazir Bhutto, ex-premier ministre du Pakistan et chef de l'opposition au président Musharraf, a été assassinée jeudi 27 décembre. Qui a pu la tuer ?

- A l'évidence, un groupe intégriste. Elle faisait une campagne électorale très dure contre les islamistes, qu'elle avait engagée avant même son retour au Pakistan. Je ne crois pas aux thèses qui désignent les services secrets (l'ISI) et le président-général Musharraf. Le « pacte » entre elle et lui tenait. Contrairement à l'autre opposant, Nawaz Sharif, qui dénonçait des élections truquées, elle acceptait d'y participer et elle admettait de fait le maintien de Pervez Musharraf à la tête de l'Etat. Et, malgré ses attaques, ce dernier ne ressortait pas contre elle les accusations de corruption. Le « plan américain » - Musharraf président et elle premier ministre - restait donc l'option probable à terme. C'est cette option que le groupe intégriste qui l'a tuée a voulu éliminer.

Le Pakistan risque-t-il de plonger dans le chaos ?

- Pas dans l'immédiat. Il y aura des soulèvements des partisans de Mme Bhutto, mais sans son leadership, leur capacité de mobilisation sera restreinte. A moyen terme se posent deux problèmes. Un : que va devenir le Parti du peuple sans Benazir ? Il est la seule formation nationale laïque. Deux : le pouvoir de Musharraf, déjà très isolé, risque de l'être plus encore. Sa légitimité, très contestée, sera encore plus atteinte. George Bush a immédiatement déclaré : « Le processus démocratique continue. » Mais avec qui ? Et comment ? Son « plan » pour le Pakistan est à terre, et il n'a pas d'autre choix que d'appuyer et de s'appuyer sur le général Musharraf et sur l'armée.

Les Américains semblent pourtant avoir « découvert » récemment que le général Musharraf n'est pas l'« ami » fiable qu'ils croyaient...

- Je ne crois pas à la « naïveté » de M. Bush. Les Etats-Unis sont dans le cas de l'entreprise qui dépend d'un unique sous-traitant. Au Pakistan, ils ne peuvent s'appuyer sur un gouvernement civil, car l'armée restera le pouvoir réel - ce qu'elle a été durant cinquante ans sur les soixante années d'indépendance du pays. Ils connaissent Musharraf. Le chef d'état-major, le général Ashfaq Kiani, a été formé chez eux, à Fort Leavenworth. Mais ils sont très inquiets parce que, depuis les années 1990, ils ont cessé de former les cadres de l'armée pakistanaise. Ils ne connaissent pas la génération montante d'officiers. Washington a deux préoccupations majeures : la stabilité du pays, donc y trouver des appuis fiables, et le nucléaire.

A quoi est due leur inquiétude soudaine sur le programme nucléaire pakistanais ?

- En vérité, elle remonte aux années 1970, lorsque le premier ministre, Zulficar Ali Bhutto (le père de Benazir), évoquant la « bombe islamique », avait lancé : « L'Occident l'a, les Russes l'ont, les Indiens et les juifs l'ont, et seuls les musulmans ne l'auraient pas ? » Mais la conscience américaine du risque a varié selon les circonstances. Lors de la guerre en Afghanistan (1979-1989), les Etats-Unis s'en souciaient peu. Puis ils ont espéré obtenir un gel du programme nucléaire pakistanais. Lorsqu'Islamabad a effectué son premier test, en 1998, ils en ont pris leur parti. Et l'inquiétude s'est évanouie après le 11-Septembre. Mais après être intervenus en Afghanistan, ils ont découvert que des scientifiques pakistanais avaient eu des relations avec Al-Qaida - ce que les pacifistes pakistanais clamaient depuis longtemps ! Cela les a terrorisés. Ils ont alors financé un programme secret de sécurisation du nucléaire pakistanais. Ils étaient donc inquiets. Mais ils n'avaient pas d'allié plus fiable dans la région. Et aucun moyen de vérifier si des militaires ou des scientifiques avaient des relations avec Al-Qaida.

Aucun moyen, vraiment ?

- Non. Ces liens ont un aspect public et un autre caché. En 2002, les partis islamistes ont tous voté au Parlement pakistanais pour Musharraf, dont le pouvoir était issu d'un putsch. Et lui a conclu un pacte avec eux : soutenez-nous à Islamabad, vous serez libres de gérer vos zones. L'aspect masqué est que, des années durant, l'ISI, le service secret, a équipé et entraîné les talibans, très présents dans ces zones, jusqu'à leur prise de pouvoir en Afghanistan. Ils ont aussi armé les islamistes au Cachemire face à l'Inde. L'ISI bâtit ces passerelles pour des raisons géostratégiques, pas idéologiques.

Quand ces passerelles se sont-elles instaurées ?

- Lorsqu'il était au pouvoir (1978-1993), le général Mohammed Zia a largement islamisé la société. La charia est devenue la loi suprême dès 1979. Les emplois publics ont été alloués en fonction de critères religieux. Les livres scolaires ont été réécrits. Personne n'a été surpris quand des scientifiques nucléaires ont commencé à apparaître dans des meetings islamistes, dans les années 1990.

Les Américains sont-ils réellement tenus à l'écart du programme nucléaire ?

- Oui. Au Pakistan, le nucléaire - même civil ! - n'est jamais discuté au Parlement ; le gouvernement n'est pas informé. Après le 11-Septembre, au moment même où George Bush conclut son pacte avec Musharraf, l'armée déplace tous ses sites nucléarisés !

Qui, au Pakistan, a voulu acquérir la bombe atomique et pourquoi ?

- En 1953, le premier ministre, Mohamed Ali, rend visite au président Eisenhower, qui vient de lancer l'« Atom for Peace Program ». Les Américains accueillent des scientifiques étrangers, Pakistanais et Indiens inclus, pour les former au nucléaire civil. Munir Ahmed Khan, futur président de la commission à l'énergie atomique pakistanaise, en fait partie. Et comme, en ces temps de guerre froide, le Pakistan est sur la ligne de front face à l'URSS, ils y envoient des instructeurs « expliquer » la guerre nucléaire aux militaires. Mais ils n'ont aucun projet de les aider à acquérir l'arme atomique.

Pourquoi Islamabad refuse-t-il d'adhérer au Traité de non-prolifération ?

- Parce que l'Inde ne l'a pas fait. Mais il existe une autre raison. Delhi a une capacité conventionnelle très supérieure. Dès lors, l'armée pakistanaise dit : « Nous sommes si faibles que nous n'avons que la bombe A pour nous défendre. » Parallèlement, elle demande aux Etats-Unis toujours plus d'armes conventionnelles pour ne pas avoir à utiliser la bombe.

Pourquoi Washington a-t-il refusé de fournir à Islamabad le système PALS, qui sécurise l'usage de missiles à tête nucléaire ?

- Ils lui ont refusé cette technologie par crainte de faciliter l'installation des têtes nucléaires sur les missiles. Mais ils leur en ont expliqué le principe, qui est simple. Je crois que l'armée pakistanaise dispose de son système de sécurisation. De toute façon, elle tient ses têtes nucléaires séparées des missiles.

Pourquoi ?

- Pour éviter qu'un capitaine les utilise pour la plus grande gloire de Dieu ! Plus sérieusement, ils le font pour laisser les Américains dans l'inconnu sur l'état réel de leur capacité nucléaire.

Peut-on craindre une alliance à l'avenir entre les militaires et les islamistes aux Pakistan ?

- Des passerelles existent, mais un accord de fond est très peu envisageable. D'abord, les islamistes sont moins puissants qu'on ne le croit. Même dans les zones tribales, pour qu'ils l'emportent, il a fallu exclure le parti laïc autonomiste pachtoun Awami. Ensuite, ils ne forment pas un bloc monolithique. Surtout, leurs alliances avec le régime sont purement d'intérêt. L'armée les utilise pour contrer les tendances autonomistes régionales, et eux renforcent ainsi leur emprise. Enfin, une alliance idéologique entre militaires et djihadistes est extrêmement improbable. Des groupes de militaires peuvent basculer, pas l'armée, qui a une très forte cohésion. On connaît des cas où la police a été empêchée par des militaires de confisquer des armes livrées à des madrasas, mais je ne crois pas que l'arme atomique puisse jamais parvenir entre leurs mains.

Les militaires continuent-ils de soutenir en sous-main les talibans ?

- L'armée bâtit pour l'avenir. L'OTAN ne restera pas éternellement en Afghanistan. On en revient toujours au même point : les Pachtouns étant répartis entre les deux Etats, Islamabad, en s'appuyant sur les fondamentalistes, contre les tendances à la constitution d'un grand Pachtounistan au détriment de l'unité du Pakistan.

Quel regard les élites politiques pakistanaises portent-elles sur Washington ?

- A cause de la montée en puissance de la Chine, les Etats-Unis ont conclu des traités de défense puis nucléaire avec Delhi, en 2004 et 2005. Tout régime pakistanais, quel qu'il soit, vivra désormais dans la crainte que l'Inde ne constitue le partenaire stratégique privilégié de Washington. D'où de fortes tendances à Islamabad à resserrer les liens avec Pékin. Amérique et Chine sont en situation de dépendance économique et de guerre froide géostratégique latente. Si celle-ci se renforce, le risque est que le front des conflits sino-américains soit délégué à la zone indo-pakistanaise. Partie la plus faible, Islamabad est obnubilé par le renforcement de son potentiel militaire conventionnel et nucléaire. Il y a là une situation explosive.



Le Monde, 20/11/07:

Les Etats-Unis ont un programme secret de sécurisation de l'arsenal nucléaire pakistanais

Sur les 10 milliards de dollars d'aide que Washington a fournis au Pakistan depuis le 11 septembre 2001 figurait une ligne budgétaire ultrasecrète : afin de sécuriser son arsenal nucléaire, l'armée pakistanaise a reçu 100 millions de dollars depuis six ans. L'information a été révélée, dimanche 18 novembre, par le New York Times. L'aide américaine incluait la fourniture de matériel de détection et la formation de personnel spécialisé. Un centre de formation, qui aurait dû ouvrir cette année au Pakistan, n'est cependant pas achevé. Le quotidien américain a précisé "être au courant de ce programme secret depuis plus de trois ans" et avoir accepté de surseoir à la publication de ses informations "à la demande de l'administration Bush". La Maison Blanche aurait levé son opposition la semaine dernière.
Le journal rapporte qu'un vif débat oppose les experts et les militaires américains depuis qu'Islamabad a fait exploser sa première bombe atomique, en 1998. Son objet :
les Etats-Unis doivent-ils fournir au Pakistan un système (le PALS) qui empêche l'utilisation d'une arme nucléaire à quiconque ne détient pas une série de codes d'accès ? Les Etats-Unis ont secrètement partagé ce système avec la France dans les années 1970, puis avec la Russie, après la chute de l'URSS.
Nombre de scientifiques jugent que ce système doit être mis à la disposition de tous les gouvernements dotés de l'arme nucléaire afin d'ôter à des forces non identifiables toute possibilité d'utilisation. Les militaires s'y refusent car le PALS permet à son détenteur de doter ses missiles de têtes nucléaires avec beaucoup moins de risques. A ce jour, Washington n'a pas fourni ce système à l'armée pakistanaise, seule maîtresse de son programme nucléaire.
Celle-ci, de son côté, aurait cherché par ses propres moyens à acquérir cette technologie. Et elle a toujours refusé de fournir aux Américains des détails précis sur l'état d'avancement de son arsenal.
Les généraux pakistanais craignaient que, livré par Washington, ce système ne soit doté d'éléments cachés lui permettant de mieux connaître son arsenal et, éventuellement, de le désactiver.
Ce débat prend d'autant plus d'ampleur aux Etats-Unis que l'avenir du Pakistan, sous l'égide du général Musharraf, apparaît incertain. Washington récuse l'instauration de la loi martiale, mais s'inquiète de la montée en puissance de forces djihadistes. Si une partie de l'armée basculait de leur côté, elles pourraient, craint-on, s'approprier l'arme nucléaire.
Comment gérer la crise pakistanaise ? La question devient très préoccupante à Washington. Avec son corollaire, qui faisait, ce week-end, l'objet de nombreux commentaires : à qui a bénéficié la "relation Bush-Mush", comme on la nomme ici par dérision ? Autrement dit : le président américain a-t-il eu tort, depuis six ans, de maintenir sa confiance à son homologue pakistanais ? M. Bush a souvent évoqué son "amitié" personnelle avec Pervez Musharraf. "Etes-vous avec nous ?", lui avait demandé le président américain en novembre 2001.
Sa réponse lui avait paru suffisamment catégorique pour qu'il bénéficie du "pacte" que l'Amérique avait conclu avec lui. Ce même homme, aujourd'hui, le "défie", après avoir signé, fin 2006, un accord avec les dirigeants des zones tribales pakistanaises qui, pour le président afghan Hamid Karzaï, officialise une base de repli des talibans le long de sa frontière.
Zian Mia, physicien pakistanais et spécialiste des questions nucléaires à Princeton, estime que Washington "critique publiquement Musharraf mais le soutient de fait, par absence d'alternative". "Si la situation se dégradait, il lui resterait à trouver un remplaçant plus fiable", ajoute-t-il.
Le nom qui revient parfois est celui d'Ashfaq Kiani, l'actuel chef d'état-major adjoint et ex-patron des services de renseignement (ISI) qui ont la haute main sur le programme nucléaire pakistanais.
Ambassadrice américaine à Islamabad lors du 11-Septembre, Wendy Chamberlin a déclaré récemment : "Notre relation avec l'armée et le peuple pakistanais est indispensable" mais, a-t-elle ajouté, "elle ne dépend pas d'un seul homme".

Sylvain Cypel

 

Inde: Tir d'essai réussi d'un missile pouvant atteindre la Chine

Il s'agit du deuxième essai de l'Agni-III, un missile pouvant être équipé d'armements conventionnels ou d'une tête nucléaire.

12/04/2007 - L'Inde a procédé jeudi avec succès à un tir d'essai de missile balistique à capacité nucléaire susceptible d'atteindre les villes chinoises de Pékin ou Shanghai, a annoncé le ministère de la Défense.
Le missile Agni-III a été lancé depuis l'île de Wheeler, à 180 km au nord-est de Bhubaneswar, la capitale de l'Etat de l'Orissa (est). Le ministère a qualifié le test de "jalon majeur dans la technologie des missiles", ajoutant que l'arme de 48 tonnes et de 16 mètres de long avait été lancée "avec succès" depuis son pas de tir "Le vol de quinze minutes a rempli tous les objectifs de la mission", s'est-il félicité dans un communiqué.
Il s'agit du deuxième essai de l'Agni-III, un missile pouvant être équipé d'armements conventionnels ou d'une tête nucléaire. Le premier test de ce missile d'une portée de 4.000 km avait échoué en juillet 2006 en s'écrasant en mer après avoir manqué sa cible.
"Avec ce succès, l'équipe est heureuse que les problèmes lors de la tentative du 9 juillet dernier aient été totalement identifiés et résolus", a dit le ministère de la Défense. Le missile Agni-III devait être testé pour la première fois en 2003 mais l'essai avait été repoussé pour permettre aux deux puissances nucléaires rivales d'Asie du Sud, l'Inde et le Pakistan, de reprendre leur processus de paix.
New Delhi et Islamabad procèdent fréquemment à des essais de missiles. Les deux frères ennemis ont rouvert leur dialogue de paix en janvier 2004 après avoir été en 2002 au bord de la guerre et, dans ce cadre, s'informent mutuellement des tirs d'essai au préalable. Jeudi, l'Inde a informé le Pakistan, a-t-on indiqué au ministère des Affaires étrangères.

 

Nouvel essai d'un missile à capacité nucléaire par le Pakistan

ISLAMABAD (31 mars 2007) - Le Pakistan a testé avec succès un missile à capacité nucléaire à courte portée, a annoncé l'armée samedi. Ce missile balistique sol-sol Adbali a une portée de 200 km. Il porte le nom d'Ahmad Shah Abdali, roi afghan du XVIIIe siècle qui attaqua l'Inde. Le test pakistanais intervient une semaine après un nouvel essai indien, d'un missile Astra d'une portée de 80 km. Les deux pays, puissances nucléaires voisines et rivales, procèdent régulièrement à des essais de missile. L'Inde est devenue puissance nucléaire en 1974, le Pakistan menant ses premiers essais souterrains en 1998. Les relations entre les deux pays, qui se sont fait trois guerres depuis l'indépendance de la Grande-Bretagne en 1947, dont deux pour le Cachemire, se sont améliorées depuis 2004, avec le début d'un processus de paix. AP


Le Pakistan a testé avec succès un missile de croisière à capacité nucléaire

ISLAMABAD, Pakistan (22 mars 2007) - Le Pakistan a testé avec succès jeudi un missile de croisière à capacité nucléaire capable d'échapper à la détection des radars, ont annoncé des responsables de l'armée. Le missile, appelé Babur ou Hatf VII, a une portée de 700 kilomètres et est capable de porter plusieurs types d'ogives, y compris des ogives nucléaires, selon le Directoire des relations publiques inter-services de l'armée. "Cet essai fait partie des projets que poursuit le Pakistan pour consolider sa capacité stratégique et renforcer la sécurité nationale", explique le Directoire dans un communiqué. Testé pour la première fois en 2005, Babur a effectué ce nouvel essai jeudi avec une portée plus longue.

 


Le Pakistan teste un missile de courte portée à capacité nucléaire

ISLAMABAD (3 mars 2007) - Le Pakistan a testé avec succès un missile à courte portée de fabrication nationale capable de porter une tête nucléaire, selon l'armée. Le lancement du missile balistique sol-sol Haft-II Abdali, d'une portée de 200 kilomètres, a été effectué à partir d'un lieu non-divulgué, selon un responsable militaire qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat. Les experts considèrent que ce missile est capable de porter un engin nucléaire.


Pakistan: le puissant réacteur nucléaire "en de mains sûres"

KUALA LUMPUR (28 juillet 2006) - Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Khurshid Kasuri, a assuré vendredi soir à l'AFP que le puissant réacteur nucléaire que son pays construit était "en de mains sûres", après les craintes évoquées par Washington sur sa possible utilisation militaire. "Cela n'a rien de nouveau. Le monde sait qu'il est en de mains sûres avec nous", a déclaré M. Kasuri dans un entretien avec l'AFP en marge d'un forum régional asiatique sur la sécurité à Kuala Lumpur.
Un centre de recherches américain, l'Institut pour la science et la sécurité nationale, a révélé lundi qu'Islamabad construisait un puissant réacteur nucléaire à Khushab (nord).
Selon les informations du centre de recherches citées par le Washington Post, "des photos prises par satellite ... montrent ce qui ressemble à une réacteur à eau lourde en cours de construction, qui serait capable de produire assez de plutonium pour fabriquer de 40 à 50 armes nucléaires par an, ce qui représente une multiplication par 20 des capacités actuelles du Pakistan".
Le porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow a indiqué que Washington était "au courant de ce projet", appelant le Pakistan "à se garder de toute utilisation de cette installation à des fins militaires".
M. Kasuri a indiqué que le chantier datait "de cinq ans". "La construction est presque achevée", a-t-il déclaré, disant ne pas connaître le calendrier précis des travaux. Le responsable a exclu que le réacteur relance la course à l'armement nucléaire avec l'Inde rivale, également puissance atomique. "(Le chantier) date de cinq ans. S'il avait dû susciter une course à l'armement, cela l'aurait été il y a cinq ans, pas aujourd'hui", a-t-il affirmé.
Le chef de la diplomatie n'a pas voulu se prononcer sur une éventuelle utilisation du réacteur à des fins miliaires mais assuré que le Pakistan respecterait les lois nationales et internationales régulant l'usage du nucléaire. "Nous avons adopté une législation complète qui contrôle les exportations. Nous respectons les meilleures pratiques, en conformité avec les règles de conduite du NSG" (Groupe des fournisseurs nucléaires, a-t-il assuré.
Formé par 45 pays fournisseurs d'équipements et technologies nucléaires, le NSG a adopté l'an dernier un code de conduite destiné à éviter les transferts nucléaires vers des pays qui ne respectent pas ses mesures de sauvegarde.
En février 2004, le père de la bombe pakistanaise Abdul Qadeer Khan, avait reconnu publiquement avoir participé à un réseau d'exportation illégale de technologie nucléaire au profit de l'Iran, de la Corée du Nord et de la Libye.
Aussitôt "pardonné" par le président pakistanais, le général Pervez Musharraf, il jouit d'un statut public de "héros national", et vit depuis en résidence surveillée à Islamabad. Le Pakistan estime que son dossier de prolifération nucléaire est désormais "clos".


------> L'Inde le Pakistan et la bombe (American Scientific (vf) n°291, janvier 2002, en PDF)

------> L'Islam veut la bombe

------> La bombe islamique sur le point d'entrer en scène (Science & Vie, 1980, en Pdf)

------> L'Iran construit-il des armes nucléaires ?

------> Si l'Irak a la bombe c'est grâce à la France

------> Les essais nucléaires ne sont plus nécessaire


Le Pakistan construit un puissant réacteur nucléaire

24/07/2006 - Les Etats-Unis ont demandé au Pakistan de ne pas utiliser un puissant réacteur nucléaire en construction à des fins militaires, révélé lundi par un centre de recherches, l'Institut pour la science et la sécurité nationale.
"Nous sommes au courant de ce projet, et nous appelons (le Pakistan) à se garder de toute utilisation de cette installation à des fins militaires telles que la fabrication d'armes", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow.
Selon les informations du centre de recherches citées par le Washington Post, "des photos prises par satellite du site nucléaire pakistanais de Khushab montrent ce qui ressemble à une réacteur à eau lourde en cours de construction, qui serait capable de produire assez de plutonium pour fabriquer de 40 à 50 armes nucléaires par an, ce qui représente une multiplication par 20 des capacités actuelles du Pakistan".
Si elles se confirment, ces informations
pourraient marquer le début d'une nouvelle escalade de la course aux armements entre l'Inde et le Pakistan, souligne le quotidien.
Le site décrit se situe à côté du seul réacteur au plutonium dont dispose jusqu'à présent le Pakistan, d'une puissance de 50 mégawatts. La nouvelle installation serait d'une puissance bien supérieure, atteignant au moins 1.000 mégawatts.
Le nombre d'ogives nucléaires pakistanaises est estimé actuellement entre 30 et 50, mais ce sont des armes à l'uranium, considérées moins maniables et plus difficiles à monter sur des missiles que des ogives au plutonium.
Deux experts de l'Institut pour la science et la sécurité nationale, David Albright et Paul Brannan, estiment sur la base de leurs informations que "l'Asie du Sud pourrait se diriger vers une course aux armements qui pourrait porter les arsenaux à des centaines d'armes nucléaires, ou à tout le moins conduire à la constitution de très grands stocks de matériau fissile militaire".
Leurs principales conclusions ont été confirmées par des experts indépendants consultés par le Washington Post sur la base des photos satellites et d'autres données.
Ces informations sont publiées alors que le Congrès est appelé à approuver l'accord de coopération sur le nucléaire conclu avec l'Inde par le président George W. Bush.
Tout comme le Pakistan, l'Inde n'est pas signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), et certains élus s'inquiètent du risque que représente cet accord pour la prolifération.
Un projet de loi ouvrant la voie à la ratification de l'accord doit être examiné par la Chambre des représentants en séance plénière à partir de mercredi.


L'Inde minimise l'échec d'un tir d'essai de missile à capacité nucléaire

10 juillet 2006 - L'Inde a minimisé lundi l'échec du tir d'essai d'un missile balistique à capacité nucléaire d'une portée de 4.000 kilomètres, lancé pour la première fois dimanche sans atteindre sa cible. "Ce genre de problème n'est pas inhabituel pour le lancement de missiles de type Agni et il n'y a pas de quoi s'inquiéter", a déclaré le ministre indien de la Défense Pranab Mukherjee cité par l'agence United News of India (UNI). Le test d'un missile Agni-III, capable d'atteindre Pékin ou Shanghai, s'est bien déroulé lors du lancement au large des côtes est de l'Inde. Mais le missile s'est ensuite abîmé en mer sans atteindre sa cible. "Même s'il est trop tôt pour essayer de deviner ce qui n'a pas fonctionné, il semble qu'un défaut de conception ait empêcher le second étage de se séparer", a déclaré une source du ministère de la Défense au quotidien The Times of India. "A cause de cela, le missile n'a pas pu maintenir sa trajectoire prévue et n'a pu rester en l'air que cinq minutes et au lieu des 15 prévues", a ajouté cette source sous couvert de l'anonymat. Missile sol-sol, l'Agni-III est à deux étages, tous deux propulsés par un carburant solide. Son diamètre total est d'1,8 mètres. Il s'agit de l'un des cinq missiles mis au point par l'Organisation publique indienne pour la recherche et le développement en matière de défense (DRDO).

 


Le Pakistan teste avec succès un missile à capacité nucléaire

ISLAMABAD - Le Pakistan a testé un missile d'une portée de 2000 km et capable de transporter une tête nucléaire. Il s'agissait du second tir d'essai du missile sol-sol Hatf VI (ou Shaheen II) après un premier test en mars 2005.

29 avril 2006 - "Le Pakistan a réalisé avec succès un tir d'exercice de son missile sol-sol longue portée Hatf VI (Shaheen II)", a annoncé l'armée pakistanaise dans un communiqué. Le Premier ministre pakistanais Shaukat Aziz a assisté à ce tir.
Le Hatf VI est le missile doté de la plus grande portée de l'arsenal pakistanais. Il peut emporter une ogive conventionnelle ou nucléaire et une version avancée a un potentiel de 2500 km de portée.
Le Pakistan et l'Inde procèdent régulièrement à des essais de missiles depuis que ces deux rivaux régionaux se sont dotés de l'arme atomique en mai 1998.


Premier tir d'essai de missile de croisière à capacité nucléaire au Pakistan

ISLAMABAD (11 aout 2005) - Le Pakistan a procédé jeudi à son premier tir d'essai d'un missile de croisière à capacité nucléaire, rejoignant le club des nations capables de fabriquer ce type de missiles au guidage ultra-précis.
Le lancement au sol du missile Hatf VII Babur, à capacité nucléaire et d'une portée de 500 km, a été réalisé avec succès, a annoncé l'armée dans un communiqué. Il constitue une "étape majeure" du programme de défense du pays, s'est réjoui le président pakistanais le général Pervez Musharraf dans le communiqué.
Ce tir a été effectué cinq jours après la conclusion d'un accord entre l'Inde et le Pakistan, tous deux dotés de l'arme atomique, prévoyant une notification préalable à tout tir d'essai de missile balistique et la mise en place d'un "téléphone rouge" sur le nucléaire d'ici septembre.
Pour ce tir, le Pakistan n'a pas prévenu l'Inde car l'accord se réfère uniquement aux missiles balistiques (dont une partie de la trajectoire est hors de l'atmosphère), pas aux missiles de croisière (qui volent généralement à basse altitude et sont dotés d'une précision de guidage remarquable), a expliqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Muhammad Naeem Khan.
Les deux pays sont entrés trois fois en guerre depuis la partition de 1947. L'accord sur le nucléaire, visant à réduire les risques dans ce domaine dans la région, entre dans le cadre du "dialogue global" de paix entamé en janvier 2004.
Avec ce tir, le Pakistan a rejoint le club fermé des pays "capables de concevoir et fabriquer des missiles de croisière", a souligné l'armée.
Ce missile peut éviter les radars de détection pour pénétrer dans les systèmes défensifs hostiles "avec précision" et peut être lancé depuis un vaisseau, un sous-marin et un avion, dit le communiqué.
Les scientifiques et les techniciens impliqués dans ce projet ont "encore rendu la nation fière en maîtrisant une technologie rare", s'est félicité Pervez Musharraf. Le Premier ministre pakistanais Shaukat Aziz leur a aussi envoyé ses félicitations.
Selon la Fédération des scientifiques américains, au moins douze pays exportent des missiles de croisière: la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Chine, la France, l'Allemagne, Israël, l'Italie, le Japon, la Norvège, la Russie, la Suède et Taïwan.
Le Pakistan est au centre d'une enquête sur un marché noir nucléaire depuis que le père de la bombe atomique pakistanaise, Abdul Qadeer Khan, a avoué en février 2004 avoir procédé à des exportations illicites de technologie nucléaire au bénéfice de l'Iran, de la Corée du Nord et de la Libye.
L'Inde avait révélé avoir effectué son premier tir d'essai de missile de croisière, le BrahMos, un supersonique de fabrication russo-indienne, en 2001. New Delhi n'avait pas encore réagi au tir pakistanais.
Les deux pays, qui avaient procédé à des essais nucléaires en 1998 et ont été à nouveau au bord de la guerre en 2002, effectuent régulièrement des tirs d'essai de missiles balistiques à capacité nucléaire.
Avant la conclusion d'un accord formel de notification préalable avant tout tir, les deux pays s'informaient déjà avant de procéder aux essais depuis plus de deux ans.
Jeudi, le ministre de l'Information Sheikh Rashid, cité par les médias d'Etat, a indiqué que le tir d'essai d'un missile de croisière était "un cadeau des scientifiques pour l'anniversaire du président Musharraf et pour le Jour de l'Indépendance".
Pervez Musharraf fête jeudi son 62ème anniversaire. Le Pakistan célèbrera dimanche le 58ème anniversaire de la fin de la loi coloniale britannique.

 

Un téléphone rouge pour l'Inde et le Pakistan

07/08/2005  - Une lueur quand même dans ce lourd dossier nucléaire puisque l'Inde et le Pakistan sont convenus hier d'établir un « téléphone rouge » pour éviter tout « risques et malentendus » et se prévenir mutuellement avant tout tir d'essai de missiles balistiques. La mesure, annoncée au terme de deux jours de discussions, prendra effet dès septembre. Commentaire du négociateur pakistanais Tariq Osman Hyder : « Le Pakistan et l'Inde sont des puissances atomiques voisines. Si nous voulons résoudre les malentendus qui risquent de nous opposer, nous devons développer des mesures de confiance réciproque et de réduction nucléaire. Chaque pas dans cette direction, et le présent accord en est un, est un pas dans la bonne direction. »


Bassirat.net

Pakistan : tir réussi d'un missile Hatf III

31 Mars 2005 - L'armée pakistanaise a annoncé jeudi avoir lancé avec succès un missile à capacité nucléaire de courte portée (180 km) Hatf III, ou Abdali.

 

Pakistan, l'armée teste avec succès un missile de plus longue portée

19/03/2005 - Le Pakistan a testé avec succès son missile nucléaire à plus longue portée. Selon l'armée pakistanaise, le missile, qui a une portée de 2000 kilomètres, a atteint sa cible. L'endroit où a été réalisé le test n'a pas été dévoilé. Le Pakistan et son frère ennemi voisin l'Inde procèdent régulièrement à des essais de missiles nucléaires. Ce nouveau test intervient deux jours après la visite au Pakistan de la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, venue encourager les efforts de paix entre Islamabad et New Delhi.

 

Le Pakistan teste un missile nucléaire à courte portée

ISLAMABAD (8 décembre 2004) - Le Pakistan a testé mercredi un missile de courte portée à capacité nucléaire, a annoncé un responsable de la défense. C'est le deuxième tir pakistanais en plus d'une semaine malgré le dégel des relations d'Islamabad avec son voisin indien. L'armée pakistanaise a testé un missile Shaheen, d'une portée de 700km, selon ce responsable, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat. Ce tir intervient neuf jours après un test de missile Ghaznavi, un missile de courte portée à capacité nucléaire. Les autorités pakistanaises avaient alors annoncé que d'autres essais suivraient. L'Inde avait procédé à un test le lendemain en réponse au tir pakistanais. Selon le responsable pakistanais, le dernier essai en date n'aura pas de conséquences négatives sur les négociations en cours avec l'Inde, qui se sont affrontés au cours de trois guerres depuis leur indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne en 1947.

 

Pakistan: tir-test de missile à capacité nucléaire à courte portée

ISLAMABAD (29 novembre 2004) - Le Pakistan a procédé lundi à un tir-test de son missile à capacité nucléaire à courte portée Ghaznavi, son cinquième tir-test de missile cette année, a annoncé l'armée pakistanaise.
Ce test, le troisième du Ghaznavi, ou Hatf-III, un missile sol-sol d'une portée de 290 km, "fait partie d'une série de tests prévus (...) pour valider certains paramètres et affiner divers sous-systèmes du missile", selon le service d'information des forces armées pakistanaises.

"Les données collectées lors du vol indiquent que tous les paramètres ont été validés", a ajouté le communiqué de l'armée. Le Pakistan avait déjà testé en mai, juin et octobre son missile à moyenne portée (1.500 km) Ghauri, ou Hatf-V.

Outre leurs objectifs techniques, ces tests ont également pour objectif de prouver qu'Islamabad ne renonce pas à ses armements nucléaires, malgré le scandale de prolifération qui a touché le père de la bombe nucléaire pakistanaise, Abdul Qadeer Khan, en février, et les avancées du processus de paix avec le voisin indien. "Le programme nucléaire et balistique du Pakistan maintiendra son rythme de développement et les tests se poursuivront en fonction des besoins techniques", a souligné le communiqué de l'armée.

Le Pakistan et l'Inde, qui se sont déjà livrés trois guerres depuis leur indépendance en 1947, sont tous deux puissances nucléaires déclarées depuis 1998. Comme pour tous ses tests précédents, le Pakistan a averti ses voisins de l'imminence de l'exercice, a indiqué le communiqué des forces armées.

L'Inde teste un missile à capacité nucléaire

BHUBANESHWAR, Inde (7 novembre 2004) - L'Inde a procédé dimanche au tir d'un missile à capacité nucléaire depuis un navire militaire, au large de la côte est du pays, a-t-on appris de source officielle. Le missile Dhanush a été lancé depuis le bâtiment INS Subhadra, dans la Baie du Bengale, à environ 30km du centre d'essais de Chandipur, une ville côtière de l'Etat d'Orissa. Le site est situé à 1.200km au sud-est de New Delhi. Le missile a une portée de 250km. Celui-ci est une version navale du Prithvi, également d'une portée de 250km. AP

L'Inde et le Pakistan vont mettre en place un téléphone rouge pour éviter le risque d'un conflit nucléaire

NEW DELHI (20 juin 2004) - L'Inde et le Pakistan ont annoncé dimanche la mise en place d'un téléphone rouge entre leurs ministères des Affaires étrangères afin de réduire les risques de conflit nucléaire.

Les deux pays voisins, rivaux qui se sont livrés trois guerres depuis la naissance des deux Etats en 1947, ont mené en mai 1998 des essais nucléaires qui ont fait craindre une conflagration en Asie du Sud.

Selon un communiqué commun publié à l'issue de deux jours de discussions à New Delhi, les deux pays sont convenus d'installer une ligne téléphonique dédiée et sécurisée "afin d'empêcher les malentendus et réduire les risques liés aux questions nucléaires". La ligne téléphonique reliant déjà les deux commandements militaires sera remise à niveau et sécurisée, ajoute le communiqué.

New Delhi et Islamabad ont par ailleurs réaffirmé leur intention de poursuivre leur moratoire sur les essais nucléaires "à moins que, dans l'exercice de la souveraineté nationale", un pays "décide que des événements extraordinaires menacent ses intérêts suprêmes".

Le Pakistan a envoyé à New Delhi une délégation de six membres présidée par le secrétaire d'Etat Tariq Usman Haider.

New Delhi, qui dispose d'un avantage substantiel sur Islamabad en matière d'armes conventionnelles, a toujours affirmé qu'il n'utiliserait pas l'arme nucléaire en premier. Le Pakistan, en revanche n'a a pas pris un tel engagement.

Les deux pays ont une nouvelle fois failli entrer en guerre à la mi-2002, après un attentat contre le Parlement indien attribué par l'Inde à un commando islamiste lié au Pakistan.

Tariq Usman Haider et son homologue indien Sheel Kant Sharma se rencontreront de nouveau les 27 et 28 juin, pour discuter du conflit du Cachemire. Ce territoire de l'Himalaya, revendiqué par Islamabad et New Delhi, est à l'origine de deux des trois guerres entre les deux pays depuis 1947 -année de la fin de l'Empire britannique des Indes.

 

Le Pakistan teste avec un succès un missile nucléaire

ISLAMABAD (29 mai 2004) - Le Pakistan a testé avec succès un missile balistique nucléaire de moyenne portée capable de transporter des ogives nucléaires dans un rayon de 1.500 kilomètres, a annoncé samedi le général Shaukat Sultan, porte-parole de l'armée.

L'annonce de ce tir expérimental du missile Ghauri (Hatf V) intervient une semaine après l'entrée en fonction en Inde du gouvernement du nouveau Premier ministre, Manmohan Singh, qui a fait de l'établissement de "relations amicales" avec le Pakistan une de ses priorités.

Le Pakistan a toujours affirmé que le développement de ses programmes d'armes était une réponse à ceux de son voisin indien. Trois guerres ont opposé les deux puissances du sous-continent depuis l'indépendance, en 1947.

New Delhi n'a pas officiellement réagi, mais un haut fonctionnaire du ministère de la Défense a indiqué à Reuters que ce tir expérimental était attendu.

Pour des experts des relations indo-pakistanaises, l'objectif d'Islamabad est de signifier aux nouvelles autorités indiennes que le Pakistan ne baissera pas la garde même si un processus de rapprochement a été amorcé.

"Il s'agit de satisfaire à des exigences techniques, d'alléger la pression domestique sur la paix avec l'Inde et aussi de faire savoir au nouveau gouvernement indien que nous restons militairement forts", a résumé l'ancien général Kamal Matinuddin.

Dans un communiqué, l'armée pakistanaise ne précise pas quand elle a procédé à cet essai mais ajoute que les Etats voisins ont été prévenus.

Dans l'arsenal pakistanais, seul un missile, le Shaheen II, testé en mars, dépasse en portée ce nouveau missile avec un rayon d'action de 2.000 kilomètres.

L'Inde doit procéder pour sa part à l'essai de sa dernière version du missile balistique Agni.

Le missile Ghauri a été conçu et développé par le Khan Research Laboratories, principal centre pakistanais d'enrichissement de l'uranium qui tire son nom d'Abdul Qadeer Khan.

Considéré comme le "père de la bombe atomique" pakistanaise, ce scientifique a été limogé au début de l'année après avoir reconnu avoir livré clandestinement des secrets nucléaires à plusieurs pays, dont la Libye, l'Iran et la Corée du Nord.

D'après certains experts, le Ghauri aurait été développé avec l'assistance de la Corée du Nord.


 

Le Pakistan a testé un missile balistique à capacité nucléaire

ISLAMABAD (9 mars 2004) - Le Pakistan a procédé mardi à un tir d'un missile balistique sol-sol de portée de 2.000 km, capable d'emporter une charge nucléaire, a annoncé l'armée.
Ce tir témoigne de la volonté d'Islamabad de maintenir son programme de dissuasion nucléaire, alors que le Pakistan et l'Inde sont engagés dans un processus de rapprochement et de paix, explique le service d'information de l'armée pakistanaise dans un communiqué.

"Il reflète la détermination du Pakistan de maintenir un minimum de dissusasion crédible, pierre angulaire de sa politique de sécurité" poursuit le communiqué pakistanais. Il s'agit du premier test d'un missile Shaheen II, d'une portée de 2.000 kilomètres. "Grâce à Dieu, tous les paramètres techniques prévus ont été confirmés avec succès durant le tir expérimental", a ajouté le communiqué.

Depuis leur indépendance en 1947 à la partition de l'Empire britannique des Indes, Pakistan et Inde se sont livré trois guerres et les deux pays sont devenus en 1998 des puissances nucléaires déclarées. Le Pakistan a récemment proposé à l'Inde de négocier un pacte militaire pour limiter la menace de conflit conventionnel et nucléaire et la course aux armements entre les deux pays.

 

 

Le Pakistan propose au Nigeria de l'aider à acquérir la force nucléaire

ABUJA, Nigeria (4 mars 2004) - Le chef de l'armée pakistanaise a proposé mercredi aux forces armées nigérianes de partager une aide militaire non précisée et le "pouvoir nucléaire", a annoncé le ministère nigérian de la Défense.

Le général Muhammad Aziz Khan, a expliqué au ministre nigérian de la Défense Rabiu Kwankwaso que le Pakistan "était en train de résoudre la dynamique" permettant de "renforcer les forces armées nigérianes et leur acquisition du pouvoir nucléaire", a expliqué le ministère nigérian de la Défense dans un communiqué diffusé mercredi soir.

Ce communiqué souligne que le Pakistan possède des missiles à têtes nucléaires, mais ne précise pas si de telles armes ont été proposées au Nigérian.

Le ministre nigérian de la Défense a plaidé pour une intensification de la coopération entre les deux pays, ajoutant que le Nigeria était capable, au besoin, d'aider le Pakistan à entraîner ses soldats, toujours selon le communiqué.

Cette annonce intervient moins de deux mois après que le Nigeria ait déjà annoncé que la Corée du Nord avait accepté de partager son savoir sur les missiles.

 


Le Pakistan fait part de son intention de procéder bientôt à un nouvel essai de missile

ISLAMABAD (23 février 2004) - Le Pakistan a fait savoir lundi qu'il avait l'intention de tester, à une date non-précisée, un missile longue portée susceptible de transporter une charge nucléaire.

Le chef de la diplomatie Khursheed Kasuri s'est refusé à donner la date, ou la portée exacte de ce missile, de la série des Shaheen.

L'année dernière, le Pakistan avait effectué un tir d'essai du Shaheen 1, d'une portée de 700 km, soit susceptible de frapper New Delhi, la capitale de son rival indien, et d'autres cibles importantes.

Le Shaheen 2, de la même gamme, a quant à lui une portée supérieure à 1.900 km, mais n'a pas été testé à ce jour.

Réaffirmant que le programme de missiles pakistanais était à but purement défensif, le ministre a ajouté "nous avons notre propre plan, nous avons notre propre calendrier".

L'Inde et le Pakistan viennent de s'engager dans un processus historique de pourparlers, et ces propos de M. Kasuri étaient analysés comme visant à rassurer l'Inde sur les motivations de ce futur essai de missile.


Libération 09 février 2004

Avec qui le Pakistan a fait sa bombe

Selon le Wisconsin Project, un centre d'études américain sur le contrôle des armes nucléaires, dix pays ont aidé, ouvertement ou secrètement, le Pakistan à obtenir la bombe atomique, testée grandeur nature en mai 1998 (www.wisconsinproject.org): la Belgique a fourni du matériel servant à extraire du plutonium; le Canada (jusqu'en 1976), un réacteur nucléaire et des pièces détachées; la Chine , les plans d'une bombe, de l'uranium enrichi, des aimants pour centrifugeuses, des réacteurs nucléaires, en dépit d'un embargo, un réacteur à plutonium secret, du tritium servant à augmenter la puissance d'un engin nucléaire; la France , la conception de l'usine d'extraction de plutonium de Chashma; l'Allemagne , l'équipement et la technologie servant à la fabrication de fuel nucléaire, l'usine pour fabriquer l'hexafluoride d'uranium utilisé pour l'enrichissement de l'uranium, les appareils électroniques servant à contrôler les centrifugeuses à gaz, le lithium servant à fabriquer du tritium, l'usine de purification de gaz tritium, les plans d'un réacteur de recherche secret; les Pays-Bas, les plans de centrifugeuses, apparemment volés par A.Q. Khan, le «père de la bombe pakistanaise»; la Norvège, les ordinateurs et les logiciels servant à l'élaboration de l'arme atomique; la Suède, les machines à rayons X spéciales; la Suisse, des composants pour centrifugeuses; les Etats-Unis, le réacteur de recherche qui a servi pour la production secrète de tritium.


Des révélations qui sonnent l'alerte
La filière pakistanaise d'armement souligne les défaillances des puissances nucléaires et l'échec des mécanismes de surveillance.

La doctrine de la non-prolifération est en crise. Pendant quinze ans, le Pakistan a transféré secrètement sa technologie nucléaire militaire à au moins trois pays - la Libye, l'Iran et la Corée du Nord (lire ci-dessous). Résumant un sentiment partagé dans beaucoup de capitales, le ministre russe de la Défense, Sergueï Ivanov, s'est dit, hier à Munich, «sérieusement préoccupé» par ce scandale sans précédent «qui inquiète tout le monde». Il a souligné qu'«il était désormais évident [..] qu'il n'existe pas de mécanisme de contrôle efficace vis-à-vis de la prolifération des armes de destruction massive».

Réputation. Egalement présent à Munich, où se déroulait la 40e conférence internationale sur la sécurité, le ministre pakistanais des Affaires étrangères, K.M. Kasuri, irrité par les récriminations et la méfiance qu'inspire désormais le Pakistan, remettait de l'huile sur le feu en demandant sur le ton de la menace à ses pairs: «Pourquoi cette concentration malsaine sur le Pakistan? Et les autres alors? Je connais les noms, ceux que nous a donnés l'AIEA, l'Iran, mais je ne veux pas les dévoiler. Beaucoup d'Européens sont impliqués..» Tentant de redresser la réputation mise à mal de son pays pris la main dans le sac, Kasuri a expliqué à nouveau que le responsable du programme nucléaire pakistanais, Abdoul Qadeer Khan, était seul responsable de cette prolifération, et non l'Etat pakistanais en tant que tel. Il a également justifié le pardon présidentiel accordé à A.Q. Khan. Une grâce que le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait lui-même jugée «étrange». «Il n'était pas, a plaidé Kasuri, dans l'intérêt du Pakistan de partager ses secrets nucléaires.» Cette prolifération, a-t-il insisté, n'a eu principalement lieu qu'au début du programme de développement nucléaire, dans les années 80.

Transfuge. Pourtant, comme un démenti cinglant à ces affirmations, un ancien haut responsable nord-coréen qui a fait défection, Hwang Jang-yop, a révélé ce week-end que c'était bel et bien grâce au Pakistan que Pyongyang avait lancé son programme nucléaire secret à base d'uranium enrichi, pas plus tard qu'en 1996. Un «accord» entre les deux pays, a-t-il précisé, avait été conclu lors d'une visite d'un mois au Pakistan du secrétaire du Parti pour l'Industrie militaire, a déclaré le transfuge au Tokyo Shimbun. Hwang, un ancien proche du «grand leader» nord-coréen, a ajouté que celui-ci l'avait auparavant consulté sur la possibilité d'acheter du plutonium à la Russie et à d'autres pays «pour produire plus d'armes nucléaires». A son retour du Pakistan, il aurait dit à Hwang Jang-yop: «Nous n'avons plus besoin de plutonium. Nous allons les fabriquer avec de l'uranium 235 dans le cadre d'un accord avec le Pakistan.»

On n'a pas fini d'en découvrir sur la filière pakistanaise. Selon des diplomates cités ce week-end par l'agence Reuters, une liste des intermédiaires qui ont permis au Pakistan de vendre ses secrets nucléaires est en train d'être établie et «s'allonge de jour en jour». Les pays d'où les matériaux illicites proviennent comprendraient d'ores et déjà l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, l'Afrique du Sud, le Japon, Dubaï, la Malaisie, les Etats-Unis, la Russie, la Chine.. «D'autres pays rejoindront cette liste», a assuré l'un de ces diplomates sous le sceau de l'anonymat, en précisant que ces réseaux «étaient à la recherche de technologies duales, dans les pays aux industries de haute technologie». «Enormément de morceaux et de pièces diverses ont été produits dans différents pays», rapportait jeudi le directeur de l'AIEA, Mohamed El Baradei, qui dirige une enquête sur ce marché noir du nucléaire.

Garanties. Les Etats-Unis, qui avaient mis les preuves de ce marché noir sous le nez du président pakistanais Pervez Musharraf, le contraignant à prendre des mesures, paraissent vouloir exiger des garanties solides qu'Islamabad ne récidivera pas. Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a annoncé un «prochain» voyage au Pakistan pour en discuter. Il a déclaré que Washington acceptait le «pardon» accordé par le général Musharraf à A.Q. Khan, à condition qu'il y ait «une complète connaissance de ce que le réseau de A.Q. Khan a fait pendant des années afin qu'il n'en subsiste rien et qu'il n'y ait pas d'autre possibilité de fuites nucléaires émanant de ce réseau». Au cours d'une conversation téléphonique, samedi, Pervez Musharraf a assuré Powell que des dispositions avaient été prises pour que ces événements ne se reproduisent pas et que les résultats de l'enquête sur les fuites seraient communiqués à Washington. «Nous continuerons de soutenir les efforts de la communauté internationale, a de son côté assuré le ministère des Affaires étrangères pakistanais, pour empêcher la prolifération nucléaire.»

Philippe GRANGEREAU


Le Pakistan au coeur des problèmes de prolifération nucléaire

VIENNE/ISLAMABAD 5 février 2004 - Pardonnant au père de la bombe atomique pakistanaise la vente de secrets nucléaires à l'étranger, Pervez Musharraf a refusé jeudi que l'AIEA enquête sur la prolifération au Pakistan même si, pour l'agence, les activités du savant ne représentaient que la "partie émergée de l'iceberg".

Le directeur de l'Agence internationale à l'énergie atomique, Mohamed ElBaradeï, a estimé qu'Abdul Qadeer Khan ne travaillait pas seul, nonobstant le fait qu'il ait endossé la pleine responsabilité de ces "fuites" et ait assuré que ni le gouvernement ni l'armée n'étaient au courant de ses activités.

Mais le président pakistanais a annoncé que son pays ne laisserait pas l'AIEA superviser ses activités dans ce domaine.

"Nous sommes un pays souverain. Aucun document ne sera fourni. Aucune enquête indépendante ne sera menée ici", a déclaré Musharraf aux journalistes. Il n'a pas exclu cependant toute coopération avec l'AIEA, soulignant qu'il laisserait des experts de l'agence venir au Pakistan discuter plus en détail de la question.

Khan est accusé d'avoir vendu des secrets nucléaires à l'Iran, la Libye et la Corée du Nord. Selon ElBaradeï, son réseau illicite de vente de technologie nucléaire avait des ramifications dans d'autres pays.

Tout en disant ignorer si Khan était le chef du réseau, il a estimé qu'il y jouait un rôle important. "Nous en sommes encore au stade de l'enquête sur l'ensemble du réseau, nous n'avons donc pas encore une idée complète. C'est vraiment notre priorité numéro un", a déclaré ElBaradeï.

Des commentateurs pakistanais ont appelé à une enquête approfondie sur cette affaire, soupçonnant Khan de servir de bouc émissaire pour couvrir l'armée.

INQUIETUDE DE L'AIEA

"Tous (les cas de prolifération) se sont malheureusement produits sous la supervision et sur les ordres du Dr A.Q. Khan. Aucun responsable du gouvernement et aucun militaire n'était impliqué", a assuré Musharraf, soulignant que les anciens chefs d'état-major Aslam Beg et Jehangir Karamat, interrogés dans cette affaire, avaient été lavés de tout soupçon.

"Pour moi, l'important est de tarir la source d'approvisionnement, pas de sanctionner une ou deux (personnes)", a souligné pour sa part ElBaradeï.

"Ce qui m'angoisse, c'est le fait que de nombreux pays soient aujourd'hui en mesure de produire des équipements et des matériaux susceptibles de mener à la mise en place d'un programme d'armements nucléaires."

ElBaradeï a ajouté que le Pakistan devait lui-même répondre aux allégations selon lesquelles le gouvernement ou l'armée auraient facilité les activités de Khan. Il a souligné que, pour lui, Khan n'était qu'un rouage dans un vaste mécanisme.

"Beaucoup de personnes étaient impliquées, dans de nombreux pays. (...) Je dois m'assurer que toutes les personnes concernées ont été identifiées, que leurs activités sont interrompues et qu'elles ne reprendront pas", a-t-il dit.

Selon des diplomates, la Libye a fourni à l'AIEA des preuves crédibles d'une implication de Khan dans l'acquisition illicite par Tripoli d'équipements destinés à l'enrichissement de l'uranium, un matériel indispensable à la fabrication d'armes nucléaires.

WASHINGTON MARCHE SUR DES OEUFS

Reuters a également appris auprès de diplomates occidentaux que Khan avait fourni à la Libye des plans d'armes nucléaires - ces documents, placés sous scellés, se trouvent à présent aux Etats-Unis - et qu'ils craignaient que des copies aient abouti en Iran et en Corée du Nord.

Or le mea culpa de Khan, diffusé mercredi à la télévision nationale, n'exonère pas Islamabad. Pour la presse locale, Khan s'est entendu avec l'armée pour endosser la responsabilité des fuites en échange de son immunité - une version que semble confirmer la grâce consentie par Musharraf.

Washington pour sa part aurait choisi de soutenir Musharraf et de ne pas faire pression pour qu'il accepte l'ouverture d'une enquête approfondie sur le rôle de l'armée dans les fuites nucléaires, une affaire susceptible de discréditer l'un de ses alliés les plus proches dans le monde musulman.

En échange, Islamabad pourrait accepter de communiquer les détails de ces transactions afin de contribuer au démantèlement d'un "supermarché du nucléaire" qu'ElBaradeï considère comme le développement le plus inquiétant observé ces dernières années dans le domaine de la lutte contre la prolifération.

Même si Washington voit en Musharraf un gage de stabilité dans un pays doté de l'arme nucléaire et parcouru de courants extrémistes potentiellement dangereux, il doit aussi montrer sa détermination à éradiquer la prolifération. La partie s'annonce donc pour le moins difficile.

"Les Etats-Unis doivent marcher sur des oeufs; ils doivent tempérer leurs exigences de transparence du fait des risques de déstabilisation pesant sur Musharraf", souligne Andrew Tan, de l'Institut d'études stratégiques et de défense de Singapour.

Le président pakistanais, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat en octobre 1999, a été la cible à la fin de l'année dernière de deux tentatives d'assassinat.

Musharraf avait assuré avoir mis en place des contrôles stricts sur les activités nucléaires dès février 2000, mais des responsables américains ont confié au New York Times que l'aide nucléaire à destination de la Corée du Nord et de la Libye s'était poursuivie jusqu'en 2002 pour Pyongyang et 2003 pour Tripoli, soit bien après son arrivée au pouvoir.

Selon un diplomate proche de l'AIEA, cette dernière ne souhaite surtout pas fragiliser le président pakistanais. "L'AIEA ne veut pas que Musharraf tombe. C'est la pire chose qui pourrait arriver", a-t-il ajouté.

Des responsables américains se sont donc dits satisfaits de la promesse de Musharraf selon laquelle la prolifération s'arrêterait là. Mais aux Etats-Unis même, le président George Bush est pressé d'adopter une attitude plus ferme.

"L'administration doit accepter que l'armée et les dirigeants pakistanais ont fait davantage pour menacer la sécurité des Etats-Unis et du monde entier avec des armes de destruction massive qu'Al Qaïda et Saddam Hussein", écrit l'influent Washington Post dans un éditorial.

Pour le quotidien, le Pakistan devrait se soumettre à des inspections internationales approfondies, seules à même d'assurer qu'il ne récidivera pas.

De nombreux diplomates considèrent que Khan n'a pas pu vendre à l'étranger des secrets nucléaires pakistanais bien gardés et livrer du matériel en affrétant des vols ad hoc sans que l'armée en ait, au moins, eu connaissance.

Louis Charbonneau et Simon Denyer


Le fondateur du programme nucléaire pakistanais limogé de son poste de conseiller gouvernemental

ISLAMABAD 31 janvier 2004 - Le père du programme d'armement nucléaire du Pakistan, Abdul Qadeer Khan, a reconnu avoir transféré de la technologie nucléaire à l'Iran, la Libye et la Corée du Nord, a annoncé un responsable pakistanais, lundi.

Khan a fait cette confession dans une déclaration écrite remise "il y a quelques jours" à l'équipe chargée d'enquêter sur les accusations de prolifération nucléaire pesant sur Islamabad, a dit à l'Associated Press ce responsable qui a requis l'anonymat.

Ces transferts ont été effectués à la fin des années 1980 et au début et au milieu des années 1990, et étaient motivés par "avidité et ambition personnelles", a souligné ce responsable.

Ce responsable a refusé de donner des précisions sur ces transferts mais a souligné qu'ils n'étaient pas autorisés par le gouvernement.

L'Autorité nationale de commandement qui contrôle les activités nucléaires du Pakistan a été informée de cette confession lors d'une réunion samedi au cours de laquelle Abdul Qadeer Khan -longtemps considéré comme un héros national- a été limogé de son poste de conseiller scientifique du Prempier ministre.

Abdul Qadeer Khan apparaissait comme le principal suspect de l'enquête, lancée en novembre à la suite d'informations fournies par l'Iran à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Conseiller scientifique du Premier ministre depuis qu'il avait pris sa retraite en 2001 de la direction de la principale installation nucléaire du pays, Abdul Qadeer Khan a été démis de ses fonctions "dans le cadre de l'enquête sur des allégations de prolifération nucléaire visant quelques individus, et afin de faciliter la conduite de ces investigations de façon libre et objective", a précisé le gouvernement dans un communiqué.

Le président Pervez Musharraf a réuni samedi l'Autorité pakistanaise de commandement national, chargée du contrôle des installations nucléaires, pour examiner notamment des indices suggérant qu'un petit nombre de personnes pourraient avoir bénéficié du marché noir du nucléaire.

Six scientifiques du Laboratoire de recherche (nucléaire) Khan, du nom d'Abdul Qadeer Khan, sont détenus dans le cadre de l'enquête sur des transferts de technologie nucléaire vers l'Iran et la Libye. Abdul Qadeer Khan n'a pas été arrêté mais, selon son entourage, il lui est interdit de quitter la capitale, Islamabad.

Si le général Musharraf devait sanctionner ces chercheurs de haut rang, longtemps considérés comme des héros, les architectes de la dissuasion nucléaire face à l'Inde qui ont fourni au monde islamique sa première bombe atomique, la décision risquerait de déclencher la colère des nationalistes. Les partis islamistes accusent le chef de l'Etat d'avoir lancé l'enquête pour plaire à ses alliés occidentaux.

Le limogeage d'Abdul Qadeer Khan de son poste de conseiller pourrait permettre d'éviter un affrontement intérieur et un procès public mais pourrait être jugé insuffisant par la communauté internationale.

Abdul Qadeer Khan et son principal collaborateur Mohammed Farooq nient avoir fourni des technologies à l'Iran et à la Libye, et Abdul Qadeer Khan assure qu'il n'a rien fait qui puisse nuire aux intérêts du Pakistan, selon deux responsables du gouvernement pakistanais qui ont requis l'anonymat.


Pakistan: troisième test de missile à capacité nucléaire en onze jours

ISLAMABAD (14 octobre 2003) - Le Pakistan a procédé mardi avec succès au test d'un missile à capacité nucléaire, le troisième en onze jours, a annoncé l'état-major des forces armées pakistanaises.
"Le Pakistan a procédé avec succès à un nouveau tir de son missile sol-sol de moyenne portée de fabrication domestique Hatf IV", a indiqué un porte-parole des forces armées. Ce missile, plus connu sous le nom de Shaheen 1, d'une portée maximale de 700 km et capable d'emporter tout type de charge, avait déjà fait l'objet d'un test le 8 octobre. Le 3 octobre, l'armée pakistanaise avait procédé avec succès au tir d'un missile sol-sol à courte portée Hatf III Ghaznavi, également à capacité nucléaire.

Le test de mardi "conclut pour le moment la série de tests prévus pour valider divers paramètres techniques, entamée le 3 octobre", a indiqué le porte-parole. Toutefois, la version longue portée du Hatf sera également testée à l'avenir, "dès que ses paramètres techniques auront besoin d'être validés", a-t-il ajouté, sans précision de date.
Cette série de tests, les premiers depuis la reprise en avril d'un dialogue de normalisation entre le Pakistan et l'Inde, reflète "la détermination du Pakistan à ne pas s'engager dans une spirale de réponses au coup par coup à d'autres tests menés dans la région", avait indiqué l'armée pakistanaise lors des précédents essais. Comme lors des deux tirs antérieurs, Islamabad avait prévenu ses voisins, y compris son rival nucléaire l'Inde, de ce test.

Cette communication préalable, avait indiqué lors du précédent test le porte-parole des forces armées pakistanaises, le général Shaukat Sultan, avait été effectuée dans "un esprit de renforcement de la confiance" mutuelle. "Le Pakistan maintiendra son propre programme de développement de missiles et procèdera à des tests en fonction de ses besoins techniques", concluait un communiqué de l'état-major publié à l'occasion du premier tir.

 

Pakistan: essai réussi du tir d'un missile à capacité nucléaire

Islamabad (3 octobre 2003) - Le Pakistan a procédé avec succès à l'essai d'un missile à capacité nucléaire de moyenne portée tôt vendredi, a déclaré à l'Associated Press un porte-parole de l'armée pakistanaise.

Le missile Hatf-III aurait une portée de 290km et peut transporter des armes conventionnelles et non-conventionnelles. Sa portée signifie qu'il peut atteindre de nombreuses cibles importantes à l'intérieur du territoire de l'Inde.

"Nous avons procédé avec succès à un tir du Hatf-III", a déclaré le général Shaukat Sultan. On ignore encore si l'Inde a été informée à l'avance de cet essai.

Sultan n'a pas dit où cet essai a eu lieu.

Le dernier essai de missile pakistanais avait été effectué le 26 mars peu après que l'Inde eut procédé à un essai similaire.

En 1998, les deux pays avaient procédé à des essais nucléaires entraînant des sanctions internationales.

 

L'Inde se dote d'une structure de commandement nucléaire

NEW DELHI, 2 mai - Le gouvernement indien a donné son feu vert aux militaires pour qu'ils mettent en place une structure de commandement stratégique des forces nucléaires du pays, ont indiqué jeudi des responsables à New Delhi.

Le feu vert gouvernemental a été notifié à un organe parlementaire qui supervise le fonctionnement du ministère indien de la Défense.

La structure de commandement et de contrôle incluera, sous un même "parapluie", les missiles stratégiques, les systèmes balistiques et les systèmes spatiaux de reconnaissance et de communication, a indiqué un responsable du ministère indien de la Défense.

L'Inde et son voisin et rival, le Pakistan, avaient effectué une série d'essais nucléaires en mai 1998.

 



Le Pakistan pourrait recourir "en tout dernier lieu" à l'arme nucléaire (Musharraf)

HAMBOURG (Allemagne), 7 avr - Le président pakistanais, le général Pervez Musharraf, n'écarte pas le recours "en tout dernier lieu" à l'arme nucléaire dans le conflit qui l'oppose à l'Inde, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître lundi.

"Pour nous, le recours à l'arme nucléaire est envisagé seulement en tout dernier lieu", a prévenu M. Musharraf.

"Si le Pakistan tout entier menace de disparaître de la carte, alors la pression deviendrait trop grande pour notre peuple et il faudrait prendre en compte aussi cette option : la bombe atomique en cas de besoin", a-t-il souligné.

Toutefois, a ajouté le président pakistanais, "je suis assez optimiste et sûr de moi pour croire que nous pouvons aussi nous défendre avec des armes conventionnelles, bien que les Indiens achètent partout les armes les plus modernes".

L'Inde et le Pakistan ont mobilisé près d'un million d'hommes à leurs frontières, notamment au Cachemire, à la suite d'une attaque suicide contre le parlement de New Delhi le 13 décembre dernier. L'Inde avait attribué cette opération commando, qui avait fait 14 morts, à des islamistes venus du Pakistan.

New Delhi a exigé l'arrêt des infiltrations au Cachemire et l'extradition de 20 "terroristes" réfugiés au Pakistan avant toute démobilisation de ses soldats aux frontières.

M. Musharraf a aussi indiqué qu'un chercheur pakistanais dans le domaine du nucléaire avait eu des contacts avec le chef du réseau Al-Qaïda, Oussama ben Laden.

"Mais nous savons aujourd'hui que ce chercheur n'avait que des connaissances superficielles en la matière et qu'il n'a donc pas permis au réseau Al-Qaïda de se rapprocher de son rêve consistant à posséder sa propre bombe atomique", a assuré le général pakistanais.

M. Musharraf a par ailleurs réaffirmé son opposition à l'extradition réclamée par les Etats-Unis du militant islamiste Sheikh Omar, accusé du meurtre et de l'enlèvement du journaliste américain Daniel Pearl.

"Je veux que le procès de cet homme soit fait ici (au Pakistan) et le voir condamné à mort. Sa condamnation doit être prononcée dans le pays où il a commis son crime. Qu'est-ce que les Américains peuvent faire de plus ?", a interrogé le président pakistanais.

Le procès de Sheikh Omar et de ses dix complices, dont sept en fuite, s'est brièvement ouvert vendredi dans une prison de Karachi, dans le sud du Pakistan.

De leur côté, les Etats-Unis souhaitent juger Sheikh Omar, de son vrai nom Ahmed Saeed Omar Sheikh, qu'ils ont aussi inculpé pour le meurtre et l'enlèvement de Daniel Pearl, mais également pour l'enlèvement d'un Américain en Inde en 1994.

Le Pakistan a toujours assuré vouloir mener à terme l'enquête avant une éventuelle extradition, qui ne sera envisageable qu'après le procès.

 


L'Inde récuse les accusations pakistanaises sur un essai nucléaire

NEW DELHI, 13 fév - L'Inde a récusé mercredi les accusations du président pakistanais Pervez Musharraf, selon lesquelles elle préparerait un nouvel essai nucléaire.

"Ces accusations sont absolument sans fondement, c'est apparemment la saison pour lancer des ballons d'essai au Pakistan", a déclaré la porte-parole indienne des Affaires étrangères Nirupama Rao à la chaîne de télévision Star.

"Nous avons vu plusieurs fausses allégations faites au cours de ces derniers jours et nous les avons rejetées catégoriquement", a ajouté Mme Rao.

A Washington, le président pakistanais Pervez Musharraf avait affirmé mardi disposer d'indications selon lesquelles l'Inde préparerait un nouvel essai nucléaire.

"Il y a des indications" en ce sens. "Je les ai communiquées à l'administration américaine", a dit M. Musharraf au cours de colloques à Washington où il effectue une visite de travail.

"Je ne suis pas en mesure d'en tirer une conclusion définitive, mais j'ai pensé que si cela était une possibilité, il fallait la vérifier", avait ajouté le chef de l'Etat pakistanais qui a fait allusion aux essais de missiles menés par l'Inde le mois dernier.

En 1998, l'Inde avait soulevé une émotion considérable dans le monde en menant une série d'essais nucléaires et le Pakistan devait rapidement lui emboiter le pas malgrè les pressions internationales, avec comme résultat d'avoir dans cette région tous les ingrédients d'une conflagration nucléaire.

Toutefois l'Inde a proclamé de sa propre initiative un moratoire sur les essais nucléaires tout en ayant refusé de signer le traité sur leur interdiction. "Notre politique est toujours celle-ci", a déclaré Mme Rao.

Les capacités nucléaires de ces pays rivaux font peser une sérieuse menace sur la région en raison de l'affaire du Cachemire qui a déjà été le motif de deux conflits.

Islamabad et New Delhi ont massé des centaines de milliers de soldats de part et d'autre de la frontière à la suite de l'attentat suicide commis en décembre contre le parlement fédéral indien.

Les Indiens affirment que cet attentat a été perpétré par des groupes d'islamistes fanatiques venus du Pakistan.

Selon l'Inde, l'action du Pakistan pour obtenir une diminution des incidents à la frontière est insuffisante même si le président Musharraf a le mois dernier pris la décision de sanctionner cinq mouvements islamistes et fait arrêté 2000 extrémistes musulmans.

Pour l'heure, les deux pays affirment ne pas vouloir la guerre et ils ont par dessus tout exclu l'éventualité d'une utilisation du feu nucléaire. Toutefois la tension à la frontière demeure très forte et les incidents entre les deux armées sont quasi quotidiens.

Depuis l'indépendance en 1947, les deux pays se sont déjà livrés trois guerres.

A Washington ou le président Musharraf doit rencontrer mercredi George W. Bush, plusieurs experts estiment que les Etats Unis vont devoir s'engager dans le dossier du Cachemire.

Déjà, le secrétaire d'Etat Colin Powell a passé des semaines à tenter d'apaiser la tension entre Islamabad et New Delhi à la suite de l'attentat suicide contre le Parlement indien.

Mais le dossier est très passionnel pour les deux pays, qui semblent y jouer leur propre identité ce qui décourage toute tentative de médiation.

Pour l'Inde, le Cachemire, à majorité musulmane, est le témoignage de l'identité multiconfessionnelle du pays. Pour le Pakistan, une république islamique, il est inconcevable d'abandonner le Cachemire à une Inde majoritairement hindoue.

La dernière fois que les Etats-Unis ont tenté de s'interposer au Cachemire était en 1963, sous le président John F. Kennedy, et le processus avait dégénéré jusqu'à une guerre en bonne et due forme en 1965.

 

 

Musharraf: l'Inde peut-être en train de préparer un nouvel essai nucléaire

WASHINGTON, 12 fév - Le président pakistanais Pervez Musharraf a affirmé mardi disposer d'indications selon lesquelles l'Inde préparerait un nouvel essai nucléaire.

"Il y a des indications" en ce sens. "Je les ai communiquées à l'administration américaine", a dit M. Musharraf lors de colloques à Washington.

"Je ne suis pas en mesure d'en tirer une conclusion définitive, mais j'ai pensé que si cela était une possibilité, il fallait la vérifier", a-t-il ajouté.

Le président pakistanais est à Washington pour une visite de travail. Il doit rencontrer mercredi le président américain George W. Bush à la Maison Blanche.

La guerre contre le terrorisme, l'aide économique, le développement de la coopération militaire et le retour de la démocratie au Pakistan, seront au centre de leurs entretiens, selon la Maison Blanche.

Le président pakistanais, qui est arrivé mardi à Washington sera reçu avec tous les égards par le président Bush avec lequel il aura un déjeuner de travail.

"Ils discuteront d'un large éventail de sujets, y compris de la guerre contre le terrorisme et de réformes éducative qui est une question-clé pour le président Musharraf. Je prévois qu'ils parleront aussi d'assistance économique, de restauration d'un gouvernement démocratique au Pakistan, de coopération militaire et de l'élargissement des programmes d'échanges militaires", a précisé le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer.

Il a ajouté que le sort du journaliste américain Daniel Pearl enlevé il y a trois semaines à Karachi (Pakistan) serait très probablement évoqué lors de la rencontre.

La Maison Blanche a réclamé une nouvelle fois mardi sa libération. Selon M. Fleischer, les autorités pakistanaises se sont montrées très "coopératives et très utiles" dans cette affaire.

Les autorités pakistanaises ont arrêté mardi le suspect numéro un dans cette affaire, Sheikh Ahmed Omar, un militant islamiste de 29 ans né en Grande-Bretagne. Selon la police pakistanaise, il a affirmé lors d'un interrogatoire préliminaire que le journaliste était vivant.




Moscou va livrer deux réacteurs nucléaires à l'Inde

MOSCOU, 12 fév - La Russie va livrer deux réacteurs nucléaires à l'Inde selon un contrat d'une valeur d'environ 1,5 milliard de dollars signé mardi à Moscou, ont indiqué les autorités russes, citées par l'agence Itar-Tass. Les deux réacteurs seront livrés d'ici cinq ans à la future centrale indienne de Kandankulam (sud). "Il ne faut pas s'enfermer en Russie, ce n'est pas bien car les contrats et les constructions à l'étranger permettent de perfectionner les technologies qui par la suite sont utilisées également en Russie", s'est félicité Evgueni Rechetnikov, ministre russe adjoint de l'Energie atomique lors de la signature du contrat, a rapporté Itar-Tass. Le ministère russe de l'Energie atomique avait annoncé en janvier 2001 la signature dans l'année du contrat de construction de la centrale de Kandankulam, dans l'Etat de Tamil Nadu. La centrale recevra deux réacteurs russes à eau pressurisée de type VVER, d'une puissance de 1.000 mégawatts chacun. L'Inde et la Russie ont relancé leur coopération dans le domaine nucléaire à la suite de la visite du président russe Vladimir Poutine en Inde en octobre Cette coopération est critiquée par Washington, qui accuse Moscou d'être un "proliférateur actif" de technologie nucléaire. La Russie aide également l'Iran, placé par le président américain George W. Bush sur un "axe du mal", à construire une centrale nucléaire à Bouchehr.



L'Asie du Sud: ses plages, ses montagnes et ses bombes atomiques

KATMANDOU, 3 jan - En mai 1997, aux Maldives, les dirigeants d'Asie du Sud avaient prêché le désarmement nucléaire. Mais lorsqu'ils se retrouveront vendredi au Népal, ils auront tous en tête les tensions actuelles indo-pakistanaises et les risques d'escalade nucléaire.

Une nouvelle fois, la rivalité Inde-Pakistan éclipsera tous les autres sujets touchant à l'avenir de cette région, l'une des plus pauvres et des plus instables de la planète, qui représente un cinquième de la population mondiale.

L'Association de l'Asie du Sud pour la Coopération régionale (SAARC), qui regroupe l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh, le Sri Lanka, le Népal, Bhoutan et les Maldives, se réunit au sommet, de vendredi à dimanche à Katmandou, après trois années de paralysie totale liée à d'incessantes polémiques indo-pakistanaises et au conflit larvé dans les montagnes du Cachemire.

Un diplomate d'un petit pays de la SAARC a déclaré que l'hypocrisie de l'Inde et du Pakistan a été mise à nu en 1998 lorsque les deux Etats ont procédé parallèlement à une série d'essais nucléaires, un an après avoir promis de bannir les bombes atomiques.

Les tensions toujours vives entre New Delhi et Islamabad se sont aggravées le mois dernier, en pleine campagne américaine dans l'Afghanistan voisin, à la suite d'une attaque-suicide contre le Parlement indien attribuée à deux groupes islamistes basés au Pakistan. L'Inde et le Pakistan ont procédé depuis à des mobilisations de troupes le long de leurs frontières.

"Il y a beaucoup trop d'impondérables dans la situation tendue actuelle, le principal étant le risque de guerre nucléaire", a estimé le quotidien pakistanais Dawn avant le sommet de Katmandou.

"Il y a également le facteur d'incertitude de la politique américaine (vis-à-vis de la région). En tant que telle, l'Asie du Sud apparaît comme l'endroit le plus dangereux de la terre", a ajouté ce journal.

De fait, la région offre une immense diversité géographique, politique, économique et religieuse.

L'Inde, seul pays après la Chine à avoir franchi le seuil d'un milliard d'habitants, est aujourd'hui la plus grande démocratie du monde, mais elle reste secouée par des violences politiques et religieuses.

Par contraste, les Maldives sont un minuscule Etat regroupant 1.192 petites îles qui ne sont connues que pour leurs plages et leurs coraux.

Le Népal, unique royaume hindou au monde, est perçu comme un haut lieu de l'alpinisme et des voyages spirituels, mais il est aussi le théâtre d'une rébellion maoïste qui a intensifié ses opérations depuis l'étrange massacre qui a décimé la famille royale en juin dernier.

Le Bhoutan, autre royaume de l'Himalaya, est presque totalement fermé au monde. Il fait face à des groupes séparatistes indiens opérant dans des bases à l'intérieur de son territoire.

Le Sri Lanka, autrefois célèbre uniquement pour son thé, est agité depuis trois décennies par des violences ethniques, avec des Tigres Tamouls qui luttent sans répit pour l'indépendance dans le nord-est de l'île.

Le Pakistan et le Bangladesh figurent parmi les plus grands pays musulmans du monde. Des partis religieux intégristes y demeurent très actifs.

Les sept pays d'Asie du Sud discuteront de terrorisme et des différents sens donnés à ce mot lors de la conférence de Katmandou.




Echange d'informations nucléaires entre l'Inde et le Pakistan

ISLAMABAD, 1er Jan - Le Pakistan et l'Inde ont échangé mardi des informations sur leurs installations nucléaires a annoncé un communiqué du ministère des affaires étrangères pakistanais.

Cet échange s'est fait par la voie diplomatique entre les deux pays, précise le texte cité par l'agence de presse pakistanaise (APP).

Cette démarche intervient dans le cadre de l'article 2 de l'accord indo-pakistanais sur l'interdiction des attaques contre les installations nucléaires.

Selon cet accord, les deux pays doivent échanger ces informations le premier jour ouvré de chaque année.

 

 

Le Pakistan et l'Inde se préparent à utiliser l'arme nucléaire (presse)

WASHINGTON, 31 déc - Les déploiements militaires du Pakistan le long de sa frontière avec l'Inde comprennent des préparatifs pour le transport d'armes nucléaires provenant de sites de stockage, affirme lundi le Washington Times, citant des sources émanant des services secrets américains.

De son côté, l'Inde se préparerait également à utiliser ses missiles balistiques de courte portée, capables d'atteindre la capitale pakistanaise, Islamabad, ajoute le journal.

L'Inde a notamment massé des milliers de soldats à proximité de la frontière avec le Pakistan, ont déclaré au journal des sources proches des services secrets.

Selon le quotidien, le Pakistan serait en train de déplacer plusieurs milliers de soldats et des centaines de chars et de véhicules blindés près de sa frontière nord avec l'Inde.

Des responsables américains soulignent toutefois que les signes les plus alarmants demeurent les préparatifs entrepris par les deux pays pour une utilisation de missiles à tête nucléaire.

Le Pakistan s'est ainsi préparé à déplacer ses missiles M-11, appelés également Shahin, de fabrication chinoise depuis une base militaire située près de Sargodha.

Selon le journal, l'Inde aura mobilisé toutes ses forces afin de lancer une attaque dès cette semaine, attaque qui pourrait intervenir jeudi ou vendredi.

Le Pakistan pourrait quant à lui se préparer à déclencher une frappe préventive avant ces dates, affirme encore le Washington Times.

Islamabad a donné toutefois dimanche soir de nouveaux gages de coopération en procédant à l'arrestation de dirigeants et de militants islamistes qui seraient impliqués, selon l'Inde, dans l'attentat meurtrier contre le parlement indien.

Parmi les personnes arrêtées figure le chef de l'organisation islamiste Lashkar-e-Taiba, ce que New Delhi a estimé être un "pas en avant" pour désamorcer la dangereuse tension entre les deux pays.



Situation "dangereusement tendue", l'arme nucléaire "inconcevable" (Islamabad)

ISLAMABAD, 29 déc - Le Pakistan a jugé samedi à Islamabad la situation avec l'Inde "dangereusement tendue", tout en réaffirmant que l'emploi des armes nucléaires lui semblait "inconcevable".

"En cette fin d'année, la situation est devenue dangereusement tendue" avec l'Inde, a dit le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Abdul Sattar, lors d'une conférence de presse

Le ministre n'a pas exclu, dans ce contexte, de redéployer des troupes actuellement mobilisées dans l'ouest, à la frontière afghane, vers l'est, à la frontière indienne où les concentrations des troupes de New Delhi "menacent la paix" dans la région.

"Si cela s'avère nécessaire, le Pakistan pourrait prendre une décision de déplacer ses forces où elles sont requises pour la défense de l'Etat", a-t-il déclaré, au risque d'embarrasser Washington.

"L'Inde a massé ses forces près de la frontière avec le Pakistan et sur la Ligne de Contrôle au Cachemire. L'important renforcement indien menace la paix dans notre région", a-t-il poursuivi.

Des milliers de soldats pakistanais participent actuellement à la traque de talibans et de combattants présumés d'al-Qaïda, le groupe d'Oussama ben Laden, dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan.

Interrogé sur l'hypothèse d'une attaque nucléaire à l'initiative du Pakistan en cas de guerre avec l'Inde, M. Sattar a répondu: "les armes nucléaires sont horribles et un quelconque emploi de ces armes devrait être inconcevable pour n'importe quel Etat".

"Le Pakistan ne cherche aucune guerre, qu'elle soit locale ou générale, conventionnelle ou nucléaire", selon le ministre.

"Naturellement, ce sont des armes de défense et d'intimidation et nous espérons que la valeur d'intimidation de ces armes sera présente à l'esprit de quiconque s'engage dans l'aventurisme", a-t-il insisté.

M. Sattar a par ailleurs confirmé sa participation, ainsi que celle du président Pervez Musharraf, à un sommet régional de l'Asie du sud (SAARC), à partir du 4 janvier à Katmandou (Népal) au cours duquel il doit rencontrer son homologue indien Jaswant Singh.

Le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee, doit également participer à ce sommet.

Le camp indien, comme le Pakistan, multiplie également les menaces et les déclarations de bonnes intentions. Ainsi le Premier ministre indien a déclaré samedi que l'Inde ferait tout pour éviter la guerre avec le Pakistan mais il a appelé en même temps ses compatriotes à être prêts "à toute éventualité".

L'Inde accuse le Pakistan d'être impliqué dans l'attaque-suicide d'un commando contre le parlement de New Delhi, le 13 décembre, ce qui a déclenché une escalade diplomatique et militaire entre les deux pays.

Le Pakistan a jusqu'à présent démenti toute implication dans cet attentat. M. Sattar a réaffirmé samedi qu'Islamabad "partageait la stupeur indienne devant l'attaque terroriste" du 13 décembre.

 


Avertissement pakistanais à l'Inde

ISLAMABAD, 27 déc - Le Pakistan espère que la raison prévaudra avec l'Inde mais, dans le cas contraire, Islamabad a "toutes les capacités" de riposter à une agression de New Delhi, y compris en utilisant l'arme nucléaire, a averti le porte-parole du gouvernement militaire pakistanais.

"Nous espérons que le bons sens prévaudra" et que l'Inde agira en vue d'une désescalade mais, dans le cas contraire, "nous avons la capacité de réagir ou de riposter par tous les moyens concevables", a affirmé le général Rashid Qureshi, lors d'un point de presse à Islamabad.

La tension militaire est très vive depuis quelques jours entre l'Inde et le Pakistan, qui disposent chacun de l'arme nucléaire. New Delhi a accusé Islamabad de terrorisme après l'opération-commando contre son parlement qui avait fait 14 morts le 13 décembre dernier.

Tout en lançant son avertissement, le porte-parole pakistanais a cherché à minimiser les risques d'une escalade militaire susceptible d'aboutir à un conflit nucléaire.

"L'Inde et le Pakistan sont des nations responsables", a dit le général Qureshi, ajoutant : "Je ne pense pas que quiconque puisse penser à cela (une guerre nucléaire) de manière réaliste. Ce sont des (moyens) dissuasifs qui ne sont pas censés être davantage que cela".

Aziz Ahmed Khan, porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, a lui aussi souligné, au cours du même point de presse, qu'Islamabad souhaitait "une désescalade" avec l'Inde.

Mais il a ajouté que son pays avait pris les mesures défensives "appropriées" pour parer à toute éventualité.

A Chakothi, au Cachemire sous contrôle pakistanais, un général, qui recevait jeudi des journalistes, s'est inquiété des dangers d'une escalade avec l'Inde, qui mènerait à une guerre nucléaire.

"Lorsque vous avez des armées déployées sur la frontière, qui se regardent droit dans les yeux, prêtes à l'action, cela ressemble à un énorme dépôt de munitions", a déclaré le général Mohammed Yaqub Khan.

"Même une petite flamme peut tout faire exploser", a dit cet officier en tournée d'inspection sur la Ligne de Contrôle qui sépare les deux camps.

"Dans le cas d'une guerre, personne ne sera en mesure de maîtriser la situation. Et si cela concerne la survie d'un des pays, il n'est pas possible d'affirmer que l'arme nucléaire ne sera pas utilisée", a-t-il assuré.




Le Pakistan affirme qu'il ne reprendra pas en premier des tirs nucléaires

WASHINGTON, 19 juin - Le ministre des Affaires étrangères du Pakistan Abdul Sattar a assuré mardi son homologue américain Colin Powell que son pays ne reprendrait pas en premier des essais nucléaires, et a démandé à Washington de lever les sanctions prises après les essais pratiqués en 1998.

"J'ai informé le secrétaire d'Etat (Powell) que le Pakistan maintiendrait son moratoire sur les essais, et qu'il ne serait pas le premier pays à reprendre des essais dans l'avenir", a déclaré M. Sattar à sa sortie.

Le chef de la diplomatie pakistanaise a également rappelé que son pays n'avait procédé à des essais nucléaires en 1998 qu'après que l'Inde l'eut fait de son côté.

M. Sattar, qui effectue sa première visite officielle à Washington depuis l'arrivée de l'administration du président George W. Bush, avait appelé lundi à la levée des sanctions imposées par Washington au Pakistan en 1998, ou à tout le moins à ne pas les lever pour l'Inde seule.

M. Powell a confirmé que cette question avait été abordée au cours des entretiens. "Nous avons parlé des sanctions" ainsi que du "processus" par lequel un pays "peut les faire lever", a-t-il indiqué sans plus de détails.

M. Sattar a rencontré lundi à la Maison Blanche la conseillère diplomatique du président Bush, Condoleezza Rice, et doit également s'entretenir avec des membres du Congrès durant sa visite.




Le Pakistan se dit opposé à la course aux missiles et armements nucléaires

ISLAMABAD, 12 mai - Le chef du régime militaire pakistanais, le général Pervez Musharraf, a affirmé samedi que le Pakistan était opposé au projet de bouclier antimissile du président américain George W. Bush.

"Nous sommes opposés à toute action qui relancerait la course aux missiles et armements nucléaires" a souligné le général Musharraf qui était accompagné par le Premier ministre chinois, Zhu Rongji.

Pervez Musharraf répondait à un journaliste chinois qui lui demandait de commenter le projet américain de bouclier antimissile (MD). Il en a profité pour souligner que la Chine et le Pakistan "avaient une identité de vues sur tous les sujets", précise l'agence l'agence d'informations pakistanaise qui a rapporté ces déclarations.

Le général Musharraf a eu avec le Premier ministre chinois, arrivé vendredi à Islamabad, première étape d'une tournée dans cinq pays asiatiques, des entretiens qui ont porté sur un vaste éventail de sujets allant de la coopération bilatérale aux relations internationales en passant par les questions régionales.

La visite du Premier ministre chinois au Pakistan coïncide avec celle du Secrétaire d'Etat adjoint américain Richard Armitage à New Delhi pour des entretiens avec les dirigeants indiens au sujet de l'initiative américaine de bouclier anti-missiles.

La président Bush a proposé de consacrer 60 milliards de dollars au projet MD destiné à protéger les Etats-Unis d'une éventuelle attaque aux missiles par des Etats considérés par Washington comme "dévoyés".

 


L'Inde déclare pouvoir construire des bombes nucléaires de 200 kilotonnes

BOMBAY (Inde), 30 oct - L'Inde a la capacité de construire des bombes nucléaires d'une puissance allant jusqu'à 200 kilotonnes, a annoncé lundi un haut responsable indien, cité par l'agence United Press of India (UNI).

Une telle puissance est dix fois supérieure à la bombe lancée en août 1945 par les Américains sur la ville japonaise de Hiroshima, qui était de 20 kilotonnes.

Le président de la Commission de l'énergie atomique indienne, Rajgopal Chidambaram, a déclaré que l'Inde avait mis à profit les données recueillies lors des cinq essais nucléaires souterrains qu'elle a menés en mai 1998.

Ces explosions "nous ont donné la capacité de concevoir et de construire des armes nucléaires d'une puissance allant de charges faibles à environ 200 kilotonnes", a dit M. Chidambaram.

Depuis 1998, "un important développement scientique et technologique a été mené", a déclaré ce responsable, qui parlait lors d'une conférence de scientifiques au Centre de recherches atomique de Bhabha, près de Bombay.

Les essais nucléaires indiens avaient amené le Pakistan, le grand rival régional de l'Inde, à effectuer lui aussi cinq essais nucléaires souterrains. Ces développements avaient gravement accru les tensions dans le sous-continent et suscité la crainte d'une course aux armements dans la région.


Islamabad peut mener des frappes nucléaires, selon le général Musharraf

MOSCOU, 31 oct - Le chef du régime militaire pakistanais, le général Pervez Musharraf, ignore la quantité d'armes stratégiques que possède son pays, mais assure que son arsenal nucléaire est assez puissant pour mener des frappes.

"Je ne sais pas combien d'engins nucléaires nous possédons. Je dois vérifier cela. Bien sûr, nous en possédons, mais je ne voudrais pas citer des chiffres que je ne connais pas", a déclaré le général Musharraf, dans un entretien avec le quotidien russe Vremia Novosteï de mardi.

"Nous possédons l'arme nucléaire (...) Nous avons des missiles, des ogives nucléaires, nous sommes une puissance nucléaire et avons les moyens de lancer des ogives, il ne peut y avoir aucun doute à ce propos", a-t-il ajouté.

Le général Musharraf a toutefois souligné que le Pakistan "n'avait pas l'intention d'attaquer aucun pays".

Le Pakistan et l'Inde ont mené en mai 1998 des essais nucléaires qui avaient conduit la communauté internationale à adopter des sanctions économiques à leur encontre.

New Delhi accuse Islamabad d'armer et d'entraîner des rebelles islamistes au Cachemire, ce territoire indien à majorité musulman que les deux pays se disputent depuis 50 ans.

Interrogé sur le rôle que pourrait jouer Islamabad pour aider l'Occident à arrêter le terroriste islamiste Oussama ben Laden, le général Musharraf a été laconique: "Ben Laden se trouve en Afghanistan qui est un pays indépendant. Qu'est-ce que peut faire le Pakistan ?".

Ben Laden, un milliardaire d'origine saoudienne qui finance des groupes islamistes radicaux, réside en Afghanistan en tant qu'"invité" du régime intégriste des taliban, au pouvoir à Kaboul.

Le Pakistan est, avec l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, l'un des trois pays à avoir reconnu le régime islamiste des taliban, et est soupçonné de leur fournir une aide militaire.

 


Essais nucléaires: le Pakistan se dit prêt à signer le traité CTBT

KARACHI (Pakistan), 28 oct - Le Pakistan s'est dit prêt samedi à signer le Traité d'interdiction totale des essais nucléaires (CTBT), qui sert les intérêts du pays, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Abdul Sattar lors d'une conférence de presse.

"Nous avons examiné le traité et sommes parvenus à la conclusion qu'il est de l'intérêt de le signer", a-t-il déclaré.

"Le CTBT sauvegarde les intérêts du Pakistan", a ajouté le ministre, précisant que sa signature par Islamabad serait bien accueilli par le monde. Le Japon et les pays européens pourront dès lors reprendre une coopération économique totale avec le Pakistan, a-t-il assuré.

Le Japon avait suspendu son aide de plusieurs millards de dollars au Pakistan à la suite des essais nucléaires menés par Islamabad en mai 1998 en réponse à ceux menés par l'Inde.

M. Sattar a indiqué que le gouvernement pakistanais s'efforçait d'obtenir un consensus national sur le CTBT mais n'a pas donné de date quant à sa signature. Il a toutefois précisé que le Pakistan maintiendrait son moratoire sur les essais nucléaires.

L'Inde avait déjà annoncé l'été dernier son intention de signer le traité CTBT, mais sans fournir non plus de date.